Me revoilou avec un nouveau chapitre, et cette fois pas de retard, YOUHOU !
Je suis sûre que vous avez hâte de savoir ce qui est arrivé à Jocelyne, hein ?
Je m'excuse par avance (comme d'habitude xD) de la fin qque peu sadique de ce chapitre. Vous risquez d'être un peu... comment dire... frustrés(es).
Je remercie aussi les personnes qui m'ont laissé une review ou qui m'ont ajouté en favs/alerts.
Trève de blabla, je vous retrouve en bas.
Bonne lecture :)
Chapitre 08 : La Coupe Mortelle
– C'est Jocelyne. Elle a été enlevée par Valentin, dit Alec, de but en blanc.
Jace se leva aussitôt en entendant ces mots.
– Je dois aller voir Clary. Elle est certainement morte de peur pour sa mère, dit Jace en passant près d'Alec, qui le retint par le bras.
– Attends, dit le jeune Lightwood sur un ton ferme. N'y va pas, elle va bien. Luke a appelé Hodge pour l'informer et lui demander de garder un œil sur Clary en attendant qu'il arrive.
– Elle doit savoir ! répliqua Jace, en dégageant son bras. C'est sa mère, Alec, on ne peut pas le lui cacher !
– C'est également la tienne, je te signale.
Les traits de Jace se crispèrent et l'or de ses yeux se ternit par l'inquiétude qu'il ressentait.
– Comment Luke sait-il qu'il s'agit de Valentin ? demanda Jonathan, qui n'avait pas dit un mot jusque-là.
Alec, qui l'avait presque oublié, se tourna vers lui.
– Hodge ne m'a pas tout dit, mais je crois qu'elle a réussi à l'appeler juste avant qu'il l'attrape. (Il se tourna vers la porte avant de poursuivre.) Ne perdons pas de temps, venez, il nous attend.
Les deux frères Morgenstern suivirent Alec jusqu'à la pièce principale de l'institut.
– Ah ! Vous voilà. Je suppose qu'Alec vous a mis au courant. (Les deux garçons acquiescèrent de la tête.) Bien… Alec, peux-tu voir avec Magnus s'il peut localiser Jocelyne ? Je doute que les runes fonctionnent, Valentin est trop rusé pour ça. Je dirais à Luke de te rejoindre là-bas dès qu'il arrive.
– D'accord, j'y vais, opina Alec, avant de disparaître derrière la grande porte en bois.
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Il fallut une trentaine de minutes à Luke pour arriver à l'institut. Il marchait d'un pas rapide à travers les couloirs du bâtiment, l'air impassible. Toutefois, ce n'était qu'une façade. En son for intérieur, il était paniqué pour celle qu'il aimait depuis toujours. Arrivé devant la chambre de Clary, il prit quelques secondes pour retrouver son calme. Il ne voulait pas effrayer la jeune fille, elle devait pouvoir compter sur lui. Il frappa deux fois et attendit.
– Clary, c'est Luke. Je dois te parler, c'est important.
– J'arrive. Deux minutes ! cria-t-elle de la salle de bain.
Clary s'habilla rapidement, abandonnant le démêlage de sa chevelure, puis alla ouvrir.
– Désolée, j'étais dans la salle de bain. Qu'est-ce que tu fais là si tôt ?
– C'est ta mère.
Clary haussa les épaules.
– Je lui en veux toujours, Luke, à toi aussi d'ailleurs, dit-elle en soupirant. Je n'ai pas envie de rentrer à la maison, si c'est la raison de ta présence.
– Clary, écoute-moi ! Ce qui m'amène n'a rien à voir avec ça. Il lui est arrivé quelque chose.
La jeune fille blêmit.
– Comment ça ? Elle va bien, n'est-ce pas ? Dis-moi que ma mère va bien, implora-t-elle en saisissant la veste de Luke.
– Je ne sais pas. Je pense que oui. Elle a été enlevée… par Valentin.
– Mon… mon père ? Comment nous a-t-il retrouvées et pourquoi l'enlèverait-il ?
Clary était sous le choc.
– Il prépare sûrement un mauvais coup, grimaça Luke. Il est possible qu'il cherche à s'emparer d'un objet que ta mère a caché : la Coupe Mortelle. Sais-tu ce que c'est ?
– Oui, c'est l'un des trois Instruments Mortels. Une réplique se trouve ici même. Je croyais que l'originale se trouvait à Idris ?
– C'est ce que fait croire l'Enclave, pour éviter d'avoir à se justifier. Ta mère a pris la Coupe avec elle, quand elle a trahi Valentin. C'est un objet très puissant qui pourrait faire beaucoup de dégâts entre les mains d'un homme comme ton père.
