Aujourd'hui, on va enfin savoir comment a tourné ce plan stupide monté par Sherlock pour arrêter un criminel... vous pensiez que ça ne pouvait que mal tourner ? Vous êtes tellement loin du compte... ;)

Bonne lecture !

Chapitre 16

— Ça va aller, pour rentrer ?

Greg les regardait, plutôt inquiet. Il était tard, et il avait un homme à amener en cellule, mais il ne pouvait pas laisser Sherlock et John se débrouiller seuls sans s'assurer que tout irait bien.

— Le taxi arrive, promit John. Ne t'en fais pas.

Molly était repartie depuis un moment. Lestrade avait demandé des renforts de police, et les gyrophares bleus et rouges déchiraient la nuit, éclairant la scène de couleurs surréalistes. Sherlock se tenait droit et fier, et Lestrade et John savaient très bien que ses frissons n'étaient pas dus à l'air frais de la nuit londonienne.

Le plan avait marché comme prévu. La cible avait dragué Sherlock, s'était montré insistant, lui avait proposé de passer la soirée ailleurs et plus agréablement, dans un lieu plus intime. Sherlock avait joué sa partition avec brio, l'aguichant juste assez pour l'intéresser tout en se refusant suffisamment pour le mettre en colère, pour l'amener à avouer des choses moins recommandables. Il l'avait fait boire, aussi, pour délier sa langue.

Comme prévu, l'homme avait fini par acculer Sherlock dans un endroit discret et lui ordonner de cesser de jouer les vierges effarouchées, parce qu'il prendrait de gré ou de force ce qu'il avait prévu. Avec tout le talent manipulateur qui était le sien, Sherlock avait réussi à lui faire avouer les deux meurtres, et même plus encore. D'après les aveux, les deux jeunes femmes retrouvées assassinées sur lesquelles ils enquêtaient était son premier meurtre, mais il reconnut sans peine et sans l'ombre d'un remord plusieurs viols et agressions sexuelles. Quand il voulait une femme, l'homme n'acceptait pas que « non » puisse être une réponse acceptable. Les deux dernières en date, non seulement avaient dit non, mais après les viols, avaient manifesté leur intention d'aller porter plainte.

Le coupable était riche, influent dans la sphère politique et médiatique. Il avait toujours réussi à faire pression sur ses victimes, considérant que les femmes devaient s'estimer chanceuses de la grâce qu'il leur faisait de s'intéresser à elles, et les baiser. Elles n'avaient aucune raison de porter plainte, et il avait toujours réussi à les en dissuader.

Son erreur, cette fois-ci, était d'avoir voulu deux femmes en même temps. Condamnées ensemble à endurer la violence de l'homme, elles avaient fait front ensemble. Parce qu'elles étaient deux, elles avaient trouvé le courage de vouloir porter plainte, et se soutenaient mutuellement pour ne pas céder à la pression psychologique qu'il exerçait sur elle.

Il avait beaucoup d'influence dans de nombreux milieux, mais pas sur la police, et pas assez de contacts au département de la justice pour survivre facilement à un procès. Étouffer les velléités de dénonciation dans l'œuf était ce qu'il faisait de mieux. Il savait qu'il ne supporterait pas une condamnation.

Alors quand il avait compris que ses deux dernières victimes allaient porter plainte, et qu'elles n'en démordraient pas, il les avait tuées, sans la moindre hésitation.

C'était à ce moment-là que Molly avait rendu son tablier, et avait préféré rentrer chez elle, dans la sécurité d'un taxi. Elle ne pouvait pas en supporter davantage. Elle voyait sans sourciller des corps mutilés toute la journée, examinaient des morts victimes de viols, ou le corps lacéré par la violence de leur assassin, mais elle ne pouvait pas tolérer la voix d'un homme qui expliquait à celle qu'il croyait être sa prochaine conquête, la manière dont il aimait violer des femmes, et l'absence totale de remords, ça avait été trop pour elle.

