VORACITY I - NEW WORLD
Arc 2 : L'Explorateur Solitaire
Chapitre 7
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Le Capitaine des Guerriers avait un peu la même expression soucieuse que lorsqu'ils s'étaient rencontrés la première fois. à croire qu'il était perpétuellement inquiet. Cependant quand il constata que l'escorte de la Princesse et en particulier celle-ci ainsi que Climb étaient indemnes, son visage se détendit.
Si l'expression grave, les sourcils froncés et les yeux intenses de Stronoff faisaient qu'Harry en mouillait sa culotte, alors son visage détendu, voire même souriant, lui donner envie de le taquiner. Il se retint cependant afin de rester discret, d'autant plus que l'ex mercenaire l'avait à peine remarqué à son arrivée.
À la place, il avait lui-même mené l'escorte jusqu'au palais, ouvrant la voie comme si la capitale du Royaume était aussi dangereuse que ne l'avait été la grand route infestée de Gobelins. Mais c'était peut-être le cas. La Princesse n'était pas à l'abri d'un assassin envoyé par la Faction des Nobles pour saper le moral du Roi ou par les Huit Doigts.
D'après ce qu'il avait entendu dire (les domestiques parlaient beaucoup, même en voyage), la princesse avait réussi le tour de force de faire interdire l'esclavage dans le Royaume. Un exploit quand on savait que nombres de ses projets, bien que tous brillants, tombaient à l'eau à cause de pressions extérieures. Toujours est-il que cette réussite avait coupé les Huit Doigts d'une grande partie de leurs revenus et qu'en conséquence la Princesse était devenue une cible à abattre.
Apparemment, c'était également la raison du voyage qui avait éloigné Renner de la capitale. En effet, le roi avait prétexté vouloir que sa fille passe les mois d'été les plus chauds dans un domaine du sud, dans les montagnes, pour la protéger des remous causés par son action. Mais apparemment, au vue de l'attitude de Stronoff, tout n'était pas encore calme.
Toujours est-il qu'une fois arrivé au palais, il était évident que la Princesse ne risquait plus rien. Rien dont le Capitaine des Guerriers ou le jeune garde du corps de Renner, ne pouvaient s'occuper.
Alors que cette dernière regagnait ses appartements, que les serviteurs déménageaient ses affaires et s'occupaient des carrosses et que les gardes se dispersaient en conduisant à la caserne les soldats du Baron Toldeyne, Gazef prit Climb à partit pour lui demander de lui faire un rapport. Le jeune homme commença donc un récit exhaustif de leur voyage en commençant par leur départ du château de Ro-Lente deux mois auparavant au début de l'été.
Il en était arrivé au moment où ils s'étaient rendus compte de la disparition des deux jeunes Seigneurs Cedoric et Enan quand Harry intervint.
"Comptez-vous envoyer des troupes pour les retrouver ?" Demanda-t-il.
À ce moment-là, les deux hommes se tournèrent vers lui, un air interrogatif sur l'envisage, comme s'ils se demandaient ce qu'il faisait là. Cette question, Harry se la posait aussi en quelque sorte. Occupés à circuler dans la capitale, personne ne lui avait adressé la parole et quand le convoi avait pénétré les grilles du château, il avait tout simplement suivi sans que personne ne l'arrête.
Par la suite, personne n'avait semblé faire attention à lui ce qu'au final il avait trouvé assez vexant. Après tout, il n'avait utilisé aucune Aura ou sort pour ne pas être remarqué.
"Qui êtes-vous ?" Demanda Gazef en fronçant les sourcils.
Harry vit sa main se rapprocher de son arme mais son geste était si subtil qu'il devait être le seul à s'en être aperçu. De son côté, Climb, en entendant la voix de l'homme, se secoua et répondit à la place d'Harry.
"Capitaine Stronoff je vous présente Taliesin, un ménestrel que nous avons rencontré à E-Pespel. Dame Renner a insisté pour qu'il joue pour elle puis pour qu'il nous accompagne jusqu'à la capitale puisque c'était également sa destination.
"Vous avez donc voyagé avec un total étranger" remarqua alors Gazef.
Il n'y avait pas vraiment de reproches dans sa voix. Non, c'était plus subtil. Climb, lui, comprit tout de suite et le prit pour lui-même.
"La Princesse a insisté" dit-il en rougissant légèrement et en détournant les yeux.
"Je vois" dit le Capitaine avant de tourner à nouveau son attention vers Harry. "Et que faites-vous ici, au château ?"
"Personne ne m'a signifié mon congé ni ne m'a arrêté" répondit candidement celui-ci.
"Je vois" dit le Capitaine.
Il semblait légèrement énervé. Nul doute que certains gardes allaient subir une certaine remontrance.
"Et puis je me suis dit que venir ici me donnerait l'inspiration pour composer la ballade que je compte faire sur l'épique combat du jeune Climb avec l'Ogre qu'il a vaincu au péril de sa vie lors de la bataille contre les Gobelins."
"Un Ogre ? Comme c'est intéressant" dit le capitaine en jetant un regard en coin à Climb.
Celui-ci jetait des regards paniqués au barde. Il avait sciemment omis ce détail de son récit ce que n'avait pas manqué de remarquer Harry. Il savait que le jeune homme détestait se mettre en avant. La gêne qu'il pouvait donc voir sur son visage était un pur plaisir.
"Nous en reparlerons plus tard" reprit finalement le Capitaine avant de s'adresser encore une fois à Harry. "Malheureusement, je me dois de vous demander de quitter le château pour des raisons de sécurité."
"Je comprends tout à fait, Noble Capitaine des Guerriers" répondit celui-ci en s'inclinant. "J'aurais juste voulu que vous répondiez à ma question au sujet des jeunes Seigneurs Cedoric et Enan. Il m'aurait plu de me joindre à l'expédition afin de raconter le sauvetage de ces deux nobles Seigneurs.
Et au passage les humilier avec une chanson de son cru en guise de vengeance pour avoir été des idiots insupportables.
Cependant les deux hommes ne répondirent pas tout de suite. Ils se regardèrent l'un l'autre pendant quelques instants avant de tourner à nouveau leur attention sur le barde.
"Aucune expédition ne sera montée pour les retrouver pour la simple et bonne raison que personne n'a jamais réussi à retrouver des gens enlevés par des Gobelins."
"Vraiment ?" Demanda Harry, réellement étonné.
"Quand le groupe est petit, il se fait à nouveau attaqué par surprise et quand il est plus grand, alors les Gobelins n'apparaissent tout simplement pas" reprit Climb. "Personne n'a jamais réussi à trouver l'un de leur camp."
Donc c'est pour cela qu'ils représentaient une telle menace. Pas seulement parce qu'ils étaient presque aussi forts que les humains mais parce qu'ils étaient organisés, rusés et qu'on savait peu de choses à leur propos.
"Mais personne n'a jamais réussi à leur échapper ?" Demanda à nouveau Harry.
"Certains oui, pendant leur transport, mais c'est rare" dit Gazef. "D'autres aussi ont réussi à leur échapper après quelque temps mais aucun n'a jamais raconté ce qui s'est passé."
"Aucun ?"
"Aucun. Ils sont ressortis de cette expérience extrêmement traumatisés. Presque fou."
C'était...intéressant. Et intriguent aussi. Que pouvaient bien faire les Gobelins pour traumatiser ainsi leurs prisonniers ? Les mettre en esclavage ? Les manger ? Peut-être même les deux. Peut-être qu'ils en réduisent certains en esclavage et qu'ils les obligeaient à dépecer les autres...ou à en manger aussi. En tous les cas, il était certain que ça méritait quelques investigations.
"Bien" dit-il finalement. "Je comprends. Tout ce qu'il nous reste alors à faire est prié pour le repos de leurs âmes. Je vais donc prendre congé de vous et quitter le château tel que vous me l'avez ordonné."
"Je vous remercie maître ménestrel" répondit Gazef. "Et encore une fois, excusez-moi de ces mesures de sécurité."
"Je vous en prie je vous en prie, tel est votre devoir. Cependant, je ne connais pas bien la ville. Auriez-vous l'adresse d'une bonne auberge à me conseiller ? Un établissement pas trop cher mais confortable et sûr tout en ayant un bon accès aux établissements plus...luxueux où je pourrais me produire ?"
"C'est une demande assez précise" remarqua Gazef. "Et difficile à trouver. Vous ne trouverez rien pour vous à l'intérieur de l'enceinte. Les établissements corrects son très chers et ceux qui vous seraient abordables sont dans des quartiers mal famés et insalubre."
"Je préfère éviter" dit Harry avec une fausse grimace de dégoût. "Je connais ce genre d'établissement. Les odeurs finissent par imprégner les vêtements et c'est impossible ensuite d'être accueilli nul part."
"Le mieux serait de tenter votre chance dans les Faubourgs ouest. Les prix sont plus abordables qu'à l'intérieur des murailles. Malheureusement, vous vous trouverez assez loin des lieux de représentations."
