VORACITY I - New World

Arc 1 : Le Prince Affamé

Chapitre 8

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Le soleil commençait à disparaître à l'horizon. à l'est, le ciel était déjà sombre alors que de l'autre côté, il était teinté de rouge sang, colorant la prairie de teintes sauvages.

Il y avait deux camps face à face. Le premier était composé des prêtres de la Théocratie de Slane, des hommes en habits noir avec par-dessus un manteau bleu nuit et argent attaché à la taille par un ceinture avec des poches et des attaches pour des fioles de potions. Ils portaient également une cape grise et un chapeau rond muni d'un voile de la même couleur. Seul l'un d'entre eux n'en portait pas, un homme au visage taillé à coups de serpe, aux cheveux blonds court et aux yeux noirs avec une cicatrice traversant son visage.

C'était lui qui avait parlé et donné les ordres depuis le début. Ce devait donc être le chef. le fait qu'il soit tête nue était un indice supplémentaire. De plus, à ses côtés se trouvait un Ange d'une taille imposante. Totalement caparaçonné d'acier scintillant, il possédait deux paires d'ailes brillantes et une auréole comme fichée dans son heaume. Il était armée d'une masse qu'il tenait à deux mains devant lui et d'un bouclier rond passé sur le bras gauche avec un soleil rouge stylisé représenté dessus.

Il s'agissait d'un Monstre de niveau moyen appelé Principauté Observante qui avait dû être invoqué par le sort Invocation d'Ange - Niveau IV, un sort de 4e niveau. Les autres Monstres présents, des Archanges de Feu, avaient pu être invoqués par le sort Invocation d'Ange - Niveau III. Ils étaient nombreux mais c'était des Monstres de bas niveau.

De l'autre côté, il y avait Harry accompagné d'Albedo et Ainz. Cependant, tous les regards étaient seulement sur le Squelette qui s'était présenté de façon assez grandiloquente à la troupes ennemie.

"Quant à la personne qui se trouve derrière moi, il s'agit d'Albedo" rajouta-t-il en désignant la guerrière en armure noire.

Il n'y avait toujours aucun mouvement de l'autre côté.

"Magnifique…" se réjouit Ainz. "Je vous remercie de m'accorder de votre temps. Bien, je dois vous prévenir d'une chose avant tout. Vous ne pouvez me vaincre."

Harry devait reconnaître que la confiance absolue que l'on sentait dans les paroles de Ainz était plus que magnifique. Surtout qu'il se doutait qu'il soit aussi catégorique dans son propre esprit. En tous les cas, cela força le camp opposé à réagir. le chef émit une grimace de dégoût avant de s'adresser à eux.

"L'ignorance est pitoyable" cracha-t-il. "Tu vas devoir payer pour ta bêtise."

"En êtes-vous sûr ? J'ai observé le combat. Si je suis venu, c'est que je suis certain de ma victoire. Si j'en avait été incapable, ne croyez-vous pas que j'aurais abandonné cet homme ?"

En effet son attitude montrait sa totale confiance en ses capacités. les mages avaient des attaques puissantes mais ils étaient physiquement plus faible et n'avaient généralement pas assez de force pour porter des armures trop lourdes. ils attaquaient donc de loin, hors de portée. Mais là, Ainz était face )à ses adversaires et ne semblait pas vouloir bouger. Peut-être qu'il était temps qu'Harry le force à une petite démonstration.

"Ainz, si tu comptes continuer à discuter, peut-être pourrais-tu me présenter un siège" dit-il alors avec une moue boudeuse.

Le Squelette se tourna alors vers lui. Avec ou sans masque, il ne pouvait pas afficher de l'incrédulité pourtant Harry était sûr qu'il l'était.

"Ils ont besoin d'un petit aperçu" lui dit l'Incube. "Tu n'auras qu'à faire semblant, je m'occupe du reste. Disons que je n'ai aucune confiance en tes goûts."

Ainz obéit et leva la main vers son ami, un fauteuil style Louis CV apparut juste derrière lui. Il était formé de volutes et de rondeurs en bois doré avec un dossier, un siège et des accoudoirs toilé de shintz blanc avec des petites fleurs bleu pâle. Harry sourit et s'assit gracieusement sur le siège avant de replier son ombrelle et de la poser délicatement sur ses genoux. Mieux valait garder son sceptre sous la main au cas où.

En tous les cas, comme il l'avait espéré, des murmures avaient commencé à se reprendre dans le groupe après le supposé tour de force d'Ainz. De son côté, l'Overlord se tourna à nouveau vers ses adversaires pour leur demander des précisions sur leurs invocations. Il voulait savoir comment des Monstres d'YGGDRASIL pouvaient se trouver ici, surtout invoqué par le même sort. Harry, lui, savait déjà et il se sentait coupable de laisser son ami dans le brouillard. Mais pour le moment il refusait d'y penser.

Il préféra alors se concentrer sur le Mage ennemi et entra dans son esprit. Il se rendit compte que celui-ci avait des protections, une certaine résistance psychique augmentée encore par des objets mais rien qui ne pouvait arrêter un Mage d'Esprit de son niveau. En tous les cas, il en profita pour affiner sa méthode de recherche mentale. Il se rendit compte qu'au lieu de fouiller au hasard, il pouvait envoyer des impulsions, comme des questions, directement dans son cerveau pour faire resurgir des informations. Bien sûr, ce n'était pas aussi méthodique qu'une analyse complète mais ça, il pouvait le faire plus tard, avec la copie intégrale de ses mémoires.

Nigun Grid Luin. C'était son nom. Il s'était montré immédiatement dans l'esprit de l'homme dès qu'Harry en avait fait la demande. Ce qui était venu juste après était qu'il était Capitaine de la Sainte Écriture du Soleil.

Oui, Stronoff y avait fait allusion. Il avait dit que ses adversaires devaient faire partie de l'une des six Saintes Écritures de la Théocratie de Slane. Chacune de ces troupes secrètes était au service direct du Grand Pontife, le dirigeant politique de leur état. Les coins autre étaient les Saintes Écritures des Ténèbres, de la Fleur des Vents, de la Source Claire, de l'Holocauste et de la Terre Mère. Apparemment chacun avait sa propre tâche et celle du Soleil était l'extermination des villages de Semi-Humains.

Apparemment, c'était l'un des préceptes les plus important du culte de la Théocratie de Slane : seul l'humain avait droit de vivre. Les autres créatures devaient être exterminés. Ça comprenait les Hétéromorphes et les Races Semi-Humaines mais aussi une bonne part des Races Humanoïdes. En fait, contrairement à YGGDRASIL, les êtres comme les nains ou les elfes sont considérés comme des Semi-Humains et donc devaient être éliminés. C'était assez intéressant. Les détruire serait donc un plaisir pour Harry. Cela lui rappellera le bon vieux temps avec Voldemort.

En tous les cas, cette mission n'aurait pas dû échoir à cette Sainte Écriture mais à celle des Ténèbres qui rassemblait les guerriers les plus forts de la Théocratie. La plupart étaient des descendants des Six Dieux fondateurs de la Théocratie. Cependant ils avaient été envoyé sur une autre mission en rapport avec les Dragons. La Sainte Écriture du Soleil se retrouvait donc seul car celle du Vent des Fleurs traquait le voleur de l'un de leurs trésors sacrés. Ils n'avaient donc aucun renfort ce qui n'était pas plus mal.

Cependant, les prêtres de la Sainte Écriture du Soleil n'étaient pas démunis. Ils comportaient des Mages très puissants, tous capable d'utiliser des sorts du plus haut niveau de la magie, le 3e niveau.

Hein ? Le 3e ? C'est tout ? Le 4e si l'on comptait l'invocation de Nigun mais ça n'allait pas plus loin. Harry en était presque indigné. Le niveau des chevaliers du village de Carne était faible. Cela aurait pu être parce qu'ils étaient des appâts mais si on le comparait au niveau des Mages qui étaient censés être les plus puissants de la Théocratie… Non, ce combat n'allait probablement pas être difficile. Le plus amusant cependant serait de voir ces pseudo Mangemort voir ce que c'était que la vraie puissance.

"Cessé de soliloquer !" S'exclama soudain Nigun. "Et répond à ma question : où as-tu envoyé Stronoff ?"

Ils semblaient vraiment vouloir le tuer décidément.

En interrogeant à nouveau les souvenirs du Mage, Harry en trouva la raison. Mais pas seulement. Le souhait de la Théocratie était d'unifier l'humanité sous une même bannière et un même culte. Bien évidemment, cette bannière était la leur et le culte, celui de leurs dieux. Tuer Gazef Stronoff allait affaiblir le Royaume qui serait alors sans doute envahi par l'Empire de Baharut. La Théocratie n'aurait alors qu'un seul interlocuteur dans leur tentative d'unification panhumaine.

Quand Harry avait entendu parler du piège au village de Carne, il avait imaginé qu'il y avait des traîtres au Royaume de Re-Estize. En regardant dans la tête de Nigun, il se rendit compte que c'était pire. Des traîtres il y en avait mais ils n'avaient pas eu à agir eux-mêmes, ils avaient seulement utilisé la situation politique actuelle de la cour.

