J'espère que le dernier chapitre vous a plu :)

Laissez-moi une review, j'y répondrais dès que je peux. En attendant, voilà la suite.

Le chapitre 19 n'est pas fini encore, car j'ai perdu une partie de mes écrits à cause d'un changement de pc et pas pu tout récupérer :(

Mais ne vous inquiétez pas, il est presque terminé, donc j'espère ne pas trop tarder à le poster.

Pas facile de reprendre l'écriture avec le boulot, mais je suis motivée.

Bonne lecture ^^


Chapitre 18 : Une guerre fratricide

Deux jours après l'attaque de Valentin, tout était redevenu normal à l'institut. Enfin presque. La porte avait été réparée, les Frères Silencieux – aidés de Magnus – avaient renforcé les protections anti-démons du bâtiment, mais l'ambiance était morose. Alec était à l'infirmerie, toujours inconscient. Les Frères ne pouvaient rien faire de plus pour l'aider, les runes de l'Ange étant totalement inefficaces. Tout reposait maintenant sur le sorcier. Ce dernier réussit à stopper le saignement, mais la plaie cicatrisait très lentement. Il ne comprenait pas pourquoi le jeune homme ne se réveillait pas. Après une semaine sans le moindre signe d'amélioration, Alec bougea enfin.

– Où… Où suis-je ? dit-il faiblement en tentant d'ouvrir les yeux.

Magnus, qui était resté jours et nuits au chevet de son ex petit ami, sursauta en entendant sa voix.

– Chut… Ne bouge pas, je suis là.

Alec pencha la tête sur le côté et capta le regard félin du sorcier. Il ne savait pas vraiment où il se trouvait, ni pourquoi son corps tout entier le faisait souffrir, mais Magnus était là et à cet instant, cela lui suffisait.

– Que fais-tu là ? (Il jeta un regard autour de lui et reconnut l'infirmerie.) Oh, je me souviens…

– Ne t'en fais pas, tout le monde va bien. Tu es le seul à avoir été blessé. D'ailleurs, il va falloir que l'on discute de ton complexe de super héros.

Alec lui adressa alors un sourire, celui qu'il aimait tant, celui qui l'avait fait tomber amoureux du Chasseur d'Ombres. Le cœur de Magnus s'emballa. Oubliant toutes ses bonnes résolutions, il se jeta sur la bouche du jeune homme et l'embrassa avec passion et douceur à la fois.

– J'ai eu tellement peur pour toi, murmura-t-il en collant son front à celui d'Alec. Ne me refais jamais un coup pareil, tu m'entends ? Je ne peux pas te perdre.

Alec se recula légèrement et chercha à capter le regard du sorcier, surpris par son changement d'attitude.

– Écoute, Magnus… Tu sais à quel point notre rupture a été difficile pour moi. Je t'aime toujours alors s'il te plait, ne joue pas avec mes sentiments.

– Je suis désolé, je… je ne voulais pas te faire souffrir.

Le visage de Magnus se ferma. La tristesse et la culpabilité le rongeaient de l'intérieur. Il baissa les yeux et fit un pas en arrière, mais Alec le retint.

– Attends, ne pars pas, dit-il en prenant la main du sorcier. Je voudrais juste comprendre, je veux savoir la raison qui te pousse à t'éloigner de moi. Nous pourrions être heureux tous les deux. Pourquoi refuses-tu d'être heureux, Magnus ?

Le sorcier soupira et entrelaça ses doigts à ceux du Nephilim, puis il s'agenouilla près du lit, comme s'il déposait les armes. Il n'en pouvait plus de cette situation, de cette tension entre eux. Pour la faire disparaitre, Magnus savait ce qu'il devait faire : être honnête avec l'homme qu'il aime et tout lui avouer.

– Je n'ai pas rompu de gaité de cœur, crois-moi, commença-t-il sans pouvoir regarder Alec dans les yeux. Je t'aime aussi, je n'ai jamais cessé de t'aimer.

– Alors, pourquoi... ?

– Dans ma longue vie, j'ai connu plusieurs histoires d'amour, je parle de celles qui comptent vraiment, celles avec un grand A. Je te rassure, elles se comptent sur les doigts d'une seule main. Je sais ce que cela fait de perdre la personne que l'on aime le plus au monde, d'avoir le cœur brisé en milliers de petits morceaux. Je ne veux plus revivre ça, je ne veux plus ressentir cette douleur.

– Quel est le rapport avec moi ? répliqua Alec, un peu perdu.

– J'ai eu peur que tu me brises le cœur, toi aussi. Je sais, c'est stupide, mais… (Il baissa la tête, honteux.) C'est la vérité.

Devant le silence du Chasseur d'Ombres, Magnus leva la tête.

– Tu aurais dû m'en parler, j'aurais pu te rassurer.

Magnus lui adressa un sourire contrit.

– Tu ne m'en veux pas trop ?

– Je ne sais pas… On devrait en reparler quand j'irai mieux. Mon esprit est un peu embrouillé, là !

Alec grimaça en essayant de se redresser.

– Ne bouge pas. Tu es encore faible. Repose-toi pendant que je vais prévenir ta famille.

Le sorcier quitta la pièce, sans lui laisser le temps de protester. Il parcourut les couloirs de l'institut jusqu'au bureau du couple Lightwood où il trouva Maryse, occupée à lire des rapports. Elle leva la tête en l'entendant entrer. Comme à son habitude, son visage n'exprimait rien, mais une lueur d'espoir mélangé à de l'inquiétude brillait dans son regard. Il lui sourit.

– Alexander est réveillé. Il a mal, mais il semble aller bien.

