Pov Drago
Tout en nouant ma cravate, je m'observais dans le miroir de l'appartement. J'étais rasé de près, mes cheveux étaient impeccables et ma tenue parfaite. Je portais un costume marine et une chemise blanche pour donner de la lumière. Je contrôlais l'heure d'un coup d'œil sur le cadran de ma montre pour vérifier que je n'étais pas en retard.
La radio était branchée et murmurait une douce mélodie parfaite pour la journée ensoleillée que nous allions vivre. Blaise était passé rapidement pour régler quelques détails de la cérémonie, je ne l'avais pas vu repartir.
"Ne sois pas aussi beau que le marié mon amour, même si à mes yeux tu es le plus sexy, ce serait mal venu pour honorer leurs noces.." susurrait Astoria contre mon oreille alors qu'elle venait de ceinturer ma taille.
Je me tournais vers elle en souriant et écrasait mes lèvres contre les siennes. J'observais sa robe satinée aux douces teintes bleu nuit.
"Tu es magnifique..." je lui disais en continuant de l'embrasser dans le cou, tout en déplaçant mes mains sous la courbe de sa poitrine, puis dans le creux de ses reins. J'avais subitement une folle envie de lui faire l'amour.
"Chéri, nous n'avons pas le temps !" riait-elle en se débarrassant de moi en me repoussant contre le plan de travail de la cuisine. Son rire me confortait pourtant dans mon idée première, même si elle avait raison, je devais contrôler mes pulsions. Je me tournais vers le plan de travail que je venais de percuter et replaçais un vase qui par miracle n'était pas tombé. En modifiant sa position, un souvenir vécu dans cette pièce me revenait en mémoire mais je le chassais rapidement au fond de moi.
"Nous allons être en retard, tu es prêt ?" me demandait ma future épouse.
"Nous pouvons y aller" je répondais en attrapant les clés de la voiture.
J'avais complètement adopté le mode de vie moldu. Astoria n'était pas entièrement satisfaite de ce mode de vie, mais elle me respectait pour le moment. Même si j'observais depuis quelques temps qu'elle souhaitait changer mes habitudes. Alors que nous arrivions au lieu de la cérémonie et que je garais la voiture, Astoria s'est adressée à moi :
"Il y a encore quelques semaines, tu aurais refusé d'assister à ce mariage..."
"C'est vrai. Je pense toujours que Weasley est un crétin. Mais sa femme est intelligente.. et comme je l'aide pour certaines recherches, il serait mal venu de ne pas assister aux noces." je répondais en soupirant, même si quelque part j'étais honoré d'être invité. Je me sentais reconnu et Granger m'avait ému avec son invitation.
Mon chef de service travaillait avec elle dans le cadre d'une enquête, et nous devions apporter des précisions sur des autopsies et autres analyses. Mon chef pensait que c'était une bonne idée pour moi de voir cette partie du métier avant de devenir officiellement médicommage. Me rapprocher de Granger m'avait d'abord écœuré, elle qui avait insinué des bêtises sur le comptes d'Astoria, mais elle n'en avait jamais reparlé.. elle était même devenue sympathique avec elle.
Astoria m'observait un instant, puis se penchait vers moi pour m'embrasser la joue.
"Je suis fière de l'homme que tu deviens. Tu veux une petite pastille ?" me demandait-elle en agitant sa petite boîte de bonbons.
Quelques mois plus tôt, elle était tombée accro à ces confiseries un peu trop sucrées pour moi. La première fois qu'elle m'en avais donné, c'était le soir où je rentrais à l'appartement quand j'ai entendu Potter se vanter d'être le père de l'enfant que Ange portait et qu'il se mariait avec elle. C'était le soir-même où j'avais demandé Astoria en mariage.
J'allais refuser, mais elle me tendait déjà sa confiserie sur son index, que je mettais dans ma bouche par réflexe. Il avait un goût sucré qui commençait à m'écœurer mais je ne voulais pas froisser ma future femme. J'avais parfois l'impression de retrouver le goût dans certains plats qu'elle préparait. Je croisais déjà son regard satisfait. Quelque part, cette satisfaction m'agaçais sans que je ne comprenne pourquoi, mais je tentais d'enfouir en moi ce sentiment.
"Bientôt, ce sera nous !" s'exclamait-elle en frappant dans ses mains.
Je souriais pour toute réponse et descendais de la voiture pour rejoindre la cérémonie, essayant de chasser les sentiments négatifs de mon esprit.
Quelques instants plus tard, nous étions assis sur des chaises blanches dans un champs magnifique. Des dizaines de fleurs différentes poussaient ça et là, donnant de la couleur au paysage. Le soleil était bien présent, mais les arbres nous apportaient de l'ombre et de la fraîcheur. Blaise commençait à jouer de la guitare, j'ignorais totalement qu'il s'occupait de la musique pour la cérémonie.
Weasley est arrivé, avec un énorme sourire qui lui déformait le visage, au côté de sa maman qui a réussit, elle, à me toucher par son émotion. Ginny Weasley est arrivée ensuite au bras de son Potty qui la couvait du regard comme s'il avait peur qu'on lui vole un trésor. Même si mon aversion envers lui n'était plus à prouver, j'ai quand même ressentit une peine lorsque j'ai appris que sa fiancée avait fait une fausse couche. Je continuais de les observer alors qu'un autre couple était passé devant moi, sans que je ne le remarque, trop absorbé à observer Potty.
Et lorsque la mariée est arrivée, nous nous sommes tous retournés pour l'admirer. Granger était vraiment jolie dans sa robe blanche sans fioritures, sobre et tellement élégante à la fois. Son regard sérieux était toujours là, mais je voyais bien qu'elle tremblait d'appréhension et de trac. Elle était seule, car ses parents vivaient désormais en Australie, ignorant tout de son identité. Le sortilège d'oubliettes avait sauvé ses parents, mais détruit sa famille. Je me rendais compte en l'observant, que moi aussi je serai seul pour mon propre mariage, que ma mère n'aurait jamais la chance de m'emmener près de ma future femme. Lorsqu'elle est arrivée près de son futur époux, j'ai remarqué alors le deuxième couple tout près de l'officiant. Ils étaient de dos, mais j'ai eu tout le loisir de découvrir leurs visages alors qu'ils se plaçaient chacun soit du côté du marié, soit du côté de la mariée.
A dire vrai, je n'ai pas beaucoup regardé le jeune homme, en revanche je me suis largement attardé sur la jeune femme qui souriait et glissait sa main dans celle de son amie qui était sur le point de se marier. Elle portait avec élégance une robe en deux couleurs, gris perle sur le haut, avec un voile qui recouvrait les épaules, une ceinture jaune pâle et satinée et une jupe en voile de la même couleur qui descendait jusqu'à ses chevilles. Ses cheveux étaient lâchés et légèrement bouclés, avec quelques branches de gypsophiles placés dans ses cheveux. Sa peau dorée se mariait terriblement avec sa tenue et la couleur de ses cheveux. Que faisait-elle ici ? Elle devait être à l'autre bout de la planète normalement... peut-être avait-elle voulu faire le déplacement pour ses amis.. oui, sans doute.
Et malgré le fait que je l'observe avec insistance, je ne me souvenais pas d'avoir éprouvé quelque chose pour elle. Je me souvenais bien entendu de notre relation compliquée, en revanche aujourd'hui, aimant Astoria de tout mon cœur, j'ignorais comment il était possible d'aimer quelqu'un en dehors de la brune qui faisait partie de ma vie. J'avais bien entendu compris que je m'étais trompé, que Ange n'avait jamais été avec Potter, qu'elle n'avait jamais été enceinte de lui, mais cela m'importait peu, car j'aimais Astoria.
Pourtant, lorsque j'ai entendu Ange rire après que Ron ai murmuré quelque chose à ses amis, j'ai ressenti un léger picotement en plein milieu de la poitrine, sans comprendre pourquoi. Je prenais soudain conscience que j'avais presque arrêté de respirer tout le temps que je l'observais. Au bout d'un instant, sans le vouloir, elle croisait mon regard. Son rire s'est évaporé tout comme son sourire. Je jetais un coup d'œil à Astoria qui s'était soudain fermée, le visage assombri. Je comprenais qu'elle n'était pas heureuse de voir Ange à cette cérémonie, c'est pourquoi je liais mes doigts aux siens pour la rassurer. Je n'étais pas du genre à me montrer en spectacle en plein mariage, et de toutes manières Ange et moi nous étions dit au revoir plusieurs mois auparavant. Qu'elle soit avec Potter ou non ne changerait rien, nous ne nous aimions plus aujourd'hui. Et la mesure à laquelle j'aimais ma fiancée Astoria, me donnait l'impression de n'avoir jamais ressentit de l'amour pour la blonde. Juste un attachement d'adolescent.
Astoria fouillait dans son sac, à la recherche de sa boîte de bonbons mais je lui indiquais d'un hochement de tête que je ne voulais pas de ses pastilles.
Elle pinçait les lèvres, mécontente, et je détachais mes doigts des siens, m'agaçant de son insistance.
Quelques heures plus tard, les mariés entamaient leur première danse en tant que mari et femme. Blaise chantait la chanson choisie par les époux en jouant le morceau à la guitare. Les lumières tamisées donnaient une atmosphère intimiste et quelques paillettes semblaient tomber du plafond. Tous étaient captivés par le spectacle. Alors que je regardais le couple, tout en me disant qu'il était complètement surréaliste que je me trouve ici, je détournais le regard vers la table d'honneur où Ange était assise.
Nous avions évités tout contact durant la journée, faisant soigneusement attention de ne pas regarder l'autre, de ne pas l'approcher, de calculer chacun des pas de l'autre. J'avais fait semblant de ne pas la voir quand j'avais été féliciter les Weasley à la table d'honneur, j'avais feins de m'occuper à remettre en place ma cravate quand nous nous étions croisés d'un peu trop près au vin d'honneur et je m'étais appliqué à ne pas trop l'observer danser avec son cavalier alors que son rire attirait toujours mon regard sur la piste de danse. Finalement, à force de vouloir s'éviter à tout prix, nous avions passés la journée à nous observer de biais. Mais cette fois, je risquais de la regarder franchement.
