Et hop, nouveau chapitre !
Comme d'hab, merci pour les reviews et les mises en favs/alerts. N'hésitez pas à me laisser un commentaire, hein, je ne mords pas ;)
Réponses au reviews :
Andrea : Merci pour ta review :) CoG est aussi mon tome préféré ! Et je publie tous les 15 jours car j'ai un peu d'avance, mais ça me demande beaucoup de temps pour écrire. J'espère que tu me laisseras une autre review :p
Christelle : Merci bcp pour tes compliments, ça me touche bcp ! J'espère que ce chapitre te plaira.
Zo : Merci pour ta review :p
Ce chapitre est un de mes préférés ! j'espère qu'il vous plaira aussi, même si vous risquez de vouloir me tuer à la fin...
Bonne lecture ;)
Chapitre 12 : Un Mal pour un Bien
Chacun vaqua à ses occupations pendant les quelques heures de libre qui les séparaient du début du Conseil. Maryse alla se reposer dans sa chambre, en attendant le retour de son amie Jia, tandis que Robert et Patrick discutaient politique dans le jardin. Luke raccompagna Amatis chez elle. En l'attendant, Jocelyne resta dans le salon avec Magnus qui lui raconta plus en détail tout ce qui s'était passé au manoir Wayland. Pour le sorcier, c'était surtout un moyen de ne pas rester seul avec Alec. Le couple ne s'était, pour ainsi dire, pas adressé la parole depuis leur dispute de l'institut.
Aline avait emmené le reste de la bande à l'étage. Ce fut l'occasion pour Clary de faire connaissance avec la fille unique des Penhallow, puis ce fut l'heure de partir pour la Garde. Le jeune Max s'étant endormi sur les genoux de sa sœur, Aline proposa de rester à la maison pour le surveiller. Cela ne changeait rien pour elle, car n'ayant pas encore 18 ans, elle ne pouvait pas assister aux conseils de l'Enclave. Seul Alec pourrait rester du début à la fin, alors que Jace, Clary et Isabelle étaient, quant à eux, invités à témoigner.
Le conseil exceptionnel débuta avec le discours de Jia. D'une voix emplie d'émotion, elle annonça à l'assemblée la mort d'Imogène Herondale, tuée par Lilith, le démon supérieur. Un brouhaha général se fit entendre dans la salle bondée. Des clameurs effrayées se mêlèrent aux chuchotements indignés pendant plusieurs minutes. Lorsque le calme revint enfin, Jia dévoila l'Épée Mortelle et la tendit à Jocelyne qui raconta ce qu'elle avait appris pendant sa captivité. Puis, ce fut au tour d'Isabelle de témoigner. La jeune fille était nerveuse car elle devait éviter au maximum de parler de Simon. Finalement, tout se passa bien pour la jeune Lightwood qui rejoignit sa famille, soulagée, avant de quitter la salle. Ce fut alors au tour de Jace et Clary. La jeune fille s'était préparée à recevoir un accueil plutôt glacial et à être cataloguée comme « la fille de Valentin ». Jace, lui, était plutôt serein, il avait même hâte de témoigner. Jia les appela tous les deux en même temps. Ce fut Jace qui parla le premier. Il expliqua comment Jonathan, celui qu'il prenait pour son frère, lui avait finalement avoué la vérité sur ses origines, avant de le poignarder lâchement dans le dos. Il raconta aussi comment son mentor avait donné sa vie pour le sauver. La voix de Jace trembla légèrement lorsqu'il prononça le nom de Hodge. Clary le remarqua et glissa sa main dans celle du jeune homme, avant de prendre à son tour la parole. Lorsqu'elle eut fini de raconter ses échanges avec son père et Lilith, Jace termina en racontant leur rencontre avec l'ange Ithuriel. Des chuchotements envahirent alors la salle. Plusieurs Chasseurs d'Ombres se levèrent et l'un d'eux pointa même un doigt accusateur vers les jeunes Nephilim.
– Vous mentez ! Invoquer un ange, sans être terrassé par le feu céleste, est impossible.
Jace allait répliquer quand une silhouette familière se leva et prit la parole.
– Il dit vrai, déclara Magnus sur un ton ferme, mais décontracté. J'étais là et je peux confirmer que l'Ange Ithuriel était bien enchaîné dans la cave du manoir Wayland, prisonnier d'un cercle magique.
