Bonjour, bonjour, me revoilà avec un nouveau chapitre :)

Vous avez été nombreuses à me laisser une review pour le chapitre précédents et je vous en remercie. n'oubliez pas : une review ça prend 2min de votre temps et ça fait toujours plaisir.

Je remercie particulièrement mes bétas et correctrice : July, Sandra et céline. Merci les filles pour vos avis si précieux 3

Merci à Mgane, Emelinr, Marie-Claude, Ginny, Guest et Marilyn pour les reviews.

J'espère que ce chapitre vous plaira autant que les précédents :)

Bonne lecture, je vous retrouve en bas.

#Aly


Chapitre 03 : Amour, Secrets & Jalousie

Jace avait bien observé le nouveau venu. Il devait être âgé de dix-huit et vingt ans et remarqua les Marques qui dépassaient de sa veste au niveau des poignets et du cou. Savoir qu'il était l'un des leurs ne suffisait pas à chasser ce mauvais pressentiment, qu'il ressentait au plus profond de lui-même.

Quand Hodge annonça l'identité du jeune homme, Jace fut le premier à s'exprimer.

– Herondale ? s'exclama-t-il, surpris. Comme l'inquisitrice Herondale ?

Jonathan se mit à rire brièvement.

– Oui, Imogène est ma grand-mère, répondit-il, en fixant Jace droit dans les yeux.

– Isabelle, peux-tu accompagner Jonathan à sa chambre, s'il te plait ? demanda Hodge, en posant la main dans le dos de ce dernier.

– Oui, bien sûr.

Une fois Isabelle et Jonathan sortis, Hodge reprit la parole.

– Alors, comment s'est passée votre patrouille ?

Alec ouvrit la bouche pour parler, mais Jace fut plus rapide que lui et l'interrompit avant même qu'il ne sorte le moindre son.

– Il vient d'où ce type ? lâcha-t-il, visiblement énervé. Il débarque de nulle part, dit être un Herondale et l'on devrait le croire sur parole ?

Hodge soupira, mais posa un regard bienveillant sur son jeune protégé.

– Tu penses peut-être que je suis vieux, mais je ne suis pas encore sénile, Jace. Dès demain, j'enverrai un message pour l'Inquisitrice afin de lui parler de Jonathan.

– Désolé, je ne voulais pas vous manquer de respect, s'excusa Jace, en baissant les yeux. C'est juste… Non, rien. Laissez tomber. Je peux aller dans ma chambre ? Je suis fatigué. Je pense que me coucher tôt, pour une fois, ne me fera pas de mal.

– Oui, vas-y. Alec et Clary me donneront leur rapport.

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Après leur entretien avec Hodge, Clary annonça à Alec qu'elle rentrait chez elle.

– Tu veux que je te raccompagne ?

– Non, merci. C'est gentil, mais ça ira, répondit-elle, avec un sourire.

– Bon, à demain alors. Sois en forme, on a une grosse journée en prévision.

Alec la laissa et s'éloigna dans les couloirs de l'institut pour rejoindre sa chambre. Au lieu de partir, Clary attendit quelques minutes, puis prit prudemment la même direction qu'Alec et s'arrêta devant la chambre de Jace. Elle hésita un instant, puis frappa doucement. Au bout de deux ou trois minutes, Jace ouvrit la porte. Il avait la mine sombre, mais il fut surpris de la voir.

– Clary ? Qu'est ce que tu fais là ? Tu n'es pas encore partie ?

La jeune fille ne l'écoutait pas vraiment. Elle était trop absorbée à le contempler. Le jeune Chasseur d'Ombres ne portait pas de t-shirt. Il arborait fièrement ses Marques ainsi que des cicatrices, anciennes ou plus récentes, souvenirs de ses nombreux combats contre les démons ou les Créatures Obscures. Clary n'avait pas encore eu l'occasion de voir Jace si peu vêtu et elle ne s'était pas rendu compte à quel point il était parfait. Il était grand et mince, mais musclé. À cet instant, elle aurait aimé avoir son carnet de dessin pour figer sur le papier les lignes noires qui ornaient ses pectoraux et s'enroulaient autour de ses bras.

– Clary, tu m'entends ?

Elle sortit de sa contemplation et se rappela la raison de sa venue.

– Heu, oui, désolée. J'allais partir, mais je t'ai trouvé bizarre tout à l'heure. Je voulais m'assurer que tu allais bien.

Elle planta son regard dans celui de Jace.

– Ça va, merci, fit-il, d'un air faussement désinvolte. J'ai juste une mauvaise impression à propos de ce gars. Je ne l'aime pas.

– Mais… tu ne le connais même pas ! Tu l'as vu, quoi… deux minutes !

