Coucou ! Me revoilou :D
Oui, oui je sais j'ai beaucoup de retard pour ce chapitre 10. Je vais pas vous faire un roman sur les raisons de ce délai, parce que je sais que vous voulez lire le chapitre !
Un grand merci à ma bêta Marilyn qui est toujours présente ;)
Merci aussi pour les reviews et les mises en favs/alerts.
J'espère que ce chapitre vous plaira, je vous retrouve en bas.
Bonne lecture
-Aly
Chapitre 10 : Retrouvailles
– Simon, il faut qu'on discute, dit Jocelyne en prenant le jeune homme par les épaules.
Elle le fit asseoir sur un des lits.
– Es-tu blessé ? demanda-t-elle, l'air inquiet.
– Heu… non. Je vais bien.
– Tant mieux ! Écoute, Simon, tu ne devrais pas être ici. À vrai dire, tu ne devrais même pas connaître l'existence de cet endroit. Les hommes que tu as vus tout à l'heure…
– Isabelle a dit que c'était des… démons. C'était une métaphore, pas vrai ?
Les deux femmes échangèrent un regard, puis Jocelyne reprit.
– Non, Simon… C'était réellement des démons. Ils existent bel et bien. D'ailleurs, il serait plus sûr que tu restes ici quelque temps. J'ai peur que tu sois en danger désormais.
Le garçon la dévisagea pendant un bref instant, le temps d'assimiler l'information puis les traits de son visage se détendirent.
– Cool ! s'exclama-t-il à la surprise générale. Je savais qu'ils existaient. Wow ! C'est génial. (Il se tourna vers Isabelle, les yeux brillants.) Et toi, tu es une tueuse de démons, je parie !
Isabelle se mit à rire.
– Oui. Quelque chose comme ça.
La voix de Jace retentit alors.
– Quelqu'un pourrait me dire ce qui se passe ?
Tous les regards se tournèrent vers lui. Simon n'avait, jusque-là, pas remarqué sa présence.
– Tu n'es pas le centre du monde, Jace ! lui lança Isabelle, avec un sourire.
Elle le rejoignit et remarqua qu'il allait beaucoup mieux. En entendant le prénom du jeune homme, Simon s'approcha. Il se rappela alors où il l'avait déjà entendu. Il tendit la main à Jace et se présenta.
– Salut, je suis Simon. Tu es le cousin de Clary, c'est ça ? Je suis son meilleur ami, on se connait depuis l'enfance. Je ne suis ni un démon ni un tueur de démons.
Jace le dévisagea puis lança un regard agacé à Isabelle.
– Le cousin de Clary ? Sérieusement ? Tu aurais pu trouver mieux, Izzy ! marmonna-t-il.
Simon les regarda tour à tour sans comprendre.
– Alors, toi aussi tu es un…
– Chasseur d'ombres ! On dit Chasseur d'Ombres, le coupa sèchement Jace.
– C'est avec toi que Clary parlait l'autre jour au café ? Alors, vous pouvez devenir invisible !
Jace soupira. Jocelyne eut pitié de lui et vint à son secours.
– Simon, si tu le souhaites, je peux te montrer un endroit qui devrait te plaire.
– Vraiment ?
– Oui, suis-moi. (Elle se tourna vers Isabelle.) Surveille-le ! Il ne doit pas bouger de ce lit.
– Comptez sur moi !
Jocelyne et Simon quittèrent la pièce.
– Moi qui pensais pouvoir prendre une douche, ronchonna Jace, en croisant les bras.
– Je peux t'apporter un t-shirt propre, si tu veux.
Jace accepta.
Isabelle revint quelques minutes plus tard avec un t-shirt blanc et lui tendit. Il retira celui qu'il portait, taché de son propre sang et de celui de Hodge. Ce geste pourtant anodin le fit grimacer.
– Tu as toujours mal ? s'inquiéta la jeune fille, en s'approchant de lui pour vérifier sa blessure.
