Je suis très heureux de vous retrouver. Malheureusement, je n'ai pas réussi à achever le texte que je voulais pour mon concours. Disons que mes standards pour cette histoire étaient trop élevés pour le peu de temps que j'avais.
De plus, j'ai dû arrêter en cours de route. J'ai passé des concours de la fonction publique et FINALEMENT j'ai été accepté à l'oral. Joie. Mais le stress ajouté n'était vraiment pas bon. Comme je ne pouvais pas mener les deux chevaux en même temps, j'ai choisi le plus important pour moi.
Pas grave. Je réessaierai une autre fois.
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VORACITY I - New World
Arc 2 : l'Explorateur Solitaire
Chapitre 10
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Droite dans ses bottes, impassible, et la main sur le pommeau de son épée, Nabe faisait face aux deux immenses Dragons d'Ossements. Derrière eux, Khajiit se savait à l'abri. Il n'était cependant pas satisfait pour autant. Il regardait l'Orbe qu'il tenait toujours au creux de sa paume, avec une mimique de dégout. Elle avait perdu une grande partie de son éclat.
« Tssk » siffle-t-il. « Vide… Néanmoins si je te tus toi et ton compagnon puis que je fais un carnage en ville, je n'aurais qu'à récupérer l'énergie. »
Mais Nabe restait imperturbable. Son expression ne changea même pas quand elle s'élança à nouveau à l'attaque. Elle évita la patte antérieure de l'un des deux Dragons puis la queue du second qui frôla son visage. Cependant, celle-ci modifia alors sa direction pour la faire s'abattre sur Nabe. Mais, cela n'affecta pas la soubrette qui réussit à prendre appui sur elle afin de s'en écarter.
Malheureusement, elle ne put faire la même chose pour la patte de l'autre Dragon qui s'écrasa brutalement sur elle. En voyant cela, Khajiit esquissa un rictus satisfait. Il était enfin débarrassé de la gêneuse. Mais quelque chose n'allait pas. La patte du Dragon tremblait. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Quand la fumée se dégagea, il comprit. Nabe n'avait pas été anéantie par le vigoureux appendice. Elle avait paré le coup avec son épée et supportait la masse de la créature avec la seule puissance de ses bras. D'un mouvement leste, elle réussit à repousser le Monstre et sauta en arrière.
« Qui es-tu ? » Éructa alors Khajiit. « Comment peux-tu te défendre sans utiliser d'Arts Martiaux ? D'où tires-tu ta force physique ? »
« C'est parce que j'ai été créé par les Êtres Suprêmes » répond simplement Nabe d'une voix à la fois calme et sûre d'elle. « Des êtres qui surpassent même les dieux. »
« Arrête de te payer ma tête ! »
Nabe ricana.
« Tu es incapable de reconnaître la vérité et tu oses me traiter d'idiote quand je mentionne les Êtres Suprêmes ? Ce qui fait que les humains sont à peine mieux que de vulgaires planaires. »
Le regard de la jeune femme était intense et oppressant pour le Nécromancien qui frissonna et recula d'un pas. S'apercevant de son geste involontaire, il serra les dents.
« Allez-y, Dragons d'Ossements ! » S'écria-t-il d'une voix rendue aigüe par la peur.
Tout en faisant bien attention de toujours se trouver entre leur maître et son adversaire, ils foncèrent vers cette dernière. Celle-ci ne pouvait qu'éviter les attaques, échouant à plusieurs reprises à utiliser les ouvertures laissées par les Monstres.
« Javelot d'Acide ! »
Nabe aperçut le Sortilège qui filait vers elle et eut un geste malheureux. Elle l'évita. Elle était la plus puissante des sept Pléiades. Cette magie de niveau 1 ne lui aurait pas fait grand mal. Le contraire cependant lui fit plus dommageable. En effet, en bougeant la tête, elle ne vit pas la queue de l'un des Dragons foncer dans sa direction et la heurter. Son champ de vision se modifia brusquement et elle aperçut le sol défiler sous elle avant de le percuter et de finir face contre terre.
« Si tu te rends, je peux peut-être consentir à t'épargner, qu'en dis-tu ? » Ricana Khajiit alors que ses deux Dragons se plaçaient face à la servante à terre.
La situation aurait été désespérée pour n'importe quel Humain. Sauf que Nabe, bien entendu, n'était pas Humaine. En plus de son niveau élevé qui lui conférait une certaine résistance, elle possédait des équipements qui avaient amorti le choc. En vérité, elle n'avait presque rien senti. Cela n'empêcha pas qu'en cet instant précis, elle était consumée par la colère.
« Sa… dé… ain… » souffla-t-elle en se redressant.
« Je ne t'entends pas bien » Chantonna Khajiit en croyant à des suppliques.
Mais bien entendu, personne ne faisait supplier la soubrette.
« Retiens ta langue insolente, espèce de sale déchet humain ! » S'écria-t-elle en se remettant debout.
Le vieux Nécromancien ne comprenait pas. Elle avait été touchée de plein fouet. Comment pouvait-elle être en vie ? Il avait peur.
« Écrasez-la, Dragons ! »
Mais à peu près au même moment, une autre voix s'éleva au loin. C'était une voix puissante qui planait sur le cimetière comme un coup de tonnerre. Nabe eut un rictus. Où qu'elle soit, quel que soit son état ou le bruit aux alentours, il n'y avait aucun moyen qu'elle ne reconnaisse pas la voix de son Maître bien-aimé, Ainz Ooal Gown.
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Un bruit crissant de métal se fit entendre alors qu'une myriade d'étincelles jaillissaient de l'endroit de l'impact du stylet de Clémentine sur la spalière d'Ainz.
« Ce que c'est dur » siffla la Guerrière en sautant en arrière. « C'est quoi ? De l'adamantite ? »
Ainz ne répondit pas.
« Bon, tant pis. La prochaine fois, il me suffira de viser un point faible de l'armure. »
Elle soupira théâtralement.
« Et moi qui pensais pouvoir l'enfoncer petit à petit pour t'empêcher de bouger et pouvoir m'aider avec toi après. Quel dommage, franchement ! »
De son côté, Harddyn plissa les yeux. Comme attendu, la cuirasse avait tenu le coup. Néanmoins, on pouvait apercevoir une légère trace d'impact à l'endroit où elle avait frappé. C'était un équipement enchanté créé par un Mage de niveau 100. Sa résistance actuelle n'était rien par rapport à ce qu'Harddyn aurait lui-même pu concevoir en tant qu'Artisan, mais ce n'était pas non plus négligeable. Clémentine n'était pas très forte, à peine au niveau 32 (ce qui était tout de même un peu supérieur à celui de Gazef). Et pourtant grâce à ses Arts Martiaux, elle avait réussi quelque chose qui, compte tenu du niveau assez faible des gens de ce monde, lui paraissait impossible.
« Intéressant, n'est-ce pas ? » Demanda-t-il à son ami par la pensée.
« Et finement joué » lui répondit Ainz. « Son attaque n'était vraiment pas due au hasard. Elle cherchait à entraver mes mouvements. »
« Serait-ce de l'admiration que je perçois ? » Ronronna Harddyn.
« Juste un peu de respect pour ses capacités. Après tout, je me contente seulement de balancer mon épée. »
En même temps, Ainz était un Mage. Il était normal qu'il ne sache pas utiliser une arme.
« Elle revient à l'assaut » dit alors nonchalamment Harddyn.
Il savait qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Ainz était un squelette, un Overlord. Même si les coups que donnait la femme étaient puissants, ce n'était pas quelque chose qui pouvait vraiment lui faire de mal.
« Si tu pouvais faire durer le combat, je pourrais analyser ses mouvements » lui dit Harry.
