Me revoilou ! Oups, oui désolée, j'ai une semaine de retard :(
J'ai été pas mal prise avec l'anniv' de ma grande, 8ans ça se fête.
Bref, comme toujours je remercie mes fidèles lectrices (lecteur?) pour vos gentils messages, commentaires, encouragements ainsi que pour les mises en favs ou alerts. Un grand merci pour ma bêta et ma correctrice qui m'aide énormément et qui se reconnaîtront :D
Je vous fais pas patienter plus longtemps et vous souhaite une bonne lecture. Je me doute que vous avez hâte de savoir si Jace va vivre ou pas ahah :p
On se retrouve en bas.
Chapitre 09 : Réunion de Famille
Une fois Jocelyne partie, Clary soupira en regardant le portail se refermer.
– Sèche tes larmes, dit Valentin d'une voix douce, qui surprit Clary. Je n'ai jamais eu l'intention de te faire du mal.
– Vous êtes un meurtrier !
– Je suis avant tout ton père, jeune fille, et j'aimerais que tu me montres un peu plus de respect. (Elle baissa les yeux.) Sache que je ne suis pas le méchant que ta mère veut te faire croire. Discutons, apprenons à nous connaître et tu pourras te faire ta propre opinion. Qu'en penses-tu ?
Intriguée, Clary accepta.
– Bien. Tu es une fille intelligente, Clarissa. Je tiens d'abord à m'excuser pour notre petite mascarade. Je pensais qu'en infiltrant l'institut, Jonathan pourrait obtenir les informations dont nous avions besoin pour trouver la Coupe. Crois-moi, j'aurais préféré éviter d'utiliser la force.
– Vous avez fait beaucoup de mal à Jace, lui reprocha Clary. Comment avez-vous pu faire ça à votre fils ?
– Je souhaitais juste qu'il nous rejoigne. Je ne perds pas espoir de l'avoir à mes côtés pour mon grand projet. Toi aussi, d'ailleurs.
– Je n'irais même pas voir un film avec vous ! Comment pouvez-vous croire que je pourrais me rallier à votre cause ?
Valentin fronça les sourcils.
– Butée, comme sa mère. Que t'a-t-elle dit sur moi ? Sûrement que des horreurs. Je n'ai pourtant jamais cessé de l'aimer. Même encore aujourd'hui. Pendant toutes ces années, je n'ai fait que penser à elle et au moyen de me racheter à ses yeux alors qu'elle m'avait trahi.
– Elle ne vous pardonnera jamais d'avoir fait des expériences sur vos propres enfants !
– Tu ne peux pas comprendre. De toute façon, ça ne sert plus à rien. Ta mère et moi, c'est fini pour de bon. (Clary le regarda avec stupéfaction.) Elle m'a jeté à la figure qu'elle regrettait de m'avoir épousé. À cause d'elle, nous ne pourrons plus être une famille comme avant.
– Nous n'avons jamais été une famille et je ne vous verrai jamais comme un père, rétorqua Clary. Je comprends mieux le comportement de Jace à présent. Vous l'avez arraché à sa mère puis vous l'avez abandonné. Quel père digne de ce nom ferait cela ?
Elle avait dit ces mots avec tant de force qu'elle se surprit elle-même. Valentin parut étonné et lança un regard à Jonathan.
– Elle ne sait pas ?
– Non, Père.
– Oh ! Je vois.
– De quoi parlez-vous ?
– Jonathan est ton frère, Clarissa. Jace n'est que ton demi-frère.
– Mais alors… vous voulez dire que l'enfant mi-démon…
– Et oui, petite sœur, c'est moi.
– Ne m'appelle pas comme ça ! riposta Clary, en se retenant de lui mettre une gifle. Nous sommes peut-être liés par le sang, mais tu n'es rien pour moi. Je ne te pardonnerai jamais ce que tu as fait à Jace. Tu n'es qu'un assassin ! Je suis sûre que tu es responsable de la disparition de l'inquisitrice. Allez, avoue-le !
Elle serra les poings si fort que ses jointures blanchirent. Le petit air suffisant de Jonathan la faisait enrager. Il allait ouvrir la bouche pour répondre quand une voix féminine se fit entendre dans le dos de Clary. La jeune Nephilim se retourna.
– Tu as tout faux, jeune fille. Jonathan n'y est pour rien. Il n'était même pas au rendez-vous avec l'inquisitrice Herondale, déclara la nouvelle venue.