– Un peu, oui. Mais le pire est passé. Peux-tu me refaire une Iratze ? Je dois être sur pieds au plus vite pour retrouver Clary.
Isabelle vit dans le regard de son ami, toute la détermination qui le caractérisait et accéda à sa demande.
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Jocelyne escorta Simon jusqu'à la bibliothèque. Le jeune homme ouvrit des yeux émerveillés en découvrant l'immense pièce pleine de livres.
– Je pense qu'ici tu trouveras toutes les réponses à tes questions, dit Jocelyne d'une voix douce.
– Vous aussi vous êtes une… Chasseuse d'Ombres ? hésita Simon, en se tournant vers la mère de son amie. (Jocelyne lui répondit par un sourire.) Oh ! Je vois… donc Clary…
– … en est une également, finit-elle à la place du jeune homme. Je lui ai dit la vérité il y a très peu de temps. Dis-moi, tu as vraiment cru à cette histoire de cours d'été ? (Le ton quelque peu moqueur de Jocelyne vexa Simon qui se renfrogna.) Si ça peut te consoler, te cacher la vérité était essentiel à ta sécurité. Maintenant que tu es au courant… J'espère qu'il ne t'arrivera rien.
Simon déglutit difficilement et s'avança dans la pièce. Il prit un livre au hasard et l'ouvrit.
– Bestiaire du Monde obscur, lit-il à haute voix, en époussetant la couverture en cuir d'un revers de main. (Il se tourna vers Jocelyne en brandissant l'ouvrage.) Celui-ci, c'est genre « La démonologie pour les nuls » non ?
Jocelyne lui lança un regard exaspéré, mais ne put s'empêcher de sourire. Elle reprit vite son sérieux quand un portail apparut au fond de la vaste pièce. Alec et Luke apparurent les premiers, suivis du couple Lightwood et d'un petit garçon que Jocelyne ne connaissait pas. Elle trouva une ressemblance évidente avec Alec et en déduisit qu'il s'agissait sûrement du dernier né de la fratrie. Magnus fut le dernier à franchir le portail qui se referma derrière lui.
– Oh ! Vous êtes revenus, dit Jocelyne en se dirigeant vers eux, oubliant complètement Simon.
Alec prit la parole le premier.
– Comment va Jace ?
Jocelyne put lire dans son regard l'inquiétude sincère qu'il ressentait et arbora un sourire rassurant.
– Ne t'inquiète pas, Alec, il va mieux, beaucoup mieux même. Tu le connais, on a dû batailler avec Isabelle pour qu'il reste allongé. Elle est à ses côtés, va vérifier par toi-même.
Un sourire de soulagement s'épanouit alors sur le visage du jeune Lightwood.
– Merci, dit-il avant de se diriger vers la porte.
Une petite voix se fit entendre.
– Attends-moi, Alec ! s'exclama Max en se frayant un chemin entre ses parents. Je veux voir Jace, moi aussi.
Le benjamin des Lightwood rejoignit son frère ainé qui lui ébouriffa les cheveux d'une main avant de quitter la pièce.
Jocelyne posa un regard attendri et nostalgique sur les deux frères avant de reprendre la parole.
– Il ressemble beaucoup à Alec, dit-elle en s'adressant à Maryse et Robert.
– Physiquement, oui, répondit Robert. Mais son caractère est plus proche de celui d'Isabelle, tu as dû te rendre compte qu'elle n'est pas toujours facile à vivre.
– Elle peut se montrer entêtée parfois, mais c'est une jeune fille intelligente et très attachante. Je suis heureuse qu'elle et Clary soient devenues amies.
– En tout cas, je suis content de te revoir, Jocelyne. Cela fait trop longtemps que l'on ne s'est pas vus, tu n'as presque pas changé.
Robert s'avança vers elle et l'étreignit chaleureusement. Maryse, elle, se montra moins démonstrative.
