Me revoilà avec un jour de retard, désolée :p

Ce chapitre est assez riche en émotions, vous êtes prévenus ;) J'espère qu'il vous plaira.

N'hésitez pas à me laisser une petite review : bcp de gens lisent sans laisser de message, c'est dommage :( moi aussi j'aime vous lire !

Un grand merci à mes bêtas et correctrice, qui m'aident aux quotidien : je vous aime 3

Un grand merci également pour les mises en favs/alert et les review pour le chapitre précédent.

La fin de ce chap est un peu moins sadique, donc me lancez pas de pierres lol

Bonne lecture, je vous retrouve en bas.


Chapitre 07 : Frère et sœur

– Comment as-tu pu me cacher ça ? hurla Clary, au bord des larmes. Depuis quand le savais-tu ? Depuis quand me mens-tu ?

– S'il te plait, Clary, calme-toi. N'en veux pas à ta mère, car c'est ma faute.

– Vous saviez ? murmura Jace en redressant la tête.

– Oui. Je savais que Clary était la fille de Valentin. Je ne voulais pas en parler avant que cela ne soit vraiment nécessaire. Quand je vous ai vu ensemble dans la salle d'entraînement, je n'ai plus eu le choix. J'ai appelé Jocelyne et lui ai tout raconté.

– Venez vous asseoir, dit alors Jocelyne, en leur montrant les deux chaises en face d'elle. Je vous dois la vérité… à tous les deux.

Les deux jeunes s'assirent en silence.

– Mon vrai nom est Jocelyne Fairchild Morgenstern. J'ai été mariée à Valentin il y a des années et nous avons eu deux enfants. Un garçon et une fille.

– Étais-tu au courant pour l'autre garçon, Jonathan ? Il dit être le fils de Valentin et que sa mère était Céline Herondale.

Jocelyne se figea pendant un bref instant.

– Oui, je connaissais son existence, mais… je croyais qu'il était l'enfant des Herondale. Je ne savais pas que Valentin m'avait trompée.

– Pourquoi m'avoir abandonné ? souffla Jace, d'une voix à peine audible.

– Non, Jace, ne crois pas ça ! gémit Jocelyne en posant ses mains sur celle du jeune homme. Je t'ai cru mort. Ton père, Valentin, a simulé votre mort à tous les deux. Pendant longtemps, j'ai espéré que ce ne soit pas le cas et je t'ai cherché, mais j'ai dû faire un choix qui m'a brisé le cœur. Mon fils ou ma fille. Je savais que si Valentin était toujours vivant et qu'il apprenait l'existence de Clary, il nous chasserait sans répit. C'est pourquoi je suis venu vivre ici et que j'ai changé de nom.

Mère et fils se regardèrent, intensément, pendant un long moment. Jace lut dans ses yeux qu'elle disait la vérité et son cœur déjà mal en point se brisa en mille morceaux. Il n'aurait jamais imaginé qu'il était possible de souffrir à ce point. La douleur irradiait dans sa poitrine l'empêchant de respirer normalement. Les secondes qui s'égrenaient ne faisaient qu'augmenter son mal-être. Clary posa une main sur sa cuisse pour le réconforter, mais cela eut l'effet inverse. Il avait presque oublié sa présence et lorsqu'il la regarda, il réalisa qu'il ne pourrait plus jamais l'embrasser. Il se leva si brusquement de sa chaise qu'elle tomba en arrière.

– Je ne peux pas… J'ai besoin d'air. Il… il faut que je sorte ! paniqua-t-il.

Il courut vers la porte, sans tenir compte des protestations de Clary.

– Jace, attends-moi ! tenta-t-elle de le retenir, en vain.

– Vous devriez rentrer, dit Hodge, en posant une main réconfortante sur l'épaule de Jocelyne. Je m'occupe de lui, c'est quelqu'un de fort, il s'en remettra.

– Je dois le rejoindre, protesta Clary. Il est hors de question que je parte avec elle. Jace a besoin de moi.

– Ne parle pas de ta mère de cette façon, jeune fille.

– Ma mère ? Une mère n'est pas censée mentir à ses enfants.

– Écoute, tu es blessée, je le comprends, continua Hodge, d'une voix douce. Je sais aussi que tu tiens à Jace alors, laisse-moi m'occuper de lui. Isabelle et Alec seront là pour lui jusqu'à demain. Ta présence est trop douloureuse pour lui en ce moment.