– Je sais, mais crois-moi, mes intuitions se confirment dans 99 % des cas. Je suis sûr que j'ai raison, il n'est pas net !

Clary soupira et tenta de changer de sujet.

– Dis-moi, ça te dirait de… hum… de me raccompagner chez moi ?

Elle sentit son estomac se serrer en attendant la réponse de son ami, et son rythme cardiaque s'accéléra.

– Avec plaisir, répondit-il, avec un sourire.

Ils sortirent de l'institut en silence, sans se faire remarquer. Puis, ils se dirigèrent vers la station de métro la plus proche. La rame dans laquelle ils montèrent, quelques minutes plus tard, était déserte. Ils s'assirent l'un à côté de l'autre, en silence. Ce fut Clary qui le brisa en premier.

– Quel âge avais-tu quand ton père est mort ?

– Tu veux dire quand il a été tué sous mes yeux ? J'avais dix ans.

– Et tu as des souvenirs de ton enfance avec lui ? Te rappelles-tu son visage ?

– J'ai quelques souvenirs, oui. Pourquoi me poses-tu ces questions ? demanda Jace, en se tournant vers la jeune fille.

– Pour essayer de mieux te connaître, répliqua-t-elle, sans toutefois le regarder, de peur de rougir. Tu n'es pas quelqu'un de très bavard. Je ne sais presque rien sur toi. Et puis… ça nous fait un point commun. Mon père aussi est mort sauf que, moi, je n'ai aucun souvenir de lui, car je ne l'ai pas connu.

Clary soupira tristement.

– Tu en as parlé avec ta mère ? T'a-t-elle dit qui il était ?

– Non. Je sais juste que c'était un Chasseur d'Ombres. Il est mort au combat, alors qu'elle était enceinte.

Ils descendirent du train et continuèrent à pied. Clary remarqua avec étonnement que Jace avait presque l'air d'un garçon normal lorsqu'il ne portait pas sa tenue de combat et ses armes. Même son attitude n'était pas la même. Il marchait tranquillement, les mains fourrées dans les poches de son jean. Sa tête était légèrement penchée vers l'avant et son regard tourné vers le sol, ce qui lui donnait un air nonchalant.

– Merci de m'avoir raccompagnée, dit Clary, quand ils arrivèrent devant sa maison. On se voit demain.

– Clary, attends !

Jace la retint par le bras, au moment où elle se détournait de lui pour ouvrir la porte. La sensation de sa main chaude enserrant son bras, lui électrisa tout le corps. Son cœur, quant à lui, loupa un battement, sous l'effet de la surprise. Elle se retourna et lui fit face, incapable de dire quoi que ce soit.

– J'ai failli oublier que j'avais un petit cadeau pour toi.

– Oh !

Il fouilla dans la poche arrière de son jean et en sortit une pierre blanche. Il la serra dans sa paume et celle-ci émit une faible lumière blanchâtre.

– C'est une pierre de runes. Tous les Chasseurs d'Ombres en ont une. Il suffit de la presser pour l'activer. Tiens, c'est pour toi.

– Merci, Jace, c'est… c'est très gentil.

Clary lui sourit et, sans réfléchir, déposa un baiser sur sa joue.

– Je dois y aller maintenant. À demain.

Lorsque la porte se referma derrière elle, Jace, qui n'avait pas bougé, mit la main à sa joue. Il caressa d'un doigt l'endroit où la jeune fille avait posé ses lèvres. Ce simple baiser innocent lui avait fait l'effet d'un électrochoc. Il sentait encore sa joue le picoter. Cependant, cette sensation, si agréable soit-elle, ne dura pas bien longtemps. Brutalement, les mots de son père lui revinrent en mémoire. « Aimer c'est détruire, et être aimé c'est être détruit ». Les traits de Jace se durcirent d'un coup et il se remit en route pour l'institut après un dernier regard vers la maison de Clary.

Comme chaque soir depuis qu'elle s'entrainait à l'institut, Clary raconta sa journée à sa mère avant de grignoter dans la cuisine. Enfin, elle monta dans sa chambre, prendre une douche bienfaisante. L'eau chaude ruisselant sur sa peau, lui faisait un bien fou. Malgré les Iratze, qui avaient guéri la plupart de ses hématomes, elle sentait encore la douleur irradier dans tout son corps.

Elle resta plus longtemps sous l'eau que d'habitude, repensant à sa soirée mouvementée : l'arrivée d'un nouveau Chasseur d'Ombres à l'institut, l'attitude bizarre de Jace et le cadeau qu'il lui avait offert. Peut-être qu'il l'appréciait finalement !

