Monsieur Mcgarden aida sa fille à prendre précautionneusement place dans le taxi qu'il réussit à stopper à leur sortit de l'établissement dès qu'on leur libéra à l'infirmerie.
— Tu es bien installée ? demanda-t-il, adossant sa béquille près de ses jambes.
— Oui, merci, acquiesça-t-elle.
Matthias prit place à son tour sur la banquette, déposant le sac à dos de sa fille entre leurs deux corps.
Le véhicule se mit en marche faisant doucement défiler le paysage au travers de la fenêtre après qu'ils précisèrent leur destination au chauffeur de taxi.
L'adolescente glissa négligemment ses doigts sur ses lèvres tout en fermant les yeux, la tête penchée vers la fenêtre.
Son cœur se mit à s'emballer au simple souvenir qui défilait fraîchement sur ses paupières, du désir qu'elle sut percevoir dans les yeux du brun lorsqu'il avait posé son regard sur ses lèvres, et de son souffle erratique qui à de très nombreuses fois s'était momentanément égaré contre sa peau par un de ses rapprochements.
Avait-il vraiment voulut l'embrasser ? Ou était-ce un de ses nombreux désirs utopiques et irraisonnés le concernant dont elle luttait jour et nuit jusque dans ses songes ?
La bleutée déverrouilla son écran et entra dans la messagerie, précisément dans sa conversation avec Gajeel en récupérant son téléphone gardé dans la poche avant de son sac.
Gajeel
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Je suis en train de rentrer, désolée qu'on ai pas pu se dire au-revoir.
——————————
Levy consultait toutes les secondes son téléphone attendant impatiemment sa réponse qui ne vint malheureusement pas d'aussitot.
La bleutée voulut envoyer un nouveau message mais se désista. Peut-être ne pouvait-il pas répondre immédiatement. Il était encore au lycée en plus.
Monsieur Mcgarden vit sa fille anxieuse, se rongeant les ongles et la tête perdue sur la vitre reflétant le décor extérieur.
On a fait que se blesser mutuellement depuis ce matin. Oublions tout ce qui s'est passé. Oublie cette horrible journée.
Il l'avait réellement pardonné n'est-ce pas ? Ça la rendait nerveuse de s'imaginer que non. Finalement...
— Pourquoi tu fais cette tête ? demanda son père, interrompant le cours de ses pensées.
— N-Non c'est rien, répondit-elle. Je me sens encore un peu faible c'est tout.
— Tu pourras mieux te reposer à la maison.
Monsieur Mcgarden fit un sourire pour accompagner ses paroles et étrangement, cela la détentit aussi. Elle ne devait pas avoir de pensées négatives, surtout dans l'état d'hypersensibilité dont elle venait à peine de sortir.
Matthias observa minutieusement sa fille qui dardait son regard sur l'écran de son téléphone.
V-Vous... Vous ne savez pas ce que Gajeel lui a fait. Il l'a blessé au bras.
Le mieux c'était d'avoir une conversation appropriée avec sa fille. Il pourra décider quoi faire ensuite si cela s'avérait vrai.
Arrivée à destination, monsieur Mcgarden aida la jeune adolescente à descendre et lui remis par la suite sa béquille sans pour autant lâcher sa main pour qu'elle puisse aisément se déplacer.
Celui-ci ouvrit la porte principale de la maison par un jeu de clés mécanique et Levy prit automatiquement la directement de sa chambre, talonné par son père.
La bleutée s'allongea directement dans son lit sans pour autant se départir de son téléphone. Soupirant, monsieur Mcgarden le lui retira des mains pour le déposer sur sa table d'étude.
— Papa !
— Quitte des yeux ton écran une minute et repose toi. Tu pourras l'utiliser plus tard.
— Mais j'ai assez dormi à l'infirmerie et je vais bien déjà.
Elle a un bleu sur son bras gauche.
Hésitant tout d'abord et ne sachant comment aborder cette conversation, monsieur Mcgarden s'assit sur le lit de sa fille.
— Tu vas vraiment bien ? Il y'a rien que tu ne me caches ?
