Bonjour, bonjour :)
Voilà le nouveau chapitre, je sais que vous l'attendez donc je vais faire vite.
Je remercie toutes les personnes qui m'ont mise en favs/alerts et aussi ceux qui m'ont laissé des reviews.
J'ai répondu aux reviews enregistrées, vous pouvez également me suivre sur ma page auteure sur FB : Aly C. Malien.
J'espère que ce chapitre vous plaira :)
On se retrouve en bas, bonne lecture.
Chapitre 15 : Sauvetage
– Alors, il est vivant, pas vrai ? Max est vivant ! s'exclama Jace.
– Oui, le rassura Magnus en regardant fixement la carte. Si j'ai réussi à le localiser, c'est qu'il est en vie. C'est déjà une bonne chose, mais…
– Mais, quoi ?
– C'est peut-être un piège. (Le sorcier se tourna vers l'inquisitrice.) On devrait prévoir du renfort, juste au cas où…
– Je m'en occupe, acquiesça Jia en quittant la pièce.
Il leur fallut seulement quelques minutes pour être tous fins prêts. Ils sortirent de la maison et attendirent l'équipe de Chasseurs d'Ombres de l'Enclave.
Magnus ouvrit un portail après que Jia ait donné ses instructions. Ils débouchèrent dans la plaine de Brocelinde, encore recouverte de la rosée matinale. Le ciel était couvert et, bien qu'il fasse jour, la lumière du soleil n'arrivait pas à percer l'épaisse couche nuageuse. Les Nephilim se séparèrent par groupe de deux et commencèrent les recherches. La zone délimitée par Magnus n'étant pas précise, ils mirent plusieurs minutes avant d'arriver à la maison. Prudemment, un petit groupe de Chasseurs d'Ombres y entra. Elle était vide.
– Il ne doit pas être loin, indiqua le sorcier, en regardant à la ronde.
Jace s'éloigna de ses amis et appela l'enfant.
– Max ? On est là… Max, tu m'entends ?
Aucune réponse. Toutefois, le Nephilim était observateur. Près de lui, l'herbe avait été piétinée, il semblait même qu'un corps avait rampé, laissant une trainée bien nette sur plusieurs mètres. Jace la suivit et trouva enfin le petit garçon, recroquevillé sur lui-même. Un soulagement immense l'envahit alors. Il s'accroupit près de Max et le prit dans ses bras. L'enfant gémit avant d'ouvrir lentement les yeux. Ses traits se crispèrent l'espace d'une seconde, mais se détendirent quand il reconnut son frère adoptif.
– Jace… Tu m'as retrouvé, souffla-t-il en grelottant. J'ai réussi à m'enfuir, tu sais, je savais que vous viendriez me chercher.
– Chuuuut ! Tu es en sécurité, maintenant. On va te ramener à la maison. Je l'ai trouvé ! lança Jace, d'une voix forte, afin de prévenir les autres.
Alec et Isabelle furent les premiers à le rejoindre, soulagés. La jeune fille prit son frère dans ses bras et le serra si fort que l'enfant protesta contre son épaule.
– Izzy, tu m'étouffes !
Après avoir longuement embrassé leur fils, Robert et Maryse remercièrent Magnus. Tout le monde était soulagé de cette fin heureuse : Max avait certes eu la peur de sa vie, mais il n'était pas blessé. Du haut de ses neuf ans, il était même très fier d'avoir échappé au terrible Valentin Morgenstern.
De retour à la maison, les Lightwood accompagnèrent Max jusqu'à sa chambre.
– Tiens, change-toi. Tu vas attraper une pneumonie, le materna sa sœur, en lui tendant un pyjama propre.
Le garçon se faufila sans rechigner sous la couette épaisse de son lit. Ses parents l'embrassèrent sur le front avant de quitter la chambre. Jace, lui, attendait sur le pas de la porte, la tête basse.
– Pourquoi restes-tu dehors ? s'étonna Maryse.
Le jeune homme grimaça, un peu gêné.
– Je… heu… je n'étais pas sûr d'être le bienvenu, après ce que j'ai fait.
Maryse lui adressa un sourire réconfortant.
– Tu fais partie de la famille, Jace. Même si tu n'aurais pas dû sortir sans nous prévenir, l'enlèvement de Max n'est pas de ta faute.