En effet, celle-ci était divisé en deux factions distinctes, celle des Nobles et celle du Roi. Bien évidemment la faction des Nobles désirait limiter le pouvoir du Roi pour en avoir plus pour eux. Hors Gazef Stronoff était le pouvoir du Roi. C'était l'atout du Royaume dans leurs forces armées et leur conflit avec l'Empire. Normalement, les nobles auraient dû le soutenir. Sans lui, il y avait un risque que leur pays tombé aux mains de leurs ennemis. Cependant c'était sans compter l'orgueil des nobles et surtout leur très (trop) haute estime d'eux-mêmes.

En effet ils détestaient le Capitaine à cause de ses origines modestes qui avait monté les échelons grâce à son unique talent. Son existence seule était le rappel qu'eux même ne devaient leur place qu'à leur sang et pas à de véritables capacités (enfin, c'était la façon dont le ressentait Harry). Ils pensaient donc que sa déchéance ou sa mort n'aurait aucune incidence et qu'ils pourraient eux-mêmes tenir tête à l'Empire.

En tous les cas, il n'avait pas été difficile pour les espions de la Théocratie de persuader les Nobles d'intriguer pour faire partir le Capitaine pour cette mission. Bien sûr, ils n'étaient pas au courent que c'était un piège pour le tuer (du moins si c'était le cas alors Nigun n'était pas au courant), leur but était simplement de ternir son image. Il leur avait suffi d'insinuer que le Roi ne faisait rien pour arrêter les pillages de chevalier de l'Empire et ainsi avoir l'opinion publique en leur faveur. Pour reprendre la main, le Roi ne pouvait faire qu'un seul mouvement : envoyer son meilleur homme. Avec cela, il montrait à quel point il prenait cette affaire au sérieux.

Cependant, et c'était encore plus jouissif pour Nigun, les nobles avaient réussi à persuader le roi d'empêcher Gazef d'emporter ses meilleurs équipements. En effet le Capitaine était dépositaire, par décret royal, des Cinq Trésors du Royaume. Nigun lui-même n'en connaissait que quatre sur les cinq mais ce qu'il savait aurait très bien pu faire basculer le combat en la faveur du Capitaine si les Nobles n'avaient pas intrigué en insinuant que sa puissance ne provenait que des artefacts, les empêchant de s'en munir pour éviter de leur donner raison.

D'après les connaissances de Nigun, ces artefacts, du moins ceux qu'il connaissait étaient les Gantelets de Vitalité, qui annulait la fatigue, l'Amulette d'Immortalité, qui soignait continuellement les blessures reçus, l'Armure Gardienne, forgée en adamantite, le métal le plus résistant à leur connaissance et Lame de Rasoir, une épée capable de trancher même le matériau le plus dur. En effet, même si ces pouvoirs ne semblaient pas très impressionnants, ils auraient vraiment permis à Stronoff de s'en sortir. Mais cela n'avait pas été le cas et Ainz avait été obligé d'intervenir.

"Je l'ai téléporté dans le village" dit ce dernier pour répondre à la question du Mage en chef sur la localisation de leur cible.

"Quoi ?" S'exclama Nigun, décontenancé.

Il était étonné que l'homme en face de lui ait répondu. La seule raison pour laquelle il ferait cela est que ce serait un mensonge qui permettrait à sa cible de fuir.

"Quelle stupidité ! Ce ne sera rien de nous mentir, dès que nous aurons fouillé le village, il…"

"Je ne me permettrais jamais voyons" dit nonchalamment Ainz. "Je n'ai fait que répondre à une question… Cela dit, il y a une raison à mon honnêteté."

"Tu comptes supplier pour ta vie ? Si tu évites de nous faire perdre notre temps, je pourrais y penser."

«Détrompe-toi» siffla Ainz. "Ce n'est pas du tout ça."

Son attitude débonnaire avait disparu. à la place, il exprimait une froide colère parsemée d'un soupçon de sadisme qu'Harry trouvait particulièrement excitant.

"Il se trouve...que j'ai écouté ta conversation avec le Capitaine" poursuivit-il. "Et je t'ai trouvé bien culotté. Tu as déclaré que toi et tes sbires alliez assassiner les villageois que moi, Ain Ooal Gown, ai pris la peine de sauver, n'est-ce pas ? C'est fort... déplaisant."

Un vent fort souffla alors dans la pleine et souleva la cape d'Ainz avant de passer entre Nigun et ses hommes. Le balafré frémit. Il avait cru sentir l'odeur de la mort.

"Dé...déplaisant ?" Balbutia l'homme en essayant de garder son assurance. "C'est un bien grand mot, Mage. Et alors ?"

Nigun serra les dents. Il ne pouvait pas frémir. Il ne pouvait pas avoir leur. Il était l'élite de la Théocratie de Slane.

"Alors je vais vous proposer un marché" reprit Ainz. "Livrez-moi vos vies sans résister et vous ne souffrirez pas. Si vous refusez, vous l'aurez votre bêtise par une mort dans le désespoir et la douleur."

Le sourire d'Harry s'agrandit à cette phrase. Comme son corps était d'une matière malléable, celui-ci dépassait les limites du naturel et s'étirait presque jusqu'à ses oreilles. Ses yeux étaient écarquillés d'excitations. Il avait l'air terrifiant. Mais c'est Ainz qui occupait toute l'attention de ses adversaires. Il avait fait un pas. Un seul. Et alors c'était comme s'il avait semblé devenir immense. La peur commença à s'emparer des troupes de Nigun sans te celui-ci ne puisse rien faire. Lui-même même n'arrivait pas à savoir à quel dieu se vouer tellement le Mage en face de lui était impressionnant.

"C'est pour cette raison que je vous ai dit la vérité" reprit Ainz. "La révéler à des morts en sursis ne pose aucun problème."

Ainz avança d'encore un pas et leva les bras, paumes en avant. Il semblait qu'il cherchait à les étreindre mais d'une étreinte mortelle, celle de la mort. Un frisson parcourir Nigun à cette vision. Il pressentait sans se l'avouer l'horrible vérité. Il allait mourir.

"Ordonnez aux Anges d'attaquer !" S'exclama-t-il à l'attention de ses subordonnés. "Ne le laissez pas approcher !"

Deux Archanges seulement partirent à l'assaut du Mage en brandissant leurs épées. Portés par leurs ailes de feu, ils les abattirent sans hésiter sur Ainz. Celui-ci ne bougea pas. Albedo et Harry non plus ne faisaient pas un geste. Pour Harry c'était sans doute normal mais tous avaient cru qu'Albedo se serait jeté devant son maître pour le protéger. Mais ce ne fut pas le cas. Elle se tenait immobile tout comme Ainz.

En voyant cela, en voyant que son fanfaron d'adversaire n'avait même pas eu le temps de lancer un seul sort, Nigun commença à se sentir soulagé.

"C'est pitoyable" dit-il. "Essayer de nous mystifier comme cela…"

Mais une question demeurait. Pourquoi le corps d'Ainz ne tombait-il pas.

"Que faites-vous !" S'exclama-t-il alors à l'adresse des deux invocateurs à qui appartenaient les Anges. "Faites-les revenir ! Vous ne voyez pas que leurs épées empêchent son corps de tomber ?"

"Mais...mais c'est que nous en avons déjà donné l'ordre" dit l'un d'eux d'une voix perplexe.

Nigun tourna alors à nouveau son attention vers le Mage. Quelque chose n'allait pas avec les Anges. Leurs ailes. Elles bougeaient frénétiquement. Comme s'ils essayaient de se dégager de quelque chose. Et ce quelque chose les força à s'écarter l'un de l'autre jusqu'à ce que la silhouette d'Ainz réapparaisse derrière eux.

"Je vous avais prévenu" dit celui-ci d'une voix calme. "Vous ne pouvez pas me vaincre. Vous devriez accepter sagement mes avertissements d'autrui, vous savez…"

"Impossible…" s'étrangla Nigun.

Ainz avait parlé comme s'il n'avait pas deux épées enflammés plantes dans le thorax et qu'il ne tenait pas deux créatures angéliques à bout de bras et à mains nus. Pourtant les Monstres avaient le poids d'un homme adulte en bonne santé et ils avaient aussi leur armure lourde... Des murmures paniqués commencèrent à se faire entendre parmi les prêtres. Nigun, lui, était trop choqué pour les réprimer. Il ne connaissait aucune magie qui pourrait provoquer un tel prodige. Que ce soit pour augmenter sa force à ce point où survivre avec le corps transpercé.

"Ça doit être un tour de passe-passe !" S'écria un des hommes.

"É... Évidemment !" S'exclama son chef qui venait de se ressaisir. "Personne ne peut rester indemne avec une lame dans le corps !"

La troupe avait participé à de nombreux combat et leur vie avait déjà était en danger. Ils avaient grilles la mort plus d'une fois mais cette fois...cette fois c'était du jamais vu. Le Mage était capable d'un exploit que même leurs Anges étaient incapables de faire.

"C'est [Immunité Contre les Attaques Physiques Supérieurs]" les renseigna tranquillement Ainz. "C'est une compétence passive qui annule les blessures infligées par les armes et les monstres de nouveau inférieur à 60."

Les compétences passives ne pouvaient pas être invoqués comme le [Regard Explo-Sang] d'Harry ou l'[Invocation de Mort Vivant] qui avait donné vie au Chevalier de la Mort. Elles étaient comme [Toucher Négatif] ou les Auras. On les activait ou on les désactivait à volonté mais il n'y avait pas vraiment de moyen d'en contrôler la force. Une fois que celle-ci était effective sur Ainz, celui-ci ne pouvait recevoir des dégâts que de Monstres ou d'attaques d'un niveau supérieur à 60. Ce n'était pas grand-chose face à [Immunité Totale Contre les Attaques Physiques] d'Harry et qui l'empêchait d'être blessé par n'importe quelle attaque physique à l'exception de celles de Bosses mais ce n'était pas trop mal.