Maryse se leva brusquement de son fauteuil pour étreindre Magnus.

– Oh ! Merci. Je vais aller le voir tout de suite.

Elle n'était pas du genre à se montrer aussi démonstrative, mais ces derniers temps avaient été difficiles pour elle. Sa famille enchainait les coups durs et cette fois, Maryse avait eu très peur de perdre son fils ainé.

Robert étant à Idris, Magnus alla ensuite prévenir le reste du groupe qui se réunit à l'infirmerie, autour du blessé. Clary resta toutefois en retrait. Elle se sentait toujours coupable de la blessure d'Alec, même si ce dernier ne lui en tenait aucunement rigueur. Au bout d'un moment, le sorcier prit la parole.

– On devrait le laisser se reposer, à présent.

– Je vais bien. Aide-moi plutôt à me lever.

– Non, Alec, Magnus a raison. Après une semaine dans le coma, tu dois prendre le temps de récupérer, le réprimanda sa mère.

– Quoi ? Je suis resté si longtemps inconscient !

– Oui, et Magnus est resté à ton chevet nuit et jour, indiqua Jace avec un demi-sourire amusé.

Le sorcier lui adressa un regard noir et changea de sujet.

– Je pense qu'Alec serait plus au calme chez moi et je pourrais le surveiller. Qu'en penses-tu, Maryse ?

Jace pouffa de rire discrètement et se retint de dire ce qu'il pensait de l'excuse du sorcier. D'ailleurs, personne n'était dupe, il était clair qu'il cherchait seulement un moyen de se retrouver seul avec Alec.

– Hey ! Tu pourrais me demander mon avis, quand même, ronchonna le jeune Chasseur d'Ombres.

Malgré les protestations de son fils, Maryse accepta la proposition du sorcier. Isabelle se chargea de préparer les affaires de son frère, puis ils partirent par un portail magique.

– Ah, enfin ! Home sweet home, s'exclama Magnus en retrouvant son appartement.

– Où est ton chat ? demanda Alec, surpris de ne pas voir l'animal se frotter à ses jambes en ronronnant.

– Zut ! Je savais bien que j'avais oublié quelque chose.

Alec lui lança un coup d'œil outré, puis il comprit à l'expression amusée du sorcier que ce n'était qu'une plaisanterie. Voyant que le Chasseur d'Ombres ne trouvait pas ça drôle, Magnus changea de sujet.

– Tu peux prendre ma chambre, si tu veux. Le matelas est bien meilleur. Je vais t'aider à t'installer, tu as besoin de repos.

– Non, je te dis que je vais bien. Arrête de me materner, tu veux ? grogna Alec, irrité.

Magnus soupira.

– Tu es encore fâché contre moi ?

Alec lui adressa un regard furibond.

– Bien sûr que je t'en veux, tu me retiens chez toi par la force.

Le sorcier éclata de rire.

– J'essaye de te sauver la vie, Alec, tu pourrais au moins te montrer reconnaissant… (Magnus se rapprocha du Nephilim.) À moins, bien sûr, que ce ne soit pour une autre raison.

Il se noya dans l'océan des yeux d'Alec et leur proximité accéléra son rythme cardiaque.

– Pourquoi m'as-tu embrassé ? lâcha finalement le Nephilim, sans rompre le contact visuel.

– Bordel, Alec, je t'aime toujours, c'est si difficile à comprendre ?

– Tu m'aimes, mais tu n'as pas confiance en moi… Tu penses que je vais te briser le cœur, c'est ridicule !

La tension était palpable entre les deux anciens amants. Ils restèrent quelques secondes à se toiser, sans dire un mot de plus. Finalement, Alec abandonna le premier ce duel psychologique.

– Tu as raison, je vais me coucher. Bonne nuit, Magnus.

Il soupira et tourna le dos au sorcier. Il prit son sac avant de se diriger vers le couloir où se trouvaient les chambres d'amis.

– Alec, attends !

Le Nephilim se figea, laissant le temps à Magnus de le rejoindre. Le sorcier se laissa guider par ce qu'il ressentait et prit en coupe le visage d'Alec pour déposer un baiser sur ses lèvres. Ce baiser, presque timide, dura de longues secondes. Alec en avait autant besoin que son partenaire. Il avait l'impression de revivre leur début de relation. Magnus relâcha alors son visage et fit descendre ses longs doigts le long de son cou. D'un geste maitrisé, il fit tomber la veste d'Alec au sol avant de s'emparer du bas de son t-shirt. Le Chasseur d'Ombres ne protesta pas, il n'avait ni la force ni l'envie de le repousser. Leurs lèvres se séparèrent brièvement lorsque Magnus lui retira son t-shirt, avant de se débarrasser de sa propre chemise. Alec sentit son corps tout entier s'embraser sous les caresses du sorcier. Il ferma les yeux pour tenter de contenir le désir qui montait en lui. Il se sentait à nouveau vivant, il n'avait plus mal. La seule chose qui comptait était le contact du corps de Magnus sur le sien. Son torse, ses mains… sa bouche. Alec en voulait plus, il attira Magnus contre lui et retrouva ses lèvres avec avidité. Le sorcier le saisit alors par les cuisses et le souleva. Le dos plaqué contre le mur, le Nephilim enroula instinctivement ses longues jambes autour des hanches de son partenaire. Il pouvait à présent sentir le cœur de Magnus résonner dans sa propre cage thoracique.

– Tu es sûr que tu ne vas pas le regretter ? murmura le sorcier d'une voix enfiévrée.