– Elle ne m'en a jamais parlé, souffla la jeune fille, le regard triste.
Luke ne trouva pas les mots pour la réconforter et la prit dans ses bras.
– Il y a une autre chose que tu dois savoir. Si le but de Valentin est, comme je le pense, d'échanger la Coupe contre Jocelyne, ta mère m'a demandé de ne pas la lui donner.
– Quand t'a-t-elle dit ça ? demanda Clary, en s'écartant de Luke. Et puis, comment es-tu si sûr que Valentin l'a enlevée ?
– Elle était seule chez vous et devait me rejoindre à la boutique. Elle m'a appelé, j'ai cru qu'elle avait changé d'avis. Elle a juste eu le temps de me dire que Valentin était là, qu'il vous avait trouvées. Elle m'a alors demandé de ne surtout pas donner la Coupe à Valentin et de te protéger.
Clary ouvrit de grands yeux, horrifiée.
– Je me fiche de ce qu'elle t'a dit, s'il veut la Coupe, il l'aura ! explosa-t-elle, au bord des larmes. Il est hors de question que je laisse ma mère aux mains de ce psychopathe. Personne ne m'en empêchera !
Une lueur de défi s'alluma dans ses yeux, alors qu'elle disait ces mots.
– Doucement, Clary, tempéra Luke. Rassure-toi, je n'ai pas l'intention de l'abandonner. Il nous faut un plan et la Coupe. As-tu une idée de l'endroit où elle aurait pu la cacher ?
– Non… s'énerva la jeune fille. Tu penses bien que si j'en avais la moindre idée, je te le dirais !
– Calme-toi ! Essaye de te concentrer… Rappelle-toi une conversation, un placard qu'elle t'a interdit d'ouvrir.
Clary ferma les yeux en soupirant. Pendant plusieurs minutes, elle tenta de se remémorer le moindre souvenir qui pourrait avoir un rapport avec la Coupe. En vain. Découragée, elle rouvrit alors les yeux.
– Ça ne sert à rien ! Pourquoi veux-tu qu'elle m'en ait parlé alors qu'elle m'a caché qui nous étions pendant tout ce temps.
– Je sais… Ce n'est pas grave, nous la trouverons par un autre moyen. Allons voir Hodge, il aura peut-être une idée. Il doit nous attendre.
Luke mit la main sur la poignée de la porte et s'apprêtait à l'ouvrir quand Clary l'en empêcha.
– Attends !
La jeune Nephilim venait d'avoir une sorte de vision, un flash. Luke se retourna, une étincelle d'espoir dans le regard.
– Qu'y a-t-il ?
– La statue dans la bibliothèque de l'institut, il s'agit bien de l'Ange Raziel, non ?
– Oui, pourquoi ?
– Il tient bien la Coupe mortelle dans une main ?
– Oui. En quoi cela nous aide-t-il ?
– Je crois que je sais où elle est, dit Clary, avec un sourire. C'est une idée complètement dingue, mais ça vaut le coup d'essayer.
– Vas-y, explique-moi.
– Je pense qu'il vaut mieux que tu le vois de tes propres yeux, tu vas me prendre pour une folle sinon. Viens, on doit aller chez Magnus.
Elle tira Luke par la manche et l'entraîna dans les couloirs de l'institut.
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Jace regarda Alec quitter la bibliothèque et commença à faire les cent pas. Jonathan, lui, était adossé à une colonne et le regardait en silence, son visage n'exprimant aucune émotion.
– Arrête, Jace, tu vas finir par user le sol, lâcha-t-il au bout de quelques minutes, sur un ton acerbe.
Jace se figea, puis se retourna lentement et dévisagea Jonathan. Il ne comprenait toujours pas pourquoi il détestait autant ce garçon qu'il connaissait à peine. Il serra les poings si fort, que ses ongles s'enfoncèrent dans ses paumes.
– Il faut tout le temps que tu la ramènes, toi ! s'enflamma Jace, en défiant son frère du regard. (Puis il se tourna vers Hodge qui avait rejoint son bureau.) Et d'abord, qu'est-ce qu'il fait ici ? Cela ne le concerne en rien.
– Jace, du calme ! Ce n'est vraiment pas le moment, répliqua Hodge.
Mais le garçon ne l'écoutait pas. Il rejoignit son frère pour le provoquer.
– Depuis que tu es arrivé, rien ne va plus, ici. Je ne t'aime pas et je n'ai aucune confiance en toi.
Jonathan ne bougea pas d'un cil.
– Rassure-toi, je ressens la même chose pour toi, rétorqua Jonathan, sans cacher son mépris.
Hodge intervint avant que les choses ne dégénèrent entre les deux frères.
– Jon, tu peux disposer. Si nous avons besoin de toi, je te le ferai savoir.