Astoria était partie discuter avec Potter à l'extérieur, je profitais de ce moment pour me laisser aller à observer celle à qui j'avais brisé le cœur. Ses yeux brillaient devant le spectacle que nous offrait les nouveaux mariés. Je sentais d'ici la douceur de son regard qui couvait le bonheur de ses amis. Elle a risqué un regard vers moi, et j'ai vu son trouble lorsqu'elle a croisé mon regard. Après quelques secondes elle a détourné les yeux vers l'homme qui l'accompagnait, qui revenait de l'extérieur. Il lui adressait quelques mots en plaçant ses mains sur ses épaules mais cela ne faisait pas revenir la sérénité sur son visage. En quelques secondes, j'avais réussi à lui faire perdre le sourire, déclenchant une drôle de sensation dans tout mon être... de la culpabilité ?
Je n'ai pu me perdre d'avantage dans mes songes, Hermione s'approchait de moi pour me tendre les bras.
"Une danse ? Pour mettre les rancœurs de jeunes collégiens de côté ?" me demandait-elle avec un sourire.
Je répondais doucement à son sourire et me levais en répondant :"Ai-je le choix Granger ?"
Je replaçais ma cravate correctement pour lui faire honneur.
"Taataaataa... c'est Weasley désormais !" grondait-elle avec un rire en m'entraînant au centre de la piste de danse.
Nous entamions une danse encore plus irréelle que ma présence ici et j'observais son sourire calculateur.
"Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ? Mise à part ton engagement avec Weasley ?" je demandais en l'observant.
"On a appris à se faire confiance toi et moi.. pas vrai ?" me disait-elle en prenant une mine plus sérieuse, typique de Granger.
"On va dire ça comme ça, oui.. Pourquoi me demande-tu cela ?"
"Je voudrais que tu me pardonnes." expliquait-elle en observant les invités autour de nous qui commençaient à affluer pour danser autour de nous.
"Te pardonner ? Pourquoi ?"
"Je voudrais que tu me pardonnes pour mon défaut que je garderais sans doute à vie... qui est que je déteste l'injustice... et que je me battrais toujours pour la vérité. Je sais qu'en premier lieu, tu vas me détester.. mais tu n'as pas le droit de faire un scandale le jour de mon mariage alors... tu me remercieras plus tard, j'en suis certaine." soufflait-elle en évitant encore mon regard.
Pour ma part, je continuais de l'observer.
"Tu commences à m'inquiéter." je répondais en baissant le ton moi aussi.
"Tu te souviens, un jour, tu as toi-même modifié la réalité d'une personne... pour lui sauver la vie ?" répondait-elle en m'observant cette fois.
Je regardais Hermione droit dans les yeux et je sentais que je perdais mon sourire. Je n'avais pas envie de parler de cette époque.
"Pourquoi tu souhaites parler de ça le jour de ton mariage ?" je demandais en prenant soin de me pas prendre un ton menaçant.
"Parce qu'aujourd'hui, c'est toi qui est trompé Drago. Pas pour du bien. Et crois-le ou non, je me suis attachée à toi, d'une certaine façon. Et j'aimerais sincèrement que tu sois heureux." me répondait-elle en m'observant.
"D'accord... et en quoi serais-je trompé aujourd'hui, dis-moi ? J'ai fais moi-même mes propres choix, je suis mon instinct et mes volontés qui me sont propres." je me défendais.
Elle me souriait tristement.
"Tu n'as pas l'impression depuis ce matin.. que tes sentiments s'emmêlent... que tu ne sais plus ce que tu veux ?" risquait-elle de demander.
Je ne répondais pas, parce qu'elle avait marqué un point.
Elle poursuivait, tout en sentant ma faiblesse : "Tu ne pourras jamais ignorer sa présence dans ta vie. Elle seras toujours là quelque part, pourquoi pas plus près de toi ?"
Je n'ai pas eu le temps de répondre que Weasley arrivait à nos côtés pour reprendre les mains d'Hermione. Mais je savais très bien que Hermione ne parlait pas d'Astoria.
"Allez, on change de cavalières, la fouine !" déclarait joyeusement le marié en mettant deux mains dans les miennes.
Je répondais en me voulant autoritaire : "Dommage qu'on ai pas le droit de casser la gueule au marié, Weasley !"
Weasley partait dans un fou rire avant d'embrasser sa femme et de la serrer contre lui.
Dans l'agitation, j'ai entendu sa supplique avant de la voir dans mon champs de vision.
"Ron... non Ron s'il te plait !"
De près, elle était encore plus scintillante. Le rouge aux joues, elle semblait vouloir me laisser seul sur la piste.
"Désolée, je.. c'est Ron.. il est comme ça." expliquait Ange sans me regarder. Elle tentait de retirer ses mains des miennes, mais sans que je ne comprenne pourquoi, je les retenais. Elle a finalement accepté de croiser mon regard, surprise. J'aurais eu la même réaction qu'elle, c'est à dire fuir, si je n'avais pas toucher ses mains. C'était très surprenant, mais toucher sa peau éveillait quelque chose en moi, qui me rendait curieux après les paroles de Hermione.
"Juste une danse.. pour faire plaisir aux mariés." je justifiais en lui demandant silencieusement la permission pour poser une main sur sa taille.
Après quelques petites secondes, elle acceptait ma proposition en glissant doucement une main sur mon épaule, tout en laissant la seconde dans ma main. Nous avons commencés à danser, doucement, raides autant l'un que l'autre. Elle évitait mon regard, mais je ne me décourageais pas et continuais de l'observer. Je voulais comprendre pourquoi depuis le matin je me posais mille et une question à son sujet, tentant de me remémorer pourquoi un jour j'avais été amoureux d'elle.
"Tu évites de me regarder, depuis ce matin.." je tentais de dire pour briser la glace.
Elle a levé les yeux vers moi et le temps s'est arrêté. Alors que j'avais envie qu'elle me réponde, j'étais tout de même soulagé qu'elle ne prononce pas un mot. Cela me permettais d'apprécier la sensation qui se répandait partout en moi. Ma nuque, mes bras, mes poumons... tous, étaient envahis de doux fourmillements que je n'avais pas ressentis depuis plusieurs mois.
D'innombrables souvenirs me revenaient en mémoire alors que je l'observais. De ma rencontre avec elle, des premiers mots échangés, de notre premier baiser dans la salle de bal, mais aussi de nos séparations et nos souffrances... bien vite balayés par des images de nous, s'aimant, s'embrassant à en perdre le souffle, la première fois que je lui avais fait l'amour, du jour ou elle a été ma bouée de sauvetage à l'enterrement de ma mère.. du sentiment que je ressentais alors que je l'observais fermer les yeux de plaisir parce que j'étais en train de lui montrer avec mes mains, ma bouche, mon corps tout entier que je... l'aimais ? Comment pouvais-je oublier ce sentiment si intense, comment aujourd'hui je ne pouvais absolument rien ressentir pour elle alors que mes souvenirs m'indiquaient qu'elle avait été bien plus qu'une simple relation d'adolescent ?
Elle a baissé les yeux pour m'interrompre dans ma quête de souvenirs. Naturellement et sans que nous ne nous en rendions compte, nos corps s'étaient rapprochés pour presque se toucher. Ils menaient la danse tous seuls, s'imbriquant parfaitement.
"C'est Liam Miller qui t'accompagne ?" je demandais pour changer de sujet.
"Oui... c'est mon coéquipier." répondait-elle tout en continuant d'éviter mon regard.
"Je sais. Je l'ai vu dans les journaux." je disais en continuant de chercher ses iris.
"Ah... ?"
"Je lis aussi les pages sport.. Tu sors avec lui." je l'affirmais plus que je ne le demandais, tout en me demandant moi-même pourquoi je lui formulais à voix haute ce que je savais déjà.
"Pardon ? " répondait elle en jetant un coup d'œil vers ce dernier.
"Les pages sportives tombent elles aussi dans la médiocrité des scoops et autres scandales" je répondais en croisant le regard noir du batteur de l'équipe de quidditch d'Australie. J'avais employé un ton plus sec que je ne l'aurais voulu.
Ange s'est détachée de moi et m'a regardé avec un air accusateur.
"Attends... tu fais quoi là ?"
"Mais rien !" je répondais en haussant les épaules. "Je constate juste une réalité, les photos ne mentent pas. Je ne pense pas que c'était une autre fille qui l'embrassait devant chez lui" je lui disais d'un ton tranchant, sans comprendre d'où venait ma colère. En effet, Ange et Liam avaient été en une des journaux people, main dans la main dans les rue de Sidney. S'embrassants au détour d'une rue. Mettant en avant au monde entier leur couple. Les paparazzis étaient forts.
Elle m'a regardé intensément, semblant chercher quelque chose à me répondre, finalement elle a tourné les talons après m'avoir repoussé. Je l'ai suivi à l'extérieur en ne contrôlant aucunement mes pas.
"Ange, attends !" je lançais alors que nous étions arrivés dans un parc, illuminés de guirlandes blanches. L'ambiance était tout le contraste de notre dernière entrevue en extérieure à Poudlard.
Elle s'est tournée vers moi en pointant son index vers moi.
"Comment oses-tu, comment oses-tu te comporter comme ça avec moi Drago ?" me demandait-elle en soutenant mon regard cette fois-ci.
Je sentais mon cœur battre à tout rompre, comme si je venais de courir un marathon.
"Comment ça ?" je demandais en tournant les paumes vers le ciel.
"Tu m'as quitté ! C'est toi, toi qui es partit !" criait-elle en fronçant les sourcils.
Je n'ai pas su quoi répondre, et je suis resté là, devant elle, comme un imbécile. Elle continuait de me regarder droit dans les yeux. Nous étions tellement absorbés par notre conversation que nous ignorions les autres personnes présentes dehors et que nous étions à un mariage. Je savais qu'elle avait raison, je savais même pourquoi je l'avais quitté, mais quelque chose en moi cherchait encore des réponses.