Clary sortit de la douche et se mit au lit. Cette nuit-là, elle rêva encore, mais ce ne fut pas le même rêve que les autres nuits. Elle se trouvait dans une espèce de brouillard et ne distinguait ni ses pieds, ni ce qui l'entourait. Il tombait de légers flocons de neige. Elle avança encore et encore, jusqu'à apercevoir une silhouette. En se rapprochant, elle vit qu'il s'agissait d'un garçon blond. Ce dernier leva la tête vers elle : ce n'était pas Jace, cette fois. C'était Jonathan. Il se détourna d'elle, sans dire un mot. Elle put alors voir la paire d'ailes qu'il avait dans le dos. Elle frissonna. Les ailes n'étaient pas d'un blanc immaculé, comme dans ses précédents rêves. Elles étaient noires et abimées. Mutilées. Elle laissa Jonathan s'éloigner et se retrouva seule. Les petits flocons tombaient toujours. Elle les regarda se poser sur sa main, mais réalisa qu'ils ne fondaient pas au contact de sa peau. Elle leva les yeux et comprit. Ce n'était pas de la neige qui tombait, mais de la cendre. À cet instant, Clary se réveilla en sursaut. Elle était en sueur.

Le lendemain matin, Clary arriva à l'institut plus tôt qu'à son habitude. Elle avait mal dormi et son mauvais rêve l'avait rendue anxieuse. Elle alla directement à la cuisine où elle trouva ses amis, attablés pour le petit-déjeuner.

– Tu es drôlement matinale, ce matin, dit Alec, en la voyant.

– Mauvaise nuit, répondit-elle, en s'asseyant à côté d'Isabelle.

Jace la regardait sans rien dire. Aucune expression ne transparaissait sur son visage.

Ils bavardèrent en mangeant, quand Jonathan entra dans la pièce.

– Salut tout le monde, lança-t-il, gaiment au petit groupe.

Un silence pesant s'installa.

– Tu as faim ? dit finalement Isabelle, en souriant. Si tu veux quelque chose, n'hésite pas à te servir.

– Merci.

Jonathan s'assit près de Clary et se servit une tasse de café, tandis que Jace quittait la table sans un mot.

– Mais, tu n'as rien mangé ! s'exclama Alec. Où vas-tu ?

– Je n'ai pas faim. Je dois passer voir Hodge, il a quelque chose d'important à me dire.

Il sortit de la cuisine et rejoignit la bibliothèque. Hodge se trouvait déjà à son bureau. Il avait l'air concentré.

– Je suppose que si tu es là, c'est pour me demander quelque chose. Ce n'est pas dans tes habitudes de venir me voir si tôt.

– En effet, je voulais savoir si vous aviez envoyé un message à l'inquisitrice, au sujet de Jonathan.

Jace était mal à l'aise d'insister, mais déterminé.

– Je t'avais dit que je le ferais et je l'ai fait. Mais, je ne m'attends pas à recevoir de réponse dans la journée. Même si le sujet est sensible, l'inquisitrice est une personne très occupée.

– Je comprends, mais…

– Écoute, Jace, l'interrompit Hodge, tu n'es pas obligé de l'apprécier, mais je te demande de rester courtois. Tu peux le surveiller si ça te chante, mais je ne veux pas de bagarre, d'accord ?

– C'est d'accord, soupira Jace, en croisant les bras sur son torse.

– Tu seras le premier au courant si je reçois une réponse. Ça te va ?

– Merci.

Jace sortit de la bibliothèque et rejoignit sa chambre.

Pendant ce temps, dans la cuisine, l'ambiance s'était détendue. Les filles n'avaient d'yeux que pour le beau Jonathan. Alec aussi le trouvait charmant, même s'il préférait les bruns.

– Tu as de la chance de vivre à Idris, dit Alec, en finissant sa tasse. Alicante me manque. J'aimerais pouvoir y aller plus souvent.

– Oh ! Tu sais, si je suis là, c'est justement parce que j'avais besoin de voir autre chose. De partir à l'aventure, de voir le monde.

– Tu comptes rester longtemps ici ?

– Je n'ai pas encore décidé. Quelques jours, peut-être plus.

– Tu peux venir patrouiller avec nous ce soir, si tu en as envie bien sûr.

– Merci pour l'invitation. Je viendrai avec plaisir.

– En parlant boulot, dit Clary en se levant, je pense qu'on devrait y aller. Hodge va se demander où on est passé.

– Tu as raison, ajouta Alec, en se levant à son tour.

Ils quittèrent tous la pièce et retrouvèrent Hodge dans la bibliothèque.

– J'ai reçu un appel de chez Taki's. Un client leur pose des soucis. Alec, vas-y faire un tour avec Jace pour calmer le jeu. Il est dans sa chambre.

