Un grand merci à toutes les personnes ayant laissé une review sur le chapitre 01 : Marie-Alix, Marilyn, Margaux et Ginny.
J'espère que vous serez encore plus nombreux à me laisser un petit message pour ce chapitre :)
Je tiens également à remercier toutes mes bêtas qui se reconnaîtront
Je vous souhaite une bonne lecture, on se retrouve en bas ;)
#Aly
Chapitre 02 : Devenir une Nephilim
Luke gara la camionnette non loin de l'entrée principale de l'institut.
-C'est ça l'institut ? dit Clary, visiblement déçue, en contemplant le vieux bâtiment.
Jace, qui se trouvait derrière elle, rigola doucement.
-Tu fais une piètre Chasseuse d'Ombres, tu sais, lui murmura-t-il à l'oreille.
-Jace, sois sympa, le gronda doucement Isabelle, en s'approchant de Clary. L'institut est protégé par un charme. Concentre-toi et tu devrais le voir tel qu'il est vraiment.
Clary répéta l'exercice mental qu'elle avait appris avec Luke et découvrit l'immense cathédrale.
-Wow.
-Bienvenue chez nous, fit joyeusement Jace, en ouvrant la grille.
-Je vous accompagne jusqu'à la bibliothèque ? demanda Isabelle, en sortant de l'ascenseur. Hodge y passe tout son temps.
-Avec plaisir, accepta Luke. Clary peux-tu rester avec Jace quelques minutes ? Je fais vite.
-D'accord.
Luke et Isabelle s'éloignèrent, le bruit de leurs pas résonnant dans toute l'église.
-Je peux te faire visiter, si tu en as envie, demanda Jace, d'une voix étonnamment douce, qui surprit Clary.
Elle en fut troublée et balbutia.
-Heu… Oui… Je te suis.
Elle sentit son visage prendre feu et tenta de cacher ses joues avec ses cheveux. Elle vit cependant un léger sourire apparaître sur le visage du jeune homme.
Jace lui expliqua que la plupart des instituts étaient des églises, les lieux sacrés interdisant l'accès aux démons. Il lui montra les salles d'arme et d'entrainement ainsi que la cuisine. Ils passèrent vite fait dans le couloir des chambres, inoccupées pour la majorité d'entre elles.
-Vas-y entre, fit-il soudain.
Clary s'exécuta et vit immédiatement le piano au fond de la pièce.
-Tu joues ?
-Je me débrouille.
Jace s'assit devant le clavier et laissa glisser ses doigts, longs et fins, sur les touches.
-Tu m'intrigues, tu sais, dit Jace, brusquement, sans la regarder.
-Moi ? Je suis pourtant quelqu'un d'ordinaire ! répondit Clary, surprise. Pour être honnête, jusqu'à ce matin, je pensais n'être qu'une fille banale et ennuyeuse.
Cette fois, Jace se tourna vers elle et ses mains s'arrêtèrent de jouer. Clary eut du mal à soutenir son regard, tant il était insistant.
-Tu n'as rien de banale et tu es loin d'être ennuyeuse, fit-il d'un ton franc et déterminé.
-Tu ne me connais même pas ! s'exclama la jeune fille.
-C'est vrai, mais c'est ce que je ressens quand je te regarde.
Il prononça ces mots avec une honnêteté si désarmante que Clary ne sut que répondre. Elle lui sourit et il se remit à jouer pendant quelques minutes.
-Je peux te poser une question ?
-Bien sur.
-Depuis quand sais-tu que tu es un Chasseur d'Ombres ?
Jace la regarda d'un drôle d'air. Il ne comprenait pas le sens de sa question, car pour lui, être un Chasseur d'Ombres était aussi naturel qu'être humaine pour Clary.
-Je ne sais pas, hésita-t-il, en cherchant ses mots. Depuis toujours, je pense.
-Ma question doit te sembler bizarre, non ? Je ne comprends pas pourquoi ma mère ne m'a rien dit avant.
-Te dire quoi ?
-Que je suis une Chasseuse d'Ombres, comme elle.
-Elle te l'a appris quand ?
-Ce matin. Elle m'a emmené chez Magnus.
Jace était de plus en plus perdu. Toute cette histoire n'avait ni queue, ni tête.
-Magnus ? Magnus le sorcier ?
-Tu en connais un autre, peut-être ? ironisa Clary.
Elle lui expliqua tout en détails, mais fut interrompue par la sonnerie de son portable. Elle venait de recevoir un texto.
-Oh ! C'est Luke, dit-elle en se levant. Il m'attend devant l'ascenseur. Tu peux me raccompagner ?