– Je ne regrette aucun des moments passés avec toi. La seule chose que je voudrais effacer, c'est cette stupide conversation qui a mené à notre rupture.

Une lueur espiègle brilla dans le regard félin du sorcier, puis un léger sourire étira ses lèvres. Il reposa Alec sur ses pieds et attrapa sa main pour l'entraîner dans sa chambre.

Au petit matin, les premiers rayons du soleil réveillèrent le jeune Chasseur d'Ombres. Alec tapota le matelas à côté de lui. Personne. Déçu, il se leva et rejoignit Magnus dans le salon. Le sorcier était accoudé à la fenêtre grande ouverte, le regard posé sur la ville qui s'éveillait déjà. Une brise matinale s'engouffra dans le loft, faisant frissonner le Nephilim à moitié nu.

– Tu es levé depuis longtemps ?

Magnus ne bougea pas.

– Je n'ai pas fait attention à l'heure, je ne voulais pas te réveiller.

Alec sentait que quelque chose n'allait pas. Le ton du sorcier était froid et distant. Pourtant, le jeune Lightwood ne se laissa pas intimider. Il se rapprocha de son amant et colla son torse contre son dos, avant de poser ses mains sur ses épaules.

– Il est encore tôt, tu ne veux pas revenir te coucher ? lui murmura-t-il à l'oreille.

Tiraillé entre deux émotions, Magnus soupira avant de se retourner.

– Tu devrais aller t'habiller, je vais faire du café. Nous devons parler toi et moi.

Valentin dut revoir quelque peu ses plans après avoir perdu quasiment la moitié de son armée de Chasseurs d'Ombres. Dans l'immédiat, une attaque sur Alicante était impossible il devait les remplacer au plus vite, mais l'ichor d'Ithuriel était presque épuisé. Il quitta donc le manoir pour trouver de nouvelles recrues parmi ceux qui l'avaient suivi autrefois.

Jonathan, lui, n'arrivait pas à oublier les paroles de son frère ennemi. Même si son père avait visiblement fait un trait sur lui, il ne pouvait s'empêcher d'être jaloux de Jace. Le jeune Morgenstern alla se défouler sur le mannequin d'entraînement qui se trouvait dans l'ancienne cave du manoir. Il avait tellement de colère en lui, de rage même. Le pauvre mannequin ne supporta pas plus de quelques coups et finit décapité. Jonathan ne se sentait pas mieux pour autant, il avait toujours ce vide au fond de lui, sans savoir d'où il venait.

Après son entraînement, il monta dans sa chambre et prit une bonne douche. En sortant de la salle de bain, il eut la surprise de découvrir une invitée sur son lit. Une jeune femme blonde, âgée d'environ 25 ans, l'observait avec intérêt.

– Dame Lilith, c'est bien vous ?

Elle se leva et le rejoignit.

– Je te plais comme ça ? J'avais besoin de changement après la petite trahison de ton cher père. J'ai eu besoin de me défouler sur quelques Terrestres.

Jonathan sourit. Il avait une bonne idée de ce que la démone voulait dire par « se défouler sur les Terrestres ».

– Ce corps vous va très bien. J'espère que vous ne m'en voulez pas de n'avoir rien dit pour les enfants.

Lilith afficha une mine surprise, puis posa une main sur la joue du jeune homme. Elle le regarda avec tant de douceur, que l'espace d'un instant, Jonathan oublia qu'il s'agissait d'un démon supérieur.

– Mais non, voyons ! Comment pourrais-je t'en vouloir ? Tu es comme un fils pour moi. (Elle lui caressa la joue.) Je sais parfaitement que tu suivais les ordres de ton père. C'est lui le menteur, pas toi.

Le Nephilim resta silencieux, son expression perplexe n'échappa pas à Lilith, qui le dévisagea avec curiosité.

– Tu es quelqu'un de fascinant, Jonathan Christopher Morgenstern, dit-elle en penchant la tête sur le côté.

– Pourquoi dites-vous ça ? s'étonna le Chasseur d'Ombres.

– Mon sang coule dans tes veines, tu as été élevé par Valentin Morgenstern et malgré tout, tu fais preuve d'une loyauté à toute épreuve. Ton père ne te mérite vraiment pas.

Jonathan se crispa et s'éloigna de la démone.

– Il est tout ce que j'ai. Ma sœur me déteste, ma mère m'a abandonnée, il est le seul qui m'accepte comme je suis, lâcha-t-il en perdant quelque peu son sang-froid.

– Tu crois ? dit-elle d'une voix doucereuse. À ton avis, pourquoi m'a-t-il caché l'existence de ses hybrides angéliques ? Valentin déteste les démons, il s'est servi de moi pour ses expériences et s'est rendu compte qu'il n'aurait jamais le dessus sur des êtres comme toi. Il te tolère seulement parce qu'il n'est pas assez fort pour te détruire. Tu as un pouvoir en toi que tu n'imagines même pas, mon garçon. Ouvre les yeux !

Cette fois, les mots de Lilith mirent Jonathan hors de lui. Le jeune homme serra les poings et tenta de maîtriser la colère qui se diffusait dans tout son corps.

– TAISEZ-VOUS ! C'est mon père, vous ne le connaissez pas comme je le connais.

La démone ne se laissa pas impressionner et continua de sa voix mielleuse :

– Réfléchis… Tu ne peux pas nier sa préférence pour ton frère. Arrête de te voiler la face !

– Jace n'est pas mon frère ! gronda-t-il avant d'abattre son poing sur le mur.

Il avait mis toute sa rage dans ce coup, si bien qu'il laissa une marque profonde dans la pierre. Il inspira profondément et réussit progressivement à retrouver son calme.