– Bon, nous devrions peut-être passer aux choses sérieuses, dit-elle alors. Les funérailles de Hodge auront lieu demain à Alicante. Les recherches pour retrouver ta fille, et surtout Valentin, pourront débuter juste après. Je ne te cache pas que l'Enclave veut avant tout récupérer la Coupe Mortelle.
– J'avais compris, soupira Jocelyne.
La voix du sorcier, qui était resté silencieux jusque-là, s'éleva subitement.
– Mais qui es-tu ?
Tous les regards se tournèrent alors vers Simon, qui se figea instantanément.
– Ah ! Oui, c'est vrai… Désolée Simon, mais je t'avais oublié, s'excusa Jocelyne. Venez vous asseoir, ça risque d'être long à expliquer.
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Quand Alec et son frère arrivèrent à l'infirmerie, Isabelle et Jace étaient en pleine discussion. Le petit garçon courut vers sa sœur qui le prit dans ses bras. Un sourire radieux éclaira immédiatement son visage.
– Max ! Je ne pensais pas que tu viendrais. Tu as tellement grandi !
– Maman ne voulait pas que je vienne, mais tu me connais, j'ai réussi à la convaincre.
Isabelle lui sourit, et d'un geste affectueux, lui remit ses lunettes correctement. Max se tourna ensuite vers Jace, qui était sûrement la personne qu'il admirait le plus après son grand frère.
– Hey, salut mon p'tit pote ! Je suis content de te voir.
– Tu as l'air d'aller bien, s'exclama le petit garçon. Je savais que tu ne pouvais pas mourir. Tu sais, Alec était très inquiet pour toi. J'ai surpris sa discussion avec nos parents, c'est pour ça que j'ai insisté pour venir.
– Tu sais comment est ton frère, il s'inquiète toujours pour rien ! répliqua Jace en adressant un clin d'œil complice à son parabataï.
Alec en profita pour se rapprocher du lit. Isabelle prit son jeune frère à part pour leur laisser un peu d'intimité.
– Je vois que tu vas beaucoup mieux. Ne me refais jamais ça, d'accord ? J'ai vraiment eu peur de te perdre cette fois et crois-moi, c'est un sentiment que j'aimerais ne plus jamais ressentir.
Jace posa alors sa main sur celle d'Alec et lui adressa un regard reconnaissant. Il n'était pas à l'aise avec les mots, surtout quand il s'agissait de montrer ses sentiments. Il connaissait Alec et Isabelle depuis des années, pourtant il ne s'était jamais entièrement livré à eux.
– Merci, dit-il simplement. Je sais que tu es resté près de moi. J'ai senti ta présence à mes côtés et cela m'a beaucoup aidé.
– Tu te sens capable de te lever ?
– Je pense que oui.
Jace sentait toujours une douleur persistante dans son dos, à l'endroit où il avait été poignardé, mais grâce aux runes, il avait retrouvé des forces. Il posa ses deux pieds au sol et se leva doucement.
– Tu veux de l'aide pour marcher ? demanda Alec.
Jace lui lança un regard outré.
– Pff, tu veux me faire passer pour une mauviette devant ton petit frère, c'est ça ?
Alec ne put s'empêcher de lui mettre une tape derrière la tête, avant de le laisser se débrouiller.
– Dans ce cas, dépêche-toi, mes parents vont vouloir des détails sur l'agression de Jonathan. Les recherches pour retrouver Clary commenceront demain, je suppose que tu comptes y participer, non ?
Le visage de Jace se crispa, puis un éclair de détermination liquéfia l'or de ses iris.
– Quelle question ! Je compte bien la sauver et lui dire la vérité. Et si je tombe sur ce monstre de Jonathan…
– Stop ! le coupa Alec, visiblement énervé. Tu n'es pas en état de te battre contre lui, pas encore. Tu te ferais tuer !
– De quelle vérité parles-tu ? demanda Isabelle.
Jace les regarda tour à tour, avant de répondre.
