VORACITY I – New World

Arc 1 : Le Prince Affamé

Chapitre 1

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Harry avait la respiration haletante. Son corps était chaud et il avait du mal à tenir debout. Et il y avait aussi cette…cette douleur dans son ventre qu'il ne comprenait pas du tout.

En fait, rien de ce qu'il se passait n'était compréhensible pour lui. Il avait voulu rester fort avec Momonga mais à présent il perdait totalement pieds. Il ne savait pas ce qu'il lui arrivait. Ou à Momonga. Ou aux PNJ. Ou à Nazarick. Ou même à YGGGDRASIL. Ce dernier point semblait être selon lui le plus grave.

Il commença alors à suer et il sentit sa respiration se faire encore plus courte. En fait, il étouffait même. Il porta sa main à sa gorge et se mit à gémir. Non. Pas ça. Voilà à présent qu'il faisait une crise de panique.

Calme-toi Harry, se dit-il à lui-même. Calme toi et met en pratique tes propres préceptes. Un raisonnement calme et logique est toujours nécessaire.

Il se répéta ces mots comme un mantra et peu à peu, il réussit à reprendre sa respiration. Il transpirait encore mais ce n'était plus dû à la panique mais à ces sentiments étranges.

Mais qu'est-ce qu'il racontait ? Même une crise de panique était quelque chose d'étrange pour lui. Le simple fait de ressentir était quelque chose d'étrange pour lui.

En fait, cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas senti quelque chose autre que le vide. C'était comme ça depuis…la dernière bataille contre Voldemort.

Non, quand même pas. Ce n'était pas à ce moment précis. Il n'était pas ressortis de la bataille en ayant perdu toute capacité à ressentir. C'était venu petit à petit.

Cependant, l'origine de son mal venait de là. De la bataille. Plus précisément du moment où il était encore sur les quais de la Gare de King's Cross…ou du moins l'apparence qu'avait pris le voile entre ce monde et l'Autre Monde pour lui. Dumbledore avait raison, les reliques étaient un leurre pour un sot et il l'avait été.

Il avait choisi de revenir. Sauf que personne ne revient indemne dans le monde des vivants. Soit on peut quelque chose…soit on gagne quelque chose. Dans son cas ça avait été les deux. Il avait gagné et il avait perdu mais ça, il ne l'avait pas su tout de suite. Il lui avait fallu du temps, des années peut-être, pour le découvrir.

Toujours est-il qu'il avait survécu. Non, il était revenu à la vie et c'était comme ça qu'il avait pu tuer Voldemort. C'était fini. Il était un héros et le Monde Sorcier le célébrait comme tel.

Mais après, après…

Après il avait eu la vie qu'il avait rêvé. Il avait épousé Ginny alors que Ron épousait Hermione. Les deux garçons avaient ensuite passé leur 7e année à l'École des Sorciers puis étaient devenus Auror, comme ils le souhaitaient alors que leur meilleure amie entrait au ministère pour mener à bien sa brillante carrière. Tout allait bien dans le meilleur des mondes.

Cependant, la fatalité avait rattrapé Harry. Les sorciers, preuves qu'ils étaient aussi humains que les moldus avaient fait ce que les humains font de mieux, ils avaient oubliés. Ils avaient oubliés les douleurs, ils avaient oubliés leurs peines mais aussi ils avaient oubliés ce qui les avait causés, les erreurs qui avaient été faites, les préjugés qui les avaient amenés à cette horrible guerre.

Et ils avaient aussi oublié leurs héros. Ils avaient oubliés ceux qui s'étaient battus et qui vivaient en espérant un monde meilleur.

Malgré tout son travail et son intelligence, Hermione était resté un rouage invisible de la grande machinerie du Ministère à cause de son statut de sang. Petit à petit, ses idéaux s'étaient envolés avec les grands projets qu'elle avait eu étant jeune.

Ron, lui, avait été rattrapé par sa paresse. Il avait eu ses ASPIC de justesse et au final ils lui avaient été donné parce qu'il faisait partie du célèbre Trio Gryffondor. Mais à l'Académie des Aurors, c'était autre chose. Toujours dernier du classement dans toutes les matières, il avait été un étudiant médiocre et un combattant tout aussi médiocre. Tout autre que lui aurait été renvoyé mais il était ami avec Harry Potter, le Victorieux, l'étoile montante de l'Académie. Au final il était ensuite devenu un Auror médiocre totalement éclipsé par le prestige de son meilleur ami.

Le résultat était qu'Hermione était devenue de plus en plus désabusée et aigrie tandis que Ron devenait ombrageux et jaloux. À aucun moment l'un pour l'autre n'avait décidé de se reprendre en main pour changer de carrière. Hermione aurait pu quitter le Ministère et faire des études de droit magique pour devenir indépendante et faire entendre sa voix alors que Ron aurait pu faire une carrière dans le Quidditch. Mais non, ils s'étaient entêtés et ils avaient été déçus.

Et puis il y avait eu Ginny, la petite Ginny, la belle Ginny qui avait décidé de tout abandonner par amour. Poussée par sa mère (mais avait-elle bien été obligé de la pousser si fort que ça ?), elle avait abandonné ses ambitions de joueuse de Quidditch professionnel pour devenir Madame Potter, la gardienne de son foyer et la mère de ses enfants, le pilier indéfectible de son ascension sociale imminente.

Sauf qu'Harry n'avait pas envie d'une ascension sociale et pour ce qui était des enfants, lui et sa femme avaient beau avoir essayé, cela n'avait jamais marchait. Ils étaient allé voir des spécialistes sorciers et moldus mais tous avaient fait la même réponse : « tout vas bien chez vous, il n'y a aucune raison que ça ne marche pas ».

Et pourtant le foyer Potter restait vide. Et Ginny restait désœuvrée. La jeune femme qui voulait se consacrer à la carrière de son époux et à leurs enfants n'avait rien sur quoi se concentrer. Elle errait donc dans la maison sans rien faire de ses journées. Ah si, elle dépensait l'argent de son mari.

Ce quotidien vide de sens qui était le sien avait eu un effet sur sa personnalité. Elle était devenue une femme amère et méchante qui ne cessait de reprocher à son mari d'avoir gâché sa vie. Elle disait qu'elle aurait pu être une grande joueuse de Quidditch si elle n'avait pas été obligée de devenir femme au foyer, oubliant totalement que c'était son choix à elle.

Et Harry, lui, se tenait au milieu, victime sacrificielle des ambitions déçus de ses amis et de sa femme, tous lui reprochant de ne pas les avoir aidés, de ne pas les avoir soutenus. Hermione aurait voulu pouvoir utiliser son nom, Ron, son prestige quand à Ginny…mais Ginny avait toujours été claire sur ce qu'elle voulait : devenir Mme Potter.

Mais Harry avait des propres problèmes car il avait commencé à changer. C'était au départ des petites choses. Il avait moins souvent faim, moins souvent soif, moins souvent envie de dormir.

Au début, il sautait un ou deux repas sans aucun problème et il lui arrivait de pouvoir faire plusieurs nuits blanches au travail sans problème avant de s'effondrer. Mais au fur et à mesure, ces changements s'aggravaient. La nourriture perdait tout intérêt et il devait se forcer à manger sous la pression de son entourage alors qu'il n'avait pas faim. Il lui arrivait également de passer des jours sans une goutte d'eau et il se tournait et se retournait pendant des heures dans le lit conjugal sans pouvoir dormir.

Seulement, ce n'était pas les seuls changements auquel il devait faire face. Ce qu'il perdait quelque part, il le gagnait d'autre part. Sa force physique s'était mise à augmenter alors que son corps était toujours celui d'un enfant sous-alimenté. Son endurance également avait fait des bons. Il pouvait non seulement passer des jours sans dormir mais il pouvait les faire en courant toute la journée.