"Tant pis alors" soupira ostensiblement le barde. "Je préfère la sécurité à bas prix qu'une autre alternative plus proche. À tout hasard, vous n'auriez pas une carte de la ville ?"
"Une carte...de la ville ?" Demanda Climb, les sourcils froncés.
Harry se rendit compte que ça devait être une question saugrenue pour eux. Si ce monde suivait bien le processus d'évolution du sien alors, pour l'époque, les cartes devaient être des objets assez cher car reproduire à la main. Harry pensait qu'il y aurait pu y avoir une alternative pour en fabriquer par magie afin de les rendre accessibles mais cela ne semblait pas être le cas.
"Je vois…" dit-il simplement.
Puis il s'inclina à nouveau devant Gazef et Climb.
"Je vous remercie bien et vous dit au revoir Capitaine. Jeune Climb. Puisse les dieux nous faire marcher une nouvelle fois sur la même route à l'avenir."
Les deux hommes se contentèrent de hocher la tête et de regarder le ménestrel remonter sur sa monture et s'en aller. Gazef le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il soit sorti des murs de la Citadelle puis se tourna vers Climb.
"Toi qui a voyagé avec lui, qu'est-ce que tu en penses vraiment ?"
Climb réfléchit quelques instants avant de répondre. C'était une question sérieuse. Il ne devait pas laisser parler ses sentiments personnels.
"Je ne sais pas que penser de lui" dit-il finalement. "Il y a trop de mystère autour de lui. J'ai l'impression qu'il cache quelque chose."
"Oui" répondit le capitaine en regardant fixement l'endroit où avait disparu l'autre homme. "C'est ce que je me disais aussi."
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L'enseigne de l'auberge qu'il avait choisie disait : "au chat qui pêche". Le panneau de bois grossièrement sculpté et dont la peinture s'écaillait montrait un félin assis près d'une rivière, trois traits ondulés avec des touffes qui semblaient être de roseaux. Il ne pêchait pas vraiment mais qu'importe.
Comme Gazef Stronoff le lui avait conseillé, Harry avait descendu la colline sur laquelle se trouvait le château et s'était dirigé à l'ouest de la ville et était sorti de l'enceinte pour entrer dans les faubourgs. Comme de nombreuses villes médiévales de son monde, la ville de Re-Estize s'était construite au pied de la Citadelle de Ro-Lente. Au cours des siècles, l'un des souverains avait dû construire une muraille autour de la ville, ce qui ne l'avait pas empêché de continuer à se développer. Quand il n'y avait plus eu de place à l'intérieur des murs, la population s'était donc installée contre ce qui avait donné naissance aux Faubourgs.
Il y en avait trois différents, un à l'Ouest, où il se trouvait, un autre à l'Est et un au Nord. Il ne semblait pas y en avoir au Sud mais compte tenu des nombreux champs qu'il avait observé à leur arrivée, nulle doute que les plaines avaient été conservées pour l'agriculture.
Comme le palais royal se trouvait vers le Nord, le Faubourg qui se trouvait par derrière accueillait plutôt des demeures cossues. C'était la "banlieue chic" en quelque sorte. Tout le contraire des Faubourg Est qui ressemblait plus à un bidonville et qui était peuplé indifféremment de brigands, de voleurs, de pauvres et de réfugiés (certains portant plusieurs de ces casquettes en même temps). On pouvait le considérer comme une extension des quartiers Est de la ville, ceux dont Gazef avait prévenu Harry qu'ils étaient mal famés.
Ce qu'il fallait savoir, c'était qu'un fleuve, la Ne-Dra, traversait la ville d'Est en Ouest. La colline du château de Ro-Lente était presque au bord de ses berges. Le cours d'eau délimitait donc au Nord un quartier proche du palais où se trouvaient les administrations, les ambassades, quelques maisons de villes bourgeoises ainsi que des commerces de luxe. C'était donc tout naturellement que le quartier chic s'était entendu à la périphérie de cet endroit.
Cependant, la Ne-Dra ne suivait pas un cours unique tout au long de la ville. Plusieurs rivières plus petites venaient se jeter dans le fleuve à l'intérieur de la ville et lui-même se séparait en deux cours d'eau de même importance dans la partie la plus à l'Ouest. Ils délimitaient des quartiers différents, souvent avec des activités bien différenciées : commerce, habitation, artisanat,...
Deux des quartiers les plus à l'Est de la ville étaient assez anciens. C'était là que se trouvait l'essentiel de la population et de l'activité dans des temps plus anciens. Avec l'expression urbaine, ces quartiers avaient été délaissés au profit d'autres disposant de plus de places et donc laissés presque à l'abandon. C'était la raison pour laquelle il rassemblait des franges de la population moins aisés ou plus discutables et que les Faubourg qui s'étaient développés dans leur continuité étaient les plus mal famés.
Pour ce qui était de ceux du côté Ouest de la ville, cependant, la raison pour laquelle les auberges étaient peu chères venaient principalement du fait que peu de gens habitaient vraiment là. Le trafic était important mais pratiquement personne ne restait sur place, surtout quand ils n'y habitaient pas.
C'était en fait ce qu'on pourrait appeler dans le monde d'Harry, une zone industrielle. Bien sûr, il n'y avait aucune usine mais se concentrait ici des activités de fabrications qui, soit prenaient de la place, soit pouvaient déranger le voisinage à cause de l'odeur ou des bruits. Les gens faisaient donc le trajet depuis leurs habitations en ville jusqu'à leurs ateliers et inversement sans jamais rester pour dormir (ou rarement pour certains).
Cependant le trafic important était celui des marchandises. En effet, ce quartier était également celui des entrepôts. Toute la journée, des chariots allaient et venaient en passant par les grands axes depuis les docks, à l'intérieur des murailles. Les bateaux de transport accostaient généralement là-bas et y déchargeaient leurs marchandises. Il y avait bien sûr des entrepôts à cet endroit mais aucun n'était assez vaste pour contenir toutes les marchandises qui transitaient par la capitale.
Les marchandises les plus précieuses ou celles qui étaient destinés à la vente sur place restaient tandis que les autres étaient conduits à l'extérieur des murailles, à l'extrémité des Faubourg Ouest. Là-bas elles étaient stockées dans de vastes entrepôts avant d'être transférées vers les bateaux qui allaient vers la mer ou dans des caravanes qui les acheminaient partout ailleurs sur les terres du Royaume et au-delà.
Tout cela, Harry l'avait appris en parcourant la ville. En effet, après avoir déposé ses affaires dans sa chambre au chat qui pêche (et l'avoir sécurisée par magie), il était ressorti seulement muni de son luth et d'un morceau de parchemin qu'il regardait à intervalles réguliers.
Tout comme celui de la Carte du Maraudeur, le parchemin semblait vieux, un peu abimé et surtout, inoffensif. C'était voulu par Harry afin de dissimuler ce qui se trouvait être l'un des buts de son voyage : une carte du nouveau monde. Celle-ci reprenait les informations qu'il avait déjà retranscrites sur sa toute première carte qu'il avait créée des alentours du Village de Carne, et à laquelle il ajoutait des détails au fur et à mesure. Il avait déjà envoyé plusieurs fois encore les Esprits Cartographes pour analyser les territoires autour de lui et la carte s'était bien étoffée et montrait à présent une bonne partie du Sud-est du pays.
Cependant, Nike que les esprits puissent marquer les différents éléments topographiques, il leur était impossible de retranscrire leur dénomination si Harry lui-même ne les connaissait pas. C'était la raison pour laquelle il se promenait dans les rues de Re-Estize, afin de rassembler des informations sur les lieux, soit de visu, soit en prélevant les informations dans les esprits des gens autour de lui.
Compte tenu de la population, ce n'était pas une tâche aisée. Copier les informations d'un esprit pour les intégrer et les analyser plus tard c'était bien mais cela prenait du temps. Il n'avait même pas encore fini de traiter toutes les connaissances qu'il avait extrait des esprits des villageois de Carne et de Gazef (raison pour laquelle il ne connaissait ni Renner ni Climb avant de les rencontrer).
Il pratiquait donc une sorte de balayage des esprits alentour. Il captait les pensées les plus récentes afin d'en tirer des informations et parfois, posait des questions pour orienter leur réflexion. Dans ces cas-là, il pouvait accéder directement aux informations qu'ils possédaient sur le sujet de son interrogation.
C'était comme si leurs connaissances étaient rangés dans divers dossiers et que pour répondre à l'une de ses questions ils doivent en ouvrir un en particulier. Harry, lui, grâce à sa [Télépathie], pouvait "lire par-dessus leur épaule" les informations contenues dans le fichier même s'ils ne lui en parlaient pas directement. à de nombreuses reprises il avait capté des réponses à ses questions et plus encore auprès de gens qui l'avaient tout simplement envoyés paître.
Bien entendu, pour rester dans son rôle et surtout avoir accès à plus de gens d'horizons différents en même temps, il commençait à démarcher les auberges pour savoir s'il pouvait y jouer. Les résultats n'étaient cependant pas toujours probants.