– Que Valentin n'est pas mon père, qu'elle n'est pas ma sœur… que je suis un Herondale !
Alec et Isabelle restèrent sans voix et le regardèrent quitter la pièce, avant de le suivre.
– Ah ! Vous voilà, s'exclama Robert, lorsque les jeunes Nephilim entrèrent dans la pièce.
Isabelle salua ses parents avec un peu d'appréhension en voyant Simon, installé avec eux. Lorsqu'ils furent tous assis, Maryse prit la parole.
– Jocelyne nous a mis au courant pour ton ami, Isabelle. Je suis certaine que tu aurais pu gérer la situation autrement, sans mêler ce garçon à nos problèmes.
– Maman, si je n'avais rien fait, ils auraient blessé Simon… ou pire, s'indigna la jeune fille. Ces démons n'étaient pas là par hasard.
– Que veux-tu dire ? demanda soudain Magnus.
– Les démons qui nous ont poursuivis étaient là pour nous, j'en suis sûre ! Ils nous attendaient. Quelqu'un les a envoyés et je pense savoir qui.
– Nous sommes constamment la cible des démons, protesta Maryse. Comment peux-tu savoir que c'était différent cette fois-ci ?
– J'ai eu du mal à les identifier. C'est la première fois que je vois des Marilith, ici, à New York. Ces démons sont comme la garde personnelle de Lilith, le démon supérieur !
Les mots d'Isabelle jetèrent un froid sur l'assemblée. Tous avaient les traits crispés et un silence oppressant s'installa. Seuls Simon et Max ne semblèrent pas saisir la portée de ce que cela annonçait. Le sorcier fut le premier à reprendre la parole.
– Tu es sûre de toi ? C'était vraiment des Marilith ?
– Tu en connais beaucoup, toi, des démons au corps de femme possédant six bras et une immonde queue de serpent ?
Magnus soupira.
– Pourquoi un démon supérieur s'attaquerait-il ainsi à l'un de nous ? C'est une véritable déclaration de guerre ! dit Alec, en se tournant vers le sorcier.
– Pour faire diversion, commenta Jocelyne, le regard sombre. Ou alors, pour nous affaiblir. Je pense que Lilith et Valentin sont de mèche. Si j'ai raison, cela ne prévoit rien de bon, croyez-moi !
– Valentin est peut-être un dangereux psychopathe, mais il ne se rabaisserait pas à s'allier avec un démon, protesta Robert.
Jocelyne lui lança un regard à la fois triste et rempli de colère.
– Comment peux-tu le défendre après toutes les horreurs qu'il a pu faire ? Il a franchi la ligne il y a déjà plusieurs années. À ton avis, comment m'a-t-il empoisonnée, moi et mon fils, alors que j'étais enceinte ?
Tous les regards, à l'exception de Jocelyne, se tournèrent vers Jace.
– Quoi ? Arrêtez de me regarder comme ça, elle ne parle pas de moi, grommela-t-il, agacé, avant de se tourner vers Jocelyne. Pouvez-vous leur expliquer ?
– Pour faire court, Valentin m'a appris qu'il avait menti à Jonathan en lui disant qu'il était le père de l'enfant de Céline. Il voulait que les deux garçons soient proches comme des frères. Jace n'est pas mon fils, ni celui de Valentin, c'est un Herondale.
Maryse poussa un soupir de soulagement et un léger sourire illumina son visage. Elle ne dit rien, mais Jace remarqua le regard maternel qu'elle posa sur lui un bref instant.
– Je ne suis pas surpris, dit Magnus avec un rictus énigmatique. J'ai bien connu plusieurs de tes ascendants et en y repensant, il y a une certaine ressemblance. Tu devrais jeter un œil sur ton arbre généalogique, tu y apprendras sûrement des choses intéressantes.
– Nous étions tellement sûrs que tu étais le fils de Michael que nous n'avons même pas remarqué que tu étais le portrait craché de Stephen, murmura Robert, comme pour lui-même.