Clary réalisa qu'il disait vrai.

– D'accord, soupira-t-elle, en se tournant vers sa mère. Mais si je le fais, ce n'est pas pour toi. Je le fais pour Jace.

Ils sortirent de la bibliothèque, Hodge les accompagna jusqu'à l'ascenseur. Le trajet en voiture se fit dans un silence pesant et Clary monta immédiatement s'enfermer dans sa chambre.

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Après le départ de Jocelyne et de Clary, Hodge alla voir Alec et le mit au courant. Le jeune Lightwood retrouva son ami dans sa chambre. La fenêtre était grande ouverte et Jace ne semblait pas avoir remarqué sa présence.

– Je sais que rien de ce que je pourrais dire ne t'aidera, mais… je suis là, si tu as besoin.

Jace se retourna lentement. Il avait les traits tirés comme s'il n'avait pas dormi depuis plusieurs jours.

– Tu as vraiment une sale tête, le chambra Alec. Tu devrais dormir un peu, ça t'éviterait de cogiter.

– Tu sais ce dont j'ai envie là, maintenant ? répliqua Jace. D'une bonne bagarre, de tuer quelques démons, d'un peu d'action, quoi !

Alec sourit. Là, c'était le Jace qu'il connaissait.

– J'avoue que je ne serais pas contre une petite virée, rien que nous deux. Comme avant.

Ils attendirent donc le coucher du soleil pour se faufiler en douce par la fenêtre de la chambre de Jace. Les deux parabataï se débarrassèrent de quatre démons et d'un loup-garou récalcitrant, puis rentrèrent à l'institut au petit matin. Après une nuit aussi agitée, ils dormirent une bonne partie de la journée.

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Clary tournait en rond, seule, dans sa chambre. Elle avait failli appeler Jace une bonne dizaine de fois depuis qu'elle s'était enfermée. Elle était furieuse contre sa mère, mais sa colère dissimulait une blessure plus grande encore. Celle de son cœur. Elle avait l'impression qu'il s'était pétrifié, qu'il s'était arrêté de battre au moment où Jocelyne avait prononcé ses quelques mots inoffensifs. Elle finit par se laisser tomber sur son lit, épuisée moralement. Soudain, on frappa à sa porte. Clary sursauta.

– Je ne veux pas te parler, maman. Va-t'en ! asséna-t-elle d'une voix brisée.

– Clary, c'est moi, Luke. On peut parler ?

Elle se leva et alla ouvrir la porte.

– Tu es seul ?

– Oui.

– Entre.

Elle referma la porte à clé derrière lui.

– Si tu es venu pour la défendre, ne perds pas ton temps ! le prévint-elle, sur la défensive.

– Vous êtes une famille, Clary. Refuser de lui parler n'arrangera pas les choses entre vous.

– Elle est belle la famille, s'énerva-t-elle. Mon père est un psychopathe qui a fait des expériences sur ses propres enfants.

– Ce qu'a fait Valentin est horrible, j'en sais quelque chose. Mais ta mère n'y est pour rien. Pourquoi lui en vouloir ?

– Elle m'a menti ! éclata Clary, sans pouvoir retenir ses larmes. Toute ma vie, j'ai cru que mon père était mort. Et tu veux savoir le pire ? Elle m'a laissé tomber amoureuse de mon propre frère. Comment veux-tu que je lui pardonne ça ?

Luke se sentit impuissant devant la détresse de la jeune fille.

– Tu sais, j'ai essayé de nombreuses fois de la convaincre de te dire la vérité. Mais tu connais ta mère, elle est têtue. Elle trouvait que c'était trop dangereux. Si elle t'avait dit que tu avais un frère, tu aurais sûrement fait des recherches et que cela aurait pu aider Valentin à vous trouver.

– Tu… tu savais ?

– Je savais quoi ?

– Que j'avais un frère… Que Valentin est mon père et qu'il est peut-être vivant…

– Oui, souffla Luke.

– Tu savais et tu ne m'as rien dit !

– Ce n'était pas à moi de le faire, se défendit-il.

– Peut-être, mais… Laisse-moi s'il te plait. J'ai envie d'être seule.

