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Bonne lecture :)


Chapitre 19 : Trahi

Lorsque les jambes de Valentin ne le portèrent plus, Jace eut le réflexe de le rattraper. Sa plaie saignait abondamment, le jeune Nephilim déchira le tissu pour appliquer une Iratze mais Valentin l'arrêta.

– Non, ça ne sert à rien, c'est la fin. Tu as toujours été mon préféré, tu sais. Je t'ai aimé à la seconde où je t'ai tenu dans mes bras.

Jace rangea sa stèle et serra les dents. Deux puissantes émotions se disputaient en lui : la tristesse et la colère.

– Comment pouvez-vous dire ça après ce que vous m'avez fait endurer ? C'est impardonnable.

– Je sais, je ne cherche pas ton pardon. Je voulais que tu sois fort et j'ai réussi… regarde-toi ! Si je t'ai laissé aux Lightwood, ce n'est pas à cause de ta faiblesse, mais… plutôt de la mienne. Même si j'ai été dur avec toi, je ne me suis pas résolu à corrompre le bien qu'il y avait en toi. Tu prends ça pour un abandon alors que je t'ai rendu service. Tu ne serais pas l'homme que tu es aujourd'hui si tu étais resté à mes côtés.

La sincérité de Valentin toucha Jace en plein cœur et des larmes roulèrent sur ses joues.

– Pourquoi… pourquoi tout ce gâchis ?

Valentin toussa du sang. Il était de plus en plus faible.

– J'ai toujours pensé qu'un jour tu serais celui qui me tuerais. C'est ironique, non ?

Il lança un dernier regard à son fils, Jonathan, et ferma les yeux. Jace sentit son rythme cardiaque ralentir puis soudain, plus rien. Valentin poussa son dernier souffle. Jace leva alors la tête pour dévisager le jeune Morgenstern, qui n'avait pas bougé d'un pouce. Il essuya ses larmes d'un revers de manche et se mit debout.

– Tu es fier de toi ? dit-il d'une voix légèrement éraillée. Tu viens de tuer la seule personne capable de t'aimer, espèce de monstre !

Jonathan ne répondit pas, les yeux toujours braqués sur le corps inerte de son père. Il se repassait en boucle ses dernières paroles. Ces mots étaient comme des poignards, lacérant encore et encore ce qu'il restait de son humanité.

Des bruits de pas le ramenèrent toutefois à la réalité. Un groupe de Nephilim apparut sur sa droite. Comme ils étaient trop nombreux, il battit en retraite et disparut dans les rues étroites de la ville.

– Il est là ! cria une voix que Jace reconnut aussitôt. Oh ! Jace... Tu vas bien ?

Clary se rua dans ses bras, soulagée de le voir en vie.

– Je n'ai rien, dit-il en embrassant son front.

La jeune fille vit alors son père allongé sur le sol et réalisa qu'il ne bougeait plus. Elle porta sa main à sa bouche, en tentant de réprimer la nausée qui la gagnait.

– Oh mon Dieu ! Il… il est…

– Oui, il est mort, je suis désolé. Ne regarde pas.

– Ne le sois pas, c'était un monstre. Je savais que tu étais plus fort que lui, ajouta Clary avec un sourire forcé.

– Merci, mais… je ne l'ai pas tué. C'est Jonathan. (Clary ouvrit de grands yeux.) J'en suis autant étonné que toi, mais la vérité, c'est que Valentin m'a sauvé la vie. S'il ne s'était pas jeté devant moi, je serais étendu là-bas, à sa place.

De l'autre côté de la ville, les combats faisaient rage. Aidée des sorciers, l'armée de l'Enclave prit rapidement l'avantage et fit reculer les Chasseurs d'Ombres renégats. En sous nombre et sans leader pour les guider, les Nephilims soumis n'avaient aucune chance. Pourtant, ils continuaient à se battre sans faiblir, mus par le pouvoir de la rune de Lilith. Beaucoup de soldats ennemis furent capturés et faits prisonniers, mais un grand nombre de morts étaient déjà à déplorer dans les deux camps.

Soudain, un hurlement se fit entendre dans la plaine de Brocelinde, puis une meute de loups géants déferla à l'intérieur de la ville.

– C'est Luke, il a réussi, s'écria Jocelyne d'une voix où se mêlait fierté et soulagement.

– On peut dire qu'il arrive juste à temps, répondit Maryse, sans baisser sa garde.