-Bien sur, fit Jace, avec un sourire.
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-On est arrivé, indiqua Isabelle, en ouvrant la lourde porte de la grande bibliothèque.
Luke n'avait pas mis les pieds dans un institut depuis un moment et fut impressionné de voir autant de livres réunis dans une même pièce. Au fond, près des grands vitraux, il remarqua un grand bureau. Isabelle s'esquiva discrètement.
-Hodge Starkweather ! Ça fait bien longtemps ! dit Luke, sa voix forte se répercutant dans toute la pièce.
-Lucian ? C'est bien toi ? fit Hodge, visiblement surpris.
-Oui, mon vieux, c'est moi. Mais je me fais appeler Luke Garroway maintenant.
Il rejoignit Hodge et lui serra la main avant de lui donner une accolade.
-Toujours coincé ici, à ce que je vois ! dit Luke.
-Et oui, tu connais l'Enclave. Elle ne rigole pas et revient rarement en arrière. Mais je ne me plains pas, je suis utile ici. Les jeunes sont d'une bonne compagnie. Grâce à eux, j'ai l'impression d'avoir dix ans de moins.
Il se mit à rire, imité par Luke.
-Je les ai rencontrés. Ils ont l'air d'être de bons gamins.
-Oui, tu sais ce que c'est ! Les Chasseurs d'Ombres sont plus matures que les Terrestres au même âge.
-C'est vrai, mais d'un autre coté, on leur en demande beaucoup. Je ne sais pas ce qu'ils choisiraient, s'ils avaient le choix : Chasseurs d'Ombres ou une vie d'ado normale ?
Hodge soupira, l'air pensif.
-Tu es au courant que notre nombre ne cesse de diminuer. Nous réussissons à faire illusion pour le moment, mais…
Luke profita de l'occasion pour lui parler de Clary.
-Ça ne va pas régler le problème, mais j'ai une nouvelle recrue pour toi. Pour être honnête, c'est pour ça que je suis là. L'institut serait l'endroit parfait pour elle. Clary a envie d'apprendre et être avec des jeunes de son âge lui ferait du bien.
-Clary ?
-Clarissa Fray. Enfin, Clarissa Morgenstern, si tu préfères.
Les yeux de Hodge s'agrandirent et son regard fut brièvement traversé par un voile d'inquiétude.
-Tu as retrouvé Jocelyne ? fit doucement Hodge.
-Oui, et sa fille Clary. C'est une gamine adorable.
-Je n'en doute pas mais… Lucian, c'est la fille de Valentin. Tu as surement entendu les rumeurs de son retour.
Luke soupira et ses yeux se remplirent de tristesse.
-Oui, et c'est pour ça que Jocelyne a tout révélé à Clary, sur les Chasseurs d'Ombres. Enfin tout, c'est beaucoup dire.
-Tu veux dire qu'elle ne sait pas au sujet de son père, c'est ça ?
-En effet. Et elle ne doit rien savoir pour le moment.
-Écoute, je ne peux pas te répondre tout de suite, je dois en référer à Maryse Lightwood. Elle et Robert sont à Idris, en ce moment, mais je peux leur envoyer un message. Il faudra surement que Jocelyne vienne lui parler. Est-elle prête à faire cela ?
-Elle le sera. Pour sa fille.
-Si Maryse est d'accord pour prendre Clary à l'Institut, tout en gardant le secret sur Valentin, je serais heureux d'être son professeur.
-Merci.
-J'enverrai un des jeunes vous prévenir de la réponse de Maryse, dès que je la reçois.
-Génial. De mon côté, je m'occupe de convaincre Jocelyne.
Les deux anciens amis se serrèrent la main et se dirigèrent vers la porte. Hodge accompagna Luke jusqu'à l'ascenseur où il attendit Clary. Celle-ci arriva quelques minutes plus tard, accompagnée de Jace.
-Alors, quand commence-t-elle l'entraînement ? demanda Jace, sur un ton enjoué.
-Hum… pas tout de suite, répondit Luke en appelant l'ascenseur. Maryse doit donner son accord. (Il se tourna vers Clary avant de continuer.) Et on doit réussir à convaincre ta mère. La connaissant ce n'est pas gagné.
Quand Luke et Clary rentrèrent enfin, ils furent accueillis par une Jocelyne quelque peu paniquée.
-Vous voilà enfin ! dit-elle en serrant sa fille dans ses bras.
-Je t'ai envoyé un SMS pour te prévenir qu'on était à l'institut, se défendit Luke.
Jocelyne le regarda sévèrement puis elle soupira.