Clary se coucha sur son lit en position fœtale et attendit que Luke sorte. Puis, elle laissa ses larmes couler. Le lendemain matin, elle se réveilla tôt. Une fois prête, elle prit un rapide petit-déjeuner en ignorant sa mère, puis prit sa veste pour sortir.

– Je vais à l'institut. Ne m'attendez pas ce soir, je pense dormir là-bas.

– Clary…

Mais la jeune fille avait déjà claqué la porte et n'entendit pas le reste de la phrase de Jocelyne. Une fois arrivée, elle commença par la cuisine.

– Salut, Clary ! fit Isabelle en posant sa tasse de café.

La jeune Lightwood serra son amie dans ses bras.

– Hodge t'a tout dit ?

– Oui. Je suis tellement désolée.

– Où est-il ? Je ne sais même pas comment il va.

– Je ne l'ai pas encore vu ce matin, mais Alec et lui nous ont fait un sale coup hier soir.

Clary ouvrit de grands yeux.

– Raconte !

– Tu te rappelles que Hodge nous avait demandé de patrouiller ?

– Oui, c'était avant que ma mère n'arrive et ne ruine ma vie.

– Et bien, mon frère et ton frère n'ont rien trouvé de mieux à faire que de se sauver en douce pour aller chasser seuls. Heureusement, Alec a tout de même répondu à mes SMS.

– Ils vont bien ?

– D'après Alec, oui. Ils sont rentrés depuis peu de temps donc je ne pense pas qu'ils vont émerger tout de suite.

Clary était déçue, mais rassurée de savoir que Jace avait passé du temps avec Alec. La jeune fille discuta avec son amie puis l'accompagna à sa chambre.

– On peut aller s'entraîner, si tu veux, proposa Isabelle.

– Oui, pourquoi pas ? Viens me rejoindre quand tu es prête.

Clary regagna sa chambre et trouva le dessin de Jace, posé sur son bureau. Elle lutta pour ne pas pleurer en repensant à cette soirée. Puis, elle eut une idée. Elle prit le dessin et sortit dans le couloir. Une fois devant la chambre de Jace, elle glissa la feuille sous la porte et retourna dans la sienne, le cœur battant.

Après leur séance d'entraînement et une bonne douche froide, les deux amies gagnèrent la cuisine pour grignoter.

– Hey ! Je sais ce qu'on peut faire !

– Ton enthousiasme me fait peur, Izzy !

– Mais non, tu vas voir, c'est une super idée. On pourrait aller voir Simon.

– Simon, mon Simon ? fit Clary, abasourdie.

– Oh ! Ne sois pas si possessive ! rigola la jeune Lightwood.

Clary fronça les sourcils.

– Pourquoi, toi, tu voudrais voir Simon ?

– Je… heu… je l'aime bien, il est marrant, se déroba Isabelle.

Clary croisa les bras et dévisagea son amie.

– Mais tu ne l'as vu qu'une seule fois ! Et ce n'est pas du tout ton style.

– En fait… pas tout à fait, hésita Isabelle. (Clary était de plus en plus perdue.) J'ai revu Simon une ou deux fois depuis notre sortie.

– Quoi ?

– J'avais besoin de me changer les idées ! J'ai pris son numéro dans ton portable et je l'ai appelé.

– IZZY ! Tu ne sors pas avec lui quand même ?

– Mais non, voyons. Tu m'en veux ?

Clary se mit à rire.

– Non… C'est juste surprenant. Ne joue pas avec ses sentiments, d'accord ?

Isabelle acquiesça, puis appela Simon. Ils se donnèrent rendez-vous au Java Jones. Les filles passèrent un bon moment avec le garçon. Clary avait presque oublié ce que c'était une sortie normale entre copains. Sur le chemin du retour, Clary reçut un SMS de Jace.

« Où es-tu ? »

Elle tapa une réponse rapide.

« Avec Izzy, on rentre. Pourquoi ? »

« OK. Rejoins-moi à la bibliothèque. Il faut qu'on parle »

« D'accord. »

Clary rangea son portable sans un mot, mais Isabelle comprit à son expression qu'elle était chamboulée.

– C'était Jace ? demanda-t-elle.

– Oui. Il veut discuter. C'est bon signe, non ?

– Vous êtes frère et sœur, vous ne pouvez pas continuer à vous éviter.

– Je sais, mais…

Clary soupira sans finir sa phrase.