Jace lui rendit son sourire et entra dans la chambre. Il s'assit sur le bord du lit avant de fouiller dans sa poche.
– Tiens, c'est à toi, il me semble.
– Oh ! Merci, Jace. Vous m'avez retrouvé grâce à lui, pas vrai ? demanda Max, en prenant le soldat de plomb, que Jace lui tendait.
– En effet, répondit le jeune Herondale, avec un sourire bienveillant.
– On va te laisser dormir maintenant, dit Alec, en se levant.
Jace fit de même et les deux amis se dirigèrent vers la porte.
– Tu ne viens pas ?
– Il est hors de question que je le laisse seul, répondit fermement Isabelle. Pas après ce qui s'est passé.
Jace et Alec quittèrent la chambre sans essayer de la faire changer d'avis.
– Je suis désolé d'avoir été un peu dur avec toi, tout à l'heure.
– Un peu ? C'est un euphémisme, railla Jace, en prenant un air faussement choqué. J'ai bien cru que tu allais encore me frapper.
Alec poussa son ami d'un coup d'épaule.
– J'ai pris sur moi pour ne pas le faire. D'un autre côté, avoue que tu l'aurais mérité.
– Tu marques un point, reconnut Jace, alors qu'un léger sourire étirait le coin de sa bouche.
Quand les garçons arrivèrent dans le salon, les visages étaient concentrés. Les parents d'Alec étaient en pleine discussion avec les Penhallow. Luke n'était pas rentré avec eux, après les recherches. Il s'était mis en tête de rencontrer le chef de la meute de la forêt de Brocelinde. Il voulait s'assurer leur soutien en cas d'attaque contre Alicante, au grand dam de Jocelyne qui avait tout fait pour l'en dissuader, en vain. Magnus, lui, était avachi sur un des canapés du salon, un air songeur flottant sur son visage. Une furieuse envie de le rejoindre s'empara d'Alec, mais… il ne put s'y résoudre. Pas devant ses parents. Jace s'adossa au chambranle de la porte, les bras croisés sur le torse, et remarqua l'absence de sa petite amie.
– Où est Clary ?
– Elle et Jocelyne sont parties chez Amatis pour récupérer leurs affaires, indiqua Robert. Nous rentrons tous à New York.
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Amatis ouvrit la porte pour faire entrer Clary et sa mère. Cette dernière fut soulagée de voir que Luke était rentré, indemne. Elle le rejoignit et le serra dans ses bras, sans un mot. Amatis laissa un peu d'intimité au couple en entraînant la jeune fille dans sa chambre.
– J'ai quelque chose pour toi, dit-elle à Clary, en fouillant dans son placard. (Elle en sortit une boite en bois poussiéreuse et la tendit à la jeune Nephilim.) Tiens… je compte sur toi pour la donner à Jace. Quelque temps avant de mourir, Stephen m'a fait promettre de remettre cette boite à son enfant, s'il n'était plus là pour le faire. Peut-être que cela aidera Jace à mieux connaître son père et… à lui pardonner.
– Je la lui donnerai. (Elle soupira.) Il n'a pas encore totalement accepté le fait d'être un Herondale. Il ne m'en parle pas vraiment, mais je sens que cette histoire l'a beaucoup ébranlé. J'aimerais tellement pouvoir l'aider.
– C'est tout à fait normal, continua Amatis, d'une voix douce. Tu sais, les Herondale étaient une famille respectée et très ancienne et Jace en est le dernier héritier. C'est un lourd poids à porter sur de si jeunes épaules. Jace a du caractère, il ira bien. Il me rappelle beaucoup son père, je comprends pourquoi tu craques pour lui.
À cet instant, les yeux d'Amatis pétillèrent et un sourire timide étira ses lèvres. Clary la remercia et elles quittèrent la chambre pour rejoindre le couple.
– Tu es prête ? demanda Jocelyne à sa fille.
– Oui.
Elle prit le sac que lui tendit sa mère et rangea le coffret à l'intérieur. Puis, le trio sortit de la maison après avoir salué la sœur de Luke.
Lorsqu'ils rejoignirent le reste du groupe, Jia les invita à partager leur déjeuner pendant que Max se reposait. Deux heures plus tard, un portail les déposait dans la bibliothèque de l'institut de New York.