– On peut arrêter de parler de moi et se concentrer sur l'essentiel ? dit Jace, sur le ton sarcastique qui le caractérisait.
Alec ricana doucement.
– D'habitude, tu adores être au centre des discussions, répliqua-t-il pour taquiner son ami.
– Rassure-toi, c'est toujours le cas, sauf quand la vie de la fille que j'aime est en jeu.
– Ne t'en fais pas pour elle, Jace, nous la trouverons, le rassura Maryse. Nous rentrerons à New York dès que les funérailles de Hodge seront terminées. L'inquisitrice par intérim, Jia Penhallow, m'a confirmé qu'une équipe de Chasseurs d'Ombres viendrait nous aider dans nos recherches.
– Non, protesta Jocelyne, ça ne servira à rien. Je pense savoir où il détient Clary et ce n'est pas ici. (Elle se tourna alors vers le jeune Herondale.) Jace, te souviens-tu du manoir Wayland ? C'est bien là-bas que Valentin t'a élevé, n'est-ce pas ?
– Oui, pourquoi ?
– Je pense que Clary s'y trouve !
Jocelyne se leva et fouilla dans sa poche. Elle en sortit une feuille de papier pliée en quatre et la tendit à Jace. Le dessin que le jeune Nephilim découvrit le ramena des années en arrière. Il reconnut immédiatement le grand escalier qu'il avait si souvent emprunté, ainsi que le long couloir aux nombreuses portes.
– Je ne peux pas affirmer que ce soit le manoir Wayland, mais cela ressemble beaucoup aux souvenirs que j'en ai.
Jocelyne lui sourit.
– Bien, cela nous donne une première piste à explorer.
Les adultes décidèrent alors qu'il était l'heure d'aller se coucher. Ils se mirent d'accord pour partir à l'aube pour Alicante. Jocelyne proposa à Simon de rester, en effet ce n'était pas les chambres qui manquaient. Jace entra dans la sienne, mais n'alla pas se coucher. Il attendit quelques minutes que le silence revienne dans le couloir et ouvrit la porte. Il rejoignit la chambre de Magnus et frappa doucement.
– Quoi encore ? bougonna le sorcier en laissant entrer le jeune Nephilim. Je m'apprêtais à rejoindre Alec, alors fais vite !
– Désolé de gâcher votre nuit, mais j'ai besoin de ton aide pour une chose urgente. Je sais que cela ne va pas te plaire, mais gagnons du temps : tu ne pourras pas m'en empêcher.
– Si tu comptes retrouver Jonathan tout seul pour pouvoir te venger, n'y compte pas ! s'insurgea Magnus. Alec ne me le pardonnerait pas.
– Je me fiche de Jonathan, c'est Clary qui m'inquiète pour le moment. Je dois la retrouver et chaque heure qui passe la met encore plus en danger.
– Que veux-tu faire ? demanda le sorcier, curieux.
– Je dois aller vérifier le manoir Wayland… sans attendre.
– Tu rigoles, j'espère ?
– Je suis très sérieux au contraire, riposta Jace. Je savais que tu n'aimerais pas, mais j'ai besoin de toi… s'il te plait.
Magnus réfléchit un bref instant avant de répondre.
– On doit prévenir Alec. Il comprendra, j'en suis sûr.
– Je n'ai pas l'intention de débarquer là-bas pour me battre. Alec ne voudra jamais, crois-moi. Laisse-moi au moins t'expliquer mon plan.
– Je t'écoute, céda finalement Magnus.
– Tu nous ouvres un portail jusqu'au manoir et dès que nous trouvons la preuve que Clary s'y trouve, nous rentrons. Je te promets que nous serons discrets. Si l'endroit est vide, nous aurons éliminé cette piste. Pas de bagarres, pas de dangers.
– Je n'aime pas ça du tout ! grommela le sorcier, en croisant les bras sur son torse.
– Allez, s'il te plait ! Si tout se passe bien, on en a pour deux heures, tout au plus. Alec ne s'apercevra même pas que nous sommes partis.