Jonathan opina de la tête et tourna le dos à son frère, en le bousculant au passage. Ce fut la provocation de trop pour Jace qui le saisit fermement par le bras.
– Reste là ! cracha-t-il, furieux. Tu ne vas pas t'en tirer aussi facilement. Je suis sûr que tu n'es pas là par hasard. Tout va de travers depuis ton arrivée et je veux savoir pourquoi.
Jonathan tenta vainement de se dégager. Jace resserra sa prise sur son bras, en y mettant toutes ses forces.
– Lâche-moi !
Les traits de Jonathan s'étaient brusquement durcis.
– Pas avant que tu me dises la vérité. Où est-elle, Jon, où est ma mère ?
La surprise se lut un bref instant dans les yeux de Jonathan. Il cessa de se débattre et se pencha légèrement vers Jace, un léger sourire flottant sur ses lèvres.
– Tu crois sérieusement que je vais te le dire ? murmura-t-il à l'oreille de Jace. Ce n'est même pas ta mère, sombre crétin. Ta mère est morte, elle s'est suicidée.
Jonathan se montrait enfin sous son vrai jour. Jace ouvrit des yeux ronds et relâcha le bras de son frère.
– Mais, je…
– Eh oui, j'ai menti, continua le jeune Morgenstern. Rappelle-toi quand je t'ai dit que Père m'avait abandonné, et bien… c'était faux. Il ne m'a jamais abandonné, contrairement à toi.
– Je… je ne comprends pas, bafouilla Jace, en reculant d'un pas.
– Oh ! Et puis j'en ai marre de faire semblant. Je suis toi et tu es moi, tu piges ?
Jace était de plus en plus perdu et ne répondit rien. Son mutisme sembla amuser Jonathan qui se mit à rire doucement.
– Apparemment, toujours pas. Je suis Jonathan Christopher Morgenstern. Pas toi. C'est plus clair, là ?
Cette fois, il avait prononcé ces mots avec plus de force, de sorte que Hodge, qui était à l'autre bout de la pièce, l'entendit parfaitement. Il se leva si brusquement que sa chaise se renversa.
– Je le savais ! s'exclama-t-il. Je savais que Jace ne pouvait pas être l'enfant mi-démon. Tu travailles avec lui, n'est-ce pas ? Tu travailles pour ton père ?
Le rire de Jonathan résonna de plus belle. Méprisant et cruel. Jace reprit alors ses esprits et attaqua. Son poing partit à une vitesse impressionnante, mais Jonathan ne se laissa pas surprendre et l'intercepta d'une main, à quelques centimètres de son visage.
– Tu penses m'arrêter avec ça ? Crois-moi, petit frère, tu n'es vraiment pas de taille à m'affronter ! Je vais enfin pouvoir te montrer ma véritable force.
Un sourire machiavélique étira ses lèvres alors que ses doigts resserraient leur étreinte sur le poing de Jace, comme un étau. Hodge, qui observait la scène de loin, s'approcha et voulut intervenir.
– Arrête ça tout de suite, Jonathan ! Lâche-le.
Le sourire du garçon s'évanouit. Il lança à Hodge un regard meurtrier.
– Restez où vous êtes, ordonna-t-il, sur un ton menaçant. Avancez encore et je lui broie la main.
Hodge obéit à contrecœur, mais cela n'empêcha pas Jonathan de mettre sa menace à exécution. D'un mouvement sec, il brisa le poignet de Jace qui hurla de douleur et tomba à genoux. Jonathan jubilait devant la souffrance de son frère. Il s'accroupit pour se mettre à son niveau.
– Dommage que Père te veuille à ses côtés. J'aurais pris un grand plaisir à te faire souffrir avant de te tuer de mes propres mains. Très, très lentement.
– Tu… tu n'es qu'un monstre, gémit Jace, en surmontant la douleur comme il pouvait.
– Et toi, tu es faible. D'ailleurs, je connais ta plus grande faiblesse : Clary. Que serais-tu capable de faire pour être avec elle ? Si je te disais, par exemple, qu'en rejoignant Valentin, vous pourriez être ensemble. Après tout, vous n'êtes qu'à moitié liés par le sang. Alors, qu'en penses-tu ?
Jace se redressa péniblement avant de répondre.
– Tu crois que je suis assez égoïste pour faire passer mon bonheur personnel avant le bien-être de millions de personnes ? Va au Diable !
Malgré la douleur, Jace n'avait pas perdu son répondant ce qui irrita foncièrement Jonathan. D'un mouvement rapide, il saisit le manche de la dague qu'il dissimulait à sa ceinture et la brandit devant Jace.
– Mauvaise réponse ! dit-il, en appuyant le bout de la dague contre la gorge de son frère. Allez, lève-toi.