– Désolée, je ne voulais pas t'énerver. Ça va ? Montre-moi…

Jonathan grimaça en dépliant les doigts. Sa main était cassée, la douleur irradiait déjà dans tout son avant-bras.

– Ce n'est pas grave. Une Iratze et je ne sentirai plus rien.

– Attends, j'ai beaucoup mieux, fit-elle en arborant un sourire satisfait.

Curieux, le jeune homme se laissa faire. L'ongle manucuré de la démone s'allongea en une griffe épaisse et pointue, dont elle se servit pour dessiner un symbole biscornu sur le dessus de la main de Jonathan. Les lignes rouges sang brillèrent légèrement avant de s'estomper en quelques secondes. Puis, Jonathan bougea la main, serrant et desserrant le poing comme s'il ne s'était rien passé.

– Je n'ai plus du tout mal, c'est incroyable !

– Comme tu peux le voir, les runes démoniaques sont bien plus puissantes que celles des Anges. Être à moitié démon, ne doit pas te faire peur. Je peux t'apprendre à te servir de ce pouvoir pour obtenir ce que tu mérites

– Vous me demandez de trahir mon père ?

– Il ne mérite pas ta confiance et ta loyauté, Jon… Il ne te comprendra jamais comme je te comprends. Mais, ne te méprends pas, même si j'aimerais me venger de Valentin, je tiens encore plus à avoir ce qu'il m'a promis.

Jonathan n'ajouta rien, et même s'il ne voulait pas l'admettre, la démone avait semé le trouble dans son esprit. Il la regarda disparaître dans une brume vaporeuse et sinistre avant de fixer les stigmates de la rune à peine visibles sur le dos de sa main.

Alec s'habilla rapidement et rejoignit le sorcier qui lui tendit un café.

– Comme tu l'aimes, avec une pointe de lait et un sucre.

– Merci.

– Viens t'asseoir, cela risque d'être long.

– Magnus, écoute, ne tourne pas autour du pot. Même si cette nuit était géniale, je sais parfaitement que nous ne sommes pas en couple pour autant.

Magnus soupira et se prit la tête à deux mains, avant d'adresser un regard triste à Alec.

– Tu dois me prendre pour un égoïste, et tu aurais raison.

– Mais non, voyons. Je vois bien que cette situation te rend malheureux. Je voudrais t'aider, je voudrais comprendre pourquoi tu refuses de nous donner une chance.

– Tu as raison, tu as le droit de savoir la vérité après tout. Je ne t'ai jamais rien dit sur ma vie ou mes histoires d'amour parce que c'était trop douloureux pour moi. Je me suis promis il y a plusieurs décennies de ne plus jamais tomber amoureux.

– Pourquoi ? Comment peux-tu vouloir vivre sans amour ?

– Pour ne plus souffrir, pour ne plus avoir le cœur brisé. Quand j'ai craqué sur toi, je pensais qu'on s'amuserait un peu et que je me lasserais. Au lieu de ça, j'ai eu un véritable coup de foudre, mais… ça ne peut pas fonctionner, Alec. Tu avais raison, on est trop différents. Si tu ne me quittes pas pour une autre personne, un jour ou l'autre tu me quitteras malgré tout. Dans dix ans, vingt ans, ou même soixante ans… Je l'ai déjà vécu, et je ne peux pas le revivre, ça fait trop mal. Je suis vraiment désolé.

La voix du sorcier se brisa. Le Nephilim prit sa main et la serra pour le réconforter.

– Tu n'es qu'un idiot, le réprimanda doucement Alec. Tu aurais dû me dire tout ça bien plus tôt. J'ai réfléchi depuis notre rupture et… si tu m'aimes vraiment, si tu penses que ça peut durer entre nous, je suis prêt à devenir comme toi.

– Comme moi ? demanda Magnus, pris au dépourvu.

– Si tu connais un moyen de me rendre immortel, je crois que je suis prêt à le faire.

Magnus le dévisagea, hébété.

– Tu n'es pas sérieux ? Non… ce n'est pas une bonne idée. Je n'aurais jamais dû te proposer ça, c'est un trop grand sacrifice. Tu… tu étais vraiment prêt à le faire… pour moi ?

Le Chasseur d'Ombres répondit par l'affirmative sans trembler et sans le lâcher du regard. Touché, Magnus se jeta sur la bouche d'Alec et l'embrassa passionnément. Il se sentait plus léger, comme libéré d'un poids. Au bout d'un moment, Alec le repoussa doucement.

– Qu'est-ce qu'on fait alors ?

– Je n'en sais rien. Si on se remet ensemble, tu dois être conscient que je ne peux te faire aucune promesse. Crois-tu pouvoir vivre ainsi ?

Alec haussa les épaules et un sourire étira le coin de sa bouche.

– Je pense, oui. Je préfère être avec toi, même si c'est au jour le jour, plutôt que d'être seul et malheureux.

– Viens par là…

Magnus attira le jeune homme contre lui et l'étreignit. Il se sentit bête d'avoir laissé toute cette histoire dégénérer. Tout paraissait si simple, si naturel, quand ils étaient tous les deux.

– Merci, murmura Alec contre le cou du sorcier. Grâce à toi, j'assume enfin ce que je suis.

– Tu n'as pas à me remercier, dit doucement Magnus en caressant la joue de son amoureux. Je suis vraiment étonné que tu me pardonnes aussi facilement, j'ai vraiment été horrible avec toi. Je regrette tellement tout ce que je t'ai dit…

– N'en parlons plus, c'est du passé. Moi aussi, j'ai fait des erreurs. Concentrons-nous sur notre avenir, je suis enfin prêt à vivre notre histoire au grand jour. Je ne veux plus que nous nous cachions.