– Allez, ne t'en fais pas, la rassura son amie. Je suis sûre que ça va bien se passer.

En arrivant à l'institut, Clary se dirigea immédiatement vers le cœur du bâtiment. Comme prévu, Jace l'attendait en feuilletant un livre. Il leva les yeux en entendant la porte. Clary avait remarqué qu'il avait l'habitude de sourire en sa présence. Cette fois, les traits du garçon étaient figés et son regard terne.

– Salut, dit-elle pour rompre le silence pesant. Comment vas-tu ?

Jace se détendit un peu.

– Je ne sais pas trop. Et toi ?

– Pareil, je crois. J'en veux beaucoup à ma mère… à notre mère, se corrigea-t-elle. J'ai l'impression que tout le monde savait, sauf nous.

Jace ne l'avait pas lâchée des yeux depuis qu'elle était arrivée. Il la regardait si intensément qu'elle en rougit.

– Je n'arrive pas à m'y faire… Je n'arrive pas à te voir comme ma sœur.

Il prit doucement la mèche de cheveux qu'elle avait sur la joue et la replaça derrière son oreille.

– Arrête, s'il te plait, souffla Clary. (La surprise se lut dans les yeux du jeune Chasseur d'Ombres.) Tu ne peux plus faire ça.

– Faire quoi ?

– Me regarder de cette façon, me toucher… Tu ne dois plus le faire, Jace, sinon…

Clary vit son expression changer en un quart de seconde et regretta ses paroles. La surprise fut balayée par la colère, si douloureuse, dans les yeux de Jace. Ses traits se crispèrent et sa main, si près du visage de sa sœur, retomba mollement. Il ne prononça aucun mot ni aucun son. Jace se détourna alors de Clary et sortit, d'un pas rapide, de la bibliothèque. La jeune fille faillit éclater en sanglots, mais se maîtrisa avant de le suivre. Elle le vit entrer dans sa chambre, mais avant qu'elle n'entre à son tour, elle entendit un fracas de verre brisé.

– Oh ! Mon dieu. Jace, tu es devenu fou !

Le garçon venait de pulvériser la vitre de sa fenêtre avec son poing. Clary accourut vers lui, en évitant les bouts de verre qui jonchaient le sol. Elle prit sa main ensanglantée dans la sienne et le regarda tristement.

– Je suis désolée d'avoir été un peu dure, tout à l'heure. Parle-moi, s'il te plait, parle-moi !

Une larme coula sur la joue de la jeune fille.

– Ne pleure pas, murmura Jace, d'une voix à peine audible.

Clary essuya sa joue d'un revers de main et changea de sujet.

– Viens, il faut soigner ça. Tes blessures sont profondes.

Elle l'entraîna vers le lit et le fit asseoir. Puis, elle alla dans la salle de bain chercher des compresses. Elle s'assit à ses côtés et commença à nettoyer les plaies. Elle retira délicatement les bouts de verre qui s'étaient enfoncé dans la peau de Jace. Il grimaça, mais ne dit rien. Après s'être assurée qu'il ne restait plus de verre dans les blessures, Clary sortit sa stèle. Elle s'apprêtait à dessiner une Iratze sur la main de son frère quand Jace l'en empêcha.

– Ne fais pas ça, s'il te plait.

Clary le dévisagea, étonnée.

– Tu ne veux pas que je te soigne ? Mais, tu dois souffrir ! Ne sois pas idiot et laisse-moi faire.

– Ce n'est pas ce que tu crois. J'ai besoin de cette douleur, Clary, j'en ai besoin pour ne plus avoir mal là.

Il posa sa main valide à l'emplacement de son cœur. À cet instant, son regard était si empli de détresse que Clary fut démunie. Elle le prit dans ses bras pendant de longues secondes puis essaya de lui sourire.

– Laisse-moi soigner ça, lui demanda-t-elle doucement.

Il soupira, mais acquiesça de la tête. L'Iratze terminée, Jace bougea sa main. Au fur et à mesure qu'il sentait la douleur la quitter, celle de son cœur réapparaissait, lancinante. Ils restèrent silencieux un long moment.

– Tu dois me trouver ridicule, lâcha Jace, sans la regarder.

Il avait les yeux rivés sur les coupures, qui se refermaient comme par magie.

– Non… bien sûr que non, voyons ! Tu as perdu tous tes repères, c'est normal de mal réagir.