– OK.

– Isabelle, peux-tu aider Clary pour ses cours ? J'ai des recherches urgentes qui vont sûrement me prendre toute la matinée.

– Pas de soucis. Vous pouvez compter sur moi.

– Jonathan, fais comme chez toi ! ajouta Hodge, avant de quitter son bureau.

Les deux filles prirent les livres dont elles avaient besoin et s'installèrent à une table. Jonathan vint les rejoindre.

– Ça ne vous dérange pas si je reste avec vous ? demanda-t-il, sur un ton enjôleur.

– Non, au contraire. C'est l'occasion de nous parler de toi, répondit Clary, en souriant.

Elle n'était pas du genre à faire le premier pas avec un garçon. D'ailleurs, elle n'avait pas eu beaucoup d'histoires d'amour. Mais elle était attirée par Jonathan et le trouvait gentil.

– Un interrogatoire ! Hum… J'aime ça, plaisanta-t-il. Qui commence ?

– Pourquoi New York ? se lança Isabelle. Pourquoi quitter Idris pour venir ici ?

– Quand j'ai dit que je partais à l'aventure, ce n'était pas tout à fait vrai. En fait, j'ai quitté Idris pour chercher quelqu'un. Un ami d'enfance que j'ai perdu de vue et mes recherches m'ont mené ici.

– Oh ! Je vois.

– Et toi, Clary, que fais-tu ici ? Je suis curieux de savoir pourquoi une fille de ton âge a besoin d'apprendre tout ça. On dirait que tu es novice.

– Je le suis en effet, avoua la jeune fille. Ma mère m'avait caché l'existence des Chasseurs d'Ombres. Elle voulait me protéger, mais elle a changé d'avis il y a peu et m'a tout raconté.

– Je peux la comprendre. Tu vis seule avec ta mère alors ?

– Oui, mon père est mort. Je ne l'ai jamais connu.

– Désolé de l'apprendre.

– Dites tous les deux, on est là pour travailler, pas pour discuter, leur rappela Isabelle, une pointe de jalousie dans la voix.

Clary tira la langue à son amie et ils se remirent au travail.

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– Qu'est-ce qui ne va pas, Jace ? demanda Alec, alors qu'ils sortaient de l'institut. Et ne me dis pas qu'il n'y a rien, je sens que ça ne va pas.

Jace soupira.

– Parfois, je regrette de t'avoir demandé de devenir mon parabataï. Ainsi, tu me ficherais peut-être la paix.

– Tu ne le penses pas.

– Non, mais peut-être que je le devrais. Lâche-moi !

Alec n'avait pas l'intention de laisser tomber, malgré le ton cassant de son frère adoptif et meilleur ami.

– Je ne comprends pas pourquoi tu n'aimes pas Jonathan. Il est sympa, même les filles l'adorent.

Jace grimaça en serrant les poings, mais ne répliqua pas.

– Oh ! Je vois. En fait, tu es jaloux. Tu n'es plus le seul tombeur de l'institut et tu as peur de la concurrence.

– Moi, jaloux ? T'es malade, ou quoi ? rugit Jace, au bord de l'explosion. Au lieu de sortir des bêtises pareilles, tu ne pourrais pas essayer de réfléchir ? Et si Jonathan était un espion ? Qu'il était là pour infiltrer l'institut ?

– Espionner qui ? Tu deviens parano, mon ami.

– Ah ! Peut-être bien… (Sa colère retomba.) J'y pense, crois-tu que Magnus pourrait nous aider ?

– Nous aider à quoi ?

– À découvrir si Jonathan est bien ce qu'il dit. S'il ment sur son identité, il peut très bien mentir sur ses intentions, non ?

– Possible, mais ça ne fait pas de lui un traitre pour autant, répliqua Alec, peu convaincu.

– Tu demanderas à Magnus ? S'il ne trouve rien de bizarre, je te promets d'arrêter mon délire.

Jace s'immobilisa et tendit la main à son ami, qui la serra.

– OK. Je dois le voir ce soir, je lui en parlerais. Mais c'est bien parce que c'est toi.

Les deux amis reprirent leur route jusqu'au restaurant et une fois le problème réglé, ils rentrèrent à l'institut. Le reste de la journée se passa normalement. Les jeunes Chasseurs d'Ombres s'entraînèrent une bonne partie de l'après-midi, combattant en duel en un contre un.