"Tu as demandé Astoria en mariage, alors que tu venais de me dire que tu la quitterais ! Blaise m'a convaincue d'aller te voir parce qu'il avait compris que tu pensais à tord que j'étais avec Harry ! Tu n'as jamais voulu me faire confiance, jamais réellement. Tu as toujours eu le doute, tu as toujours été surpris que l'on puisse s'aimer tous les deux... tu n'as jamais cru en nous." a t-elle conclut en essuyant une larme qui avait roulé sur sa joue.
"Tout comme toi." je répondais sur la défensive, en regrettant immédiatement mes paroles devant l'expression de son visage. "Ange, attends, on pourrait discuter.." je demandais en l'observant et en essayant d'employer un ton doux.
"On ne pourra pas Drago. Non seulement, tu fais ta vie avec une autre, tu as décidé toi-même de m'oublier. Et moi... je tourne la page. Et la procédure est toujours là, ce n'est pas parce que Astoria ne dira rien aujourd'hui que personne ne dira rien demain, et tu finiras en prison. Peut-être que ce n'est pas réciproque pour toi, mais je tiens à toi et j'espère sincèrement que tu seras heureux dans ta vie !" ajoutait-elle en accélérant le rythme de ses paroles.
Sans que je ne le comprenne vraiment, j'ai essuyé la goutte salée qui s'était perdue sur sa joue, je l'essuyais du bout des doigts alors que j'écoutais ses paroles. Alerté par ses mots, j'ai voulu lui demander de quoi elle parlait quand elle évoquait une procédure, mais Ange a chassé ma main de son visage en la claquant.
"Laisse-moi partir Drago. Laisse-moi te quitter, moi. J'ai mis du temps à l'accepter, à accepter une vie sans toi. Alors ne viens pas tout gâcher." a t-elle murmuré en reculant.
"Attendez !" nous demandait une voix, nous faisant sursauter tous les deux.
Quand je me suis retourné, j'ai fais face à Potter qui avait sans aucun doute écouté toute notre conversation.
"Que me vaux le déplaisir de te voir ici, Potty ?" je demandais de mon ton traînant.
Les mains dans les poches de son pantalon de costume, il affichait un air déterminé.
Astoria arrivait à ses côtés et lançait à Potter : "Harry, s'il vous plait !" mais ce dernier l'ignorait.
En constatant sa présence, Ange reculait de plusieurs pas pour s'éloigner de moi.
"J'ai besoin de vous parler. Tous les deux. C'est important, vraiment." continuait le balafré en s'approchant de nous.
"Nous t'écoutons." répondait Ange en s'avançant un peu de lui, en s'éloignant un peu de moi, comme elle l'avait toujours fait.
"Voilà... comme vous le savez... je n'ai pas adopté un comportement exemplaire ces derniers temps.. et depuis que Ginny a perdu le bébé..."
Sa voix a déraillé et il a eu du mal à se reprendre. Nous n'avons pas osé lui couper la parole, peinés tous les deux de l'épreuve qu'il venait de traverser. Je jetais quelques coups d'œil à Astoria qui semblait très mal à l'aise et buvait les paroles du Gryffondor, comme si elle contrôlait ses mots.
"Ce genre de choses... ça remue. J'ai décidé depuis ce jour, de réparer toutes mes erreurs, n'importe lesquelles. Alors Ange, je te demande de me pardonner de t'avoir mentit, de t'avoir empêcher maintes et maintes fois d'être auprès de Malefoy. Et toi Malefoy, je suis désolé pour toutes ces années où je me suis comporté comme un sale connard." expliquait-il en s'adressant à nous.
Après quelques instants et constatant que Ange ne dirait rien, j'ai lancé avec un rictus : "C'est juste ça, que tu voulais nous dire ?"
"Non. Vous êtes trompés tous les deux. Et j'y suis pour quelque chose.." continuait Harry.
"Harry, taisez-vous maintenant !" menaçait Astoria en haussant le ton en même temps que je répondais :
"Putain, déballes ton sac Potter, je n'en peux plus de tous ces mystères !" je criais presque, impatient d'en finir avec toutes ces conneries.
"J'ai dit à Ange que j'avais demandé une procédure d'éloignement à son père, afin que tu ne rentres plus en contact avec elle." disait-il en nous regardant à tour de rôle.
"Oui, on sait !" lâchait Ange en même temps que je laissais échapper un : "Quoi ?"
Astoria ne savait plus comment se comporter, s'appuyant sur une jambe, puis l'autre. Elle tentait de me déconcentrer de la conversation :
"Chéri, j'ai envie de rentrer à la maison..." suppliait-elle en me regardant, mais je levais le doigt vers elle pour qu'elle se taise, comprenant sur le coup qu'elle me cachait quelque chose. Blaise qui venait d'arriver près de nous, m'a fait un hochement de tête entendu, comme si j'avais raison d'agir de la sorte avec elle.
Finalement, nous nous sommes regardés Ange et moi, comprenant que nous n'étions pas sur la même longueur d'ondes.
"J'étais jaloux de votre relation... je me sentais minable après le procès.. je voulais gagner en quelque sorte, donc j'ai dis à Ange que tu n'avais pas le droit de l'approcher, sinon c'était Azkaban." m'expliquait Harry.
"Écoutes Potter, elle était sympa ta vanne, mais tu ne crois pas que je serais informé de ce genre de choses ?" je demandais en haussant les sourcils.
Il n'a pas répondu, il observait la réaction d'Ange qui semblait déconcertée.
Elle tournait le visage vers moi : "Tu n'as jamais été informé de ça ?"
"Bien sûr que non, car je n'ai aucun avis d'éloignement !" je répondais avec évidence.
"C'est exact, car il n'y a jamais eu une telle procédure Ange." ajoutait Potter.
"Je t'ai menti délibérément." risquait-il d'ajouter.
Ange s'est mise à serrer les poings et à plisser les yeux. Elle observait Astoria et Harry en alternance et je sentais la rage envahir la blonde.
"Harry... tu sais que je pensais que mon père avait fait ça avec toi dans mon dos, alors que c'était faux ! Tu te rends compte que j'aurais pu tourner le dos à la personne qui représente toute ma famille aujourd'hui ? " commençait-elle à dire en haussant de plus en plus le ton.
"J'en suis sincèrement désolé. Vraiment. Si je ne t'avais pas dit une telle bêtise il y a quelques mois, les choses seraient sans doute très différentes aujourd'hui." annonçait-il tristement en risquant un coup d'œil à Astoria.
Je continuais de regarder Ange qui se tournait vers moi et elle répondait "Non, pas forcément, Drago va se marier avec Astoria."
"Parce que je lui ai fait croire que tu étais ma fiancée... et enceinte de moi. C'est une idée qu'on a eue avec Astoria."
CLAC
La claque est partie -m'étonnant même que ce ne soit pas un coup de poing- à peine la phrase de Harry s'était-elle terminée que Ange lui assénait une claque le faisant chavirer en arrière. Pour ma part, j'avais l'impression de recevoir un poignard dans l'abdomen.
"Harry Potter... peut-être que Voldemort ne t'a pas tué, mais moi je vais le faire !" criait-elle en s'avançant vers lui pour cette fois-ci lui donner un coup de poing.
Je ceinturais déjà la blonde pour l'empêcher de frapper Potter même si j'avais envie de voir le spectacle. Elle s'est tournée vers moi, de cette manière je l'avais dans mes bras et elle continuait de crier tout en laissant un sanglot l'emporter :
"Il a menti ! Drago, il a menti, il savait que tu croirais tout ce qu'il disait, tu vois, tu es tombé dans le panneau ! Tu lui as fait confiance... ton fais confiance en ton ennemi depuis toujours et pas en moi !" continuait-elle en commençant à se laisser emporter par les pleurs.
"Et elle !" ajoutait-elle en pointant du doigt Astoria, "Elle m'a dit que si je t'approchais, tu finirais à Azkaban ! Elle m'a dit que tu avais reçu l'ordre de ne pas m'approcher à défaut d'être envoyé en prison !"
"C'est pour ça que tu as toujours persisté à t'éloigner de moi ?" je risquais de demander en fronçant les sourcils.
Elle ne répondait rien, mais hochait la tête pour confirmer ce que je pensais, laissant un flot de larmes inonder ses joues.
Ne sachant quoi lui dire, et sans en connaître la raison je l'ai prise complètement dans mes bras pour la serrer contre moi.
"Je comprends maintenant, Ange..." je répondais. C'est tout ce que je pouvais lui dire. Alors qu'elle se calmait contre moi, je ressentais une drôle de sensation me parcourir la colonne vertébrale. Je levais les yeux vers Potter pour ne pas m'attarder sur ce malaise.
"C'est bon, tu as eu ton compte, maintenant dégages." je lui adressais, furieux. Je me rendais compte que j'avais agis bêtement encore une fois, me laissant emporter par mes émotions. J'aurais pu quitter Ange beaucoup plus en douceur que sur le pallier de mon appartement. Et j'étais tellement déçu qu'Astoria s'abaisse aux manigances de Potter.
"Ce n'est pas tout" annonçait-il en se massant la joue.
"On te drogue. Astoria... te drogue. C'était mon idée." laissait-il échapper en me regardant dans les yeux.
Cette dernière m'a regardé les yeux humides, se résignant. Elle ne cherchait pas à nier les faits et restait prostrée non loin de Potter. Ange s'est détachée de moi pour écouter la nouvelle révélation de la soirée. J'avais gardé sans m'en rendre compte une main sur son poignet, comme si j'avais peur qu'elle tombe au sol.
"Vous me droguez ? Vous vous foutez de moi ?" je demandais en gardant un air étrangement calme.
Blaise qui se tenait un peu à l'écart, voyant que personne n'osait dire quoi que ce soit, s'est avancé.