Clary l'observa. Elle ne l'avait jamais vue, mais quelque chose dans son attitude la fit frémir. La jeune femme n'était pas humaine, elle en était persuadée.
– Qui êtes-vous ? dit Clary, d'une voix mal assurée.
La démone s'approcha d'elle et prit une mèche de cheveux entre ses doigts. Clary retint sa respiration.
– Je suis Lilith, fille de Valentin. C'est moi qui ai fait disparaître l'inquisitrice afin d'affaiblir l'Enclave. Nous avons un plan, il n'est pas trop tard pour toi. Tu peux encore choisir le bon camp.
– Le bon camp ? répéta Clary, avec mépris.
– Oui, celui des vainqueurs. Notre camp. Alors qu'en dis-tu ?
– Jamais ! lança Clary, d'une voix déterminée.
Lilith et Valentin échangèrent un regard silencieux, puis Valentin reprit la parole.
– Emmène ta sœur dans la chambre du haut et attache-la bien. Nous n'avons plus besoin d'elle pour le moment. Elle fera une très bonne diversion.
Valentin n'accorda aucun regard à Clary et lui tourna le dos pour discuter avec Lilith.
– Viens, et ne fais pas d'histoires, dit Jonathan en attrapant le bras de sa sœur. J'espère pour toi que tes amis te trouveront vite, car sinon tu risques de trouver le temps long, ici.
La jeune fille ignora son sarcasme et se laissa entraîner à l'étage où son frère l'attacha à une chaise à l'aide d'une rune. Il la fouilla et trouva sa stèle.
– Tu n'auras pas besoin de ça.
– Jon, attends ! le retint-elle, alors qu'il allait sortir.
Le jeune homme se retourna.
– Quoi, encore ?
– J'ai compris pourquoi tu détestes Jace à ce point. Malgré tous tes efforts pour qu'il soit fier de toi, Valentin a toujours eu une préférence pour lui, n'est-ce pas ? lâcha Clary, les yeux brillants.
La main du garçon se crispa sur la poignée, au point qu'il faillit la réduire en miettes. Clary avait visé juste. Il ne répondit rien et claqua la porte. Elle entendit les marches craquer, puis ce fut le silence.
l~~~l
Le téléphone de Luke se mit à sonner. Il fut surpris de voir le nom d'Isabelle s'afficher sur l'écran tactile de son iPhone.
– Isabelle ? fit-il en décrochant.
– Non, Luke, c'est Jocelyne. Où es-tu ? J'ai vraiment besoin de toi, Jace est gravement blessé… Je ne sais pas s'il va s'en sortir.
– Wow, doucement… Parle moins vite, s'il te plait. Tu vas bien ? Comment Jace t'a-t-il retrouvé ?
– Je n'ai pas le temps de t'expliquer, Luke. Je suis dans la bibliothèque de l'institut, avec Isabelle. Il va mourir s'il ne reçoit pas de soins. Viens vite, je t'en prie !
– Je suis avec Magnus, ne t'inquiète pas… On arrive ! (Luke raccrocha et lança un regard affolé au sorcier et au Chasseur d'Ombres.) On doit aller à l'institut au plus vite. Jace est blessé et d'après Jocelyne, c'est très grave.
Le regard d'Alec se voila.
– Comment a-t-elle pu s'échapper des griffes de Valentin ? demanda Magnus.
– Je ne sais pas… Peut-être a-t-il accepté de la laisser partir ou… (Il s'interrompit, envisageant soudain une autre possibilité.) Clary… Où est Clary ?
Les trois hommes parcoururent la pièce du regard. La jeune fille n'était plus là.
– La Coupe Mortelle a également disparu, remarqua le sorcier, avec un rictus désapprobateur.
Il alla vérifier toutes les pièces du loft et revint dans le salon, la mine grave.
– Elle est partie. La salle de bain est fermée de l'intérieur. Je ne sais pas comment elle a fait pour se volatiliser, mais elle n'est plus ici !
– Comment vais-je l'expliquer à sa mère ? soupira Luke.
– Nous devons partir, rappela Alec.
Le sorcier ouvrit un portail qui les déposa dans le hall de l'imposant bâtiment, puis ils se hâtèrent de rejoindre la bibliothèque. Isabelle les attendait devant la grande porte. Elle les conduisit auprès de Jace. Le jeune homme était très pâle, mais le saignement avait cessé.