La bleutée secoua la tête en guise de réponse.
— Personne qui t'aurais fais du mal ?
— Non papa.
— Tu peux me faire confiance, tu sais que tu peux toujours tout me dire.
— Pourquoi tu insistes autant ? Tout va bien je t'assure.
De quoi était-il au courant ? Il était bien trop insistant pour que se ne soit uniquement de la simple inquiétude.
Un silence s'installa momentanément avant qu'il ne soit brisé à nouveau par monsieur Mcgarden.
— Fait moi voir ton bras, déclara-t-il finalement.
— P-Pourquoi ? paniqua-t-elle.
La bleutée qui se trouvait encore couché s'assit doucement dans le lit, près de son père et ses mains tranquillement posées sur ses genoux se mirent à suer, devenant légèrement tremblante.
— Pour... Pourquoi tu veux voir mon bras ?
Le visage ferme de son parent lui fit comprendre qu'il n'avait aucune envie de se faire répéter et encore moins qu'il répondrait à ses dernières questions.
La bleutée retroussa doucement le manche de sa chemise blanche pour dévoiler sa peau et aucune trace suspecte n'y était marqué dessus.
— Non, l'autre.
Levy regarda d'un air terriblement suppliant son père qui resta malgré cela ferme sur sa décision. Contrainte, la bleutée s'exécuta, relevant la manche de sa chemise et son cœur battait à tout rompre à chaque fois qu'on se rapprochait du halo violacé qui entourait son bras.
— Comment tu t'es fais ça ? demanda-t-il calmement, essayant de réprimer son aversion.
— Euh en fait... En fait...
La jeune adolescente se tut, incapable de ternir le nom de celui représentait tant pour elle. Il n'en avais même pas eut conscience en plus.
— Je vois que tu n'es pas disposé à parler. Tu as peur de te confier à moi ou il y'a autre chose ?
Ressentait-elle une ménace ou de l'intimidation ?
Sa fille se plongea dans un mutisme, ses lèvres refusant de se décoller l'une de l'autre.
— Je pense savoir qui c'est, même si tu ne veux pas l'avouer, dit-il, glissant ses mains sur ses cheveux.
Levy baissa la tête.
— Tu te fais maltraiter par ton ami ?
— Non ! C'est... C'était... Comment dire... Un accident ? Il s'est excusé.
— Tu penses que moi j'ai le droit de tolérer ça ?
La bleutée baissa davantage la tête.
— Non mais il ne l'a pas fait exprès, répéta-t-elle.
— Je te l'ai pourtant dis et essaye de t'en souvenir. Ne fréquente pas n'importe qui juste parce que tu n'as pas d'ami. Tu...
— N'importe qui ? s'énerva Levy en retirant sa main, interrompant son père. Toi tu n'étais pourtant pas n'importe qui. Tu ne te souviens pas du jour où tu avais complétement perdu le contrôle à cause de ce fichu problème d'alcool ? Tu me faisais peur, tellement peur que pour me rassurer je me suis mise à chanter cette mélodie que maman m'avait apprise mais ça t'a rendu encore plus fou. Et tu sais quoi ? Tu m'as exactement fait ça ! C'est ironique non ?
Ironique ? Pas seulement. C'était un châtiment.
— C'était un écart de sa part je le reconnais. Mais pourtant toi aussi tu m'avais présenté des excuses, j'ai compris que tu n'allais pas bien. Tout cela ne veut pas dire que je normalise ce genre d'acte au contraire je sais que c'est abject c'est pourquoi j'essaye de ne pas trop y penser.
Monsieur Mcgarden resta silencieux, incapable d'affronter le regard plein d'amertume de son unique enfant.
— Je sais que pour toi je suis en tort de blâmer ton ami et encore moins en position de le faire toutefois je compte rester méfiant. Tu peux même m'en vouloir pour ça mais c'est par mesure de sécurité. Je n'aimerais pas regretté ma légèreté dans l'avenir. Je sais bien qu'il t'avait apporté son aide la dernière fois que je me suis retrouvé dans cette position délicate mais ce n'est pas pour autant que je resterais moins sur mes gardes parce que c'est tout simplement ce que je ressens en tant que parent, ni plus ni moins même si je passe mon temps à te décevoir, à décevoir la seule fille que j'ai.