"Tu te souviens, quand on a donné un philtre d'amour à Ange et Potter pour les duper ? Et bien... ils ont eu la même idée que nous. J'avais mes doutes depuis plusieurs mois, et je ne pouvais pas t'en parler parce qu'avec l'effet de la potion tu ne m'aurais jamais cru. Voilà pourquoi tu avais ce comportement violent le soir où je suis venu chez toi, après l'inauguration de l'école. Depuis, j'ai été en contact avec Potter un certain temps, il avait décidé de rétablir la vérité. Et je devais être discret, sinon tu aurais perdu confiance en moi. Alors ce matin quand je suis passé te voir... j'ai vidé la boîte de confiseries d'Astoria, que j'ai remplacé par les confiseries d'origines... mélangée à une potion de nettoyage que j'ai préparé, pour te rendre ta liberté de penser. Astoria cachait le philtre dans les bonbons. Voilà comment tu as tiré un trait sur Ange" expliquait-il l'air tranquille.
Je détournais le visage vers Astoria qui m'adressait un air sombre, l'air d'une personne qui est coupable.
"Voilà pourquoi aujourd'hui, tu as sans doute retrouvé un peu tes esprits." ajoutait Blaise avant de se tourner pour s'en aller. "Je vous laisse vous expliquer."
Harry, qui visiblement n'avait rien à ajouter, a suivi Blaise pour rentrer à l'intérieur de la salle, tout en se massant la joue.
Je continuais d'observer Astoria, sentant le sentiment de trahison se répandre partout dans mon esprit.
"Il a dit la vérité ?" je demandais en continuant de lui faire face.
Elle hochait la tête, puis séchait une larme qui venait de rouler, et baissait les yeux sur ma main qui tenait le poignet d'Ange.
"Oui..." déclarait-elle en continuant de rester digne et droite comme elle savait si bien le faire.
"J'étais tellement malheureuse, que tu te tourne toujours vers elle. Après le procès, je pensais qu'elle t'avait suffisamment brisé le cœur pour que tu l'oublies avec moi, mais tu ne l'a jamais oublié. Même quand tu étais sous l'effet de la potion... tu continuais de lire les pages sports, tu analysais les résultats sportifs d'Australie... D'AUSTRALIE !" criait-elle en pointant un doigt accusateur vers moi.
Elle continuait son récit en nous observant l'un et l'autre. Liam qui accompagnait Ange observait la scène de loin, et je devinais à son visage qu'il était près à intervenir si besoin mais souhaitait rester en retrait, se sentant probablement de trop dans cette histoire. Il m'observait d'un œil perçant.
"Je ne sais pas ce qui m'a prit après le procès, mais je suis tombée amoureuse de toi, amoureuse de l'idée que tu puisses m'aimer comme tu l'aimais elle, mais personne ne rivalisera jamais. Votre histoire est tellement incroyable... c'est digne d'un roman, le monde sorcier n'a d'yeux que pour vous, ils lisent les journaux people juste pour voir si vous vous fréquentés ! Ils sont complètement sous le charme qu'un mauvais garçon renie son nom et sa famille pour sauver une fille de l'autre camp. Votre procès a été suivi par des milliers de sorciers..
Quand j'ai vu Harry à la soirée d'inauguration, j'ai discuté avec lui, il a compris ma blessure, de toujours sentir qu'un jour tu m'échapperais... parce que j'ai compris que tu l'avais revu, j'ai compris ce qu'il s'est produit entre vous alors que j'étais en Espagne.. Harry comprenait ma blessure, il avait vécu la même chose ou presque avec elle." expliquait-elle en regardant Ange, qui ne disait pas un mot et semblait retenir son souffle à chaque parole d'Astoria.
Je me remémorais cette nuit partagée avec Ange alors que j'étais engagé avec Astoria.
"Alors, quand nous sommes rentrés de la soirée et que tu m'a demandé un whisky bien serré parce que tu venais de croire que Harry et Ange étaient prêts à se marier... j'ai vidé une grande quantité de philtre dans ton verre." ajoutait-elle.
"C'est pour ça que subitement, je suis devenue tout pour toi." terminait Astoria en continuant de me regarder droit dans les yeux, résignée à dire toute la vérité.
"C'est pour ça... que je t'ai demandé en mariage..." je murmurais en comprenant ce qui s'était produit ce soir-là, pourquoi Ange était devenue pour moi une simple fille.
"Oui..." répondait-elle en répondant simplement. "Ne t'en fait pas, aujourd'hui, je vais sortir de ta vie, je vais de ce pas me rendre chez le juge pour expliquer ce que je viens de faire. Je perdrais sans doute mon poste, mais j'ai complètement perdu l'esprit et il faut que je paie pour cela."
Elle s'est avancée vers nous, a retiré son anneau de son annulaire et l'a observé quelques instants.
"Stay with me, A&D" lisait-elle d'une voix basse en observant la gravure interne au corps de bague.
Elle me l'a tendu en laissant échapper quelques larmes.
"Elle n'était pas pour moi Drago." essayait-elle de dire sans perdre contenance, malgré tout je sentais sa détresse et son chagrin. Mais je ne pouvais pas compatir, pas après ce qu'elle avait fait, pas après tout le temps qu'elle m'avait fait perdre.
J'ai pris l'anneau entre mes doigts et elle s'est détournée de nous pour disparaître dans la nuit. En quelques enjambées, elle disparaissait de nos vies. Quand j'ai détourné mon visage pour observer Ange, cette dernière semblait avoir beaucoup de mal à respirer, choquée de ce qu'elle venait d'apprendre. Moi-même je ne me sentais pas très bien, c'est pourquoi je me suis assis sur un banc, plus loin. Elle m'a imité, alors que je rangeais l'anneau en or blanc dans la poche de ma veste. Nous avions l'air de deux fantômes à regarder dans le vide, droit devant nous.
"Je suis sincèrement désolé Ange" j'arrivais à dire après quelques minutes.
Je tournais finalement le visage vers elle, qui m'observait sans sourire.
"Tu n'y es pour rien... on vient de l'apprendre.." répondait-elle doucement. Je notais son air blessé, qui me transperçait.
"Comment... comment j'ai pu..." je me demandais, en essayant de comprendre la raison qui avait fait que je me fasse aussi facilement manipuler.
"Nous étions affaiblis Drago. C'était plutôt facile de nous induire en erreur." expliquait-elle en continuant de m'observer.
"Tu as sans doute raison..." je répondais en soupirant.
Nous avons choisit d'observer les alentours en évitant de nous regarder, gênés par la tournure des événements.
"Je vais avoir besoin d'un peu de temps pour... pour me remettre de ça." je disais finalement après quelques minutes.
"Moi aussi" me répondait Ange d'une voix basse.
"Je t'ai tellement fait souffrir depuis que l'on se connait..." je constatais en observant un magnifique rosier qui me rappelait celui de ma mère.
"C'est réciproque.." répondait-elle en baissant le visage vers le banc.
Je continuais d'observer la rose blanche tout en me demandant comment j'avais pu me faire berner aussi facilement. Ma faiblesse durant le deuil de ma mère avait du faciliter les choses sans aucun doute, mais j'avais honte d'avoir oublié à quel point mon histoire avec Ange était importante. Cette dernière, même si les doses étaient plus faibles, ne m'avait jamais oublié malgré qu'on la drogue pour qu'elle tombe amoureuse de Potter.
"Je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête... dans mon cœur... je vais avoir besoin de temps pour me rétablir de tout ça... et je ne crois pas que ce soit une bonne idée que l'on se fréquente durant ce temps-là."
Elle levait les yeux vers moi en même temps que je tournais le visage vers elle. Les mots sortaient de ma bouche, exprimant clairement que je voulais m'éloigner d'elle encore, alors que mon corps tout entier, lui, était tourné vers elle depuis le début de la journée. J'observais maintenant le résultat de mes paroles dans son regard qui s'éteignait progressivement.
"Je suis sincèrement désolé Ange... mais ce serait une très mauvaise idée.. ce serait trop étrange que l'on fasse comme si de rien n'était, être comme des amis. On ne pourra jamais oublier ça. Je ne pourrais pas, pour ma part, oublier tout ça..."
Elle continuait de m'observer et finalement, a baissé les yeux vers le même rosier que j'observais.
"Un jour, quelqu'un a lu dans mon avenir, sans que je ne le comprenne sur le moment. Cette personne m'a dit que je choisirai l'homme à la cicatrice." expliquait-elle à voix basse.
"Potter ?" je répondais en crachant presque. Les habitudes avaient la vie dure.
"C'est ce que j'ai cru. Mais je viens de me rendre compte, encore une fois, qu'elle parlait de toi." ajoutait-elle en levant le visage vers moi.
"Tu as perdu ta mère, tu a vécu le même drame que moi... et aujourd'hui, tu te rends compte que tu as été manipulé, tout comme moi. C'est de toi qu'elle parlait. Je pensais qu'elle me parlait de l'homme avec qui j'allais faire ma vie. Mais en fait, elle me parlait simplement d'une des plus grandes blessures que j'allais devoir affronter." achevait-elle de dire en se levant.
Je me levais à sa suite et m'approchais d'elle.
"Qu'est-ce que tu es en train de me dire ?" je demandais en l'observant dans les yeux.
"Tu le sais autant que moi. Le monde entier cherche à nous séparer, mais on s'en charge déjà très bien, on sabote toujours tout, peut-être involontairement et encore je commence à avoir des doutes. Effectivement, ça ne rime à rien d'être proches l'un de l'autre... ou que l'on soit loin. Les choses resteront les mêmes, nous auront mal." déclarait-elle en se résignant.
"Il vaudrait tout de même mieux que l'on soit loin.. pour avoir une chance d'être heureux ailleurs." terminait-elle en observant son coéquipier sortir à l'extérieur qui s'approchait de nous. Il avait passé la journée à la faire rire, la faire sourire... chose que je n'avais eu que très rarement l'occasion de faire.
Je l'écoutais, je l'écoutais répondre à mes paroles, je la laissais s'engouffrer dans la brèche que je venais de créer et finalement, j'avais envie qu'elle me dise tout le contraire alors que je la poussais dans cette direction.
"Ange, je ne suis pas en train de te dire que je souhaite couper les ponds avec toi... je voudrais juste un peu de temps, seul." je répondais en sentant mes yeux s'embuer de larmes, que je ne comprenais pas.