– Il a perdu beaucoup de sang, indiqua Jocelyne au sorcier, qui s'agenouilla près du blessé. Je ne comprends pas… On dirait que la rune ne fonctionne pas, regarde, il ne guérit pas !
Magnus souleva la compresse ensanglantée et inspecta la plaie avec soin.
– L'Iratze fonctionne, mais trop lentement. On doit agir vite. Amenons-le à l'infirmerie.
Alec prit son parabataï dans ses bras puis l'allongea sur un des nombreux lits que comportait la salle de soin de l'institut. Dans le couloir, Luke en profita pour parler à Jocelyne.
– J'ai eu si peur pour toi, dit-il en la prenant dans ses bras.
– Je vais bien. Ne t'inquiète pas, il ne m'a rien fait.
– Écoute… je dois t'avouer quelque chose, fit-il, embarrassé.
– Je suppose que tu veux me parler de ma fille. Je sais qu'elle t'a faussé compagnie, Luke. Je l'ai vue et elle va bien. Elle est à Idris avec Valentin. Dès que Jace est sauvé, nous irons la chercher.
– Je suis vraiment désolé…
Jocelyne lui sourit et lui prit la main. Au même moment, Magnus sortit les prévenir qu'il avait terminé.
– J'ai fait ce que j'ai pu. Tout dépend de lui maintenant, dit le sorcier d'une voix grave. Une transfusion l'aiderait beaucoup. Quelqu'un est du groupe O ?
– Moi, dit Jocelyne.
– Bien, suis-moi.
Magnus installa Jocelyne à côté de Jace et prépara la transfusion. Soudain, le jeune Nephilim remua les paupières et essaya de parler.
Alec lui prit la main.
– On est là, Jace, tu es en sécurité. Dis-nous qui t'a fait ça.
Le jeune homme grimaça de douleur.
– Clary… Où est… Clary ?
– Elle est avec Valentin, répondit Jocelyne. Ne t'inquiète pas, elle va bien. As-tu vu qui t'a attaqué ?
– J… Jon, murmura-t-il avant de retomber dans l'inconscience.
Alec se leva brusquement de sa chaise avant de l'empoigner par le dossier puis il la jeta de toutes ses forces à l'autre bout de la pièce. Elle s'écrasa violemment au sol et se disloqua.
– Depuis le début, Jace avait raison, éclata-t-il. Si nous l'avions écouté… si nous n'avions pas fait aveuglément confiance à ce type, il ne serait pas dans ce lit, à lutter pour rester en vie !
Magnus rejoignit son petit-ami et posa une main réconfortante sur son épaule.
– Je sais que tu culpabilises de ne pas avoir senti qu'il allait mal, mais ça n'aurait rien changé, Alec.
– J'aurais dû le sentir, gémit Alec, le cœur serré. C'est mon meilleur ami… mon parabataï… je ne peux pas le perdre.
– Tu aurais senti s'il était mort or ce n'est pas le cas. Il est jeune et je le connais suffisamment maintenant pour dire qu'il voudra se venger, tu ne penses pas ? Ce dont il a besoin à présent, c'est de sentir que tu es là pour lui. Ta culpabilité ne va pas l'aider, crois-moi.
– Tu as raison. Je n'aurais pas dû m'énerver.
– On devrait sortir, Jace a besoin de calme, ajouta Isabelle.
– C'est une bonne idée, approuva Magnus en faisant signe à tout le monde de quitter la pièce. (Il se tourna vers Jocelyne avant de sortir.) Je reviens dans un quart d'heure, ça devrait largement suffire.
Ils arpentèrent une nouvelle fois les couloirs qui menaient à la bibliothèque.
– Avec tout ça, j'ai complètement oublié de vous dire une chose importante, lâcha Isabelle.
Alec regarda sa sœur et comprit qu'il ne s'agissait pas d'une bonne nouvelle.
– Jace n'est pas le seul à avoir été attaqué par Jonathan, continua-t-elle, d'une petite voix. Quand Jocelyne est arrivée… il était déjà mort. Je crois qu'il a sacrifié sa vie pour sauver Jace.
– Hodge, souffla alors Luke.
Isabelle leur montra le corps qui gisait à quelques mètres de la mare de sang. Pendant que Jocelyne s'occupait de Jace, la jeune fille l'avait recouvert par un tissu blanc, qui servait à protéger les meubles anciens de la poussière.