L'arrivée des loups-garous jeta le trouble sur l'armée ennemie qui perdait de plus en plus de terrain. Magnus était aux prises avec un Chasseur d'Ombres soumis quand il remarqua quelque chose d'étrange. La tenue de l'homme était si abimée qu'il aperçut la rune rouge sang sur son torse. Après l'avoir maitrisé, il observa le symbole magique avec attention : la rune était en train de disparaître. Son pouvoir liait Valentin à ses soldats, de sorte que sa mort devait les libérer.

Magnus regarda alors autour de lui. Il avait vu juste. Les Chasseurs d'Ombres renégats semblaient déboussolés, perdus, comme s'ils venaient de se réveiller d'un long sommeil. Beaucoup d'entre eux arrêtèrent de se battre, se demandant visiblement ce qu'ils faisaient là, pendant que d'autres prenaient la fuite. En larmes, les enfants d'Ithuriel – comme aimait les appeler Magnus – retrouvèrent leurs familles. Le sorcier se tourna vers son ami Ragnor.

– Valentin est mort, dit-il sûr de lui. Nous avons gagné.

Ragnor le dévisagea, surpris.

– Comment peux-tu affirmer ça ?

– Regarde-les ! La rune de soumission est en train de se dissiper, cela ne peut vouloir dire qu'une chose.

Ragnor n'eut pas le temps de répondre car une voix menaçante les fit se retourner dans un même mouvement synchronisé.

– Profitez bien de votre petite victoire, car c'est loin d'être fini. Si vous aviez peur de Valentin, vous allez trembler devant moi. Je vais revenir et vous verrez enfin ce dont est capable un Morgenstern. Repliez-vous ! hurla-t-il ensuite à ses soldats qui obéirent instantanément à la grande surprise de Magnus.

Jace et ses amis arrivèrent au moment où Jonathan franchissait les portes d'Alicante. Il voulut partir à sa poursuite mais robert l'en empêcha.

– Non, Jace. Laisse-le pour cette fois.

Le jeune homme blond allait répliquer quand Clary prit sa main, l'air inquiet.

– Jace… Où est Simon ?

– Je ne l'ai pas vu, désolé.

Les Chasseurs d'Ombres présents regardèrent autour d'eux, mais aucun ne semblait avoir de réponse.

– Je dois savoir s'il est… souffla la jeune Nephilim, sans pouvoir finir sa phrase.

– Viens, les corps ont été amenés à l'intérieur de la Garde, allons vérifier, dit Jace, d'une voix réconfortante.

Simon n'était pas mort, Clary devait se contenter de ça. Elle dormit très mal après cette horrible journée. Son meilleur ami était sous les ordres de son pire ennemi. Son frère. Ce monstre. Elle ne savait pas si elle le reverrait un jour. Elle pleura silencieusement pour ne pas réveiller Jace, mais celui-ci ne dormait pas non plus, et la serra dans ses bras, sans rien dire. Il ne pouvait pas la réconforter, car il ne pouvait pas lui mentir. Lui dire que tout irait bien, et qu'ils allaient sauver Simon lui paraissait en effet très peu probable.

Le lendemain, dès le lever du jour, les jeunes Chasseurs d'Ombres furent convoqués par l'Enclave pour mener la riposte contre Jonathan. On leur posa des questions, on écouta leurs suggestions. Mais il y eut beaucoup de discussions qui ne menèrent à rien car personne n'arrivait à se mettre d'accord, ce qui irrita Jace. Il aurait d'ailleurs quitté la réunion, si Alec ne l'avait pas retenu. Clary, elle, avait si peu dormi durant la nuit, qu'elle s'était assoupie. Lorsqu'elle se réveilla, le rassemblement touchait à sa fin.

En voyant sa mine renfrognée, Jace s'inquiéta.

– Ça va ?

– Oui, répondit-elle en s'efforçant de sourire. C'est juste ces rêves que je fais depuis que mon père… enfin, que Valentin est mort. Je ne sais pas si ce sont juste des rêves ou…

– ou quoi ? Pourquoi tu ne m'en as pas parlé plus tôt ?

– Pour ça… fit elle en lui caressant la joue du pouce, je ne voulais pas t'inquiéter pour rien. Je crois qu'il s'agit d'un message des anges. Je pense qu'Ithuriel m'a montré un moyen de battre Jonathan et Lilith.

Une étincelle s'alluma dans les prunelles dorées de Jace.

– Sortons d'ici, dit-il à ses amis, il faut que tu nous racontes.