La terre se mit à trembler. Ainz, agacé par les Anges les avait simplement détruit en les frappant sur le sol mais sa force était telle que les ondes se propagèrent aux alentours.

"Ces enfantillages vous ont satisfait ?" Demanda-t-il en se redressant pour faire face à nouveau à ses adversaires. "Bien, je peux considérer que vous refusez mon marché, j'imagine ? Dans ce cas, c'est à mon tour."

A nouveau il écarta les bras pour montrer qu'il n'avait rien dans les mains.

"J'arrive" les prévint-il. "Place au massacre."

Un frisson de dégoût parcouru le corps de Nigun et il se sentit pris de nausées. Il se rendit compte qu'il ne pouvait pas gagner. Il devait donc fuir et pour cela il lui fallait une diversion.

«Attaquez-le avec tous les Anges" s'écria-t-il. "Vite !"

"On dirait qu'ils aiment s'amuser" soupira Ainz. "Recule Albedo. Harddyn…"

"Ne t'occupe pas de moi" dit celui-ci en haussant les épaules.

Ainz se retrouva rapidement encerclé par les Anges. Nigun espérait qu'une attaque simultanée de l'intégralité de leurs troupes le blesserait mais les Monstres n'eurent même pas le temps d'attaquer.

"Explosion Négative" incanta Ainz.

Aussitôt, l'air vibra alors qu'une onde noire se répandit dans toutes les directions autour du Mage. C'était comme si la lumière avait fait volte-face. Le flot sombre ne dura qu'un instant mais il suffit pour que tous les Anges, au moins une quarantaine, soient réduits à néant.

"C'est impossible" balbutia l'un des prêtres.

Nigun, lui, se mit à trembler. Il se rappelle les paroles de Stronoff. Un homme plus fort que lui. En effet Ainz était bien plus fort que le Capitaine et, même s'il avait du mal à l'accepter, que n'importe quel homme qu'il n'ait jamais rencontré. Peut-être que la Sainte Écriture des Ténèbres pourrait faire quelque chose mais alors qu'il avait toujours cru à leur suprématie, il n'en était plus sûr. Même s'ils avaient la force de détruire les Anges, le pouvaient-ils en un seul sort ? Il l'ignorait.

Il aurait dû reprendre le contrôle de ses hommes. Mais il était trop choqué lui-même pour faire quoi que ce soit. C'est pour cela que dès que l'un d'eux craqua, tous l'imitèrent.

"Comment une telle chose est-elle possible ?"

" Espèce de Monstre !"

Et les sorts se mirent alors à pleuvoir sur Ainz.

Envout'humain, Entrave, Pluie de Feu, Sarcophage d'Émeraude, Rayon Sacré, Onde de Choc, Confusion, Éruption de Stalagmites, Plaie Ouverte, Poison, Feu, Mots de Malédiction, Cécité, …

Il n'y avait aucun ordre, aucune logique, aucune tactique. Les prêtres voulaient juste lancer le plus de sort possible en espérant que l'un d'eux fonctionnerait. Certains auraient peut-être pu causer des dégâts à Ainz...s'ils n'étaient pas aussi faible. Mais à ce niveau, il n'y avait rien de dangereux pour l'Overlord. Ni pour lui, ni pour les deux autres.

"Je connais cette magie…" dit Ainz. "Qui vous a enseigné cette magie ? Un sujet de la Théocratie de Slane ? Ou quelqu'un d'autre ? J'ai tellement de question."

Tous ces mots étaient dit avec calme alors qu'il restait sans bouger sous la pluie de sorts. C'était comme s'ils ne le touchaient pas. Et en quelque sorte, c'était vrai. Pour ces prêtres persuadés d'être les meilleurs, la crème de la crème, c'était plus qu'ils n'en pouvaient supporter. L'un d'eux fit plus que perdre son sang-froid. Rendu fou par la peur, il sortit une fronde de ses vêtements, visa avec une bille de métal et tira….droit sur Ainz.

Il y eut une explosion.

Nigun ne savait pas ce qui s'était passé. un instant avant Albedo se tenait droite et rigide derrière son maître et l'instant d'après, il se trouvait juste devant lui, sa hallebarde brandit et l'un de ses hommes, celui qui avait tiré la bille gisait au sol. Quelque chose avait frappé sa tête qui s'était brisé sous l'impact et avait giclé comme l'aurait fait un melon.

"Que s'est-il passé ?" s'écria Nigun.

"Une bille d'acier lui a fait exploser le crâne" répondit son subordonné le plus proche de la victime.

"Quoi ? une bille d'acier ? celle...celle qu'il avait lancé ?"

"Je suis désolé" dit alors Ainz. "On dirait que les compétences de ma subordonnée ont surpassés les sorts qui protégeaient vos hommes contre les projectiles."

Il se tourna alors vers Albedo.

"Tu sais pourtant qu'un tel projectile n'aurait pas pu me faire du mal."

"Attendez un instant, Seigneur Ainz !" s'écria la Succube. "Il y à un niveau minimum requis pour affronter un Être Suprême ! Un misérable projectile...c'était trop ! Il y a des limites à toutes choses, l'impolitesse ne déroge pas à la règle !"

Sa colère explosive fit presque reculer les prêtres. Elle était tout aussi impressionnante que la rage froide et joyeuse de Ainz. Celui-ci cependant ne se laissa pas impressionner et éclata de rire.

"Si tu vas par-là, ils sont tous indigne de me combattre, alors" dit-il.

"Prin...Principauté Observante ! à l'attaque !" s'écria alors Nigun au comble de la peur.

L'Ange de niveau 4 qui était resté immobile depuis le début du combat se mit alors en mouvement. Il se mit à flotter au-dessus du sol en direction d'Ainz. Harry, lui, savait très bien pourquoi il ne l'avait pas fait attaquer jusque-là. L'une des compétences de cet Ange était de pouvoir améliorer la défense des soldats alliés dans son champs de vision mais seulement s'il restait immobile. Nigun avait donc décidé de sacrifier cet atout pour le faire attaquer puisqu'il était bien plus fort que les Archanges de Feu.

"Recule, Albedo" dit doucement Ainz.

Il resta droit devant l'Ange alors que celui-ci, arrivé à son niveau, abattait sa masse d'arme auréolée de lumière contre lui. Il la bloqua d'une seule main. Il avait l'air passablement ennuyé. Pourtant l'attaque aurait dû lui briser le bras.

"Il me semble que c'est à moi d'attaquer" dit-il en pointant le doigt vers son adversaire. "Flammes Infernales."

Contrairement à ce que disait son nom, il ne s'agissait pas d'une attaque d'élément feu mais d'élément négatif, l'opposé de l'élément sacré qui constituait l'Ange. Cela voulait dire que l'effet serait dévastateur. En effet, quand la petite flamme noire qui s'était envolé du doigt tendu d'Ainz toucha l'armure scintillante de Principauté Observante, celui-ci s'enflamma comme une vulgaire torche. La chaleur était intense. Même Nigun et ses hommes la ressentaient. Elle était si intense qu'ils furent obligés de fermer les yeux. Quand ils purent les rouvrir, la flamme noire s'était éteinte et l'Ange avait été désintégré. Il ne restait plus aucune trace ni de l'un, ni de l'autre.

"Im...Impossible" s'étrangla Nigun d'une voix blanche.

A présent, ce n'était plus des chuchotements qui venaient de ses hommes mais des gémissements de peur. Pourtant il n'entendait rien. Il été trop occupé à essayer de penser correctement. Les deux tiers de la puissance de Principauté Observante était vouée à la défense. De tous les Anges supérieur, c'était lui qui était le plus résistant. Et pourtant ! Et pourtant… Même avec son Talent qui l'avait, renforcé, il n'avait pas résisté à l'attaque.

Quelque chose tilta dans l'esprit d'Harry. Ou plutôt, Harry sentit quelque chose émerger dans l'esprit de Nigun dans lequel il se trouvait toujours. Talent. Nigun avait pensé au mot "Talent". Des informations très intéressantes émergèrent alors dans son subconscient où Harry était niché depuis le début du combat.

Les Talents étaient des compétences innées qui apparaissent spontanément chez 0,5% de la population de ce monde. Certaines pouvaient être utiles comme par exemple l'Affinité Magique, qui permettait d'apprendre les sorts plus rapidement, Œil qui Voit Tout, qui permettait de voir et d'évaluer la magie ou, encore Renforcement des Monstres Invoqués que possédait Nigun et qui permettait aux Monstres qu'il invoquait d'être légèrement plus fort que la normal. D'autre en revanche l'étaient un peu moins comme celui qui permettait de faire cinq pas sur l'eau avant de couler ou celui qui permettait de connaître la température de l'eau.

Encore une fois il s'agissait de quelque chose de totalement inconnu d'Harry. Cependant c'était de loin plus étranges que les Arts Martiaux. Ces derniers étaient le fruit d'un entraînement intense. les Talents, eux, étaient inné. Il était possible qu'il s'agisse d'une mutation spontanée des races de ce monde ou alors quelqu'un les avait modifié pour les faire apparaître. Pour le moment, c'était un mystère.