Mais ce n'était pas tout. Loin de là. Ses capacités intellectuelles étaient aussi en augmentation. Sa mémoire, sa logique, sa concentration, son intellect, …tout commençait à augmenter au point même qu'il avait plusieurs fois réussit à reprendre Hermione sur des connaissances de culture magique. Car en effet, ses nouvelles capacités ne demandaient qu'à être utilisés et Harry était plus qu'enthousiaste à l'idée de le faire.

Et puis il y avait sa magie. La chose sur laquelle il avait le plus de sentiments mitigés. Celle qui avait fait de sa vie un enfer mais qui lui avait aussi apporté ses plus grandes joies. On l'avait haï à cause d'elle, on l'avait aimé à cause d'elle, il avait rencontré des gens grâce à elle…et il en avait perdu à cause d'elle. Mais cette magie qui était en lui se mettait à grandir. Elle devenait toujours plus forte, toujours plus puissante…et toujours plus difficile à contrôler.

Pourtant il avait réussi. Il en était allé jusqu'à détruire sa propre baguette, pour de bon cette fois mais il avait réussi. Du moins c'était ce qu'il avait fait croire aux autres. En effet quand sa précieuse baguette de houx s'était désintégrée entre ses mains, il s'était rendu compte qu'il n'en avait pas besoin. La magie coulait de ses mains, de son corps, de sa simple volonté sans contraintes ni efforts.

Mais il avait dû le cacher. Les sorciers ne devaient pas savoirs, ils ne devaient pas. Il avait essayé de remplacer sa baguette mais il était devenu trop puissant pour elle. Alors il avait fait semblant. Il avait pris un morceau de bois, l'avait fait ressembler à une baguette et avait fait semblant de s'en servir.

Au départ il avait été inquiet que sa supercherie soit remarquée et qu'il devienne à nouveau l'exception mais ce sentiment avait fini par s'estomper. Non pas parce qu'Harry se sentait rassuré mais parce que tous ses sentiments s'étaient mis à disparaître.

Tout d'abord, son caractère enflammé avait cessé de le tourmenter. Selon lui, ce n'était pas un mal. Cela voulait dire qu'il mûrissait. Mais il ne pouvait pas être plus loin de la vérité. Par la suite, les reproches de Ginny se sont mis à lui faire de moins en moins d'effet et il commençait à moins ressentir de culpabilité vis à vis d'elle ou de Ron ou encore d'Hermione.

Ce n'aurait pas été un mal si cela n'avait été que jusque-là mais plus le temps passait, moins Harry ne ressentait les choses. Plus de joie, plus de tristesse, plus de colère, de dégoût ou de peurs. Rien que le vide, un vide qui s'était ensuite étendu à ses envies, à ses passions et à ses goûts. Plus le temps passait, moins il était intéressé par le Quidditch, par son travail, par sa femme, par ses amis… il ne désirait rien, ni nourriture, ni boisson, ni sexe…il avait l'impression d'être comme un arbre mort. La seule chose qui lui restait c'était la volonté d'apprendre et c'était plus par volonté de se servir de ce qu'il avait qu'autre chose.

Mais encore une fois, il ne voulait pas que les autres sachent. Il ne voulait pas être l'exception ou pire encore, le monstre. Alors comme avec sa baguette, il s'est mis à faire semblant. Semblant de rire, semblant d'être triste, semblant d'apprécier ou de détester quelque chose, juste semblant d'être humain.

Parce-que si quelque chose était une certitude aux yeux d'Harry, c'est qu'il n'était plus humain. Il était toujours chaire et sang mais une chaire dure et résistante, un sang figé et épais… pas de battements de cœur, pas de battements de paupières, pas de réflexe et surtout, surtout, pas de souffle.

C'est pour cela qu'il avait été surpris quand était venu minuit. Il avait dit à Momonga que c'était parce que l'air avait changé quand il l'avait respiré mais c'était faux. C'était parce qu'il avait simplement respiré. Pour la première fois depuis longtemps, ses poumons s'étaient gonflés et il avait pris une grande respiration.

Soudain c'était comme si la dépravation de son corps s'était annulée. Comme si ce qui avait pris des années à lui être arraché lui était aussitôt rendu sans contrepartie.

Mais peut-être pas tout ce qui lui avait été enlevé lui avait été rendu. En effet, pendant des années il avait vu son être s'étioler, se transformer mais la plus grande transformation de toute, le plus grand manque à son existence, il ne s'en était rendu compte que bien plus tard, en se regardant dans le miroir.

Cela faisait dix ans. Dix ans depuis la bataille finale. Harry avait perdu ce qui faisait de lui un humain, il avait aussi perdu l'amour de sa femme et l'amitié de ses partenaires de toujours. Et à présent il s'apercevait enfin qu'on lui avait pris autre chose.

Sa mortalité.

Depuis sa victoire sur Voldemort, il avait grandi, vieillit, mais pas autant que les autres. En fait, c'était comme si son corps était resté bloqué à l'âge de vingt ans. Tout autour de lui, ses amis grandissaient, murissaient, du moins c'était ce que leur corps faisait mais Harry lui, restait inchangé. Il ne grandissait pas, ne vieillissait pas, ne tombait pas malade. Rien. Il « était » et c'était tout.

Si Harry avait encore eut ses sentiments à ce moment-là, il serait devenu fou mais il était déjà au stade de l'arbre mort quand c'était arrivé. La seule chose qui restait était sa curiosité, son besoin de savoir.

Mais pour lui, la réponse était évidente. S'il ne mourrait pas c'était parce qu'il était devenu le Maître de la Mort.

Dumbledore ne croyait pas vraiment que les frères Peverell avaient rencontrés la Mort. Il pensait qu'ils étaient des sorciers insouciants qui avaient joues avec des énergies plus grandes qu'eux pour créer leurs artefacts. Mais si au final c'était vrai ? Et s'ils avaient rencontré la Mort et que celle-ci leur avait donné le moyen de designer son Maître ?

Facile à imaginer mais difficile à prouver. Harry avait donc utilisé les seuls objets en lien avec la Mort qu'il connaissait et plus particulièrement celui qui était entré ses mains, la Cape d'Invisibilité.

En fait, il ne l'avait plus sortit depuis la fin de la guerre. Il n'en avait plus besoin. Elle était cependant l'un des derniers objets le rattachant à ses parents donc il l'avait précieusement conservé. Il l'avait donc ressortit et c'est alors qu'il avait constaté l'impensable : la Cape perdait ses pouvoirs.

Non seulement elle perdait ses pouvoirs mais elle semblait s'user. Elle était restée près de dix siècles dans sa famille en demeurant inchangée et voilà qu'en quelques années, elle partait en lambeaux. Non seulement ça mais sa dégradation semblait s'être accélérée au contact d'Harry. Il pouvait presque la voire se désintégrer sous ses yeux.

C'était un indice de plus mais Harry devait être sûr. Il s'était donc rendu à Poudlard pour chercher la Baguette de Sureau qu'il avait remis dans la tombe de Dumbledore après la bataille et la Bague de Résurrection, toujours perdu dans les bois.

Fracturer la tombe de Dumbledore avait été facile. Il n'avait eu aucuns aprioris à le faire. Retrouver la Bague lui avait semblé en comparaison plus difficile mais pas tellement. C'était comme si elle l'appelait. En fait, elle n'avait pas bougé en dix ans. Elle se trouvait toujours là où Harry l'avait mise. Comme si elle l'attendait.

L'un comme l'autre des deux artefacts était abîmé mais ce n'était rien par rapport à ce qui leur arrivait depuis qu'Harry les avait repris en main. Le pire se produisit ensuite, quand il ramena l'anneau et la baguette chez lui et qu'il les posa près de la cape. En un instant, les dégradations se firent plus rapides et les trois objets tombèrent en poussière.

Pour Harry, le message était clair. Les artefacts avaient accompli leur fonction et leurs énergies étaient passées en lui. Il était bel et bien le Maître de la Mort. Un Immortel.