– On doit prévenir nos parents, murmura Alec.
– Je peux vous amener à Idris, si vous voulez, proposa Magnus. Jace ne devrait pas ouvrir les yeux avant plusieurs heures, cela vous laissera le temps de vous occuper des funérailles et d'expliquer la situation à Maryse. L'Enclave doit être tenue informée pour Valentin, et au plus vite.
– Magnus a raison, admit Isabelle, en s'adressant à son frère. Je resterai près de Jace, pendant ton absence. Tu es l'ainé, tu devrais y aller.
Alec et Luke acceptèrent sa proposition et ne perdirent pas de temps. Après avoir retiré la transfusion entre Jocelyne et Jace, le sorcier ouvrit un nouveau portail, pendant que les deux autres transportaient le corps du défunt.
Isabelle suivit Magnus à l'infirmerie et s'assit un moment près de son ami. Elle lui tint la main, sous le regard inquiet de la mère de Clary.
Quelques heures passèrent, l'état de Jace n'avait pas évolué. Les deux femmes étaient toujours à ses côtés quand le téléphone d'Isabelle se mit à vibrer. Elle regarda l'écran et vit que c'était un texto.
– C'est Simon, dit-elle, après avoir lu le message. Il s'inquiète que Clary ne réponde pas à ses appels. Il vous a même appelé sans succès. Il me demande si j'ai des nouvelles. Que dois-je lui répondre ?
Jocelyne soupira.
– Valentin a cassé mon portable quand il m'a attrapée. Tu devrais peut-être aller le voir et lui parler. Trouve une histoire à lui raconter. Ce n'est vraiment pas le moment pour qu'il commence à se poser des questions et à fouiner.
– Mais j'ai promis à Alec de rester auprès de Jace !
– Il ne lui arrivera rien, je te le promets. Je ne bouge pas d'ici tant que tu n'es pas revenue, d'accord ?
La jeune fille acquiesça et sortit de la pièce. Elle envoya un SMS à Simon pour lui donner rendez-vous à Central Park. Quand elle arriva sur place, le garçon était déjà là. Ils se saluèrent et marchèrent un peu pour trouver un endroit tranquille.
– Je suis content que tu m'aies donné rendez-vous, se lança Simon. Dommage que Clary ne soit pas avec toi.
L'esprit vif d'Isabelle rebondit aussitôt sur les paroles du garçon.
– Es-tu amoureux de Clary ? lui demanda-t-elle, simulant un air boudeur.
Simon fut pris au dépourvu par la question de la jeune Lightwood. Il la dévisagea, comme s'il ne comprenait pas ce qu'elle venait de dire. Le rouge lui monta aux joues et il se sentit bête. Il était avec la fille de ses rêves, le genre de fille qu'il pensait inaccessible pour les garçons comme lui et il venait de tout gâcher en lui parlant d'une autre.
– Non… Pourquoi me demandes-tu ça ? bredouilla-t-il, d'une voix fébrile.
– Oh ! Comme ça… Si tu sors avec moi uniquement pour rendre Clary jalouse, je préfère le savoir. En plus, permets-moi de te dire que cela ne servirait à rien, car elle aime quelqu'un d'autre.
Isabelle parla si vite que Simon eut du mal à la suivre.
– Tu… tu veux dire que… tu accepterais de sortir avec moi ?
– Bien sûr que oui ! Pourquoi cela te surprend-il à ce point ?
Simon était de plus en plus mal à l'aise. Isabelle le fixait si intensément qu'il en perdit ses moyens. D'un geste nerveux, il se passa la main dans les cheveux.
– En fait, je ne pensais pas te plaire, dit-il timidement.
Elle lui sourit et se pencha pour déposer un baiser rapide sur ses lèvres.
– Je t'aime beaucoup Simon Lewis. Tu me fais rire, j'oublie tous mes problèmes quand je suis avec toi.
Simon lui rendit alors son sourire et lui prit la main avant de redevenir sérieux.
– En parlant de problèmes… As-tu parlé à Clary aujourd'hui ? Ce n'est pas son genre de ne pas répondre à mes messages. Je suis vraiment inquiet. (Il fronça les sourcils, visiblement soucieux.) Le gars avec qui elle sort, tu le connais ?
– Jace ? Il est comme mon frère, si tu veux tout savoir.