-J'étais morte d'inquiétude, avoua-t-elle alors. J'aurais du venir avec vous. S'il t'était arrivé quelque chose…
Elle laissa sa phrase en suspend, puis s'empara des mains de Clary et les examina. Luke se mit à rire en comprenant ce qu'elle faisait.
-Elle n'a pas été marquée, Jocelyne.
-Pourtant, vous vous êtes battus, non ?
Elle détailla Luke de la tête aux pieds, avec un air désapprobateur. Sa chemise était tachée, et le bas de sa veste était déchiré.
-Je suis épuisée, je vais aller me coucher, se défila Clary en embrassant sa mère puis Luke.
Une fois couchée, elle ne mit pas longtemps à s'endormir, mais sa nuit fut agitée. Elle rêva de démons, de loup-garou, de fées mais aussi d'un garçon blond dont le corps était tatoué de mystérieux symboles.
Le lendemain matin, elle fut réveillée par sa mère.
-Tu es levée ? dit Jocelyne en entrebâillant la porte.
-Non, grogna Clary, en recouvrant sa tête de sa couette.
-Simon est au téléphone, je lui dis quoi ?
Clary soupira mais prit le combiné, pour répondre à son ami.
-Salut ! dit-elle.
-Je voulais te proposer de manger ensemble ce midi, tu me raconterais ta journée mère-fille. Ça te dit ?
-Heu, oui, pourquoi pas, répondit Clary d'une voix peu enthousiaste. On se retrouve dans deux heures, à l'endroit habituel.
-Ok pour moi. À tout à l'heure.
Clary descendit prendre son petit-déjeuner et trouva Luke dans le salon, une tasse de café à la main.
-Bonjour.
-Bonjour, Jeune fille. Bien remise de tes émotions d'hier ?
-Hum, oui, mais j'ai fait des rêves bizarres, répondit Clary en s'asseyant près de Luke. Tu as tout raconté à maman ?
-Oui, et elle l'a plutôt bien pris.
-On dirait bien, vu que tu es toujours là en un seul morceau, plaisanta la jeune fille. Et pour mon entrainement, elle est d'accord ?
-On ne peut pas dire qu'elle soit enchantée. Cependant, tu dois apprendre à te défendre toute seule, et pour cela, il n'y a pas beaucoup de solutions à part l'institut. Ta mère le sait bien et elle a d'ailleurs accepté de rencontrer Maryse pour en discuter.
-Chouette ! J'ai hâte de commencer.
-Ça ne sera pas une partie de plaisir, crois-moi. Et n'oublie pas que Simon ne doit rien savoir de tout ça, lui rappela Luke. Ça le mettrait en danger de mort lui et tous ceux qu'il connait. Tu vas devoir lui mentir, tu y arriveras ?
-Je sais et je ferais ce qu'il faut pour garder le secret, ne t'en fais pas.
Après son échange avec Luke, Clary monta se préparer. Elle partit vers midi pour rejoindre Simon. Sur le chemin elle repensa aux paroles de Luke, et se demanda ce qu'elle allait bien pouvoir raconter à son meilleur ami. Quand elle arriva chez Taki's Diner, Simon était déjà assis à une table. Il lui fit un signe de la main dès qu'il la vit entrer.
-Désolée, je suis un peu en retard, s'excusa-t-elle, en faisant la bise à son ami.
-C'est rien, j'étais en avance à vrai dire.
Simon appela la serveuse et ils commandèrent.
-Tu as répété avec le groupe, hier ? demanda Clary, en croquant dans une chips.
-Ouais, fit-il d'un air désinvolte, mais ça ne donnait pas grand-chose, donc on a arrêté et on a fini l'aprèm devant la console. Et toi alors ? J'espère que ta journée était plus intéressante que la mienne.
-Moi ? Heu… Désolée de te décevoir, mais je n'ai rien d'excitant à te raconter, mentit-elle. On a mangé au resto et on a été voir un film, pas terrible si tu veux mon avis.
La serveuse arriva avec leurs assiettes quand soudain, Clary entendit une voix familière l'appeler dans son dos. Elle se retourna, intriguée. Elle fut tellement surprise en découvrant l'identité du nouveau venu, qu'elle sursauta et ne vit pas la serveuse à côté d'elle. Elle donna un coup de coude involontaire dans son assiette, juste au moment où l'employée la posait devant elle.
-Qu'est-ce que tu fiches ici ? s'écria Clary. T'es malade ou quoi ?
Jace se tenait là, droit comme un i, les bras croisés sur le torse. Il avait l'air impassible dans sa tenue de Chasseur d'Ombres. Il la fixa en silence, puis secoua la tête de droite à gauche, d'un air affligé.
-Clary, à qui parles-tu ? fit alors Simon, décontenancé.
