Bonjour, bonjour !
Voici un tout nouveau chapitre, j'espère qu'il vous plaira. Je vous remercie tous pour vos review et vos gentils commentaires.
J'ai beaucoup aimé écrire ce chapitre, surtout le passage MALEC hihi
je vous laisse le découvrir et je vous retrouve en bas !
Bonne lecture
Chapitre 11 : Ithuriel
Les mots de l'ange s'accompagnèrent d'images montrant les tortures que Valentin lui avait infligées afin d'obtenir des informations sur les Instruments Mortels. Ithuriel leur montra également comment son sang avait été prélevé pour être ensuite administré à Jocelyne et Céline, alors enceintes.
– Assez ! implora Clary, incapable d'en supporter davantage. Les rêves… c'était vous ?
La réponse de l'ange raisonna dans sa tête.
– Oui.
– Comment ?
– Mon sang coule dans tes veines, fille de Valentin. Tu as des pouvoirs qu'aucun autre Nephilim ne possède. J'ai essayé de te prévenir du malheur qui arrive. Je pensais que les rêves t'aideraient à comprendre que Jonathan n'était pas celui qu'il prétendait être. J'ai échoué, j'en suis navré.
– Non… non, ce n'est pas possible ! Ma mère a quitté mon père quand elle a su qu'elle était enceinte.
– Jocelyne ne t'a pas tout dit. Je peux te prouver que je dis vrai. (Ithuriel ferma les yeux et se concentra un bref instant.) Regarde ton poignet.
Clary sentit une vague de chaleur se diffuser dans son poignet. Elle vit alors une petite marque pâle luire légèrement sur sa peau. La cicatrice en forme d'étoile cessa ensuite de briller et devint à peine visible. Jace s'empara du poignet de Clary, intrigué.
– Qu'est ce que c'est ? demanda-t-il à l'ange.
Pour la première fois depuis qu'ils l'avaient découvert, Ithuriel leur parla de vive voix.
– Il s'agit de la Marque de l'Ange.
Jace tira sur son t-shirt pour dévoiler son épaule. Une marque similaire à celle de la jeune fille s'y trouvait.
– J'ai la même ! s'exclama-t-il.
– Oui, répondit l'ange de sa voix douce et mélodieuse, car tu es un Herondale. Les hommes de ta famille héritent de cette marque depuis des générations.
– Il dit vrai, confirma une voix dans le dos du garçon.
Jace se retourna et vit Magnus, appuyé contre le mur.
– Comment le sais-tu ?
– Je suis vieux, Jace, répliqua le sorcier avec un sourire amusé. J'ai très bien connu Will, ton ancêtre. C'est de lui, que vous autres Herondale, tenez cette marque.
– Mais je ne suis pas une Herondale, intervint Clary.
– Non. Ton corps a assimilé mon sang quand tu n'étais qu'un fœtus dans le ventre de ta mère. Vous êtes tous les deux des êtres exceptionnels. Ne prenez pas cela comme une tare, mais comme un don du ciel.
– Donc les flashs et les visions que j'ai eus tout à l'heure, c'était également vous, pas vrai ?
– Oui. Notre proximité a rendu notre lien plus puissant. C'était un appel à l'aide, vous étiez ma dernière chance.
Clary jeta un regard rapide à Jace et constata qu'il était aussi chamboulé qu'elle.
– On doit faire quelque chose pour l'aider !
Jace hocha la tête et tira une épée séraphique de son dos.
– Attend ! le retint Magnus. Tu n'arriveras à rien avec ça. Les runes…
– Votre ami sorcier a raison, dit Ithuriel.
– Peux-tu briser le cercle ? demanda Jace au sorcier, d'un air impatient.
– Désolé, je ne peux rien faire, mais j'ai l'intuition que Clary…
– Moi ? s'exclama la jeune Nephilim, les yeux écarquillés.
– Ferme les yeux, concentre-toi !
Ithuriel se servit de son lien télépathique avec Clary pour lui montrer la marche à suivre. La jeune fille s'exécuta et vit bientôt des lignes dorées danser devant ses yeux. Rapidement, les lignes formèrent des symboles, des runes. Clary savait ce qu'elle devait faire. Elle rouvrit les yeux et, sur un ton déterminé, s'adressa à Jace.
– Prête-moi ta stèle, vite.