Elle hochait la tête tout en baissant le regard au sol, incapable sans doute d'affronter mon regard. C'est alors que j'ai eu comme un déclic, et je me suis approché d'elle pour soulever son visage et l'observer avant de la prendre dans mes bras. Ma respiration se calmait alors qu'elle me serrait elle aussi contre elle, malgré que l'on se dise quelques instants plus tôt que nous devions emprunter chacun un chemin différent.
"Laisse-moi revenir vers toi... et être quelqu'un de bien, pour toi." je lui murmurais ces mots contre son oreille.
Elle n'a rien répondu, mais nous nous sommes serrés plus fort.
Nous passions notre temps à nous quitter, serait-ce la dernière fois ?
Pov Liam
Ange était sous la douche, l'eau coulait, inlassablement depuis plusieurs minutes. Adossé contre le montant de la fenêtre, j'observais les lumières de la ville, tout en me remémorant ma rencontre avec la blonde. Elle était tellement triste et désemparée. Dès le premier regard, j'avais eu cette envie de la protéger, immédiatement.
Il lui avait fallut plusieurs mois pour se consolider, pour remonter la pente. Je n'avais jamais vu quelqu'un s'acharner autant à s'occuper l'esprit, à chercher à ne plus penser. Le Quidditch l'avait sauvé, c'était une certitude. Mais elle avait une faille, une faille prête à s'ouvrir à tout moment. C'est un soir que nous avions parlé, longuement. Que j'étais d'autant plus tombé sous son charme, son regard étrange et sa tristesse. J'avais envie de la voir sourire, de la voir rire comme cela arrivait de trop rares fois.
Tout comme elle, je n'avais pas envie de vivre une histoire avec quiconque, mais sa détresse me rappelait trop bien la trahison de mon amour à moi, Jenny. Jenny qui s'était trouvé dans le lit de mon meilleur ami. Alors quand j'ai compris qu'elle vivait quelque chose de similaire, j'ai craqué. C'était comme si je devais me soigner moi, en la soignant elle.
C'est un soir plein de légèreté que j'avais réussi à percer sa carapace. Nous avions bu, un peu. Ce qui était rare compte tenu de nos régimes sportifs assez stricts. Nous étions en déplacement pour un match important. Et en rentrant à l'hôtel, je l'avais accompagné dans sa chambre, et alors qu'elle enlevait sa veste pour se mettre à l'aise, je me suis approché d'elle sans me poser de question et je l'avais embrassé. Elle n'avait pas répondu à ce baiser, trop surprise. Elle m'avait même repoussé.
"Liam... je suis désolée mais... non."
"Non, je ne peux pas, ou je ne suis pas attirée par toi ?" je répondais en gardant les mains sur ses épaules.
"Je... je ne peux pas..."
"Pourquoi ?" je murmurais en embrassant la courbe de sa mâchoire. Finalement je baissais mes yeux dans les siens.
"Je n'ai pas envie de vivre une histoire..." elle répondait en me regardant droit dans les yeux.
"Mais je te plait" je répondais sur un ton taquin. "Lâche prise Ange. Ca va faire bientôt un an... je ne te promet rien. Je ne te promet ni une histoire grandiose, ni d'être irréprochable. Je te propose juste un peu de légèreté, d'oublier... de vivre..."
Je sentais qu'elle était brisée et je n'avais qu'une envie, recoller tous les morceaux.
"Peu importe jusqu'où nous irons et le temps que ca prendra... laisse moi juste te rendre heureuse à nouveau... je n'attendrai jamais rien de plus de toi, simplement d'être heureuse" je continuais de murmurer en laissant glisser mes doigts sur ses bras.
Je sentais qu'elle luttait intérieurement, mais sa solitude n'étais plus acceptable ni pour moi, ni pour elle. C'est pourquoi elle me disait après quelques minutes de silence :
"Je ne veux ni mots d'amour, ni promesse."
Quelques minutes après, nous étions dans le lit, à essayer d'oublier, tous les deux. Impossible de dire si nous avions couché ensemble ou livré un match. C'était comme si nous réglions nos comptes avec la vie.
Et aujourd'hui, alors qu'elle sortait de la douche, juste avec une serviette roulée autour du corps, les cheveux humides, je comprenais que la fin était là. Ses yeux avaient quelque chose de changé et je venais d'assister à ses retrouvailles avec l'homme qui l'avais détruite... et je savais qu'il serai aussi celui qui la rendrait entièrement vivante.
"Liam... tu ne dors pas ?" me demandait elle en s'avançant près de moi tout en récupérant son peignoir qui était posé sur le lit. Je comprenais que cette nuit était la dernière, aussi je ne répondais pas et dénouait sa serviette. Je l'allongeais sur le lit avant de prendre possession de son corps une dernière fois. Avec toute la douceur dont je pouvais faire preuve.
Alors qu'elle était contre mon torse et que nous reprenions une respiration calme, que la lumière d'un nouveau jour commençait à percer la fenêtre je lui annonçais :
"La première fois que je t'ai vu... j'ai su que tu étais brisée. Tu étais en mille morceaux... et je me suis juré de tout recollé."
Elle levait le visage vers moi, cherchant à comprendre ce que je m'apprêtais à dire.
"Tu es guérie Ange. Tu ne le sais peut-être pas encore. Mais tu vas t'en sortir. Et mon rôle... s'arrête aujourd'hui."
Cette fois, elle s'asseyait sur le lit, couvrant sa poitrine du drap blanc.
"Liam... qu'est-ce qui se passe ?"
Je détectais sa détresse dans le ton de sa voix. Je lui souriais tendrement.
"J'ai vu ce que Astoria a vu Ange. Vous êtes encore bien aveugles lui et toi. Mais je ne suis pas celui qu'il te faut. Je suis celui qui devait te remettre debout. Tu l'es."
Sa mâchoire se serrait, et ses yeux qui avaient déjà pleuré aujourd'hui, versaient encore quelques larmes. Je m'approchais d'elle et m'asseyais à ses côtés. Je saisissais alors sa poignée et l'embrassait.
"Je t'avais promis d'éviter les mots d'amour... je suis désolée, mais je t'aime d'une certaine manière. Seulement tu ne pourras jamais me rendre cet amour, tu as déjà donné le tiens."
Elle ne répondait rien car elle savait que c'était la vérité.
"Tu n'as pas à culpabiliser, car nous étions clairs dès le début. Mais promets moi une chose..."
Elle levait le visage vers moi, essuyant ses larmes. Je lui souriais tendrement, me rappelant la première fois que nous avions couchés ensemble. Je l'avais entendu pleuré dans la salle de bain, comme si elle venait de commettre un adultère... elle avait Drago dans la peau, et c'était irrémédiable.
"Sois heureuse."
Un an plus tard ...
Pov Ange
"Ange ! Je suis tellement contente que tu puisses te joindre à nous !" s'exclamait Hermione avant de me prendre dans ses bras.
"Salut ! Merci pour l'invitation Mrs Weasley !" je répondais en souriant alors que je venais de frapper à la porte de mes amis.
"Entre, entre ! Ne reste pas dans l'entrée !" continuait-elle en me poussant vers l'intérieur.
Hermione et Ron avaient achetés un bel appartement en plein cœur de Londres. Il était très chaleureux et cosy. Des livres traînaient ça et là malgré la soirée qui avait débuté depuis un peu plus d'une heure.
Il y avait pas mal de monde, si bien que je me fondais plutôt bien dans la masse. Hermione organisait une soirée avec des employés du ministère de la magie pour des projets de lois visant à améliorer les rapports du monde sorcier avec celui du monde moldu. J'étais là pour appuyer les arguments d'Hermione. Quelques invités se sont tournés vers moi en me souriant largement, tandis qu'un homme d'une quarantaine d'années s'avançait vraiment vers moi.
"Bontée divine ! Vous êtes Ange Fire ? L'éclair, c'est bien vous ? Chérie viens voir ! La poursuiveuse de Londres est ici !" continuait-il en m'attrapant la main pour que je ne puisse pas m'enfuir.
"Ted, s'il vous plait, mon amie est là pour passer un bon moment, je pense que ce n'est pas le lieu pour parler Quidditch." lui expliquait Hermione avec tout son sérieux qui faisait plier n'importe qui. Je riais malgré moi en sentant monter un certain malaise, je ne savais jamais comment me comporter quand on me reconnaissait, ce qui était de plus en plus le cas depuis plusieurs mois. Tout avait commencé lorsque j'avais intégré la première division de Londres. Et la magnifique saison que j'avais vécue avait permis à ce que les journalistes sportifs s'intéressent à moi.
Le surnom d'éclair venait justement des journalistes qui étaient bluffés par ma capacité à gêner les gardiens de buts par ma rapidité. Je savais que cette saison à Londres allait être très déterminante dans ma carrière et malgré tout je profitais de cette expérience en vivant tout à cent pour cent.
J'échappais à Ted en m'engouffrant dans un salon où un serveur me proposait un verre de pétillant. J'attrapais la coupe et continuait de m'engouffrer dans le salon chaleureux et m'attendrissais devant les photographies des Weasley.
"L'éclair... carrément ! "
Je me tournais vers Blaise qui était affalé vulgairement dans un fauteuil moelleux du salon.
"Blaise !" je m'exclamais en souriant, "Qu'est-ce que tu fais ici ?"
Il se levait vers moi et venait me cogner l'épaule doucement, comme le ferait un de mes coéquipiers.
"J'accompagne un ami. Et je suis en chasse pour me trouver une fille pour la nuit. Bon alors, tu as fini d'éblouir les anglais ?" plaisantait-il en attrapant lui aussi un verre d'alcool.
"N'exagère pas !" je répondais après avoir eu une mine dégoutée concernant son projet de coucher avec la première venue.
"Quoi ? On ne parle plus que de toi, Fire ! Je ne vois pas en quoi j'exagère. Quoi de prévu pour la saison prochaine ? On raconte que tu serais prétendante pour intégrer l'équipe nationale et jouer pour la prochaine coupe du monde." disait-il un peu trop fort, ce qui attirait l'œil de certains invités curieux.