Ainz répondit par un assentiment mental silencieux avant de se positionner pour recevoir son adversaire. Il balança une nouvelle fois son épée contre elle, mais sans y mettre toute sa force contrairement à tout à l'heure. Inutile de s'épuiser si elle le bloquait encore avec *Forteresse*. Ce fut le cas. Ainz tenta alors de l'attaquer avec sa seconde lame, mais à ce moment-là, Clémentine activa un second Art Martial.
*Courent Accéléré*
Il se passa alors quelque chose d'étrange. Le monde sembla soudain décélérer fortement. La lame d'Ainz se mit à ralentir comme si elle devait lutter dans un environnement devenu plus dense. Cependant, Clémentine, elle, bougeait encore normalement tout en continuant son attaque.
La première chose à laquelle pensa Harddyn était une capacité de ralentissement temporel sur une zone donnée sauf pour la cible. Mais c'était impossible. Tout comme lui, Ainz portait en permanence des accessoires protégeant contre ce type de manipulations. De plus, tous les deux possédaient également des Objets de Rang Monde qui les prémunissaient contre les attaques mentales. Donc cela ne pouvait pas être cela non plus.
La seule solution qu'il restait était que la cible de l'Art Martial était vraiment Clémentine et que les mouvements de celle-ci avaient été considérablement accélérés. Cependant, son cerveau hors du commun s'était adapté afin de suivre la jeune femme. Il est probable que ce soit également le cas d'Ainz, car celui-ci parvint à discerner que l'arme de son adversaire visait l'ouverture de son heaume et réussie à tourner la tête pour éviter d'être touché.
« Tch » cracha Clémentine en voyant qu'elle avait raté son coup.
Mais pour le coup, elle ne recula pas. Sortant un deuxième stylet, elle réussit à en porter un second qui, cette fois, atteint son but. La pointe de la lame traversa la visière et se mit à s'enfoncer derrière. Ainz réagit aussitôt et se jeta en arrière. Clémentine ne le poursuivit pas.
« Dis-moi, pourquoi t'as pas été blessé par cette attaque ? » Demanda la femme en regardant son arme totalement dénuée de la moindre goutte de sang. « J'étais pourtant sûr que t'étais bon pour l'hosto… »
« Mmm » murmura alors Ainz pensivement. « Ce petit combat m'apprend bien des choses. Tout d'abord à propos des Arts Martiaux et ensuite sur l'importance d'attaquer en utilisant tout son corps et en préservant son équilibre et non pas en agitant simplement son arme. »
« Pardon ? T'es stupide ou quoi ? » Renifla Clémentine. « C'est que maintenant que tu comprends ça ? C'est juste la base ! »
« Elle a raison » ajouta Harry.
Peut-être qu'il devrait donner des cours à son ami.
« T'es indigne d'être un Guerrier, ma parole ! » Cracha alors la femme avec dédain. « En même temps, vu que tu vas mourir ici, peu importe… Mais j'aurais quand même aimé que tu répondes à ma question. »
« Mm ? Tu as posé une question ? »
Une grimace de colère déforma les traits de Clémentine.
« Je t'ai demandé ce que tu as utilisé pour ne pas être blessé par mon coup » siffle-t-elle dangereusement. « Un Art Martial défensif ? »
Si Ainz avait des lèvres, Harry savait qu'il aurait souri sous son heaume.
« Est-ce qu'il est temps ? » Demanda-t-il silencieusement.
Bien entendu, Harddyn était toujours à l'écoute.
« Oui, je pense qu'on peut conclure » dit-il. « Il me reste encore quelques données à analyser, mais je suis sûr que j'aurais tout ce qu'il fait dans l'assaut final. »
« Fini de jouer dans ce cas » dit Ainz à voix haute.
Puis il leva la tête.
« Narberal Gamma ! Montre à ton adversaire la toute-puissance de Nazarick ! » Cria-t-il en direction du combat de la servante.
Puis, d'un seul mouvement, il planta ses deux lames dans le sol de chaque côté de lui puis écarta les bras.
« Aller viens » dit-il à la Guerrière. « Bas-toi comme si ta vie en dépendait parce que c'est le cas. »
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Nabe, ou plutôt Narberal Gamma, eurent un rictus. Oh oui. Il sera fait selon les désirs de son Maître. Elle leva les yeux vers les Dragons qui l'attaquaient en même temps, mais même cela ne suffit pas à amoindrir son expression de joie sauvage.
Téléportation
Aussitôt, sa vision changea. Son corps venait de réapparaître à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol.
Vol
Son corps, qui avait commencé sa chute, ralentit et se figea dans les airs. De là où elle se trouvait, elle pouvait parfaitement voir les deux Dragons et Khajiit qui la cherchait dans tous les sens. Soudain, comme mû par l'instinct de conservation, le Nécromancien leva les yeux dans le ciel sombre. Vue d'en bas, la silhouette de Narberal était indistincte, pourtant il était impossible pour lui de ne pas reconnaître l'arrogante morveuse qui mettait ses plans en échec.
« Ce n'était donc pas du bluff… » balbutia-t-il. « Tu peux utiliser le Sort Vol. Mais comment as-tu échappé à l'attaque de mes Dragons ? »
Il avait peur. Il ne comprenait pas. Si elle maîtrisait ce Sort, pourquoi ne l'avait-elle pas utilisé jusque-là ? Pourquoi ne l'avait-elle pas utilisé pour finir à l'arrivée des Dragons d'Ossements ? Elle ne comptait pas vraiment les battre, non ? Non… impossible…
« Pff. Tu… tu crois avoir une chance face à des Créatures avec une résistance absolue à la magie ? » Balbutia-t-il.
Narberal eut un rictus et Khajiit fut pris d'un doute.
« Il y a un moyen » dit la jeune femme.
Elle porta la main à l'attache de sa cape et caressa le joyau qui s'y trouvait. Aussitôt, une lumière enveloppa son corps.
« Réjouis-toi » dit-elle alors d'une voix forte. « Toi qui n'es qu'un vulgaire humain, tu vas avoir l'honneur de te battre contre moi, Narberal Gamma, l'une des sept Pléiades ayant juré fidélité à Maître Ainz Ooal Gown et Maître Harddyn Emeryas, Êtres Suprêmes et Souverains du Grand Tombeau de Nazarick. »
La lumière qui l'entourait s'était estompée, révélant une toute nouvelle tenue, une robe de soubrette noire décorée de dentelle et recouverte d'un plastron métallique. Ses gants et ses chaussures étaient également renforcés et des plaques de métal paraient les pans de sa jupe cloche. Sur la tête, elle portait une simple coiffe de dentelle, mais celle-ci la protégeait aussi efficacement qu'un heaume. À la main, elle tenait un bâton d'or et d'argent qui luisait à la lueur de la lune.
Comme ceux que possédait Harddyn, le Cristal de Changement Rapide avait fonctionné à la perfection.
De son côté, Khajiit ne savait plus à quel Démon se vouer. Voilà que la Magicienne était devenue une vulgaire soubrette. Le ridicule de la situation lui portait sur les nerfs. Il ne l'empêchait cependant pas de ressentir de la frayeur face à la froide assurance de Narberal. Heureusement, grâce à ses Dragons, il ne pouvait pas perdre… N'est-ce pas ?
« Attaquez ! » Leur ordonna-t-il à nouveau.
Les deux Monstres se dressèrent alors sur leurs pattes arrière et voulurent attraper la jeune femme entre leurs corps acérés. Malheureusement, leurs mâchoires se refermèrent sur le vide.
« Encore ! » Cracha le Nécromancien en se rendant compte que son adversaire avait disparu.
Tournant frénétiquement la tête dans toutes les directions, il chercha la servante dans le ciel. Si elle s'était retrouvée là-haut plus tôt alors, elle allait sûrement… mais une douleur soudaine dans l'épaule le détrompa.
« Ah ! » Hurle-t-il dans le cimetière presque désert.