Son regard trahissait une douleur et une tristesse tellement immense qu'il affligea le cœur de la jeune fille.
Son père prit la porte et seul le bruit de ses semelles résonnait dans la pièce devenue silencieuse.
Une boule se noua dans son estomac lorsqu'elle fut seule. Son père présentait déjà des troubles et pour empirer les choses elle venait de réveiller de vielles blessures qui furent difficile à oublier. Il s'était tellement en voulut de l'avoir blessé dans son état d'ivresse et maintenant elle...
Le bleutée sursauta lorsqu'elle entendit un bruit venant de la chambre de son père. Affolée, son cœur se mit à battre à tout rompre et elle sortit précipitamment du lit en ramassant sa béquille pour se rendre dans la chambre voisine à la sienne.
Elle toqua quelques coups avant d'ouvrir doucement la porte et d'entrer dans la pièce sans éclat du jour. Les rideaux étaient totalement refermés rendant la pièce assez sombre.
— Papa ?
La bleutée n'obtenu aucune réponse mais un corps gissait au pied du lit.
— S'il te plaît retourne dans ta chambre. Je ne veux pas que tu me vois comme ça.
Désobéissant, elle s'approcha toujours à pas lent de son père jusqu'à se retrouver à son niveau.
— Levy retourne dans ta chambre ou fais comme tu veux mais sort d'ici. S'il te plaît sort.
La bleutée se mordit les lèvres, assise près de son père et baissa les yeux sur ses jambes lorsqu'elle remarqua la main tremblante de ce dernier. Plus précisément, il tremblait de toute part, le front appuyer sur le rebord du lit et sa main gauche serrant fortement les draps recouvrant le matelas.
— Tu ne te sens pas bien ?
Une forte odeur d'alcool monta d'entrain dans la pièce lui irritant les narines. Il gardait... de l'alcool dans sa chambre ? Si l'odeur était si nettement perçut, cela revenait à dire qu'il venait d'en consommer ?
Ravalement difficilement sa salive, sa gorge devint soudainement sèche et serrée mais elle essaya de se ressaisir et de ne pas s'affoler. Ce n'était ni l'endroit, ni le moment de se lamenter. Il fallait qu'elle se débarrasse de cette boisson mais où est-ce qu'il pouvait garder ça ? Dans les tiroirs, ou son armoire ?
En regardant de gauche à droite comme à la recherche d'un lieu secret, des nombreux morceaux de cristaux et d'un liquide brun brillant sous la pénombre de la chambre attira son attention.
Une bouteille brisée ? Était-ce cette étuve d'alcool qui s'était brisée tout à l'heure quand elle avait entendu du bruit ?
En regardant de plus près, Levy comprit finalement la situation : son père essayait désespérément de ne pas succomber à la tentation. Dire qu'il s'imposait cette torture psychique alors qu'il lui aurait simplement suffit de consommer cet alcool au lieu de la laisser recouvrir le sol de sa chambre.
Son père devint de plus en plus agité inquiétant davantage Levy, impuissante face à cette situation.
La bleutée saisit la main de son père qui tremblait sans arrêt.
— Tu... Tu veux que je te donne quelque chose à boire ? Je vais te faire une boisson chaude. Euh... peut-être du thé ? Je sais que tu aimes le thé et ça va te détendre. S'il... S'il te plaît dit moi quelque chose.
Au fur et à mesure qu'elle débitait ces paroles, des larmes se versaient graduellement le long de ses joues. Voir son père souffrir lui était insupportable.
— Tu peux te relever ? Essaye de t'allonger dans le lit je vais en cuisine.
Levy ramassa sa béquille et sortit de la chambre, s'odasssant un moment contre la porte le visage en larme ne sachant comment gérer cette situation. Elle se retrouvait seule et Gajeel ne sera pas là comme la dernière fois.
Lorsqu'une perle de larme s'écrasa sur le dos de sa main, elle comprit que pleurer ne résoudra pas le problème. Elle devait essayer de faire de son mieux.