"Chhhhhhhhhut !" j'insistais en lui assénant un coup sur l'épaule, avec plus de puissance que celui qu'il venait de m'attribuer. Il a rigolé pour toute réponse puis m'a proposé un whisky pur feu.
"Non, merci." je répondais en grimaçant.
"Toujours aussi précieux les petits Gryffondor, vous me faites de la peine de ne pas savoir vous amuser !" me disait-il sur un ton moqueur.
Un rire a détourné notre attention à tous les deux. Une belle jeune femme, aux cheveux longs et blonds renversait son cou délicat en arrière qui faisait encore plus ressortir une généreuse poitrine, comme une offrande à l'homme qui visiblement ne manquait pas d'humour. Elle touchait le bras de sa proie, il n'y avait pas d'autre mot, pour se rapprocher de lui.
"Qu'est-ce que vous êtes drôle Drago !" s'exclamait-elle en continuant de sourire comme une idiote. Oui, car c'était décidé, ce n'était qu'une sombre idiote qui avait forcé sur le maquillage et se comportait comme une demeurée.
"Owwwh, Ange Fire, range tes Avada Kedavra si tu veux bien !" me lançait Blaise en riant à son tour alors que j'observais Drago, élégant, comme toujours, dans son costume gris clair qui lui allait à la perfection. Je l'avais déjà revu, à quelques reprises au ministère, parfois à l'hôpital, mais jamais nous n'avions vraiment entamé une conversation. Je pensais que nous nous étions détournés l'un de l'autre. Mais la vérité, c'est que je l'avais toujours dans la peau.
Je me tournais vers Blaise et soupirait en l'observant "C'est lui, l'ami que tu accompagnes ?"
"Mais quel sens de la déduction ! En fait, les joueurs de Quidditch ont quand même des neurones !" continuait-il de dire en riant, ce qui attirait justement l'attention de Drago et de sa pouf, chose que je ne voulais absolument pas. Ils s'avançaient près de nous après que Drago m'ai reconnu.
"Ange, comment vas-tu ?" me demandait-il en s'approchant de moi et me déposait un baiser sur la joue sans que je ne puisse le voir venir. Sa compagne du soir le suivait comme un petit chien et semblait vouloir prendre toute la place. Je sentais un agréable picotement s'étendre partout dans mon dos alors que je sentais le parfum naturel de Drago m'envahir.
"Rebecca, je vous présente Ange Fire... C'est une amie." expliquait-il alors qu'elle me tendait la main dans un geste pressé, elle voulait surement en finir et vite avec moi avant de planter ses crocs dans le cou de Drago, ou ailleurs.
Soudain, une remontée de jalousie et d'orgueil s'affairaient en moi, subitement.
"Amie ? Voyons, Drago, nous sommes bien plus que des amis !" je disais avec insistance en écrasant les doigts de la blondasse. Je regrettais de ne pas porter une tenue aussi sexy que la sienne. Je ne rivalisais pas du tout en chemisier blanc à dentelle, jean slim et escarpins.
Blaise toussait dans son verre, manquant de s'étouffer avec son whisky et éclatait de rire en m'observant.
"Ah, Fire, je t'adore ! Tu devrais m'épouser en fait, je rigolerai toujours avec toi et je te ferai découvrir la vie sous un autre angle !"
"Ooooh, mais vous êtes fiancés tous les deux ? C'est tellement adorable !" minaudait l'intruse alors que je continuais de l'observer.
Blaise, qui comme à son habitude ne manquait jamais une occasion de rire, glissait son bras autour de nos épaules.
"Pas encore, mais ça ne saurait tarder, Ange sait très bien qu'elle est folle de moi mais refuse de se l'avouer !" expliquait Blaise en continuant de siroter son verre.
Contre toute attente, Drago l'observait avec un œil rieur alors que je pensais qu'il garderait son air sérieux.
"C'est tellement romantique de vouloir conquérir celle qu'on aime !" continuait l'imbécile qui était écervelée à n'en pas douter tout en posant de nouveau son bras sur Drago qui venait de détourner le regard sur moi.
"Est-ce que vous souhaitez avoir des enfants ?" enchérissait-elle en s'appropriant complètement le bras de Drago cette fois.
"J'en voudrais au moins six !" continuait Blaise en étant toujours dans l'exagération et le pire dans tout ça, c'est que ça marchait. Je levais les yeux au ciel sachant très bien qu'elle tomberait dans le panneau.
"Une magnifique et belle famille en perspective. Moi aussi j'aimerai des enfants, et vous Drago ?" demandait-elle en continuant de se tortiller contre lui.
L'intéressé quittait alors mon regard pour observer Rebecca et répondait dans un mince sourire : "Oui, je serai heureux d'en avoir un jour."
Elle enchaînait rapidement : "Je vous imagine déjà, vous seriez un père formidable. Bon alors, vous m'emmenez sur le toit ou pas ? Vous m'avez promis d'aller observer les étoiles !" demandait-elle en se serrant plus contre lui, comme si cela était possible.
"Hum... oui, allons-y" répondait Drago avec un léger malaise dans la voix. Il lançait finalement un clin d'œil en direction de Blaise, puis ils s'éloignaient déjà tous les deux vers l'escalier qui menait au toit sans que nous n'ayons pu ajouter quoi que ce soit.
Je me tournais alors vers Blaise et prenait son verre de ses mains pour avaler d'une traite son whisky et me brûlait la gorge.
"Hey ! C'était mon verre, Fire ! " protestait le Serpentard.
"Oh, la ferme, je lui assénais tout en attrapant une bouteille de Whisky et en me dirigeant un peu plus loin dans l'appartement, à l'abris des regards.
Quelques heures plus tard, du moins, c'est l'impression que j'en avais, je m'emparais de ma bouteille vidée de moitié et montait moi aussi sur le toit pour dire ce que je pensais à Drago. Sans comprendre d'ailleurs ce que je pourrai lui dire mais j'avais le sentiment qu'il fallait que je vide mon sac. J'arrivais, non sans mal jusqu'au toit mais je ne voyais personne.
"Hééé ! Vous êtes où, Becky chérie et docteur tombeur ? Hey ooooh !" je criais en sentant la fraîcheur de la nuit se déposer sur mes épaules.
"Ange ?" me répondait une voix inquiète qui appartenait à Drago.
Je me détournais, manquant de glisser au sol mais je me rattrapais de justesse.
"Docteur tombeur ! " je m'exclamais les bras vers le ciel, renversant un peu de whisky au sol.
"Ange, tu es ivre." me disait Drago comme une évidence et en continuant de s'approcher de moi.
"Félicitations ! Le diagnostic est exact, docteur ! Bon alors, elle est où ton infirmière, tu as déjà conclu ?" je demandais en bégayant et oubliant parfois quelques mots dans mes phrases.
"Tu es où Becky ? Tu remets ta robe en place ? Alors, c'était comment ?" je continuais en criant à moitié et en titubant.
Drago a parcouru le peu d'espace qu'il restait entre nous pour retirer la bouteille de mes mains. Je pensais qu'il allait m'engueuler ou me faire une leçon de morale, mais je le surprenais en train de sourire.
"Hey ! C'est ma bouteille !" je protestais en manquant de tomber au sol, mais il m'agrippait dans ses bras.
"Je pense que tu en as assez profité ce soir." me lançait-il en m'invitant à m'asseoir. Je voulais protester, mais le tournis m'en empêchait et je me retrouvais assise sur un confortable canapé qui aménageait un charmant petit salon.
Le silence s'est installé entre nous alors que je sentais un mal-être remonter en moi.
"Pourquoi tu veux des enfants ? Franchement, c'est quoi l'intérêt ?! On a tout le temps peur pour eux, tu penses tout le temps à eux, tu te demande si tu arriveras à les aider, s'ils ne referont pas les mêmes erreurs que nous... et elle n'est pas faite pour toi, comment tu peux vouloir faire ta vie avec elle, désolée mais tu as vraiment des goûts.. comment dire.. Ohlala, qu'est-ce que tu sens bon ! Tu vois, tu sais t'habiller, mais tu sais pas choisir les filles ! Enfin, pas toutes, mais alors, elle ! Et les enfants ça coûte un bras, je te jure. Où tu as mis ma bouteille ? Mais comme tu sens bon.. Et comment tu veux les protéger, regarde-nous, la vie qu'on a eu... Pourquoi tu m'oublies ? Pourquoi Astoria a détruit tous les sentiments que tu avais pour moi, pourquoi tu... mais un petit garçon qui te ressemblerait... serait tellement, tellement mignon.." je déblatérais comme une ivrogne en déversant mon flot de paroles incohérentes.
Soudain, je me suis arrêtée, mettant ma paume contre mon thorax.
"Ange, ça va ?" me demandait Drago après avoir laissé échapper un petit rire devant mon flot de paroles.
Mais je n'ai pas répondu, à la place, j'ai saisi un sot à champagne, et j'ai vomi dedans.
Je ressentais la migraine bien avant d'ouvrir les yeux. Je me sentais moite, le corps courbaturé et les cheveux collants. Quelque part au milieu de toutes ces sensations négatives, je sentais quelque chose de plus piquant, frais et naturel mais je ne savais pas l'identifier. En ouvrant les yeux, une violente migraine s'emparait de moi alors que la lumière agressait mes yeux.
"Oh... Merlin !" je grommelais en plaquant ma paume contre mon visage pour le protéger.
C'est à ce moment que j'ai détecté une présence dans la pièce, qui s'est avancée près de la fenêtre pour tirer le rideau et m'aider à tolérer mon horrible mal de tête.
"Blaise a raison... tu ne tiens pas l'alcool." lançait une voix moqueuse qui me donnait la chair de poule.
Je me redressais et ouvrais les yeux avec difficulté pour le voir s'approcher de moi, s'asseoir sur le fauteuil près du lit où j'avais dormi et prendre un verre posé sur la table de chevet qu'il me tendait.