Le garçon la lui tendit sans poser de questions. Clary s'agenouilla et commença à dessiner les runes qui dansaient dans sa tête. Le cercle runique se mit alors à briller si intensément que les jeunes gens détournèrent le regard un bref instant, puis les symboles magiques disparurent.
– Ithuriel ! dit Jace d'une voix ferme, pour activer sa lame séraphique.
Il leva le bras et abattit son arme sur les chaînes qui entravaient l'ange.
– Ça marche ! s'écria Clary, ravie.
Une fois libéré, l'ange posa un regard reconnaissant sur Jace, puis se mit difficilement debout. Clary se tourna vers Magnus et lui demanda son aide pour guérir Ithuriel. Le regard sombre du sorcier suffit à lui faire comprendre qu'il ne pouvait rien faire.
– On doit pouvoir tenter quelque chose, insista Clary, on doit pouvoir l'aider.
Ithuriel lui sourit avant de reprendre la parole.
– Ne t'inquiète pas pour moi, mon enfant. Grâce à vous deux, je suis enfin libre. Merci. (Il tendit la main vers Jace, qui d'instinct lui donna son épée.) Merci de m'avoir rendu ma liberté.
Sur ces mots, il retourna la lame contre lui et l'enfonça dans son sternum. Ithuriel disparut dans un éclat de lumière intense, laissant Clary et Jace sans voix.
– On va en avoir des choses à raconter, en rentrant à l'institut, dit laconiquement Magnus.
– On devrait rentrer, dit Jace en ramassa son épée.
La lame était encore parée des reflets dorés de l'ichor angélique. Le Chasseur d'Ombres l'essuya grossièrement sur son jean et la rangea avant de se diriger d'un pas rapide vers la sortie. De retour dans la grande bibliothèque abandonnée, Magnus ouvrit un portail qui les déposa directement dans sa chambre de l'institut.
– Je peux savoir où vous étiez tous les deux ? s'écria une voix, dans le dos du sorcier, qui grimaça en reconnaissant son petit-ami. Je me suis fait un sang d'encre ! (Clary apparut la dernière, prenant Alec au dépourvu.) Cl… Clary ?
– Salut, Alec ! fit-elle d'une petite voix.
– Vous vous fichez de moi ? gronda-t-il furieux. Vous êtes partis la chercher tous les deux je ne sais où, sans m'avertir !
– Tout le monde va bien, Alec… Pas la peine d'en faire tout un plat ! lança Jace, sur un ton désinvolte. Tu n'aurais jamais accepté qu'on y aille, si je t'en avais parlé.
Clary lui fit les gros yeux et tenta d'arrondir les angles.
– Le manoir était désert, Alec, je t'assure qu'ils ne couraient aucun danger. Je suis désolée, je n'aurais pas dû m'enfuir du loft.
Le regard d'Alec passa de Jace à Clary, puis il soupira. Il était trop fatigué pour se disputer avec eux.
– Ce n'est pas de ta faute, Clary, voyons. (Il la serra brièvement dans ses bras.) Je suis content que tu ailles bien.
– On est tous épuisés et sur les nerfs, on devrait aller dormir un peu. On en reparle un peu plus tard, d'accord ? dit Jace, d'une voix lasse.
Il prit Clary par la main et l'entraîna vers la porte. Une fois seuls, le sorcier se rapprocha du jeune Lightwood.
– Je t'ai laissé un mot, pour que tu ne t'inquiètes pas, tenta de se justifier Magnus.
Alec lui lança un regard noir et, sans un mot, se dirigea également vers la porte.
– Tu ne comptes pas sortir de cette pièce comme ça, j'espère ? Reste, on doit en discuter.
La main sur la poignée, Alec hésita une seconde, puis ouvrit la porte sans se retourner. Un sentiment d'injustice et de frustration envahit Magnus qui propulsa une boule d'énergie multicolore sur la porte pour la refermer. Il bougea imperceptiblement les doigts alors qu'un cliquetis se fit entendre dans la serrure. Alec essaya d'actionner la poignée, en vain. La porte était verrouillée. Il se retourna brusquement et défia le sorcier du regard.
– Ouvre-moi ! gronda-t-il, hors de lui.
Magnus croisa les bras sur son torse tout en soutenant le regard de son petit-ami.
– Pas avant que tu te décides à me parler, répliqua Magnus. On doit pouvoir régler ça en adulte, non ?
La colère brillait dans les yeux du jeune Nephilim.
– Je n'ai aucune envie de discuter avec toi, pour le moment, alors pour la dernière fois, ouvre-moi.