– Bon, je serais bien resté papoter avec vous, mais je dois rentrer vérifier que mon chat n'est pas mort de faim, dit Magnus après avoir émergé du portail. Si vous avez besoin de moi, vous savez où me trouver.
Le sorcier agita la main, laissant échapper une salve d'étincelles bleues. Puis, il prononça quelques mots afin d'ouvrir un passage vers son loft en évitant soigneusement de croiser le regard d'Alec.
Il retira alors sa veste et la jeta sur le canapé en soupirant. Les cernes sous ses yeux ainsi que les traits tirés de son visage étaient autant de signes qui trahissaient sa fatigue. Les quelques jours à Idris avaient été éprouvants. Entre sa rupture avec Alec et l'enlèvement de Max, l'utilisation de sa magie l'avait épuisé tant moralement que physiquement. Magnus n'avait qu'une envie : dormir pendant deux jours entiers, mais… c'était sans compter sur Chairman Miaou. Le félin accourut dans le salon en miaulant et se frotta avec insistance aux jambes de son maître avec des ronronnements bruyants. Magnus soupira, mais le prit tout de même dans ses bras. Il le caressa pendant quelques minutes puis le reposa au sol. Il se dirigea ensuite dans la cuisine pour lui donner à manger, avant de rejoindre la salle de bain. La douche disparut d'un claquement de doigts et fut remplacée par une grande baignoire à jets massants de forme ronde. Les miroirs de la pièce furent rapidement recouverts de buée, au fur et à mesure que l'eau coulait, tandis que les huiles et les perles de bain libéraient leurs senteurs exquises.
Magnus se sentit beaucoup mieux après ce bain relaxant. Il enfila un bas de pyjama en soie, dont la couleur aurait fait pâlir de jalousie un ara bleu. Soudain, quelqu'un frappa à sa porte. Le sorcier pesta et décida d'ignorer l'importun. Cependant, les coups redoublèrent.
– Magnus, c'est moi. Je peux entrer ?
En entendant la voix d'Alec, le cœur du sorcier se serra, puis il fit demi-tour pour rejoindre le salon.
– C'est ouvert ! lança-t-il d'une voix lasse.
Le jeune Nephilim entra et referma la porte derrière lui. Il était mal à l'aise et n'osa pas regarder Magnus dans les yeux. Ce dernier remarqua malgré tout les joues empourprées du Chasseur d'Ombres.
– Je te dérange ? demanda Alec en passant nerveusement une main dans ses cheveux.
– J'allais me coucher, répondit un peu froidement le sorcier. Tu n'aurais pas dû venir.
– Désolé, je… heu… Tu es parti si vite de l'institut. Je voulais juste te parler.
Magnus soupira.
– Je suis fatigué, Alec. Je n'ai pas envie de me justifier encore une fois. C'est fini entre nous, il n'y a rien à dire de plus.
Cette fois, le regard d'Alec s'ancra à celui de Magnus. Une immense tristesse ternissait le bleu de ses yeux.
– J'ai compris. Je ne suis pas venu pour te supplier, rassure-toi. Je ne t'embêterai plus après t'avoir dit ce que j'ai à te dire.
Magnus croisa les bras, d'un air perplexe.
– Je t'écoute.
– Sache que je comprends que tu m'en veuilles de ne rien avoir dit à mes parents pour nous deux. Je n'ai pas assuré, mais je ne suis pas le seul responsable de notre rupture. Toi aussi, tu as des torts. Si tu m'avais fait confiance, si tu m'avais parlé de toi, de ta vie… j'aurais trouvé la force de leur dire. Tout ça est nouveau pour moi, tu aurais pu me laisser plus de temps.
Magnus ne répondit rien. Il savait qu'Alec disait vrai et qu'il n'avait pas été juste avec lui, mais il était quand même persuadé d'avoir fait le bon choix. Alec méritait mieux, il méritait d'être heureux. Impassible, il regarda Alec se détourner pour partir. Avant de sortir, le Nephilim prit quelque chose dans la poche de son jean, qu'il déposa sur la desserte de l'entrée. Une clé. Magnus grimaça en reconnaissant la clé de son loft. Cette fois, c'était bien fini entre eux.