Magnus lui sourit puis l'allongea sur le canapé, tout en retrouvant sa bouche avec délice. Ils partagèrent un baiser langoureux, mais quand Alec voulut encercler les hanches du sorcier avec ses jambes, la douleur le stoppa net.

– Aïe ! grimaça-t-il.

– Je t'ai fait mal ?

– Non, ce n'est pas toi. C'est ma jambe, je crois que je ne suis pas tout à fait remis.

– Je manque à tous mes devoirs, montre-moi !

Le couple se redressa pour que le sorcier examine la blessure d'Alec, puis le Nephilim s'appliqua une rune de guérison qui le soulagea instantanément. Magnus fut rassuré en constatant que la magie de Lilith avait quitté son organisme et que les runes de l'Ange fonctionnaient à nouveau correctement.

Le reste de la journée fut assez tranquille pour le couple. Ils discutèrent beaucoup, rattrapant le temps perdu et partageant leurs anecdotes respectives. Ils étaient sur leur petit nuage, mais… cela ne dura pas. Le téléphone d'Alec sonna soudain.

– C'est Jace. Je dois répondre, dit Alec, une ride d'inquiétude se formant sur son front. Salut… Oui, je vais mieux… Oh non… Bien sûr que je viens… J'en parle à Magnus, et on arrive.

Le Chasseur d'Ombres raccrocha en soupirant.

– Valentin ?

– Oui. Mes parents ont reçu un message de l'inquisitrice. Tous les Chasseurs d'Ombres sont appelés d'urgence à Idris. On doit rejoindre les autres à l'institut, ne perdons pas de temps.

– Je te promets qu'après tout ça, je t'emmène faire le tour du monde.

– Promis ? répliqua Alec en souriant.

– Juré !

Un sentiment mitigé habitait Jace quand il posa à nouveau le pied sur le sol d'Idris. Parfois, son pays natal lui manquait, mais ces derniers temps, il y revenait pour de mauvaises raisons, synonymes de guerre, de complots ou de trahison. Clary sentit son trouble et serra sa main plus fort. Au moins, il n'était pas seul pour traverser ce chaos. Il avait Clary, bien sûr, mais également le reste de sa famille de cœur.

Le petit groupe se rendit chez les Penhallow. Jia les attendait pour leur donner les dernières informations concernant Valentin. Elle avait d'ailleurs organisé une réunion entre les hautes autorités de l'Enclave et les directeurs d'instituts qui avaient pu faire le voyage dans un délai aussi court. Accompagnée de Luke, Magnus et du couple Lightwood, l'inquisitrice se dirigea vers la Garde d'un pas rapide.

La réunion ne dura pas plus de vingt minutes. Magnus se chargea de rentrer le premier pour informer les autres de ce qu'il venait d'apprendre.

– Alors, raconte, le pressa Jace avant même que le sorcier ne franchisse le seuil de la maison.

– Doucement, Blondinet ! Pas la peine d'être aussi impatient, les nouvelles sont pires que je le pensais. L'Enclave a la preuve que Valentin a déjà remplacé les soldats qu'il a perdu lors de l'attaque de l'institut de New York.

– Comment ? s'exclama Alec.

– Il a recruté certaines vieilles connaissances. Les anciens membres du Cercle ont été exilés, d'autres ont été emprisonnés. Il y a eu plusieurs évasions de prisonniers, ces derniers jours et Jia a reçu une étrange visite.

– Valentin ? demanda Clary, crispée.

– Oui et non, continua Magnus, en s'asseyant sur le bras du fauteuil où se trouvait Alec. Il a envoyé sa projection pour lancer un ultimatum à l'Enclave. Accrochez-vous bien, vous n'allez pas en croire vos oreilles.

– Avec lui, il faut s'attendre à tout, grinça Jace, le visage fermé.

–Morgenstern exige que toutes les autorités dirigeantes de l'Enclave démissionnent pour lui laisser le pouvoir. Il dit vouloir refondre entièrement le système et que les Chasseurs d'Ombres ont besoin de sang frais pour les diriger.

– Il est fou !

– L'Enclave n'acceptera jamais !

– On a combien de temps ?

– Quarante-huit heures. S'il n'obtient pas de réponse dans ce délai ou si l'Enclave refuse, il a promis de lancer l'enfer sur Alicante.

Le moral des jeunes Nephilims était soumis à rude épreuve. La soirée se termina dans une ambiance morose et tous allèrent se coucher tôt. Même dans les bras de Clary, Jace eut du mal à trouver le sommeil. Il se repassait en boucle les différents échanges qu'il avait eus avec les Morgenstern père et fils. La nuit suivante, il ne dormit que quelques heures et son sommeil fut peuplé de cauchemars apocalyptiques. Des morts, des démons, Alicante en flamme… Ces images étaient si réalistes, si effrayantes qu'il s'éveilla en sursaut avant même le lever du soleil. Il se leva en prenant garde de ne pas réveiller sa petite amie. Il prit une douche froide et s'habilla rapidement avant de sortir discrètement de la maison.