Paniqué, il tourna son visage vers la gauche pour voir dans son dos. Quelque chose Sortait de son épaule. Une lame maculée de sang. Celle-ci se retira tout aussi brusquement lui arrachant un autre hurlement. Il y porta alors la main pour tentait d'arrêter l'hémoglobine qui commençait à imprégner sa robe sombre. Ce faisant, il se tourna pour regarder derrière lui. Ses yeux exorbités se figèrent en voyant ceux, glacés, de Narberal.
« Ça fait si mal que ça ? » Demanda-t-elle avec un rictus dément.
Oui, cela faisait mal. Khajiit était un Mage et un meneur. Il n'allait pas au front. Il ne s'exposait donc jamais à la douleur à l'exception de celle qu'il provoquait chez ses ennemis.
Mentalement, il rappelle ses Dragons. Ceux-ci se précipitèrent alors dans sa direction, mais Narberal s'était déjà envolée pour surplomber la scène une fois de plus. Les créatures levèrent à nouveau leur gueule vers elle, mais cette fois, ils restèrent près de leur maître, pour le protéger.
« Donc c'est ça ton idée ? » Demanda-t-il d'une voix sifflante à cause de la douleur. « Tu comptes utiliser la téléportation pour me tuer ? »
En fait, ce n'était pas vraiment de la téléportation. Plutôt Mouvement Dimensionnel, un Sort de niveau 3 servant à l'esquive. Il y avait deux écoles de pensées à ce sujet. Certains, souvent les Mages les plus faibles, feux qui restaient à distance, le considéraient comme inutile. Les autres, au contraire, estimaient qu'ils étaient aussi, sinon plus efficaces qu'un simple Sort offensif.
Oui. Elle avait dû utiliser Mouvement Dimensionnel. C'était forcé. Parce que l'autre solution serait un Sort de niveau 5 et ça, c'était impossible. Les personnes pouvant utiliser des Sorts de ce niveau se comptaient sur les doigts d'une main. Khajiit lui-même n'en connaissait que deux : Kelart Custodio, la Grande Prêtresse du Royaume Sacré de Roble (même si c'était une rumeur) et Fluder Paradyne, le Mage de la Cour Impériale de Baharut qui lui (encore une fois une rumeur) pouvait même lancer des Sorts de nouveau 6, un rang en dessous les mariés réservés aux dieux.
Mais il était impossible que cette vulgaire servante soit aussi puissante que ces Mages de légendes. De plus, ses Dragons étaient immunisés contre la magie. Oui, la seule solution pour elle était bien de l'attaquer, lui, par surprise afin de le tuer et faire disparaitre ses invocations. Il avait donc percé son plan à jour. Mais alors pourquoi est-ce qu'elle continuait à sourire comme si elle savait quelque chose que lui ignorait ?
« Tu te trompes sur toute la ligne » dit-elle sur un ton neutre. « Je voulais simplement te prouver que je pouvais facilement te tuer. »
Impossible. Elle ne pouvait pas avoir dévoilé son meilleur, et même seul atout, comme cela. Elle ne pouvait pas gagner autrement.
« Est-ce que tu as perdu la raison ? » Lui demanda-t-il.
Le sourire de la servante s'agrandit.
« Même pour un vulgaire insecte, cette question est stupide. Tu devrais essayer de réfléchir avant de parler. »
Khajiit frissonna face à son regard.
« Il est temps d'en finir. En tant que subordonnée, je ne peux pas faire attendre Maître Ainz et Maître Harddyn trop longtemps. »
Elle renifla avec mépris.
« Tu as l'air de croire que la magie n'a aucun effet sur les Dragons d'Ossements. Je vais donc donner au lombric que tu es l'occasion d'apprendre quelque chose. Ma rémunération sera… ta vie. »
Elle lâcha son bâton et le poignard ensanglanté dont elle s'était servie pour blesser Khajiit. Les deux armes disparurent, s'évaporant dans les airs. Elle frappa alors dans ses mains puis les écarta. Un éclair se forma entre ses paumes ouvertes en grésillant. La foudre se tortillait comme un serpent, jetant des étincelles lumineuses qui nimbaient Narberal d'un halo bleuté.
Khajiit se mit à frémir. Il savait que cette magie était dangereuse et l'idée qu'elle pouvait peut-être faire du mal à ses Dragons commençait à faire son chemin dans son esprit. Pourtant, il ne pouvait l'accepter. C'était impossible. Impensable. Absurde même.
« Tu… Tu ne pourras jamais vaincre ces Dragons ! » Éructa-t-il d'une voix rendue chancelante par le doute qui l'étreignait. « Ils possèdent une résistance absolue à la magie ! Maintenant, Dragons, Allez-y ! Tuez là ! »
Les Monstres se rapprochèrent alors à nouveau de la Mage, mais celle-ci ne bougea pas. Elle était pourtant juste à la bonne hauteur pour que les deux créatures la déchirent d'un simple coup de leurs gueules béantes.
« Une immunité absolue dis-tu ? » Dit Narberal avec un sourire supérieur. « Certes, ils ont une certaine résistance. Mais cela ne vaut que pour les Sorts jusqu'au niveau 6. »
Les Dragons étaient presque sur elle et elle ne bougeait toujours pas. Khajiit tremblait à présent de tous ses membres. Il comprenait parfaitement ce que les paroles de la jeune femme impliquaient, mais il le refusait totalement. C'était impossible. Personne n'était aussi puissant pour…
« En conclusion, ils ne pourront pas résister à un Sort de rang supérieur comme ceux que moi, Narberal Gamma, maîtrise à la perfection ! »
Une partie de l'esprit de Khajiit refusait encore de croire une telle chose. Pourtant tout au fond de lui, il savait que la servante disait la vérité. Il sentit alors un liquide chaud couler entre ses jambes. Sa peur était telle que sa vessie avait lâché.
5 ans. Il avait mis 5 ans à se préparer. À mettre son plan au point. Sans compter les décennies à s'entraîner et à perfectionner son art. Tout était réduit à néant. Et tout ça pour être défait par une vulgaire soubrette.
« Co...Comment des gens comme vous peuvent Sortir ainsi de nulle part et détruire toute une vie de sacrifice pour ce but ultime ? » Demanda-t-il, des larmes de frustration coulaient de ses yeux.
« Tes sentiments m'indiffèrent. Néanmoins, j'ai quelque chose à t'offrir. Pour avoir servi de tremplin à Maître Ainz, je te remercie. Double Magie Renforcée : Chaînes du Dragon de Foudre ! »
Deux éclairs jaillirent alors des mains de Narberal, se tortillant comme des serpents… non, comme des Dragons. Deux longs Dragons, dont les corps reptiliens faits d'énergie pure, fondirent sur ceux faits d'ossements et consommèrent d'un seul coup leurs forces vitales. L'explosion fut telle qu'elle balaya le terrain, consumant tout sur leur passage y compris Khajiit lui-même.
Narberal respira l'odeur de chair brûlée qui s'élevait dans les airs et sourit.
« On dirait que même les vers dégagent une odeur appétissante une fois bien cuite… »
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Après l'ordre que lui avait donné Ainz, Harry savait qu'il n'avait plus besoin de s'en faire pour Narberal. Ce Khajiit et ses deux petits Dragons n'étaient vraiment pas un obstacle pour elle. Il pouvait donc se concentrer sur le combat entre son ami et son adversaire. Enfin, le combat, c'était vite dit. Plutôt une exécution. Il avait beau avoir vu dans son esprit qu'elle était une Guerrière assez puissante (son orgueil n'était qu'en partie surfait), il n'y avait aucun moyen qu'elle batte Ainz. Donc pour le moment, tout ce qu'il avait à faire était de regarder et de profiter.
« Qu'est-ce que tu manigances ? Tu abandonnes ? » Demanda Clémentine en voyant la position de son adversaire.
« Du tout. Il est juste temps d'en finir. »
« Pardon ? T'es sérieux là ? Tu ne maîtrises aucun Art Martial et tu penses pouvoir vaincre la grande Clémentine ? Évite de trop m'énerver ! »
Son sourire état encore présent sur son visage, mais il s'était crispé de colère aux mots du chevalier en armure. Mais celui-ci se contenta de ricaner.