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Le lendemain matin, Jace fut réveillé par une inhabituelle animation. Il enfila rapidement des vêtements et sortit de sa chambre en s'étirant. Il croisa un Chasseur d'Ombres qu'il ne connaissait pas en se rendant dans la chambre d'Alec.
– Nos nouveaux invités pourraient se montrer un peu plus discrets, tout de même, grogna-t-il en refermant la porte. Je crois que je préférais l'institut quand il était vide.
Alec ne répondit pas. Il tournait le dos à son ami et regardait, d'un air absent, la ville nimbée des premières lueurs du soleil levant.
– Alec ?
Cette fois, l'ainé des Lightwood se retourna. Il n'avait visiblement pas beaucoup dormi.
– L'Enclave a ordonné le renforcement de la sécurité dans tous les instituts, déclara-t-il d'une voix grave. Toutes les missions extérieures ont été annulées, avec ordre de rallier au plus vite l'institut le plus proche.
L'air léger qu'arborait Jace s'effaça. Ses traits se durcirent et il se redressa.
– Bien. Au moins, l'inquisitrice prend les choses au sérieux. Nous devons nous préparer au pire.
Alec rejoignit alors son parabataï et son visage se détendit.
– J'ai un service à te demander.
– Ah ? répondit Jace, étonné.
– J'aimerais que tu parles à Max. J'ai essayé, mais il se referme comme une huître dès qu'on aborde le sujet « Valentin ». Je suis sûr qu'avec toi, ça sera différent… tu sais… il est un peu comme toi maintenant.
Un grand sourire s'épanouit sur le visage de Jace.
– Bien sûr ! Tu peux compter sur moi. Je dois prendre une douche, j'irai le voir juste après. On se retrouve dans une heure à la salle d'entraînement. Ça te convient ?
– C'est parfait. Merci, dit Alec en donnant une tape amicale sur l'épaule de son meilleur ami.
Jace rejoignit sa chambre pour se préparer. Vingt minutes plus tard, il frappait à la porte du jeune Max, qui lui ouvrit en se frottant les yeux.
– Jace ? Bonjour… heu… que se passe-t-il ?
– Oh ! Rien. Je suis juste venu m'assurer que tu allais bien et discuter un peu avec toi. Je me suis dit que tu aurais peut-être des questions. Les autres ne peuvent pas trop comprendre ce que tu as vécu, mais moi, si.
Jace adressa un clin d'œil complice à l'enfant avant de s'asseoir sur le lit. Max arbora une petite moue enfantine et croisa les bras sur son torse.
– C'est Alec ou Izzy qui t'envoie ?
Le jeune homme blond se mit à rire, surpris par la vivacité d'esprit de son petit frère adoptif.
– Alec. Il s'inquiète pour toi.
– Je sais, mais je vais bien.
– Avouer que tu as eu peur de mourir ne fera pas de toi un lâche. Je sais ce que tu as dû ressentir face à lui. Je le sais mieux que personne.
Les deux Nephilim restèrent silencieux pendant un bref instant, puis Max vint s'asseoir près de Jace.
– Tu dois être rassuré de ne pas être le fils de Valentin, non ? demanda l'enfant en regardant Jace avec intensité.
– En effet. (Jace prit un air songeur.) Pourtant, bien qu'il ne soit pas mon père biologique, c'est lui qui m'a élevé. Je me demande souvent si son éducation n'est pas responsable de celui que je suis devenu. J'ai l'impression de lui ressembler parfois, plus que je ne le voudrais.
Max était l'une des rares personnes à qui Jace laissait entrevoir sa vulnérabilité. Cette crainte de devenir comme Valentin, le seul père qu'il n'ait jamais eu, le tiraillait sans cesse depuis qu'il connaissait la vérité.
– Tu n'as rien à voir avec lui ! s'exclama le jeune garçon avec force. J'ai vu le Mal dans ses yeux, j'étais pétrifié. Je croyais que j'allais mourir, mais j'ai pensé à toi, à ce que tu ferais dans une telle situation. Tu m'as donné le courage de m'enfuir. Tu m'as sauvé, Jace.
Le jeune homme dévisagea l'enfant avec surprise. Max était au bord des larmes. Jace lui sourit et ébouriffa ses cheveux d'un geste fraternel.