Quand Isabelle prononça ce nom, Simon eut l'impression de l'avoir déjà entendu.
– Je devrais peut-être aller chez elle ou aller voir Luke. Il pourra sûrement me renseigner.
– Heu… Ce n'est pas la peine, s'empressa de dire Isabelle. En fait, Clary est un peu en froid avec sa mère en ce moment.
– Ah bon ?
– Elle sort avec Jace depuis très peu de temps, mais elle en a malgré tout parlé à sa mère. Hier, Jocelyne lui a avoué que Jace était en fait son… cousin. Du côté de son père, je crois. Enfin bref… tu comprends pourquoi elle a envie d'être un peu seule. Elle va sûrement t'appeler pour tout te raconter. Tu ne lui diras pas que je t'en ai parlé, hein ?
Simon était sidéré, mais il sembla accepter l'histoire farfelue de la jeune fille.
– Tu as raison, je m'inquiète certainement pour rien, dit-il en se levant. Et si nous allions manger ? Je t'invite !
Isabelle lui sourit et accepta. Il lui tendit la main pour l'aider à se relever puis ils se dirigèrent vers les rues commerçantes. Ils s'arrêtèrent chez Taki's et passèrent un bon moment à discuter et à rire. Avec Simon, Isabelle avait l'impression d'être une fille normale. Ces quelques heures lui firent presque oublier la perte de son mentor. Cependant, le temps filait vite et il faisait déjà nuit quand ils sortirent du restaurant.
– Je vais devoir rentrer, dit-elle alors, une pointe de mélancolie dans la voix.
– Je peux te raccompagner, si tu veux.
– C'est gentil, mais ça ira.
Ils marchèrent ensemble jusqu'à la bouche de métro puis se dirent au revoir. Simon prit son courage à deux mains et embrassa la jeune fille.
– Tu vois, ce n'était pas si compliqué, se moqua-t-elle gentiment.
Ils se séparèrent et Simon lui fit un dernier signe de la main avant de descendre l'escalier menant aux voies souterraines. Soudain, Isabelle remarqua un détail qui réveilla son instinct de Chasseuse d'Ombres. Deux hommes louches attendaient en bas des marches, les yeux dissimulés par une large capuche. Elle se précipita pour interpeler Simon avant qu'il n'arrive à la fin de l'escalier.
– Simon, attends ! J'ai… oublié de te dire quelque chose d'important.
Elle surveilla la réaction des deux hommes puis jeta un œil autour d'elle. Simon la rejoignit et remarqua son air inquiet.
– Isabelle, tu vas bien ?
– Oui. En fait, je me disais que… tu veux bien me raccompagner ?
Simon accepta, ravi. La jeune Nephilim se concentra alors sur les deux hommes qui n'avaient pas bougé et ses doutes se confirmèrent. Elle vit au travers du charme leurs véritables apparences. Des démons. Un rictus agacé déforma ses lèvres parfaitement dessinées. Elle attrapa la main de Simon et prit la direction de l'institut.
– Hey, doucement ! Comment fais-tu pour marcher aussi vite avec tes talons ? fit Simon, qui avait du mal à la suivre.
La jeune fille ne répondit pas, mais lança un regard en arrière : les deux silhouettes les suivaient. Ils tournèrent alors à la prochaine intersection.
– COURS ! lui ordonna-t-elle.
Le garçon obéit sans poser de question. Au bout d'une centaine de mètres, Isabelle ralentit. Le pauvre Simon était à bout de souffle.
– Je crois qu'on les a semés, murmura-t-elle, en lançant un nouveau regard en arrière.
– Qui ? fit-il en s'arrêtant, les mains posées sur les genoux et le dos courbé. (Il se redressa, peinant à retrouver une respiration normale.) Est-ce que tu parles des deux types de la bouche de métro ? Tu les connais ? Ne me dis pas que c'est un de tes ex-copains !
Isabelle n'eut pas le temps de lui répondre. Deux autres démons venaient d'apparaître à quelques mètres devant eux.
– Oh non, marmonna Isabelle, en laissant glisser son fouet en électrum sur le sol.
Les deux amis étaient désormais encerclés par quatre démons. Isabelle ne savait pas quoi faire. Elle ne pouvait pas se battre contre eux sous les yeux de Simon. Il ne pouvait pas savoir.