Monsieur Mcgarden releva la tête lorsque sa fille revint une dizaine de minutes après avoir finalement réussi à préparer la boisson prévu pour celui-ci.
La jeune fille prit place sur le lit où il s'était finalement assis et lui tendit la tasse fumante.
— Fais attention c'est chaud.
— Je suis vraiment lamentable, dit-il, récupérant la boisson.
— Non ne dit pas ça, tu passes par un moment difficile.
— Pas besoin d'être conciliante. Je fais tellement honte. Je te fais honte, j'ai honte de moi même.
— Tu ne me feras jamais honte et sache que je suis fière de toi.
Monsieur Mcgarden haussa un sourcil. De quoi pourrait-elle être fière ?
— Je sais que tu ne peux pas absoudre cette envie de boire du jour au lendemain mais aujourd'hui tu as brisé la bouteille d'alcool, ça veut dire que tu évolues non ? Tu fais un pas et ça me rend fière.
— Alors pourquoi tu pleurais ? dit-il, effaçant les traces de larme encore présente de son pouce.
— Parce que c'est ma faute si tu as eu cette soudaine envie, à cause de ce souvenir que je t'ai rappelé. Désolée. Je suis vraiment désolée.
Monsieur Mcgarden regarda son reflet au travers le liquide verdâtre remplit dans sa tasse.
— Je ne l'ai jamais oublié, souffla-t-il, buvant une gorgée de thé. C'était toujours présent.
Quelque part dans sa tête. Enfouit dans une boîte qui s'ouvrait à une période très précise alors voir cette marque sur son bras l'avait ébranlé.
— Ça fait aussi comme ce rêve ? demanda-t-elle.
Le silence de son père répondit à sa question. Toutes les nuits, ils revivaient le cauchemar de leur accident.
La mort de sa mère.
— Pourquoi tu n'ouvres jamais les rideaux ? souffla la bleutée, brisant le silence qui perdurait.
— Tu sais, je me sens comme cette pièce. La lumière s'en est allé, mais toi tu restes le rayon de soleil qui me réveille chaque matin.
Cette phrase lui fit froid dans le dos. Ça n'avait rien de joyeux ni rien d'exaltant.
Levy ne put se retenir davantage et explosa en larme dans les bras de son père.
— Ne pleure pas. Je vais bien, dit-il, caressant son dos.
— Non tu ne vas pas bien.
Tant il était déchirer de l'intérieur.
— Je voudrais que tu n'ais plus ces problèmes d'alcool et que tu puisses reprendre ton travail, ce qui t'a toujours passionné, souffla-t-elle.
Matthias caressa les cheveux bleus azurées de sa fille en souriant.
— Tu es vraiment aussi émotive qu'étais ta mère, murmura-t-il pour lui-même.
— Tu as dis quelque chose ?
— Non rien. Tu devrais aller te reposer dans ta chambre. Tu as eu une journée éprouvante au lycée.
La jeune fille hocha la tête.
— Tu vas retourner travailler ?
Monsieur Mcgarden déposa sa tasse déjà à moitié vide au chevet de son lit.
— Disons que je profite que ton lycée m'a appelé pour prendre ma journée, dit-il, retirant une boîte contenant des cachets de son tiroir.
Il n'était pas vraiment en état psychologiquement stable en ce moment.
— Pourquoi tu bois des cachets ? Tu es malade ? s'affola-t-elle.
— C'est juste des migraines, rassura-t-il.
Levy hocha la tête.
— Je partiras quand tu seras endormi, déclara-t-elle.
Monsieur Mcgarden voulut répliquer mais laissa finalement tomber et fit un simple sourire en s'allongeant dans son lit.
— D'accord, accepta-t-il.
La bleutée attendit longtemps avant que son père réussissent à plonger dans un léger sommeil.
Faisant bien attention à ne pas émettre le moindre bruit susceptible de réveiller son père, Levy rouvrit le tiroir de tout à l'heure et y vit plusieurs boîtes de comprisés qu'elle prit un à un pour les observer et identifier leur contenu en lisant les différentes notices.