– On dit que la vérité sort de la bouche des enfants, donc je ne vais pas te contredire, commenta-t-il avec une pointe de sarcasme dans la voix.
Au fond, il était réellement touché par les paroles de Max.
– Merci d'être venu me voir. Ça m'a fait du bien de parler avec toi, ajouta le plus jeune des deux Nephilim. Je peux te poser une dernière question ?
– Bien sûr, tout ce que tu veux, acquiesça Jace.
– Maintenant que tu es un Herondale, tu n'es plus un Lightwood ? J'aimais bien t'avoir comme frère !
– Mon nom a peut-être changé… encore une fois, mais ça ne change pas mes sentiments pour vous. Tes parents m'ont accueilli, nourri, réconforté, quand j'en avais besoin. Vous, Les Lightwood, vous êtes ma famille, car je sais que quoi que je fasse, vous m'aimerez toujours tel que je suis, même lorsque je fais les mauvais choix.
– Super !
Max lui adressa un grand sourire et se jeta dans ses bras. Ils s'étreignirent, puis Jace se leva.
– Oh ! J'oubliais… Tu n'avais pas de questions sur ce que t'a fait Valentin ? Le sang d'ange… et tout le reste ?
– Heu… non. Si ça me rend aussi fort que toi, je trouve ça cool !
– Tu as raison, rigola Jace en se dirigeant vers la porte. C'est sûrement la seule chose de bien que Valentin ait faite de toute sa vie. Je dois rejoindre ton frère, on se voit plus tard.
– OK. À plus !
Jace quitta la chambre et rejoignit son parabataï pour leur séance d'entraînement quotidien. Après une douche bien méritée, ils convergèrent vers le cœur de l'institut.
– Jace, Alec ! Vous tombez bien, les garçons, les interpela Robert, entouré de plusieurs Chasseurs d'Ombres. J'ai une mission pour vous.
– Génial, un peu d'action ! s'exclama Jace, tout sourire.
Robert fronça les sourcils et prit un air sévère.
– Attention, Jace ! Pas d'initiative, cette fois, c'est compris ?
Jace opina de la tête, l'air gêné.
– Bien. Allez en ville pour enquêter sur les disparitions suspectes. Soyez discrets. Si vous rencontrez un problème : rentrez immédiatement. Ce n'est pas le moment de nous exposer aux yeux des Terrestres.
– Compris ! répondirent les deux amis d'une seule voix.
Ils s'apprêtèrent à quitter la pièce quand Robert ajouta quelque chose.
– Attendez, vous deux ! Vous ne comptiez pas y aller seuls, tout de même ! Malik et James vont vous accompagner.
Jace soupira, visiblement déçu. Les quatre Chasseurs d'Ombres sortirent de l'institut et commencèrent leur enquête en allant dans le poste de police le plus proche. Ils passèrent une bonne partie de la journée en ville, mais malheureusement sans grand résultat. Le nombre de personnes portées disparues était inquiétant et ils ne trouvèrent aucune preuve de l'implication de Valentin. Pourtant, le profil des victimes ne laissait pas beaucoup de place au doute. La grande majorité était des hommes, grands, sportifs…
Quand ils rentrèrent à l'institut, Jace laissa ses compagnons s'occuper du rapport et rejoignit la chambre de Clary. Il ouvrit doucement la porte, sans frapper, pour la surprendre. Elle était en train de dessiner. Il avança sans faire de bruit, mais…
– La prochaine fois, utilise une rune de silence, plaisanta la jeune fille en se retournant.
Son sourire lui avait manqué. Jace se jeta sur elle et prit son visage entre ses mains pour l'embrasser fougueusement. Au bout de quelques secondes, il sentit Clary sourire contre sa bouche et s'écarta pour la regarder.
– Que me vaut l'honneur de ce baiser ?
Elle posa son matériel à dessin sur son lit et se lova dans les bras de son amoureux.
– Tu m'as manqué, répondit-il sans avoir besoin de réfléchir à sa réponse.
Il fourra ensuite son nez dans le cou de la jeune fille et prit une grande inspiration. Il adorait l'odeur de son shampooing. Clary s'écarta soudain.
– Où étais-tu ? Je me suis inquiétée ! Tu n'as même pas répondu au message que je t'ai envoyé.