« Il est assez impressionnant de voir un faible sortir de pareilles bêtises » dit-il.
Clémentine serra alors les mâchoires de rage. C'était lui le faible. Elle avait envie de crier, mais elle se retint. Pourtant la colère bouillonnait en elle. Elle était forte. Très forte. Dans la Théocratie de Slane, seuls les Demi-Dieux étaient plus puissants qu'elle et uniquement parce qu'ils possédaient des équipements hérités de leurs ancêtres, sinon…
Merci pour les renseignements, se dit Harddyn alors qu'il était toujours raccordé au cerveau de la jeune femme. Il avait déjà copié tout ce que contenait son esprit, mais il lui faudrait du temps pour classer toutes ces informations. Cependant, pour arriver à analyser plus facilement les Arts Martiaux, ils s'étaient branchés directement sur ses souvenirs et, tout comme avec Gazef, certaines étaient accessibles en fonction de ses pensées.
Grâce à la simple mention de ces Demi-Dieux dans son cortex cérébral, Harddyn avait à présent accès à toutes les connaissances de la Guerrière sur son pays d'Origine et notamment ses secrets. Et des secrets, elle en connaissait. Nigun, l'homme qui avait dirigé l'assaut contre Gazef des semaines auparavant était de la Sainte Écriture du Soleil, l'une des six forces militaires de la Théocratie. Clémentine, elle, faisait partie de la Sainte Écriture des Ténèbres, la dernière et la plus confidentielle de toutes. Tellement confidentielle que personne ne savait qui la composait à l'exception des Six Cardinaux et du Pontifex Maximus qui dirigeait le pays… et à présent d'Harddyn par l'intermédiaire de la petite Guerrière.
Décidément, j'ai bien fait de venir, se dit à nouveau l'Incube.
D'après ce qu'il savait, la Théocratie était à la fois l'un des ennemis les plus puissants et les plus hostiles à leur encontre qu'ils rencontreraient dans ce monde… ou au moins sur ce continent. Connaître leurs secrets était donc plus qu'important. C'était même un impératif. Un impératif tellement grand qu'Harddyn se disait que le moyen le plus sûr pour se protéger d'eux (à part les détruire) serait d'envoyer des agents là-bas. Malheureusement, Nazarick ne possédait pas (encore) de réseau d'espionnage.
C'était une situation à laquelle il faudrait remédier… mais plus tard.
« Très bien, je suis d'accord pour en finir » dit finalement Clémentine.
Sa voix semblait plus douce, mais c'était pour mieux dissimuler la colère froide qu'elle ressentait, une colère qui redoubla en voyant son adversaire lui répondre par un vulgaire et insultant haussement d'épaules. De son œil exercé, elle analysa sa posture. Ainsi debout, les jambes et les bras écartés, il était plein d'ouverture. C'était comme s'il s'offrait en sacrifice. Mais ça ne pouvait pas être aussi simple. Il devait y avoir un piège. Le problème, c'est qu'elle ignorait lequel.
Non, le vrai problème, c'est qu'elle n'avait pas le temps de le chercher. Pour obtenir la Couronne de la Sagesse pour Khajiit, elle avait assassiné quelqu'un d'important et elle était poursuivie par la Sainte Écriture de la Fleur du Vent, l'unité d'infiltration et d'espionnage de la Théocratie. Elle avait réussi à les semer en ville, mais à présent elle avait perdu trop de temps ici. Elle devait donc faire vite afin de pouvoir s'enfuir.
Heureusement, elle connaissait maintenant le style d'attaque et de défense de son adversaire. Si elle s'y mettait à fond, elle pouvait gagner et le tuer avant qu'il ne devienne une menace encore plus grande. Elle se remit donc à nouveau en position basse comme un coureur de fond, prête à s'élancer.
« *Vitesse Maximum*, *Grande Évasion*, *Boost de Compétences*, *Super Boost de Compétences*… »
De son côté, Harddyn percevait ses pensées et la manière dont elle se servait de ses Arts Martiaux et il était à présent sûr de comprendre le phénomène.
Il y avait énormément de points communs entre les Techniques d'YGGDRASIL et les Arts Martiaux de ce monde. Tous deux regroupaient un ensemble de mouvements composés d'attaques physiques, énergétiques et parfois même psychiques et de renforcement des capacités du corps et de l'esprit. Cependant, les similitudes s'arrêtaient là.
En effet, au contraire des Techniques qui pouvaient être apprises toutes seules par les Joueurs ont la manière des Sorts, apprendre un Art Martial nécessitait du temps et un entraînement rigoureux. De plus, posséder une Classe appropriée ne garantissait pas qu'on avait le talent pour en développer.
De même, pour leur utilisation, il n'y avait ni Temps de Chargement ni temps de Rechargement nécessaire au contraire des Techniques. Cependant, les utilisateurs d'Arts Martiaux étaient limités par le nombre qu'ils pouvaient utiliser simultanément. Disons que cela nécessitait de la concentration et que celle-ci variait d'une personne à une autre selon ses aptitudes et son entraînement. De plus, plus un Art Martial était puissant, plus il nécessitait de concentration.
C'était cela qu'Harddyn n'avait pas bien réussi à comprendre lors des combats de Gazef. Comme il n'avait pu le constater de visu, cette notion était restée floue jusqu'à maintenant. D'après ce qu'il pouvait saisir, Gazef ainsi que Clémentine avaient la capacité d'utiliser 6 Arts Martiaux simultanément. Ceux-ci pouvaient être continus, comme des renforcements, ou instantanés, comme une attaque.
S'il devait traduire cela en termes de jeu vidéo, disons que les utilisateurs d'Arts Martiaux possédaient des points particuliers que l'on pourrait appeler PC, pour Points des Compétences. Chacun en disposait d'un certain nombre en fonction de leur talent et/ou de leur entraînement. Gazef et Clémentine en avaient 6 (n'ayant accès qu'à deux utilisateurs jusqu'à présent, Harddyn ne savait pas si c'était le maximum qui pouvait être atteint). La jeune Guerrière en avait d'ailleurs utilisé 5 pour sa préparation. 3 avec des Arts Martiaux à 1 PC e PC. Selon ses analyses, il estimait que le maximum était de 3 PC pour les plus puissants Arts Martiaux, mais une nouvelle fois, il n'avait pu jusque-là observer que deux cobayes. Pour ce ce qui était de son dernier PC, elle le conservait au cas où il lui faudrait se défendre contre le supposé piège d'Ainz.
Cependant, ce système, aussi pratique soit-il, ne faisait que caresser la réalité qu'étaient les Arts Martiaux, surtout confrontés à la volonté humaine. En effet, d'après les pensées qu'il avait perçues chez Gazef, si celui-ci était dans un état désespéré, il pouvait utiliser un 7e PC, un PC excédentaire né de sa force psychique. Harddyn ignorait si Clémentine en était également capable, mais au final, cela n'avait pas d'importance. Rien de ce qu'elle pourrait en faire ne lui permettrait d'échapper à son destin.
Inconsciente de cela, la Guerrière s'élança alors à une vitesse défiant les limites humaines. Elle filait tel un météore au raz du sol droit sur Ainz qui ne bougeait pas d'un seul pouce. L'esprit accéléré de Clémentine, lui, était fixé sur sa cible, essayant de prévoir toutes les tactiques qu'il pourrait effectuer pour parer son attaque. Ses épées ? Une autre cachée ? Une arme de jet ? Quel que soit ce qu'elle pouvait imaginer, elle saurait le contrer.
Pourtant le Guerrier refusait de bouger.