Greg avait compris et l'avait laissée partir, s'assurant qu'elle rentrait en sécurité en prenant un taxi et en vérifiant que le chauffeur avait compris qu'il était flic, histoire de s'assurer de son sérieux. Lui-même avait le cœur au bord des lèvres en entendant l'homme pérorer.

Le fait de ne pas savoir visuellement ce qui se passait le rendait encore plus malade. Même John n'avait évidemment plus de visuel, parce que l'assassin avait emmené Sherlock avec lui. Ils avaient pensé qu'il profiterait des chambres de l'hôtel, mais l'homme avait été plus prudent que ça, et avait emmené le détective avec lui plus loin que ça. Dans un endroit moins bien famé, moins fréquenté, et moins regardant.

Bien sûr, ils l'avaient suivi, avaient toujours le GPS, et les micros actifs. Ils se tenaient prêts à intervenir à n'importe quel moment, mais imaginer Sherlock à la merci de cet homme leur filait la gerbe.

C'était pire pour John encore. Il avait visuellement suivi toute la scène au bar de l'hôtel entre Sherlock et le coupable à coincer. Il avait eu des envies de meurtre plus d'une fois, dès que la main du pervers s'attardait un peu trop sur le corps de Sherlock, mais l'entendre parler avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Lestrade lui avait interdit d'intervenir. Sinon, l'homme aurait été mort avant même d'avoir eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait, et Lestrade aurait dû appeler Mycroft pour maquiller la scène, dissimuler l'arme illégale que portait John, et tout le tintouin.

Ils avaient finalement arrêté l'homme, et Lestrade gageait qu'il en prendrait à perpétuité. Tous ses propos avaient été enregistrés.

Sherlock n'avait rien eu, mais il suffisait de lire ses yeux pour voir combien il avait été éprouvé. C'était lui qui avait monté ce plan, et qui avait voulu le jouer, et Greg et John eurent le tact de ne pas lui signifier qu'ils lui avaient bien dit, que c'était stupide et qu'il allait souffrir.

Greg savait aussi que même si John se positionnait en soutien de Sherlock, le médecin aussi avait été éprouvé par la soirée.

— Prenez le temps de vous reposer, indiqua Lestrade en les laissant monter dans le taxi qu'il avait appelé pour eux. Vos dépositions peuvent attendre un peu. Inutile de débarquer dès demain matin dans mon bureau.

John hocha la tête. Sherlock ne répondit rien. Il n'avait quasiment pas prononcé un mot depuis que Lestrade était intervenu, arme au poing, défonçant la porte, pour procéder à l'arrestation.

Dans le taxi, John commença à s'inquiéter de l'état apathique de Sherlock. C'était rare pour le détective d'être si bouleversé qu'il n'en prononçait pas un mot. John était perturbé par la soirée, Sherlock semblait au-delà de ça.

— Sherlock ? appela-t-il doucement. Ça va ?

Ils étaient assis face à face, et la voiture filait rapidement à travers la nuit. Il était tard, et la circulation londonienne était grandement facilitée. John tendit la main, mais il n'eut pas le temps de toucher Sherlock. Ce dernier se mit soudain à s'agiter, comme brusquement conscient de ce qui se passait.

Sans un mot, mais avec des grands mouvements désordonnés, Sherlock se pencha, tirant sur sa ceinture de sécurité, attrapant ses pieds, ses chaussures. Et essaya furieusement de défaire les boucles qui retenaient ses escarpins. L'un, puis l'autre, tombèrent au sol, et le détective les repoussa du pied, loin, le plus loin possible.

Un instant, John pensa qu'il avait simplement mal aux pieds, ce qui aurait été plus que compréhensible au vu des instruments de torture que Molly avait estimé être nécessaire de lui faire porter.

Mais quand Sherlock se mit à gratter son visage, comme pour se débarrasser du maquillage qu'il portait encore, John comprit. Le détective voulait rejeter tout ce qui avait été son costume de ces dernières heures. Il voulait redevenir normal.

— Sherlock, Sherlock, Sherlock, je suis là, regarde-moi !

Il pouvait lutter longtemps, à part étaler le maquillage en de grosses traces, il n'arriverait à rien, Molly s'en était assuré. Son visage devait rester parfait le plus longtemps possible.