– Bon sang, Alexander, pourquoi réagis-tu ainsi ? Pourquoi refuses-tu d'en discuter ? Je ne sais même pas ce que tu me reproches ! Tu es vraiment injuste. Si tu dois en vouloir à quelqu'un, ça devrait être à Jace, non ?
Cette fois, Alec ne réussit pas à garder son calme et s'emporta à son tour.
– Je suis injuste, moi ? Tu rigoles, là, j'espère ! Bien sûr que j'en veux à Jace, ce n'est qu'un idiot arrogant et trop sûr de lui qui ne réfléchit jamais aux conséquences de ses actes. Sans moi pour assurer ses arrières, il serait mort une bonne centaine de fois déjà. Il suit son instinct, n'écoute personne, c'est Jace ! Il… il est comme ça, il a toujours été comme ça et rien de ce que je pourrais dire ou faire ne le changera. Mais, toi… toi Magnus… je croyais que tu étais différent. Je pensais qu'on était pareil tous les deux, qu'on se comprenait. Peut-être que ma réaction est disproportionnée, mais mets-toi à ma place deux minutes. J'ai l'impression d'avoir été trahi par deux des personnes à qui je tiens le plus. Je ne comprends pas comment tu as pu le laisser t'embarquer là-dedans.
La tirade d'Alec laissa Magnus sans voix pendant un court moment.
– J'espère que tu te sens mieux, car apparemment tu en avais gros sur le cœur, répliqua le sorcier, sur un ton ironique. Es-tu sûr que l'on parle toujours de l'escapade au manoir Wayland ? Je te rappelle quand même que notre but était de sauver Clary… Tu sais la petite rousse ? La fille dont TON parabataï est si épris qu'il n'a pas hésité à risquer sa vie pour la sauver. Je ne vois pas en quoi c'est une trahison. Si j'ai accepté d'y aller, c'est uniquement parce que c'était la chose à faire. Je me suis demandé ce que je ferais si tu avais disparu… Et bien, crois-le ou pas, j'aurais fait la même chose que lui.
Sur ces mots, Magnus tourna le dos à Alec et agita ses doigts pour déverrouiller la porte. Cette fois, le jeune Lightwood n'eut pas la force de répondre. Il soupira, vidé de son énergie, puis ouvrit la porte.
– Tu ne restes pas ? murmura Magnus, en ravalant sa fierté.
– J'ai besoin de dormir au moins quelques heures, dit Alec avec amertume. La journée de demain risque d'être longue.
Il referma la porte derrière lui et rejoignit sa chambre. Puis, il retira ses chaussures d'un geste automatique avant de se laisser tomber sur son lit tout habillé. L'inquiétude qu'il avait ressentie en découvrant le mot de Magnus avait laissé place à une profonde mélancolie. Il resta de longues minutes à fixer le plafond, les paroles du sorcier passant en boucle dans sa tête.
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Jace emmena Clary jusqu'à sa chambre. Il était étonné de s'en être aussi bien sorti alors qu'il s'était préparé à recevoir un sermon mémorable de la part d'Alec.
– Je devrais aller me coucher, je suis morte de fatigue, souffla Clary, en s'asseyant sur le lit de Jace. Mais, je n'ai pas envie de rester seule.
Elle le regarda si intensément qu'il fut attiré par elle comme un aimant.
– Tu ne seras plus jamais seule, murmura-t-il, après avoir pris son visage en coupe. Je suis là, maintenant… Je suis désolé d'avoir mis si longtemps pour venir te chercher.
– Ne sois pas désolé, tu es venu, c'est ce qui compte.
Jace déposa un baiser sur le front de la jeune fille, puis lui sourit.
– Viens, il faut soigner ça.
Clary avait en effet deux vilaines brûlures aux poignets causées par la rune que son frère avait utilisée pour lui lier les mains à la chaise. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle était efficace, Clary l'avait appris à ses dépens. Plus elle se débattait, plus les entraves runiques lui brûlaient la peau. Jace alla chercher le nécessaire pour la soigner. Il se montra incroyablement doux et attentionné quand il nettoya ses plaies. Clary ne sentit presque rien. Il utilisa ensuite sa stèle pour dessiner une Iratze sur chacun de ses poignets.
– Merci, lui dit-elle quand il eut fini.
– Ça ne t'embête pas si je te laisse pour aller prendre une douche ?