"Je ne le croit pas" s'écria soudain Nigun. " Un Ange supérieur ne peut pas être anéanti en un seul sort ! Qui es-tu Ainz Ooal Gown ? Un homme comme toi ne peut être inconnu ! Quel est ton vrai nom ?"

"Pourquoi as-tu cru que c'était impossible ?" Demanda calmement Ainz. "Ne serait-ce pas plutôt que tu es ignorant ? à moins que ce monde soit ainsi ? En tous les cas je vais répondre à ta question."

Il y eut un silence. Nigun attendait.

"Je m'appelle Ainz Ooal Gown ! Ce nom n'est pas un pseudonyme."

Harry sentit son cœur gonfler. non, ce n'était pas un simple pseudonyme et il en était heureux. Heureux d'avoir un Autre Ainz Ooal Gown à suivre et à aider du mieux qu'il pouvait.

Nigun, lui était trop choqué par la trop grande sincérité d'Ainz pour rétorquer. Il devait trouver une solution. L'homme devant lui n'était pas humain, c'était un monstre, un Ange de la Mort prêt à l'engloutir. à tous les engloutir. Il fallait qu'il trouve une solution pour le vaincre ou au moins pour survivre. C'est alors qu'il se rappela. Son atout. la dernière carte dans sa manche. une arme qui lui avait été confié longtemps auparavant pour le cas où quelque chose comme ceci arriverait. pour le cas où il tomberait sur un adversaire trop fort pour être vaincu par des armes humaines.

"Ca...Capitaine ! Que devons-nous faire !" demanda l'un de ses hommes."

Oui, il allait l'utiliser. c'était le seul moyen. Même Ainz Ooal Gown ne survivrai pas à "ça".

"Défendez-moi !" s'écria alors Nigun. "Que ceux qui veulent survivre gagnent du temps !"

Il plongea alors une main dans l'une des sacoches de sa ceinture et en sortit quelque chose. C'était un cristal. Celui-ci semblait luire dans l'ombre nocturne. à l'intérieur, on pouvait voir quelque chose, une pierre rouge. Mais ce n'était pas une simple pierre. Ce crustal contenait le pouvoir, le pouvoir absolu d'une créature d'une puissance incommensurable, une créature presque à l'égale des dieux. Elle leur était même supérieur pour certains. En effet c'était cet Ange, cet Ange ultime qui avait vaincu l'un des Dieux Maléfiques, 200 ans auparavant.

Il n'osait imaginer le temps et l'énergie nécessaire pour recréer un cristal capable de convoquer cet être de pure énergie sainte à nouveau. Mais il se devait de l'utiliser. Il devait détruire Ainz Ooal Gown ou au moins faire en sorte que ce cristal ne tombe jamais entre ses mains impies. C'était son devoir. Mais c'était aussi son seul espoir, le seul espoir qu'il avait de ne pas finir en un simple tas de chaire comme tous ceux qu'il avait tué jusque-là.

"Préparez-vous !" cria-t-il à ses hommes. " Je vais…je vais invoquer l'Ange ultime !"

Une lueur d'espoir jaillit alors dans le cœur des prêtres. la peur en eux reflua et leurs gestes se firent plus sûr. Ils érigèrent une véritable barrière protectrice autour de leur chef au cas où le monstre qui les attaquait décidait de s'en prendre à leur chef avant qu'il n'ait fini l'invocation.

"Il se passe quelque chose" dit Ainz.

"Oui" répondit simplement Harry.

Il savait ce qui allait se passer. Cela n'allait pas être très impressionnant mais il fallait qu'Ainz s'en rende compte par lui-même.

"On dirait un cristal de scellement" continua Ainz. "Un Ange ultime. Un séraphin ? Cela pourrait devenir dangereux même si je doute qu'il puisse faire appel à quelque chose d'aussi puissant qu'un Séraphin de la Huitième Sphère. Albedo, active ta compétence et protège-moi. Harry, viens te placer derrière-moi."

Mais celui-ci ne bougea pas.

A ce moment-là, le cristal dans la main de Nigun se mit à briller de plus en plus fort avant d'exploser en une colonne de lumière. C'était comme si le soleil était à nouveau levé tant l'éblouissement était intense. Une odeur un peu écœurante d'encens se fit également sentir.

"Voyez !" s'exclama Nigun au plus grand ravissement de ses troupes. "Voilà l'Ange ultime ! Autorité de la Domination !"

Si les deux premières invocations étaient presque à taille humaine, celle-ci semblait démesurée. Elle flottait plusieurs mètres de distance du sol dans une gloire lumineuse. Munie d'au moins six paires d'ailes, elle portait une armure encore plus scintillante que les autres. Ses jambes étaient remplacés par une jupe de plume, son auréole, bien plus grande que les autres était faite, elle, de lumière et flottait devant son visage. Entre ses mains gantées d'acier, elle tenait un immense sceptre sacerdotal doré.

Des applaudissements surgirent alors dans la foule des prêtres. Certains se mirent même à pleurer en priant et en remerciant les Dieux. Ils étaient persuadés que l'Ange allait arriver à battre Ainz, qu'à présent c'était à lui d'avoir peur et de craindre le pouvoir divin.

L'Overlord, lui, c'était figé en voyant l'invocation.

"C'est...ça ? C'est ça votre combattant le plus puissant ? Cet Ange ? C'est ça votre plus grand atout contre moi ?

"Exactement !" s'exclama Nigun, rasséréné par l'attitude d'Ainz. "Je comprends ton effroi car ceci est un Ange ultime ! Il est normalement trop précieux pour être utilisé dans un endroit pareil, mais j'ai jugé que tu en valais la peine ! Sois-en honoré !"

"Je n'y crois pas…" Balbutia Ainz.

Il leva lentement la main et se cacha le visage par-dessus son masque. Pour Nigun, c'était l'aveu de son désespoir.

"Ainz Ooal Gown" jubila-t-il alors, "Pour être franc, j'éprouve même du respect envers toi qui m'a forcé à invoquer cet Ange ultime. Tu es vraiment un Mage aux pouvoirs incommensurables."

Il secoua gravement la tête.

"Personnellement, je souhaiterais d'accueillir parmi nos compatriotes" reprit-il. "D'autant plus si l'on considère tes capacités inouïes...Mais pardonne-moi. la mission qui nous a été confié ne nous le permet pas. Nous nous souviendrons de toi. Tu seras le Mage qui m'a forcé à évoquer l'Ange ultime."

Mais à ce moment-là, une voix glaciale interrompit Nigun dans son monologue de la victoire.

"C'est vraiment…"

"Pitoyable ? Pathétique ?" suggéra Harry, toujours installé dans son fauteuil.

"...futile" termina Ainz.

"Co...Comment ?" s'indigna le prêtre.

Celui-ci sentait que quelque chose n'allait pas. Il était trop calme alors qu'il allait être sacrifié en offrande à l'Ange ultime. Était-il devenu fou ?

"J'ai un peu honte de m'être autant tenu sur mes gardes pour de tels enfantillages" soupira Ainz. "Navré Albedo. Je suis même allé jusqu'à te demander d'utiliser ta compétence."

"Ce n'est rien, Seigneur Ainz" dit la femme. "Il était possible, qu'un Monstre plus fort que prévu soit invoqué. Il est de mon devoir de minimiser les risques que fussiez blessé."

"Prudence est mère de sûreté comme on dit" ajouta Harry. "Ou comme une vieille connaissance disait toujours : Vigilance constante."

"Ah oui ? vous avez raison tous les deux. Mas tout de même, je ne m'attendais pas à ça."

" Quelle déception, n'est-ce pas ?" ricana Harry.

Un hurlement en provenance de Nigun les interrompit.

"Comment pouvez-vous avoir une telle attitude face à l'Ange ultime ?

Il sentait les sueurs froides recommencer à couler dans son dos. Ainz Ooal Gown ne pouvait pas être plus fort que l'Ange ultime, c'est ce pas ? N'est-ce pas ?

"Non ! Je n'y crois pas ! C'est impossible ! Définitivement impensable ! personne ne peut vaincre un Ange ultime ! Cet être l'a même emporté sur un Dieu Maléfique ! Comment pouvez-vous vous comporter ainsi devant une créature que l'humanité ne peut espérer vaincre ? C'est du bluff ! Une simple bravade !"

Oui, ça ne pouvait être que du bluff. pourtant quel était ce sentiment de peur qui étreignait sa gorge ? Non, il ne devait pas y penser.

"Autorité de la Domination ! Relâche Châtiment Sacré !"

Oui, avec ce sort de rang 7 qu'aucun humain ne pouvait rêver d'atteindre, il allait réussir. C'était l'Ange ultime après tout, il n'était pas au-dessus de tous les autres pour rien.

"Albedo, reste en arrière" dit Ainz. "Quant à toi, tu peux y aller, frappe-moi, je ne ferais rien. Harddyn ?"

Celui-ci se leva et rapprocha sa chaise de son ami.

"On va s'amuser" dit-il. "Et arrête de m'appeler par mon nom. Sous cette apparence, appelle-moi "Mademoiselle"."

"Si tu veux."

Encore cette nonchalance. Mais tout serait bientôt fini. Oui, l'Ange ultime allait les écraser et tout redeviendrait comme avant.

Autorité de la Domination ouvrit les mains et son sceptre se mit alors à flotter dans les airs. L'or dont il était fait s'illumina et il se brisa en milliers de fragments. Ceux-ci formèrent alors un cercle et se mirent à tourner autour de l'Ange de plus en plus vite jusqu'à ce qu'ils disparaissent, comme aspirés par le ciel. Aussitôt, une immense colonne de lumière s'abattit depuis le zénith jusqu'au sol, droit sur Ainz et Harry, les noyant dans un éclat insoutenable.