Cependant, en début de soirée, alors qu'il se trouvait à proximité d'une auberge appelé l'Aigle au Zénith, son esprit en alerte en capta deux qui lui étaient extrêmement familiers.
Il sourit. Ça allait être intéressant. Il voulait justement tester quelque chose...
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Le bruit de vaisselle cassée résonna dans la salle pourtant déjà encombrée des conversations des clients et des cliquetis des couverts dans les assiettes. Pourtant, ce vacarme soudain figea l'assemblée qui se tourna de toute part pour voir d'où était venue l'incident.
Sauf qu'apparemment, ce n'était pas un incident et que malgré le fait que les clients se soient tus, la salle de restaurant n'était pas du tout silencieuse.
"C'est un scandale !" Cria une jeune femme. "Oser servir ces...ces déchets à une personne de mon rang est un outrage !"
Même la colère et le dégoût affiché clairement sur son visage ne suffisaient pas à amoindrir sa beauté. Grande et mince, elle avait une peau de pêche parfaite, un visage en forme de cœur, des pommettes hautes, un petit nez bien droit et une magnifique chevelure couleur vieil or coiffé en anglaises volumineuses. Sa bouche rose était bien ourlée malgré sa grimace et ses yeux avaient beaux lancés des éclairs, on remarquait rapidement leur taille et leur magnifique couleur bleu lagon assorti de cils longs et fondements recourbés.
Le rang dont elle faisait mention était visible non seulement dans son physique mais également dans sa tenue. Elle portait une robe de taffetas de soie de couleur vive mêlé de fils d'or et de pierre précieuses qui soulignait sa silhouette gracile. Ses mains étaient ornés de bagues discrètes mais sertis de pierres finement ouvragées tout comme celle qui recouvrait le pectoral d'or qui paraît son cou et duquel pensait un gros rubis taillé en forme de larme qui venait de glisser juste à la naissance de ses seins.
"Un tel établissement de pouilleux n'est pas digne de ma présence !" Repris la jeune femme. "J'ai pris sur moi durant toute la journée, supportant les insultes faites à ma personne mais ce repas est un outrage que je ne peux supporter plus longtemps ! Je retourne à ma chambre pour la nuit puisque je n'ai pas le choix et ne vous attendais pas à recevoir quoi que ce soit de ma part à mon départ. Sebas, nous y allons."
"Oui Mademoiselle" dit alors une voix profonde.
Les clients étaient tellement accaparé par la beauté de la femme ainsi que par son éclat qu'ils n'avaient pas remarqué l'homme qui se tenait à ses côtés. Pourtant, lui aussi était assez remarquable. C'était un homme de haute taille, bien bâti et vêtu d'un uniforme de Majordome impeccable. D'apparence assez âgé, il avait une barbe et de cheveux blanc tout aussi impeccables que son costume et ses yeux noirs semblaient tout transpercer.
Alors que la femme, qui devait être sa maîtresse, partait, il s'inclina devant le responsable qui venait de subir la tirade enflammée de celle-ci.
"Veuillez excusez Mademoiselle. Elle a toujours été très gâtée par ses parents si vous voyez ce que je veux dire."
"Ou...oui je vois…" dit l'homme, mal à l'aise. "Je suis désolé de vous embêter avec cela mais au sujet de la note…"
"Ne vous inquiétez pas. Quoique dise ma Maîtresse, vous serez payé. Mettez également le prix de la vaisselle qui a été cassé sur la note, je vous prie."
"Je vous remercie infiniment."
"Non, c'est moi qui…"
"Sebas !" S'exclama alors la voix de la femme.
"Veuillez m'excuser" dit Sebas en s'inclinant.
L'autre homme s'inclina également puis, alors que le Majordome allait rejoindre sa Maîtresse, il fit venir des gens pour nettoyer les dégâts fait par la jeune femme quand elle avait balayé l'ensemble de la table par terre et s'excusa auprès de ses autres clients. Pendant ce temps-là, le couple était déjà à l'étage où se trouvait leur chambre.
Silencieux, il s'approchèrent de la porte de leurs appartements. Le Majordome avait la même expression qu'auparavant mais la demoiselle avait totalement perdu sa grimace arrogante pour une expression neutre et sans émotions. Arrivé devant leur porte, le Majordome avança la main mais se figea. Il tourna sa tête vers la jeune femme qui hocha la tête. Oui, elle l'avait senti aussi.
Faisant comme si de rien n'était, l'homme mit finalement la main sur la poignée et la tourna pour ouvrir. Des notes de musique émergèrent alors, provenant de l'intérieur. Le Majordome s'écarta pour laisser passer sa Maîtresse puis referma la porte derrière eux avant de s'avancer dans la suite. Il pénétra dans le petit salon où, près de la fenêtre, assis dans un fauteuil et caché dans l'ombre se trouvait un homme qui grattait les cordes d'un luth.
"Bon retour" dit-il sans cesser de jouer.
Le Majordome s'avança alors et se tint droit au centre de la pièce, toisant l'inconnu.
"Bonsoir Monsieur" dit-il poliment. "Puis-je savoir ce que vous faites dans la chambre de ma Maîtresse ?"
"Qui sait" répondit l'inconnu en continuant sa mélodie.
"Comme vous n'avez pas été invité, je vais devoir vous demander de sortir."
"Sinon quoi ?"
"Je me verrais obligé d'en appeler aux autorités compétentes."
Le mystérieux homme laissa alors échapper un grand rire.
"Ce ne sera pas nécessaire, Sebas" dit-il en se levant.
Son visage reconnaissable entre mille malgré les quelques modifications qu'il avait effectué apparut dans la lumière de la lune mais le Majordome et sa Maîtresse étaient tombés à genoux bien avant, quand Harry avait laissé tomber les restrictions qu'il avait mises sur sa propre aura.
"Mes excuses, Seigneur Harddyn" dit Sebas. "Solution et moi aurions dû vous reconnaître."
"J'aurais été vexé si cela avait été le cas puisque justement le but de cet exercice était de voir si même deux des personnes les plus proches de moi étaient incapable de m'identifier si je le désirais."
Tous les PNJ, que ce soient ceux de Nazarick ou de l'Oasis étaient capables de ressentir les auras et de les identifier lui et Ainz et ce quelle que soit leur apparence. C'était particulièrement gênant pour Harry puisque changer d'apparence faisait partie de ses capacités intrinsèques. Il s'était donc exercé pour comprimer son aura afin qu'elle soit en concordance avec la forme qu'il adoptait afin de passer inaperçu.
Tout ce qui lui manquait c'était des cobayes et il les avait trouvé avec Sebas Tian, le Majordome ainsi que Solution Epsilon, l'une des Servantes de la Pléiade qu'il dirigeait et qui, pour les besoins de leur mission, se faisait passer pour une riche jeune demoiselle ainsi que sa Maîtresse.
"Dans ce cas, je suis heureux que nous ayons pu vous être utile, Seigneur Harddyn" répondit Sebas. "Puis-je cependant vous demander la raison de votre présence ici ?"
"Aucune en particulier. J'étais de passage à la capitale pendant mon voyage. Je me promenais en ville et je vous ai senti. J'ai donc décidé de venir vous faire un petit bonjour. Et au fait, très jolie performance Solution, tu étais parfaitement dans ton rôle."
"Savoir que vous appréciez les efforts pour Nazarick est un honneur dont je suis indigne, Seigneur Harddyn" dit la Servante, sans relever la tête.
"Mais non, mais non. Il faut toujours savoir recevoir les compliments quand ils sont sincères. Les refuser serait comme estimer que celui qui les a fait ne sait pas de quoi il parle."
"Je suis désolé si je vous ai insulté, Monseigneur."
"Je ne me sens pas insulté car je te connais, Solution" dit paisiblement Harry. "Ta fidélité et ton dévouement ne peuvent être remis en cause. Cependant une trop grande humilité peut plus te desservir qu'autre chose. C'est pour cela qu'à l'avenir, quand tu reçois un compliment, contente-toi de dire merci. Cela vaut aussi pour toi aussi Sebas."
"Il sera fait selon vos désirs, Seigneur Harddyn" s'exclamèrent les deux serviteurs d'une même voix.
"Et au fait, très jolie ta tenue, Solution."
"Je ne vis...Merci, seigneur Harddyn" se corrigea la femme.
Harry sourit.
"Au fait, où se trouve Shalltear. Si je me souviens bien, vous effectuez votre mission ensemble."
"Dame Shalltear n'apprécie pas vraiment les villes humaines" répondit Sebas. "Elle préfère donc rester dans les abords et repérer le terrain. Elle nous rejoint essentiellement lors de nos embuscades."
"Je vois" commenta Harry.
La mission de ces trois-là était simple : recueillir des informations sur ce monde et en particulier sur la Magie et les Arts Martiaux, ces derniers étant des inconnus pour Ainz et lui. Harry avait beau posséder la mémoire de Gazef Stronoff sur ce sujet, ce n'était pas suffisamment. Il leur fallait également expérimenter sur des sujets physiques (vivants ou morts). Comme la disparition de Mages ou de Guerriers pouvaient ne pas passer inaperçu, les cobayes devaient être trouvés parmi les franges de la population dont la disparition ne susciterait pas d'inquiétude, c'est-à-dire des bandits.