Les démons se rapprochaient de plus en plus. La jeune Nephilim n'avait plus le choix. Elle s'empara du poignet de Simon et avança droit devant elle.
– Reste près de moi, d'accord ?
– Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Simon, perdu. Qui sont ces types ?
– Ils ne sont pas… humains, Simon.
– Bien sûr… Et c'est le moment où tu me dis que ce sont des vampires, ou quelque chose dans le genre… On n'est pas dans un film, Izzy !
La jeune fille le lâcha alors qu'elle faisait face au premier démon. Elle leva le bras et fit claquer son fouet, décapitant la créature d'un seul coup. Surpris, le deuxième recula d'un pas. Isabelle en profita pour se faufiler dans la brèche.
– T'es complètement folle ! hurla alors Simon.
– Suis-moi ! Vite ! gronda-t-elle, en prenant sa main. Ce sont des démons, d'accord ? Pas des humains, des démons !
l~~~l
Quelques minutes après le départ d'Isabelle, Jocelyne se leva pour aller chercher des livres. Elle contempla longuement Jace avant de sortir. Elle le trouva si beau, si paisible, allongé sur ce lit. S'il n'avait pas été si pâle, on aurait pu croire qu'il dormait. Sa respiration était devenue régulière et les traits de son visage angélique s'étaient détendus. Une larme roula sur la joue de Jocelyne. Une larme de culpabilité. C'était sa faute si Jace était sur ce lit, entre la vie et la mort. Elle était celle qui avait mis au monde le monstre qui l'avait poignardé dans le dos. Elle soupira tristement et quitta la pièce.
Elle revint quelques minutes plus tard, les bras chargés de livres de différentes tailles. Au bout de deux heures de lecture, elle fit une pause pour vérifier l'état du blessé. Il lui sembla que Jace avait repris des couleurs. La transfusion devait faire son effet. Un sourire rassuré éclaira son visage quand elle retira le pansement. L'entaille commençait à se refermer alors que l'Iratze s'effaçait peu à peu. Elle dessina une nouvelle rune sur l'épaule du Chasseur d'Ombres pour l'aider à guérir plus vite puis elle se rassit.
Au bout d'un moment, le jeune homme bougea enfin. Jocelyne s'approcha et lui prit la main.
– Jace, murmura-t-elle, d'une voix presque maternelle.
Il émit un faible gémissement et bougea la tête avant d'ouvrir les yeux. Elle lui sourit, soulagée.
– N'essaye pas de parler, d'accord ? Tu as été gravement blessé, tu dois te reposer.
Le jeune homme grimaça.
– J… Jon… C'est lui…
– Chut ! Je sais. Garde tes forces.
Jace sentait la nouvelle rune agir. Il était encore faible, mais la douleur était en train de s'atténuer. Respirer ne lui faisait plus mal désormais.
– Clary… est-ce qu'elle va bien ? réussit-il à dire, ignorant les conseils de Jocelyne.
– Tu sembles aller beaucoup mieux, dis-moi !
– J'en ai vu d'autres.
Jocelyne voyait bien qu'il souffrait, mais Jace était un Chasseur d'Ombres, il vivait avec la douleur depuis son plus jeune âge.
– Si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à me le dire, dit-elle avec un sourire.
– Je veux savoir où est Clary, insista Jace. Ne cherchez pas à m'épargner, je veux la vérité !
– Elle est avec Valentin, mais rassure-toi, elle va bien.
Jace grimaça et tourna la tête pour fixer le plafond. Il détestait se sentir faible, impuissant. Un éclair de colère traversa ses yeux et ses prunelles dorées s'assombrirent.
– Jonathan… Il va payer, marmonna-t-il, la mâchoire serrée. Je vais lui faire regretter de ne pas m'avoir tué quand il en avait l'occasion !
– Tu ne dois pas penser à ça, pour le moment. Dois-je te rappeler que tu es toujours convalescent ? Il y a encore quelques heures, nous ne savions même pas si tu allais t'en sortir.
Jace redressa alors le buste pour tenter de s'asseoir, mais Jocelyne l'en empêcha d'un geste autoritaire.
– N'y pense même pas ! J'ai promis à Alec et Isabelle de te surveiller, je n'ai pas l'intention de te laisser sortir d'ici. (La voix ferme de Jocelyne dissuada Jace, qui soupira bruyamment pour exprimer son mécontentement.) De toute façon, j'ai des choses importantes à te dire. Tu dois savoir la vérité.