La blessure d'honneur en Clémentine s'élargit encore en voyant cela. Même si elle les avait trahis, elle avait fait partit de la Sainte Écriture des Ténèbres. Aucun Guerrier, et encore moins celui-là qui ne savait qu'agiter ses grosses lames en l'air, ne pouvait la battre. Elle était invincible.
« Crève ! » Cria-t-elle finalement en prenant appui sur le plastron noir de l'armure de son adversaire.
D'un geste vif et assuré, elle planta la pointe de son stylet droit dans la visière du heaume et l'enfonça le plus loin qu'elle put en le remuant pour détruire son cerveau. Il lui suffit par la suite d'une pensée pour déchaîner le Sort Foudre dont l'arme était imprégnée. Utilisant encore une fois *Courent Accéléré*, elle réussit à saisir l'un de ses autres stylets et le planter au même endroit tout en déclenchant, cette fois, Toucher de Feu.
Les informations affluèrent alors dans l'esprit d'Harry, lui permettant de confirmer son hypothèse. Les armes de Clémentines étaient bien enchantées pour contenir des Sorts, mais une fois ceux-ci utilisés, elles se retrouvaient vidées et pouvaient à nouveau être remplies par le même ou un différent. Cela s'appelait l'Accumulation Magique.
C'était très distinct des armes d'YGGDRASIL. Il était possible d'y intégrer certaines Compétences ressemblant à des Sorts par l'intermédiaire de Cristaux de Données, mais même s'il était impossible qu'ils se déchargent, c'était aussi irrémédiable. L'un et l'autre avaient ses avantages et ses inconvénients.
« Mmm… je vois » dit Ainz à qui Harddyn venait de transmettre ses conclusions. « Voilà qui se révèle assez instructif. »
« Que… » s'exclama Clémentine, étonnée que l'homme à qui elle avait enfoncé des poignards dans les yeux jusqu'au cerveau et qu'elle avait électrocuté et brûlé soit encore en vie.
Elle n'eut pas le temps d'ajouter quelque chose, car l'un des bras de son adversaire l'attrapa par la taille pour la presser contre lui en faisant cliqueter les plaques qui recouvraient sa cuirasse.
« Mais je rêve ! C'est pas possible, putain ! Pourquoi tu ne crèves pas ? » S'écria-t-elle finalement.
« Tu veux une réponse ? » Demanda alors Ainz avec un léger ricanement dans la voix.
Aussitôt, l'armure noire se volatilisa révélant ce qui se trouvait en dessous. Clémentine se retint de crier en voyant le haut squelette qui la pressait contre lui. Ses stylets étaient enfoncés profondément dans son crâne et ressortaient de ses orbites vides. Pourtant il ne semblait pas le moins du monde gêné par ce fait.
« Un… un Mort-Vivant… » balbutia la Guerrière. « Une Liche Ancestrale ? »
« C'est presque ça… mais passons. »
En fait, la Liche Ancestrale était le cran en dessous de l'Overlord. Ainz l'avait été, il y a longtemps. Mais à présent, il était un tout puissant Overlord.
Clémentine frissonna. Son visage avait beau être immobile, elle avait l'impression qu'il souriait.
« Alors ? Que ressens-tu ? » Demanda-t-il. « Qu'as-tu pensé en croisant le fer avec un Mage et ne pas avoir réussi à finir "un coup par-ci, un coup par là" ? »
« Me… Me sous-estime pas ! » S'écria Clémentine avec rage.
Elle essaya de se dégager de l'emprise d'Ainz, mais elle se rendit compte que c'était impossible. Le bras du squelette semblait aussi dur que l'acier. C'était comme si elle était attachée par de solides chaînes. Pourtant, les Liches Ancestrales avaient beau être de puissants Mages, ils étaient physiquement faibles. Normalement, elle aurait dû pouvoir se libérer.
« Pou… pourquoi ? » Balbutia-t-elle.
En voyant le squelette, elle avait pensé que la force dont il avait fait preuve venait de son armure. Mais elle se rendait compte à présent que celle-ci était un trait naturel. C'est à ce moment-là qu'elle sentit quelque chose qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant : l'impuissance.
« Voilà ce que je voulais dire en parlant de handicap » repris Ainz. « Contre un adversaire aussi faible que toi, je n'ai pas besoin d'utiliser ma magie. »
« Enfoiré ! » S'écria alors Clémentine.
« Bien. Et maintenant que tu sais tout, si nous commen… mmm… ce n'est pas très pratique ça. »
Le squelette leva sa main libre et saisit les manches de deux stylets, les retirant de ses orbites dans un crissement effroyable. Clémentine, elle, voulut profiter de son inattention pour essayer de s'enfuir, mais elle comprit rapidement qu'un seul des bras de son adversaire avait suffisamment de force pour l'immobiliser. Elle ne pouvait cependant pas abandonner et tenta de se débattre plus fort encore. Deux lumières d'un rouge maléfique la figèrent alors sur place. Le Mort-Vivant la regardait.
« À présent, nous pouvons vraiment commencer » dit-il.
Alors que Clémentine se demandait ce que ça voulait dire, elle sentit la pression du bras dans son dos augmenter de même que celle sur sa poitrine. Elle comprit aussitôt et sentit un frisson glacé la parcourir tout entière.
« impossible… tu vas pas… espèce de tordu ! » S'écria-t-elle.
« C'est vrai ça, mon petit Ainz, espèce de pervers » dit alors une voix toute proche. « Ça ne se fait pas de serrer une fille quand elle n'en a pas envie. »
Clémentine tourna la tête et vit l'origine de la voix. C'était un homme. Elle en était sûre. Il avait un aspect résolument féminin, mais son esprit lui criait que c'était bien un homme. D'une beauté parfaite, il avait une peau pâle, de très longs cheveux noirs et des yeux émeraude. Sa tête était ornée de deux cornes de bouc enroulé de chaque côté de son crâne et des ailes d'un noir de jais prenaient naissance au bas de ses reins. Il était vêtu d'habits aux couleurs bigarrées qui semblaient presque jurer avec son apparence. Mais le pire c'était son sourire. Un sourire qui paraissait doux, mais que la Guerrière comprenait parfaitement. Malgré ses paroles, il se réjouissait du spectacle sous ses yeux et de sa mort prochaine.
« J'ai de la peine à considérer cette pauvre créature comme une vraie femme » cracha Ainz. « Si elle avait été plus faible, je l'aurais tué avec ça… »
Il plongea sa main libre dans les airs et en Sortit un poignard inconnu aux yeux d'Harddyn. D'un noir complet, il ne venait pas d'YGGDRASIL. Au vu de la couleur et de la situation, il était possible qu'elle ait appartenu aux membres de l'Épée des Ténèbres. Après tout, en tuant Clémentine avec, cela aurait été un juste retour des choses.
« Bah… » Finis tout de même par dire Ainz. « De toute façon, que je la poignarde, lui brise la nuque ou l'écrase, au final elle sera quand même morte. »
« Oui, c'est vrai. »
Le ton des deux êtres était si léger que la conversation ressemblait à quelques badineries autour d'un thé. Clémentine, elle, frémit d'horreur alors qu'un second bras squelettique rejoignait le premier..
La pression sur son corps se faisait de plus en plus forte. Elle entendit quelque chose craquer puis tomber au sol dans un tintement. C'était l'une des plaques des Aventuriers qu'elle avait tuées et qui ornaient son armure. Ce trophée de ses victoires qui avaient été l'instrument de sa perte, car elle avait permis au Mort-Vivant de la trouver. À présent, ceux-ci ne servaient plus à rien. Un à un, ils sautaient dans les airs à mesure que le squelette refermait son bras sur elle.
Prise de panique, elle se mit à se débattre et, comme ses lames n'avaient rien fait, elle se contorsionna pour saisir sa morgenstern et l'utiliser contre son tortionnaire. Elle frappa et frappa encore, mais l'arme semblait heurter un mur d'acier. Finalement, ses mains s'engourdirent et elle la lâcha. Pourtant cela ne l'empêcha pas de continuer désespérément à essayer de se dégager en s'attaquant au crâne nu en face à elle.