— On est bientôt arrivé Sherlock, je te le promets, indiqua le médecin en jetant un œil dehors.

Il ne connaissait pas toutes les rues comme son ami, mais il savait dire quand ils étaient dans leur quartier.

— On va te démaquiller, tu pourras te débarrasser de tout ça ! poursuivit-il en voyant Sherlock tirer sur ses manches, sur sa jupe, dans une volonté désespérée de tout enlever comme une mue.

— John... murmura Sherlock.

Un bruit d'animal brisé, presque un gémissement. Jamais le médecin n'avait vu son ami dans un état aussi lamentable, misérable. Oubliant toute notion de sécurité, John détacha sa ceinture pour venir se placer à genoux devant le détective, lui prendre les mains, l'empêcher de griffer son visage dans sa tentative désespérée d'ôter le mascara et le rouge à lèvres super longue tenue de Molly.

Sherlock était penché, recroquevillé, ses épaules tressautaient, et le spectacle brisa le cœur de John.

— Je veux... je veux redevenir moi, hoqueta le détective. Je veux... être... moi...

Il sanglotait sans larmes, comme écrasé par un chagrin trop important pour pleurer. Une requête désespérée. John se fustigea d'avoir laissé Sherlock faire ça ce soir. Il aurait dû l'en empêcher, mieux lui faire comprendre que c'était une très mauvaise idée. Parce que John ne pouvait pas l'aider. Il ne pouvait pas promettre que tout serait redevenu normal, qu'il aurait retrouvé son corps demain. Ils n'avaient pas spécialement cherché à corriger la situation depuis le premier jour, parce qu'il n'y avait aucune explication. Ils ne pouvaient se baser sur rien.

Et Sherlock était au bord du gouffre, il n'en pouvait plus, et il brisait le cœur de John.

— Je sais, Sherlock, je sais. On trouvera une solution, promit-il, sans aucun fondement.

Le détective tremblait encore, son corps adoptant naturellement un mouvement de balancier d'avant en arrière. Une nouvelle crise, comme ils n'en avaient que trop vécu dernièrement. Pourtant, pas à un seul instant John songea qu'il aurait voulu être ailleurs. Il se battrait jusqu'au bout pour Sherlock.

— On arrive, Sherlock, indiqua-t-il alors que le taxi s'engageait dans Baker Street. Tu peux marcher jusqu'à la maison ?

Le chauffeur les regardait bizarrement, à travers le rétroviseur. À peine la voiture arrêtée, John ouvrit la portière et jeta presque littéralement Sherlock dehors, le regardant tituber, pieds nus sur le bitume, en direction de leur porte d'entrée.

Rapidement, le médecin dégaina sa carte bleue, et la pressa contre le terminal de paiement tendu par le chauffeur. Il n'avait même pas entendu l'homme annoncer le montant de la course, et il s'en moquait. Il était prêt à payer, même s'il avait gonflé le tarif.

Il récupéra les chaussures de Sherlock (il les aurait volontiers abandonnées, mais c'était Molly qui leur avait prêtées, et même le non-spécialiste qu'était John savait ce que voulait dire la semelle rouge desdites chaussures, et la légiste les tuerait si elle ne les récupérait pas, assurément), et sortit du taxi à toute vitesse, rejoignant son ami.

Sherlock présentait un spectacle particulièrement lamentable, pieds nus, débraillé, le visage déconstruit et le maquillage qui avait bavé, dans la lumière glauque des lampadaires dans la nuit londonienne.

John ouvrit la porte d'entrée, laissa Sherlock passer devant.

— Je veux être moi... répéta Sherlock dans un murmure, alors qu'ils entamaient l'ascension de l'escalier. La dernière fois que j'ai eu aussi mal de ne pas être moi, c'était à Saint Bart. Je veux être moi...

John rata une marche, en même temps que son cœur ratait un battement, il manqua de s'écrouler, se rattrapa à la rampe de la main droite au dernier moment, et s'érafla la main gauche sur une marche en la jetant en avant pour ne pas s'écrouler.