Certes il y'avait bien évidemment des cachets pour des migraines mais la plupart étaient pour ses insomnies et celui-ci c'était...
La bleutée écarquilla les yeux.
— U-Un antidépresseur ?
Tremblante, elle rangea immédiatement toutes les boîtes dont le contenu de certains étaient déjà vide et referma le tiroir.
— Tu vas si mal ? se questionna-t-elle, regardant son père allonger.
*
Faisant minutieusement attention à ne pas se blesser, la bleutée se débarrassa des débris de verre et retoura dans sa chambre dès qu'elle prit sa douche, s'échangeant enfin.
La bleutée s'assit dans le lit et récupéra son téléphone délaissé sur l'oreiller.
Le message reçut il y'a plusieurs dizaines de minutes était fièrement afficher sur son écran de verrouillage, l'occasionnant un doux sourire en découvrant le nom du destinataire.
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T'inquiète pas. Suis rentré aussi.
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La bleutée glissa une mèche de cheveux derrière son oreille, un faible sourire aux lèvres.
Gajeel
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Et euh... J'espère que les contrôles se sont bien passées pour toi aujourd'hui.
On va dire.
Pourquoi t'es pas endormie ? T'avais l'air faible quand j'étais à l'infirmerie. Tu devrais te reposer. J'vais te laisser.
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Levy serra un bout du drap très fort dans sa main. Elle ne désirait pas mettre fin à la conversation tout de suite.
———————————
Si mais je me sens bien mieux avec le temps maintenant.
T'as fais un malaise, tu devrais suffisamment te reposer. Puis suis fatigué aussi.
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Gajeel fixa longuement son écran après la réponse de Levy.
Crevette
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Je suis désolé je n'ai pensé qu'à moi alors qu'après tout ce qui s'est passé tu dois te sentir exténuer aussi.
Je suis vraiment désolée pour aujourd'hui, j'ai vraiment eu tort de te traiter de cette façon. J'espère que tu arriveras à me pardonneras.
Repose toi bien.
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Gajeel passa une main dans ses cheveux après avoir déposé son téléphone quelque part sur le lit.
Désolé. Repose toi bien.
Une immense chaleur enveloppait son cœur. À quand remontait la fois qu'il avait ressenti ce sentiment étrange qui montait à lui ? L'avait-il même déjà ressenti un jour ?
Tu penses qu'elle t'aimera toujours en découvrant que t'es qu'un sale ordure violent ?
Gajeel sursauta et soupira.
— Combien de temps je vais lui cacher ce côté de moi ?
Une fille aussi innocente trouvera ce côté de toi dégoûtant et méprisant.
Une fille qui réussissait même à éprouver de la compassion pour une personne lui ayant intentionnellement causé plusieurs torts et préjudices ne pouvait qu'avoir une âme bonne et pure. Des actes de violences étaient sans doute la chose qui la répugnait le plus mais lui il était comme ça. Le pire ce n'était pas cela, le pire c'était qu'elle aurait peur de lui.
Comme les autres.
Le brun sortit en claquant la porte de sa chambre.
* * * * *
Les élèves coloraient la vaste cour de l'établissement de par leurs tenues vertes, grises et blanches.
La bleutée s'accrochait fermement au manche de sa béquille alors qu'elle gravissait tout doucement et avec prudence les quelques marches pour rentrer dans son bâtiment.
Une voix joyeuse l'interpella et qu'elle reconnue immédiatement fit monter en elle une colère sourde. Elle serra avec force sa béquille et continua son chemin jusqu'à traverser l'entrée principale se trouvant à présent dans le couloir.
— Levy ! s'exclama Jet, posant une main sur son épaule pour attirer son attention. Tu ne m'as pas entendu ? Haha c'est pas grave. Tu vas bien ?
La bleutée dégagea vivement la main de son camarade et se retourna vers ce dernier les yeux remplis de colère.
Son regard froid comme sa réaction surpris fortement Jet.
— Pourquoi tu me regardes ainsi ? J'ai fais quelque chose qu'il ne fallait pas ?