Mais ce n'était pas une bonne nouvelle, pas pour lui car c'était encore une nouvelle chose sur quoi il devait mentir, faire semblant. Sauf que c'était déjà trop tard. Sans qu'il le sache, les sorciers avaient déjà vu que quelque chose clochait mais encore personne n'avait osé faire la remarque. Tous chuchotaient entre eux derrière son dos, tous faisaient des hypothèses, des accusations, toutes fausses mais toutes effrayantes.

De son côté, Harry lui, avait été inconscient de cela jusqu'à ce jour fatidique.

20 ans. Cela faisait vingt ans que Voldemort avait été vaincu. On était le 2 mai 2018 et le monde sorcier fêtait encore sa victoire. Bien sûr, Harry avait été convié et il avait amené sa femme. Pour les apparences, ils avaient essayés de paraître encore amoureux ou au moins amicaux.

Ils étaient donc apparus au Ministère où se déroulait une grande partie de la fête et là, tout le monde avait vu. Ils avaient vu une femme de presque quarante ans avec un homme qui en paraissait vingt. La différence était flagrante et elle avait sauté aux yeux de tout le monde. Personne n'avait rien dit sur le coup mais ça ne voulait pas dire que personne n'allait le faire.

Le lendemain, le premier article paraissait. La presse avait depuis longtemps cessé d'écrire sur Harry, d'abord par respect, ensuite par ennui et enfin parce qu'elle l'avait complètement oublié. Cependant elle s'était rapidement souvenue quand il s'était agi de faire du sensationnel. Toutes les rumeurs, toutes les hypothèses et toutes les accusations faites au fil du temps étaient remontés à la surface et avait été couchés sur le papier par un journaliste en manque de sensation forte et en recherche de gloire.

À nouveau, Harry Potter était sous les feux de la rampe et à nouveau il était jugé. On parlait de lui comme un monstre, un sorcier noir en devenir, quelqu'un qui avait fait un pacte avec la plus noire des magies pour obtenir la jeunesse éternelle.

Tous les murmures étaient à présents sur la place publique et plus personne ne se cachait. À cause de cela, en moins de quelques mois, Harry perdit son travail et sa femme. En effet, Ginny s'était retournée contre lui et était allée raconter son histoire aux médias. Pas l'histoire réelle bien sûr mais celle qui la ferait le plus passer pour une victime. Là-dessus, Ron et Hermione en avait rajouté, déversant leur jalousie et leur aigreur sur Harry et mettant au grand jour ses plus sombres secrets, tous inventés bien évidemment.

En voyant cela, Harry avait ressenti quelque chose pour la première fois depuis des années. C'était petit et ténue mais c'était bien là. Trahison. Il s'était sentit trahis.

Il serait donc retrouvé seul face à la haine et à la colère du monde sorcier. Il avait essayé de calmer les choses mais il n'y avait rien à faire. Ses autres amis avaient tenté de le défendre. Ils avaient été ostracisés. Même Teddy, son filleul pour qui il ne ressentait plus d'amour mais un profond attachement avait tenté de le défendre. Cela avait été son erreur.

Comme il l'avait dit, les sorciers avaient oubliés ce qui les avait amenés à faire la guerre. Ils avaient laissé le passé derrière eux et tous laissé comme avant. Cela avait laissé le temps à des êtres sombres et sans scrupules de grandir dans l'ombre jusqu'à ce qu'on leur donne l'occasion de frapper.

C'était ce qui était arrivé pour Teddy. Il avait suffi qu'une de ces personnes lance une remarque sur son statut de fils de loup-garou pour que les anciennes peurs et haines reprennent le dessus. Teddy était devenu l'incarnation du grand méchant loup garou à la botte du magicien noir qu'était Harry et ce qui devait arriver arriva. Il avait suffi d'un sort, un seul et Teddy était mort, tué par un lâche anonyme dans une rue bondé alors qu'il accomplissait son devoir d'Auror.

À nouveau, Harry avait ressenti quelque chose. De la détresse. Une tristesse au-delà de la tristesse. Il avait essayé par la suite d'obtenir justice mais le Ministère s'en lavait les mains et refusait d'intervenir tout comme il avait refusé lors des montées de violence que Teddy tentait de juguler.

Après cela, Harry n'avait pas éprouvé de colère, même sa détresse s'était apaisée. La seule chose qu'il restait par-delà le vide, c'était le manque laissé par Teddy. Et même lui se résorbait. Non, tout ce qu'il lui restait c'était la simple logique, la certitude qu'après Teddy il serait le prochain. Il n'avait pas d'autre choix que de partir, de quitter l'Angleterre et de ne jamais revenir.

Mais à présent, Harry n'était plus insensible. Il ressentait à nouveau tout : la peur, le dégoût, la joie mais surtout la tristesse et la colère. Ces deux émotions le rongeaient alors qu'il repensait à sa vie en Angleterre, à la trahison de ses amis, de Ginny, des sorciers et surtout à la mort de son cher Teddy.

Comme elles menaçaient de déborder, Harry s'obligea à ouvrir la bouche et à crier. Il cria de colère et de tristesse alors que des larmes brûlantes coupaient sur ses joues. Il cria tant qu'il put et pleura tout autant. Mais au bout d'un moment, sa voie se tut et ses larmes se tarirent. Pourtant il les ressentait toujours, toute cette haine, toute cette détresse paralysait son corps. Il ne pouvait pas y faire face, pas pour l'instant.

Il ferma donc les yeux et fit quelque chose qu'il aurait cru ne jamais faire, pas maintenant qu'il avait retrouvé ses sentiments : il les fit refluer.

Quand il était un arbre mort, il avait à nouveau essayé d'apprendre l'occlumencie et sans ses sentiments pour le gêner, il y était arrivé. À présent, il appliquait les mêmes principes et ses capacités de Mage d'Esprit lui permettaient de l'aider à gérer ses émotions chaotiques.

Au bout d'un moment, il se sentit mieux. Ses émotions n'étaient toujours en lui mais confinés à la périphérie de son esprit, là où elles ne le généraient pas jusqu'à ce qu'il puisse s'y intéresser plus en détail.

Il ne lui restait plus que cette chaleur qui l'avait terrassé auparavant et qui lui dévorait le ventre. Mais ça, il savait ce que c'était. Il ne savait pas comment il le savait mais il le savait.

C'était un besoin, son premier besoin depuis longtemps et il avait besoin de l'assouvir. Maintenant.

Il n'eut même pas besoin de se concentrer beaucoup pour utiliser sa Télépathie. Elle lui permettait de contacter toute personne avec qui il avait déjà parlé par télépathie en face à face ou par magie même si celle-ci était loin. C'était pratique quand on ne connaissait par le sort Message ou qu'on n'avait pas de parchemin magique sur soi.

« Seigneur Harddyn ? » dit alors une voix dans la tête d'Harry lui confirmant qu'il avait réussi à contacter la personne qu'il voulait.

Décidément, utiliser les pouvoirs de ce nouveau corps était presque trop facile, surtout en comparaison des efforts qu'il avait déployés dans sa vie d'avant.

« Où…Où te trouves-tu ? » haleta-t-il.

Même en pensée il n'arrivait pas à être aussi clair qu'il le voudrait. Heureusement, si c'était lui, ce n'était pas grave.

« Dame Albedo m'a prévenu de ce qu'il se passait et de me rendre au Colisée du 6e Niveau mais je suis toujours au 10e, Nya » dit son interlocuteur. « Voulez-vous que je vous rejoigne, Nya ? »

Lui demander de venir ici ou alors le rejoindre ? Lui demander qu'ils se retrouvent dans sa chambre était tentant mais il voulait également se mettre à l'épreuve. Il devait le faire.

« Je te rejoins, ne bouge pas. »

« Comme il vous plaira mon Seigneur. »

Harry rompit la conversation et tenta de se relever. Il y parvint au bout de quelques minutes et, malgré la douleur qu'il ressentait et l'envie, il se força à reprendre une expression neutre. Il sortir alors de la Chambre de Momonga et se dirigea vers les escaliers menant au niveau inférieur. Il aurait très bien où utiliser l'anneau pour se téléporter mais une nouvelle fois, il voulait se mettre à l'épreuve.