– Vas-y, tue-moi ! le provoqua Jace, sans trembler. Qu'est-ce que tu attends ?
– Ton arrogance me tape sur le système, cependant Père m'a demandé de te ramener sain et sauf. Personnellement, j'ai plutôt envie d'en finir définitivement avec toi. Je n'aurais qu'à lui dire que tu m'as attaqué. Légitime défense, c'est imparable. Tu ne crois pas ?
– Je ne ferais pas ça, si j'étais toi, intervint Hodge.
– Je ne vous ai rien demandé, à vous !
– Je connais ton père, il n'aime pas qu'on lui désobéisse.
Jace profita de la diversion de Hodge pour se libérer de la menace de la dague et fit tomber Jonathan, d'un coup de pied circulaire. Le combat était inégal, le jeune Chasseur d'Ombres le savait. Sans arme et blessé, il n'avait aucune chance face à son frère. Sa main lui faisait atrocement mal, la douleur irradiant du poignet jusqu'à l'épaule. Il choisit alors l'option de battre en retraite et se détourna de Jonathan, pour se diriger vers son précepteur. Malheureusement, Jonathan fut plus rapide que lui. Furieux, il se releva d'un bond et frappa Jace dans le dos. La lame aiguisée s'enfonça jusqu'à la garde, lui arrachant un hurlement de douleur. Il s'écroula, face contre terre, incapable de bouger. Sa vue se troublait déjà. Il entendit vaguement la voix de Hodge crier son nom, puis il s'évanouit.
En voyant son protégé s'écrouler, Hodge s'empara d'un chakram qu'il cachait sous son bureau. Ce cercle métallique affuté comme une lame de rasoir était son arme favorite. Il le lança de toutes ses forces vers Jonathan qui l'évita de justesse.
– Savez-vous ce que mon père déteste plus encore que le mensonge ? La trahison. Vous auriez dû accepter de l'aider quand il vous a contacté, cela m'aurait évité d'avoir à tuer tous ceux que vous aimez.
À mesure qu'il parlait, Jonathan s'avançait vers Hodge, tout en faisant habilement tournoyer sa dague.
– J'ai presque tout perdu, il y a des années, à cause de l'esprit dérangé de Valentin. Crois-moi, j'ai appris la leçon.
Il s'empara d'une épée accrochée à un des murs de la pièce et fonça sur le jeune Chasseur d'Ombres.
– Vous êtes conscient que vous ne sortirez pas vivant de cette pièce, lâcha Jonathan, en évitant facilement l'assaut de son adversaire.
– Peut-être, répliqua Hodge, mais je ferais tout mon possible pour t'emmener en enfer avec moi.
Tandis que le combat se poursuivait, Jace, toujours étendu sur le sol, reprit lentement connaissance. Sa respiration était très faible et la douleur lancinante. Il réussit à ouvrir les yeux, puis à ramper jusqu'à la colonne la plus proche pour s'y adosser. Jonathan grimaça en voyant que son frère était toujours en vie.
– Fini de jouer, vous me faites perdre mon temps tous les deux.
Le combat s'intensifia. Dès qu'il en eut l'occasion, Jonathan se rua vers Jace avec la ferme intention de l'achever. Ce dernier n'avait aucune chance de lui échapper. Il soutint courageusement le regard dénué de compassion de son frère, en attendant le coup fatal. Jonathan arma son bras et l'abattit sans pitié. Hodge eut juste le temps de s'interposer et reçut la dague en pleine poitrine avant de s'écrouler dans les bras de Jace.
– Non ! hurla le jeune homme, en compressant la blessure comme il pouvait. Hodge, qu'avez-vous fait ?
– Promets-moi… que tu n'abandonneras pas. Tu as une grande force en toi, Jace… ne l'oublie jamais.
– Oui, je vous le promets.
Sa voix se brisa alors qu'il tentait de retenir ses larmes. Il regarda son mentor fermer les yeux et rendre son dernier souffle. Jonathan, lui, se réjouissait de la scène. Il rangea sa dague à sa ceinture et lissa son t-shirt d'un geste de la main.
– Dommage que sa mort ne serve à rien, lâcha-t-il, froidement. Tu vas te vider de ton sang et mourir seul. Pauvre petit ange…
Sa voix était emplie de haine. Il n'y avait plus aucune trace d'humanité dans le regard qu'il posa sur Jace. Il se détourna alors et se dirigea vers la porte. Il allait quitter la pièce quand une étrange lumière attira son attention. Une sorte de distorsion venait d'apparaître, tel un miroir dont la surface miroitait.
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Clary et Luke arrivèrent rapidement devant l'immeuble de Magnus.