C'était lui. À part Gajeel, lui seul avait été au courant.
— Pourquoi tu as parlé à mon père de ce qui s'est passé avec Gajeel ?
— Jétais inquiet pour toi c'est tout, c'est pourquoi je l'ai fais.
— Je t'ai pourtant expliqué que c'était un accident mais toi tu te permets de te mêler d'une histoire qui ne te concernes pas en plus tu le dis à mon père. Tu te rends compte de ce que tu as fais ?
— Je voulais juste te protéger et non te causer des problèmes. Ton père s'est énervé ?
— Énervé ? répéta-t-elle, la voix remplit de colère. Je l'ai blessé, je lui ai rappelé un souvenir qu'on voulait tous les deux oublier, je l'ai fais souffrir par mes mots durs.
Jet voulut lui prendre dans ses bras en voyant ses yeux se remplir de larme mais la bleutée fit un pas en arrière le blessant davantage par cette réaction.
— Il est très instable et toi tu viens lui sous-entendre que je me fais maltraiter par mon ami, comment voulait-il qu'il se sente avec tous ce qu'on traverse déjà ? Il s'est sentit tellement mal après cette discussion. J'ai réouvert ses blessures. Si tu n'avais seulement rien dit.
— Je suis vraiment désolé Levy, j'ignorais l'état de ton père, regretta-t-il. Mais j'avais juste de bonne intention. J'étais tellement inquiet pour toi quand j'ai vu cette marque sur ton bras tu sais etquand j'ai vu ton père je me suis dis qu'il pouvait résoudre le problème. J'ai peur pour toi, j'ai peur que Gajeel te fasse encore du mal. Je sais de quoi il est capable.
Bien sûr. Nous y revoilà !
— Je constate que tu aimes le dénigrer. Il ne t'as rien fait c'est quoi ton problème avec lui ? Tu le décris comme étant la pire personne au monde.
— Est-ce que tu sais qu'il est au bord du renvoi pour cause de violence ? Tu es amoureuse de ce genre de garçon, et un jour j'ai bien peur qu'il te fasse du mal. C'est pourquoi je l'ai dis à ton père. Pour te protéger.
— Il ne me veut aucun mal.
— Demande lui donc. Tu n'es pas curieuse de savoir pourquoi tout le monde le craint ?
La bleuté se mordit la lèvre. Gajeel n'avait pourtant jamais montré un quelconque signe de violence devant elle. Il détestait même qu'on s'en prenne à elle. Il détestait toute forme de maltraitance alors comment pourrait-il être au bord du renvoi pour cause de violence ?
À moins que... Avait-il toujours eu à faire semblant devant elle ? Portait-il un masque qui avait réussi à la faire chavirer ?
Et ses mots, ses paroles, sa bienveillance. C'était quoi tout ça ? Tout était une mascarade ? Un agréable divertissement pour lui ?
La poitrine de l'adolescente se serra douloureusement rendant sa respiration saccadée. Pleins d'informations tournaient simultanément à une vitesse hallucinante dans sa tête qu'elle fut soudainement prise de vertige, la faisant chanceler. Par chance, Jet l'arrêta avant qu'elle ne puisse se faire mal contre un mur.
— Levy ! s'exclama Jet, lui retenant par le bras. Je t'amène à l'infirmerie ? Tu es pâle.
— N-Non... Lai... Laisse moi seule. S'il te plaît je ne veux pas te voir.
La bleutée senfuit les yeux larmoyants, interdisant à Jet de lui courir après.
Le cœur du roux se remplit de remords, la voir dans cet état était tellement affligeant.
Jet écarquilla les yeux lorsque Gajeel le traversa juste quelques secondes après le départ de Levy. Depuis combien de temps était-il là ? Avait-il entendu leur discussion ?
— Redfox, est-ce que tu l'aimes ? demanda-t-il, depuis longtemps que cette question torturait son esprit.
Les mains dans les poches et les yeux rivés droit devant lui. Le brun marqua un arrêt et tourna le regard vers son interlocuteur.
— Le savoir ne t'aidera pas.