– Tu sais, savoir que Jon est mon frère ou apprendre que je suis un monstre de foire, ça, je peux encaisser. Vous étiez tous là pour moi… TU étais là…

– Je t'assure que je préfèrerais que tout cela soit faux.

Il leva les yeux vers elle. Clary crut voir une lueur se raviver dans son regard. Une lueur d'espoir.

– Tu le penses vraiment ?

– Bien sûr. Comment peux-tu en douter ? Tu penses que ces derniers jours… notre rapprochement… Tu crois que tout cela ne signifie rien pour moi ?

La réponse de Jace ne se fit pas attendre. Il s'empara de son visage et l'embrassa fougueusement. Dans un premier temps, Clary répondit à son baiser avec la même ardeur. Leurs langues se rencontrèrent pour la première fois. D'abord hésitantes, elles se lancèrent très vite dans un ballet des plus sensuels. Mais Clary reprit vite ses esprits et repoussa doucement Jace.

– Non… Arrête… On ne peut plus faire ça, souffla-t-elle.

Ils étaient tous les deux essoufflés. Jace se leva brusquement du lit et fit face à Clary.

– Ne me repousse pas, je t'en prie… Pas maintenant.

Clary savait que la chose à faire était de quitter la pièce, mais… elle en était incapable. Le regard de Jace était si implorant, si désespéré, qu'elle se leva à son tour et prit les mains du garçon dans les siennes.

– Je n'ai qu'une envie, c'est d'être avec toi, mais…

Jace l'interrompit en posant un doigt sur sa bouche.

– Je t'aime Clary, déclara-t-il, en la regardant intensément. Je ne veux pas te perdre. Dis-moi que tu ne ressens pas la même chose pour moi… Dis-moi que tu ne m'aimes pas et je promets que je te laisserai tranquille, que je n'essayerai plus de t'embrasser.

Elle pouvait lui mentir… Non, elle DEVAIT lui mentir. Clary savait que Jace n'avait qu'une parole. Si elle était assez forte, si elle arrivait à lui dire ces quelques mots… Mais elle en était incapable.

– Je… je ne peux pas, murmura-t-elle.

Un sourire apparut sur le visage du jeune Nephilim juste avant qu'il plonge à nouveau sur ses lèvres. Sa bouche entra en collision avec celle de Clary, tandis qu'elle s'accrochait à son cou. Jace l'agrippa par les cuisses pour la porter. Elle enroula alors instinctivement ses jambes autour des hanches du jeune homme. Il retenait trop de choses depuis trop longtemps et laissa enfin exploser tout le désir qu'il avait enfoui en lui dans ce baiser. Clary fut surprise de la violence avec laquelle il la plaqua contre le mur. Elle en eut le souffle coupé. Il avait toujours été doux et patient avec elle, mais cette fois, c'était différent. Ce n'était plus son cerveau qui commandait, ni son cœur d'ailleurs. C'était ce désir viscéral qui lui brûlait les veines. Jace pensait qu'en embrassant Clary, cela se dissiperait, mais il en voulait plus, il la voulait, elle. Soudain, il ouvrit d'un coup sec son chemisier, arrachant la plupart des boutons et dévoilant son soutien-gorge. Clary hoqueta de surprise. Cette fois, il allait trop loin. La jeune fille le repoussa de toutes ses forces et s'éloigna de lui, les larmes aux yeux. Pour la première fois depuis qu'elle le connaissait, elle eut peur de lui.

– Je ne voulais pas… Clary… je suis désolé, balbutia-t-il, en prenant conscience de son geste.

Elle ne répondit pas et se détourna de lui. Puis, elle se dirigea vers la porte pour sortir.

– Attends, s'il te plait ! Pardonne-moi…, la supplia-t-il, en tombant à genoux.

– Tu dois te reprendre, Jace, lui dit-elle, des sanglots dans la voix. Tu dois te reprendre et vite, car si tu ne le fais pas, tu me perdras. Parle à Alec, il te connait mieux que moi, il saura sûrement t'aider, car visiblement, moi, j'ai échoué.

Sur ces mots, Clary quitta la chambre et se réfugia dans la sienne. Lorsqu'elle eut fermé la porte, elle se jeta sur son lit et se mit à pleurer.