– Ah ! Vous voilà, fit le sorcier en leur ouvrant la porte.
– Tu es médium maintenant ? le taquina Clary. On dirait que tu nous attendais.
– C'est Alec qui m'a prévenu de votre venue. Dépêchez-vous, on a du travail.
– Alec est ici ? demanda Clary, étonnée.
Le sorcier soupira, agacé par tant de questions.
– Vous êtes bien là pour retrouver Jocelyne, non ?
– Oui, enfin… pas tout à fait. C'est un peu plus compliqué.
Magnus leva les yeux au ciel et les entraîna dans le salon, où se trouvait déjà Alec. Plusieurs livres étaient éparpillés dans la pièce. Il y avait également tout le nécessaire pour jeter des sorts sur la grande table qui trônait au milieu du salon.
– Tu as encore changé de déco, remarqua Luke, détaillant le bazar qui traînait un peu partout.
– Vous n'êtes pas venus me donner des conseils sur mon intérieur, je suppose, répliqua Magnus. Est-ce qu'on pourrait se mettre au travail ?
– Tu as raison, excuse-nous, fit Clary, en faisant face au sorcier. Dis-moi, c'est bien toi l'unique acheteur des peintures de ma mère ?
– Oui. Mais je ne vois pas en quoi cela va nous aider à la localiser.
– Peux-tu me les montrer ?
Magnus emmena la jeune fille dans la chambre où il stockait les toiles.
– Il m'en faut une avec un ange, ça te dit quelque chose ?
– Oui, c'est l'une de mes préférées.
Magnus sortit la toile en question. Elle était très belle et représentait un ange, magnifique, auréolé de lumière. Une épée trônait au sol, tandis que l'ange tenait une coupe en or. Sans un mot, la jeune fille s'empara du tableau et le posa contre le mur. Elle ferma les yeux un court instant, avant de prendre une grande inspiration. Elle se concentra et tendit la main vers le tableau. Au lieu de buter contre la toile, la main de Clary s'enfonça à l'intérieur sous les regards ébahis de ses amis. Même le sorcier n'en croyait pas ses yeux. Un sourire triomphant éclaira le visage de la jeune fille, au moment où elle retira sa main de la peinture.
– Dites-moi qu'il s'agit bien de la Coupe Mortelle ! dit-elle en brandissant une superbe coupe en or.
– Comment as-tu fait ça ? demanda Alec, stupéfait.
– Cet objet n'a rien à faire chez moi, bougonna Magnus, en croisant les bras. Si l'Enclave l'apprend…
– On se fiche de la façon dont j'ai obtenu la Coupe. Le principal c'est que l'on va pouvoir sauver ma mère.
Luke fronça les sourcils.
– Il nous faut un plan, Clary, n'oublie pas ce que ta mère m'a demandé. De toute façon, on ne sait pas comment contacter Valentin.
– Hé, attendez, vous ne comptez pas sérieusement échanger la Coupe Mortelle contre Jocelyne ? s'exclama Magnus, mécontent. J'aime beaucoup ta mère, Clary, ne te méprends pas, mais… vous rendez-vous compte des dégâts que causerait Valentin s'il l'obtenait ?
– Magnus a raison. On doit trouver une autre façon de sauver ta mère, admit Alec.
Clary vit qu'elle n'obtiendrait pas gain de cause et n'insista pas. Le petit groupe regagna alors le salon.
– Mais que va-t-on faire de ça ? demanda la jeune fille, en désignant la coupe, qu'elle tenait toujours.
– Pour le moment, rien, répondit Magnus. Il nous faut d'abord un plan. Et un bon.
– On ne doit pas se précipiter, ajouta Luke.
Il exposa alors son idée à Alec et Magnus, laissant Clary errer dans la grande pièce comme une âme en peine. Elle n'y connaissait rien en stratégie et se mit à regarder de plus près la nouvelle décoration quelque peu insolite du sorcier. Elle s'attarda sur les peintures accrochées au mur, puis sur les statuettes ou autres sculptures en bronze posées çà et là. Soudain, la jeune fille se figea. Elle se trouvait devant une sculpture étrange dont les lignes s'entremêlaient. Elle voulut demander ce qu'elle représentait au sorcier, mais comprit vite que c'était peine perdue. Les trois hommes étaient si absorbés par leur discussion, qu'elle aurait pu disparaître sous leurs yeux, sans qu'ils s'en rendent compte.