– Aucun mensonge n'est possible avec l'Épée Mortelle ! rappela Jia avec autorité.
Le Chasseur d'Ombres ne trouva rien à répliquer et se rassit. Magnus fit de même, un sourire satisfait étirant ses lèvres. Jia remercia les deux jeunes de leur précieux témoignage et les autorisa à quitter la salle du Conseil.
– Et maintenant, que fait-on ? demanda Clary, en descendant les marches.
– À mon avis, ils en ont encore pour plus d'une heure, là-dedans. Si ça te dit, je peux t'emmener visiter la ville.
– Oh, oui ! C'est une super idée, s'enthousiasma Clary.
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La deuxième partie du Conseil sembla durer une éternité. Le sorcier n'avait qu'une hâte : sortir de cette salle bien trop bruyante à son goût. Quand Jia annonça la fin de la séance, les Lightwood, qui se trouvaient à quelques places du sorcier, se levèrent pour aller discuter avec l'inquisitrice Penhallow. Alec ne suivit pas ses parents et fit signe à Magnus.
– Je connais un endroit où l'on pourra discuter tranquillement.
– Je te suis, répondit Magnus.
Le corridor qu'ils empruntèrent était étroit et sombre. Seule la lumière de sort qui filtrait des appliques fixées au mur, éclairait leurs pas. Le stress d'Alec montait au fur et à mesure qu'ils approchaient de la sortie. Après un dernier virage, ils débouchèrent enfin sur l'extérieur. La lumière naturelle éblouit Magnus pendant un bref instant, puis il découvrit un adorable jardin sans prétention, mais très bien entretenu. Une pelouse parfaitement tondue entourait des massifs de fleurs magnifiquement colorées, qui diffusaient des senteurs enivrantes. Magnus suivit Alec sur le chemin en gravier blanc jusqu'à un banc, à l'ombre de deux arbres sûrement plusieurs fois centenaires. Le jeune Chasseur d'Ombres s'assit et, les coudes posés sur ses genoux, il passa ses mains sur son visage. Le moment qu'il redoutait était arrivé, il ne pouvait plus se défiler.
– Tu ne veux pas t'asseoir ? demanda Alec, en levant les yeux vers le sorcier, qui se tenait debout, face à lui.
Magnus sentit immédiatement la tension dans la voix de son compagnon. Cette distance entre eux lui était insupportable. Il s'assit machinalement près d'Alec et se noya littéralement dans le bleu de ses yeux. Sa dispute avec le jeune homme lui sembla, à cet instant, si futile qu'il s'en voulut de ne pas avoir fait le premier pas plus tôt. Sans lui laisser le temps de parler, Magnus se jeta alors sur la bouche de son amoureux. Il attrapa son visage à deux mains et dans un premier temps, Alec ne chercha pas à le repousser. Il profita à fond de ce long baiser langoureux et passionné qui lui envoya des décharges électriques dans tout le corps. Pendant quelques secondes, il oublia la raison de leur présence dans ce lieu si paisible et s'abandonna au désir qui naissait en lui. Cependant, ce moment de bien-être ne dura pas. Son cerveau reprit le contrôle de son corps et il repoussa doucement le sorcier. Ils devaient discuter, ils devaient mettre à plat tout ce qu'ils avaient sur le cœur pour pouvoir avancer en tant que couple. Après seulement, ils pourraient se réconcilier. Alec soupira devant le regard désemparé du sorcier.
– Il faut qu'on parle.
Magnus se redressa.
– Je sais… (Il prit une grande inspiration avant de continuer.) Écoute, Alec, je suis désolé, je n'aurais pas dû m'énerver contre toi.
Alec le dévisagea intensément, puis un léger sourire flotta sur ses lèvres.
– Tu n'as pas à t'excuser, voyons, c'est moi qui te dois des excuses. J'ai été horrible avec toi.
– Je n'aurais pas dû écouter Jace, continua le sorcier, j'aurais dû venir te voir. Je suis sûr qu'il aurait réussi à te convaincre et nous aurions évité cette dispute inutile.
– Peut-être… (Le sourire du Nephilim s'effaça.) Tu sais, quand je t'ai accusé de m'avoir trahi… je n'ai pas été complètement honnête avec toi. En fait, c'est vraiment ce que j'ai ressenti au moment où j'ai découvert ton mot, mais ce n'était pas pour être parti avec Jace sans me le dire. J'ai eu le temps d'y réfléchir et je ne suis pas fier de moi. Je crois que j'étais jaloux que tu sois parti avec lui, sans moi. Vous n'êtes pas supposés être proches tous les deux, vous n'êtes même pas amis ! Et pourtant… tu es parti avec lui, sans m'en parler. Je me suis senti mis à l'écart.