En se faisant passer pour une jeune fille très riche, Solution attirait à elle les voleurs de grands chemins qui étaient pris en embuscade par Shalltear. Si ceux-ci connaissaient la Magie ou les Arts Martiaux, ils devaient être amenés à Nazarick. Quant aux autres, ils n'avaient pas d'utilité et donc mourraient dans un carnage sanglant comme les affectionnait la Vampire.
Cela faisait près de trois semaines qu'ils étaient partis mais jusque-là les résultats n'avaient pas été probants.
"On n'y peut rien" dit Harry à la fin du rapport de Sebas. "Il suffit de continuer votre mission avec soin et nous finirons peut-être par avoir des résultats."
"Bien" répondirent Sebas et Solution d'une même voix.
Harry ne voyait pas de quoi ils pourraient parler d'autre. Il était donc temps pour lui de revenir à sa propre mission qui était de trouver ses propres renseignements. Et pour cela, se faire engager dans une auberge pour chanter lui assurerait une bonne position. Il pouvait demander dans celle-ci, il ne l'avait pas encore essayé. Alors qu'il réfléchissait à la meilleure manière de se vendre auprès du propriétaire, son regard tomba sur Solution. Une idée lui vint alors.
"J'aurais un petit service à vous demander à tous les deux" dit-il finalement avec un sourire.
À peine une heure plus tard, Harry se trouvait sur une estrade dans la salle de restaurant principale de l'Aigle au Zénith, à jouer plusieurs chants de son répertoire. Bien entendu il avait d'abord été renvoyé mais il avait suffi à Solution de se plaindre de ne pas pouvoir écouter un ménestrel qui avait les faveurs de la Princesse Renner et de dire qu'elle donnerait une généreuse compensation de dégâts qu'elle avait fait pour que le propriétaire changé d'avis.
Bien entendu, une nouvelle fois, sa tirade avait été publique. Harry était donc sûr que la nouvelle du nom d'un ménestrel préféré d'une Altesse Royale allait rapidement faire l'entour de la ville et qu'il serait dès à présent accueilli partout...ou presque.
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Il y eut un éclat de lumière bleu près de la route et un homme apparut soudain là où il n'y avait auparavant que le vide. Harry regarda autour de lui et constata qu'il était exactement à l'endroit qu'il désirait, c'est-à-dire le mieux de l'attaque des Gobelins.
À présent que sa "subsistance" était assurée (il avait déjà plusieurs invitations d'auberges mais aussi de quelques particuliers à chanter), il pouvait se concentrer sur un autre mystère qu'il souhaitait éclaircir : ce qu'il arrivait aux prisonniers des Gobelins.
Cela bien sûr n'allait pas être des plus facile puisqu'il devait d'abord les retrouver. Cela faisait presque cinq jours que l'attaque avait eu lieu, ils pouvaient être moins à présent. Pourtant il voulait tout de même essayer de savoir.
Il s'éloigna de la route et observa l'herbe autour de lui. Les traces de la bataille étaient encore présentes. Il n'y avait plus aucun cadavres mais il pouvait voir des flèches brisés, des armes cassées et le sol était piétiné à de nombreux endroits. C'était parfait car il allait pouvoir suivre leurs traces.
Normalement il aurait dû avoir besoin des Compétences de pistage d'un Traqueur ou d'un Ranger. En tant qu'Explorateur, il possédait quelques Capacités mais elles étaient trop faibles pour qu'il puisse les utiliser dans ce cas. Heureusement, il possédait un artefact magique qu'il avait créé assez longtemps auparavant pour pallier ce problème.
Il posa donc sur son nez les Lorgnons des Pas Perdus et vit aussitôt les traces de pas et de passage des Gobelins s'illuminer devant lui alors que le reste devenait sombre. Il allait devoir alterner entre la vision avec et sans les lunettes pour ne pas perdre la piste tout en n'ayant pas d'accident. Heureusement, il pouvait toujours voler, se mettre au-dessus de la cime des arbres et suivre la piste depuis le ciel.
Au bout d'une heure de traque, Harry comprit pourquoi personne n'arrivait jamais à retrouver les Gobelins. Il étaient vraiment rusés et avaient utilisés de nombreuses techniques pour brouiller les pistes : effacer les traces à certains endroits, se séparer et revenir en semble, créer un leurre, marcher sur des rochers, traverser une rivière en sortant plus loin en amont ou en aval de l'endroit où ils y étaient entré,...
Harry ne savait pas si c'était spécifique à cette horde en particulier ou si tous les Gobelins étaient aussi intelligents. Mais si personne n'arrivait jamais à les suivre alors il était probable qu'ils soient définitivement plus intelligent que les Gobelins qu'il avait créé pour YGGDRASIL...ou alors ils étaient aidés par quelqu'un.
En tous les cas, et malgré ses capacités amplifiées en pistage, il fallut pas mal de temps pour trouver le repaire de ses proies. En fait, s'il s'était contenté de voler sans utiliser les pouvoirs du parchemin, il n'aurait même pas réussi à voir l'entrée de la grotte tant elle était difficile à percevoir. Même au niveau du sol, cela aurait été difficile. Certes elle n'était pas cachée derrière une cascade mais tout comme.
En fait, elle se trouvait au fond d'une dépression remplie d'arbres touffus et avec un gros rocher qui en masquait l'ouverture. De face, on ne pouvait pas la voir mais en contournant celui-ci, on voyait qu'il y avait assez de place pour pénétrer sous la colline.
À partir de là c'était relativement facile. Il se trouvait à présent dans un endroit clos où il pouvait pleinement utiliser ses Compétences d'Explorateur. Après tout, c'était un peu comme un Donjon après tout. Il commença donc à s'enfoncer dans les ombres, utilisant la vision nocturne et la discrétion de sa Classe tout en envoyant ses Esprits Cartographes ouvrir le chemin. C'était un vrai dédale de pierres mais il savait où aller : dans la direction de signaux vitaux importants.
En effet, il doutait que les Gobelins partagent leur grotte avec quelqu'autre créature. Les signaux vitaux les plus puissants devaient donc être les leurs. Il lui suffisait juste après de suivre le plan qui se créait presque automatiquement sous ses yeux à mesure que ses Esprits analysaient le terrain. Bien entendu, ils se trouvaient dans les parties les plus profondes de la grotte, probablement dans de vastes salles.
Son hypothèse se confirma quand, au détour d'un couloir, il vit de la lumière provenant de l'un des murs. Harry s'approcha et vit qu'il y avait un creux dans la paroi. En regardant au travers, il vit que celui-ci ouvrait sur une vaste salle au sol inégal mais presque plat éclairé par des mousses phosphorescentes et aussi des coupelles remplies d'une sorte de matière lumineuse. Cela donnait une ambiance assez obscure mais suffisante pour qu'Harry puisse voir ce qui se passait en bas, surtout avec sa vision nocturne.
La scène lui fit écarquiller les yeux alors qu'un sourire torve déformait ses lèvres. Il comprenait à présent pourquoi les survivants refusaient de parler. Apparemment, ceux qui survivaient devenaient des sortes d'esclave pour les Gobelins afin d'assouvir leurs désirs...sexuels.
En effet ce qu'avait Harry sous les yeux n'était rien de moins qu'une orgie, un gang bang continue perpétré sur les deux seuls humains qui semblaient en vie, c'est-à-dire Cedoric et Enan. Parce que bien sûr, ils n'étaient pas les seuls humains si on prenait en compte le carnage de sang, de chair et de viscère qui parsemaient le sol tout autour du groupe de Gobelins.
Ceux-ci semblaient se complaire dans deux activités : manger avidement les cadavres qui jonchaient le sol et baiser les deux humains, disposés, nus, eux aussi sur la pierre froide. Ces deux activités n'étaient peut-être même pas toujours dissociées au vu du sang qui maculait les deux seigneur et qui se mélangeait au sperme des Gobelins. Cela pouvait aussi provenir de blessures mais ils semblaient assez indemnes.
Harry décida donc à ce moment-là de se détacher de cette vision existante et de continuer son chemin. D'après son plan, s'il continuait à descendre il arriverait finalement à déboucher dans la caverne. Un tel spectacle méritait tout de même qu'il se mette au premier rang.
Bien entendu, son arrivée sur les lieux ne passa pas inaperçue. En l'entendant arriver, les gobelins se figèrent dans leurs activités et se tournèrent tous vers lui. Cependant, Harry ne s'en soucia pas vraiment. Utilisant [Aura d'Innocence II], il les frappa avec l'Altération d'État Passivité. à présent les Gobelins ne le considéraient plus comme une menace. Ils reprirent donc leurs activités sans se soucier plus de lui. Harry se rapprocha donc des deux suppliciés afin d'admirer le travail des petites créatures vertes.