-Moi, qui pensais qu'être un Chasseur d'Ombres était inné, tu me prouve le contraire en ce moment même, lâcha Jace, sur un ton sec et dédaigneux.
Clary était furieuse, mais elle ne trouva rien à répliquer. Elle jeta un œil autour d'elle et se rendit compte que tout le monde dans le restaurant la regardait bizarrement. La pauvre serveuse, quant à elle, ramassait les débris de porcelaine qui jonchaient le sol.
-Je suis désolée, je ne vous avais pas vu, s'excusa maladroitement Clary.
-Tu peux me dire à qui tu parlais, là ? C'était trop bizarre, insista Simon.
Pour toute réponse, Clary se tourna à nouveau vers Jace, qui n'avait pas bougé d'un pouce.
-Il ne me voit pas, dit-il en fixant Clary, comme s'il voulait voir à travers elle.
-Je ne comprends pas… Comment ? répliqua-t-elle, oubliant complètement la présence de son ami.
-Tu es la seule ici à me voir, ajouta-t-il, en désignant la rune Mendelin, dessinée sur son poignet. J'ai un message pour toi, trouve une excuse pour t'éclipser deux minutes. Je t'attends dehors.
Le jeune homme tourna les talons et sortit sans attendre la réponse de Clary. Elle le rejoignit comme convenu, quelques minutes plus tard. Elle était visiblement toujours furieuse.
-Ça t'amuse de me faire passer pour une folle devant mon meilleur ami ? s'écria Clary. C'est déjà pas super de devoir lui mentir alors ça… Bravo, maintenant il croit surement que je suis dingue ! Comment je vais lui expliquer ça, hein ?
Jace se mit à rire.
-Ce n'est pas drôle, Jace ! s'énerva la jeune fille, en croisant les bras sur sa poitrine. Moi qui croyais que tu étais sympa et que tu m'appréciais… Je me suis visiblement trompée. Si tu as un problème avec le fait que je m'entraîne à l'institut, sois honnête et dis-le-moi tout de suite.
Clary ancra alors ses yeux dans le regard doré de Jace, qui avait retrouvé son sérieux.
-Excuse-moi, je ne voulais pas te blesser. C'est dans ma nature, ne le prends pas personnellement, je suis comme ça avec tout le monde. Tu pourras demander à Alec et Isabelle si tu ne me crois pas.
-Excuses acceptées, se radoucit Clary.
Elle se surprit alors à penser à quel point il était beau à cet instant précis. Le soleil de midi faisait ressortir toutes les nuances d'ors de sa chevelure. Clary se ressaisit quand Jace lui tendit la main.
-Je t'aime bien, tu sais et j'espère qu'on pourra devenir amis… Surtout si on doit se voir tous les jours et s'entraîner ensemble.
-J'espère aussi, fit-elle, en serrant sa main. Tu avais quelque chose à me dire, non ?
-Oh ! Oui. Hodge m'envoie vous prévenir que Maryse revient d'Idris mardi. Elle serait ravie de vous voir, toi et ta mère, pour discuter des modalités de ton entrainement.
-C'est une super nouvelle, s'exclama Clary, ravie.
L'enthousiasme de la jeune fille fit sourire Jace. Il ne savait pas trop pourquoi mais il se sentait différent quand elle était près de lui.
-Tu devrais y retourner, dit-il à regret. Ton ami va s'inquiéter et te poser des tas de questions auxquelles tu ne pourras pas répondre.
-Oui, tu as raison. Je suppose qu'on se verra mardi.
-Surement… Si tu ne te fais pas tuer avant, la taquina Jace, en s'éloignant.
Clary regagna la table où Simon l'attendait en mangeant ses frites.
-Bah alors, t'étais où ? Ton assiette va être froide.
-Je n'ai pas vraiment envie d'en parler, Simon, fit Clary, embarrassée. J'ai des petits soucis en ce moment. Je dors mal… Je fais des cauchemars et j'ai parfois des crises comme tout à l'heure. J'ai des sortes d'hallucinations.
-Oh ! Je vois. Et ta mère t'a emmenée voir un spécialiste hier, pas vrai ?
-Oui. Désolée de t'avoir menti, je ne voulais pas que tu me prennes pour une folle.
Les deux amis finirent de manger et oublièrent vite l'incident. Ils passèrent le début d'après-midi ensemble, puis Simon raccompagna Clary chez elle.
-Comment va Simon ? lui demanda sa mère, en entendant Clary rentrer.
-Il va bien. La routine quoi. Oh ! Et il pense que je deviens folle et que je vois un psy.
-Pourquoi dis-tu ça ?