– Ça, j'avoue que je ne m'y attendais pas ! s'exclama Magnus. Je crois qu'on regrette tous les deux ce qui s'est passé. On pourrait oublier tout ça, tu ne crois pas ?
– Oui, mais…
Alec n'arrivait toujours pas à se détendre. Il savait que leur discussion était loin d'être finie, que les sujets importants n'avaient pas encore été abordés.
– Tu as autre chose à me dire ?
– On doit être honnête l'un envers l'autre, si l'on veut avancer ensemble. Si tu as quelque chose à me dire, c'est le moment. Ne me dis pas qu'il n'y a rien, je sais que c'est faux.
Alec esquissa un sourire forcé et attendit que Magnus se lance. Le sorcier se tourna d'un quart de tour pour faire face à son petit-ami et prit son menton entre ses doigts, le forçant ainsi à le regarder.
– Je t'aime, Alexander Lightwood. Je n'ai rien d'autre à ajouter.
Alec s'impatienta.
– Magnus…
Le Chasseur d'Ombres ne semblait pas prêt à lâcher le morceau. Son entêtement énerva le sorcier qui se leva brusquement.
– Tout allait bien entre nous jusque-là, non ? Pourquoi veux-tu tout gâcher en abordant des sujets qui ne sont pas importants ?
Le Nephilim grimaça et se pinça l'arête du nez pour essayer de garder son calme. Il s'était préparé à cette conversation, il savait ce qu'il risquait. Il inspira profondément et posa un regard apaisé sur son compagnon, avant de choisir ses mots avec précaution.
– Pourquoi t'énerves-tu, si ce n'est pas important ?
– Es-tu sûr de vouloir parler de ce qui est important et de ce qui ne l'est pas ? marmonna Magnus, sans quitter Alec des yeux.
Le jeune Lightwood savait qu'il tenait, là, sa dernière chance de faire machine arrière et d'éviter la confrontation. Mais, il était trop honnête avec lui-même pour continuer de faire comme si tout allait bien.
– Oui, il le faut, assena-t-il avec force. Écoute, tu dois arrêter d'agir comme si nous avions toute la vie devant nous. Cela me donne l'impression de ne pas être important pour toi, de n'être qu'une passade. Dans quelques années, je vais vieillir, puis mourir… et toi, tu passeras à autre chose. Ça me fait peur, d'accord ? J'ai peur que tu te lasses, que tu m'abandonnes quand je ne serai plus assez jeune pour toi.
– Tu te sens mieux ?
– Bof… je pense que ça dépendra de ta réponse.
Alec soupira, tenaillé par l'inquiétude qui assombrissait son regard azur.
– L'immortalité ne rend pas la perte d'une personne chère moins douloureuse. Elle donne seulement plus de temps pour l'accepter. Je t'aime, Alec, je ne veux pas te perdre et encore moins te quitter ! Pourquoi tu ne m'en parles que maintenant ? Tu savais dès le début que j'étais un sorcier. En acceptant de sortir avec moi, tu savais dans quoi tu t'engageais. J'ai été clair avec toi dès le départ, pourtant !
– Tu as raison, mais… je n'y avais pas vraiment réfléchi.
– Vu que tu abordes le sujet, j'ai une question pour toi.
Alec leva un sourcil. Le sorcier avait réussi à éveiller sa curiosité.
– Je t'écoute.
– Si je pouvais t'offrir l'immortalité grâce à un sort, que répondrais-tu ?
Le Chasseur d'Ombres, pris au dépourvu, ne répondit pas immédiatement.
– Tu… tu es sérieux ?
Magnus soupira.
– Oui, bien sûr que je suis sérieux. Tu voulais parler de choses importantes, en voilà une. Alors, oui ou non ?
– Je…
Ce n'était plus l'inquiétude, mais la panique qui se lisait à présent dans le regard du jeune homme. Son expression n'échappa pas au sorcier qui ressentit une profonde déception.
– Laisse tomber ! J'ai compris, marmonna Magnus en tournant le dos à Alec.