Sherlock, qui montant devant lui, ne sembla pas remarquer quoi que ce soit, mais son état semblait le rendre aveugle à tout ce qui l'entourait. John, par contre, était très conscient de ce que venait de dire son ami, et il ne remettait pas en cause la véracité de ce que le Sherlock en état de choc disait.

Le médecin avait parfaitement conscience que Sherlock était dans un état de souffrance avancé, qu'il était en train d'atteindre la limite de ses forces pour cette situation. Il le voyait, le constatait, et cela lui brisait déjà le cœur. Mais savoir que la dernière fois que Sherlock avait souffert ainsi, c'était à Saint-Bart ? Ça changeait tout. John savait que son ami ne parlait pas de leur dernière visite anodine à la morgue ou à l'hôpital, qu'ils fréquentaient beaucoup trop pour que cela soit normal.

« Saint-Bart », pour eux, était ce moment terrible où leur vie avaient pris fin. Sherlock, en mettant en scène son suicide. John, en entamant une sorte de dépression dont il avait fini par sortir avec un stress post-traumatique qui perdurait même après le retour de Sherlock.

Alors savoir que Sherlock avait souffert comme jamais d'infliger cela à John, de devoir sauter, de se sentir si peu lui-même en forçant son meilleur ami à le regarder se suicider, ça bousculait beaucoup de choses en John. Sherlock s'était excusé de son comportement, bien sûr. Il l'avait fait à sa manière, contraint et forcé, comme si s'excuser voulait dire qu'il avait tort, et qu'il détestait reconnaître que ça pouvait être le cas. S'excuser de sauter, ça n'avait jamais été sincère.

S'excuser que John en ait souffert, il l'avait dit plusieurs fois, et John le croyait tout à fait sur la question.

Mais jusqu'alors, le médecin avait ignoré combien son ami avait lui-même souffert de cette décision.

Le sang pulsait à ses tempes tandis qu'ils entraient dans l'appartement. La situation entre eux était de moins en moins supportable. Ils ne faisaient que se heurter et souffrir, et John aurait voulu qu'ils en discutent. Honnêtement, avec franchise, ce qui avait autant de chances d'arriver que Sherlock de reconnaître qu'il aimait son frère, ou qu'il n'était absolument pas sociopathe. Mais Sherlock avait autant de chances d'être transformée en femme que d'avouer ses erreurs, et présentement, il l'était, alors il ne fallait sans doute jamais dire jamais.

Sauf qu'au fond, cette situation supplémentaire, ce corps dans lequel Sherlock était coincé, ça ne rendait les choses que plus compliquées. John n'imaginait pas à avoir une discussion à cœur ouvert avec son ami alors que ce dernier souffrait de son apparence subie.

Il n'avait de toute manière pas le loisir d'y réfléchir. À peine entré dans l'appartement obscur, éclairé uniquement par les lampadaires de la rue, Sherlock avait recommencé ses actions désespérées pour se débarrasser de son apparence comme d'une mue, et cette fois John l'accompagna.

Ses vêtements échouèrent en plein milieu de la pièce, abandonnés n'importe où les uns après les autres. John récupéra surtout la montre et le dispositif GPS qu'elle contenait, ainsi que les autres micros et capteurs que Lestrade voudrait assurément récupérer. Tout le reste — collant, jupe, chemisier, veste — pouvait bien finir froissé et abandonné n'importe où, il s'en foutait.

Le médecin accompagna Sherlock en silence jusqu'à sa chambre au fur et à mesure qu'il enlevait ses vêtements. Il n'y avait presque pas de lumière, mais les deux hommes connaissaient l'appartement par cœur. Quand Sherlock pénétra dans sa chambre, il était entièrement nu, et aucun des deux ne sembla réellement s'en rendre compte. John avait basculé dans un pilote automatique de médecin, et il s'occupait de son ami, un point c'est tout.

— Tiens. Mets ça, ordonna-t-il.