Magnus sembla peser le pour et le contre.
– D'accord ! Je marche. Mais c'est uniquement pour Clary, capitula Magnus.
– Merci.
Le jeune homme retourna alors dans sa chambre pour se changer et prendre quelques armes puis rejoignit Magnus.
Lorsque Jace posa les pieds sur le sol de son pays natal, un flot d'émotions contradictoires le submergea. Il était heureux de fouler à nouveau la terre où il avait grandi. Son enfance n'avait pas été des plus faciles, mais il en gardait malgré tout quelques bons souvenirs. Il inspira profondément, l'air pur et parfumé réveilla ses souvenirs les plus enfouis. Il reconnut immédiatement la silhouette du manoir où Valentin l'avait élevé et un frisson désagréable lui parcourut l'échine. L'extérieur en revanche avait beaucoup changé. L'endroit était visiblement à l'abandon depuis des années. Les herbes hautes et les fleurs sauvages envahissaient les pelouses autrefois tondues, tandis que les arbres et les buissons entourant le manoir, projetaient leurs ombres biscornues à la pâle lueur de la lune. La nature d'Idris était sûrement la chose qui manquait le plus à Jace. En effet, le calme de l'endroit contrastait énormément avec le bruit perpétuel et la pollution de New York.
– On ne devrait pas rester là, murmura soudain Magnus, ramenant Jace à la réalité.
– On doit trouver un moyen d'entrer. Viens, suis-moi.
Jace avança prudemment et atteignit le mur nord de la grande bâtisse. Ils le longèrent jusqu'à tomber sur une porte.
– C'est l'ancienne entrée de service du personnel, indiqua Jace, en posant la main sur la poignée.
– Attend ! Avant d'ouvrir, tu dois me promettre de ne rien faire de stupide.
– Je te le jure sur l'Ange. Ça te suffit ?
– Oui. S'il devait t'arriver quelque chose, Alec ne m'adresserait plus la parole, donc ne joue pas au héros !
Jace arbora un sourire malicieux.
– Tu tiens vraiment à lui, on dirait.
Magnus soupira.
– Bien plus que je ne le devrais, murmura-t-il.
Jace ouvrit alors la porte avec précaution, mais les gonds, grippés par la rouille, grincèrent malgré tout. Il pénétra dans la pièce poussiéreuse, suivi de près par le sorcier. Les sens du Chasseur d'Ombres étaient tous en alerte, sa vision et son ouïe étant décuplées par le pouvoir des Runes qu'il avait sur le corps.
– Je n'entends rien, dit-il à Magnus, en traversant la pièce.
– Dis-moi que tu sais où nous allons, marmonna le sorcier, dans le dos de Jace.
– D'après le dessin de Jocelyne, elle a été emmenée à l'étage. C'est là que se trouvaient les chambres. L'escalier qui y mène est par là. Rassuré ?
Ils traversèrent encore deux pièces avant de déboucher sur une salle plus grande. Il y faisait très sombre, Jace sortit alors sa pierre de rune et la pressa pour l'activer. Magnus, lui, fit apparaître une flamme, tel un feu follet bleu, au creux de sa main. Le Chasseur d'Ombres leva le bras pour éclairer la pièce.
– La bibliothèque, dit-il d'une voix à peine perceptible. On y est presque.
– C'est désert. Si Valentin détenait Clary ici, ils sont visiblement partis.
Pas à pas, ils avancèrent à travers la vaste pièce. Soudain, Jace se figea et fit signe à Magnus de s'arrêter. Il venait d'entendre un bruit, très faible. Il cessa de respirer et se concentra sur son ouïe.
– Tu as entendu quelque chose ? demanda Magnus au jeune Nephilim.
– Oui, je crois que ça venait d'en haut.
D'un pas rapide, Jace se dirigea vers la porte menant au grand escalier. Les marches craquèrent sous leurs poids. Une voix lointaine, étouffée, se fit alors entendre.