« Cesse de lutter » dit Ainz. « Si mes bras glissent, ça sera fini en un rien de temps. Tu as bien pris ton temps pour les tuer, alors je vais faire de même. »
« Ne t'inquiète pas pour ça. Si nécessaire, je pense la guérir au fur et à mesure que tu l'écrases » intervint Harddyn. « Ou bien, je pourrais la ressusciter une fois morte pour que tu recommences à t'amuser. J'ai même un Sort qui permet de la maintenir en vie quoique tu puisses lui faire. Qu'est-ce que tu en dis ? »
Il ne s'adressait plus à Ainz, mais à Clémentine. Il s'était rapproché pour murmurer près de son oreille.
« Imagine, être toujours consciente alors que ta colonne vertébrale est en miette et que tes poumons sont complètement écrasés » susurra-t-il. « Ce serait tellement amusant de te voir te trainer sur le sol en essayant de t'enfuir en même temps que tu t'étouffes avec ton propre sang. »
De son côté, le squelette continuait à augmenter la pression. S'il avait été surpris par les paroles d'Harddyn, il n'en avait rien laissé paraître. Clémentine, elle, poussa un cri de pur désespoir et se mit a tenté griffer et de mordre Ainz pour lui faire lâcher prise. Mais elle eut beau s'arracher les ongles et se briser les dents, Ainz ne ressentait rien. Des dégâts aussi faibles ne pouvaient pas le blesser. La douleur commençait à se faire sentir. Elle avait du mal à respirer et sa vision s'assombrissait de plus en plus. Pourtant elle refusait d'abandonner et continuer à se débattre jusqu'à ce que, finalement… son corps se figea et sa tête tomba en arrière. Sous la pression puissante des bras d'Ainz, un jet de sang et de fragments d'organes pulvérisés jaillit de sa bouche comme une fontaine.
« On dirait une danse de la mort » dit Ainz alors que le liquide visqueux tachait son crâne nu et sa robe sombre.
Harddyn, lui, se contenta de fermer les yeux et de lever le visage, laissant le fluide vital tomber sur lui en une pluie écarlate.
De son côté, Clémentine était encore prise de spasmes. Ainz serra les bras plus fort jusqu'à ce qu'un craquement d'os résonne dans le silence du cimetière. C'est à ce moment-là qu'il lâcha la Guerrière dont le corps s'effondra sur le sol tel une poupée désarticulée. Sous le choc, certains organes brutalisés par la pression émergèrent de sa bouche, scintillant comme des poissons morts sous la lune qui éclairait l'expression de pure horreur de la défunte.
Sans plus jeter un autre regard à sa victime, Ainz invoqua sa Croche d'Eau Sans Fond et nettoya le sang qui le tachait. Il la tendit à Harddyn, mais celui-ci la refusa. À la place, il caressa sa joue, maculant son visage d'une couleur carmin brillante.
Cette onction sacrilège sonnait comme un baptême pour lui. Il était parti de Nazarick pour se trouver lui-même, pour savoir qui il était. Harry Potter ? L'insensible Maître de la Mort ou Harddyn Emeryas. La réponse était simple. Le moment où il avait été le Harddyn d'YGGDRASIL avait été le plus heureux de toute sa vie.
A posteriori, il se rendit compte qu'il n'avait jamais connu de vrai bonheur depuis ses 1 an, depuis que ses parents avaient été assassinés. Il avait par la suite été le boulet et l'esclave des Dursley puis pour les sorciers à la fois le sauveur et l'ennemi à abattre. Après la guerre, il avait été un héros et un indésirable puis il avait perdu tout sentiment jusqu'à… jusqu'à Nine Own Goal.
À ce moment-là, il était toujours un arbre mort, mais il avait senti qu'il appartenait à quelque chose, quelque chose qu'il considérait comme un foyer. C'est pour cela qu'à présent il serait Harddyn Emeryas et qu'Harddyn Emeryas serait la somme de tout ce qu'il est, de ses souvenirs en tant qu'Harry Potter, de ses connaissances amassées au fil des ans en tant qu'arbre mort et des appétits qui s'étaient éveillés dans ce monde.
Il serait lui. Il dirait ce qu'il penserait et ferait ce qu'il voudrait et ceux qui comptent, cela ne les dérangera pas quant à ceux que cela dérangera… ils mourront.
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« Hiiii ! Maître Harddyn ! Il y a un monstre à côté de vous ! » S'écria Hamsuke.
Alors qu'ils se dirigeaient vers le mausolée, la femelle hamster les avait rejoints d'un pas alerte et plus leste que ce que l'on aurait pu imaginer d'une bestiole de sa taille et de sa corpulence. Cependant, en apercevant Ainz, elle poussa un couinement pathétique et se roula en boule. Harddyn leva un sourcil. Est-ce qu'elle n'avait jamais vu à quoi ressemblait vraiment son maître ?
« Cesse donc tes pitreries » soupira alors Ainz.
« Ohhhhh ! Cette magnifique voix virile et profonde… seriez-vous Notre Seigneur ? » Demanda l'animal tout aussi fort qu'auparavant.
« Exactement. Alors, baisse d'un ton. »
« Incroyable ! Votre apparence dépasse l'entendement ! Nous savions que vous possédez un pouvoir immense, mais là… Votre Hamsuke sera d'autant plus fidèle ! »
« C'est bien, mais je te le répète, parle moins fort. »
« C… C'est méchant, Seigneur ! » S'exclamèrent la femelle hamster, les larmes aux yeux. « Faire fi de notre serment d'allégeance avec tellement d'indifférence… »
« N'as-tu donc pas entendu Maître Ainz, Imbécile ? » Siffla alors une autre voix.
Narberal donna un coup de pied à Hamsuke avant de prendre sa place devant Ainz et Harddyn.
« Seigneur… êtes-vous blessé ? » Demanda-t-elle.
« Bien sûr que non ? » Dit Harddyn avec un petit rire. « Tu sais bien que je n'ai pas de sang. C'est celui de l'adversaire d'Ainz. Je trouvais que sa couleur m'allait bien au teint. »
« En effet, tout ce rouge est resplendissant sur vous » dit la servante en inclinant la tête.
« Nabe ! » S'exclama alors Hamsuke d'une voix plaintive. « C'était méchant ce que tu m'as fait ! »
« Maître Ainz, je doute qu'accueillir un être aussi stupide nous soit bénéfique » demanda la jeune femme. « Puis-je le griller avec une décharge électrique ? »
« Ne fais pas ça… ! » S'exclama Ainz en soupirant de frustration. « La soumission du Roi Sage de la forêt nous vaudra une
grande réputation. Sa simple présence avec nous, vivant, nous est profitable. Bref,
Narberal, nous n'avons que peu de temps. Procède à la récupération des équipements. En supposant que les forces de l'ordre nous demandent de les leur
remettre, il est nécessaire d'évaluer leur valeur immédiatement. »
« Entendu ! »
« Nous serons dans le mausolée. Je compte sur toi pour faire le ménage. »
« Bien ! Que dois-je faire des corps ? Les envoyer à Nazarick ? »
« Mieux vaut éviter » intervint Harddyn. « Si nous voulons qu'ils constatent que Momon est un grand Guerrier, il faut que les autorités puissent examiner les cadavres des instigateurs
de cet incident. Contente-toi de retirer leurs équipements. »
« À vos ordres. »
Ainz se tourna vers Harddyn qui hocha la tête. Tous deux pénétrèrent dans le vieux mausolée. À l'intérieur, un escalier menait à une vaste salle souterraine. Elle était vide à l'exception d'un large cercle magique qui semblait être fait de sang et d'ossements. Une formidable énergie s'en dégageait. Une énergie de mort. Cependant, elle n'affectait ni Ainz ni Harddyn, le premier parce qu'il était un puissant Mort-Vivant et le second parce qu'il était tout simplement le Maître de la Mort.