Il se mit donc à avancer d'un pas qu'il espérait sûr, déterminé, voir même royal. Il devait faire bonne impression. Malheureusement, il n'avait plus vraiment l'habitude de marcher encore plus avec ce poids supplémentaire. Il ne parlait pas de son vêtement, bien-sûr, il le sentait à peine. Non, ce qui lui posait problème c'était les appendices supplémentaires inhabituels.

Sa tête était lourde à cause des épaisses cornes qui ornaient son crâne. Il avait également du mal avec ses ailes. Elles avaient tendance à le déséquilibrer et à prendre l'air. Il réussit tout de même à les rapprocher de son corps pour avancer plus aisément.

Il rencontra quelques servantes qu'il connaissait par leur nom comme Incrément et Décrément ou encore Lumière et passa près d'elles alors qu'elles s'inclinaient sur son passage. Il ne vit aucune trace d'étonnement sur leur visage, seulement de la joie de le voir (encore une fois ce simple fait était extraordinaire car elles n'étaient pas censées approuver de sentiments du tout…comme lui). Donc cela voulait sans doute dire que toute était normal…enfin, il l'espérait.

Finalement, Harry arriva en haut de l'escalier monumental menant au dernier niveau. Il s'y engagea prudemment mais une bouffée de chaleur le prit par surprise et il faillit manquer une marche. Il se serait effondré si une paire de bras ne l'avait pas retenu.

« J'ai toujours rêvé du jours où vous me tomberiez dans les bras, Nya » dit une voix d'homme.

C'était une voix riche et sombre qui avait une certaine sensualité mais aussi qui charriait des notes de moqueries. Harry leva les yeux et les perdit dans les prunelles énormes et hétérochrome de l'homme en face de lui.

« Chess » dit Harry avec soulagement.

Celui-ci était un homme grand, un peu moins que lui, de taille moyenne mais assez large d'épaule. La peau tannée, il avait un visage ovale mais avec une mâchoire forte, une bouche fine mais plissé en un sourire taquin duquel émergeait un petit croc en dessous de la lèvre supérieure à gauche. Son œil gauche était vert acide et l'autre bleu électrique et ses pupilles étaient fendus comme celles d'un chat. Il en avait d'ailleurs les oreilles qui émergeaient de ses cheveux noirs hérissés et la queue qui s'agitait dans son dos et s'enroulait autour de ses jambes.

Il était habillé d'un uniforme de Majordome semblable à celui de Sebas Tian mais sans chaussures ni gant ce qui laissaient apparaître ses pieds et ses mains griffus. Il ne portait également pas de chemise sous sa veste fermée ce qui permettait de voir un peu de son torse ferme. Il portait tout de même une cravate noir attachée autour de son cou puissant.

Celui-ci voulut se relever mais ses jambes étaient molles. Il serait tombé si le dénommé Chess n'était pas aux aguets.

« Voudriez-vous que je vous porte Seigneur Harddyn, Nya ? » Demanda-t-il.

« Non » répondit Harry à bout de souffle. « Personne ne doit me voir… dans cet état. »

« Dans ce cas, mieux vaut aller dans un endroit discret, Nya » ronronna l'homme.

« Inutile » dit Harry.

Il saisit Chess par sa cravate et le tira vers lui. Ses lèvres rencontrèrent celles de l'homme chat en un baiser fiévreux. D'abord surpris, le serviteur ne resta pas inactif bien longtemps et rendit le baiser à son maître. Ses mains puissantes se saisirent des bras fins mais musclés d'Harry et il le rapprocha encore de lui.

Harry gémit. Enfin. Enfin il sentait qu'il allait pouvoir satisfaire son désir, son besoin, son appétit pour le SEXE.

C'était pourtant quelque chose qu'il n'avait pas vraiment ressentit avant. Avant d'être un arbre mort s'entend. En vérité il n'avait jamais connu de proximité physique qu'avec Ginny. Sa première expérience avait été le jour de sa nuit de noce et même à ce moment-là ça avait été laborieux.

Auparavant, il n'avait jamais pensé au sexe contrairement à tous ses camarades. Au départ il avait mis cela sur le compte de la guerre, de son état de perpétuelle vigilance, etc. Mais même après, la perspective d'avoir des relations sexuelles ne l'avaient pas vraiment effleuré. Pas avec Ginny en tout cas. C'est pour cela qu'il avait été assez surpris et sommes toute assez maladroit lors de sa première fois…ainsi que toute les fois suivantes.

Bien entendu, ça il ne le savait pas. Il aurait tout fait pour s'améliorer sinon. Cependant, Ginny, elle, ne lui disait rien à part des clichés tout fait comme « c'était très bon » ou « j'adore le faire avec toi ». Le pauvre Harry ne pouvait pas se douter que Molly, en bonne mère sorcière (ce qui signifie socialement attardée) avait donné tout un tas de conseil à sa fille pour toujours faire croire à son époux qu'il était le meilleur.

Ce n'est qu'après être devenu un arbre mort qu'Harry avait compris son erreur. Il ne ressentait plus de désir ni même de plaisir mais il s'était tout de même intéressé au sexe et à sa mécanique. Après son départ du monde sorcier il se sentait comme un enfant qui devait tout réapprendre. Il avait donc lu mais aussi expérimenté. Avec des femmes, avec des hommes, jeunes ou vieux…il avait pris soin de déceler leurs désirs et leurs fantasmes et de les combler. Mais il s'était finalement lassé.

Jusqu'à maintenant.

Quand il avait senti les douleurs, la chaleur, la faiblesse, il avait été terrassé mais quelque chose dans son esprit lui criait ce mot.

SEXE

Pourtant c'était des sentiments, des émotions et des réactions qu'il n'avait jamais ressenti auparavant et voilà qu'elles embrasaient son corps.

Les lèvres de Chess sur les siennes étaient brûlantes. Sa langue avait dépassé les limites de sa bouche et plongeait dans celle d'Harry. Mais celui-ci était loin d'être en reste. Malgré les brumes de son esprit, il arrivait encore à penser et pas seulement à réagir. Sa langue bataillait avec celle de l'homme chat mais il sentait qu'il perdait le combat. Pris par le désir, son serviteur ne faisait plus que seulement l'embrasser, il lui dévorait le visage. Il poussait encore plus fort sa langue agile jusqu'à ce qu'Harry se sente totalement paralysé. Il ne pouvait même plus déglutir et de la salive coulait sur le coin de sa bouche puis le long de sa mâchoire et de son cou.

Finalement, Chess se détacha de la bouche de son maître et recula, permettant à celui-ci de respirer à nouveau. Harry était à bout de souffle, ses joues étaient rouges et brûlantes tandis que ses yeux, dont la teinte était devenue plus sombre, étaient embués. Ses lèvres étaient enflées d'avoir été autant pressés et semblait encore appelé l'homme chat. Mais celui-ci était un Gentleman, littéralement. Il n'allait pas continuer avant de lui avoir posé la question.

« Êtes-vous sûr que vous voulez continuer, Seigneur Harddyn, Nya ? » Demanda-t-il tout bas après s'être rapproché de l'oreille de l'autre homme. « Si vous me laissez continuer je risque de vous dévorer tout cru. »

En disant cela, il avait posé sa main sur la cuisse d'Harry et la faisait à présent remonter jusqu'en dessous de sa jupe. Le jeune homme hoqueta avant de finalement répondre.

« Je…je le veux » dit-il. « Dévore-moi tout…tout entier. »

« N'avez-vous pas peur que nous soyons surpris ? »

« J'ai…j'ai pris mes précautions » souffla Harry.

Malgré son état d'excitation, il avait quand même eut la présence d'esprit d'activer sa capacité Invisibilité d'Esprit qui empêchait les gens de le remarquer même s'ils pouvaient le voir. À son niveau, même Momonga ne verrait pas ce que lui et l'homme chat faisait.

« Comme il vous plaira mon Seigneur, Nya » ronronna Chess.