– Non, je pense pouvoir rester seule quelques minutes, ne t'en fais pas ! lui répondit-elle, amusée.
Jace se leva du lit et retira son t-shirt. Clary le rejoignit avant qu'il n'entre dans la salle de bain et caressa doucement la grande cicatrice qui lui barrait le dos. Elle le sentit frémir sous sa caresse.
– Tu as encore mal ?
– Un peu. Ça ira mieux après quelques heures de sommeil, la rassura-t-il avant d'entrer dans la salle de bain.
Quand il revint dans la chambre, une serviette autour de la taille, Clary s'était endormie au milieu du lit, en position fœtale. Jace enfila le vieux pantalon de sport qui lui servait de pyjama et s'allongea à ses côtés, en prenant garde de ne pas la réveiller. Sa respiration se calqua quasi instantanément sur celle de la jeune fille et il s'endormit très vite.
Quelques heures plus tard, le lever du jour réveilla le jeune Chasseur d'Ombres. Un sourire s'épanouit sur son visage avant même qu'il n'ouvre les yeux lorsqu'il prit conscience que Clary était allongée contre lui. La sensation de son corps chaud contre son torse nu était si agréable, que Jace crut un moment qu'il rêvait. Il se blottit contre le dos de Clary qui bougea légèrement en murmurant son prénom.
– Bien dormi ? lui dit-il, le nez fourré dans ses cheveux.
Elle roula sur le dos et s'étira comme un chat. Jace, en appui sur un coude, la dévorait littéralement du regard.
– Ne me regarde pas comme ça, je dois être horrible ! dit-elle en cachant son visage avec ses mains.
– Même couverte de boue, je ne te trouverais jamais horrible.
Clary retira finalement ses mains et ancra son regard à celui de son ami.
– Tu pensais vraiment ce que tu m'as dit au manoir ? lui demanda-t-elle, en arborant soudain un air préoccupé.
– En général, je pense toujours ce que je dis, répliqua le jeune Herondale, un peu surpris. Peux-tu être plus précise ?
– Tu m'as dit que tu m'aimais.
Jace lui offrit alors son plus beau sourire, celui qui la faisait tant craquer.
– Bien sûr que je le pensais ! Cela te pose-t-il un problème ?
– Non, au contraire, le rassura Clary. Je voulais juste vérifier que je n'avais pas rêvé.
Elle se pencha vers lui pour l'embrasser. Quelqu'un frappa alors à la porte de la chambre, les interrompant dans leur étreinte.
– Non, pas maintenant, grogna le jeune homme.
– Jace, c'est moi, il faut que je te parle !
Jace soupira en reconnaissant la voix de son parabataï.
– Je vais vous laisser tous les deux, trancha Clary en se levant. J'ai besoin de prendre une bonne douche et de changer de vêtements. On se retrouve après.
– Lâcheuse ! marmonna Jace, en se levant également.
Il alla ouvrir à Alec qui s'engouffra dans la chambre. Il fit une drôle de tête en voyant Clary.
– Oh ! Salut Clary, bredouilla-t-il, son regard passant de l'un à l'autre.
Voyant l'air perplexe de son ami, Jace clarifia les choses.
– Ne va pas te faire des idées, Clary s'est endormie sur mon lit pendant que je prenais une douche. Il ne s'est rien passé !
La jeune fille s'éclipsa, sous le regard insistant de Jace. Regard qui n'échappa d'ailleurs pas à Alec, qui ne se priva pas de le chambrer.
– Arrête de la regarder comme ça, je vais commencer à croire que Jace le tombeur est amoureux.
– Oui, je l'aime. Et alors ? En quoi ça te regarde ? répliqua-t-il, sur la défensive.
– Hey ! doucement. Je pense avoir le droit de te chambrer un peu après le coup que tu m'as fait hier, non ?
– C'est vrai, tu marques un point, admit Jace, en retrouvant sa décontraction habituelle. Qu'est-ce qui t'amène ? Ç'avait l'air urgent !
– Je voulais juste savoir si tu avais appris des choses intéressantes au manoir. Mes parents vont sûrement te poser des questions.
– Magnus ne t'a rien dit ? s'étonna Jace.
Alec fit la grimace, Jace comprit immédiatement que quelque chose n'allait pas.
– Non. Après votre départ de la chambre, nous nous sommes disputés.
– À cause de moi ?
– Oui… enfin, au début. J'y suis allé un peu fort en parlant de trahison, mais sur le moment c'est ce que j'ai ressenti.