Ils s'éclipsèrent discrètement et rejoignirent la maison de l'inquisitrice, où Clary leur raconta en détails ses rêves. Elle griffonna un symbole sur un bout de papier, qu'elle tendit aux autres.

– Connaissez-vous cette rune ? demanda-t-elle en les regardant chacun leur tour, à l'affut de leur réaction.

– Si tu as rêvé ce symbole, il est plus que probable qu'il n'existe pas encore, supposa Magnus, l'air sérieux.

– Je crois qu'il s'agit une nouvelle Rune pour unir les Créatures Obscures aux Nephilims. Vampires, loups-garous, sorciers, fées : je crois qu'Ithuriel essaye de me dire que nous ne battrons pas Jonathan et Lilith seuls cette fois. Tout le monde est menacé, nous allons devoir nous battre ensemble.

Magnus resta silencieux, arborant une expression grave, puis il prit la parole.

– J'aime cette idée ! (Il remonta la manche gauche de sa chemise et se tourna vers Alec.) Si je dois être lié à l'un de vous, mon choix est vite fait. Tu es partant ?

Alec le regarda dubitatif et fronça les sourcils.

– Je ne veux pas remettre en cause ce que tu as vu, Clary, mais… ça me semble un peu dangereux non ? On ne sait pas du tout ce que veut dire ce symbole.

Jace soupira et pris le bras de Magnus.

– Froussard ! Magnus a raison, il faut essayer. Je suis partant moi.

Alec ronchonna mais finit par accepter. Il prit sa stèle et grava le symbole de Clary sur la peau du sorcier qui frémit légèrement. Puis, Magnus fit de même sur le bras d'Alec. La rune brilla puis devint noire, comme les autres Marques des Nephilims.

– C'est tout ? s'étonna Magnus, déçu. Pas de feux d'artifices ou de combustion spontanée ?

– Magnus… Regarde !

Alec agitait ses doigts et des flammes bleues voletaient dans sa paume comme une ronde de minuscules feux-follets.

– Intéressant, commenta Magnus, amusé. On dirait que ta rune d'Alliance fonctionne, jeune fille. J'ai une idée.

Il fit apparaitre un couteau d'un claquement de doigt et sans laisser le temps aux autres de réagir, il s'entailla profondément la main, non sans un grimacement.

– Mais tu es dingue ! s'exclama Alec.

– C'est juste une éraflure, voyons. Rends-toi utile et fais-moi une Iratze pour voir si ça marche.

Le jeune Lightwood s'exécuta, en gravant la rune de guérison près de la blessure du sorcier, qui se referma aussitôt.

– L'inquisitrice devrait être intéressée par cette information, dit Magnus d'une voix déterminée.

– Je vais la prévenir, décida Alec, Jace tu viens avec moi ? Toi, Magnus, tu devrais en parler à tes amis sorciers, nous allons avoir besoin de tous nos contacts dans le monde obscur pour réussir à les convaincre de travailler ensemble.

Cette découverte leur donna de l'espoir à tous. Magnus s'occupa de prévenir ses amis Catarina et Ragnor pour qu'ils l'aident à contacter le plus de sorciers possibles. Les persuader de travailler main dans la main avec les Chasseurs d'Ombres n'allait pas être chose aisée, mais le Grand Sorcier de Brooklyn savait y faire. Il contacta aussi son ami vampire Raphael Santiago, qui fut ravi de pouvoir se joindre à la bataille finale contre Jonathan. Clary, elle, alla prévenir sa mère et Luke, pour qu'il passe le message à sa nouvelle meute. Enfin, Isabelle contacta le chevalier Fée Meliorn, avec qui elle avait eu une brève liaison.

De retour dans leur chambre, Jace et Clary s'accordèrent enfin un peu de repos après cette journée bien remplie. Jace s'assit sur le lit. Il avait la tête ailleurs et affichait un air soucieux.

– Quelque chose te tracasse ? lui demanda Clary, en s'asseyant sur ses genoux.

Il prit son visage en coupe et l'embrassa sur le bout du nez.

– Jonathan, je me demande quel est son plan. Il en a forcément un. On doit être prêt à tout avec lui, et c'est bien ce qui me fait peur.

Admettre qu'il avait peur n'était pas habituel pour le jeune Herondale, Clary le savait et elle ne put réprimer un frisson.

– On devrait essayer de dormir, dit-elle doucement, en glissant son visage dans le cou de son petit-ami.

– Tu as raison.