Elle arbora une petite moue boudeuse que Jace trouva adorable. Il déposa un rapide baiser, léger comme un papillon, sur le bout de son nez.
– J'étais avec Alec. Robert nous a demandé d'aller enquêter en ville sur les disparitions. (Il tapota les poches de son pantalon.) J'ai dû laisser mon portable dans ma chambre.
– Ah ! Je vois… Sais-tu si ma mère et Luke sont arrivés ?
– Hum… non. J'ai laissé Alec débriefer avec son père pour venir te voir dès que possible. J'ai envie qu'on passe du temps rien que tous les deux. Tu as faim ?
Un grand sourire éclaira le visage de Clary.
– Super idée ! J'allais justement me rendre à la cuisine pour manger un morceau.
– C'est parti alors !
Le couple sortit de l'institut et marcha, main dans la main, jusqu'à un petit restaurant qui faisait de la vente à emporter. Ils rejoignirent ensuite Central Park où ils trouvèrent un endroit calme pour manger. Les journées étaient encore belles en cette fin d'été, même si l'air était plus frais.
Pendant quelques heures, ils eurent l'impression d'être comme n'importe quel couple. Jace regardait d'un air absent les quelques nuages vaporeux qui flottaient paresseusement dans le ciel. Il était assis dans l'herbe, les bras tendus et les genoux pliés, légèrement écartés pour permettre à Clary de s'allonger sur lui. La tête de la jeune fille reposait sur le buste de Jace, de sorte qu'elle entendait distinctement le rythme cardiaque si particulier du jeune Nephilim. Ni l'un ni l'autre ne ressentit le besoin de parler, de briser ce silence qui aurait pu paraître pesant, mais qui était au contraire apaisant, après les récents évènements qu'ils avaient vécus. C'était leur moment à eux, comme si leurs âmes étaient en parfaite symbiose. Rien ne pouvait briser ce moment unique, enfin presque… Le téléphone de Clary vibra dans sa poche, les ramenant durement à la réalité. Jace le ressentit également et soupira de déception.
– C'est ma mère, dit la jeune fille en se tournant vers son petit ami pour l'embrasser. Elle se demande où je suis.
Clary avait à peine fini sa phrase, que le portable de Jace vibra à son tour.
– Alec… On doit rentrer. Réunion importante.
À contrecœur, le jeune couple regagna l'institut. Jace ouvrit la porte de la bibliothèque et laissa galamment passer Clary.
– Bon, fit Maryse en les voyant arriver, on va pouvoir commencer.
Elle s'assit à côté de son mari, imitée par le reste de la tablée. Clary se rendit compte qu'elle ne connaissait pas la moitié des Chasseurs d'Ombres présents dans la pièce. Elle fut étonnée de voir Frère Jeremiah, enfin elle supposa que c'était lui, car son visage était caché par son capuchon. À côté du Frère Silencieux se trouvait la sorcière Catarina Loss, l'amie de Magnus. Clary fut interrompue dans ses pensées par la voix forte de Robert Lightwood, qui retentit dans toute la pièce.
– Comme vous le savez, Valentin Morgenstern est de retour et il prépare un mauvais coup. Nous pouvons affirmer qu'il est responsable des enlèvements des enfants d'Alicante, survenus il y a quelques jours. Nous ne savons pas précisément ce qu'il mijote, mais il s'est allié au démon Lilith, ce qui ne présage rien de bon.
Un murmure offusqué parcourut brièvement l'assemblée, interrompant l'allocution du père d'Alec qui en profita pour donner la parole à la sorcière à la peau bleue.
– Bonsoir à tous, dit-elle en se levant. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Catarina Loss, sorcière et infirmière au Beth Israël Hospital. Tôt ce matin, on nous a amené le corps d'un Terrestre. L'homme était porté disparu depuis quarante-huit heures. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il est mort dans d'atroces souffrances.
– En quoi cela nous concerne-t-il ? intervint Malik sur un ton abrupt.
– J'y viens. Je pense que cet homme a été enlevé par Valentin et qu'il est mort après avoir bu du sang angélique dans le but de le transformer en Nephilim. C'est pourquoi le corps de ce malheureux a été amené à la Cité des Os pour être examiné.