Enfin, le mal allait être détruit. Enfin ce Mage maudit allait être vaincu par la lumière de l'Ange ultime.

C'est ce qui aurait dû se passer. Pourtant Ainz allait bien. Harry aussi. Ni l'un ni l'autre n'avait explosé ou au moins mit un genou à terre. Même leurs vêtements étaient impeccable.

Ainz éclata de rire.

"C'est bien un sort qui se montre plus efficace face aux êtres des Ténèbres" dit-il entre deux éclats de rire. "Voilà donc ce qu'on ressent quand on prend des dommages...la douleur. Je vois…"

Harry, lui, ne disait rien. Ses statistiques de Défense Magique étaient très haut, même avec Les Neufs Enfers de Dante toujours à son doigt même si personne ne le voyait. pourtant il les avait senti, les dégâts. L'attaque était d'élément Sacré et lui était un Démon, du moins en partie. l'attaque avait donc dépassé ses défenses et il avait perdu quelques Points de Vie. C'était dérisoire mais c'était la première fois qu'il sentait ce que cela faisait. Cela faisait mal, c'était douloureux...c'était excitant. oui, avec cette attaque, Harry avait ressenti du plaisir. Un plaisir qui avait fait dresser sa queue sous son déguisement.

Quand il avait expérimenté le SM, Il y a 96 ans, il avait appris à la causer pour donner du plaisir mais comme il ne la ressentait pas, il n'avait jamais été de ce côté de la barrière. Oh comme il avait hâte de rentrer pour expérimenter ce nouveau champ de possibilités.

Alors que la lumière se dissipait, un cri suraigu se fit entendre et raisonna dans toute la prairie.

"Es...Espèces...Espèces d'insectes !" hurla Albedo qui venait d'entrer dans une rage folle. "Sales Vermines ! Co...Comment osez-vous faire souffrir mon...mes Maîtres vénérés ! Comment osez-vous faire souffrir Mon bien aimé Seigneur Ainz ? Mon cher et tendre Seigneur Ainz ? Restez à votre place, espèces de déchets ! Je vous tuerais lentement, je vous ferais subir les pires souffrances au monde et je jouerais avec vous jusqu'à ce que vous perdiez la raison ! Je ferai fondre vos membres à l'acide ! Je broierai vos couilles et vous forcerai à les bouffer ! Et ensuite, je vous guérirai avec une magie de soin et je recommencerais ! Je vous hais ! Je vous hais tous ! Je vous hais tellement que mon cœur pourrait exploser !"

Son corps se tordait de colère et ses mains parcouraient son armure comme si elle voulait l'arracher. Une aura maléfique et sombre sembla déformer l'air autour d'elle et l'air se mouvait comme si elle en était l'origine. C'était comme si quelque chose grouillait sous l'armure, une abomination qui, à elle-seule, pouvait détruire ce monde. Nigun et ses hommes prirent la colère d'Albedo de plein fouet mais aucun ne pouvaient bouger. ils étaient trop sonnés par le fait que l'Ange ultime, celui qui avait tué un Dieu Maléfique, avait, été impuissant à vaincre un simple Mage.

"Apaise-toi, Albedo !" dit soudain Ainz d'une voix douce.

Aussitôt, la femme se calma et son armure cessa de se mouvoir. L'aura se dissipa de même que le vent. Quelques mots avaient suffi à maitriser le monstre.

"M...Mais Seigneur Ainz ! Ces sales insectes…" commença à geindre la femme en se tournant vers son Maître.

"Il suffit. Hormis la faiblesse de l'Ange, tout s'est déroulé selon mes plans. Pourquoi t'indigner ainsi ?"

"Seigneur Ainz…" dit Albedo d'une voix soupirante en posant une main sur sa poitrine. Je vous reconnais bien là. Le titre de fin stratège vous siérait à la perfection tout comme il sied déjà au Seigneur Harddyn. Vous avez toute mon admiration."

"Je suis heureux que tu te sois mis en colère par inquiétude pour moi. Seulement...Albedo, tu es plus charmante quand tu souris."

"Cha...Char...Charmante !" bégaya la Succube au comble de la joie. "Merci ! Merci Seigneur Ainz !"

"Sans compter ta grande imagination" ajouta Harry. "J'ai beaucoup aimé les supplices que tu as décrit à nos adversaires. je pense que je vais les réutiliser si tu veux bien."

"Ce serait un immense honneur que d'avoir été votre source d'inspiration Seigneur Harddyn."

Soudain, comme s'il s'était aperçu qu'ils parlaient d'eux, Nigun réagit à nouveau.

"J'ai compris !" s'écria-t-il d'une voix partagée entre la terreur et l'accusation. "Je sais ce que vous êtes...Des Dieux Maléfiques ! Vous êtes des Dieux Maléfiques."

Ils étaient apparu 200 ans auparavant, venus d'un autre monde tout comme les Huit Rois Avides 300 ans plus tôt et même leurs divinités, les Six Grands Dieux, 100 ans encore avant. Ils avaient fait régner la terreur jusqu'à ce qu'ils soient arrêté par 13 personnes de différentes origines et races qui s'étaient rassemblés autour d'un chef qui venait, dit-on, du même monde que les Dieux Maléfiques. Les Treize Héros, comme on les appelait, les avaient vaincus. Certains étaient morts et les autres avaient été scellés. Mais au vu de l'aura maléfique de ce Ainz Ooal Gown, il était possible que l'un d'eux ai réussis à échapper à sa prison. Et si c'était vraiment cela alors l'Ange ultime pouvait encore gagner. Il avait déjà vaincu un Dieu Maléfique. Il pouvait le faire à nouveau.

"Encore une fois, Autorité de la Domination !" s'écria-t-il alors. "Châtiment Sacré !"

Et c'est reparti, pensa Harry en roulant des yeux. Il n'avait donc pas compris la leçon ? Quel idiot ce Nigun… Pourtant il avait son utilité. Harry avait capté ses pensées à nouveau. Il était au courent de ces divinités et de ces rois venus d'un autre monde. D'abord 6, 600 ans auparavant, puis 8, 500 ans auparavant...La Mort avait déjà envoyé des Joueurs ici afin d'apporter un peu d'YGGDRASIL dans ce monde vierge et le rendre familier à Harry. 6 i ans, 8 i ans...Les similitudes étaient bien trop grande pour que ce soit une coïncidence. Il ne savait pas combien il y avait eu de Dieux Maléfique 200 ans auparavant mais il n'avait pas entendu parler de disparition massive 2 ans auparavant. Seulement 2 personnes...Mais il était possible qu'il n'en ait pas entendu parler ou que leur disparition soit passé inaperçu.

Malgré ses efforts, il n'avait pas pu empêcher certaines personnes d'essayer d'utiliser son jeu comme plateforme de communication illégale. Il les avait combattu mais ils étaient doués et surtout, nombreux. Peut-être qu'un groupe d'entre eux avait été envoyé ici et été devenu les Dieux Maléfiques. Leurs activités devant rester secrète, le fait qu'ils jouent à YGGDRASIL n'avait sans doute pas été communiqué.

A ce moment-là, Ainz soupira.

"Cette fois c'est à mon tour, non ?" dit-il à Nigun. "Sombrez dans le désespoir."

Il tendit la main vers Autorité de la Domination.

"Trou Noir"

Il y eut alors comme une onde noire dans les airs qui se concentra en un point juste devant l'Ange. une sphère sombre apparut alors. Elle semblait aspirer la lumière. à la place, elle aspira tout le reste. L'air se mit à siffler alors qu'il s'engouffrait dans la fissure de l'espace-temps. L'Ange résista quelques instants mais son corps commença à se tordre et il fut aspiré dans un tourbillon qui finit par se dévorer lui-même. Il ne resta alors plus rien à par la prairie, la nuit, le vent et la terreur.

"Qui...Qui es-tu ?" demanda Nigun désespéré. "Je n'ai jamais entendu parler d'un Mage répondant au nom d'Ainz Ooal Gown...D'ailleurs, personne n'a le pouvoir d'exterminer un Ange ultime. Un tel homme ne peut exister…"

Ainz regarda longuement l'homme perdu dont toutes les certitudes venaient de s'effondrer sous lui avant de répondre.

"Je suis Ainz Ooal Gown. Autrefois, ce nom était si répandu que personne ne l'ignorait…"

Il soupira.

"Bien" se reprit-il, "il est temps d'abréger la conversation, n'est-ce pas ? Mais avant que vous ne décidiez de faire quoi que ce soit de stupide comme tenter de vous enfuir, sachez qu'il y a un sort anti-téléportation autour de la zone...Sans compter que d'autres de mes subordonnés sont dissimulés dans les environs."

Le soleil s'était couché depuis longtemps et il ne restait qu'un fin filet de ciel plus claire là où il avait disparu. Un silence lourd régnait sur la prairie mais soudain, il y eut un bruit étrange puis le ciel se fendit comme du verre. La brisure se résorba rapidement et il n'y eut plus rien.

"On dirait que j'ai bien fait" dit Ainz à Nigun. "Pour toi comme pour moi. Quelqu'un essayait de t'espionner à l'aide de la magie mais les protections anti-renseignements de mon équipement ont été activés. Dommage. Si j'avais su, j'aurais couplé ces protections avec des magies d'attaque."