Il était probable, à voir leur apparence, que les sévices duraient depuis leur enlèvement, quatre jours auparavant. Ils avaient perdu toute trace de leurs armures et les derniers lambeaux de leur vêtement étaient moins de pouvoir dissimuler leur intimité. Nus, ils étaient à même le sol, leur corps secoués par les coups de boutoirs perpétuels des Gobelins. Leurs cheveux étaient emmêlés et poisseux de sueur et de sang, le même sang qui maculait leur corps. Maintenant qu'il était proche, Harry pouvait voir qu'un peu de ce liquide carmin provenait bien d'eux. A plusieurs endroits, leur corps présentait de fines griffures et des traces de dents fines comme des aiguilles.
Leurs yeux bleus étaient vides, signe qu'ils avaient été brisés depuis longtemps. Harry était sûr que s'il fouillait dans leur tête il ne trouverait plus beaucoup de pensées cohérentes, seulement une sorte de désir forcé qui avait pris la place de leur personnalité pour les protéger. En effet, malgré le vide de leur regard, les deux semblaient prendre beaucoup de plaisir à leur situation. Il leur arrivait de bouger leur corps pour aller à la rencontre de leurs violeurs et même leurs sexes étaient bandés.
Cependant la chose qui attirait le plus le regard, c'était leur ventre. Ne les ayant pas vin torse nus avant, Harry ne savait pas si leur torse était sculpté. Cependant à présent c'était sûr que ce n'était plus le cas. La peau au-dessus de leur estomac était enflée. Ce n'était pas simplement une bosse mais un vrai gonflement prouvant qu'il y avait quelque chose à l'intérieur et Harry était sûr que cela venait des Gobelins. Mais pour le moment, les deux garçons semblaient totalement indifférents à ce fait.
Cedoric, l'aîné, était couché sur le dos. Ses mains étaient attachées l'une à l'autre et ses bras étaient maintenus par un Gobelin occupé à soigneusement meurtrir ses lèvres en enfonçant son sexe dans sa bouche. Un autre gobelin, de l'autre côté, maintenait les cuisses du jeune homme dans ses petites mains griffues afin d'exposer son trou qu'il usait sans vergogne. Chacun de ses mouvements produisait un bruit mouillé. Probablement que le coin avait déjà pas mal été utilisé et que les poussées du petit baiseur provoquait un reflux de sperme visqueux.
Juste à côté de son cousin se trouvait Enan. Lui était maintenu à quatre pattes par ses violeurs car il était visible qu'il n'avait pas vraiment la force de se tenir seul dans cette position. Le Gobelin qui se trouvait à sa tête tenait fortement sa tête par ses cheveux et faisait des mouvements d'avant en arrière puissant. Celui qui se trouvait à l'opposé faisait la même chose avec son cul. Au vu de sa taille, il était obligé de se tenir debout mais cela lui permettait de bien saisir les hanches du jeune homme. Il les serrait tellement que ses petites griffes s'enfonçaient dans la chaire.
Les Gobelins ahanaient et ricanaient alors qu'ils violaient les deux chevaliers, leurs sourires montrant leurs petites dents jaunies. À présent qu'il n'était plus en situation de combat, Harry pouvait à loisir observer leurs corps. Certes, leur visages n'étaient pas vraiment beaux mais leur corps n'était pas si difforme que cela. On voyait leurs côtés et ils avaient un petit ventre rond mais leurs bras et jambes étaient pourvus de muscles noueux et ils avaient de charmantes petites fesses rondes et dures.
Soudain, l'un d'eux se mit à crier plus fort et à trembler. Il jouissait. Harry le vit se retirer du cul d'Enan, laissant échapper une rivière de sperme qui se mit à couler sur les jambes du jeune homme jusqu'au sol. Il put alors voir à quoi ressemblait les sexe d'un Gobelin. Très semblable à celui d'un humain (après tout, ils faisaient partie d'une Race Humanoïde) mais de couleur verte avec un gland pourpre verdâtre, ils semblaient énorme aux yeux de l'Incube. Mais en regardant mieux, il se rendit compte qu'il devait aussi avoir la même taille qu'un humain. C'était la petitesse et les proportions différentes du corps du Gobelin qui le faisait paraître plus gros. En effet, quand il était ressorti, il avait claqué sur son tronc et était arrivé au niveau de sa poitrine. Nul doute que, flasque, il devait atteindre ses genoux.
Le Gobelins leva les yeux vers lui et lui fit signe de prendre sa place. Harry secoua la tête. Il préférait encore regarder quelques instants. La petite créature haussa les épaules et s'éloigna pour se reposer un peu plus loin avec les autres et peut-être grignoter un bout. À ce moment-là, deux autres Gobelins qui eux aussi festoyaient, se levèrent pour se diriger vers les deux friandises vivantes. Ils bandaient tous les deux, prouvant que leurs intentions étaient claires.
L'un d'eux tenait dans ses mains ce qui ressemblait à un foie. Il continua à le grignoter quand il prit la place du Gobelin qui était partit dans le cul d'Enan. L'autre se dirigea vers Cedoric. Comme ses deux trois étaient pris, il se mit à genoux et commença à s'intéresser à l'un des tétons du jeune homme. Celui-ci semblait déjà bien amoché, tout comme l'autre et également ceux de son cousin. Les dents et les griffes des Gobelins avaient dû faire leur œuvre et celui-ci avait manifestement l'intention de continuer.
Il commença par sortir une langue rouge et pointu d'entre ses crocs et se mit à lécher le petit bout de chair torturé. Puis il se mit à l'aspirer, à l'embrasser, le sucer avant de le mordiller doucement puis de plus en plus fort. Harry pouvait voir le jeune homme frémir et gémir de cette torture sans pour autant que ce soit de douleur.
Le Gobelin qui faisait le cul de Cedoric se mit alors à jouir et se retira. Avant qu'un autre prenne sa place, Harry s'avança de lui et posa sa botte pile sur la bosse de son ventre. Il pressa. Cedoric gémit plus fort. Il y eut un gargouillis et un bruit mouillé. Harry appuya plus fort et un jet blanc et crémeux jaillit d'entre les fesses du jeune homme. à partir de là, ce fut comme si une sorte de vanne avait sauté et le sperme de Gobelin se mit à se déverser par litre sur le sol alors que le ventre de Cedoric diminuait.
À ce moment-là, Harry entendit un grognement dans son dos. C'était un bruit qui ne venait ni des Gobelins, ni des deux Humains. Harry jura silencieusement. Il n'avait pas pensé qu'il y aurait pu y avoir d'autres créatures dans la grotte. Il se retourna et vit alors que ce n'était pas tout à fait exact. Les créatures qui se tenaient derrière lui n'étaient pas des Gobelins, mais des Hobgobelins.
De la même teinte verte qu'eux, les Hobgobelins étaient plus grands. Bien plus grand même car ils dépassaient facilement les deux mètres. Leur corps était également différent. Leur corps était proportionné comme celui des humains et surtout bien musclé. Leurs bras, leur torse, leurs cuisses, toute leur musculature était développée et aurait presque fait passer des bodybuilders pour des microbes. Pourtant, on ne sentait pas l'effet de gonflement exagéré que l'on pouvait voir chez eux. En fait, c'était presque harmonieux.
De plus, au contraire des Gobelins, ceux-ci avaient une pilosité. Leur poitrine, leur ventre ainsi que leurs mollets et leurs avant-bras était couvert d'un duvet de poils sombres et rêches. Ils portaient également une barbe courte et raide qui sculptait leur forte mâchoire.
Leur visage était également différent. Leurs traits étaient un peu moins grossiers tout en restant extrêmement rudes. Ils avaient une bouche large, une lèvre inférieure épaisse d'où émergeait deux crocs impressionnant qui remontaient presque jusqu'à mi-pommettes, un nez épaté, de petits yeux et un front en avant. Cependant, malgré leur aspect assez fruste, il y avait une sorte d'intelligence dans leur regard que n'avaient pas les Gobelins.
Harry comprit alors que ce devait être eux qui avait guidé les autres et élaboré toutes ces ruses pour dissimuler leurs traces. Ce devait aussi l'un des deux qu'Harry avait vu dans les sous-bois le jour de l'attaque. Ils devaient être les chefs des Gobelins. Non seulement leur taille les mettait bien au-dessus d'eux mais également leur niveau et le fait qu'ils étaient assis dans deux espèces de trônes sculptés dans la paroi de la caverne.
"Humain n'aurait pas dû faire ça" dit l'un des deux.
Le fait qu'il parle ne le surprenait pas vraiment. Les Hobgobelins étaient censés être des versions plus évoluées des Gobelins. Ce n'était donc pas étonnant qu'ils soient plus intelligents. C'était surtout son ton qui était intriguant. Il n'y avait d'agressivité ni dans ses paroles, ni dans sa posture. En effet, tout comme l'autre, il était nonchalamment assis sur son trône, le coude sur l'accoudoir et la tête posée sur son poing fermé. Comme son apparente passivité ne venait pas d'une Altération d'État provoquée par Harry (il avait remarqué sur leur fiche de caractéristiques que son aura n'avait pas eu d'effet, probablement à cause de leur niveau plus élevé), celui-ci se détendit légèrement. Il avança donc vers les deux chefs et s'inclina poliment.