– C'est à lui que tu devrais dire ça, pas à moi.
– Je le sais, mais… je n'ai pas vraiment envie d'avoir cette conversation avec lui et surtout d'en subir les conséquences.
Le regard azur d'Alec se remplit soudain d'une immense tristesse qui ne laissa pas Jace indifférent.
– Parle-lui ! dit-il d'un ton ferme. Si tu gardes tout ça pour toi, toute cette rancœur ou ces questions, vous allez vous éloigner l'un de l'autre. C'est ce que tu souhaites ?
– Non, bien sûr que non.
Jace poussa Alec en dehors de sa chambre.
– Allez, ouste ! Va le rejoindre maintenant, je dois m'habiller de toute façon.
– Je ne sais pas comment je dois le prendre, Jace, grommela Alec en sortant. Je me demande si tu veux que je me réconcilie avec Magnus ou si tu cherches juste à te débarrasser de moi pour rejoindre Clary.
Jace fit comme s'il n'avait rien entendu et ferma la porte dans le dos de son parabataï.
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Une heure plus tard, ils se retrouvèrent tous dans la bibliothèque, prêts à partir pour Idris. Magnus avait au préalable ramené Simon, en lui ordonnant de ne pas mettre le nez dehors jusqu'à leur retour. De leur côté, Clary et Jace avaient prévenu Jocelyne du sauvetage nocturne de sa fille. Elle était tellement rassurée de la revoir saine et sauve qu'elle n'avait pas eu le cœur à sermonner Jace pour son imprudence. Jocelyne s'était ensuite chargée de mettre les Lightwood au courant. Ils avaient alors décidé de retarder leur départ d'une heure, le temps que les jeunes Chasseurs d'Ombres et le sorcier leur racontent ce qu'ils avaient appris.
Quand ils émergèrent du portail, ils ne se trouvaient qu'à quelques minutes de marche de la ville. Avec les derniers évènements, l'Enclave avait renforcé la sécurité et interdit toute téléportation à l'intérieur de la Cité de Verre. Clary fut émerveillée en découvrant pour la première fois, le pays natal de sa mère, de ses ancêtres. Les tours d'Adamaspur, semblable à du verre, donnaient à la Cité une allure majestueuse. Jace s'approcha de Clary pour lui montrer le lac Lyn qui brillait au loin tel un immense miroir.
Une fois à l'intérieur d'Alicante, le petit groupe se sépara. Luke et Jocelyne emmenèrent Jace et Clary voir Amatis, la sœur de Luke, tandis que les Lightwood au grand complet se dirigèrent vers Princewater Street. Alec resta en arrière, quand il vit que Magnus ne semblait pas vouloir les suivre.
– Tu ne viens pas chez les Penhallow avec nous ?
Le Chasseur d'Ombres et le sorcier ne s'étaient pas adressé la parole depuis leur dispute dans la chambre de Magnus.
– Non, j'ai un vieil ami à aller voir, répondit Magnus, d'une voix monocorde. Je vous retrouve plus tard aux funérailles.
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À marcher ainsi, main dans la main et le sourire aux lèvres, Jace et Clary oublièrent presque la raison de leur venue à Idris. Ils s'arrêtèrent bientôt devant une maison modeste. Luke frappa à la porte et une voix leur répondit presque immédiatement.
– Une minute, j'arrive !
La sœur de Luke leur ouvrit, habillée d'une jolie robe blanche assez simple. Elle arbora un grand sourire en voyant son frère et surtout Jocelyne, qu'elle n'avait pas vue depuis plusieurs années. Elle les étreignit chacun leur tour, puis son visage se figea en un masque de surprise en découvrant les deux jeunes qui étaient restés un peu en retrait. Plus précisément, le regard d'Amatis resta braqué sur le jeune Herondale. Luke s'en aperçut et prit Jace par les épaules pour le présenter à sa sœur.
– Jace, Clary, voici ma sœur, Amatis Herondale, dit-il, avec un sourire.
– Amatis est la première femme de Stephen, ajouta Jocelyne, qui avait remarqué le regard stupéfait de Jace. Si tu as des questions sur ton père, je pense qu'elle sera la mieux placée pour y répondre.
– Son père ? s'exclama alors Amatis. Ce n'est pas possible… Stephen n'avait pas d'enfant...