L'été était bien fini, l'air frais et humide qui lui fouetta le visage le lui rappela de façon brutale. Il frissonna et ferma sa veste avant d'accélérer le pas. La nuit était claire et la pâle lueur de la lune suffit à Jace pour se diriger sans encombre dans les rues d'Alicante. Il n'avait aucun but et déambula au hasard pour se vider la tête. Toute la ville était encore endormie, seuls les cris des oiseaux nocturnes troublaient ce silence de plomb. Pourtant, au détour d'une ruelle, le sang du Chasseur d'Ombres ne fit qu'un tour lorsqu'il crut apercevoir une ombre. Il se plaqua contre le mur le plus proche et bloqua d'instinct sa respiration. Il s'empara ensuite de sa stèle et dessina une Nyx et une rune de silence sur son bras. La rune de vision nocturne commença à agir et sa vue s'affuta. Il se pencha mais ne vit personne. Il avança avec précaution dans la rue en rasant les murs des maisons, puis déboucha sur un croisement. Des flashs, des souvenirs de ses rêves lui revinrent violemment en mémoire et il sut alors quel chemin prendre. Au bout de quelques mètres, il l'aperçut enfin. Cette silhouette aurait pu être celle de n'importe qui, mais Jace savait que c'était lui. Jonathan. Il ne savait ni pourquoi ni comment, mais il était sûr de lui. Il le sentait au plus profond de son être. Jace leva alors les yeux et réalisa qu'il se trouvait à quelques mètres seulement d'une des flèches d'Adamas qui protégeait la ville des démons. Pétrifié, il regarda son ennemi escalader la tour avec une agilité écœurante. Jace comprit immédiatement l'objectif du jeune Morgenstern et s'apprêta à rebrousser chemin pour prévenir ses amis, mais… À son grand étonnement, Jonathan s'arrêta à mi-chemin. Il resta là, immobile, pendant une ou deux secondes, puis se laissa glisser jusqu'au pied de la tour.

Quand Jonathan disparut dans l'obscurité, Jace reprit ses esprits et se mit à courir. Il se repassa la scène encore et encore. Pourquoi avait-il changé d'avis au dernier moment ? Il regagna la maison des Penhallow en quelques minutes, puis monta les marches de l'escalier quatre à quatre, avant de frapper à la porte d'Alec.

– C'est moi, ouvre !

Un grognement mécontent lui répondit, puis la porte s'entrouvrit.

– Tu as vu l'heure ?

– Désolé, mais c'est important, répliqua Jace. J'ai vu Jonathan, il était en ville.

– Quoi ? Attends, deux secondes… Que faisais-tu dehors aussi tôt ?

– J'ai du mal à dormir en ce moment, je fais des cauchemars. J'ai eu besoin de marcher pour me vider la tête.

– Quel genre de cauchemars ? demanda une voix dans le dos d'Alec.

– Ce n'est pas important, répliqua Jace, agacé. Je viens de vous dire que…

– Réponds ! le coupa sèchement Magnus. As-tu déjà fait ce genre de rêves ?

Jace essaya de rassembler ses souvenirs.

– Oui, je crois… Quand Jonathan était à l'institut et que je pensais être son frère. Pourquoi ?

– Si ton lien avec Ithuriel existe toujours, il se peut qu'il essaye de nous avertir à travers toi.

Jace ouvrit de grands yeux.

– Oh, mais oui ! Tu as raison. Habillez-vous, on a du boulot.

Quelques minutes plus tard, Jace avait réveillé tous les occupants de la maison et ils se rassemblèrent dans le salon, où il leur expliqua ce qu'il avait vu.

Grâce aux runes qu'il avait sur le corps, Jonathan n'eut aucun mal à escalader une des tours qui donnent son nom à la Cité de Verre. Sa mission était simple : désactiver les protections anti-démons de la ville grâce à son sang en partie démoniaque. Pourtant, le jeune Nephilim hésita. Les paroles de Lilith lui revinrent en mémoire et il vit là une bonne occasion de se venger de son père. Il voulait lui montrer de quoi il était réellement capable. Jonathan se laissa glisser en bas de la tour d'Adamas, puis sortit discrètement de la ville pour rejoindre son père, non loin des portes d'Alicante.

– Alors ? Dis-moi que ça a marché comme prévu, le brusqua Valentin.

– Oui, Père, j'ai suivi vos instructions à la lettre.

Valentin lui adressa un regard rempli de fierté, et lui pressa l'épaule.

– Bravo, grâce à toi nous allons gagner cette bataille et mettre à genoux tous ses bureaucrates incompétents.

Il restait quelques heures à l'Enclave pour accepter les conditions de Valentin, ou se préparer au combat. Bien sûr, ce dernier n'était pas dupe, il savait que les Chasseurs d'Ombres ne se rendraient pas et qu'ils préfèreraient combattre. C'était une question d'honneur. Mais, il avait dorénavant un avantage non négligeable. Un avantage qui lui assurerait la victoire. Aussi combatifs soient-ils, les Nephilims ne pourraient rien faire contre les démons de Lilith.

L'armée de Valentin se mit donc en place, face aux portes de la ville. Le soleil commençait à descendre dans le ciel et l'air se fit plus frais. Soudain, Lilith apparut dans un nuage de fumée noire d'où sortaient des flammes rouges inquiétantes. En première ligne, les enfants frissonnèrent.

À quelques minutes de l'ultimatum, un bruit sourd se fit entendre en provenance de l'intérieur d'Alicante. Un bruit cadencé et régulier qui s'amplifia à mesure que les dizaines de Chasseurs d'Ombres passaient la porte de la cité. Ils se positionnèrent en rangs parfaitement alignés, tel un bouclier impénétrable. Valentin esquissa un sourire satisfait, il avait vu juste. L'armée de l'Enclave était bien plus puissante en nombre mais cela n'entacha pas sa confiance. L'Inquisitrice s'avança alors vers Valentin et prit la parole.