Il souffla alors dans l'oreille d'Harry et celui-ci gémit. Il prit ensuite son lobe entre ses lèvres et se mit à le suçoter doucement. Au bout d'un moment il le relâcha mais ce fut seulement pour passer un coup de langue sur le cartilage doux de l'hélix. Il revint à arrière et repassa une fois mais cette fois, à l'intérieur de l'oreille, dans la gouttière. Il continua pendant quelques instants avant d'enfoncer le bout de sa langue dans l'orifice du conduit et de le lécher consciencieusement.

Harry, qui n'avait fait que gémir depuis le début de l'opération poussa un cri en sentant l'intrusion inhabituelle mais aussi tellement plaisante. Le plaisir était si intense qu'il arrivait à peine à tenir sur ses jambes. Mais Chess, qui avait toujours sa main sur sa cuisse, le sentit défaillir et intervient. Il plaça sa main sous la jambe et la remonta contre son corps. Il demanda ensuite à son maître de passer ses bras autour de son coup avant de lever son autre jambe. Instinctivement, Harry noua les deux autour de la taille de l'homme chat.

Il gémit fortement. En faisant ça, il venait de presser son sexe dur comme du marbre contre le corps tout aussi rigide de son serviteur. Non, ce n'était pas son corps. À travers le tissu du pantalon, il sentait une longue colonne ferme et chaude. Chess aussi bandait.

Face à ce plaisir soudain, Harry se mit à bouger ses hanches pour se frotter un peu plus contre le sexe dur de son serviteur. Malgré le brouillard de désir dans son esprit, il sentit une certaine fierté quand un gémissement sortit enfin des lèvres de l'homme chat. Il voulut recommencer mais Chess ne lui en laissa pas le temps.

Il le plaqua brusquement contre le mur et se remit à l'embrasser aussi profondément que tout à l'heure. En même temps, il saisit le pectoral doré qui recouvrait mes épaules d'Harry et le lui arracha avant de le jeter au sol. Harry cria. Mais c'était plus un cri de plaisir que de colère.

Chess le détacha alors du mur et le posa sur le sol de marbre froid. Dès que son dos toucha le sol, Harry cria encore une fois mais à nouveau, ce n'était pas de colère ou alors à cause du froid. En fait cette soudaine sensation avait exacerbé son désir.

Chess se redressa et pu alors détailler son maître. Ses cheveux formaient un tapis sombre autour de sa tête. Son visage, lui, était l'expression même de la luxure. Le souffle court, Harry se tenait à la merci de son serviteur, les mains relevés au niveau de sa tête.

Chess se pencha et se remit à embrasser et à lécher son visage. Il commença par l'oreille qu'il n'avait pas encore honoré de ses soins précédemment puis remonta pour lécher le contour de la corne qui émergeait en biais du crâne de son maître depuis sa tempe. Harry poussa un cri surprit et son souffle augmenta. Chess passa ensuite à la seconde corne puis redescendit le long du visage.

Il se rapprocha des lèvres mais s'arrêta juste au-dessus, son souffle plongeant dans la bouche du jeune homme sous lui. Harry gémit et voulut redresser la tête pour aller à la rencontre de ces lèvres tentatrices mais Chess, dévia et fit courir sa langue le long de sa mâchoire puis de son cou avant de continuer à descendre.

Le torse exposé d'Harry était pâle sous la lumière crue du couloir du 10e niveau. Assez étroit, il était pourtant pourvu de muscles fermes qui dessinaient de douces formes sous sa peau. Pourtant, même eux ne pouvaient ôter à son apparence ce quelque chose de féminin qui faisait de lui un être androgyne.

Chess se redressa et cette fois au lieu de sa bouche, se sont ses griffes qu'il fit glisser sur la peau douce d'Harry. Il parcourir ainsi le torse offert sans laisser la moindre trace si ce n'est les frissons qui parcouraient le corps soumis sous lui. Il s'attarda sur les tétons dressé d'Harry et les prit délicatement entre deux griffes avant de les lâcher et de les tourner doucement entre ses doigts.

Puis il reprit son chemin, glissant des pectoraux aux abdominaux ferme de son maître et descendant même plus bas, jusqu'au hanches. Il remonta un peu puis glissa sur les côtés du corps pour effleurer la peau à cet endroit-là. À ce moment-là, sans vraiment le faire exprès, l'une de ses griffes effleura le plumage des ailes d'Harry. Celui-ci poussa alors un cri puissant et se cambra brusquement.

Surpris par la réaction, Chess retira brusquement ses mains avant qu'un sourire orne ses lèvres. Si Harry avait pu penser clairement il aurait été inquiet de ce sourire. C'était celui d'un chat face à une souris…ou dans ce cas précis un oiseau. Mais il était trop prit dans son plaisir pour cela. Cette dernière caresse avait rendu son sexe douloureux surtout que celui-ci était toujours emprisonné dans sa marge ceinture qui faisait comme une ceinture de chasteté.

La chaleur avait augmenté en lui et il haletait. Soudain, une autre caresse sur ses ailes le fit une nouvelle fois se cambrer. Cette fois Chess l'avait fait exprès et avait fait courir l'une de ses griffes le long des os délicats des appendices, sur les petites plumes qui se trouvaient là.

Pendant de longues minutes, le chat se mit à jouer des doigts et des griffes le long des ailes alors qu'Harry se cambrait et gémissait. Dans un premier temps il avait essayé de repousser son serviteur mais quelque chose de soyeux et ferme à la fois avait saisi ses poignets et les maintenaient à présent au-dessus de sa tête. C'était sa queue, celle de Chess. Son long appendice caudale était suffisamment préhensile non seulement pour le saisir mais également pour le retenir.

« Je t'en prie ! » Cria Harry au bout d'un moment. « Arrête de me torturer !»

Chess sourit.

« Comme vous le voudrez mon maître, Nya » dit-il d'une voix satisfaite.

Il approcha ses mains de la ceinture de métal et en défit les attaches. Harry soupira de contentement quand son sexe fut libéré de sa prison inconfortable. Chess admira le long pénis assez épais qui émergeait de la touffe de poils noirs et bouclés du pubis de son maître. C'était un sexe magnifique qui semblait presque disproportionné pour l'allure mi-homme mi-femme de son maître. Mais il ne fallait pas oublier qu'il était un Incube, un démon du sexe. Il était normal que cette partie soit assez développée.

Il se délecta pendant quelques instants de la vision alléchante de ce mat de chaire turgescente dont les veines apparaissaient fortement sur sa peau si pâle, même à cet endroit. La couleur de son épiderme faisait ressortir le rose tirant sur le violacé du gland exposé rendu brillant et nacré à cause du liquide pré séminal qui s'écoulait en grande quantité du méat.

En dessous du sexe bandé d'Harry, Chess pouvait voir les testicules imposants qui pendaient lourdement entre les cuisses fermes du jeune homme. Il les prit en main et les fit rouler doucement en appréciant leur chaleur. Puis il remonta le long du sexe avec l'une de ses griffes avant de le saisir à pleine main.

Harry poussa alors un cri puissant de pure jouissance. Son pénis se mit à tressauter dans la main de l'homme chat et plusieurs longs traits de spermes s'envolèrent du gland plus violacé que jamais, maculant son torse et allant même se perdre le long de son visage.

« Impressionnant mon Seigneur, Nya » dit Chess.

Il libéra les mains de son maître et commença à s'écarter main une main saisit alors sa cravate et l'immobilisa. Il tourna à nouveau le regard vers Harry dont l'expression avait changé. Ses joues étaient toujours rouges et il avait le souffle court mais ses yeux semblaient plus assurés. Il s'était redressé légèrement, une main appuyée sur le sol.

« Ne crois pas en avoir fini avec moi » dit-il d'une voix essoufflée mais ferme.

Ses yeux hypnotiques et scintillants emplis de malice et de désir ainsi que son demi-sourire rendait son expression extrêmement érotique. Cet aspect avait renforcé par les traînés de liquide blanc et visqueux qui maculait ses joues jusqu'à son front. Il leva la main et en essuya un peu avec son doigt qu'il porta ensuite à ses lèvres. Il le fit pénétrer dans sa bouche et se mit à gémir en lui faisant faire des vas et viens.