Au centre du cercle se trouvait leur objectif, Nfirea Bareare. C'était un jeune homme de taille moyenne, au corps svelte et à la peau laiteuse. Il pouvait sembler d'allure chétive, mais il possédait en fait une physionomie sèche et mince qui laissait apercevoir de fins muscles sur ses bras, ses jambes, son dos et son torse. Si une telle observation était possible, c'était parce qu'il était vêtu en tout et pour tout d'une sorte de robe de cérémonie de voile blanc très transparent.
« Ma foi, il est bien formé » commenta Harddyn alors qu'il se trouvait face à lui et le regardait à mi-hauteur.
Ainz toussota, gêné.
« Apparemment, ils lui ont crevé les yeux » dit-il.
En effet, deux rigoles de sang encore humide coulaient sur sa joue. Leur origine venait d'en dessous de la longue frange de cheveux châtain clair qui recouvrait la moitié supérieure de son visage.
« Rien qu'un Sort de soin ne pourrait guérir » commenta Ainz.
« Oui, je peux m'en occuper » lui dit Harddyn.
Son ami se tourna vers lui.
« Tu y as fait mention tout à l'heure » dit-il. « Depuis quand peux-tu pratiquer la magie ? »
« C'est un développement récent » soupira Harddyn. « Disons que ma Race de Maître de la Mort me permet automatiquement d'utiliser tous les Sorts de soins, de résurrection ainsi que ceux qui donnent l'Altération d'État Mort et les Invocations de Morts-Vivants. »
À ce moment-là, Harddyn sut que s'il avait pu, Ainz aurait écarquillé les yeux.
« C'est une longue histoire » reprit-il. « Je te propose de te la raconter une fois que nous aurons fini ici. »
Ainz hocha le crâne et les deux amis observèrent à nouveau la personne qu'ils étaient venus sauver. Pendant toute la conversation, celui-ci n'avait pas bougé. Comme s'il ne les entendait pas. Et pour cause. Autour de sa tête se trouvait posé un fin filet d'argent en forme de bandeau. C'était sans nul doute la fameuse Couronne de Sagesse qu'Harddyn avait perçue dans la mémoire de Khajiit. Ce qui expliquait son état.
« À cause de cette capacité, sa présence serait impensable dans YGGDRASIL » dit Ainz, pensif.
Puis il se tourna vers Harddyn, se souvenant brusquement qu'il était le plus à même de comprendre ce fait vu que c'est lui qui avait créé le jeu.
« Tu as raison » dit simplement son ami sans se rendre compte de son regard.
« J'aurais bien aimé ramener les deux à Nazarick. Le Talent de Nfirea est des plus intéressant et dangereux en même temps, quant à cet objet… »
« Oui, c'est vrai que j'aimerai beaucoup l'analyser de plus près… » dit Harddyn.
« Malheureusement, un contrat est un contrat » dit Ainz. « Échouer reviendrait à salir la réputation de Momon. »
Il leva alors la main vers l'artefact.
« Attends ! » S'écria Harddyn en le saisissant par ses carpes. « Qu'est-ce que tu fais ? »
« Si nous voulons le sauver, nous devons détruire la Couronne. C'est bien ce que tu m'as dit, non ? »
Selon les informations qu'il avait, la seule manière pour la récupérer avant la fin du rituel était que l'utilisateur meurt. Inversement, si la couronne était détruite, celui qui l'utilisait était libéré.
« Il y a… un autre moyen. Peut-être » dit alors Harddyn.
Il réfléchit quelques instants, les yeux dans le vague. Puis il tendit la main vers sa poitrine et ouvrir les premiers boutons de sa chemise, dévoilant son torse. Aussitôt, celui-ci ondula comme de l'eau et quelque chose en émergea. Intrigué, Ainz regarda son compagnon tirer de son corps de Slime un long sceptre fait d'une matière noire qui semblait aspirer la lumière. Le manche était surmonté d'un triangle creux avec une sphère de cristal vert flottant au milieu.
« Je ne reconnais pas cet artefact… » dit Ainz.
Il ne l'avait jamais vu entre ses mains et il n'avait pas souvenir de l'avoir rencontré dans YGGDRASIL.
« C'est normal » lui répondit Harddyn. « Tu es le premier Joueur à l'avoir jamais vu… et probablement le dernier aussi. »
« Est-ce que c'est… un objet de Rang Monde ? »
Ainz avait beaucoup étudié le Jeu. Puisque les administrateurs ne donnaient que peu d'informations. C'était aux Joueurs de les chercher et d'utiliser celles qu'ils trouvaient pour les monnayer et en acheter d'autres. L'Overlord s'était toujours montré très doué pour cela. Il appréciait presque autant collectionner les informations que les objets, quels qu'ils soient. Son expérience lui avait donc appris à reconnaître la facture d'un artefact.
« Oui et non » répondit Harddyn. « Sa base est la même que celle des Objets de Rang Monde, mais celui-ci n'appartient qu'à moi. Une Sorte de privilège d'Administrateur si tu préfères. »
Le mot fit rapidement son chemin dans l'esprit d'Ainz. Il savait à présent qu'il avait sous les yeux l'un des secrets les plus mystérieux d'YGGDRASIL, une légende qui se transmettait de Joueur en Joueur depuis la nuit des temps… ou plutôt depuis que le jeu était en ligne : l'Artefact de Rang Administrateur.
Harddyn approcha le sceptre de Nfirea et de la Couronne. Celle-ci se mit alors à changer de couleur. L'argent scintillant qui la composait commença à se ternir et devint d'un gris mat. En quelques instants, l'objet sembla se vider de toute vie en même temps que l'énergie du rituel s'atténuait. Aussitôt, Nfirea se mit à chanceler et bascula vers l'avant. Deux bras squelettiques le retinrent de tomber alors que la Couronne, elle, s'écrasait au sol.
« Apparemment, ça a marché » dit Harddyn en la ramassant et en l'examinant.
Il approcha à nouveau le sceptre de l'Artefact et celle-ci retrouva son éclat. Il l'observa encore quelques instants avant de hocher la tête.
« Ce sceptre a été créé pour agir sur des objets d'YGGDRASIL, quels qu'ils soient. Je me demandais si cela fonctionnerait sur un provenant de ce monde et visiblement, c'est le cas. »
Il y avait une Sorte de joie sauvage sur son visage.
« Est-ce le pouvoir de cet Artefact ? » Demanda Ainz.
« Deux d'entre eux » répondit Harddyn. « Je te parlerais des autres plus tard. Avant je vais m'occuper de lui. »
Il approcha de Nfirea et posa une main sur ses yeux.
« Lumière de Soin »
Une lueur verte se mit alors à émaner de sa main pour baigner le visage du jeune garçon. Malheureusement, quand le Sort prit fin, ses yeux étaient toujours dans le même état.
« Je voulais voir quel était le niveau minimum pour soigner une blessure comme celle-ci » expliqua-t-il.
Chez les Sorciers, il n'existait pas de Sort pour faire repousser des membres ou des organes perdus. Sinon des gens comme Maugrey Fol'Oeil ne seraient pas restés handicapés. Cependant, quand il avait rassemblé tout le savoir magique de son monde, Harry avait déniché sur de vieux rituels tombés en désuétude pour restaurer l'intégrité physique d'une personne sévèrement blessée. Mais ils étaient complexes et demandaient beaucoup d'énergie.
Dans YGGDRASIL, il était possible de perdre un membre, un œil ou autre partit du corps durant un combat. Cela provoquait une perte de Sang qui, plus elle augmentait, ralentissait les mouvements et obscurcissaient la vision. Quand l'exsanguination était à son maximum, alors le Joueur perdait des PV jusqu'à ce qu'il meurt. Cependant, on pouvait arrêter le saignement grâce à des moyens habituels : bandages ou même cautérisation. Mais, les blessures et membres manquants, elles ne pouvaient être guéries que par des Sorts ou des Potions spécifiques.