"Salutation, messieurs" dit-il en reprenant le ton enjoué et poli de Taliesin. "Je suis désolé d'avoir fait quelque chose qui vous ait déplu même si je ne sais pas ce que c'est."
"Le nid" répondit l'autre Hobgobelin. "Humain à saccagé le nid. Gobelins vont devoir le refaire."
Il ricana.
"Pas que ça dérange les Gobelins."
Son ricanement déclencha l'hilarité du reste de la troupe.
"Un nid ?" Demanda Harry.
Il se tourna vers Cedoric, puis Enan. Son regard s'attarda sur leur ventre. L'un plat, l'autre gonflé.
"Les humains. Vous allez vous en servir comme incub...pour y mettre vos œufs ?"
"Humain malin" dit le premier Hobgobelin avec un sourire.
Harry trouva cela très intéressant. Donc les Gobelins étaient ovipositeurs. Et vu qu'il ne semblait y avoir aucune femelle ici, ils devaient être hermaphrodites. Si c'était cela, alors leur pénis devait en fait être également un organe servant à déposer les œufs en même temps qu'à les féconder grâce au sperme à l'intérieur du ventre de leurs proies humaines. Le fait que le second Hobgobelin ait fait remarquer que refaire "le nid" ne dérangerait pas les Gobelin prouvait qu'ils prenaient du plaisir à l'opération.
La question de la sexualité des Gobelins et des Monstres en général n'était pas un sujet très abordé dans YGGDRASIL. En fait, ce n'était pas abordé du tout. Les restrictions pour les mineurs étaient telles que simplement parler de la sexualité, du plaisir et même de la reproduction était tabou. Enfin, c'était ce que voulaient les associés d'Harry. Celui-ci trouvait cela dommage mais à l'époque, il n'avait pas vraiment envie de se battre sur le sujet avec eux.
Dans le jeu, les Monstres (contrairement aux Joueurs qui, pour les mêmes races qu'eux, avaient le choix entre plusieurs possibilités de genre) étaient généralement des mâles ou simplement non sexués. Certains Monstres étaient des femmes mais c'était une particularité de leur espèce et non pas un genre à proprement parler (par exemple les Seigneurs Démoniaques de l'Envie). La question de savoir si les monstres avaient une sexualité ou même s'ils prenaient du plaisir était donc un domaine assez nouveau pour Harry et il sentait qu'il devrait s'y intéresser à un moment où à un autre...ou peut-être demander à quelqu'un de mener les recherches.
En tous les cas, il avait résolu un mystère mais cela soulevait encore pas mal de questions.
"Et comment sortent les bébés ?" Demanda-t-il intéressé.
"Quand bébés prêts, œufs bougent" dit le second Hobgobelin. "Nid doit alors pousser pour faire sortir œufs. Œufs éclosent. Puis nids sont tués et réduits en bouillis pour nourrir bébés."
Oui. Un bon recyclage de ressources se dit Harry. Il se tourna alors vers les deux Chevalier que les Gobelins avaient recommencé à "remplir". D'un point de vue personnel, il n'avait aucune raison de les sauver. C'était des emmerdeurs de premières et même sans cela, laisser des humains devenir des nids à Gobelins ne lui faisait ni chaud ni froid. Cependant, il se demandait si leur donner la possibilité de retourner chez leur père ne pourrait pas lui servir par la suite.
Il suffirait de leur faire oublier ces quatre jours, leur donner de faux souvenirs et les rendre inconsciemment fidèle à lui. Grâce à cela il aurait des hommes dans la maison Toldeyne. Cette, elle n'était pas très importante politiquement mais cela pouvait s'avérer être un atout. En effet, cela permettrait sans doute de lui permettre d'avoir des entrées au palais de Ro-Lente sans que son origine ne soit trop mystérieuse. Le Baron semblait avoir été Inn tel chaud lapin que certains de ses descendants ne devaient pas être connus de tous. La couverture parfaite.
Le tout était à présent de convaincre les Gobelins de cela. Et Harry avait une idée.
"Messieurs les Hobgobelins, je voudrais vous faire une proposition pour que vous libérez ces deux-là" dit-il en désignant les deux chevaliers.
Le premier Hobgobelin plissa les yeux et se rendit légèrement.
"Humain venu délivrer ces deux-là."
"Oui et non" répondit nonchalamment Harry. "Ils peuvent m'être utiles donc je voulais savoir si vous acceptiez un échange."
Le Hobgobelin perdit alors son air indifférent et fixa Harry. Il se leva alors et s'approcha du jeune homme, le dominant de sa masse. À ce moment-là, Harry remarqua quelque chose qu'il n'avait pas vu quand le Hobgobelin était assis. Pourtant c'était à se demander comment il avait pu rater ça.
Le ça en question était la bite du Monstre. Si celle des Gobelins paraissait énorme parce qu'ils étaient petits, celle du Hobgobelin était juste énorme. Encore flasque, elle était pourtant déjà très longue et arrivait aux genoux de son propriétaire ce qui devait lui donner une taille d'environ 40 à 50 centimètres. Elle était par-dessus le marché extrêmement épaisse, plus que la largeur des deux poignets d'Harry mit côté à côte. En dessous pensaient deux énormes couilles, chacune de la taille d'un melon et qui pourtant paraissaient de tailles normales par rapport à l'engin que le Hobgobelin promenait entre ses jambes. Harry était tellement subjugué qu'il faillit presque ne pas remarquer que celui-ci lui parlait.
"Humain propose lui de les remplacer ?" Demanda-t-il, sceptique.
"Moi ?" Demanda à son tour Harry en sortant de son hébétude. "Oh non, non, pas moi. Pas que je n'apprécierais pas d'être remplie par des Gobelins en rut mais je n'ai vraiment pas le temps en ce moment de porter des enfants. En plus je ne suis pas vraiment comestible. Non, c'était autre chose que j'avais en tête."
Il regarda autour de lui et son regard se porta sur le charnier qui servait de buffet aux Gobelins.
"[Vis !]" Incanta-t-il.
Aussitôt, un crâne s'éleva dans les airs et se retrouva entouré de lumière blanche. Plusieurs os et morceaux de chair de mirent à voler dans la direction de la lueur et furent engloutis. Il ne fallut que quelques secondes pour que le cocon de lumière se déchire et qu'un être humain entier et vivant en sorte.
L'homme, qui était l'un des gardes que Cedoric et Enan avaient amené regarda autour de lui, paniqué. Il vit les Gobelins et se mit à crier. Il voulut se défendre mais un homme seul et désarmé ne pouvait rien contre tout un groupe d'ennemis aussi petits soient-ils. Il se retrouva donc maintenu au sol après quelques instants.
"Humain Mage ?" Demanda le Hobgobelin qui se trouvait devant Harry.
"Puis c'est ça."
Le Monstre se baissa et se mit à renifler l'air autour de lui.
"Mage puissant" dit-il.
"Extrêmement" répondit Harry avec un sourire. "Et je peux vous donner presque autant de nid que vous voulez en échange de ces deux-là."
Le Hobgobelin fit une grimace qui ressemblait à un sourire et hocha la tête. Harry utilisa encore deux fois son sort de résurrection afin de rendre la vie à deux autres soldats qui furent tout aussi rapidement maîtrisés que le premier. Sur ordre de leurs chefs, les Gobelins abandonnèrent donc Cedoric et Enan sur le sol afin de se concentrer sur leurs nouvelles proies. Enan s'effondra sur le sol et tous les deux restèrent allongés sans bouger alors que des fluides émergeaient de leur bouche et de leur cul.
"À présent" dit Harry. "Je me disais que l'on pourrait sceller notre entente par un petit...divertissement."
En disant ses mots, il avait rendu la main pour soulever la masse imposante et encore flasque du sexe du Hobgobelin. Celui-ci ricana.
"Petit humain pense pouvoir supporter la bite de Dragga ?" Demanda-t-il.
"Ne me sous-estime pas, Dragga" répondit Harry en se mettant à genoux.
Il alors le sexe à deux mains et l'approcha de son visage. Il commença par lécher le gland puis l'ouvrit en grand et commença à l'introduire dans sa bouche. Les mâchoires écartées au maximum, il réussit à force d'effort à avaler le gland tout entier. Le sexe du Hobgobelin commença alors à gonfler et à prendre de l'ampleur. Même le gland, déjà assez conséquent, se mit à grossir. Celui-ci était à présent si énorme qu'il emplissait entièrement ses joues. Il pouvait même à peine déglutir. Pourtant il continua à faire glisser ses lèvres sur le mât de chair, enfonçant toujours plus le gland dans sa gorge.