-Car j'ai du lui raconter un truc complètement dingue pour justifier le fait que je parlais toute seule en plein milieu du restaurant.
Sa mère la regardait d'un air éberlué et Clary soupira.
-Jace a débarqué par surprise. Je ne me suis pas rendu compte que j'étais la seule à le voir.
-Oh ! fit Jocelyne. Et que t'a-t-il dit ?
-Que Mme Lightwood sera à l'institut mardi, et qu'elle nous recevra toutes les deux pour discuter de mon entraînement.
-Tu es vraiment sûre de vouloir te lancer là-dedans ?
-Je veux savoir qui je suis, maman.
-J'ai quelque chose pour toi dans ce cas. Viens.
Clary suivit sa mère dans sa chambre, où elle sortit un coffret en bois d'un tiroir. Jocelyne prit la stèle qui s'y trouvait et referma le coffret.
-Tiens, c'est pour toi. Tu sais ce que c'est ?
-Non, répondit Clary, en prenant l'objet.
-C'est une stèle, l'outil indispensable aux Chasseurs d'Ombres. Elle sert à dessiner les runes sur notre peau.
-Jace avait une rune Mendelin au restaurant. C'est grâce à elle que les humains… les Terrestres, se corrigea Clary, ne voient pas les Chasseurs d'Ombres ?
-Oui. La Mendelin est une rune d'invisibilité, mais il en existe une pour à peu près tout. Chaque Chasseur d'Ombres reçoit comme première Marque, la rune de Clairvoyance. C'est elle qui permet de voir à travers les charmes, comme celui qui protège l'institut par exemple. Avec de l'entraînement, elle permet également de démasquer les créatures obscures.
-Elle ressemble à quoi ?
-Donne-moi ta main droite, fit Jocelyne, d'une voix douce et maternelle. (Elle reprit la stèle à sa fille et l'appliqua sur le dos de la main que lui tendait Clary.) Ça fait mal au début, mais tu t'y habitueras vite.
Clary serra les dents face à la brûlure de la stèle sur sa peau, mais elle ne dit rien. Sa mère dessina avec précision la rune en forme d'œil.
-Voilà, c'est fini. Maintenant, on peut dire que tu es officiellement une Chasseuse d'Ombres, ma fille. Bravo, tu as été courageuse.
Clary regarda sa main avec attention et soupira déçue. Elle ne sentait aucun changement. Elle n'était pas différente.
-Pendant ton apprentissage tu vas devoir mémoriser toutes les runes utiles aux Chasseurs d'Ombres lors d'un combat. Certaines s'effacent après utilisation et doivent être réappliquées si besoin, tandis que d'autres sont permanentes, comme celle-ci.
Clary resta silencieuse pendant quelques secondes.
-Maman, pourquoi m'avoir caché ça si longtemps ? demanda Clary, en ancrant son regard dans celui de sa mère.
-Je pensais te protéger. Je ne voulais de cette vie-là pour toi, ma petite fille. La vie d'un Chasseur d'Ombres est remplie d'horreur, de violence et de sang, Clary. Tu ignores tellement de choses, je sais que tu ne peux pas comprendre mon choix, mais un jour peut-être…
Les yeux de Jocelyne s'humidifièrent alors qu'une salve de souvenirs douloureux refaisait surface.
-Mon père était aussi un Chasseur d'Ombres, pas vrai ? demanda doucement Clary, en prenant la main de sa mère dans la sienne. Il est mort au combat, et tu as décidé de quitter ce monde qui t'avait enlevé celui que tu aimais ? Je suis grande maintenant, je peux entendre la vérité.
Jocelyne regarda sa fille avec amour et douleur à la fois. Lui mentir était un vrai calvaire, mais elle était encore si innocente. Sa déduction était si romantique qu'elle ne se résigna pas à lui avouer l'affreuse vérité sur Valentin, son père, alors, elle hocha la tête.
-Oui, murmura-t-elle, simplement.
Clary prit alors sa mère dans ses bras et elles restèrent ainsi pendant plusieurs minutes.
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Il ne restait que quelques heures avant le retour de Maryse Lightwood à l'institut et sa fille, Isabelle, menait la vie dure à ses frères.
-Cet endroit est une vraie porcherie ! s'écria-t-elle, en débarquant dans la salle d'entraînement.
Jace et Alec arrêtèrent de se battre, stupéfaits.
-Ce n'est pas une inspection Izzy, c'est juste Maman, répliqua nonchalamment Alec.
Isabelle le foudroya du regard.