Une idée germa alors dans son esprit, tandis que les lignes biscornues de la sculpture se transformaient dans sa tête. Elle était consciente que c'était une mauvaise idée, mais elle ne pouvait pas rester là, à ne rien faire. Elle tenait toujours la Coupe Mortelle et la dissimula dans son dos, avant de se diriger vers le couloir pour rejoindre la salle de bain et s'y enfermer. Suivant son instinct, elle sortit sa stèle et ferma les yeux. Elle voyait à présent très distinctement la Rune que son esprit venait de créer. Clary ne la reconnut pas, mais elle savait que c'était la réponse qu'elle attendait. Elle leva le bras et traça la rune qu'elle avait en tête. Une fois terminé, le mystérieux symbole s'illumina et se transforma en une espèce de surface liquide miroitante.
« Bibliothèque de l'institut » pensa-t-elle, avant de traverser le portail qu'elle venait d'ouvrir.
Elle atterrit presque instantanément dans le cœur du bâtiment.
– Clary ? fit Jonathan, qui ne s'attendait pas à la voir débarquer. D'où arrives-tu comme ça ?
La jeune fille s'apprêtait à lui répondre quand elle s'aperçut que quelque chose n'allait pas.
– Que s'est-il passé ici ?
Jonathan remarqua alors ce qu'elle tenait dans une main et ses yeux brillèrent de satisfaction. Clary examina le désordre de la pièce d'un regard circulaire, puis découvrit avec horreur Jace et Hodge dans une marre de sang.
– Oh ! Mon Dieu, Jace ! s'écria-t-elle, horrifiée.
Elle accourut vers eux, mais son frère s'interposa. Clary lui lança un regard plein d'incompréhension, mais quand elle croisa celui du jeune homme, elle comprit. Des larmes de rage affluèrent.
– Désolé, petite sœur, je ne peux pas te laisser l'aider, lâcha-t-il, imperturbable.
Le ton de sa voix était si dénué d'émotions que la jeune fille frissonna. Il n'avait plus rien à voir avec le garçon gentil et attentionné qui l'avait emmené au cinéma. Les traits de son visage s'étaient durcis. La jeune fille recula d'un pas, paniquée, au moment où Jonathan sortit sa dague.
– C'est toi… tu… tu les as tués ! balbutia la jeune fille, la gorge nouée. Jace avait raison depuis le début, tu n'es qu'un monstre.
Jonathan brandit son arme et l'agita devant son visage. Du sang séché s'y trouvait encore.
– Pour ta gouverne, il n'est pas encore mort, mais il le sera très bientôt. (Il jeta un coup d'œil dédaigneux vers Jace.) Rassure-toi, tu n'assisteras pas à son dernier souffle, car tu vas venir avec moi. Notre père sera ravi de te voir.
Cette fois, Clary ne put retenir ses larmes. Elle ne voulait pas paraître vulnérable et les essuya d'un revers de manche. Jace, lui, était de plus en plus faible. Sa respiration était difficile, chaque inspiration le faisait atrocement souffrir. En entendant la voix de Clary, il trouva cependant la force de parler.
– Va-t'en, Clary ! la prévint-il. Sauve-toi… Il… il est… dangereux.
Les mots de Jace déchirèrent le cœur de Clary.
– Pitié ! Laisse-moi au moins le soigner. Je lui fais une Iratze et je te promets de te suivre où tu voudras. J'ai amené ça. (Elle brandit alors la Coupe.) C'est bien pour cette chose que Valentin a enlevé ma mère, non ?
– En effet, répondit Jonathan, une lueur malfaisante dans les yeux. Mais tu ne le sauveras pas. Viens, on a assez perdu de temps.
Jonathan la rejoignit si vite qu'elle ne put esquisser le moindre geste. Il l'attrapa par le poignet et l'entraîna vers la porte.
– Non, lâche-moi ! s'écria Clary en se débattant de toutes ses forces. On ne peut pas le laisser comme ça, on ne peut pas le laisser mourir !
– Clary ! gémit Jace, qui les regarda partir, impuissant.
Ses dernières forces l'abandonnèrent et le jeune Nephilim perdit à nouveau connaissance.
Jonathan força Clary à le suivre jusqu'à la grille de l'institut. La jeune fille ne lui facilita cependant pas la tâche.
– Bon, écoute, tu me fatigues à te débattre comme ça ! grogna-t-il. Fais-toi une raison, tu ne peux plus rien pour lui. Maintenant, si tu ne coopères pas, je te jure que je retourne l'achever pour de bon. C'est ce que tu veux ?
– Non… Bien sûr que non, concéda-t-elle, d'une petite voix.
Clary savait qu'il en était tout à fait capable. Elle se raccrocha donc à l'idée que Jace allait survivre. D'une façon ou d'une autre. Il le devait, il ne pouvait pas l'abandonner. Pas maintenant.
– Bien. Alors, allons-y.
Ils se remirent en chemin. Clary n'avait aucune idée de l'endroit où ils se rendaient.
– Où m'emmènes-tu ? demanda-t-elle soudain.