Ils se glissèrent sous les draps, puis Clary se blottit contre le torse protecteur de Jace. Elle ne tarda pas à s'assoupir, contrairement au garçon qui fixa le plafond pendant un long moment. Soudain, un éclat de lumière apparut dans l'obscurité, faisant sursauter Jace, ce qui réveilla Clary. Un morceau de papier enflammé se matérialisa et se posa sur le sol, telle une feuille d'arbre en automne.

Jace se leva d'un bond et s'empara du message magique.

– C'est Simon, dit-il, l'air grave.

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Lorsque Jonathan rentra au manoir après la débâcle qu'il venait de subir, il était dans une rage telle qu'il avait du mal à la contenir. Il fit les cent pas dans la grande salle de réception pour tenter de se calmer, sans grande réussite. Il ne remarqua pas que quelqu'un l'observait, tapi dans l'obscurité d'un coin de la pièce.

Le jeune Morgenstern respirait fort, sa colère ne désenflait pas. La démone, sous sa forme humaine que Jonathan aimait tant, fit quelques pas vers lui et rompit le silence d'une voix presque maternelle.

– Ton père ne te méritait pas. Ne te torture pas, il n'en valait pas la peine.

Elle posa sa main sur la joue du jeune homme, qu'il repoussa aussitôt. Il leva les yeux vers elle, un regard sombre comme la nuit, mais ne dit rien. Sa respiration sembla se calmer un peu, mais ses traits se durcirent tout à coup, puis il lui tourna le dos.

– Je ne voulais pas ça… souffla-t-il alors, plusieurs émotions étaient perceptibles dans sa voix. Pourquoi ? Pourquoi sauver Jace ? JE suis son fils.

– Valentin était faible, mon garçon, il ne méritait pas ta loyauté. Il n'était qu'un simple Chasseur d'Ombre, avec des rêves bien trop grands pour lui. Il n'avait pas les épaules pour réaliser ses projets, il nous l'a prouvé en se montrant si faible, en choisissant Jace. Il est l'unique responsable de son destin tragique. Toi en revanche, tu es tellement plus. Tu es ce qu'il a fait de mieux dans sa vie, mon fils…, souffla-t-elle en choisissant ses mots avec soin, alors que Jonathan se tourna à nouveau vers elle. Tu es unique et destiné à faire de grandes choses, n'en doute jamais.

Elle tendit la main vers lui, sans lâcher son regard. Le jeune homme était troublé, il prit la main de la démone et la pressa légèrement dans la sienne en soupirant. Comment un être démoniaque, un démon supérieur tel que Lilith, pouvait lui apporter du réconfort ? Il devait bien se l'avouer pourtant, il se sentait mieux. Elle avait réussi à trouver les mots pour l'apaiser. C'était la première fois de sa vie qu'il se sentait réellement… aimé.

– Vous avez raison, finit-il par dire, dans un demi-sourire. Mon père avait peur de moi, il voulait juste me contrôler pour se servir de moi comme une arme contre l'Enclave, alors qu'il aurait pu avoir bien plus. Il y a une chose que je ne comprends pas cependant, ajouta-t-il en fronçant les sourcils. Si je suis aussi puissant que vous le pensez, pourquoi n'avez-vous pas peur de moi ?

Contre toute attente, Lilith éclata de rire avant de répondre :

– Je suis un démon supérieur, Jon, je ne connais pas la peur. Tu as été créé à partir de mon sang, pourquoi aurais-je peur de toi ? Tu es une partie de moi ! Et puis, la peur est souvent un symptôme d'un manque de confiance. Valentin avait peur de toi car, malgré ses belles paroles, il ne te faisait pas confiance.

Un bref silence s'installa, le temps que Jonathan assimile les paroles du démon. Ses idées s'éclaircirent et sa colère se transforma en une détermination inébranlable. Il se concentra sur une seule certitude qui devint à partir de cet instant son seul objectif : faire payer Jace une bonne fois pour toute. La colère sourde qui faisait bouillonner le sang dans ses veines, laissa place à la jalousie, intense et dévorante. Il lâcha la main de Lilith, et se redressa. Elle perçut immédiatement son changement d'attitude et esquissa un sourire satisfait.

– Il va payer, croyez-moi ! finit-il par lancer d'une voix déterminée. Jace va mourir, je vais m'en assurer.

– Bon… Je préfère cet état d'esprit, susurra la démone. Dis-moi quel est ton plan et je t'aiderais autant que je peux, mais avant, j'aimerais te demander une petite chose.