La sorcière se tourna vers Robert, avant de se rasseoir.
– Frère Jeremiah ?
La réponse du Frère Silencieux résonna dans la tête de chaque personne présente.
– Nous avons terminé. Mademoiselle Loss a effectivement vu juste. Il y avait bien de l'ichor angélique dans le sang de ce pauvre homme. D'autres corps vont réapparaître. Valentin se prépare une armée… Il se prépare à la guerre.
Un silence lourd tomba alors sur l'assemblée. Le couple Lightwood échangea un regard, puis Maryse prit à nouveau la parole.
– Vous pouvez disposer, les enfants ! Toute sortie est interdite sans autorisation, jusqu'à nouvel ordre.
Les quatre jeunes ne protestèrent même pas. Ils avaient tous le visage grave en sortant. Sans un mot, ils parcoururent les couloirs de l'institut, mais juste avant d'arriver aux chambres, Isabelle rompit le silence.
– Je vais aller voir Simon. Je peux compter sur vous pour me couvrir ?
– Ok, mais sois prudente, d'accord ? répondit son frère. Ne sois pas trop longue.
– Merci, grand frère ! Promis, j'ai juste besoin de me changer les idées.
Une fois la grande brune partie, Jace, qui n'avait pas lâché la main de Clary, prit la parole.
– Tu ne vas pas voir Magnus ? Depuis notre retour, j'ai l'impression que vous vous évitez.
– Non, il avait juste besoin de repos et avec ce que vient d'annoncer Catarina, il va avoir du boulot. Tout va bien, ne t'en fais pas pour moi, mentit Alec.
Jace n'insista pas, mais il connaissait suffisamment son parabataï pour savoir que quelque chose clochait. Alec entra dans sa chambre, et le couple rejoignit celle de Jace. Clary se laissa tomber à plat dos sur le lit du jeune homme.
– À ton avis, Jeremiah à raison concernant mon père ? Il est vraiment capable de déclarer la guerre à l'Enclave ?
Jace resta silencieux. Clary se redressa, en appui sur les avant-bras.
– Jace ?
– Si tu veux vraiment une réponse qui pourrit l'ambiance : oui, il en est tout à fait capable. Il est convaincu que ce qu'il fait est bien… Il ira jusqu'au bout, quitte à en mourir.
Le garçon vint s'asseoir aux côtés de sa petite amie, la mine sombre. Elle glissa ses bras autour de son cou et se colla contre son dos.
– Tu as raison, changeons de sujet. On peut parler de mes parents, par exemple… je veux dire, de ma mère et Luke. Tu veux savoir la dernière ?
– Je t'écoute.
– Ils se sont fiancés. Elle ne me l'a pas encore annoncé, mais j'ai vu la bague.
– Wow ! Je ne m'attendais pas à ça, surtout en ce moment.
– Tu penses qu'ils ont tort ? Si l'on doit se battre contre Valentin et que l'un des deux devait mourir… Je ne sais pas si l'autre y survivrait.
– Je comprends, dit Jace en serrant les mains de Clary dans les siennes. Si je devais te perdre, continuer à vivre n'aurait plus de sens.
Clary vint s'asseoir sur les genoux du jeune homme et capta son regard.
– Je ressens la même chose, tu sais. J'ai repensé à notre discussion dans les rues d'Alicante, et… si l'on survit à tout ce qui arrive, j'aimerais qu'on se marie. Je t'aime et je suis sûre de t'aimer jusqu'à ma mort.
– Tu es en train de me demander en mariage, ou je rêve ? la taquina Jace en arborant un grand sourire.
Clary baissa les yeux, et ses joues se teintèrent de rouge.
– Non, je… heu… Je ne sais pas, peut-être…
Jace plongea alors sur ses lèvres et l'embrassa avec fougue. Quand il rompit leur étreinte, ils étaient tous les deux essoufflés.
– Je n'osais pas t'en parler, dit-il. J'avais peur que tu nous trouves trop jeunes.
– Ça veut dire que tu es d'accord ?
– Oui… Mille fois oui !
– J'ai une idée, mais… je ne suis pas sûre que tu acceptes.
– Tu sais bien que je ne peux rien te refuser.
– Dans ce cas, suis-moi.