Isabelle mit seulement quelques minutes à désarmer Clary, mais perdit face à son grand frère. Les deux parabataï, qui se connaissaient parfaitement, luttèrent pendant une bonne demi-heure avant que Jace ne prenne le dessus, profitant d'une seconde d'inattention d'Alec. Bien que le jeune Lightwood soit le plus âgé des deux, Jace avait toujours été meilleur que lui. Le dernier combat fut le plus intéressant, car il opposait Jonathan à Jace. Les deux garçons étaient de stature similaire et leurs mouvements, rapides et précis. Ils se jaugèrent, se tournèrent autour. Leur combat n'était qu'un entraînement, pourtant aucun des deux ne retenait ses coups. Et ni l'un ni l'autre ne semblaient vouloir abandonner.

Au bout de presque une heure de combat acharné, ce fut finalement Hodge qui les arrêta.

– Temps mort ! Clary, j'ai un message pour toi. Luke a appelé, il a prévu d'inviter ta mère pour une soirée romantique. Ce sont ses mots, pas les miens. Tu vas donc rester dormir à l'institut cette nuit. Si tu as besoin de quelque chose, vois avec Isabelle. Elle te donnera ce qu'il faut. Je peux compter sur toi ?

– Oh ! Génial, s'écria la jeune Lightwood. On va pouvoir se faire une soirée fille.

– Allez donc vous changer. La nuit va tomber et vous avez du travail ce soir.

– Encore une attaque de démon ? demanda Jace.

– Je ne sais pas. Une fée a été tuée à Central Park, ce qui rend la Reine de la Cour des lumières très… irascible.

Clary suivit Isabelle, tandis que les garçons regagnaient chacun leur chambre. Jace prit une douche rapide et s'installa sur son lit pour se marquer, comme avant chaque patrouille. Puis, il enfila sa tenue de combat.

Les quatre Chasseurs d'Ombres se retrouvèrent dans la salle d'armes pour choisir leur arsenal. Jace n'aimait pas savoir Jonathan avec toutes ces armes sur lui. Mais il avait promis à Hodge de ne rien faire tant qu'il n'avait pas de preuve. Il se concentra donc sur Clary et la conseilla dans le choix de ses lames séraphiques.

– Tu devrais prendre ces dagues. Elles sont plus légères et donc plus maniables.

Il lui fit une petite démonstration, en faisant tournoyer une dague et un poignard.

– Tu vois ? Invoque Amriel et Telantes pour les activer.

– Merci, Jace, répondit Clary, en prenant les lames.

Elle en glissa une à sa ceinture et l'autre dans son dos. Une fois prêt, le groupe partit pour Central Park. Ils tombèrent, non pas sur des démons, mais sur des vampires. À cinq contre quatre, ce fut un jeu d'enfant pour les Chasseurs d'Ombres. Ils s'en débarrassèrent en un rien de temps. La Reine vint même les remercier personnellement d'avoir réglé l'incident aussi vite. Puis, elle repartit comme elle était venue, dans un tourbillon de feuilles.

– Bon, il n'y a plus qu'à rentrer, dit Isabelle, en enroulant son fouet en Electrum autour de son bras.

Ils prirent le chemin du retour quand Alec s'arrêta. Son téléphone vibrait.

– Allo ?

Il se mit à l'écart pour avoir un peu d'intimité.

– On ne rentre pas finalement, déclara-t-il, après avoir raccroché. C'était Magnus. Son alarme anti-démon au Pandémonium vient de se déclencher. Il nous attend là-bas. Dépêchons-nous.

Arrivés au club, ils entrèrent et n'eurent aucun mal à trouver le sorcier.

– Alors, tu as trouvé le démon ? demanda Alec, en scrutant la foule.

– Moi aussi, je suis content de te voir, Alexander. Et non, je n'ai détecté aucune force démoniaque, ici. C'est très bizarre.

– Jace, tu as ton détecteur ?

– Oui. On se partage la salle, ça ira plus vite, non ?

– Ça marche.

Les filles et Jonathan restèrent avec Magnus pendant que Jace et Alec inspectaient le club. Le sorcier avait vu juste, les deux amis revinrent sans avoir repéré le moindre démon.

– Désolé de vous avoir fait venir pour rien. Pour m'excuser, je peux vous ramener à l'institut. Des volontaires ?

– Si ça peut nous éviter de marcher, grogna Jace. J'en ai plein les bottes.

Ils sortirent par la sortie de secours, à l'arrière du club. Après avoir vérifié que personne ne les observait, Magnus ouvrit un portail qui les fit atterrir instantanément dans les jardins de l'institut. Les Chasseurs d'Ombres se dirigèrent vers la porte de l'église, excepté Alec qui resta aux côtés de Magnus. Il lui avait promis de passer la soirée avec lui. Le sorcier ouvrit un autre portail et poussa gentiment Alec dedans avant de le franchir lui-même.

– Ah ! Enfin seuls.