Il fit quelques pas et donna un coup de pied rageur dans une pierre, qui vola à plusieurs mètres d'eux. Alec se leva vivement pour rejoindre son petit-ami. Il posa sa main sur l'épaule du sorcier, le forçant à se retourner.
– Magnus, regarde-moi ! Tu ne peux pas me balancer un truc comme ça à la figure et t'attendre à un grand oui de ma part ! J'ai une famille, je ne peux pas être égoïste alors que mon frère et ma sœur comptent sur moi. Et puis, la magie… ce n'est pas une bonne idée.
– Devenir immortel ne veut pas dire quitter ta famille, Alec, répliqua sèchement Magnus. Je ne te demanderais jamais une telle chose ! Je voulais juste que tu saches que c'était une possibilité, mais oublie ça.
Le sorcier repoussa la main d'Alec et retourna s'asseoir. Le jeune homme le suivit et se planta devant lui, les poings sur les hanches.
– Tu m'en veux ?
– Non.
– Menteur… Je suppose qu'un tel sort me changerait, n'est-ce pas ? Je ne serais plus un Chasseur d'Ombres.
– En effet.
– C'est vraiment ce que tu souhaites pour moi ? Sans mes Marques, je perdrais une partie de mon identité.
Magnus leva la tête pour ancrer son regard félin à celui de son compagnon.
– Tu ne te résumes pas à quelques tatouages !
– Je sais, mais si je ne pouvais plus combattre les démons, j'aurais la sensation d'être inutile. Essaye de me comprendre, s'il te plait ! implora le jeune homme. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas de sentiments pour toi.
Malgré le ton rassurant d'Alec, le sorcier avait du mal à digérer son refus.
– Si c'était pour Jace, tu aurais accepté sans hésiter, lâcha-t-il en laissant parler la frustration qu'il ressentait.
– Je… non… Pou… Pourquoi me parles-tu de Jace ? balbutia Alec, complètement perdu.
Magnus se leva et le toisa de toute sa hauteur.
– Tu oses me poser la question ! À chacune de nos disputes, Jace est impliqué d'une façon ou d'une autre. Tu trouves cela normal ? Trop, c'est trop ! (Les pupilles de Magnus rétrécirent sous l'effet de la colère qui montait en lui. Il pointa son index sur le torse d'Alec, tout en soutenant son regard.) Tu as dit que l'on devait être honnête l'un envers l'autre alors, réponds-moi franchement… Accepterais-tu de devenir immortel si cela pouvait sauver la vie de Jace ?
Cette fois, le Nephilim n'eut pas besoin de réfléchir et répondit du tac au tac.
– Oui… Bien sûr que oui. Je ne comprends même pas que tu me poses la question. Tu sais à quel point Jace compte pour moi. Mais je le ferais également pour toi, Magnus… pour Izzy, Max, ou mes parents.
Le ton déterminé d'Alec laissa le sorcier sans réaction pendant un court instant. Il ne savait plus quoi penser.
– Tu donnerais ta vie sans même y réfléchir pour Jace, mais… en ferais-tu de même pour moi ?
Choqué par les mots du sorcier, Le jeune Lightwood recula d'un pas. Comment en étaient-ils arrivés là ? Cette discussion devait les rapprocher, pas les éloigner encore plus. Les traits d'Alec se durcirent et il défia Magnus du regard.
– Arrête, tu vas trop loin ! dit-il sèchement. Tout cela est ridicule.
– Réponds-moi ! répliqua Magnus, en haussant la voix.
– Tu n'as pas le droit de me demander ça ! Je le connais depuis des années, nous avons grandi ensemble alors que je te connais seulement depuis quelques mois. Arrête de te comparer à lui, c'est malsain ! Jace est mon parabataï et tu es mon petit-ami, je pensais que c'était clair, non ?
– Ton petit-ami ? ironisa Magnus. J'ai plus l'impression d'être ton animal de compagnie ! On se voit uniquement quand TU l'as décidé ou quand TU as besoin de moi. Je n'en peux plus, Alexander, je ne veux plus que l'on se voie seulement chez moi sous prétexte que tu as honte de nous.
– Tu délires complètement ! se défendit Alec, dépassé par la tournure que prenait leur conversation. Je ne suis pas comme toi, d'accord ? Désolé de ne pas être aussi à l'aise que toi avec le fait d'être gay.
Le couple était dans une impasse, chacun campant sur ses positions. Magnus avait du mal à contenir la colère qui le minait. Il serra les poings, puis déplia ses longs doigts manucurés, au bout desquels apparurent de petites étincelles bleues.