-Alexander Lightwood, c'est toi l'ainé, je te rappelle. C'est toi qui devrais montrer l'exemple. Tu sais très bien que Maman aime quand l'institut est niquel. (Elle se tourna vers Jace avant de continuer). Et toi, tu pourrais éviter de laisser traîner tes t-shirts et tes armes partout.
Alec leva les bras en signe de paix, pour calmer sa sœur.
-Ok, ok ! On va t'aider. On s'occupe de la salle d'arme et d'ici, ça te va ?
Isabelle les regarda tour à tour, avec un air méfiant.
-Soit ! Mais vous n'avez pas intérêt de lambiner. Maman ne devrait pas tarder.
La jeune fille leur tourna le dos et fit claquer ses talons sur le sol avant de sortir. Les deux garçons rangèrent la pièce en quelques minutes puis se rendirent dans la salle d'armes où était entreposé un véritable arsenal pour Chasseurs d'Ombres.
-Au fait, Alec, je t'ai entendu rentrer cette nuit. Tu es insomniaque maintenant ? dit Jace, en attendant la réaction de son frère adoptif.
Alec évita son regard en baissant les yeux vers ses chaussures. Ses joues s'empourprèrent légèrement, mais sa carnation était si pâle que, chez lui, le moindre rougissement se voyait tout de suite. Jace esquissa un petit sourire, comprenant qu'il avait tapé dans le mille.
-Je n'arrivais pas à dormir, j'ai juste été prendre l'air, répliqua Alec, mal à l'aise.
-Tu es sorti vers 23h pour ne rentrer qu'à trois ou quatre heures du matin. Ne me prends pas pour un imbécile, Alec, contre-attaqua Jace, d'une voix incisive.
-C'était une longue marche, qu'est ce que tu veux que je te dise d'autre ! s'agaça Alec. Oh ! Et puis, arrête avec tes questions, je n'ai pas de comptes à te rendre.
Jace arborait désormais un large sourire, il savait qu'il avait déjà gagné. Il se hissa sur une table et s'assit en laissant pendre ses longues jambes.
-Arrête de mentir, alors. Pour l'amour de l'Ange, Alec, je vois bien qu'il se passe un truc, je suis ton parabataï, alors ne me raconte pas de bobards en me disant qu'il n'y a rien.
En disant cela, Jace avait vrillé son regard doré au bleu de celui de son ami. Alec soutint son regard un moment mais abandonna le premier. Il soupira bruyamment, en levant les mains en signe de reddition.
-Très bien, tu as gagné ! J'étais avec Magnus.
-Le sorcier ?
-Oui.
-Tu sors avec lui ? fit Jace, surpris.
-Mais non, voyons, protesta vivement Alec. Il est sympa et il m'aime bien, c'est tout.
Jace dévisagea Alec pendant quelques secondes, puis il reprit d'une voix plus douce, presque triste.
-Pourquoi tu ne m'as jamais parlé de tes sentiments ? Tu es la personne qui me connait le mieux, celui en qui j'ai le plus confiance. Je pensais que c'était réciproque.
-Ça l'est, Jace, n'en doute pas ! Tu sais que je donnerais ma vie pour toi, mais… (Il fit une pause pour chercher ses mots.) Comment voulais-tu que je t'avoue avoir des sentiments pour toi, alors que je n'en étais pas sûr moi-même. Je ne voulais pas risquer notre amitié ou que ton attitude change vis-à-vis de moi.
-Tu n'es pas sûr d'être gay ?
-Si. Je croyais être amoureux de toi pendant toutes ses années, mais ma rencontre avec Magnus m'a fait prendre conscience que ce n'était pas le cas. Donc, tu vois, tu peux te détendre, ajouta Alec, d'un ton plus léger, comme si un poids venait de lui être enlevé.
-Donc, tu aimes Magnus !
-T'es lourd ! Je le connais à peine, mais je l'apprécie, oui. Pour le reste on verra avec le temps.
Jace descendit de la table et donna une tape amicale sur l'épaule de son ami.
-Je suis content qu'on en ait parlé, dit-il avec un sourire.
-Moi aussi. Mais il est temps de se remettre au boulot, sinon j'en connais une qui ne va pas nous louper.
Les deux garçons se mirent à rire, avant de reprendre leur rangement.
Maryse arriva à l'institut le mardi en fin de matinée, par un portail temporaire qui déboucha directement dans la bibliothèque où Hodge l'accueillit.
-Maryse, bonjour. Tu n'es pas en retard, j'en conclus que tout va bien à Alicante.
-Bonjour, Hodge. Tu sais que j'aime la ponctualité, mais oui, tout est calme à Alicante ces jours-ci. Les rumeurs du retour de Valentin ont stressé les membres du conseil, mais pour le moment les enquêtes ne donnent rien de concret. Il faut rester sur nos gardes. Et toi, tout va bien ici ?