Ils se trouvaient au milieu du salon du loft de Magnus. Ce dernier claqua des doigts et la lumière s'alluma, réveillant Chairman Miaou qui dormait sur le canapé. Alec, lui, regardait distraitement les lumières de la ville, par la grande baie vitrée.

– Tu es sûr que ça va ?

Il y avait une pointe d'inquiétude dans la voix du sorcier, mais aussi beaucoup de douceur. Il s'inquiétait réellement pour Alec.

– Oui, pourquoi ? répondit le jeune Chasseur d'Ombres, en se tournant vers Magnus.

– Je ne parlais pas physiquement, Alexander, je voulais dire… entre nous.

Alec soupira. Il retira son carquois, son arc et sa veste, puis les posa sur le canapé, faisant fuir Chairman Miaou.

– Je ne sais même pas ce qu'il y a entre nous ! Et puis, je t'ai demandé de ne pas m'appeler comme ça.

– Je ne comprends pas pourquoi ça te gêne à ce point que je t'appelle par ton prénom. C'est celui que tes parents t'ont donné, sois-en fier !

– Ne mélange pas tout, s'il te plait. Mes amis m'appellent Alec, tu ne veux donc pas être mon ami ?

La respiration d'Alec s'était accélérée. Il sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine comme jamais malgré tout, il soutint le regard félin de Magnus sans ciller. Les deux hommes s'étaient irrémédiablement rapprochés. Attirés l'un par l'autre, comme deux aimants. Ils étaient si proches qu'ils n'avaient qu'à tendre le bras pour se toucher.

– Non, Alec, je ne veux pas être ton ami, lâcha Magnus. (Il tendit la main et agrippa le jean d'Alec par un passant de ceinture.) Je veux être plus que ça. (Il l'attira vers lui.) Beaucoup plus que ça.

Leurs deux corps étaient à présent plaqués l'un contre l'autre. Magnus plaça son autre main dans le dos d'Alec et la fit glisser jusqu'à son cou. Alec respirait difficilement. Il ferma les yeux quand le sorcier lui agrippa les cheveux et plaqua ses lèvres contre les siennes. Il n'avait aucune envie de lui résister. Ce n'était pas leur premier baiser. Magnus l'avait déjà embrassé, mais cette fois, c'était différent. Alec le sentait jusqu'au plus profond de ses trippes. Il savait ce qu'il voulait. Sans hésiter, il glissa une main sous le t-shirt du sorcier et lui caressa le dos jusqu'aux omoplates.

– Tu prends des initiatives. J'aime ça, murmura Magnus, le front posé sur celui de son compagnon.

– Boucle-la, tu veux ! répliqua Alec, avant de se jeter sur la bouche de Magnus.

Le sorcier répondit à l'ardeur d'Alec en le plaquant contre le mur. Sans interrompre leur baiser, il commença à déboutonner sa chemise, dévoilant petit à petit les runes qui dansaient sur les muscles parfaitement dessinés du Chasseur d'Ombres. Il s'apprêtait à faire glisser la chemise le long de ses bras quand le jeune Lightwood le stoppa.

– Attends, Magnus !

Alec était essoufflé. Le bleu de ses yeux s'était assombri sous l'effet du désir.

– Je me demandais justement à quel moment tu allais m'arrêter, murmura Magnus, en souriant.

– Ne le prends pas mal, d'accord. Mais, ça va trop vite.

– Ça aussi, je savais que tu allais le dire.

– Je suis sérieux, Magnus.

Alec le repoussa doucement et se passa la main dans les cheveux, d'un geste nerveux.

– La seule chose que je ne veux pas entendre de ta bouche c'est que c'était une erreur et que tu veuilles qu'on reste amis.

– Ce n'était pas une erreur et je veux être plus que ton ami. Rassuré ?

Alec prit le visage de Magnus dans ses mains et déposa un baiser sur ses lèvres.

– Tu as changé Alec Lightwood, souffla Magnus, en caressant la joue du jeune homme. La dernière fois que nous nous sommes vus, tu n'étais pas aussi… entreprenant.

– Il faut croire que me confier à mon meilleur ami, m'a en quelque sorte libéré.

– Jace est au courant pour nous ? s'étonna Magnus.

– Oui.

– Comment a-t-il réagi ?

– Très bien, en fait. Jace est quelqu'un d'ouvert donc ça ne m'étonne pas. Mais je pense qu'il était surtout rassuré de savoir que je n'étais pas amoureux de lui. En parlant de Jace, j'ai un service à te demander.

– Je t'écoute.

– Tu as remarqué le gars qui était avec nous au club ?

– Jonathan, je crois.