– Il y a quelqu'un ? Au secours !
Le cœur de Jace fit un bond dans sa poitrine. Il monta les dernières marches deux par deux et commença à ouvrir les portes.
– Clary ? Je suis là ! cria-t-il, pour signaler sa présence.
La voix lui répondit, plus proche.
– Venez m'aider ! Par là…
Jace identifia la chambre d'où provenaient les appels. Il enfonça la porte d'un coup de pied et découvrit enfin son amie. Un immense soulagement l'envahit quand il réalisa que Clary allait bien et se précipita pour l'aider. En effet, la jeune fille qui avait tenté de se détacher ne se trouvait pas dans une position très confortable. La chaise où elle était assise s'était renversée sous ses efforts répétés pour se libérer.
– Oh, Jace ! Tu es venu, s'exclama la jeune Nephilim. Tu es vivant, j'ai eu si peur de te perdre.
Le garçon la redressa et la débarrassa du lien runique qui entravait ses poignets et ses chevilles. L'émotion de Clary la submergea alors qu'elle se jetait au cou de Jace. Elle ne chercha même pas à retenir ses larmes. Jace la serra dans ses bras de longues secondes caressant ses cheveux d'un geste tendre puis il s'écarta pour la regarder.
– Ne pleure pas, murmura-t-il en essuyant du pouce la goutte salée qui roula sur sa joue.
– Ce sont des larmes de joie, répondit-elle, les yeux brillants.
Jace ne put résister plus longtemps au désir qui le dévorait et embrassa Clary. Il n'y avait ni rage ni désespoir dans ce baiser, seulement une immense tendresse. Il ne pouvait plus refouler ses sentiments pour la jeune fille, il n'en avait d'ailleurs pas envie, plus maintenant. Il avait enfin pris conscience qu'il ne pourrait plus vivre sans elle. Il l'aimait comme il n'avait jamais aimé avant elle. Il aurait d'ailleurs voulu que ce moment reste figé à jamais, mais ce n'était évidemment pas possible. Jace s'écarta alors de Clary, collant son front sur celui de la jeune fille.
– J'ai une très bonne nouvelle à t'annoncer, murmura le jeune Herondale en couvant Clary du regard.
– Que tu sois là et en vie est déjà une très bonne nouvelle, je trouve, répliqua-t-elle avec un sourire.
Il se redressa et prit ses mains dans les siennes. Leurs doigts s'entremêlèrent le plus naturellement du monde.
– Je t'aime, Clary.
Le visage de la jeune fille se ferma brusquement.
– Jace… tu m'avais promis, gémit-elle. Tu sais que nous ne pouvons pas…
Le jeune homme arbora un large sourire.
– Ta mère est saine et sauve, c'est grâce à elle que je suis encore en vie. Quand je me suis réveillé, elle m'a dit la vérité sur mes origines.
– Tes origines ? répéta Clary, perplexe.
– Valentin lui a tout dit pendant qu'il la retenait. Il a menti à Jonathan, il n'est pas mon père. Nous ne sommes pas frère et sœur, Clary, nous pouvons être ensemble, enfin… si tu veux de moi, bien sûr.
Clary resta bouche bée, puis elle s'empara de son visage et l'attira à elle pour l'embrasser. Jace, amusé et rassuré, se laissa faire. Les jeunes Chasseurs d'Ombres furent interrompus par Magnus, qui toussota pour signaler sa présence.
– Loin de moi l'idée de gâcher vos retrouvailles, mais on pourrait rentrer, non ? lança le sorcier, qui attendait dans le couloir.
– Tu as raison, nous n'avons plus rien à faire ici.
Jace tendit la main à Clary, qui s'en empara. Ils sortirent dans le couloir et rejoignirent la bibliothèque sans perdre un instant.
– Je trouve quand même bizarre que Valentin t'ait laissé sans surveillance, s'étonna Magnus.