– Est-ce que tu m'aimes, Alec ? dit-il, d'une voix tremblante de frustration.
– Pourquoi me poses-tu cette question ?
– Réponds !
– Bon sang, Magnus ! Dis-moi ce que je dois faire pour te prouver que je t'aime et que tu comptes pour moi !
– ASSUME ! éclata le sorcier, en levant les mains.
Les étincelles se transformèrent en flammes, dans les paumes tremblantes du sorcier. Le Chasseur d'Ombres, surpris, recula. Magnus se reprit aussitôt et ferma ses mains pour étouffer sa magie.
– Je ne vois pas ce que tu attends de moi, souffla Alec, d'une voix lasse. J'assume mes sentiments pour toi, je t'assure.
Magnus fut touché en plein cœur par la détresse qu'il lut dans les yeux du jeune Nephilim. Il aurait voulu le prendre dans ses bras et tout effacer, mais son orgueil l'en empêcha.
– Si tu m'aimais vraiment, tu aurais parlé de nous à tes parents, finit-il par dire avec amertume.
Alec était au plus mal, même s'il ne voulait pas le montrer. Les mots de Magnus lui faisaient l'effet de dizaines de poignards le transperçant de part en part. Une larme orpheline roula sur sa joue.
– Je te jure que j'allais le faire ! répliqua-t-il, des sanglots dans la voix. Mon père est déjà au courant pour mon homosexualité, et il a plutôt bien réagi. Je t'en prie, Magnus, laisse-moi encore du temps.
– Je t'avais prévenu que cette discussion était une mauvaise idée, murmura le sorcier, d'une voix à peine audible. (Ses yeux de chat s'assombrirent et il tendit la main vers le visage d'Alec, qui la repoussa.) Je suis désolé, mais c'est trop tard, ne te brouille pas avec tes parents à cause de moi.
Le Nephilim s'essuya la joue d'un revers de main et se jeta sur Magnus, en s'agrippant à sa chemise.
– Tu as raison, je n'aurais pas dû attendre… Excuse-moi, gémit-il, comprenant ce que Magnus était en train de faire. Je vais leur dire…
Le sorcier avait déjà pris sa décision. Il repoussa doucement le garçon et assena la douloureuse vérité.
– Tu n'as plus besoin de le faire, Alexander, ce n'est plus la peine… C'est fini entre nous.
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Jace prit la main de Clary et l'entraîna vers les petites rues de la Cité de Verre, en calquant naturellement son allure sur celle de la jeune fille. L'un et l'autre restèrent silencieux pendant les premières minutes de leur ballade, profitant du silence apaisant que leur offrait Alicante. La plupart des boutiques étaient fermées à cause du Conseil et la grande majorité des adultes de la ville s'y trouvait encore. Seuls les cris d'enfants troublaient le calme de ce bel après-midi d'août. Jace et Clary traversèrent le pont qui enjambait les eaux noires du canal. Deux jeunes garçons d'une dizaine d'années les évitèrent de peu. L'un des deux fit tomber son épée en bois non loin de Jace, qui se baissa pour la ramasser. L'enfant, confus, s'excusa. Clary regarda la scène avec tendresse et ne put s'empêcher d'imaginer Jace avec un enfant dans les bras, son enfant… leur enfant. La jeune fille se sentit bête d'avoir ce genre de pensées, alors qu'ils n'avaient pas encore vraiment discuté du statut de leur relation, et chassa cette image de son esprit. Jace rendit l'épée au garçon en se mettant à son niveau pour lui donner un conseil avisé sur la façon de la tenir. Puis, il ébouriffa les cheveux de l'enfant qui rejoignit son ami en courant.
– Tu es à l'aise avec les enfants, on dirait ! dit Clary, un sourire aux lèvres.
Jace lui rendit son sourire, dévoilant ses dents presque parfaites. Clary aimait cette dent ébréchée, la seule petite imperfection qu'elle lui trouvait et qui le rendait réel. « Si Jace était parfait, il n'existerait pas, car la perfection n'existe pas ! » s'était-elle dit un jour, après l'avoir vu torse nu.
– Je suis surpris que cela t'étonne, tout le monde m'aime, voyons ! badina-t-il, en entrelaçant ses doigts à ceux de la jeune fille.
Clary leva les yeux en l'air et lui donna un coup d'épaule dans le bras.