Jace n'essaya même pas de la retenir. Clary avait raison, elle ne pouvait pas l'aider. Le jeune Chasseur d'Ombres se releva et quitta la pièce à son tour. Il s'arrêta devant la porte d'Alec, mais au moment de frapper, il suspendit son geste. Il venait d'avoir une autre idée.

Il quitta discrètement l'institut et ses pas le menèrent au Pandémonium. Il était encore tôt, les fêtards n'étaient pas encore arrivés. Jace entra et se dirigea vers le bar, où trainaient quelques habitués.

– Un Sex on the beach, s'il vous plait, avec beaucoup de glaçons.

La serveuse, qui lui tournait le dos, se retourna.

– Jace Wayland, c'est bien toi ! s'exclama la fée avec un grand sourire. Je reconnaîtrai ta voix entre mille.

Elle vint s'accouder au comptoir, juste en face de Jace.

– Salut, Malya. Tu bosses toujours ici ?

– Comme tu vois ! Et toi, tu es encore en mission secrète ? demanda-t-elle en préparant le cocktail du Chasseur d'Ombres.

– Hum… Non. Pas aujourd'hui. J'avais besoin de me changer les idées.

– Tu as bien fait de passer me voir alors, roucoula la serveuse. Voilà ton verre, Sex on the beach avec beaucoup de glaçons.

Jace sirota son cocktail tout en discutant avec la jeune fille. Lorsqu'il l'eut terminé, il en commanda un autre.

– Noyer tes problèmes dans l'alcool ne les résoudra pas, tu sais, lui dit Malya, en lui apportant son deuxième cocktail.

Jace se crispa.

– Qui t'a dit que j'avais des problèmes ? répondit-il sèchement.

– Tu as la tête de quelqu'un qui a passé une mauvaise journée.

– J'ai passé la pire journée de ma vie, si tu veux tout savoir, maugréa-t-il.

– Je connais un moyen pour t'aider à oublier cette journée, minauda la fée, en posant une main sur celle de Jace.

Le jeune Nephilim la dévisagea pendant un court instant.

– Peux-tu prendre ta pause ?

– Quoi, maintenant ?

– Oui, là, maintenant ! (Il descendit de son tabouret et tendit la main à la serveuse.) Viens, suis-moi.

Malya fit un signe à une collègue et déposa son tablier derrière le bar. Elle prit la main de Jace et se laissa entraîner par le Chasseur d'Ombres vers la sortie de service. Une fois dehors, Jace referma la porte, puis attira la fée à lui, sans dire un mot. Il se pencha alors vers elle et l'embrassa en la plaquant au mur de briques. La jeune fée ne se montra pas timide avec lui, bien au contraire. Ils étaient déjà sortis ensemble par le passé et Malya avait mal pris que Jace la plaque du jour au lendemain, sans explication. Depuis, dès qu'elle le voyait, elle lui faisait du charme. Le jeune Nephilim quitta ses lèvres, déposant de petits baisers dans son cou. Il descendit lentement jusqu'à sa clavicule, puis, d'un doigt, fit glisser la bretelle du débardeur de Malya. Elle gémit sous ses caresses. D'abord faiblement, puis de plus en plus fort au moment où, d'un geste expert, il lui retira son haut. Jace s'empara à nouveau des lèvres charnues de la fée et attrapa fermement ses poignets pour les positionner contre le mur, au-dessus de sa tête. Il pressa son corps contre celui de Malya, lui arrachant un râle de plaisir. Leurs respirations étaient de plus en plus saccadées. Au bout d'un moment, Jace libéra les mains de la jeune fille et la fixa intensément. Ce qu'il était en train de faire n'était pas bien, il le savait. Mais il devait faire sortir toute cette frustration et cette colère accumulées sinon il allait devenir fou. Les mains de la fée s'égarèrent dans son dos, lui arrachant un frisson, puis elle lui ôta son t-shirt. Elle le détailla avec gourmandise avant de glisser son index le long de ses muscles parfaitement dessinés. Lorsqu'elle atteignit les abdominaux du jeune homme, elle déboucla sa ceinture et déboutonna son jean. Une voix furieuse brisa alors le silence de la ruelle.

– Pour l'amour de l'Ange, Jace, qu'est-ce que tu fiches ici ?

Malya se tourna vers le nouveau venu, l'air contrarié. Jace, lui, soupira en reconnaissant la voix d'Alec.