– Tu verras bien. Réjouis-toi, tu vas revoir ta petite maman.
Le reste du trajet se fit dans un silence pesant. Ils passèrent non loin du Pandémonium, puis atteignirent la maison où Jonathan avait rejoint son père quelques jours plus tôt. Le jeune homme ouvrit la porte et laissa passer Clary.
– Après toi, dit-il d'une voix faussement aimable.
– Tu veux dire que Valentin se cache depuis tout ce temps dans cette maison ? fit Clary, incrédule.
Jonathan leva les yeux au ciel.
– Entre, et tu verras, s'impatienta-t-il.
La jeune Chasseuse d'Ombres hésita quelques secondes puis entra. Elle fut surprise de se retrouver dans une entrée très luxueuse, qui dénotait complètement avec la façade du bâtiment.
– Bienvenue à Idris ! lança Jonathan dans son dos, avec un large sourire.
– Idris ? répéta Clary, abasourdie.
– Oui. Un sort très puissant a été lancé sur la maison dans laquelle nous sommes entrés. Une sorte de portail permanent accessible uniquement par les Nephilim. C'est un petit cadeau de Dame Lilith.
Clary ouvrit de grands yeux, ce qui amusa Jonathan.
– Lilith, le démon supérieur ? Elle travaille pour vous ?
– Il s'agit plutôt d'un échange de bons procédés.
Jonathan sortit alors sa stèle et dessina une étrange rune que Clary n'avait jamais vue. Celle-ci se mit à briller d'une inquiétante lumière rouge, puis un portail apparut.
– Viens, suis-moi. Ne lâche surtout pas ma main, d'accord ?
Clary saisit la main de son frère et ils entrèrent dans le portail. Cette fois, ils atterrirent dans une grande pièce sombre et délabrée. Le sol était poussiéreux et il y faisait froid à glacer le sang du plus téméraire des Chasseurs d'Ombres. À cet instant, Clary pensa à Jace. Cependant, une voix la ramena très vite à la réalité.
– Jonathan, te voilà ! J'espère que tu as de bonnes nouvelles, cette fois.
– Très bonnes, Père. Regardez qui je vous amène.
Valentin était à quelques mètres d'eux. La ressemblance avec Jonathan était flagrante, père et fils avaient la même stature, la même façon de se tenir et les mêmes cheveux d'un blond si clair, qu'ils semblaient parfois blancs. Jonathan tira Clary par le bras et la plaça devant lui. Il lui prit la coupe des mains et la montra à son père, qui s'avança vers eux.
– Clarissa vous a également apporté un cadeau.
Valentin prit la coupe dans ses mains et la détailla avec soin, puis il posa un regard curieux sur sa fille.
– Je te rencontre enfin, Clarissa. (Il se tourna alors vers son fils.) Où est Jace ? C'était lui que tu devais ramener. Pourquoi n'est-il pas avec toi ?
Le sourire de Jonathan s'évanouit aussitôt.
– Il l'a laissé agoniser à l'institut ! lâcha Clary, qui avait senti le malaise entre les deux Morgenstern.
Jonathan lui lança un regard mauvais.
– Tais-toi, petite sotte ! Il ne m'a pas laissé le choix. Cet idiot est trop buté, il n'a rien voulu entendre. C'est lui qui m'a agressé le premier, je n'ai fait que me défendre.
Valentin regarda son fils, sans un mot.
– Dommage, mais tu m'as ramené ma fille donc je ne t'en veux pas.
– Merci, Père, fit Jonathan, dépité, en inclinant la tête devant lui.
Valentin tourna les talons, en faisant signe à Clary. Elle le suivit à travers la grande bâtisse abandonnée. Le grand escalier qu'ils empruntèrent craqua sous leurs pieds. Elle s'imagina alors cet endroit sans la couche de saleté qui recouvrait tout.
– On y est, dit alors Valentin, interrompant ses réflexions.
Ils venaient de s'arrêter devant une porte visiblement verrouillée. Valentin utilisa la clé qu'il portait autour du cou et ouvrit la porte, avant de laisser entrer Clary. Elle découvrit sa mère, allongée sur un lit, en train de lire. Jocelyne leva les yeux en entendant la porte s'ouvrir et un grand sourire éclaira son visage en voyant sa fille.
– Oh, Clary ! Tu es là. Je suis si contente de te voir.
Mère et fille se jetèrent dans les bras l'une de l'autre et s'étreignirent un long moment. Clary ne put retenir ses larmes.
– Tu vas bien ? dit-elle en sanglotant.
– Oui, ma puce ne t'inquiète pas. Et toi, que fais-tu ici ? Luke devait te protéger, pas t'envoyer dans la gueule du loup.