-La routine, tu sais ce que c'est.
-Je suis curieuse de rencontrer Clarissa, dis Maryse, en posant son manteau sur le bureau de Hodge. Où sont mes enfants ?
Hodge n'eut pas besoin de répondre. Isabelle débarqua en trombe dans la bibliothèque.
-Maman ! s'écria-t-elle, en accourant vers sa mère.
Le masque d'impassibilité de Maryse tomba au moment où elle serra sa fille dans ses bras.
-Où sont tes frères ? demanda-t-elle, en desserrant son étreinte.
-Hum, surement en train de s'entrainer, hésita-t-elle. Tu les connais ils ne tiennent pas en place, et ne savent rien faire à part se battre.
Maryse émit un petit rire bref.
-Peux-tu aller les chercher, s'il te plait ?
-Oui, bien sûr.
Isabelle sortit et revint quelques minutes plus tard, accompagnée de Jace et Alec.
Maryse leur donna des nouvelles d'Idris pendant presqu'une heure, quand Church, le chat de Hodge, se mit à gratter à la porte et à miauler pour signaler sa présence. Hodge se leva de son bureau et se dirigea vers la grande porte.
-On dirait que nos invitées sont arrivées, déclara-t-il, au petit groupe.
En effet, lorsqu'il ouvrit la porte, Jocelyne et Clary se tenaient là, avec à leurs pieds, Church couché sur le coté qui ronronnait.
-Bonjour Jocelyne, fit Hodge, d'une voix troublée. Tu n'as pas changée. Tu… tu es magnifique.
-Merci, répondit-elle, un peu gênée. Toi en revanche, tu as vieilli mon cher Hodge.
Ils rigolèrent et se serrèrent dans les bras, comme de vieux amis et entrèrent dans la bibliothèque. Clary chercha Jace des yeux. Un sourire éclaira son visage quand elle le vit, assis près d'Isabelle et Alec. Lorsque le regard du garçon croisa le sien, elle se sentit rougir et baissa les yeux vers ses chaussures.
-Maryse, merci d'être revenue d'Idris pour nous, dit doucement Jocelyne. Tu dois être très occupée. Comment va Robert ?
-Il va bien, je te remercie, répondit Maryse. Mes affaires m'attendent à Alicante, je dois donc y retourner dès que notre entretien sera terminé. Ne perdons pas de temps.
-Bien sûr, je comprends.
-Clary, peux-tu rester un moment avec mes enfants ? Je dois d'abord m'entretenir avec ta mère, demanda Maryse.
Clary acquiesça. Elle rejoignit les jeunes Chasseurs d'Ombres et ils quittèrent ensemble la bibliothèque.
Maryse et Jocelyne se mirent d'accord sur ce que Clary ne devait en aucun cas savoir : son lien de sang avec Valentin Morgenstern. La mère de Clary émit également quelques règles concernant l'entrainement de sa fille, comme rentrer tous les soirs chez elle. Maryse alla ensuite chercher Clary, qui attendait devant la porte de la bibliothèque.
Hodge qui était resté silencieux depuis le début de l'entretien des deux femmes, lui expliqua en quoi consisterait son entrainement de Chasseuse d'Ombres.
-Tu vas devoir être assidue, la prévint-il. En plus de l'enseignement théorique, tu vas devoir te former au combat. Je pense qu'Alec et Jace seront de parfaits professeurs. Ce sont les meilleurs Chasseurs d'Ombres de leur génération, je leur fais confiance pour t'apprendre à te défendre seule en toute circonstance.
Maryse approuva avec un hochement de tête, la fierté se lisait sur son visage.
-Alors, tu es prête à apprendre ? conclut Hodge.
-Oh ! Oui, s'empressa de répondre la jeune fille. J'ai hâte de commencer et je vous promets de ne pas vous décevoir.
-Bon, dans ce cas, je pense que nous avons terminé, dit Maryse, en se levant. Clary, soit la bienvenue à l'institut de New-York.
-Merci.
La jeune fille commença son entrainement dès le lendemain. Elle débarqua à l'institut à huit heures tapantes. Hodge lui donna son premier cours théorique sur la création du premier des Nephilim : Jonathan Shadowhunter. Il lui montra également la réplique de la Coupe Mortelle.
-Il y a trois Instruments Mortels : la Coupe, l'Épée et le Miroir. Grâce à eux, on peut invoquer l'ange Raziel, expliqua-t-il.