– Rendez-vous, c'est votre dernière chance ! Cette guerre est inutile, nous pouvons encore l'éviter.

– Vraiment ? ironisa Valentin. Vous me laisseriez partir comme ça ?

– Relâchez les enfants et vous serez libre de partir, répondit alors Jia.

Il y eut un court silence, puis Valentin se mit à rire à gorge déployée.

– Et vous me pensez assez naïf pour y croire ? rétorqua-t-il sur un ton méprisant. Vous êtes une très mauvaise menteuse, madame l'Inquisitrice. À l'attaque ! hurla-t-il ensuite à ses soldats.

Dépourvus de leur libre arbitre, les Chasseurs d'Ombres soumis obéirent et foncèrent vers l'armée d'Alicante. Valentin rejoignit son fils qui s'était mis un peu à l'écart.

– Tu es prêt ? demanda-t-il en dégainant une lourde épée de son ceinturon.

– Oh oui ! J'attends ce moment depuis des mois. Allons-y !

Les deux armées entrèrent alors en collision. Le sourire sadique qu'arborait Valentin s'effaça brusquement quand il vit ses soldats traverser littéralement le camp opposé. L'armée de l'Enclave s'évapora, laissant place aux trois sorciers responsables de cette illusion éphémère.

– Vous ! gronda Lilith, furieuse. Je vais vous écrabouiller.

L'air parfaitement décontracté, Magnus prit la parole, tout en reculant d'un pas.

– Désolé, mais nous sommes attendus à l'intérieur et… vous n'êtes pas invitée.

Sur ces mots, Ragnor et Catarina suivirent leur ami dans la Cité de Verre où ils rejoignirent les Nephilims.

– J'espère que votre plan va marcher, dit Magnus d'une voix tendue. Un démon supérieur en colère, ça peut faire beaucoup de dégâts.

– Ça va marcher, répliqua Jace, confiant. Tous à vos postes.

Les jeunes Nephilims se séparèrent. Accompagnés d'un petit groupe de Chasseurs d'Ombres, ils gagnèrent chacun l'une des tours d'Adamas. Jace était sûr que Jonathan allait réessayer de les désactiver, mais il avait un plan pour le contrer.

De leur côté, Magnus et ses amis sorciers restèrent avec la Force de l'Enclave. La vraie, cette fois. L'illusion avait fonctionné, leur donnant le temps d'évacuer ceux qui ne combattaient pas. Le moment qu'ils redoutaient tous depuis plusieurs semaines était arrivé, les Chasseurs d'Ombres étaient fin prêts, même si en face, c'était un fils, un père ou un voisin qu'ils allaient devoir affronter.

Valentin ordonna alors à son armée d'entrer dans la ville, puis il se tourna vers Lilith pour lui donner le signal. La démone leva alors les bras et cracha des mots en Chtonien pour invoquer ses serviteurs démoniaques. Le ciel s'assombrit brusquement. Un nombre impressionnant de créatures ailées apparut. Leurs larges ailes étaient si puissantes que les mouvements d'air qu'elles provoquaient étaient perceptibles jusqu'au sol.

– Allez-y ! hurla alors Lilith. Brûlez tout !

Au sol, un combat fratricide commença, tandis que les Dragonidae volaient vers les murs de la ville. Mais, Valentin ne pouvait pas prévoir que son propre fils l'avait trahi. Quand il vit la première créature s'écraser sur le bouclier invisible des tours anti-démons, il faillit s'étrangler.

– Qu'est-ce que tu as fait ? gronda Valentin en se tournant vivement vers son fils.

Jonathan dissimula parfaitement ses véritables émotions et feignit la surprise.

– Exactement ce que vous m'avez demandé. Je ne comprends pas, ç'aurait dû marcher.

– Ils ont dû trouver un moyen de les réactiver. (Il réfléchit puis s'adressa à Lilith.) Surveillez les accès de la ville, aucun Nephilim ne doit sortir de ces murs vivant !

Père et fils entrèrent enfin dans la Cité de Verre où les combats faisaient rage. Jonathan n'avait qu'un objectif en tête : trouver Jace et en finir pour de bon. Il se dirigea vers la tour d'Adamas la plus proche, suivi de son père. Les Chasseurs d'Ombres qui la gardaient le reconnurent immédiatement.

– Ne fais pas un pas de plus, Morgenstern, le menaça Malik. Nous savons ce que tu es venu faire ici et crois-moi, tu n'y arriveras pas.

Ils avaient beau être cinq contre un, Jonathan ne parut pas impressionné. Pourtant, il s'immobilisa avant de soupirer. Sa posture nonchalante contrastait avec la dureté de ses traits. Son regard cruel se posa sur Malik, et il esquissa un sourire narquois.

– Je ne suis pas là pour vous. Dites-moi juste où est Jace Herondale et… je vous laisserai vivre.

Ses mots glacèrent le sang des Nephilims, il n'y avait plus aucune trace d'humanité dans sa voix.

– Hors de question, répliqua Malik, la main sur la poignée de son épée. Tu pensais vraiment qu'on allait te le dire ?

Jonathan leva un sourcil avant de répondre.

– Non, en effet. Mais dans tous les cas, j'aurais la réponse que je veux. Je n'ai pas de temps à perdre avec vous.

Sans attendre, il brandit son épée et attaqua Malik. Les quatre autres Chasseurs d'Ombres prirent également part au combat, mais Jonathan était trop fort. Il en mit deux à terre avec une impressionnante facilité, avant d'enfoncer sa lame dans le torse d'un autre Nephilim sans trahir la moindre émotion. Encore debout, Malik recula, le corps inerte de son ami retombant au sol.