Ce que les Joueurs d'YGGDRASIl avaient rapidement appris, c'était que dans le jeu, l'Information avait un prix et valait très cher. Information sur l'univers, les mécaniques et aussi sur les autres joueurs eux-mêmes. Dissimuler ses informations personnelles était nécessaires pour garder la main mise en cas d'attaque ou de duel. C'est la raison pour laquelle nombreux étaient les Joueurs qui s'assuraient d'avoir toujours sur eux des équipements de contre-renseignements afin d'éviter d'être suivit ou espionné. Il était possible également pour un mage d'y coupler un sort d'attaque afin de punir l'espion.

"Bon, fini les enfantillages" reprit alors Ainz plus sérieusement.

"A...Attendez ! Attendez un peu, Messire Ainz Ooal Gown ! je veux dire Monseigneur... "s'exclama alors Nigun. "Veuillez attendre ! Je voudrais conclure un marché ! Je jure qu'il sera à votre avantage ! Si vous nous...non, en fait, uniquement moi, si vous m'épargnez moi, je vous offrirai ce que vous souhaitez."

Nigun était un assassin. Pour son culte et par soif de sang, il avait tué beaucoup de monde. Mais à présent, voilà qu'il se trouvait à la place de ses victimes, face à un adversaire qu'il ne pouvait battre et qu'il suppliait pour sa vie sans se soucier de ses subordonnés. la seule chose qu'il voulait, c'était vivre et pour cela il serait prêt à faire n'importe quoi. Ses hommes étaient remplaçables, lui ne l'était pas. C'est du moins comme ça qu'il le voyait.

"J'imagine qu'il sera ardu de satisfaire un Mage de votre talent mais ma nation sera prêt à débourser une somme exceptionnelle pour ma vie ! Bien entendu, si vous désirez autre chose, je vous le fournirai ! Je vous en prie, épargnez-moi !"

Le silence accueillit sa tirade. Nigun était essoufflé. Il ne disait plus rien et attendait. Ses subordonnées non plus, ils étaient suspendus aux lèvres du Mage (en ignorant qu'il n'en possédait pas).

"S...Seigneur A...Ainz Ooal Gown ?" demanda Nigun au bout d'un moment. "A...Alors ? Qu'en dites-vous ?"

A nouveau le silence mais celui-ci fut rapidement brisé par un rire. C'était sans doute le rire le plus effrayant que Nigun n'avait jamais entendu. Une voix sombre et chaude comme l'enfer avec des accents hystériques. Mais ce n'était pas Ainz qui riait. C'était la jeune fille qui l'accompagnait, celle qui n'avait pas bougée de son siège depuis le début.

Son rire résonna longuement dans l'air alors même qu'il s'était arrêté.

"N'avais-tu pas refusé la proposition pleine de clémence d'Ainz auparavant" dit-elle en se levant.

Dès qu'elle fut debout, sa chaise disparut dans les airs, comme si elle tombait en poussière et se retrouvait éparpillée par le vent. Elle ouvrit alors son ombrelle et la mit sur son épaule.

"Mais...Mais je…" Commença Nigun.

"Je sais ce que tu veux dire" l'interrompit la fille en se mettant à avancer. "En effet, même si tu avais accepté, tu serais mort alors que toi ce que tu veux c'est survivre."

La fille eut alors un rire qui aurait paru charmant chez n'importe qui sauf chez elle. Le sien fit frémir Nigun du haut de sa tête à la pointe de ses pieds.

La fille s'arrêta quelque mètre devant Ainz et le regarda dans les yeux en souriant et en faisant tourner négligemment son ombrelle.

"Et c'est là que se trouve ton erreur" dit-elle. "A partir du moment où Ainz Ooal Gown, Le Maître de la Vie et de la Mort, l'a ordonné, toi et ta petite troupe de Magicien amateurs, auriez dû vous incliner et attendre votre mort avec reconnaissance. Car croyez-moi bien, il y a des choses bien pire que la mort à Nazarick."

Nigun aurait tout fait pour échapper à ce sourire, celui de cette fille. Pourtant la peur le clouait sur place. Il avait pensé qu'Ainz Ooal Gown était effrayant. Il avait pensé que cette Albedo était effrayante. Mais il n'avait jamais considéré cette petite princesse en robe à froufrou comme un danger, et pourtant...pourtant en cet instant, il avait plus peur d'elle que de n'importe qui d'autre. Son sourire charmant était porteur de quelque chose qu'il n'avait même pas envisagé. pour lui, il n'y avait rien de pire que la mort. Et pourtant, il y avait quelque chose de plus effrayant encore : les souffrances éternelles de l'Enfer.

0o0o0

Les cheveux d'Harry se mirent à voler furieusement à cause du vent violent qui soufflait à l'endroit où il venait d'apparaître. Autour de lui, il n'y avait qu'une immense étendue de glace. Même l'étrange manoir devant lequel il se trouvait était fait entièrement de blocs de glaces sculptés. Tout autour, une tempête soufflait, soulevant de la neige et des éclats de glace. n'importe quel intrus aurait vu ses Points de Vie chuter dangereusement à cause des minuscules éclats le blessant en permanence ou ses statistiques baisser à cause de l'Altération d'État Gel. Mais Harry, lui, était totalement insensible au climat violent. En tant que Slime, des dégâts physiques aussi négligeable ne lui faisaient rien et il était insensible aux variations de températures.

Hormis le fait qu'il était fait de glace, le manoir avait l'air charmant. on aurait dit un petit château de contes de fée. Pourtant, l'intérieur n'avait rien de féérique. Envahi de stalactites, des morts vivants aux restes de chaires glacés circulaient dans les couloirs lugubres. L'ensemble de semblait assez délabré mais il n'y avait pas de prison plus sûre que les Geôles Frigorifiées du 5e Niveau de Nazarick.

Pendant quelques instants, il resta à regarder un couloir en particulier avant de se détourner. Non, il n'avait ni vraiment le temps ni vraiment l'envi de se confronter à Nigredo à cet instant.

Nigredo, Albedo, Rubedo.

La sueur du milieu était la seul à pouvoir circuler librement dans le Grand Tombeau. Nigredo, l'ainée était un zombi complètement fou qui régnait sur les niveaux hors-sols du manoir quant à la benjamine, Rubedo...mais personne ne parlait vraiment de Rubedo. Les avis étaient partagés même ceux de ses sœurs. Nigredo pensait qu'elle ne pouvait apporter que des problèmes à Nazarick tandis qu'Albedo trouvait sa jeune sœur trop adorable pour être un quelconque danger. elle était cependant une donnée à prendre sérieusement en compte. Le 8e Niveau n'était pas le plus dangereux pour rien.

A la place, Harry descendit dans les sous-sols pour rencontrer la seconde Gardienne de la Zone de la prison, la délicieuse Neuronist Painkill. Si Nigredo avait la charge de garder la partie au-dessus du sol contenant les cellules des prisonniers alors Neuronist avait celle qui se trouvait en dessous du sol, un lieu que l'on pouvait trouver dans toutes les prisons dignes de ce nom : la salle de torture. Pudiquement appelé Chambre de la Vérité, ce lieu était considéré comme le bureau et lieu de travail de la femme, là où elle laissait agir ses charmes et talents d'Investigatrice Spéciale de l'Intelligence Ennemie. C'est à dire qu'elle faisait souffrir les ennemis de Nazarick jusqu'à ce que ceux-ci parlent.

Quand Harry arriva en bas, l'atmosphère changea. à la place de la glace, il y avait des sols, des murs et des voûtes de pierre sombre et humide comme c'était d'usage dans les donjons. Tout l'espace était rempli de tables, d'établis, d'une roue, de croix et autant de lieu où on pouvait attacher une victime (qu'elle soit innocente ou non n'avait aucune importance ici). Sur les murs et sur des tables se trouvaient de nombreux objets plus ou moins coupants, plus ou moins perçant et plus ou moins contondants. Au centre de la pièce se trouvait un large trou à feu plein de braises rougeoyantes qui illuminait la pièce et répandait de la chaleur.

Une odeur entêtante poissait l'atmosphère étouffante de la pièce, un mélange d'humidité, de moisissure, de chaire brûlée et surtout de sang frais. Il était presque impossible de le voir mais il semblait y en avoir partout : sur les murs, sur les différents supports, sur les outils. Cette pièce semblait être maculé de dizaines voire même de centaines d'années de sang. Normal pour une salle de torture.

L'espace aurait pu contenir plus d'une vingtaine, voir une trentaine de prisonniers simultanément (il y avait également des dizaines de cages de formes différentes qui pendaient du plafond et pouvaient descendre et remonter grâce à un système de poulie) mais il ne semblait y en avoir qu'un seul.

Harry s'avança et sourit en reconnaissant Nigun. Il se doutait que Neuronist se serait déjà mis à la tâche. L'homme était nu et retenu suspendu contre le mur grâce à des sangles de cuir qui maintenaient sa taille, son torse, ses bras, ses poignets, ses genoux et enfin ses chevilles. Une dernière sangle maintenait son front contre la pierre, probablement pour l'empêcher de se tuer lui-même en se tapant la tête sur le mur.

"Oh ! Seigneur Harddyn ! Quelle joie de vous voir dans mon humble domaine !" dit alors une voix grave sur un ton enjoué.

Celui-ci se retourna et sourit en voyant la personne qui l'avait interpellé.