– Ça se voit, non ? rétorqua-t-il froidement. Toi en revanche, tu n'as rien à faire ici. Va-t'en !

Alec, dans sa tenue de Chasseur d'Ombres, se tenait à quelques mètres d'eux, les bras croisés sur le torse.

– Je n'ai aucune intention de quitter cet endroit sans toi.

Malya se sentait de plus en plus mal à l'aise. Son rendez-vous clandestin avec Jace venait visiblement de tomber à l'eau et la jeune fée préféra s'éclipser.

– Je vais vous laisser, glissa-t-elle à Jace, avant de récupérer son débardeur. Vous avez manifestement des choses à vous dire.

– Non, attends, tenta-t-il de la retenir. Il va s'en aller.

– Aucune chance ! lança Alec, qui avait entendu.

Jace grogna d'agacement.

– Tu as toujours mon numéro, pas vrai ? Appelle-moi quand tu veux.

Elle lui sourit et disparut derrière la porte de service. D'un geste rageur, Jace ramassa son t-shirt et rejoignit Alec. Il le poussa énergiquement en le défiant du regard.

– C'est quoi ton problème ? gronda-t-il.

Alec ne se laissa pas faire et lui tint tête.

– Tu es bientôt adulte, Jace, et tu te comportes encore comme un gamin. Voilà, mon problème ! J'en ai assez de rattraper toutes tes bêtises.

– Je ne t'ai rien demandé ! Et d'abord, comment as-tu fait pour me trouver ?

– Les runes de localisation, tu connais ? Heureusement que ce n'est pas Clary qui est venue te chercher !

– Clary ? Pourquoi me parles-tu de Clary ?

– Parce qu'elle t'aime et s'inquiète pour toi, espèce d'idiot. Elle m'a envoyé un SMS après votre conversation en me demandant de t'aider. Quand je suis arrivé dans ta chambre, tu n'y étais plus. À quoi cela t'avance de te jeter dans les bras de la première venue, hein ?

– Malya n'est pas la première venue, comme tu dis, je te rappelle qu'on est sortis ensemble. Je sors avec qui je veux, lâcha Jace, furieux. Ne t'en fais pas, je ne l'ai pas forcée, elle était consentante.

Le petit sourire narquois de son parabataï fit perdre son sang froid à Alec qui lui envoya son poing en pleine figure.

– Je croyais que tu l'aimais. Ça ne te fait donc rien de savoir qu'elle aurait pu te trouver dans les bras d'une autre ?

Jace mit du temps à répondre. Il se tenait la joue, encore choqué par le geste de son frère adoptif. C'était la première fois qu'Alec le frappait de cette façon, ils ne s'étaient jamais disputés au point de se battre auparavant.

– Non, bien sûr que non, souffla-t-il. Je n'y ai pas pensé, c'est tout.

– Tu penses tellement à TA petite personne, à TA petite douleur ! ajouta Alec, sans décolérer. Tu n'es qu'un égoïste. Tu veux qu'elle souffre autant que toi, c'est ça que tu veux ?

– Arrête ! Tu ne sais rien… Je ne veux pas la faire souffrir, mais je n'en peux plus, tu comprends ? Je n'en peux plus de cette douleur, là… (Il se frappa le torse du poing.) Je deviens dingue, Alec… Il n'y a pas de rune pour guérir un cœur brisé. Par moment, je préfèrerais endurer la morsure d'un démon Ravener plutôt que d'avoir à supporter toute cette souffrance.

Le regard d'Alec se radoucit, il posa la main sur l'épaule de Jace et la serra.

– J'ai une bonne idée de ce que tu endures. N'oublie pas que je sens quand tu vas mal. Viens…

Les deux parabataï s'étreignirent pendant un long moment.

– Merci d'être venu, murmura Jace à l'oreille de son ami.

– On est frères, non ? Je serais toujours là pour toi, toujours. Même quand tu te conduis comme un crétin !

Les deux garçons se mirent à rire, puis rentrèrent à l'institut à pieds. Cela leur laissa du temps pour discuter.

– Tu ne lui diras rien, pas vrai ?

Jace marchait d'un pas nonchalant, les mains dans les poches, mais son visage exprimait une certaine inquiétude.

– À Clary, tu veux dire ? Bien sûr que non, voyons. Et toi, tu comptes lui en parler ?