– Et de un, lâcha Jonathan sur un ton plein de méprit. Qui est le prochain ? Je laisse la vie sauve au premier qui me donne l'information que je veux.

– Tu es une honte pour notre espèce, cracha Malik, furieux. Tu n'es même plus un Nephilim, sinon tu saurais qu'aucun de nous ne va te répondre. Plutôt mourir que de trahir l'un des nôtres.

La mâchoire de Jonathan se crispa, puis il fit tournoyer son épée d'un mouvement de poignet avant de l'empoigner fermement à deux mains.

– S'il n'y a que ça pour vous faire plaisir, cela peut s'arranger.

Quelques minutes plus tard, Jonathan essuya grossièrement sa lame sur son pantalon. Il ne jeta pas même un regard aux corps qui gisaient à ses pieds dans une mare de sang.

– Tu devrais revoir ta méthode d'interrogatoire, mon garçon, commenta Valentin, avec une pointe d'ironie dans la voix.

– Hum… Ils n'auraient rien dit de toute façon. Si je dois faire toutes les tours pour le trouver, ce n'est pas un problème.

Lorsque les Morgenstern arrivèrent à la troisième tour, Jonathan arbora un sourire triomphant. Jace était là, lui tournant le dos et discutant avec un autre Chasseur d'Ombres.

– Herondale, tu es difficile à trouver, dis-moi !

Jace se retourna et dégaina immédiatement son épée séraphique.

– Samandriel ! dit-il d'une voix forte pour activer sa lame. Je savais que tu viendrais. Tu es trop prévisible, mon vieux.

– Tais-toi et bats-toi, cracha Jonathan en attaquant le premier.

Les deux garçons s'affrontèrent une nouvelle fois en y mettant toutes leurs forces. L'agilité de l'esquive de Jace tint bon face à la force brute de Jonathan. Tout du moins au début. Les assauts de son adversaire étaient de plus en plus agressifs, et malgré ses efforts, le jeune Herondale perdit vite du terrain. Cela lui coûtait énormément de l'admettre mais Jonathan était plus fort que lui. Le sang de démon qui coulait dans ses veines lui donnait un avantage certain. Cependant, Jace avait un plan, il avait anticipé cette situation. Il esquiva une attaque et se rapprocha de Valentin.

– Si votre plan a échoué, c'est de sa faute, lança-t-il alors en surveillant la prochaine offensive de son adversaire. Il vous a menti, il n'a pas désactivé la tour d'Adamas.

Stupéfait, Jonathan se figea.

– Tu essayes de gagner du temps, répliqua Valentin.

Comprenant ce que Jace essayait de faire, Jonathan redoubla d'efforts pour le faire taire. Les épées s'entrechoquèrent, aucun des deux ne lâchait prise. Le jeune Morgenstern fit une feinte qui lui permit de désarmer Jace. Un éclat meurtrier brilla alors dans son regard insondable, tandis que la pointe de son épée effleurait la gorge de son adversaire.

– Tu sais que j'ai raison, lança Jace avec amertume. J'aimerais bien que tu m'expliques pour quelle raison tu ne l'as pas fait.

– Tais-toi ! grogna Jonathan. Je vais te trancher la gorge, comme ça je n'aurais plus à écouter tes âneries.

Valentin, qui observait attentivement les deux garçons, sortit de son silence et s'approcha. D'une main, il abaissa l'épée de son fils et fixa Jace avec intensité.

– Pourquoi devrais-je te croire ? Tu cherches juste un moyen de sauver ta vie.

– Non, pas du tout. Je ne suis pas un lâche. Je l'ai vu, je ne mens pas.

Jonathan déglutit difficilement.

– C'est ta parole contre celle de mon fils. Qu'est-ce qui te fait croire que je vais t'écouter ?

Jace sentit qu'une porte venait de s'ouvrir. Valentin avait un doute, il devait en profiter.

– Vous m'avez élevé, vous savez comment je fonctionne. Je ne sais pas mentir, tous ceux qui me connaissent vous le diront.

Valentin sembla hésiter, son regard passant alternativement de l'un à l'autre.

– Vous n'allez quand même pas le croire, Père ? s'inquiéta soudain Jonathan.

– Je veux écouter ce qu'il a à dire.

Jonathan voulut protester mais son père le fit taire d'un geste de la main.

– Tout ce que je peux dire, c'est que je l'ai vu monter sur une des tours anti-démons, il s'est arrêté à mi-chemin et est redescendu. Il n'a pas pu désactiver le bouclier.

Valentin se tourna alors vers son fils, les sourcils froncés.

– Qu'as-tu à dire pour ta défense ? Je t'ai fait confiance.

La déception était si perceptible dans la voix de son père que Jonathan ne sut que répondre. Il se laissa envahir par la fureur qui montait en lui et attaqua à une vitesse phénoménale celui qu'il tenait pour responsable de tous ses problèmes.

– Je vais te tuer ! hurla-t-il juste avant de fondre sur Jace.

Son geste fut si rapide que le jeune Herondale resta pétrifié et ne put l'éviter, mais…

– NON ! cria Valentin en s'interposant entre les deux garçons.

Il sentit alors la froideur de la lame lui transpercer la poitrine, puis la douleur se propagea dans tout son corps. Il toussa, cracha du sang et s'écroula finalement dans les bras de Jace, qui le rattrapa comme il pouvait.

– Qu'est-ce que tu as fait ? souffla alors ce dernier, en état de choc.


Alors ça vous plu ?

J'espère hihi

On se rapproche de la fin...

à bientôt pour la suite ;)

-Aly