– Je sais que c'est difficile à croire, ajouta Luke, en pressant son épaule d'un geste réconfortant. Pourtant, tu ne peux pas nier sa ressemblance avec Stephen.
Amatis s'approcha de Jace et posa une main sur la joue du jeune homme.
– Comment est-ce possible ? murmura-t-elle. Céline est morte alors qu'elle était enceinte.
– C'est une longue histoire, dit Luke. Viens, je vais te la raconter.
Il prit sa sœur par le bras et la fit asseoir sur une des chaises de la pièce. Jocelyne en profita pour emmener les jeunes à l'étage pour qu'ils puissent se changer. Une fois habillé, Jace vint frapper à la porte de la chambre d'amis, où mère et fille s'étaient enfermées.
– Vous êtes prêtes ?
La porte s'ouvrit et le jeune homme en resta bouche bée. Clary portait une robe en soie blanche qui mettait parfaitement son corps en valeur.
– Je trouve que le blanc te va beaucoup mieux que le noir, déclara la jeune fille, en détaillant à son tour la tenue de son ami. Cela fait ressortir la couleur de tes yeux et le blond de tes cheveux.
Jace portait une chemise blanche dont il n'avait pas attaché les deux derniers boutons et un pantalon en lin crème. Le jeune Herondale, arbora un grand sourire, le genre qui faisait craquer Clary à tous les coups.
– Le blanc est la couleur du deuil chez les Chasseurs d'Ombres, j'espère que je n'aurais pas à en porter trop souvent, si tu vois ce que je veux dire !
– Allez, ouste, descendez ! Nous allons finir par être en retard. Tu sais que Hodge aimait la ponctualité, dit Jocelyne en s'adressant au jeune homme.
Ils rejoignirent Amatis et Luke, puis quittèrent la maison.
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Magnus arpenta les rues d'Alicante, les mains dans les poches et la mine sombre. Il regrettait un peu le ton cassant avec lequel il venait de parler à Alec, mais il avait besoin de se changer les idées et revoir son vieil ami Ragnor Fell l'aiderait sûrement à oublier ses problèmes de couple. Une fois en dehors de la ville, il utilisa sa magie pour rejoindre la maison du sorcier puis il frappa.
– Magnus Bane ! s'exclama Ragnor en ouvrant la porte. Ça fait un moment qu'on ne s'est pas vu, mon vieil ami.
Les deux sorciers s'étreignirent brièvement puis Ragnor fit entrer Magnus. Ils discutèrent de choses et d'autres, notamment de la raison de la venue de Magnus à Idris : le retour de Valentin Morgenstern. Tout en discutant, Magnus jeta un regard distrait sur la table en bois qui trônait au milieu de la pièce. Des flacons divers et variés, un mortier, des fioles aux couleurs bizarres ainsi que plein d'autres choses étaient éparpillées un peu partout. Dans tout ce bric-à-brac, une chose retint cependant l'attention du sorcier de Brooklyn : un flacon rempli d'un liquide couleur or. Il attendit le moment opportun et s'en empara discrètement.
– Tu as l'air occupé. Est-ce indiscret de te demander ce que tu prépares ?
– Oh ! Rien de bien excitant, j'en ai peur, regretta Ragnor. Quelques remèdes contre les rhumatismes ainsi que des potions pour les jeunes enfants et les femmes enceintes. Rien de comparable à ce que tu dois faire dans une grande ville comme New York.
– Tu devrais passer me voir un de ces jours, dit Magnus avec un sourire.
Les deux amis discutèrent encore un peu, puis le sorcier de Brooklyn prit congé pour ne pas être en retard aux funérailles de Hodge.
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La maison des Penhallow était la plus grande de la cité, Alec et Isabelle n'eurent aucun mal à trouver une chambre de libre où s'isoler pour se changer. Quand l'ainé des Lightwood sortit dans le couloir, fin prêt, il tomba sur son père, qui remarqua son expression mélancolique.
– Est-ce la perte de Hodge qui te rend si triste ? dit Robert, en posant une main sur l'épaule d'Alec.
Le jeune Nephilim dévisagea son père, ses pensées se bousculant dans sa tête. Il aurait aimé lui parler de ses problèmes avec Magnus, lui demander des conseils. C'était ce qu'un père était censé faire après tout. Alec hésita, il ne savait pas comment aborder le sujet.
– Oui, je suis triste, mais… il n'y a pas que ça.
– Tu sais que tu peux tout me dire. Je suis ton père, si tu as envie de parler, je suis là.