« Délicieux » dit-il au bout d'un moment en lâchant le doigt couvert de salive. « Maintenant c'est toi que je vais goûter. »

Il se mit alors à quatre pattes devant son serviteur et baissa son visage jusqu'à la bosse que formait son pantalon entre ses jambes. Il passa sa joue contre le tissu bombé puis le lécha et prendre la bosse dans sa bouche.

Chasse gémit et se mordit les lèvres pour ne pas carrément crier. Les lèvres d'Harry s'étirent en un sourire satisfait puis il se redressa. Il commença par défaire les boutons de la veste de l'autre homme et passa ses mains sur son torse tanné aux muscles secs et rigides avant de descendre le long du ventre, suivant la ligne de poils noirs qui partaient du nombril et se perdait dans le pantalon.

Il défit rapidement la ceinture puis défit maladroitement le bouton avant de tirer les pans du vêtement d'un seul coup, forçant la fermeture éclair à glisser toute seule. Le sexe de Chess se dégagea brusquement de sa gangue de tissus et claqua sur son ventre. Avec un sourire gourmand, Harry détailla l'appétissante colonne de chaire légèrement recourbée avant de baisser la tête et de l'engloutir toute entière.

Chess poussa un cri qui ressemblait à un miaulement. Il se laissa aller en arrière, se retenant à peine avec ses mains pour s'empêcher de tomber alors que son maître commençait à faire des vas et viens sur son sexe. Sa bouche était brûlante et moite. Ses lèvres l'enserraient divinement alors que sa langue ne cessait de la caresser.

Pendant de longues minutes, Harry continua son va et vient, faisant varier la vitesse, la pression et les coups de langues pour donner un maximum de plaisir à son partenaire. Il avait déjà fait ça longtemps avant mais jamais encore il n'avait ainsi prit de plaisir en donnant du plaisir à son partenaire. Il sentait entre ses jambes son sexe revenir à la vie et claquer contre son ventre au rythme de ses mouvements.

Il entendait Chess gémir de plus en plus malgré le fait qu'il essayait de se retenir. Il sentait également son sexe trembler entre ses lèvres alors que la jouissance était proche. Décidé à augmenter son paroxysme, Harry enfonça alors le sexe de l'homme chat brusquement au fond de sa gorge jusqu'à ce que son nez s'enfonce dans les poils sombres de son pubis.

Chess poussa un cri et se vida à longs traits dans la gorge d'Harry qui avala le nectar avec bonheur. Il garda le sexe en bouche pendant quelques instants jusqu'à être sûr de l'avoir complètement drainé. Il se redressa alors, s'assit sur le sol et se lécha les lèvres.

Le sperme avait un goût délicieux dans sa bouche. Mais il n'était pas seulement bon, en l'avalant il se sentait également comme revigoré. À présent qu'il se sentait plus sain d'esprit, il pouvait plus aisément réfléchir à ce phénomène. À son avis, sa frénésie sexuelle tout comme sa sensation de bien-être après avoir absorbé la jouissance de Chess venait de sa nature d'Incube.

À l'époque d'YGGDRASIL (qui lui semblait déjà bien loin alors que ça ne faisait qu'une paire d'heures), une telle capacité était impossible à cause des restrictions d'âge du jeu. Mais à présent, non seulement le sexe était permis mais sa nature lui permettait d'en tirer un bénéfice.

Il se tourna alors vers Chess et l'embrassa sur la joue.

« Merci de ton aide » dit-il.

« Je ne vis que pour vous servir » dit Chess encore à bout de souffle.

Il était tellement pris dans les derniers effluves du plaisir qu'il en oublia même de rajouter « Nya » à la fin. Pourtant, quand il vit Harry se relever et reprendre sa ceinture (signe que la récréation était terminée), il se leva rapidement, sortit un mouchoir et se mit à essuyer le torse et le visage de son maître.

Harry sourit et le laissa faire.

Il sentait encore le feu du désir brûler en lui mais ce n'était plus aussi obsédant qu'auparavant au point de lui faire perdre la tête. Il pouvait de nouveau réfléchir en paix et c'était suffisant pour le moment. Il devait absolument aller quelque part vérifier quelque chose et avait l'impression qu'il aurait tout le temps plus tard de continuer à assouvir ses appétits.

Une fois à peu près propre, Harry remit sa ceinture puis son pectoral et remit de l'ordre dans ses cheveux alors que Chess se rhabillait également. Il lui fallut quelques instants seulement pour retrouver son aspect impeccable.

« Alors » dit finalement Harry. « Deux questions. D'abord, comment te sens-tu depuis minuit et ensuite qu'est-ce que tu faisais au 10e niveau alors que tu étais censé être au 9e ? »

« Pour répondre à votre première question, je suis tiraillé entre deux impressions différente. La première est que rien ne s'est passé à Minuit, Nya. J'ai le souvenir d'avoir existé comme je le suis maintenant depuis ma création mais je sais aussi que mes paramètres actuels dépassent la programmation que vous m'avez donnée, Nya. »

Harry sourit. Chess était vraiment à part parmi les PNJ de Nazarick. En effet il était celui qui avait été personnellement programmé par lui du début à la fin. Chacun des membres de la guilde avait pu créer le sien avec les points de niveaux attribués par le jeu après l'acquisition de leur donjon et les cristaux de données amassé au fil du temps.

Ainsi, Albedo avait été créé par Tabula Smaragdina, raison pour laquelle il était le seul à avoir pu lui donner le sceptre dont elle était équipée. De même, Sebas Tian avait été créé par Touch Me et ainsi de suite.

Chess, lui, était la création personnelle d'Harry. Celui-ci s'était inspiré du Chat de Cheshire dans Alice au Pays des Merveilles et lui avait donné un physique qui allait avec son homonyme et des capacités allant avec son rôle.

Si on omettait les joueurs (c'est-à-dire Momonga et lui), Chess était l'un des dix habitants de Nazarick à avoir un niveau 100, ce qui était bien sûr le niveau maximum que pouvait atteindre n'importe quel joueur, PNJ ou monstre (à part les boss) du jeu.

Par nature, il était à la fois Homme Chat, l'une des races de niveau inférieur des Hommes Bêtes, ainsi que Démon des Ombres. Il avait également le maximum des points de Yokai, les Démons Japonais et de Nekomata, les Yokai Chat, une Race de Niveau Supérieur.

Au niveau des Classes, c'était un Voleur, un Assassin et un Ninja avec des pouvoirs d'Illusionniste. Toutes ces races et classes faisaient de lui le parfait espion. En effet en tant que félin, il était silencieux et discret et sa classe de Nekomata lui donnait la capacité nommé Shrödinger qui lui permettait d'avoir 50% de chance de survivre à la mort et, allié à sa compétence démoniaque Déplacement d'Ombre, d'être à plusieurs endroits en même temps.

Il pouvait également se protéger avec des illusions où se rendre aimable aux autres grâce à une classe supplémentaire, celle de Gentleman. Mais sinon, il avait une faible capacité d'attaque et de défense. Il avait beau être au niveau maximum, même des êtres plus faibles que lui pouvaient le battre. Cependant qu'il soit fort n'avait pas été le but d'Harry en le créant, c'était d'être efficace.

Il avait cependant un autre atout (si on pouvait dire) sur les autres. Il savait qu'il était un programme. Au contraire de tous les autres PNJ, il savait parfaitement qu'YGGDRASIL était un jeu et qu'il était un programme. Tout cela il le devait bien-sûr au talent d'Harry.

« Quand à votre deuxième question » reprit Chess. « Dès que j'ai noté l'anomalie dans mon programme, j'ai su que vous voudriez aller là-bas. »

Il montra alors quelque chose du doigt derrière Harry. On aurait dit qu'un jardin avait été placé en plein milieu du couloir. En fait, celui-ci était bordé en cet endroit de deux marges alcôves dont la surface formait comme une petite place. En son centre, il y avait un petit jardin et le marbre continuait de part et d'autre.