– Plus sérieusement, quand les Lightwood m'ont adopté, j'étais ravi d'avoir enfin des frères et sœur. Tu sais, Max n'avait que deux ou trois ans quand je suis arrivé à l'institut et j'adorais m'en occuper.
– Oh, vraiment ? fit Clary, surprise.
– Je ne suis pas un monstre, Clary ! fit-il, en arborant un air faussement blessé.
– Hey, je n'ai pas dit ça !
Ils firent quelques pas, puis Jace reprit la parole, comme s'il avait eu besoin d'un peu de temps pour trouver les bons mots.
– J'aimerais avoir des enfants, dit-il en regardant droit devant lui. Pas maintenant, bien sûr… mais un jour.
Clary s'arrêta net et tourna la tête vers le jeune Nephilim, qui s'arrêta à son tour. L'expression décontenancée que Jace lut sur le visage de son amie fit naître une ride d'inquiétude sur son front.
– Pas toi ?
– Si, enfin… Je… heu… je n'y ai pas encore vraiment réfléchi.
Jace esquissa un sourire gêné et passa une main dans ses cheveux, d'un geste nerveux.
– Je n'avais pas l'intention de te faire peur ou de te mettre la pression. Je voulais juste que tu saches que… heu…
Clary fondit littéralement devant l'air parfaitement adorable qu'arborait Jace. Il n'y avait plus de sarcasme dans sa voix, juste une pointe de vulnérabilité qui la fit craquer. Elle se hissa sur la pointe des pieds et prit son visage à deux mains pour l'embrasser. Jace répondit à son baiser avec soulagement et la serra contre lui.
Ils reprirent ensuite leur marche, passant près de la grande place de l'Ange. Ils empruntèrent des ruelles étroites et passèrent devant des boutiques, toutes plus différentes les unes que les autres. Jace s'arrêta devant la vitrine d'un vendeur d'armes, soudainement très enthousiaste. Clary, elle, fut plus intéressée par la bijouterie qu'ils découvrirent quelques mètres plus loin.
– C'est vrai que les Chasseurs d'Ombres n'échangent pas d'alliances à leur mariage ? demanda-t-elle, les yeux rivés sur les magnifiques bijoux qui ornaient les présentoirs de la vitrine.
– Non, en effet. Comme pour la cérémonie parabataï, il y a un échange de runes.
Le couple flâna encore un peu et prit ensuite une petite rue perpendiculaire, bordée de chaque côté par des maisons typiques d'Alicante. Les murs étaient constitués d'or et de pierres dont la couleur, qui se rapprochait du miel, contrastait avec le rouge des toits en tuile. Cet endroit de la cité était désert, les deux jeunes n'avaient croisé aucune âme depuis un bon moment.
– Jace, je peux te poser une question ?
– Bien sûr.
– Que répondrais-tu si une fille te demandait si tu avais une copine ?
Clary n'osa pas le regarder. Elle sentit ses joues s'enflammer, mais continua de marcher. Elle ne vit donc pas l'air incrédule sur le visage du garçon.
– La réponse ne te parait-elle pas évidente ?
Jace prit alors Clary par les épaules, la forçant à s'arrêter. Il leva son menton avec son index pour ancrer son regard doré aux prunelles émeraude de la jeune fille. Un petit sourire étira un coin de sa bouche. Clary ne pouvait pas résister à ce sourire et Jace en était parfaitement conscient.
– Je… heu… Tu dirais oui, hein ?
Il se mit à rire. Cependant, ce n'était pas un rire sarcastique ou moqueur. Il posa ses lèvres sur celles de Clary pour la rassurer.
– Bien sûr que je dirais oui.
– C'est juste que nous n'avons pas vraiment discuté de notre relation. Je ne suis pas une experte en relation amoureuse, alors que toi…
– Rappelle-moi de tuer Izzy, dès que je la revois ! plaisanta Jace, sur un ton léger. Écoute, il est vrai que je suis sorti avec un tas de filles, mais… tu es la première qui compte vraiment, celle avec qui, pour la première fois de ma vie, j'aimerais construire quelque chose de durable.
Clary le dévisagea. Elle savait que Jace l'aimait, il lui avait déjà dit plusieurs fois et il n'était pas du genre à dire ce genre de choses à la légère, mais elle ne pensait pas qu'il s'était projeté aussi loin avec elle.
– Je t'aime.