"Neuronist !" Dit-il alors sur le même ton. "Quelle joie de te revoir. Tu es toujours aussi belle."

"Oh, vous me flattez !" Gloussa la maîtresse des lieux.

Celle-ci s'avança et pénétra dans la lueur du grand foyer. Le feu faisait briller sa peau verdâtre, nervurée et visqueuse. Sa physionomie faisait qu'elle se dandinait plus qu'elle n'avançait. En effet, son corps était extrêmement charnu pour sa taille et le costume de Dominatrice qu'elle portait étaient loin de l'amincir. En effet les vêtements serrés par des sangles laissaient dépasser des bourrelets un peu partout, de ses bras d'une longueur anormale, à ses cuisses courtes. Son ventre surtout était proéminent, de même que sa généreuse poitrine qui tremblotant et menaçait de jaillir de son corsage à chacun de ses pas.

L'élément le plus marquant de sa physionomie était sa tête. En effet Neuronist était une Céphalophage, une race qui avait la particularité, outre un corps gonflé et déformé comme un cadavre empli de gaz et le teint correspondant, d'avoir une tête semblable à celle d'une pieuvre. Son crâne était volumineux et flasque et des tentacules en émergeaient et descendaient jusqu'au niveau de ses cuisses. Elle était également deux yeux globuleux presque au sommet de sa tête et juste en dessous, un nez difforme. Sa bouche, elle, se trouvait sous les replis formés par deux tentacules qui émergeaient de ses pommettes et formaient comme deux longues moustaches.

Elle continua à avancer vers Harry en faisant frémir ses moindres rondeurs, les talons de ses bottes cuissardes en cuir résonnant sur les pierres. Finalement elle arriva devant lui et s'inclina avec grâce.

"Puis-je savoir ce qui amène notre Seigneur dans ma modeste zone ?"

"Plusieurs raison" dit Harry. "L'une d'elle était pour contempler ta beauté."

Neuronist roucoula et fit un geste gêné. Fière de son physique et en même temps très coquette, elle adorait les fanfreluches. C'est pour cela qu'elle portait un piercing en forme de cœur sur son nombril, du blush et des faux ongles assez longs pailletés de rose. Harry sourit et pris sa main aux doigts démesurément long pour y poser un baiser.

"Oh ! Seigneur Harddyn, je ne peux pas !" Gloussa-t-elle. "Je me réserve pour Maître Momon...Maître Ainz."

Harry nota la correction. l'Overlord avait dû la prévenir quand il était passé tout à l'heure. C'était la seule solution car la nouvelle n'était pas encore officielle. Ainz allait bientôt en parler aux Gardiens pour leur faire passer le message. Bientôt mais pas trop, Harry avait encore le temps.

"Je suis tellement désolé, Seigneur Harddyn, mais en tant que maître des Quarante et Uns, Maître Ainz est tellement…" reprit la Céphalophage. "S'il me le demandait, alors je partagerais son lit sans la moindre hésitation afin de lui offrir ma première fois."

Elle se mit à se trémousser. L'une de ses longues mains empoigna l'un de ses seins boursouflés et entreprit de le masser avec vigueur.

"Je me souviens quand le Seigneur Momonga est venu me voir tout à l'heure, il ne pouvait détacher ses yeux de mon corps. C'était le regard d'un mâle en rut choisissant sa nouvelle proie. Puis il a détourné les yeux avec pudeur et alors j'ai senti ma poitrine faire un bond et un frisson parcourir mon corps jusqu'au mi-temps de mes cuisses."

Harry sourit et se retint de rire. C'est fou à quel point les femmes du Grand Tombeau se faisaient des films sur l'Overlord. De plus il avait dû mal à voir comment un squelette pouvait avoir un regard de mâle en rut.

"Je comprends Neuronist" dit-il finalement. "Et jamais je n'essaierai de me mettre entre toi et notre Maître à tous. Mais puis-je au moins solliciter un baiser de la plus belle entre toute ?"

"Je serais une ingrate de refuser au moins mes chastes lèvres à l'un des Êtres Suprêmes."

Elle s'avança et entrouvrit sa bouche. à l'intérieur, Harry pouvait voir un long tunnel sombre et violet percé de dizaines de dents pointus comme des épingles. Sans crainte ni dégoût (mais avec un certain étonnement de ne pas les ressentir), il se baissa et avança son propre visage. Aussitôt, une sorte de tuyau rose jaillit de la bouche de Neuronist et se mit à parcourir sa peau. Il s'agissait de la langue de la Céphalophage, un organe ovipositeur muni d'une aiguille rétractable permettant de percer le palais de ses victimes jusqu'à son cerveau pour y déposer des œufs qui se nourriraient de la matière cérébrale de leur hôte avant de détruire la boîte crânienne pour en sortir.

Le baiser fut langoureux, humide et baveux. Neuronist aspirait presque le visage d'Harry suçotait la langue creuse sans crainte d'une attaque. Dans le même temps, ses mains parcouraient voluptueusement le corps adipeux de la femme. L'une d'elle remonta jusqu'au sein qu'elle pétrissant quelques instants auparavant et qui était sorti de son corsage et se mit à le masser à son tour.

"Oh ! Seigneur Harddyn ! Seigneur Harddyn !" Gémit Neuronist dans sa bouche.

"Tu veux que j'arrête ?" Demanda Harry en interrompant le baiser.

"Oh ! Seigneur Harddyn ! Comme vous êtes cruel !"

Soudain, il y eut un gémissement qui ne venait pas de la Céphalophage. Harry et elle s'interrompirent et se tournèrent vers la source du bruit. Ils avaient complètement oublié que Nigun était présent alors que celui-ci commençait à se réveiller. Harry s'écarta alors de Neuronist qui se dépêcha de remettre sa poitrine en place avant de se dandiner vers le prisonnier.

"Mais regardez qui est réveillé !" S'exclama-t-elle en se mettant juste dans le champ de vision de l'homme.

" Qui...qui êtes-vous ?" S'exclama Nigun d'une voix rendu suraiguë à cause de la panique. "Où est-ce que je suis ? Qu'est-ce qui se passe ?"

Il essayait de bouger, de détourner la tête mais c'était impossible à cause des sangles qui le maintenaient au mur.

"Allons, inutile d'avoir si peur" dit Neuronist d'une voix douce et gloussante.

Elle avança encore et colla son corps flasque à celui, nu, du prêtre. Celui-ci se mit à crier mais la Céphalophage l'ignora et ses mit à lui caresser le visage de ses longs ongles roses. Dans les mêmes temps, ses tentacules s'étaient mis en mouvement et se répandaient sur le reste de son corps.

"Bienvenu au Grand Tombeau de Nazarick" poursuivit elle. "Vous avez été capturé par notre magnifique Seigneur."

Elle se rapprocha de son visage et sa langue, comme mue par sa volonté propre, se mit à gigoter sur le visage terrifié de Nigun.

"Mais permettez-moi de me présenter" dit-elle. "Je suis Neuronist Painkill, chargée de la collecte d'informations spéciales. Certains parleraient de torture mais je trouve cela affreusement réducteur, pas vous ?"

Le prêtre dû ressentir une sorte d'élan de courage car il se mit à crier.

"Tu perds ton temps, sale monstre répugnant !"

Sa voix était encore plus aiguë et on y sentait la panique.

"Je ne dirais rien ! Même sous la torture, misérables déchets de l'humanité !" Reprit-il. "On...on va venir me délivrer et alors, et alors…"

Harry se mit alors à rire très fort.

"Le crois-tu vraiment ?" Demanda-t-il en s'avançant.

"Bien sûr espèce de monstre !" Cria Nigun d'une voix désespérée.

"Comment ose-tu parler ainsi à l'un des Quarante et Un Êtres Suprêmes !" Gronda alors Neuronist alors que ses tentacules s'agitaient dans tous les sens. "Comment ose-tu traiter de la sorte le second plus grand en ces lieux après nôtres Seigneur et Maître !"

"Allons ma chère, inutile de s'énerver" dit Harry d'un ton calme alors que ses lèvres s'étiraient dans un rictus. "C'est seulement le désespoir qui le fait s'exprimer ainsi car il sait que personne ne viendra."

Le prêtre pâlit.

"Peu importe que personne ne vienne car je mourrais plutôt que de révéler mes secrets !"

A nouveau, Harry ricana.

"Vu comme tu étais prêt à négocier avec Ainz, j'ai des doutes" dit-il d'une voix amusée. "Mais peu importe que tu parles ou non, je sais déjà tout Nigun Grid Luin."

La pâleur du prisonnier devint cadavérique.

"Co...comment…mes hommes…"

"Oh non. Aucun n'a parlé, ils sont morts...ou en bonne voie. De toute façon ils n'étaient pas aussi important. Mais toi, Nigun Grid Luin, Capitaine de la Sainte Écriture du Soleil, toi, tu avais des informations de choix et je te remercie."

"N...Non ! Je ne te crois pas !" S'écria le prêtre d'une voix paniqué.

"Pourtant je sais tout de ta vie, même celle qui t'as fait ceci."

Il passa ses doigts sur la longue cicatrice.

"Tu mens !" Gargouilla Nigun d'une voix étranglée.

Harry eut un sourire carnassier et se pencha pour susurrer un nom à son oreille. Les yeux de Nigun s'écarquillèrent quand il comprit que c'était vrai. à présent, il n'avait plus aucun moyen de marchander sa liberté ou même sa vie. Il allait mourir.