Clary se dirigea vers la fenêtre et l'ouvrit. Elle enjamba avec précaution le montant avant de jeter un regard en bas. Il y avait plusieurs mètres de vide sous ses pieds.
– Wow… C'est haut !
– Attends, je sais par où passer.
– Tu as déjà fait le mur ? Ça ne m'étonne pas de toi, rigola Clary.
Après être revenus sur la terre ferme, Clary entraîna Jace à travers les rues de New York. Ils arrivèrent rapidement devant la devanture d'un tatoueur, qui était encore ouvert malgré l'heure tardive.
– Je ne savais pas que tu étais le genre de fille à vouloir se faire tatouer le prénom de leur petit ami sur les fesses, ironisa Jace, perplexe.
– Mais non, idiot ! Je sais que pour les Chasseurs d'Ombres l'échange des anneaux de famille est un signe d'engagement. Je ne suis pas sûre que cela soit adapté dans notre cas.
– En effet, reconnut Jace, qui ne voyait toujours pas où elle voulait en venir.
– J'ai donc pensé qu'on pourrait se faire tatouer un anneau avec le prénom de l'autre. Qu'en penses-tu ?
Jace la prit dans ses bras et la souleva du sol.
– Je pense que c'est une excellente idée. J'adore !
Le visage de Clary s'éclaira. La menace de Valentin semblait si loin à cet instant. Elle était heureuse et rien ne pourrait gâcher ce moment. Ils entrèrent et expliquèrent au tatoueur ce qu'ils voulaient. Une heure plus tard, ils sortirent, tout sourire, en plaisantant sur le fait que la douleur n'était rien, comparée à la brûlure de la stèle. Tout en marchant, Clary tendit la main devant elle en écartant les doigts, comme si elle exhibait un diamant de plusieurs carats.
Ils prirent leur temps pour retourner à l'institut et regagnèrent discrètement la chambre de Jace. Après avoir fermé la fenêtre, Jace attrapa Clary par la taille et la fit se retourner. Il posa sa main sur sa joue avec une infinie douceur, puis caressa ses lèvres avec son pouce, avant de se pencher pour l'embrasser. Cette fois, il prit son temps, effleurant la bouche de la jeune fille avec ses lèvres, puis avec le bout de sa langue. Rapidement, leur baiser devint plus intense, plus enfiévré. Clary glissa ses mains sur la nuque de Jace et joua avec ses boucles blondes, tandis que leurs langues dansaient un tango enflammé. Jace pressa le corps de Clary contre le sien. Plus fort, plus près. La jeune fille commença à déboutonner sa chemise, bouton après bouton. Jace prit alors conscience de ce qu'elle faisait et des conséquences que cela pourrait avoir. Il s'empara fermement de ses poignets et la regarda sévèrement.
– Stop ! Qu'est-ce que tu fais ? lui dit-il d'une voix rauque.
Il était sur la défensive, mais ses yeux reflétaient réellement son état d'esprit. Le désir le dévorait comme jamais et il était à deux doigts de le laisser le consumer.
– Ça ne se voit pas ? murmura-t-elle en caressant le torse de Jace du bout des doigts.
– Clary…
– Chuuut ! J'ai envie de toi, Jace.
Sans hésiter, elle retira son débardeur et le laissa tomber à ses pieds. Jace écarquilla les yeux de surprise, devant la détermination de sa petite amie, mais aussi d'excitation. C'était la première fois qu'il la voyait en lingerie.
– Attend, tu… tu es sûre ? Tu n'es pas obligée, je veux dire… on n'est pas obligés de faire ça maintenant. On a tout le temps. J'en ai envie, hein, ne te méprends pas, mais… si ça va trop vite pour toi…
Clary lui sourit et posa un doigt sur sa bouche pour le faire taire avant de lui caresser la joue. Sa main était si chaude.
– Oui, je suis sûre. Je te veux… ici et maintenant.
Voilà, je pense que vous êtes rassurés ;)
Pauvre Max, il ne méritait pas çà dans la saga originale, du coup j'ai voulu changé un peu :p
Désolé, pour la fin, mais il faudra attendre le prochain chapitre pour savoir s'ils le font ou pas.
Laissez-moi une review et je vous donnerai un extrait ;)
à très vite pour la suite,
Aly