La curiosité remplaça alors la colère dans les yeux du jeune Nephilim.
– La vérité sur quoi ? J'ai eu ma dose en termes de révélations ces derniers temps, dit-il acerbe.
– Je comprends ton amertume, Jace, mais tout ce que t'a raconté Jonathan est faux. Tous ses mensonges faisaient partie du plan de Valentin pour t'isoler des tiens et faire en sorte que tu rejoignes sa cause. Tu dois savoir que je ne suis pas ta mère, tu es le fils de Céline Herondale.
– Je suis déjà au courant, Jonathan me l'a avoué avant de m'attaquer. Toutefois, ça ne change rien, je ne peux toujours pas être avec Clary, Valentin reste mon père.
– Tu as tort, mon garçon, il vous a menti à tous les deux sur ce point. Valentin m'a tout avoué quand il me détenait. Il pensait sûrement que je reviendrais vers lui s'il se montrait totalement honnête. (Une lueur d'espoir s'alluma dans le regard du jeune Chasseur d'Ombres.) Il ne m'a jamais trompé avec Céline, ou qui que ce soit d'autre, d'ailleurs. Il a inventé cette histoire, car il savait que Jonathan ne t'accepterait pas si vous n'aviez aucun lien de sang. Valentin voulait vous avoir tous les deux à ses côtés. Ses deux créations. Il t'a élevé et te considère comme son fils, mais ton père biologique est bien Stephen. Tu es un Herondale, Jace, pas un Morgenstern.
Il la dévisagea pendant de longues secondes. Après avoir vécu un véritable enfer pendant des semaines, il entrevoyait enfin l'espoir d'être heureux. À cet instant, ses pensées étaient entièrement tournées vers Clary. Ils pouvaient finalement être ensemble et cette perspective lui donna suffisamment de force pour endurer la douleur de sa blessure. Il fouilla dans sa poche et trouva sa stèle.
– Qu'est ce que tu fais ? demanda Jocelyne en se levant de sa chaise.
Le jeune homme ne répondit pas et s'empressa de tracer les runes Stamina et Fortis sur son bras. Il sentit le pouvoir des symboles angélique se diffuser dans son corps. Il roula sur le côté et se laissa tomber sur le sol. Malheureusement, il était encore trop faible pour tenir debout.
– Non, ne te lève pas ! Tu n'es pas encore rétabli, le sermonna Jocelyne, en l'aidant à se relever.
Elle le força à s'asseoir, et ancra son regard au sien.
– Je dois trouver Clary, se justifia-t-il, elle doit savoir que je vais bien.
– Sais-tu au moins où elle se trouve ? (Jace soupira.) Non, mais… moi, oui. Enfin, je pense le savoir. Écoute, je veux moi aussi retrouver ma fille, mais je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. On attend le retour de Magnus et l'on avise à ce moment-là !
Jace allait répondre quand une voix se fit entendre.
– Jocelyne ! Jocelyne !
Isabelle débarqua, essoufflée, à l'infirmerie.
– Tu vas bien ? s'inquiéta-t-elle.
– On a un problème, dit la jeune fille, en avançant dans la pièce. On a un gros problème.
Jocelyne la rejoignit et se retrouva face à face avec Simon.
– Oh non ! Isabelle… qu'as-tu fait ?
– Mme Fray ? Que faites-vous là ? dit-il, stupéfait.
– Désolé, grimaça Isabelle. Je n'ai pas eu le choix. Nous avons été attaqués par des démons envoyés par Lilith. J'en ai eu un, mais… je ne voulais pas risquer la vie de Simon.
Jocelyne vit que la jeune fille était sincère. Elle soupira et se tourna vers le meilleur ami de sa fille.
– Simon, il faut qu'on discute.
Et voilà, encore un chapitre de fini.
Pour une fois, la fin n'est pas trop sadique, je trouve. Ne vous y habituez pas trop, hein :p
Pour les fans de Simon, je sais qu'il n'étais pas trop présent jusque là, mais je vous rassure, il aura bien une petite place dans l'histoire.
Dites-moi en review vos commentaires, j'aime bien vous lire moi aussi :) Si vous avez des suppositions pour la suite, je suis aussi curieuse de savoir !
J'espère ne pas avoir de retard pour le prochain chapitre, donc je vous dis à dans 15 jours
Gros bisous mes Shadowhunters
-Aly-