Alec se pinça l'arête du nez en soupirant.
– J'aimerais bien, je t'assure, mais c'est compliqué. Pour être honnête, j'ai un peu peur de ta réaction.
– Voyons, Alexander, même si tu m'avouais être gay ou vouloir devenir un Frère Silencieux, tu serais toujours mon fils ! Ce sont tes choix, ta vie, je n'ai pas à te juger pour ça !
Alec grimaça, mais il entrevit malgré tout une lueur d'espoir et se lança.
– J'espère vraiment que tu penses ce que tu dis, marmonna le jeune homme, l'air grave. (Il inspira profondément et prononça les quatre mots les plus difficiles de sa vie.) Je suis gay, papa.
Il ressentit alors un immense soulagement, comme un poids qui lui aurait été enlevé. Il leva les yeux avec une certaine appréhension et croisa le regard de son père.
– Viens là, fit Robert. (Il joignit le geste à la parole et serra son fils dans ses bras.) Je suis désolé de t'avoir laissé croire que je réagirai mal face à ce genre de chose.
– Tu n'es pas fâché… ou déçu ?
– Bien sûr que non, voyons… Je pensais ce que je t'ai dit, même si j'étais loin d'imaginer que j'avais visé juste. Peut-être que si je t'avais un peu plus parlé de ma vie, tu n'aurais pas eu à garder ce secret pour toi.
– Je ne vois pas ce que cela aurait changé, répliqua le jeune Chasseur d'Ombres, dubitatif.
– Quand Michael, mon parabataï, m'a avoué ses sentiments pour moi, j'ai très mal réagi. Notre relation n'a plus jamais été pareille après ça. Je n'en suis pas fier, crois-moi. Je n'étais pas très tolérant à l'époque, mais j'ai changé.
Un sourire de soulagement étira les lèvres du jeune homme, juste avant que le claquement d'une porte ne les fasse se retourner. Sa sœur apparut, resplendissante, dans une robe moulante immaculée, son fouet en Électrum ornant son avant-bras. Robert embrassa sa fille sur la joue et ils descendirent au rez-de-chaussée, rejoindre le reste de leur famille.
Les Lightwood et les Penhallow quittèrent la maison et marchèrent jusqu'à la place où avaient lieu habituellement les crémations, retrouvant ainsi le reste du groupe. Hodge n'ayant plus de famille, peu de personnes étaient présentes pour assister à la cérémonie. De plus, les anciens membres du Cercle n'étaient guère appréciés à Idris, certains habitants gardaient même une rancune tenace envers ceux qui avaient été épargnés par l'Enclave. Pendant la cérémonie, Clary resta avec Luke, Jocelyne et Amatis. Elle connaissait Hodge depuis peu de temps et avait préféré laisser Jace avec les Lightwood. Quand tout fut terminé, Jace rejoignit Clary et la prit dans ses bras. La jeune fille vit qu'il était plus ému qu'il ne voulait bien le montrer. Il réussit tout de même à sourire et lui prit la main.
Le groupe regagna la maison des Penhallow où Jia offrit une boisson chaude à ses invités. Puis, les adultes se réunirent dans le grand salon pour discuter des derniers évènements. Jace et Clary racontèrent le sauvetage de la jeune fille et ce qu'ils avaient appris au manoir Wayland. Clary n'omit aucun détail, en parlant d'Ithuriel, de Valentin et surtout de Lilith. L'évocation du démon supérieur fit frissonner les amis des Lightwood. Il était clair pour tout le monde qu'il fallait agir vite. En tant qu'inquisitrice, Jia décida alors de réunir les hauts responsables de l'Enclave pour une session extraordinaire le jour même.
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Le soleil commençait à descendre dans le ciel d'Alicante. L'effervescence provoquée par le conseil exceptionnel de l'Enclave avait ébranlé toute la ville. Les Chasseurs d'Ombres discutaient avec leurs voisins sur le seuil des maisons ou dans la rue, certains osant à peine prononcer le nom de l'ancien leader du Cercle. Cependant, tout cela ne concernait que les adultes. Les jeunes Nephilim, ceux qui n'avaient pas encore l'âge d'avoir leur première Marque, continuaient de jouer et de chahuter dans les rues, comme si tout allait bien. Au coin d'une ruelle, un petit groupe d'enfants âgés d'une dizaine d'années venait juste de se séparer, il était l'heure pour le jeune Matthew de rentrer chez lui. Tout en marchant, il fit un dernier signe de la main à ses amis, mais lorsqu'il se retourna il percuta un homme.