– Ils sont tous partis il y a des heures, je n'étais qu'une diversion, révéla Clary. Valentin savait que Jace et ma mère me chercheraient. Je ne sais pas ce qu'il mijote avec Lilith mais ça n'annonce vraiment rien de bon. Elle… m'a fait froid dans le dos.
L'inquiétude voila les yeux de chat du sorcier.
– Lilith ? Tu veux dire qu'elle était là ?
– Oui. Elle avait forme humaine, mais j'ai senti le Mal émaner d'elle.
– Jocelyne et Isabelle avaient donc raison, marmonna Magnus pour lui-même. Ne perdons pas de temps, rentrons.
Le sorcier s'apprêtait à ouvrir un portail, quand Jace s'écroula en se tenant la tête. Le jeune Nephilim poussa un cri déchirant et ses yeux devinrent opaques, comme si la vie les avait quittés. Il entendait Clary, paniquée, crier son prénom sans pouvoir lui répondre. La douleur ne dura qu'un dixième de seconde, puis des flashs, des images qu'il ne comprenait pas envahirent son esprit. Quand il retrouva une vision normale, il était en nage et essoufflé.
– Jace, ça va ?
– Oui. Je… je vais bien. J'ai vu des choses, des images…
Magnus l'aida à se relever.
– Qu'as-tu vu ?
– Un ange, il ressemblait à Raziel, mais… je ne sais pas, il y avait quelque chose de différent chez lui. Il était enchaîné. Et il y avait aussi un garçon et une fille avec des ailes dans le dos. Je n'ai pas vu leur visage, mais…
Jace ne termina pas sa phrase. Il lui sembla entendre un son, un bruit de métal. Il se rappela que le manoir possédait une cave.
– Jace, où vas-tu ? lui lança Clary, en le voyant quitter la pièce.
Il ne répondit pas alors Clary se lança à sa poursuite. L'escalier menant au sous-sol était en mauvais état, et Clary manqua de tomber.
– Fais attention ! la prévint Jace.
– Tu peux me dire ce qu'on fait là ? grommela la jeune fille.
– J'ai entendu un bruit.
Ils avancèrent prudemment dans l'obscurité, grâce à la pierre de rune de Jace. Des débris jonchaient le sol, rendant leur progression difficile. Ils passèrent devant plusieurs portes, apparemment fermées.
– Cet endroit est vraiment glauque, murmura Clary, dans le dos de Jace.
Le garçon lui prit la main et ils avancèrent encore quelques mètres, avant de déboucher sur une pièce plus grande. Jace rangea sa pierre de rune, car un halo de lumière pâle émanait du fond de la salle. Ce qu'ils virent alors les figea sur place. Un ange était enchaîné au mur. Malgré l'ichor séché qui provenait de ses nombreuses blessures, il avait gardé toute sa majesté.
– Oh, mon Dieu ! gémit Clary.
Ils s'approchèrent et distinguèrent le cercle de runes gravées dans le sol qui gardait l'ange prisonnier. Jace était fasciné et n'arrivait pas à détacher son regard de la silhouette recroquevillée. Il était évident qu'il avait été torturé, encore et encore. Des plumes avaient été arrachées de ses ailes immaculées et il avait d'innombrables incisions sur le torse. Soudain, il leva la tête et posa son regard triste et empli de souffrance sur les jeunes Nephilim.
– Qui êtes-vous ? demanda Jace.
Les lèvres de l'ange restèrent scellées, mais ses mots résonnèrent dans la tête de Jace et Clary.
– Mon nom est Ithuriel, et vous êtes mes enfants.
Voilààààààààà ! C fini pour aujourd'hui :)
Bon alors, qu'avez-vous pensé de ces retrouvailles ? N'hésitez pas à me laisser un commentaire.
J'ai fini d'écrire mon chapitre 15, donc je compte reprendre mon rythme d'un chapitre posté tous les 15 jours environ.
très vite les hunters !
-Aly