Il lui tendit un boxer, et un pyjama qui lui appartenait. Tout pour qu'il retrouve, via ses vêtements, la sensation d'être lui. Même si le pantalon de coton lâche était coupé pour des hanches plus étroites, des formes différentes, et qu'il le serrait davantage, c'était ses vêtements d'homme, et il en avait besoin.

Sherlock les enfila sans mot dire, et John le drapa dans sa robe de chambre en soie bleu, frictionnant ses épaules.

— Viens avec moi, poursuivit le médecin.

Sherlock accepta la main tendue, s'en saisit, et se laissa guider quelques mètres plus loin, dans la salle de bain.

Ils n'avaient pas le choix que d'allumer le plafonnier, et la lumière blanche et crue, si agressive après l'obscurité de la nuit, les fit grimacer tous les deux.

Toujours sans rien dire, Sherlock se laissa installer sur le rebord de la baignoire, tandis que John sortait les produits démaquillants que Molly avait eu l'intelligence de leur laisser (elle était nettement plus intelligente qu'eux, assurément). Lentement, avec tendresse, John entama d'effacer du visage de son ami toutes les traces de maquillage. Il enleva les derniers bijoux — Sherlock avait jeté ses bagues depuis longtemps, mais il lui restait un collier —, défit la coiffure, peigna les boucles brunes avec douceur.

— Voilà, murmura-t-il finalement. Tu es toi.

Et il était sincère. Bien sûr que le corps de Sherlock était toujours celui d'une femme, mais quand il le regardait dans les yeux, il ne voyait que son ami. Son meilleur ami, depuis toujours. C'était entièrement et totalement Sherlock, et ça le serait toujours.

— Va te coucher, lui ordonna doucement John. Demain, il fera jour.

Sherlock grommela, marmonna. Le médecin ne répondit rien, et l'accompagna jusqu'à son lit, le couchant, le bordant. Il n'envisagea pas réellement de partir. Sherlock ne le laissa pas faire, de toute manière. Il avait besoin d'une présence pour apaiser ses tourments, et John était entièrement prêt à remplir ce rôle jusqu'à la mort.

Épuisé, il plongea dans le sommeil rapidement, aux côtés de Sherlock.


John aurait aimé croire aux miracles. Qu'au réveil, suite à l'éprouvante soirée, tout serait redevenu comme avant. Qu'il aurait été gêné de se réveiller dans le même lit que son meilleur ami avec un corps d'homme, qu'ils se seraient probablement disputés à cause de Sherlock (c'était toujours la faute de Sherlock), et que tout serait redevenu normal.

Mais ils ne vivaient pas dans un putain de film avec un happy-end assuré. À son réveil, Sherlock dormait toujours, et John pouvait dire rien qu'à son visage qu'il était toujours une femme. Il le connaissait suffisamment bien pour connaître même le moindre tout petit détail. Il pouvait les oublier, les effacer, et voir Sherlock, le vrai, mais s'il se concentrait, il connaissait suffisamment les variations des pommettes de Sherlock pour dire en un instant si c'était une femme ou un homme.

Et c'était toujours une femme.

John soupira en repoussant les couvertures. Sherlock ne semblait pas feindre le sommeil, roulé en boule de l'autre côté du lit, et John quitta silencieusement la pièce. Il allait faire couler du café, ça ne serait pas perdu. Et ranger la maison, pour ramasser les vêtements que le détective avait laissé traîner sur son visage. Ça l'occuperait. Et ça aiderait sans doute son colocataire, quel que soit l'état d'esprit dans lequel il se réveillerait.

Sherlock était grincheux, rien de plus. Il engloutit deux tasses de café et trois de thé avant d'adresser la parole à John, et grommela sur son inactivité, sur le manque d'enquête, sur le fait qu'il s'ennuyait. John haussa les épaules en poursuivant sa lecture. Sherlock était donc fermement décidé à faire semblant de rien, et refouler la souffrance qu'il avait exprimé la veille ? La routine. Rien de plus que la routine. Il tourna une page de son roman et laissa le détective marmonner à propos d'une expérience vitale qu'il allait faire aujourd'hui.


Prochain chapitre le Me 27/09 !

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