Dans l'alcôve de droite, il y avait seulement des bancs de marbres qui permettaient de se détendre et de regarder le jardin et les cascades d'eaux qui tombaient du plafond.

Cependant dans celle de gauche, il y avait une immense porte massive. En bois brut mais vernis, renforcée d'acier, elle était à deux battants qui formaient un arc en plein cintre à son sommet.

Chess attendait son maître juste devant quand il l'avait vu tituber et qu'il se déplace parois les ombres pour lui porter secours. En effet la salle qui se trouvait derrière était bien la destination que voulait atteindre Harry.

Cependant, habituellement, il se trouvait au 9e niveau dont il était en quelque sorte le gardien et où il se mettait à la disposition des joueurs. En effet il occupait aussi le poste d'Intendant du Grand Tombeau de Nazarick et, quand celui-ci était encore en activité, chaque joueur pouvait faire appel à sou menu spécial qui leur permettait de consulter l'intégralité des possessions de la guilde.

Mais ce n'était plus d'actualité.

Harry avança dans le couloir et contourna le petit jardin par la gauche avant de se poster devant la lourde porte. Il allait poser ses mains sur les battants pour les ouvrir mais il hésita.

« J'espère que tu te rends compte que malgré ce qui s'est passé tout à l'heure, tu ne me tiendras pas toujours la dragée haute » dit-il à Chess sans se retourner.

« À aucun moment il ne m'est venu à l'idée que vous n'aviez pas le contrôle, Nya » dit simplement Chess.

Harry eut un rictus.

« Continue comme cela alors. »

Il posa ensuite ses mains sur les portes et les poussa. Elle s'ouvrit sans un bruit et sans effort. En effet, à Nazarick, quel que soit la porte, la taille n'avait aucune importance, elles s'ouvraient toujours facilement à ceux qui étaient autorisés. Et Ashurbanipal était ouverte à tout le monde, surtout à Harry.

Le nom venait de l'antiquité, du Roi de l'empire Assyrien au nord de la Mésopotamie, au VIIe siècle avant Jésus-Christ. Ashurbanipal avait sorti son royaume de l'anonymat en conquérant un vaste empire qui allait d'une partie la Turquie au Nord-ouest, à la haute Egypte au sud-ouest ainsi qu'à la très mythique Babylone à l'est. Mais loin d'être seulement un conquérant, Ashurbanipal avait également créé l'une des plus anciennes bibliothèques au monde.

Les membres d'Ainz Ooal Gown adoraient toutes les références culturelles obscures. C'était pour cette raison qu'ils avaient donné ce nom à leur bibliothèque.

À l'intérieur, la porte était gardée par deux Golems de niveau supérieur ayant la forme de sphinx assyriens. Les êtres au corps de lion, aux ailes d'aigles et à la tête d'homme barbue et coiffé d'une mitre royale étaient encastrés dans les murs de marbre gris de part d'autre de la porte, comme des bas-reliefs. Seuls leurs yeux étaient mobiles et fixaient les nouveaux venus pour détecter des intrus.

La bibliothèque elle-même était constituée de six niveaux avec au centre une nef centrale dont la voûte culminait encore plus haut. Les murs étaient couverts d'étagères et de livres anciens. Certains étaient même au sol, en pile, en attendant d'être rangés.

Ce qu'il fallait savoir, c'était qu'aucun des livres présents n'étaient là seulement pour la décoration. Sinon à quoi bon leur créer un écrin de colonnes de marbres aux chapiteaux sculptés d'anges et de Démons, d'arches gracieuses et d'une infinité de dorures ? Non, chacun des livres présents étaient indépendants et importants. Cependant tous n'étaient pas de véritables livres ou n'avaient pas la fonction à l'être. Après tout, à l'origine, tout le jeu était un espace numérique et c'était la même chose pour la bibliothèque. Tous les livres présents étaient la représentation visible de livres numériques. En quelque sorte.

La collection dans son intégralité était en fait divisés en six catégories.

Tout d'abord, il y avait les livres d'invocations de monstres. À Nazarick, certains étaient créés par les joueurs comme ils avaient créés les PNJ tandis que d'autres étaient invoqués spontanément par les protections de Nazarick. Bien sûr, des joueurs ou des PNJ possédant des capacités d'invocations ou de créations de monstres pouvaient les faire apparaître mais pour tous les autres, il était nécessaire de posséder un livre contenant les données du monstre souhaité. Bien évidemment, une fois le dit livre utilisé, il disparaissait.

Ces livres étant peu cher, la bibliothèque en possédait énormément de copies. Harry, lui, veillait à ce qu'ils en aient toujours au minimum un pour chaque monstre du jeu sinon il s'agissait surtout de doubles. Il n'était pas vraiment nécessaire d'en avoir autant sauf que ces livres-là avaient un autre but, dissimuler ceux de la deuxième et de la troisième catégorie.

En effet la bibliothèque comptait de très nombreux artefacts magiques et cristaux de données dont certains avaient la forme de livres et d'autres étaient dissimulés dans des boitiers en forme de livres. De même, la guilde possédait quantité d'artefacts spéciaux permettant de changer de races ou de classe, d'apprendre de nouveaux sorts ou de nouvelles techniques. Généralement, ceux-là n'étaient pas accessibles par simple évolution normale et étaient des prix de quêtes spéciales voir même d'événements périodiques. Eux aussi pouvaient avoir la forme de livres ou être rangés dans des boîtes en forme de livre.

Beaucoup d'entre eux étaient précieux et donc dissimulés dans la masse des livres de la première catégorie pour les protéger en cas d'intrusion.

La quatrième catégorie, elle, était une base de données de skins cosmétiques. Chaque livre contenait ses propres données d'habillages pour les armes, les objets, les armures mais aussi pour les personnages que ce soit pour leur apparence ou les effets spéciaux qui leur étaient attribués. C'était aussi ce genre de données qui avaient participés pendant longtemps à faire d'YGGDRASIL l'un des jeux permettant le plus de liberté de personnalisation.

La cinquième catégorie, elle, était plutôt récréative. Elle contenait des données de musique du jeu, ainsi que des livres servant de contextes à divers histoires et distribués par les développeurs ou même des romans écrits par des joueurs et des fan d'YGGDRASIL et des guides de jeu sous forme de récit.

Mais toutes ces données et ces artefacts n'expliquaient pas la masse importante et presque surdimensionnée de livres présents dans la bibliothèque. En fait, les cinq premières catégories n'occupaient que le rez-de-chaussée de l'immense pièce pour la simple et bonne raison que c'était la seule partie à être utilisée par tous les joueurs.

Tout le reste, c'était le royaume d'Harry. Quant à savoir ce que c'était, tout simplement le Savoir Universel. En effet Harry avait beau être un arbre mort au niveau des sentiments, ses capacités intellectuelles l'avaient poussé à apprendre toujours plus et surtout à stocker la connaissance. Il avait donc fait d'Ashurbanipal sa base de données personnelle. Arts, médecine, technologie, politique, loi, et bien d'autres encore. Sur tous les pays, dans toutes les langues et à toutes les époques disponibles. Toutes les connaissances mais aussi toutes les œuvres de l'esprit : romans écrits ou graphiques, films et musiques, jeux vidéo ou non, il avait tout entassé pêle-mêle à la grande incompréhension de ses camarades de guilde.

Oui, Harry considérait bien la bibliothèque comme son domaine et à présent qu'il éprouvait à nouveau des sentiments, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une grande fierté.

Un mouvement dans le fond de la pièce lui rappela qu'en fait, il n'était pas vraiment le seul maître des lieux.

La créature ressemblait à un squelette avec des cornes de taureau et des sabots qui martelaient le sol à chacun de ses pas alors qu'il venait vers Harry et Chess. Il portait une robe de moine en soie rouge dont l'un des pans reposait sur son crâne lisse et sur ses cornes. Il était également paré de nombreux bijoux dorés, tous avec des pouvoirs puissants.