– Désolé mon grand, s'excusa le Chasseur d'Ombres. C'est ma faute, je regardais les noms de rue et je ne t'ai pas vu. Rien de cassé ?
– Non, ça va, je ne regardais pas devant moi. Vous êtes perdu ?
– Heu… j'ai un peu honte de le dire, mais oui. C'est la première fois que je mets les pieds à Idris pour tout t'avouer et je ne m'y retrouve pas.
– Je suis né ici, moi, je connais Alicante par cœur. Où allez-vous ?
– Je dois retrouver un ami près de la Garde, tu pourrais m'y conduire ? demanda le Chasseur d'Ombres, avec un sourire implorant.
Le jeune garçon sembla hésiter un moment.
– Je peux seulement vous montrer le chemin jusqu'au pont, car ma mère m'attend. Après, vous ne pourrez pas vous tromper, c'est toujours tout droit.
– Je te remercie, petit. Au fait, je m'appelle Jonathan, fit le Chasseur d'Ombres en tendant la main à l'enfant.
– Enchanté, moi, c'est Matthew, mais mes amis m'appellent Matt, répondit le garçon, en serrant la main tendue.
La ruelle dans laquelle ils se trouvaient était sombre, mais l'obscurité n'empêcha pas l'enfant de voir le changement d'expression du Chasseur d'Ombres.
– Je sais qui tu es, répliqua la voix dure du Nephilim, un sourire cruel posé sur ses lèvres.
Matthew prit peur et voulut s'enfuir, mais Jonathan ne relâcha pas sa main. Il l'attira à lui avant d'appliquer un mouchoir sur son visage. Le chloroforme mit seulement quelques secondes pour agir, l'enfant cessa alors de se débattre et le jeune Morgenstern put le prendre dans ses bras. Il repoussa sa capuche, d'un geste désinvolte, laissant apparaître ses cheveux blond argenté puis quitta la ruelle d'un pas rapide. Il avait bien entendu menti au jeune Matthew, il connaissait parfaitement Alicante. Il se fraya un chemin jusqu'aux portes de la ville sans éveiller le moindre soupçon, le garçon dans ses bras semblait dormir paisiblement. À l'abri des arbres, Jonathan retrouva son père qui se tenait à côté de deux magnifiques purs-sangs.
– Bravo, Fils, je savais que je pouvais compter sur toi, dit Valentin. Plus que trois et je pourrai enfin commencer leur entraînement. Je le ramène au chalet, toi, retourne en ville. Nous devons faire vite, car ils vont s'apercevoir que plusieurs de leurs enfants ont disparu. Dès que nous les aurons tous récupérés, tu pourras retourner auprès de Lilith pour superviser la deuxième partie de notre plan.
Jonathan fronça les sourcils, hésitant.
– Dame Lilith est notre alliée, je ne comprends pas pourquoi vous lui cachez cette partie du plan.
Valentin se tourna vivement vers son fils, en lui décochant un regard furibond.
– Es-tu en train de remettre en cause mon autorité ?
Jonathan baissa les yeux.
– Non, Père.
– Lilith est un démon. Notre but est de tuer les démons, pas d'en créer ! Une armée d'êtres comme toi serait rapidement incontrôlable, crois-moi.
– Si je comprends bien, vous ne me faites pas confiance, marmonna Jonathan, les yeux rivés au sol et les poings serrés.
La voix de Valentin se radoucit.
– J'ai confiance en toi, car tu es mon fils. Je t'ai éduqué, j'ai fait de toi l'homme que tu es devenu. Tu n'es pas un démon, Jonathan, tu es toi… tu es unique. Sois-en fier ! Va, maintenant, ne perdons pas plus de temps.
– Oui, Père.
Le jeune homme déposa Matthew sur le cheval de son père, puis le regarda s'éloigner au galop. À cet instant, le visage de Jonathan n'exprimait aucune émotion, mais tout au fond de lui, un profond sentiment de jalousie le dévorait.
Voilààààààààààà ! C'est fini pour aujourd'hui.
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J'ai encore quelques chapitres d'avance, car j'ai bientôt terminé d'écrire le chapitre 16, à l'heure où je poste celui-ci.
Si tout va bien, on se retrouve dans 2 semaines pour le chapitre suivant :)
bientôt mes Shadowhunters !
-Aly