– Oui. Il dit s'appeler Jonathan Herondale. Mais Jace ne le croit pas. Il le suspecte d'être un espion venu infiltrer l'institut. Pourrais-tu vérifier qu'il est bien celui qu'il dit être ?

– Facile ! déclara le sorcier en claquant des doigts.

Il fit apparaître un ordinateur portable.

– Qu'est-ce qui lui fait penser ça ?

– Je n'en sais rien. Il est à cran depuis l'arrivée de Jonathan.

Après quelques minutes de recherche, Magnus afficha une mine perplexe.

– Hum… Mauvaise nouvelle : il n'y a aucun Jonathan Herondale, vivant ou mort. Je ne sais pas qui est ce gars, mais il ment.

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À l'institut, les deux filles regagnèrent la chambre d'Isabelle et changèrent de tenue.

– Décidément, je n'arrive pas à m'habituer à ses vêtements, dit Clary, en s'asseyant sur le lit.

– Pourtant, ça te va bien. Ça te rend sexy. Demande l'avis de Jace ou Jonathan, je suis sûre qu'ils seront de mon avis.

Isabelle vint s'asseoir en face de Clary.

– En parlant de Jace, je peux te poser une question, Izzy ?

– Oui, vas-y.

– Vous vous connaissez depuis longtemps, tous les deux, pas vrai ?

– Plusieurs années, oui.

– Êtes-vous déjà sortis ensemble ?

Isabelle se mit à rire doucement.

– Moi et Jace ? Sérieusement ! Tu penses que ça collerait avec nos deux caractères ?

– Je ne sais pas. Je ne vous connais pas encore assez pour ça. Mais, je trouve que vous feriez un beau couple.

– C'est gentil, mais non. Nous ne l'avons jamais envisagé comme ça. Par contre, si tu veux, je peux te révéler un petit secret.

– Oh ! Oui, bien sûr.

– Promets-moi de ne pas le répéter, sinon Jace me tuera.

– Promis.

– Ça faisait un ou deux ans qu'il était avec nous. C'est l'âge où les garçons et les filles font leurs premières expériences, tu vois ce que je veux dire. Un jour, Jace est venu dans ma chambre pour me demander si je voulais qu'on s'embrasse. Je n'avais encore jamais embrassé un garçon avant ça et la curiosité a pris le dessus. C'était innocent, mais je me rappelle qu'il était doué pour son âge.

– Tu sais s'il sort avec quelqu'un en ce moment ?

– Jace n'est pas vraiment du genre à se poser avec une fille. Je te mets en garde Clary, car je t'aime bien Clary : ne fais pas l'erreur de tomber amoureuse de lui.

– Pourquoi ?

– Il te briserait le cœur. Il se lasse très vite, tu sais. Il agit comme ça surement à cause de l'éducation de son père. Il l'a élevé à la dure et lui a appris qu'être aimé était souvent synonyme de souffrance.

– Oh ! Le pauvre. Je comprends mieux son attitude maintenant. Il se protège en repoussant les autres.

– Oui. Jace n'est pas très sociable. À part nous trois, je ne lui connais pas d'autres amis.

– Merci de ton conseil. J'avoue qu'il me plait, mais ça n'a pas l'air réciproque, donc tu vois, aucun risque !

– Et Jonathan, il te plait ? Moi, je craque complètement.

– Il n'est pas mal, c'est vrai, acquiesça Clary, alors que son rêve lui revint en mémoire. Jonathan, en ange déchu, sous une pluie de cendres.

Elle frissonna et son sourire disparut.

– Pas mal ? Tu rigoles ou quoi ! Surtout qu'il a l'air d'en pincer pour toi, ajouta Isabelle, avec une moue boudeuse.

– Mais non, voyons.

– Tu es aveugle, ma parole ! Quand on était tous les trois à la bibliothèque cet après-midi, il ne parlait qu'à toi. Et il n'avait d'yeux que pour toi. Je suis jalouse !

Clary ne savait pas quoi répondre à son amie. Elle était trop gênée.

– Tu sais, s'il te plaît vraiment, je te le laisse. Je lui dirais que je ne suis pas intéressée.

– C'est gentil Clary, mais… Non, laisse tomber. Je suis sûre qu'il n'est pas fait pour moi. Il est trop du style gendre parfait, moi, je préfère les « bad boys ».

Les deux filles rirent de bon cœur. Clary sentit la fatigue la gagner et se leva du lit.

– Je tombe de sommeil, je vais aller dans ma chambre. Merci encore de me prêter quelques affaires.

– Oh ! De rien. C'est normal de s'aider entre amies.