Soudain, il sentit une énorme main se poser sur le dessus de sa tête et la pousser brusquement le long du membre énorme, raide et large jusqu'au tuer de sa longueur. Harry sentit soudainement le gland passer sa luette et s'enfoncer dans son œsophage. Les yeux écarquillés, il commença à paniquer et se mit à chercher de l'air avant de se rappeler soudain que c'était inutile. Il était un Slime. Il n'avait pas besoin d'air. Cette quand il prenait une forme physique, son côté Démon prenait le dessus et son corps se comportait presque comme celui d'un être de chair et de sang (notamment dans sa physiologie, raison pour laquelle il avait besoin de dormir et pouvait avoir des courbatures), mais cela ne voulait pas dire qu'il devait absolument respirer.
Une fois conscient de cela il se calme puis jeta un regard noir au Hobgobelin au-dessous de lui.
"Dragga est désolé, il s'est emporté" dit le Hobgobelin avec un ricanement qui montrait qu'il n'était pas du tout désolé.
L'expression de colère d'Harry se modifia alors. De la colère, il passa à l'amusement. S'il voulait jouer à ça, alors…
Ayant accepté le fait qu'il n'avait pas besoin de respirer, Harry engloutit d'un seul coup le reste de la bite raide de son partenaire. Normalement, sa mâchoire aurait dû se déboiter à cause de l'introduction mais une nouvelle fois, son côté Slime avait été utile, rendant ses articulations plus...flexibles.
Saisissant les couilles de Dragga en même temps que son nez touchait finalement sa toison pubienne, Harry ressentit une certaine satisfaction à entendre le Hobgobelin gémir fortement.
"Humain-Mage extraordinaire. Jamais personne.. tout entier…" gémit-il.
"Dragga s'amuser plus tard" dit alors la voix de l'autre Hobgobelin. "Venir aider Stugg."
Dragga grogna mais obéit. Il commença à reculer pour se dégager de la bouche d'Harry. Celui-ci lâcha ses deux énormes testicules pour lui laisser le champ libre et détendit sa gorge pour faire passer la queue raide dans l'autre sens. Il sentit le gland glisser le long de son œsophage en sens inverse, chatouillant ses muqueuses. Puis l'énorme extrémité atteignit sa bouche et en sortit avec un léger bruit mouillé.
Même s'il n'en avait pas besoin, Harry reprit son souffle et regarda une nouvelle fois l'énorme engin qui s'était enfoncé en lui, peut-être même jusqu'à son estomac. Droit et fier, il était luisant à cause de la profusion de salive qui le recouvrait et qui gouttait sur le sol.
Puis il regarda Dragga rejoindre son ami Stugg qui se trouvait avec les nouveaux nids. Harry pensait que l'orgie gobeline aurait repris mais cela n'avait pas été le cas. Au contraire, les Gobelins semblaient dans l'attente tout en retenant leurs prisonniers. Mais en l'attente de quoi ?
Harry comprit quand il vit Dragga rejoindre maître Hobgobelin. Stugg avait en fait délester les Gobelins de l'un des gardes pour s'occuper de lui. Et par s'occuper de lui, cela voulait bien dire, le baiser. Au vu de l'air hébété de la victime et du mélange de larmes, de morve et de foutre qui maculait son visage, il avait déjà dû pratiquer une fellation monumental sur le sexe du Hobgobelin, un organe aussi impressionnant que celui de son compagnon. à présent il était occupé à sucer ses tétons tout en préparant son anus avec ses doigts. Nul doute que la prochaine chose qui allait pénétrer ce cul était la queue gonflée du Monstre.
De son côté, Dragga avait également délesté les Gobelins d'un autre garde afin d'abuser de lui. Apparemment, étant les chefs, lui et Stugg avaient une sorte de droit de cuissage sur les futurs nids. Les Gobelins ne pouvaient profiter des prisonniers qu'une fois que les deux Hobgobelins en avaient fini avec l'un de leurs trous. C'est la raison pour laquelle, alors que Stugg avait fini par introduire l'intégralité de son énorme mandrin dans les entrailles de son prisonnier, l'un des Gobelins avait pu étouffer ses cris avec sa queue.
Harry, trouvant le spectacle passionnant, s'était déshabillé et avait invoqué un matelas épais pour en profiter confortablement.
Bien entendu, ayant terminé le premier, Stugg abandonna sa proie qui fut aussitôt récupéré par les autres Gobelins et alla s'occuper du dernier garde qui pleurait et suppliait déjà.
Dragga jouit à son tour dans chacun des trois de l'homme qu'il abusait et le laissa aussitôt à la charge de ses subordonnés qui n'hésitèrent pas une seconde avant d'en profiter. Il se retourna à nouveau vers Harry et grimaça un sourire quand il vit son corps dévêtue et alanguie, ses lèvres recourbées en un sourire aguicheur, comme une invitation.
Dragga n'hésita pas à rejoindre l'Incube qui se retrouva rapidement en suspension dans les bras du Hobgobelin. Celui-ci avait posé le dos de son partenaire contre les poils drues de son torse, ses mains grandes comme des battoire sous ses genoux et faisait lentement glisse son sexe monstrueux dans son anus. L'anneau de chaire d'Harry s'écartait tout seul au passage du monstre, son élasticité délicieuse causée par sa nature de Slime. Il pouvait sentir le long mat raide et chaud le remplir petit à petit, bousculant son intérieur en une douleur agréable.
"Oui, vas-y Dragga, plus fort" ronronna-t-il à son baiseur qui s'empressa de le contenter.
Au même moment, Stugg se trouvait dans la même position avec son propre partenaire mais celui-ci était bien moins consentant. Le Hobgobelin se rapprocha donc de son compagnon et bientôt, leurs deux proies se retrouvèrent face à face.
"Pi...tié" entendit Harry.
Et il vit que cette petite voix étouffée venait de la victime de Stugg. Le jeune homme, qui devait avoir 17 ou 18 ans, avait un corps musclé, une peau crémeuse et douce malgré de nombreuses cicatrices d'entraînement et de nombreuses tâches de rousseurs quasi imperceptibles sur l'intégralité de sa physionomie. Son visage encore assez juvénile exprimait une douleur intense, ses yeux bleu foncé étaient écarquillés de douleurs et pleins de larmes alors que sa bouche ouverte en un cri muet. Ses cheveux roux flamboyants et bouclés étaient précieux et emmêlés.
"Pi…tié" reprit-il. "Ai...des...oi…"
Harry sourit et fit signe à Dragga de se rapprocher. Le Hobgobelin obéit et son partenaire de retrouva bientôt le torse collé contre celui du jeune. Malgré la douleur et la honte, celui-ci bandait douloureusement. Il tressauta quand celui d'Harry se retrouva plaqué contre le sien et gémit à cause des mouvements des Hobgobelins qui les baisaient et qui se répercutaient sur leurs queues.
Harry le prit alors dans ses bras et avança son visage pour lui murmurer à l'oreille.
"Bien sûr que je vais t'aider" dit-il d'une voix enjôleuse.
Il activa alors ses pouvoirs d'Incube et le garçon poussa un cri de plaisir. En fait, il ne ressentait plus que ça, du plaisir. Plus aucune douleur, seulement du plaisir.
En voyant cela, Stugg se mit à accélérer son martelage, arrachant plus de cri à sa victime.
"Je...je vais jouir ! Je vais jouir !" Cria le gamin."
"Oh non, tu ne le feras pas. Jamais plus" dit Harry avec un sourire torve.
À nouveau, il utilisa ses pouvoirs d'Incube et bloqua sa jouissance. Il le bloqua juste à la limite, au point de non-retour où une personne passé pour atteindre finalement le plaisir. Il l'avait déjà fait avec ses serviteurs pour retarder leur jouissance mais là c'était différent car il était allé plus loin. Il ne retenait pas seulement sa jouissance, il avait posé sur elle un verrou infranchissable. Le garçon serait donc condamné à ressentir le désir et le plaisir mais jamais la jouissance, l'enfonçant à en demander toujours plus pour combler une faim qui ne serait jamais assouvie.
"Vous devriez le garder celui-là" dit alors Harry à Dragga.
Le Hobgobelin ne répondit pas et reprit ses mouvements de plus belle pour baiser l'anus d'Harry. Celui-ci se mit à gémir de plaisir. Son partenaire n'avait pas répondu à sa proposition mais de toute façon, il s'en fichait. Finalement, Stugg finit par jouir avec un hurlement et laissa son partenaire tomber au sol où il fut aussitôt récupéré par les autres Gobelins.
"Dis mon petit Stugg" dit alors Harry d'une voix ronronnante. "Et si tu venais rejoindre ton ami ?"
En disant ces mots, il lâcha le cou de Dragga et posa ses deux mains sur ses fesses déjà bien écartelées pour les ouvrir un peu plus. Stugg hésita quelques instants puis s'approcha, son épaisse main entourant l'énorme circonférence de son membre. Il se plaça juste devant l'autre Hobgobelin, posa son gland énorme à côté de son sexe sur l'anus d'Harry et se mit à pousser.
Harry cria de plaisir. C'était trop bon. Il en voulait encore. à ce rythme-là, il allait être en retard à sa représentation du soir…
0o0o0
Renner leva les yeux de son livre quelques instants puis les baissa à nouveau.
"Vous voilà donc enfin" dit-elle en continuant à lire. "Cela fait tout de même une semaine."