"Oh ! Seigneur Harddyn !" Gémit alors Neuronist. "J'ignorais que vous saviez tout ! Est-ce que ça veut dire que le torturer est inutile à présent ?"

"Bien au contraire ma chère" dit Harry sans quitter Nigun des yeux. "C'était aussi pour te dire cela que je suis descendu ici. Comme nous n'avons pas besoin de ses informations, tu vas pouvoir t'amuser avec lui autant que tu le désir."

Harry se reput de la grimace horrifiée du prisonnier alors que la bourreau trépignait sur place. Elle leva les mains et les claqua deux fois. Il ne fallut que quelques instants pour qu'une porte au fond ne s'ouvrent et que deux silhouettes n'entrent dans la pièce.

D'apparence masculine, ils étaient grands, deux mètres de haut et avaient de long bras qui descendaient jusqu'à leurs genoux. Leur peau était blême et des veine violettes apparaissaient à sa surface. Ils portaient de larges tabliers de cuir noir qui formaient une jupe autour de leurs jambes et remontait sur leur torse étroit et nu. Leur visage était, lui, totalement dissimulés par des cagoules de latex qui ne semblaient avoir aucune ouverture pour voir où encore respirer. Ils avançaient cependant d'un pas lourd et déterminé vers leur maîtresse.

"Alors c'est Nigun ton petit nom ?" Demanda Neuronist en se tournant vers son invité. "Je vais essayer de m'en rappeler. Il le faudra bien car quand j'en aurai fini avec toi, soit tu seras mort, soit tu l'auras oublié."

Elle ricana.

"Mais la seconde solution est la plus probable. En effet, tu risques d'avoir du mal à mourir et ce grâce à mes assistants."

Elle désigna les deux Monstres qui avançaient toujours vers eux.

"Ce sont des Tortureurs" dit-elle. "Et la seule chose qu'ils font mieux qu'infliger de la douleur, c'est de guérir mes hôtes pour que nous puissions prolonger nos jeux à l'infini."

A ce stade, les yeux du prêtre prisonnier roulaient dans leurs orbites tant il avait peur. De son côté, Harry se rapprocha de la tortionnaire en jetant un coup d'œil affamé à ses assistants.

"Alors, quel est le programme des réjouissances ?" Demanda-t-il.

"Oh ! Seigneur Harddyn ! Vous allez rester admirer mon travail ? Quel honneur !"

"J'y participerai peut-être aussi" dit-il presque malgré lui.

L'ancien lui n'aurait pas supporté la torture. Même pour un ennemi. Mais à présent, il s'en réjouissait et même avait hâte de pratiquer lui-même.

En se dandinant joyeusement, Neuronist se retourna et prit quelque chose sur un établi derrière elle. C'était une baguette d'acier irrégulier avec à son extrémité une excroissance garnie de picots émoussés.

"L'Être Suprême qui m'a créé souffrait de ce qu'il appelait des calculs rénaux" dit-elle en montrant l'instrument à sa victime. "Par respect pour lui, nous devrions commencer par ceci."

Elle ricana alors que Nigun se mettait à crier. Harry se dit que s'il savait où l'engin devait être introduit alors il serait encore plus vocal. Il n'empêche que c'était une bonne idée. Il se rappelait parfaitement des plaintes de Garnet sur ces petits cailloux qui s'étaient formés dans ses reins et le faisait souffrir le martyr quand...il frémit de désir en y repensant.

"Attends" dit-il à Neuronist. "Je trouve qu'il n'est pas encore dans la meilleure condition possible pour utiliser ton merveilleux Instrument."

Il s'approcha de Nigun, lui caressa le visage puis descendit sa main le long de sa gorge, de son torse, de son ventre gainé et de son pubis jusqu'à atteindre la chaire flasque de son sexe. Mais Harry était un Incube, il était facile pour lui de changer cela. Les Démons comme lui pouvaient se faire désirer de n'importe quelle créature mais pas seulement. Il pouvait également contrôler les réactions physiologiques de ses victimes sans que celle-ci ne ressentent le moindre désir. C'est ce qui se passa pour Nigun quand sa verge commença à se forger de sang contre sa volonté. La colonne de chaire se dressa et son gland rouge et circoncis pointa vers le plafond.

"Cette fois je pense que c'est bon" dit-il à Neuronist qui gloussa en prenant sa place.

A présent, l'urètre de Nigun s'était resserré à cause de l'afflux de sang dans ses parties spongieuse. La douleur de l'insertion de la tige de métal modifiée, si atroce qu'elle aurait été auparavant, serait à présent démultiplié. Neuronist pris la queue turgescente entre ses mains aux ongles acérés et hésita.

"Mmmm…" hésita-t-elle pensivement. "Peut-être devrais-je lui lettre un anneau pour éviter qu'il ne jouisse trop vite. Ce serait dommage parce que ce n'est pas le but de l'opération."

"Ne t'inquiète pas" ronronna Harry qui était en train de se frotter contre le cuir du tablier de l'un des Tortureurs. "J'ai fait en sorte qu'il ne puisse pas éjaculer. Il ne pourra pas jusqu'à ce que je lui en donne la permission."

"Oh comme vous êtes brillant, Seigneur Harddyn ! Vous pensez à tout !"

C'était surtout qu'il faisait tout cela de manière expérimentale. De telle manipulations physiques étaient impossible dans YGGDRASIL à cause des restrictions d'âge. Ici, de nouvelles possibilités s'offraient à lui, des possibilités auquel il n'avait même pas pensé au premier abord.

Neuronist, rassurée, reprit en main le sexe tendu de Nigun et approcha son instrument. Elle se mit à frotter doucement le méat avec l'extrémité puis pressa dessus pour commencer à l'introduire dans le fin conduit. Nigun cria et voulut se débattre mais son corps était trop bien emprisonné. Il ne pouvait pas bouger un seul muscle. Il ne pouvait que ressentir et souffrir.

Pressé langoureusement contre le Tortureur, Harry défit les lanières de son tablier autour de son cou et laissa le pan de cuir tomber pour révéler son torse. Celui-ci était ciselé mais avait la couleur du marbre veiné de violet. L'Incube ronronna et se frotta contre la chaire glacée tout en regardant le travail de la tortionnaire. La tige était presque entièrement rentré le long du sexe bandé de Nigun et il n'y avait pas une seule goutte de sang. Cela démontrait le talent de Neuronist d'arriver à occasionner toute cette douleur sans verser la moindre goutte de sang.

Oh oui, Harry allait s'amuser. Il commença à enlever ses vêtements, se colla contre le Tortureur et lécha son masque de latex.

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Cependant, au bout d'une heure, Harry cessa ses jeux et se vêtit à nouveau. Il y avait un temps pour tous et à présent, il devait se rendre dans la Salle du Trône.

Avant de partir, il jeta un regard à Nigun. Le prêtre était hagard et tremblait. La tige de métal émergeait toujours de son sexe raide rendu rouge. Des aiguilles parsemaient son corps. Certaines traversaient ses tétons d'autres ses testicules, d'autres ses oreilles...tandis que d'autres étaient enfoncés à divers endroit de son corps. à chaque fois, la peau était rouge et irritée. C'était parce que Neuronist avait trempé ses aiguilles dans une substance urticante.

Les souffrances que l'homme avait enduré étaient immense mais c'était bien loin d'être fini.

"Il faut que j'y aille à présent Neuronist" dit-il. "Je te laisse t'amuser."

"Je vous remercie de m'avoir assisté, Seigneur Harddyn" dit-elle en s'inclinant.

"J'y ai trouvé mon compte" dit Harry avec un léger ronronnement.

Il jeta un regard aux deux Tortureurs qui n'avaient pour vêtement en tout et pour tout que leurs cagoules de latex. Le reste de leur corps était exposé à l'air libre et recouverts de bleus, de morsures et de griffures. Ça avait été une heure plutôt chargée.

Harry jeta ensuite à nouveau un regard au prêtre torturé, ricana, puis se tourna à nouveau vers la tortionnaire.

"Quand il sera mort, veille à ce que son corps soit bien conservé" dit-il. "Je pourrais demander à Ainz de le ressusciter pour m'amuser encore avec lui."

Alors qu'il disparaissait, Nigun se mit encore à trembler. Il comprenait. Il comprenait enfin ce que la fille avait voulu dire.

"Il y a des choses bien pire que la mort à Nazarick."

0o0o0

Et voilà le chapitre 8. Je l'avais commencé pendant les vacances mais j'ai commencé à saturer avant de le finir. En tous les cas, j'espère qu'il vous a plu.

Harry ne se bat pas beaucoup mais Ainz montre son vrai pouvoir. Pas mal non.

AVERTISSEMENT. Comme vous avez pu voir dans la scène de la prison, tous les amants d'Harry ne seront sans doute pas des top model. En tant qu'Incube, il est susceptible de coucher avec n'importe qui...ou n'importe quoi.

AUTRE AVERTISSEMENT. à nouveau dans la scène de torture, vous avez vu qu'il y a du sexe non consentant (même si Nigun se fait torturer, on va dire que c'est du sexe). Cela va se reproduire encore dans les chapitres à venir et aller jusqu'à des viols. Je suis contre la culture du viol. Raison pour laquelle je fais passer le message suivant : ce qui est de la fiction DOIS rester de la fiction.

A présent je vous dis à la prochaine pour l'épilogue et n'hésitez pas à laisser des commentaires.