« Comme il est heureux de voir en ces lieux cette noble figure qui est la vôtre, Monseigneur » dit le squelette. « Puis-je savoir comment mon aide pourrait vous être utile en cette heure ? »

Harry se retint de ricaner en même temps qu'il repoussait une vague de nostalgie. L'ami qui avait créé le squelette bibliothécaire et qui répondait au nom de Titus Annaeus Secundus, était la seconde personne la plus érudite de la guilde après Harry lui-même. En effet Shijûten Suzaku était, dans la vraie vie, professeur d'université. Plus précisément de lettres. Cela expliquait notamment le nom à consonance et construction romaine ainsi que les références associés (Annaeus était le nom de gentilé du philosophe Sénèque) sans compter le phrasé qui était indéniablement d'inspiration shakespearienne.

Shijûten avait toujours considéré Harry, enfin, Harddyn comme son rival intellectuel et avait toujours tout fait pour le confronter. C'était un geste un peu mesquin et puéril que de créer lui-même le bibliothécaire de la bibliothèque d'Harry mais celui-ci n'en avait rien dit. Le pauvre Shijûten ne pouvait pas se douter que le manque de réaction de son ami venait du fait qu'il ne ressentait pas du tout ce sentiment de rivalité (de même que tout autre).

Cependant aujourd'hui, Harry le regrettait. Il pensait que cette rivalité aurait valu le coup d'être vécue, plus que celles qu'il avait vécu dans son enfance.

Mais laissant de côté sa tristesse et sa nostalgie, il s'adressa au squelette d'un ton assuré.

« Je viens juste consulter les Piliers pour une affaire importante concernant Nazarick. »

« Si tel est votre désir, sachez qu'ils se trouvent en leur place habituelle dans la Salle de la Sagesse. »

« Je te remercie, Sage Annaeus Secundus. »

Le squelette hocha la tête et s'éloigna. Harry, lui, toujours accompagné de Chess, se mit à avancer le long de la nef centrale. De celle-ci partaient de nombreuses traces qui finissaient toutes en cul-de-sac à l'exception de quatre d'entre elles menant à quatre salles dispersés aux quatre coins de la bibliothèque : la Salle de la Logique, la Salle de la Sagesse, la Salle de la Magie et la Salle de la Création.

C'était dans cette dernière que Titus Annaeus Secundus créait les livres et parchemins magiques de la guilde. En effet, quand certaines personnes ne connaissaient pas un sort, elles pouvaient utiliser l'un ou l'autre pour le lancer une fois.

Harry, lui, se rendait dans la Salle de la Sagesse qui se trouvait au fond à gauche. Il entra à l'intérieur et vit effectivement que ceux qu'il avait désignés sous le nom de « Piliers » étaient bien présents.

Leur nom complet était les Cinq Piliers du Savoir.

Comme leur nom l'indiquait, ils étaient cinq, tous identiques à quelques exceptions près. Tous étaient des Jiangshi, des Morts-Vivants originaire du folklore Chinois à mi-chemin entre le Zombie et le Vampire. Ils étaient tous les cinq vêtus comme des mandarins mandchous, ce qui était la tenue traditionnelle associé à cette espèce et de longs cheveux noirs tressés à l'arrière de la tête.

Leurs différences venaient du fait que chacune de leur tenue avaient une couleur différente et que le parchemin magique fixé à leur chapeau rond et couvrant leur visage (et qui dans les légendes devaient servir à les contrôler) portaient mes caractères chinois de leurs noms : Muchi, Shichi, Chongshi, Wuminchi et Xiaochi. Autrement dit, Pouce, Index, Majeur, Annulaire et Auriculaire, les cinq doigts de la main.

« Quel honneur de vous voir Auguste Créateur, que pouvons-nous faire pour vous être agréable ? »

Harry fronça le nez de dégoût et de gêne. Quand il les avait créés, il leur avait donné un accent asiatique prononcé et un phrasé très archétypal, du genre de ceux que l'on entend dans les films. Il se rendait compte à présent à quel point ça pouvait sembler…raciste.

Il n'eut cependant pas le temps de répondre car les cinq Jiangshi tendirent les bras devant eux et se mirent à avancer en sautillant. Dans le folklore c'était de cette façon qu'ils se déplaçaient alors Harry avait complété ses créations avec ce petit détail.

« Est-ce que cela à avoir avec les altérations de notre programmes ? » Demandèrent-ils tous à nouveau d'une seule voix.

« Si la moindre connaissance de cette bibliothèque peut aider alors je serais ravi que vous me la donniez. »

Les Cinq Piliers s'inclinèrent alors profondément. C'était leur fonction de donner aux membres de la guilde les informations qu'ils leurs demandaient à partir des données de la bibliothèque d'Harry. En effet celui-ci les avait programmés plus comme des moteurs de recherches interconnectés que comme de vrais PNJ de combats. Leur fonction était seulement de rechercher et de fournir des informations.

Harry les vit se remettre au travail en sautillant jusqu'à la sortie de la pièce. De là, ils pourraient monter dans les étages afin de mener leurs investigations. Le jeune homme espérait qu'ils trouveraient quelque chose d'intéressant mais il n'avait pas très bon espoir. De toute façon, ce n'était pas pour cette raison qu'il était ici.

Il se dirigea vers le fond de la pièce. Là se trouvait une alcôve en ogive où une perle de la taille d'une tête humaine flottait sur un piédestal de marbre. Cela ne semblait être qu'un élément décoratif et c'était justement le but d'Harry.

Il hésita quelques instants. Il devait savoir si elle était bien là mais en même temps il avait peur de découvrir qu'elle n'y soit pas. Si c'était le cas alors il serait totalement démuni. Il aurait tout perdu, tout son travail. Il ne lui resterait rien.

Finalement il souffla et tendit la main devant la sphère qui se mit à briller. Cela ne semblait rien mais en fait les différents pare-feux de protection posé sur l'objet avaient réagi aux codes encryptés dans son avatar… du moins en théorie puisqu'il ne se trouvait plus vraiment dans un monde numérique.

La luminosité de la sphère s'intensifia et dans un flash, elle et le piédestal furent remplacés par un portail ressemblance à une flaque d'eau iridescente.

Jusque-là, tout allait bien, pensa Harry, tendu.

Il traversa alors la porte d'un pas hésitant et aussitôt se retrouva dans la lumière. Il attendit quelques instants que ses yeux s'adaptent puis regarda autour de lui.

Il sourit alors et soupira avec soulagement.

Elle était là.

À suivre.

.

Et voilà pour mon premier chapitre. Ceux qui le connaissent ont sans doute remarqué que j'avais déjà repris mes anciennes habitudes. Et oui, déjà un cliffhanger super frustrant.

Ce chapitre c'est aussi ma première scène de sexe…enfin ma première de l'histoire, j'ai déjà écrit des scènes de sexes…en fait je trouve que ce que j'ai écrit ici est assez sage par rapport à d'autres trucs…que vous ne lirez jamais. Et vous, vous en pensez quoi ? Trop soft ? Trop hard ? Bien écrit ? Mal écrit ? À vous de donner votre avis. Sachez aussi qu'il devait y en avoir plein d'autres au fil des chapitres.

Vous avez sans doute vu que Chess dit « Nya » à la plupart des fins de ses phrases. Pour ceux qui ne le savent pas, « Nya » est l'onomatopée du miaulement du château Japon. Dans les animes, mes personnages en partie chat disent souvent ça à la fin de leur phrases pour montrer qu'ils sont des chats. J'ai voulu le reprendre mais je ne me sentais pas de mettre « Miaou » alors j'ai mis « Nya ».

Sachez également que j'ai pris des libertés avec l'œuvre originale. Certains détails sont à ma sauce donc s'il y a un truc que vous voyez dans ma fic et que vous ne connaissiez pas de l'anime ou du livre, ne vous affolez pas, c'est probablement normal.

Voilà, en tout cas n'hésitez pas à m'envoyer un commentaire et je vous dis à dans deux semaines.