Isabelle l'accompagna jusqu'à la porte. Clary allait ouvrir quand soudain, un bruit sourd, une porte qui claque très probablement, retentit dans le couloir. Isabelle poussa Clary et ouvrit la porte, prête à utiliser son fouet. Des éclats de voix se firent entendre. Un peu plus loin dans le couloir, elle vit Jace avancer vers elle, il était suivi d'Alec.

– Jace, attends ! On n'est sûrs de rien. Il a peut-être menti, mais…

– Mais, quoi ? s'agaça Jace, en se tournant vers Alec. Tu préfères attendre qu'il tue quelqu'un ? Ta sœur peut-être ?

En prononçant ces mots, il se tourna vers les filles. Clary, cachée derrière Isabelle, vit que Jace portait une épée séraphique.

– Qu'est ce qu'il lui prend ? murmura-t-elle à Isabelle. De qui parle-t-il ?

– Je n'en sais rien, mais je l'ai rarement vu aussi furieux, répondit la jeune Lightwood.

Les filles avancèrent de quelques pas, alors que les garçons s'arrêtèrent devant une des nombreuses chambres du couloir. Jace frappa plusieurs fois la porte du poing.

– Doucement ! Cette porte ne t'a rien fait, il me semble, dit Alec, pour essayer de calmer son ami.

– Alec ? Que se passe-t-il ici ? lança Isabelle à son frère.

– Restez en dehors de ça ! Allez vous coucher, toutes les deux.

Jace tenta d'ouvrir la porte, mais elle était verrouillée.

– Pourquoi s'est-il enfermé, s'il n'a rien à cacher ?

Il sortit sa stèle et dessina une rune de descellement. La porte s'ouvrit enfin, et Jace s'engouffra dans la pièce.

– Il n'est pas là ! gronda Jace, furieux. Il a dû sortir par la fenêtre.

Isabelle et Clary, qui avaient rejoint Alec, ne comprenaient rien à ce qui se passait sous leurs yeux.

– Pour l'amour de l'ange, Alec, vas-tu nous dire ce qu'il se passe ici ?

– Apparemment, Jonathan nous a menti sur son identité. Il ne peut pas être un Herondale.

– Quoi ? Comment ça ? demanda Clary, abasourdie.

– J'étais avec Magnus et je lui ai demandé de faire des recherches sur Jonathan. C'était le seul moyen de calmer la parano de Jace.

– Sauf que ce n'était pas de la parano, j'avais raison ! Comme toujours ! fulmina Jace, en sortant de la chambre vide.

Il fit les cent pas dans le couloir, pendant qu'Alec finissait son explication.

– Magnus a trouvé quelque chose ?

– Oui. Enfin, c'est plutôt qu'il n'ait rien trouvé qui est bizarre. Il n'existe aucun Chasseur d'Ombres portant ce nom.

– Il faut prévenir Hodge tout de suite, lâcha Jace. La sécurité de l'institut est peut-être compromise.

– Ne t'emballe pas ! Jonathan va surement revenir et il aura une bonne explication à tout ça. Regarde Luke, il a bien changé de nom.

– Je vais prévenir Hodge !

Jace n'eut pas le temps de bouger, qu'un grincement se fit entendre dans la chambre vide. Les Chasseurs d'Ombres cessèrent de respirer. Jace se retourna vivement et pointa son épée dans le vide. Il faisait trop sombre dans la pièce pour distinguer quoi que ce soit.

– Tahariel !

Jace activa sa lame avec tellement de colère dans la voix, qu'une lumière intense en jaillit, éclairant la silhouette qui se trouvait près de la fenêtre.

– Tu as eu l'audace de revenir ! siffla Jace, sans baisser son arme.

– Détends-toi, je ne suis pas armé, dit Jonathan, en avançant vers Jace, les mains bien en évidence.

– Qui es-tu ?

– Visiblement, tu as découvert mon… petit secret, grinça Jonathan.

– Tu n'es pas Jonathan Herondale, alors je répète : qui es-tu ?

Il y eut un silence pendant quelques secondes.

– Mon prénom est bien Jonathan, mais… (Il fit une pause, défiant Jace du regard.) Tu as raison, je ne suis pas un Herondale.


Voilàààààààààààà c fini pour aujourd'hui !

Désolé pour la fin sadique xD Va falloir vous y habituer, car tous mes chapitres finiront comme ça.

Perso, j'ai adoré écrire les scènes Jalec (Jace/Alec) & Malec (Magnus/Alec) et je m'amuse bcp avec la rivalité Jon/Jace !

N'hésitez pas à m'envoyer une review pour me dire ce que vous en pensez.

Le prochain chapitre est déjà terminé, je posterai des extraits sur ma page TMI (lien sur mon profil).

à bientôt

#Aly