Lumière de Soin était un Sort de soin générique de niveau 1. Il rendait des PV et pouvait soigner des blessures légères (égratignures, coupures et contusions). Pour des blessures plus graves, il fallait des Sorts de niveau supérieur, au moins 2 ou 3. Cependant, même le Sort de niveau 3, Soin de Blessures Mineur, ne restaura pas les yeux de Nfirea.
Selon les données qu'il avait récupérées sur les membres de la Sainte Écriture du Soleil, un bon Mage pouvait apprendre des Sorts jusqu'au niveau 3. Quelques rares exceptions parmi les plus puissants pouvaient aller jusqu'au niveau 4 quant aux niveaux 5 et 6, ils étaient réservés aux êtres légendaires comme Fluder Paradyne. Le niveau 7, lui, était inaccessible aux mortels à moins de pratiquer un rituel et de faire appel au pouvoir des Dieux.
Toujours est-il qu'Harddyn eût besoin du Sort de niveau 6 Soin des Blessures Majeur pour rendre la vie au jeune Nfirea. Cela voulait donc dire que presque personne dans ce monde ne serait capable de se remettre de ce genre de blessure. Mais cela demandait une étude approfondie avec des cobayes auxquels on infligerait différentes blessures à différents degrés et auxquels on appliquerait différents Sorts afin de vérifier leur efficacité.
Il était encore en train de réfléchir à tout un protocole scientifique impliquant des lacérations de fouets et des amputations quand lui et Ainz remontèrent à la surface. Le grand squelette portait leur jeune charge sur l'une de ses épaules. Harddyn l'avait mis en animation suspendue pour éviter qu'il ne se réveille. Il serait bon qu'à présent que sa vie était restaurée qu'il ne voie pas Ainz sous cette forme. Certes, selon son ami, il avait deviné (à cause d'une boulette de Narberal) que lui et Momon étaient une seule et même personne, mais pour le moment sa vraie nature était encore un secret. C'est la raison pour laquelle le squelette avait à nouveau revêtu son armure de Guerrier.
Une fois de nouveau à l'air libre, ils virent Narberal venir à leur rencontre.
« Maître Ainz, Maître Harddyn » dit-elle.
« Qu'y a-t-il ? » Demanda l'Overlord. « Tu as récupéré tout leur équipement ? Même l'argent ? »
« Oui. J'ai à vous parler à ce propos. »
Elle tendit la main pour montrer ce qu'elle tenait. C'était une pierre sombre grossière et de forme arrondie. L'Orbe de la Mort de Khajiit.
« Difficile de définir sa valeur… » dit Ainz après qu'Harddyn lui ait expliqué ce qu'il savait d'elle.
Il n'en avait aucune utilité puisqu'il était déjà plus puissant qu'elle. Elle avait pour inconvénient de contrôler son propriétaire, mais ni lui ni Harddyn ou Narberal n'y étaient sensibles. Cependant, Ainz était assez intéressé par la mention dans son analyse que l'Orbe était un objet intelligent.
« Peux-tu t'exprimer ? » Demanda-t-il à la pierre.
« Je le peux » dit alors une voix dans sa tête et dans celle d'Harddyn. « C'est un honneur de vous rencontrer Souverains de la Mort. »
Harddyn sentit un certain étonnement, mais également une Sorte de fatalisme dans l'esprit d'Ainz. En clair, il commençait à être blasé de ce monde et rien ne le surprenait plus vraiment.
« Je t'autorise à parler » dit-il à l'Orbe.
« Je vous rends hommage, ô Maîtres de la Mort. Je vous jure fidélité et je vous implore d'exaucer ma requête. »
« Laquelle ? »
« Depuis que je me suis éveillé à ce monde, j'ai toujours cru que le but de mon existence était d'apporter la mort partout autour de moi. Aujourd'hui, devant votre magnificence, je comprends mon erreur. Si j'existe, c'est pour servir les deux Souverains de la Mort que vous êtes. Acceptez donc ma loyauté et permettez-moi de vous servir comme vous l'entendrez. »
Ainz se tourna vers Harddyn qui haussa les épaules. Lui non plus n'en avait pas besoin. Cependant, une étude plus approfondie pourrait se révéler intéressante. Déjà pour savoir si elle était dangereuse pour un porteur non humain. C'est pour cela qu'il jeta quelques Sorts de protection avant de la tendre à Hamsuke.
« Je te la donne » dit-il.
« Vraiment Seigneur ? Vous êtes trop bon ! » Déclara la femelle Hamster en attrapant l'artefact que lui envoya Ainz. « Qu'est-ce que c'est ? »
« Un objet magique. Peux-tu l'utiliser ? »
« Mm… cela paraît possible… » dit-elle. « Elle est très bruyante par contre. Elle veut que Nous vous la rendions. »
Elle tourna l'Orbe quelques instants entre ses pattes puis haussa les épaules et la mit dans sa bouche, à l'intérieur de l'une de ses bajoues. Elle était une bête magique donc elle devrait être protégée contre l'influence néfaste de l'Artefact. Il n'empêche que cette façon de la transporter semblait un peu… sacrilège. Même pour un Slime comme Harddyn qui rangeait des objets dans son corps visqueux.
« Vous offrez ce trésor à une nouvelle arrivante ? » Demanda Narberal, choquée.
« Même avec une détection magique, on ne peut pas être sûr à 100 % que cette chose est sans danger » lui répondit Harddyn. « Donc Hamsuke nous servira de cobaye. »
« Exactement ! » S'exclama la femelle hamster qui ne semblait pas du tout avoir compris ce qui venait d'être dit.
« Je vois » dit pensivement Narberal. « Je vous reconnais bien là, Maîtres. Vous ne baissez pas un instant votre vigilance et êtes capables de réfléchir à un niveau bien au-delà du mien. Cette décision est vraiment judicieuse. »
« Je sais, nous… Ainz, qu'est-ce que tu fais ? » Demanda alors Harddyn à son ami qui semblait jouer avec sa cape.
« J'essaie de trouver le meilleur moyen de la faire voler dans les airs pour notre retour triomphal. »
Harddyn ouvrit la bouche pour répliquer puis la referma. Pas faux. C'est vrai qu'une entrée en fanfare ne serait pas trop mal. D'ailleurs, il avait déjà en tête le chant qu'il allait composer pour conter les exploits du Guerrier Momon. Il assurerait qu'Ainz l'entende. Il était sûr que son ami serait très très gêné. Il avait hâte.
À suivre…
.
Comme je l'ai dit, je suis très heureux de vous retrouver. Pour mon oral de concours, j'ai arrêté d'écrire et ça me manquait. Remarque, c'était pas plus mal, j'ai eu des tas d'idées pour VORACITY.
Bref, je suis content d'écrire à nouveau et de vous donner le dernier chapitre de l'Arc 2. Dans le courant de la semaine, l'épilogue devrait paraître aussi.
Juste une petite note, quand Harry… pardon, Harddyn, décidé de vivre sa vie comme il l'entend, il dit une petite phrase qui est une adaptation d'une citation du Dr Seuss (l'auteur du Grinch) : « dit ce que tu penses et fait ce que tu veux. Ceux qui comptent, ça ne les dérange pas et ceux que ça dérange, c'est qu'ils ne comptent pas ». C'est ma citation préférée… mais je l'ai remanié à la sauce Harddyn rien que pour vous.
En tout les cas, je vous remercie de m'avoir lu. Laissez vos commentaires et a dans deux semaines.
PS : Dans le courant des semaines qui suivent, vous risquez de recevoir des alertes de chapitres supplémentaires, mais sans qu'il y en ait de nouveau. C'est normal. Comme je vous l'ai dit, j'utilise un vrai logiciel de correction. Je vais donc également corriger mes premiers chapitres et les reposter dans la foulée.