Jonathan leva un sourcil, étonné.

– Je vous écoute.

– J'apprécie ton respect envers moi, mais pourrais-tu arrêter de me vouvoyer, s'il te plait ? demanda Lilith sur un ton amusé.

Le jeune homme rougit et se gratta l'arrière de la tête, un peu gêné.

– Oh ! D'accord, comme vous… heu… tu veux.

– Maintenant que les détails sont réglés, dis-moi, quel est ton plan ?

Les yeux de la démone se mirent à briller d'un éclat malicieux et malveillant. Un sourire machiavélique étira également ses lèvres d'un rouge profond. Se rappelant les dernières paroles de son père, Jonathan ferma les yeux l'espace d'une seconde et inspira profondément, laissant le désir de vengeance et la jalousie sourde qui emplissaient son cœur le consumer entièrement. Sa part démoniaque prit le dessus, grignotant ce qu'il restait d'humanité en lui. Lilith sentit la transformation qui s'opérait à l'intérieur du jeune homme et jubila.

– Je compte m'occuper personnellement de Jace, dit-il d'une voix dénuée d'émotions. Mais pour y arriver, j'aurais besoin d'une petite diversion. C'est là où tu entres en jeu, Mère.

– J'ai hâte, se réjouit la démone, sans perdre son sourire.

Le jeune Morgenstern avait choisi le lieu du rendez-vous avec soin. Il pouvait voir aisément son ennemi arrivé d'Alicante sans être vu lui-même, ce qui lui donnait un avantage considérable. Tout était prêt pour l'échange : l'heure approchait et Simon était solidement attaché à un arbre, bâillonné et les yeux bandés.

Il n'eut pas à attendre longtemps pour entendre le galop d'un cheval alors que les premières lueurs de l'aube apparaissaient. Il feignit la surprise en voyant sa sœur, mais il jubilait intérieurement : tout se passait comme il l'avait prévu.

– Il me semblait t'avoir précisé de venir seul, non ? lâcha-t-il sèchement.

Jace ignora sa remarque et descendit de cheval avant d'aider Clary.

– Je suis là, alors dis-moi ce que tu veux qu'on en finisse. Où est Simon ?

Jonathan se tourna vers Clary et la regarda avec insistance, ce qui la fit rougir.

– Tu ne dis pas bonjour à ton grand frère, Clarissa ?

– Tu n'es rien pour moi, cracha la Chasseuse d'Ombres en ne cachant pas son dégout.

La main sur le cœur, Jonathan fit mine d'être blessé par ses paroles.

– Pas la peine d'être désagréable, petite sœur. Il est là-bas, indiqua-t-il d'un signe de tête.

– Simon ! s'exclama Clary, en voyant son meilleur ami attaché à un arbre, quelques mètres plus loin.

Elle amorça un mouvement vers lui, mais Jace la retint par le bras sans quitter Jonathan des yeux.

– Je suppose que tu ne vas pas le libérer par bonté d'âme, vu que tu en es dépourvu, pas vrai ? railla Jace.

– En effet…

– Alors, quoi ? Pourquoi me faire venir ici ?

– Je te pensais plus intelligent que ça, Jace. Tu ne devines pas ?

Le jeune Herondale s'impatientait. La mâchoire serrée, il dégaina un poignard séraphique de sa ceinture et le tendit vers son rival qui se mit à rire bruyamment.

– Toujours aussi sûr de toi, hein ! Pour commencer, je dois te remercier d'être aussi prévisible et d'être venu avec ma chère sœur, ironisa Jonathan, car sans elle tout ça aurait été bien moins drôle.

Le sourire machiavélique qu'arborait Jonathan à cet instant déstabilisa Jace qui eut beaucoup de mal à cacher son malaise. Par réflexe protecteur, il se plaça devant Clary.

– Je ne lui ferais rien, ne t'en fais pas, continua Jonathan, amusé par la réaction de son rival. Je ne veux pas grand-chose en vérité, je vous propose juste un échange.

– Un échange ? répéta Clary, surprise.

Jonathan pencha la tête pour capter le regard émeraude de sa sœur.

– À toi de choisir, petite sœur : Jace contre Simon. Ton petit-ami ou ton meilleur ami, l'un des deux repart avec moi !


J'espère que ça vous a plu.
La suite n'est pas encore finie, je la posterai dès que possible.
Laissez moi une review, ça fait toujours plaisir.

à bientôt
~Aly.