"Bois. C'est plein de vitamines." me disait Drago en souriant légèrement.
Je le regardais d'un air abasourdi et observais frénétiquement l'environnement sans le reconnaître.
"Tu es chez les Weasley, ton état ne te permettait ni de rentrer seule chez toi, ni d'être accompagnée." précisa-t-il en lisant dans mes pensées.
Je prenais le verre des mains de Drago sans reflechir tout en remontant la couette sur moi, instinctivement, comme pour me cacher de lui. En portant le verre à mes lèvres, je comprenais que c'était ce breuvage que j'avais senti à mon réveil, il avait une délicate odeur citronné. Je le vidais d'une traite, sentant l'acidité du citron parcourir mon œsophage. Je reposais le verre sur la table de chevet en faisant ensuite disparaître mes bras sous la couette. J'adressais sans le vouloir un regard sombre à Drago, qui lui, me retournait un air moqueur.
"Qu'est-ce que tu fais là ?" je demandais d'une voix cassée. "Tu n'es pas avec ton infirmière ?"
J'étais plutôt nerveuse. Cela faisait plus d'un an que nous ne nous étions pas retrouvés seuls. Et je me sentais tellement mésirable dans cet état, face à lui qui était impeccablement coiffé et habillé, comme toujours.
"Rebecca ? Non, elle a terminé la soirée avec Blaise." me répondait-il l'air tranquille. Je sentais qu'il était un peu ailleurs.
"Blaise ?" je m'étonnais.
"Oui. Tu n'as pas compris qu'hier soir je lui arrangeais le coup. Ça je l'avais bien deviné."
Je sentais le rouge me monter aux joues.
"Mais... tu montais avec elle sur le toit ! Tu t'es envoyé en l'air avec elle !" je protestais en essayant de me défendre.
"Tu ne porte pas les mêmes vêtements qu'hier" j'ajoutais comme un élément de preuve.
Il a sourit avant de me répondre.
"Oui, je l'ai emmené sur le toit, où Blaise nous a rejoins. Ils sont rapidement partis dans l'appartement de Blaise qui est à deux pâtés de maisons. Ensuite, tu es arrivée ivre, tu es tombée malade sous l'effet de l'alcool. Hermione m'a prêté sa chambre d'amis pour que tu puisses... cuver tranquillement. Quand je me suis assuré que tu étais en sécurité, assez assommée et que tu ne vomirais plus, je suis rentré chez moi pour dormir et prendre une douche."
"Je t'ai vomis dessus ?" je demandais avec horreur.
"Non, j'ai juste une bonne hygiène corporelle." me lançait-il en riant, sortant totalement de ses songes.
"Je sais.. enfin, c'est vrai.. enfin oui, d'accord..." j'enchaînais en me sentant perdre tous mes moyens.
Je me frottais les yeux et me laissais aller contre les oreillers moelleux à souhait pour me détendre.
"Tu es revenu pour te moquer alors ..." j'ajoutais en commençant à m'habituer à la clarté de la chambre.
"Non, je voudrais te parler" répondait Drago sur un ton sérieux qui me forçait à le regarder dans les yeux.
"Me parler ?" je demandais.
"Oui. Tu as dit quelque chose hier, que j'aimerais éclaircir avec toi."
"Tu veux dire, quand j'étais bourrée ? Tu penses vraiment que c'est nécessaire ?" je demandais en ressentant de nouveau la honte m'envahir.
"Oui. Tu te souviens de ce que tu m'as dit quand je t'ai couché dans le lit ?" me demandait-il en me regardant intensément.
Je fouillais dans ma mémoire, ne me rappelant que vaguement de mon comportement d'ivrogne sur le toit, mais pas de la suite.
Drago enchaînait devant mon silence :
"Tu m'as dit que tu n'aurais jamais d'enfant." expliquait-il. J'allais répondre qu'effectivement ce n'était pas dans mes plans immédiats et que je ne comprenais pas pourquoi il me disait ça, quand il me coupa l'herbe sous le pied :
"Tu as dit, que tu ne pouvais pas en avoir."
Je n'ai pas su desserrer ma mâchoire, ni même m'empêcher de me tendre. Je ne savais quoi répondre, sentant mon pouls prendre une accélération extrême.
"Est-ce que c'est vrai ?" insistait-il en joignant ses deux paumes, gardant un ton calme et mesuré.
Qu'est-ce que je pouvais répondre à cela ? A part la vérité ? J'étais terrifiée de devoir me libérer de ce fardeau et en même temps, l'alcool encore présent dans mon sang m'aidait à me livrer.
"C'est vrai." je répondais en baissant les yeux sur les draps. Mais je relevais le regard vers lui pour observer sa réaction. Il restait impassible.
"Tu le sais depuis ce fameux séjour à l'hôpital, pas vrai ?" demandait-il en ne pouvant cacher une certaine colère qui commençait à se répandre partout en lui.
Cette conversation me replongeait à ce jour où je venais de renverser mon café dans une salle d'attente de Ste Mangouste, là où Drago m'avait trouvé alors qu'il venait de se mettre en couple avec Astoria. Le même jour où il m'avait demandé de quitter le pays avec lui.
"Pourquoi tu ne m'as rien dit avant ?" insistait Drago devant mon silence qu'il savait être un aveu.
"Tu venais de te mettre en couple avec Astoria, c'était l'occasion rêvée de ne pas te faire souffrir." je répondais à voix basse.
"Comment ça ?"
"Oh, je t'en prie Drago ! " je commençais en haussant un peu le ton, "Tu rêves d'une famille et je ne pourrai jamais t'offrir ça. J'avais peur de ta réaction, peur que tu me rejettes quand tu saurais que je ne pouvais pas concevoir un bébé, et..." j'expliquais en essayant de trouver les bons mots.
Son regard s'est instantanément gelé et je me suis arrêtée de parler, surprise de ce regard-là.
"Donc, c'était plus facile de me mentir et de me rejeter, encore et encore, sans jamais rien m'expliquer ? Pendant des mois.. des mois, et des années, je pensais que je n'étais pas assez bien pour toi. Trop colérique, trop secret, trop égoïste... j'avais l'impression de louper quelque chose que je n'identifiais pas.. faisant monter encore plus ma colère, accentuant le fait que je me sentais minable pour espérer faire partie de ta vie un jour... et tout ça, je l'ai vécu parce que tu me mentais ? " déduisait-il en gardant son calme, ce qui indiquait la gravité de sa réaction.
"Je suis désolée... mais sois réaliste, admettons que tu le saches depuis le début, tu n'aurais pas souffert ?" je demandais en l'observant toujours.
"Je souffre maintenant Ange. Je souffre parce que... tu ne me fait pas confiance, toujours pas. Je savais que tu me cachais quelque chose, je savais que j'aurais aisément trouvé des réponses dans ton dossier médical, mais j'ai choisi de te faire confiance, d'attendre que tu te confies." me répondait-il en se levant et en s'approchant de la fenêtre, accentuant la couleur de ses yeux. "Après tout ce que l'on a vécu... l'an dernier, on a dit qu'on voulait prouver l'un à l'autre que nous étions de bonnes personnes... je voulais te prouver que tu pouvais me faire confiance, mais j'ai encore échoué. Lamentablement."
"Drago, arrête s'il te plait..." je lui demandais en sentant les yeux me brûler.
"Non. C'est la vérité. Qu'est-ce que je dois faire pour que tu me fasses confiance ? Qu'est-ce qui t'es passé par la tête pour t'imaginer que le fait d'avoir un enfant était plus important à mes yeux, plutôt que de t'aimer ? Je donnerai n'importe quoi, n'importe quoi Ange pour être avec toi, t'aimer passionnément, même me priver de devenir père." continuait-il en gardant un ton calme, ce qui était encore plus douloureux pour moi. J'aurais tellement préféré qu'il me hurle dessus. Et en même temps, un espoir naissait en moi, il disait vouloir m'aimer, m'aimait-il donc toujours ? Mais cet espoir était bien vite balayé par un ouragan de déception, celle de Drago.
"Comment peux-tu dire que tu te passerais d'être père, Drago ?" je lançais alors que je m'étais assise au bord du lit, serrant le matelas sous mes doigts.
Il s'est tournée vers moi, le regard dur.
"Comment toi, peux-tu t'imaginer, après le modèle paternel exécrable que j'ai eu, que j'ai la moindre envie de devenir père ?" me rétorquait-il comme une claque dans la figure.
"Tu sais pourquoi tu ne le sais pas ? Parce que tu ne m'as pas parlé, tu ne m'as pas fait confiance... tu crois ce que je dis à une parfaite inconnue, ce qui prouve que tous les deux, on a encore un long chemin à faire avant de se comprendre... de se faire confiance... mais finalement, est-ce qu'on a un avenir ensemble ? Je pensais que le problème venait de moi... mais en fait, il vient de toi !" continuait-il en m'observant et en n'élevant à aucun moment la voix, ce qui rendait la conversation encore plus grave.
Je n'arrivais pas à lui répondre, la gorge serrée et les yeux brûlant de larmes, je me sentais honteuse, blessée et désemparée en même temps. Il m'a jeté un regard avant de s'avancer près de la porte et de l'ouvrir, puis il s'est tourné vers moi.
"J'espère vraiment qu'un jour tu pourras faire confiance à quelqu'un, réellement. Mais, tu n'auras jamais confiance en moi. Il faudrait déjà que tu ai confiance en toi. Je viens enfin de le comprendre. Voilà pourquoi il n'y a aucun avenir pour nous." m'a t-il dit pratiquement à voix basse. Je sentais son cœur exploser en même temps que le mien.
"Drago..." je commençais la voix brisée alors que je venais de me lever.
"Au revoir Ange."
Et il a claqué la porte.
Assise sur le tabouret de la cuisine d'Hermione et de Ron, je regardais mon amie verser le lait chocolaté dans une tasse blanche. Elle s'assurait que la guimauve était juste comme il le fallait, fondante, mais pas trop non plus pour que je puisse l'admirer se dissoudre sous mes yeux. Après quelques ajustement fait avec de la cannelle, elle s'avançait vers moi et me déposait le breuvage avec un air compatissant. Je venais de lui raconter mon entrevue avec Drago et elle m'avait écouté, sans dire un mot. Ron dormait encore, il avait, tout comme moi, un peu forcé sur l'alcool. Je positionnais mes mains autour de la porcelaine, en espérant que ce moment serait réconfortant.