Jocelyne lança alors un regard noir à Valentin et remarqua qu'il tenait la Coupe Mortelle.
– Luke n'y est pour rien, maman. Il ne sait même pas où je suis, grimaça Clary, d'un air coupable.
Jocelyne soupira tristement.
– J'ai tellement de choses à te dire, dit-elle ensuite, en caressant les cheveux de sa fille. Tu dois savoir que…
– Ça suffit ! intervint Valentin avec autorité. J'ai pris ma décision. Nous avons du temps à rattraper, jeune fille, tu resteras donc avec moi.
– Vous avez la Coupe, alors pour quoi nous garder ? s'écria Clary.
– Nous ? Je n'ai pas parlé de ta mère, il me semble. Elle ne me sert plus à rien, dit-il d'un ton dédaigneux. Elle va donc pouvoir rentrer pas plus tard que maintenant. Allez, sortez de là !
Ils retournèrent tous les trois dans la grande salle où Jonathan se trouvait toujours. Valentin ouvrit un portail à l'aide de la rune démoniaque.
– Clarissa, dis au revoir à ta mère !
Jocelyne prit Clary dans ses bras.
– Sois courageuse, d'accord, on va trouver un moyen. On va revenir te chercher, murmura-t-elle à l'oreille de sa fille.
Les larmes aux yeux, Clary regarda ensuite sa mère traverser le portail.
Quand Jocelyne atterrit à l'institut, elle savait qu'elle devait agir vite. Elle rejoignit la bibliothèque afin de trouver Hodge. La première chose qui lui sauta aux yeux en entrant fut le désordre, inhabituel. Les chaises étaient renversées, les tables n'étaient plus alignées et des livres jonchaient le sol. D'un rapide coup d'œil, elle vérifia le bureau de Hodge. Personne. Son regard balaya la pièce de gauche à droite. Elle fit alors une macabre découverte.
– Oh ! Pitié, non ! gémit Jocelyne en se ruant vers les deux corps inertes. Hodge… Jace… Répondez-moi !
Le corps de Hodge reposait sur les jambes du jeune Nephilim, qui était lui-même adossé à une colonne. Une inquiétante mare de sang les entourait. Jocelyne prit le pouls de Hodge et poussa un cri déchirant en constatant que son vieil ami était déjà mort. Elle essuya ses larmes d'un revers de main, et fit la même chose avec Jace. Ses doigts tremblaient lorsqu'elle les posa contre le cou du jeune Chasseur d'Ombres. Il était si pâle. Au bout de quelques secondes, Jocelyne ne sentait toujours aucun pouls. Elle pressa ses doigts plus fort contre la carotide du garçon et cette fois, elle sentit une pulsation, puis une autre. Le pouls de Jace était très faible, elle ne perdit pas une seconde de plus. Elle déplaça le corps de Hodge pour dégager ses jambes et le mettre sur le dos, puis elle le fit basculer sur le côté afin de voir sa blessure.
– Allez, Jace… bats-toi ! ordonna-t-elle d'une voix étonnamment calme. (Elle releva le t-shirt du jeune homme et dessina une Iratze au plus près de la plaie béante.) Tu dois vivre, tu m'entends ? Clary a besoin de toi, j'ai besoin de toi. Nous devons la sauver.
Une fois la rune terminée, elle prit un mouchoir dans sa poche et compressa la blessure qui saignait toujours. Soudain, la porte s'ouvrit. Jocelyne fut soulagée de voir Isabelle et l'interpela.
– Jocelyne ? Par l'Ange, Jace… Que s'est-il passé, ici ?
– Viens m'aider, vite ! Tu as ton portable ?
– Oui, tenez.
– Remplace-moi, fit Jocelyne en prenant le téléphone.
Elle tapa le numéro de Luke et attendit fébrilement qu'il décroche.
– Isabelle ? fit une voix rauque.
– Non, Luke, c'est Jocelyne. Où es-tu ? J'ai vraiment besoin de toi, Jace est gravement blessé… Je ne sais pas s'il va s'en sortir.
Voilàààààààà ! Je vous avais prévenu pour la fin... Je sais que j'abuse un peu de finir comme ça :p
Le suspens que voulez-vous ! lol Tiens, et si on faisait un petit sondage :
Si vous pensez que Jace va vivre : tapez 1
Si vous pensez que Jace va mourir : tapez 2
Si vous vous fichez du sort de Jace (bouh c pas gentil) : tapez 3
J'espère que ce chapitre vous a plu. N'hésitez pas à me laisser une review, je répondrais aux personnes enregistrées, et je vous donnerai un extrait du prochain chapitre :)
Je vous dit à dans 2 semaines pour la suite de l'histoire.
Bisous,
Aly