Harry avança dans la chambre et s'installa sur le sofa, à côté d'elle.
"Vous aurais-je manqué ?" Demanda-t-il.
"C'est terriblement ennuyant en ce moment au palais" répondit la Princesse. "Même Climb préfère me délaisser pour s'entraîner."
"Alors je suis désolé de devoir vous dire que je pars. Je quitte la capitale demain."
"Je m'en remettrai."
"J'en suis sûr."
Ils restèrent quelques instants silencieux. Tout ce qu'on entendait était les pages que la Princesse tournaient lentement.
"Je pense revenir. Dans quelque temps" reprit Harry. "J'ai déjà mis en place quelques pistes pour être invité au palais."
"Vraiment ? Au palais ?" Demanda Renner, cette fois en levant les yeux de son livre.
"J'ai retrouvé les Seigneurs Cedoric et Enan chez les Gobelins. Je les ai rendus fidèles à moi puis je leur ai fait oublier leur séjour que j'ai remplacé par de faux souvenirs. Ils rentreront bientôt chez eux en disant qu'ils ont réussi à échapper aux Gobelins avant d'arriver à leur repaire mais qu'ils se sont perdus."
"Vous voulez donc prendre appui dans la maison Toldeyne afin de vous faire recommencer ici ?" Demanda pensivement la Princesse. "C'est une idée intéressante. Ça ne sera pas facile du fait de la faible extraction du baron mais ce sera toujours plus discret qu'un noble plus important."
"Exactement ce que je me suis dit" lui répondit Harry avec un sourire.
"Cependant, je doute que vous puissiez apprendre beaucoup de choses" reprit Renner. "La seule position à laquelle vous pourriez prétendre est celle de garde et les situations où un garde ou même un chevalier est à même d'obtenir des informations sont rares."
Harry soupira.
"J'aurais dû m'en douter. Je suppose que vos propres informations viennent des domestiques ?"
"En grande partie oui. Et les contacts entre la domesticité et la garde sont plutôt réduits."
"Dans ce cas-là, peut-être vaudrait-il mieux que je me fasse engager au palais…"
"Plus difficile. La domesticité du palais est affiliée au Roi depuis des générations et certaines fonctions sont héréditaires. Vous pourriez vous faire employer depuis l'extérieur, jamais vous ne parviendrais à un rang suffisant pour obtenir des informations."
"Il n'y a donc pas d'étrangers haut placés au service du palais ?"
La Princesse sourit.
"Il y en a. Toutes mes servantes sont en fait des filles de maisons nobles qui ont l'insigne honneur de me servir chacune leur tour en attendant leur mariage."
"Et donc je suppose que si vous n'en avez pas parlé, c'est parce que la position du Baron Toldeyne ne lui permettrait pas d'envoyer une fille de sa maison ?"
"Exact. Cependant…"
"Cependant ?"
"J'approche de mon 16e anniversaire. Pour cette occasion, une Gouvernante sera attachée à ma personne."
"J'imagine que c'est comme un Majordome mais pour les femmes ?"
"C'est cela même."
"Pourtant je croyais que vous aviez un Majordome."
"Plutôt un chaperon en cas de voyage. Dès mes 16 ans, je serais considérée comme une adulte et donc mon chaperon sera une femme."
"Et aucune de vos servantes noble ne peut prendre le rôle."
"Non car il s'agirait d'un poste à vie. Il leur serait alors impossible de se marier."
"Évidemment" renifla Harry. "Et donc je suppose que vous envisagez de donner votre opinion sur la personne qui pourrait occuper cette charge."
"Pas officiellement mais cela ne m'a jamais arrêté."
"Je m'en doute"
Le silence s'installa quelques instants puis Harry se releva.
"Bien, dans ce cas je pense qu'il est l'heure pour moi d'y aller."
"C'est un peu étrange à dire, mais je pense que vous allez me manquer" dit la Princesse.
"Je me doute" répondit simplement Harry avec un ricanement.
Tout pourrait être plus intéressant pour une Princesse qui devait se contenter de faire tapisserie, même monstre comme Harry. Surtout un monstre comme Harry.
Celui-ci s'inclina donc avec moquerie devant le princesse et quelques secondes plus tard, il était parti.
Le lendemain matin, peu après l'aube, les ouvriers qui se pressaient pour aller au travail purent entendre une musique agréable qui les accompagna pendant une partie de leur trajet. Elle venait d'un barde aux cheveux noirs et aux yeux vert qui jouaient à cheval sur sa jument.
Celui-ci allait au pas sur la route de l'ouest. Il dépassa le dock extérieur de la ville et finit par disparaître à l'horizon, sa musique le suivant toujours.
0o0o0
Narberal Gamma, l'une des six sœurs de la Pléiade, les servantes de Nazarick, frappa à la porte du bureau de son maître, le grand Ainz Oal Gown, le Maître Suprême du Grand Tombeau et l'un des deux parmi les Êtres Suprêmes à être restés auprès d'eux.
"Entre" entendit-elle.
La servante poussa la porte et pénétra dans la pièce. Aussitôt, elle baissa la tête en fermant ses yeux noirs et froids, les mains jointes sur sa jupe devant elle en une marque de déférence. Son mouvement fit glisser l'une de ses mèches noires comme l'ébène et brillante comme la soie de sa chevelure qui glissa sur sa joue, contrastant avec la blancheur d'albâtre de sa peau.
"Relève la tête, Narberal" dit Ainz.
La servante obéit. Sa tête se pencha alors sur le côté en une expression interrogative. C'était bien son maître Ainz qui se trouvait face à elle. Elle le sentait à son aura. Pourtant, à la place du majestueux Overlord de tenait un chevalier à l'armure noire avec une grande cape rouge.
"Que puis-je pour vous être agréable, Seigneur Ainz ?" Demanda cependant Narberal, le plus naturellement du monde.
Ainz prit alors un paquet de tissus sur son bureau puis s'avança vers la servante pour le lui tendre.
"Je voudrais que tu mettes ces vêtement" dit-il.
"Êtes-vous irrité par ma tenue ?" Demanda alors Narberal avec inquiétude.
Elle regarda alors sous toutes les coutures sa tenue impeccable. Sa robe de bonne était longue, avec une jupe en forme d'œuf, des épaules bouffantes et des manches serrées autour de ses bras fins. Elle portait par-dessus un plastron de métal rutilant ainsi que des brassards, des tassettes cousus sur sa jupe et des gants, le tout du même acier brillant. Elle portait tout aussi bien sa robe que son titre : la Mage-Guerrière à la Robe Ové.
Mais sa belle apparence n'était pas la seule raison qui poussait Narberal à aimer cette tenue. En effet, celle-ci avait été créée par maître Nishikienrai. Hors comme tous les autres PNJ, elle répugnait à modifier l'apparence que lui avait donné son créateur.
"Pas du tout Narberal" lui répondit Ainz. "Ta tenue est parfaite mais elle n'est pas adaptée pour l'endroit où nous allons."
"Allons-nous quelque part, Seigneur Ainz ?"
"Toi et moi allons-nous infiltrer dans la Guilde des Aventuriers d'E-Rantel. Pour cela nous devons ressembler à des humains."
"Vraiment" dit Narberal avec une moue dégoûtée.
Elle n'aimait pas du tout les humains. Elle n'avait que du mépris pour eux.
Cette attitude était d'ailleurs à la mode dans le Grand Tombeau. Étant peuplés de créatures Hétéromorphes, les humains n'y étaient pas vraiment les bienvenus. L'attitude de ses habitants envers eux variait et Narberal n'était pas la pire. Certains les voyaient plutôt comme des ennemis à abattre absolument...tandis que d'autres préféraient juste s'en servir de nourriture.
"Je ferais comme Maître Ainz me l'ordonnera" dit tout de même Narberal en s'inclinant.
"Très bien" dit Ainz. "Dorénavant et tant que tu porteras cette tenue, tu seras simplement connu sous le nom de Nabe. Quant à moi…"
Il se redressa et fit voler sa cape.
"Je serais le Guerrier des Ténèbres...Momon !"
À suivre…
Et voilà. Désolé du retard...plus d'une semaine. Mais voilà, cette fois c'est fini.
Veuillez excuser mon manque d'imagination pour les noms...ou ma volonté de faire des clins d'œil à mes œuvres préférés, ça dépend ce qui me fait le mieux voir. Le nom du fleuve qui traverse la ville de Re-Estize (la Ne-Dra) est le même à peu de chose près qu'un fleuve se trouvant dans l'une de mes œuvres de Fantasy préféré, la Belgariade et la Mallorée, deux saga de David Eddings. Quand j'ai dû trouver un nom de fleuve potable, c'est le premier truc qui m'est venu à l'esprit alors je l'ai utilisé.
La scène avec les Gobelins a été inspirée d'une vidéo assez hard de yaoi appelée Goblin's Cave. C'est...très intéressant ;)
Merci encore une fois de m'avoir lu. N'hésitez pas à me laisser un commentaire et je vous dis à dans deux semaines.