"Il a été tellement dur... mais je le comprends... je n'aurai pas dû lui cacher ça." je murmurais en remuant le chocolat.
"Tu ne pourras jamais avoir d'enfant, c'est irrémédiable ?" me demandait-elle en s'asseyant en face de moi.
J'évitais son regard, je n'avais pas l'habitude d'en parler.
"Et bien, compte tenu des résultats d'examens, mon corps ne sait plus fabriquer des ovules, voilà pourquoi depuis maintenant plusieurs années je n'ai plus mes règles. Et à priori, ce sera le parcours du combattant pour avoir un enfant... et quelque part, ça me rend service... non mais, tu as vu ma vie ? Je ne suis pas forte psychologiquement pour devenir mère... et je ne désire pas être une mère fragile, ou instable..." je répondais en observant mes ongles.
J'avais eu une mère tellement forte et admirable, que je ne me sentais pas de taille à affronter ce rôle. Mon corps me rendait service, même si c'était très difficile de ne pas avoir le choix final.
"Toi, tu n'es pas forte ?" me demandait Hermione en continuant de me fixer. Je levais les yeux vers elle, sans répondre.
"Tu es l'une des personnes les plus fortes que je connaisse, Ange. Tu te rends compte que tu es encore debout malgré les épreuves terribles que tu rencontres dans ta vie ?" me demandait-elle en me regardant intensément.
"C'est parce que je ne suis pas seule." je répondais honnêtement. "J'ai mon père qui me pousse sans arrêt en avant, j'ai eu la chance d'avoir eu l'amour de mes parents. Mes amis... et bien sûr, mon équipe, ma passion, m'aident énormément."
"Alors tu sais sans doute pourquoi Drago est aussi dur." m'expliqua-t-elle en lissant sa jupe.
Je l'observais pour qu'elle développe le fond de sa pensée.
"Ange... je ne voudrais pas te faire culpabiliser, ou te faire du mal.. mais rends-toi compte de ce qu'il vit. Je ne saurais dire si je le considère comme un ami aujourd'hui, mais c'est tout comme. Je l'observe. Il souffre tellement, il est tellement seul. Heureusement que Blaise est là, c'est son pilier. Mais..."
Hermione semblait chercher les mots, mais n'en trouvait pas d'autres. Alors au lieu de les peser, elle me les a lancé en pleine figure, avec son air déterminé que nous connaissions tous.
"Ecoute, il doit se battre constamment. Il doit se battre pour prouver qu'il est un bon médecin, qu'il n'est pas là par hasard mais bien parce qu'il a du talent. Plusieurs fois, des services le refusait parce qu'il était Drago Malefoy, le fils d'un mangemort... et parce qu'il a été un mangemort. Le monde oublie pourquoi car personne n'élève la voix pour le défendre publiquement. Il a eu énormément de difficultés à trouver son appartement car personne ne voulait lui en louer ou lui en vendre un ! Combien de fois il a eu des lettres de menaces, des insultes dans la rue ? Et en plus, il doit te prouver sans arrêt qu'il t'aime, mais il est maladroit et n'y arrive pas, car lui, n'a pas un soutien comme le tiens. Et je crois qu'il ne se remettra jamais de la mort de sa mère et du comportement de son père durant son enfance. Mets-toi deux minutes à sa place, Ange !"
Les mots continuaient de flotter dans l'air, de fondre sur moi alors que nous nous observions. Hermione avait lâché sa colère contre moi, et cela ne semblait pas terminé.
"Je sais que tu as traversé des épreuves terribles, je sais que tu es complètement perdue... mais tu n'es pas la seule. Alors maintenant, choisis. Ou tu tournes la page définitivement sur Drago et tu lui permet à lui de se reconstruire et toi tu avances, ou tu prends tes responsabilités et tu te bas pour lui. Mais il est urgent que tu prennes une décision. Urgent pour lui, urgent pour toi..." ajouta-t-elle en me fixant, les joues rougis par la colère.
Ron a choisit ce moment pour faire irruption dans la cuisine. Il titubait presque et une grimace traversait son visage alors qu'il se confrontait à la lumière du jour. Il portait un ensemble confortable en coton.
"Tiens Ange, tu restes avec nous aujourd'hui ?" me demandait-il en ouvrant un flacon d'aspirines.
"Non.. je m'en allais." je répondais en laissant la tasse fumante sur la table sans l'avoir dégusté, et je me levais pour fermer ma veste.
"Ange, attends, je ne voulais pas.." commençait Hermione.
"Non, c'est bon. Je ne t'en veux pas. Il faut que je m'en aille.. il faut que je prenne mes responsabilités." je lui répondais en ajustant mon sac autour de mes épaules. J'embrassais chacun de mes amis pour rapidement quitter l'appartement. L'ambiance était plutôt lourde tout d'un coup, mais Hermione avait raison, je devais agir.
Une quinzaine de jours plus tard je me retrouvais à frapper à la lourde porte en bois. Je voulais lui rendre visite à son travail, mais son service m'avait informé qu'il était de repos aujourd'hui. Je ne savais pas comment j'avais eu cette intuition, mais je pensais qu'il était ici, dans le manoir de ses parents. J'avais traversé un ravissant jardin fleuri, qui mettait en valeur un point d'eau pratiquement en lisière de forêt. L'extérieur était vraiment ravissant, mais le manoir s'imposait, sombre, au milieu de toute cette poésie.
La porte s'est ouverte sur lui, j'ai immédiatement lu la surprise sur le visage de Drago qui portait un ensemble confortable en lin.
"Ange ? Qu'est-ce que tu..."
Je le coupais en levant la main devant lui. Je ne voulais pas perdre le courage que j'avais rassemblé pour venir jusqu'à lui. Je savais que sous son regard je perdais mes moyens, encore plus quand nous étions seul et que j'avais tout le loisir de me noyer dans ses yeux.
"Tu as raison, tu as tellement raison, sur tout, tout ce que tu penses de moi. Je ne viens pas me justifier ni-même te supplier de me pardonner, même si j'espère qu'avec le temps tu accepteras au moins de me dire bonjour si j'ai la chance de recroiser ta route. Mais voilà la vérité Drago.. j'ai honte, tellement, tellement honte. Tu t'es sacrifié pour moi, tu as pris des risques énormes pour moi alors que nous venions à peine de nous rencontrer. Tu as tout fait pour me protéger au péril de ta vie, tu m'as sauvé la vie ! Quand tu as été incarcéré je n'ai pas pu te faire libérer comme toi tu l'aurais sans doute fait ! Je ne me suis pas battue pour toi comme toi tu l'as fait pour moi, voilà pourquoi je pense que je ne te mérite pas, voilà pourquoi lorsque tu as rencontré Astoria, je pensais que c'était une bonne chose pour toi. En fait... en fait... je t'aime tellement que ça me fait mal partout, ça me fait mal physiquement d'être aussi nulle face à toi.
J'ai honte parce que, j'ai toujours voulu t'aider dans l'ombre alors qu'au final tu aurais eu besoin de mon soutien public pour faire face aux journalistes et à l'opinion publique. Quand j'ai su que je ne pouvais pas avoir d'enfant, je n'ai pas voulu te le dire, non pas parce que je n'ai pas confiance en toi, mais parce que je ne voulais pas encore une fois te mettre un de mes fardeaux sur tes épaules. Tu avais tellement à gérer, tellement de douleurs accumulées que j'ai voulu te protéger. Je te fais confiance, je te le jure, sinon jamais je n'aurais voulu te sauver à Poudlard alors que j'étais persuadée que tu étais contre moi.
Tu as dit que je n'avais pas confiance en moi, tu as raison. On m'a proposé il y a quelques semaines d'intégrer l'équipe de France, le sélectionneur m'a proposé sans trop de conviction que j'intègre l'équipe pour les qualifications au mondial. Ils sont outsiders, je crois qu'ils n'ont même jamais été qualifiés. Est-ce que je vais me planter, foutre en l'air ma carrière ? Je n'ai pas confiance en moi tu as raison, car j'allais refuser, mais je viens de signer. Je viens de signer, ça va paraître dans la presse dans les prochaines heures. L'Eclair quitte l'Angleterre, car mon pays, c'est la France et que j'ai envie de suivre mon intuition, de me faire confiance.
Je veux te prouver qui je suis, que je n'ai plus peur de prendre de décisions, comme je n'ai plus peur de te demander de me laisser une chance.
Laisse-moi t'aimer Drago. Ce ne sera sans doute pas parfait, je sais que le chemin est encore long, peut-être même que tu as déjà commencé à m'oublier... mais je pars en France avec tout mon amour pour toi dans le cœur, pour te montrer ce que je peux en faire..."
J'essuyais mes larmes d'un revers de manche et après un dernier regard, je me tournais de nouveau vers son magnifique jardin. Au loin, j'apercevais la tombe de sa mère, en lisière de foret, éclairé par un faible rayon de soleil.
Je n'ai pas entendu un seul mot de la bouche de Drago au moment où je transplannais.
Mais si je m'étais tournée vers lui, j'aurais vu qu'il souriait. J'aurais vu que Blaise était avec lui, le visage surpris, qui regardait frénétiquement Drago et moi en alternance.
J'aurais entendu cet ami à la peau dorée, se tourner vers son meilleur ami et lui lancer :
"Mais Dray, pourquoi tu ne l'a pas retenue ? Elle vient de te faire une déclaration, elle sort enfin de son trou et tu la laisse partir ? Pourquoi ?"
J'aurais entendu Drago répondre en refermant la porte :
"Parce qu'elle prend confiance en elle.. et parce que je l'aime."
C'était le début d'une nouvelle histoire.
Croyez-le ou non, c'était l'avant dernier chapitre ;)
Love,
Calamity