Elle ne trouva rien de mieux à lui dire, mais les mots n'avaient pas d'importance. Elle pouvait le lire dans le regard de Jace. L'or de ses yeux était si clair et limpide que l'on aurait dit de l'ichor angélique. C'était ce même regard qu'il avait posé sur elle, lors de leur toute première rencontre, quelques mois plus tôt. Ce regard si particulier, si doux, qu'il ne réservait qu'à elle. Clary se laissa envahir par la douce sensation de bien-être qu'elle ressentait. Jace se pencha alors vers elle, effleurant son nez avec le sien. Sa bouche n'était qu'à quelques centimètres de la sienne, elle sentait son souffle chaud sur ses lèvres. Il la faisait volontairement languir, ce n'était pas fair-play. La jeune fille en voulait plus. Elle leva légèrement la tête pour qu'enfin ses lèvres retrouvent celles de son petit-ami. Elle oublia complètement l'endroit où elle était, plus rien ne comptait à part Jace. Elle ferma les yeux pour se concentrer uniquement sur ses sensations : le goût de sel de ses lèvres, la douceur de sa langue contre la sienne. Jace quitta sa bouche et commença à embrasser la commissure de ses lèvres puis remonta le long de sa mâchoire, jusqu'à son oreille. Elle frémit lorsqu'il suçota son lobe. Elle ne put réprimer un soupir de frustration et le sentit sourire contre sa peau alors qu'il embrassait son cou.
Clary passa ses mains autour de la nuque du jeune Nephilim et agrippa ses boucles blondes. Jace quitta son cou et plongea son regard dans le sien. Les mains du garçon n'avaient pas bougé depuis le début de leur étreinte, sagement posées sur les hanches de la jeune fille, comme s'il attendait un signal de sa part. Clary l'attira à elle pour l'embrasser à nouveau, sa main descendant le long de la colonne vertébrale de Jace. Elle le sentit frissonner sous sa caresse et sa réaction fut immédiate. Le jeune homme fit glisser ses mains sous les fesses de Clary puis, sans s'y attarder, l'attrapa par les cuisses pour la soulever.
Pour s'être souvent entraînée avec lui, Clary connaissait sa force, mais elle fut quand même surprise de la facilité avec laquelle il la porta. Elle enroula ses jambes autour de sa taille et le regarda intensément. Ils n'avaient pas besoin de parler pour se comprendre, toutes leurs émotions passaient par les regards qu'ils échangeaient. Jace la plaqua contre le mur et se fit plus entreprenant. Clary sentit la chaleur de sa main sur sa cuisse, même à travers son pantalon. Ses baisers se faisaient désormais plus pressants, plus passionnés. La respiration de Clary devint haletante alors qu'elle sentait le rythme cardiaque de Jace s'emballer contre sa poitrine. Elle s'empara du bas de son t-shirt et le retira d'un geste fébrile. Quand ses lèvres s'éloignèrent de celles du garçon pendant un court instant, elle le dévora des yeux avec gourmandise. Ses muscles parfaitement dessinés, ses cicatrices dont il était si fier. Jace ferma les yeux quand elle effleura sa peau du bout des doigts, jusqu'à atteindre la ceinture de son jean. Elle s'apprêtait à défaire le bouton quand le Chasseur d'Ombres saisit fermement son poignet, son visage se figeant brusquement.
– Attends… Tu as entendu ? murmura-t-il, en tournant la tête sur sa gauche.
– Non, pourquoi ?
À cet instant, un bruit faible, mais distinct se fit entendre au-dessus d'eux. D'un geste parfaitement synchronisé, ils levèrent la tête pour identifier la source du bruit.
– OK, là, j'ai entendu, souffla Clary.
Avec sa grâce habituelle, Jace la déposa sur ses pieds et ramassa son t-shirt. Clary l'observa se rhabiller avec une petite moue dépitée. Il remit de l'ordre dans sa chevelure blonde d'un geste de la main et s'apprêta à l'embrasser, quand soudain :
– Il y a des hôtels pour ça ! ricana une voix familière, dans le dos de Jace.
Le jeune homme reconnut immédiatement la voix dénuée d'émotions de son « frère ». Tout son corps se raidit. La douleur dans son dos se réveilla, lui rappelant la promesse qu'il s'était faite. Clary eut juste le temps de voir son regard changer brutalement, avant qu'il se détourne d'elle pour faire face à Jonathan.