Jace fut surpris de la question d'Alec.

– Heu… Non. Je me vois mal lui annoncer que je me suis jeté dans les bras d'une ex pour l'oublier. Surtout que… pour tout te dire, c'est à elle que je pensais quand j'étais avec Malya. Je suis fichu, pas vrai ?

– Si tu veux aller mieux, tu dois l'oublier. C'est ta sœur, tu ne peux pas avoir ce genre de sentiments pour elle. C'est malsain.

– Je le sais…

– Peut-être que tu devrais parler à ta mère… à Jocelyne. Demande-lui de te raconter la jeunesse de Clary, ou de te montrer des photos d'elle plus jeune. Cela t'aidera peut-être à la voir comme une sœur.

– Je ne sais pas, répondit Jace, dubitatif. Je peux toujours essayer.

Les deux amis arrivèrent enfin à l'institut et regagnèrent chacun leur chambre. Jace prit son portable et envoya un message à Clary.

« Désolé pour tout à l'heure, j'ai vraiment été nul. Pardonne-moi. Je suis ton grand frère et je vais devoir m'y faire. J'ai besoin de toi dans ma vie, d'une façon ou d'une autre. Ça n'arrivera plus, c'est promis. »

La réponse de la jeune fille ne se fit pas attendre.

« Tu es déjà pardonné. Bonne nuit. »

Le lendemain matin, Jace se leva tôt. Il fit quelques pompes avant de prendre une longue douche. Puis, une serviette à la taille, il jeta un œil dans le miroir et vit le bel hématome qui ornait sa pommette. Alec ne l'avait pas loupé. Il ne prit pas le temps de s'appliquer une rune de guérison et quitta sa chambre après s'être habillé.

L'institut était encore silencieux et le jeune Chasseur d'Ombres ne croisa personne en se rendant à la salle de musique. Il s'installa derrière le piano avant de caresser les touches en ivoire. Il commença à jouer, la musique résonna dans la pièce, sans une fausse note. Jace connaissait ce morceau par cœur, c'était l'un de ses préférés. Quand il eut fini, il fit une brève pause et ferma les yeux. Il laissa divaguer son esprit, ses doigts jouant les notes comme elles venaient. Il était tellement absorbé par sa musique, qu'il n'entendit pas son frère entrer.

– Tu as vraiment du talent, dit Jonathan en s'approchant. Ce morceau est vraiment très beau. De qui est-il ?

Jace s'arrêta brusquement de jouer et son expression se durcit lorsqu'il reconnut la voix de son frère.

– À vrai dire, il est de moi… Je viens de le composer, répondit Jace, sans le regarder. Qu'est-ce que tu fais là ?

– Nous n'avons pas eu beaucoup l'occasion de discuter ces derniers jours, commença Jonathan.

– Normal, tu es la dernière personne avec qui j'ai envie de parler en ce moment.

– Ne sois pas puéril, Jace. Je sais que Clary compte beaucoup pour toi, mais c'est notre sœur et nous devrions rester soudés, tous les trois.

– Ne me parle pas de Clary ! siffla Jace, en essayant de garder son calme.

Il était toujours assis devant le piano, mais cette fois, il leva la tête vers son frère et lui lança un regard mauvais. C'est alors que la porte de la salle de musique s'ouvrit à nouveau. Alec apparut et Jace comprit immédiatement, à l'expression de son parabataï, que quelque chose n'allait pas.

– Que se passe-t-il ? demanda Jace, d'une voix tendue.

Alec jeta un œil à Jonathan avant de répondre.

– C'est Jocelyne. Elle a été enlevée par Valentin.


Et voilà, encore un chapitre de terminé :) Alors vos avis ? Bien ? nul ? Dites-le moi en review !

Perso, j'ai adoré écrire les scènes Clace et la scène Jalec, j'espère que vous aussi :)

Je sais que je suis pas tendre avec le pauvre Jace, mais si tout allait bien, il n'y aurait pas d'histoire ;)

La suite au prochain numéro, dans 15 jours si tout va bien, peut-être avant si j'ai le temps.

Si vous voulez un extrait ou des infos sur la suite : rejoignez-moi sur ma page TMI (Facebook) le lien est sur mon profil, ou enregistrez-vous, je vous répondrais personnellement.

à bientôt mes Shadowhunters

#Aly