Clary était fascinée par toutes ces nouvelles informations et buvait littéralement les paroles de Hodge. Ils passèrent la matinée dans les livres. Ce fut Isabelle qui les interrompit à l'heure du déjeuner, puis, elle passa l'après-midi avec ces trois nouveaux amis, pour son premier cours sur les armes des Chasseurs d'Ombres.
Quand elle rentra chez elle, ce soir-là, elle était épuisée. Elle s'endormit sans mal et rêva encore de son ange blond. Au réveil, elle ne se rappelait que des bribes de ses songes, mais elle commença à les trouver embarrassants. Pourquoi rêvait-elle de Jace –parce qu'il s'agissait bien de Jace, elle en était persuadée– en tant qu'ange ? se demanda-t-elle, perplexe.
Les jours qui suivirent furent durs et intenses pour la jeune fille. Les garçons ne lui laissaient pas une minute de répit, tandis que Hodge l'assommait de nouvelles informations au point que son cerveau saturait. Au bout d'une semaine, Clary connaissait par cœur toutes les Runes du grand Livre Gris et apprit à dessiner ses premières marques avec la stèle que sa mère lui avait donnée.
Pour fêter ses deux semaines à l'institut, Jace l'accueillit avec une petite surprise, lorsqu'elle le rejoignit à la salle d'arme, en milieu d'après-midi.
-Bon, on travaille quoi aujourd'hui ? fit-elle, en saisissant une longue épée séraphique.
-Tu devrais plutôt prendre celle-là, répondit Jace en lui prenant la lame des mains et en désignant une dague. Prends aussi ça, ça et ça. On sort.
Clary le regarda avec de grands yeux.
-On sort ? Tu veux dire genre s'entraîner dehors ou genre chasse aux démons ?
Pour toute réponse, Jace lui offrit son plus beau sourire.
-Ah ! Génial ! s'exclama Clary, en lui sautant au cou.
En tant normal, elle aurait rougi de son geste impulsif, mais l'excitation qu'elle ressentait avait pris le dessus. Ce soir-là, Clary tua son premier démon. Bien que ce fut facile –Démon de niveau 2 ou 3, aurait dit Simon– elle était très fière d'elle.
Cela faisait presque un mois que Clary avait commencé son entrainement. Les après-midi de juillet étaient de plus en plus étouffants, ce qui contraignait les jeunes Chasseurs d'Ombres à rester à l'institut pour s'entrainer. Clary avait suffisamment travaillé pour pouvoir sortir patrouiller avec ses amis. Jocelyne avait suivi avec fierté les progrès de sa fille unique, mais elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter quand celle-ci se battait contre de vrais démons.
-Qu'est ce que je ne donnerais pas pour tomber sur un Dragonidae, ronchonna Jace, de retour à l'institut après une patrouille.
-Tu ne vas pas te plaindre que l'activité démoniaque soit faible, quand même ! répliqua Alec, excédé. Et je te rappelle, que les Dragonidae sont de vraies calamités.
-Oui, peut-être, mais on se serait amusés au moins. Ce soir, je n'ai sali aucune de mes armes.
-Forcément, tu m'as laissé tout le travail ! s'exclama Clary, outrée.
-Il faut bien que te fasses la main, fit Jace, avec un petit sourire agaçant. Beau travail, au fait, Fray !
Clary soupira en levant les yeux en l'air.
-Arrête de m'appeler comme ça, Jace, j'ai un prénom.
Les quatre Chasseurs d'Ombres entrèrent dans la bibliothèque en continuant de se chamailler gentiment, mais ils s'arrêtèrent brusquement de parler en découvrant que leur précepteur n'était pas, comme à son habitude, seul à son bureau. Hodge se tenait en effet debout, près d'un jeune homme blond, plus grand que lui. Le nouveau venu affichait un sourire charmant qui ne laissa pas les deux jeunes filles indifférentes.
-Approchez, leur lança Hodge, en faisant un signe avec sa main.
Il attendit que les jeunes traversent la grande salle.
-Avant que vous me fassiez votre rapport, reprit-il, j'ai quelqu'un à vous présenter. (Il se tourna légèrement vers le jeune homme.) Les enfants, voici Jonathan Herondale. Je compte sur vous pour l'accueillir comme il se doit, il va rester quelques jours avec nous.
Voilàààààààààààà !
Alors ça vous plu ? Désolée pour la fin un peu... frustrante xD
Laissez-moi une petite review, ça fait toujours plaisir de vous lire et d'avoir votre avis :)
Au moment où je poste ce chapitre, sachez que le chapitre 6 est en cours d'écriture, donc je vais essayer de poster le prochain dans 2 semaine.
Voili voilou
à bientôt les ShadowHunters
#Aly