– Encore toi ! aboya Jace. (Il serra les poings si fort que ses ongles entaillèrent ses paumes.) Qu'est ce que tu fais là ?
Il aurait déjà parcouru la courte distance qui le séparait du jeune Morgenstern, si la surprise ne l'avait pas cloué sur place. Jonathan n'était pas seul. Il tenait dans ses bras le corps immobile d'un enfant.
– Décidemment, tu es plus résistant que je ne le pensais, répliqua Jonathan, d'une voix pleine de mépris. Je suis surpris de te voir debout.
Jace fulminait intérieurement et eut beaucoup de mal à ne pas sauter à la gorge de son rival.
– Cela ne te suffit plus d'être un meurtrier, tu kidnappes des enfants, maintenant ? siffla Jace entre ses dents. Lâche-le et viens plutôt affronter quelqu'un de ta taille.
Jonathan se mit à rire.
– Tu penses sérieusement avoir une chance contre moi, petit frère ? Ce n'est plus du courage à ce niveau-là, c'est de la bêtise ! Tu aimes te prendre des raclées, on dirait.
Jace était à deux doigts de craquer. Il amorça un pas en avant, mais Clary le retint par le bras. Il tenta de se dégager, en vain. La jeune fille tint bon et le força à se retourner.
– Ne le provoque pas, d'accord ? Il est hors de question que je te laisse te battre avec lui. Tu as déjà failli y rester une fois…
– Il a un otage, Clary, un enfant ! la coupa-t-il. Je suis un Chasseur d'Ombres, me battre contre ce genre de monstre, (Il pointa Jonathan du doigt.) c'est toute ma vie. Je suis né pour ça. Crois-tu que je pourrais me regarder dans une glace si je le laisse partir sans rien faire ?
Les yeux de Clary s'humidifièrent, elle savait qu'il avait raison, mais elle n'était pas prête à le perdre.
– D'accord, mais je viens avec toi.
Jace acquiesça, mais Jonathan ne leur laissa pas le temps de le rejoindre.
– J'aurais adoré te donner la correction que tu mérites, Boucles d'or, surtout devant ma chère sœur, mais… je vais devoir vous laisser, je suis attendu. (La légèreté dans sa voix disparut et son ton redevint menaçant et cruel.) Oh et… n'ayez crainte, la prochaine fois que l'on se verra, vous n'aurez pas autant de chance.
Jonathan leur adressa un clin d'œil provocateur avant de jeter sans ménagement l'enfant sur son épaule, puis il se détourna d'eux et partit en courant. Jace tenta de le suivre, Clary sur ses talons, mais Jonathan était bien trop rapide pour eux. Il connaissait parfaitement la moindre ruelle d'Alicante et réussit à les semer.
Jace s'arrêta et reprit son souffle.
– BON DIEU ! explosa-t-il, en shootant violemment dans une pierre qui s'écrasa sur un mur.
Sans un mot, Clary le rejoignit et entoura sa taille de ses bras. Elle posa sa tête sur son dos et écouta sa respiration se calmer progressivement. Jace resta silencieux pendant de longues minutes, puis il posa une main sur celle de la jeune fille et se retourna.
– Désolé, s'excusa-t-il, ses yeux ayant retrouvé leur belle couleur dorée que Clary aimait tant.
– Jonathan vient d'enlever un enfant sous nos yeux, tu as toutes les raisons d'être énervé.
Jace la serra dans ses bras, puis prit une profonde inspiration, avant de lui tendre la main.
– Ne perdons pas de temps, dit-il sur un ton déterminé. Nous devons prévenir l'enclave, cet enlèvement n'est sûrement pas le premier. Je ne sais pas ce qu'ils mijotent, mais ce n'est vraiment pas bon signe !
Clary opina de la tête et ils rejoignirent la Garde en courant.
Voilàààààà c fini ! *pars se cacher sous une pierre*
Non, non pas taper ! Je sais la fin est sadique et la rupture de Malec aussi. Mais je vous ai mis une jolie scène Clace pour compenser, non ?
Donner-moi votre avis par review, même si c'est pour me traiter par tous les noms pour maltraitance lol
Niveau écriture : je viens de terminer le chapitre 16 au moment où je poste celui-ci. Sachez que la fanfic contiendra au moins 23 chapitres.
Je vous dis à dans 2 semaines, comme d'hab.
Gros bisous les Shadowhunters !
-Aly-