— Tu t'en fou de son amour ? Moi je l'aime tellement.
— Si tu l'aimes réellement, tu éviterais de la faire pleurer.
Gajeel continua son chemin sans lâcher son objectif des yeux : Levy qui avançait à pas lent au milieu des élèves qui traînaient dans les couloirs.
Il rattrapa la jeune fille sans mal grâce à ses grandes enjambées et interpella cette dernière.
— Levy ?
La bleutée sursauta légèrement et son cœur se mit à s'affoler lorsque sa voix s'imprégna en elle. C'était une torture.
— G-Gajeel ?
Une douce torture de sentir sa chaleur dans son dos, la peau de ses doigts frôler son visage lorsqu'il dégagea ses cheveux après avoir incliné légèrement la tête vers elle.
— C'est quoi cette tête ?
— Euh hum... Je suis juste surprise. Tu n'arrives jamais à une heure aussi matinale, souffla-t-elle, troublée, fuyant son regard intensément posé sur elle.
La faute à qui ? sourit-il intérieurement.
— Y'a rien d'autre ? T'as l'air mal en point.
Cette inquiétude dans son regard comme dans sa voix était-elle vraiment fausse ?
— C'est juste que je me suis énervée contre Jet, souffla-t-elle. Tu sais, il a dit à mon père que tu m'avais blessé.
Le brun prit plusieurs secondes à avaler la nouvelle et un silence inconfortable s'installa entre les deux camarades.
— Gajeel ?
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
— J'ai essayé d'expliquer les choses à mon père mais j'ai été très dur avec lui et tout ça me mets vraiment hors de moi, je n'aime pas le blesser. J'ai peur que ça l'affecte et que son problème s'empire, il va déjà si mal.
Les mains enfouient dans les poches, le brun garda une nouvelle fois le silence tout en observant la bleutée. Pourquoi ne l'avait-elle pas blâmer ? Gronder ? Elle aurait dû l'en vouloir pour ce qu'il lui avait fait mais elle n'eut aucune de ces réactions.
Gajeel fronça les sourcils et serrant les poings. Il aurait préféré qu'elle dise quelque chose pour lui blâmer.
Le silence perdurait entre eux et Levy sursauta lorsqu'il déposa sa paume froide sur sa joue.
— Dit moi ce qui ne vas pas, t'as l'air tendu.
Elle avait même violemment fermé les yeux lorsqu'il l'avait touché.
— Euh... Jet... Jet dis des choses peu charmantes sur toi mais j'ai du mal à le croire toutefois ça me rend confuse et mal à l'aise.
— Pourquoi ?
— Je n'ai pas envie d'avoir des idées toutes fausses te concernant parce que ce qu'il dit de toi me... ça me fait peur, avoua-t-elle.
Peur ? C'était prévisible. Mais ça faisait mal.
— Est-ce... Est-ce que c'est vrai que tu as des problèmes au lycée parce que tu as violenté d'autres camarades ? C'est pour ça que tout le monde à peur de toi ?
Dit moi non, pitié Gajeel dit non.
Le brun se redressa et garda les mains dans les poches en fixant la porte de leur salle de classe juste qu'à quelques mètres de la jeune fille.
— Oui.
Son cœur rata un battement. Alors...
— Alors tout ce que tu faisais pour moi était une façade ? Tu... Tu essayais de tromper la nouvelle élève de la classe c'est ça ? Je me comprends mieux pourquoi les gens me trouvait bizarre à me voir marcher avec toi.
Une façade ? Elle était sérieuse là ? C'était douloureux de se rendre compte qu'encore une fois elle doutait facilement de sa bonne foie à son égard.
Malgré le silence pesant entre les deux adolescents, leurs regards se cherchaient mutuellement, chargés de sentiments mais voilés de leurs désillusions respectives.
— Je... Je vais en classe, souffla-t-elle.
— Prends ton temps, dit-il simplement.
Les yeux larmoyants, la bleutée partit précipitamment et brisa les quelques mètres qui la séparait de la salle de classe.
Si seulement elle était restée une seconde de plus. Il l'aurait prise dans ses bras.
Si seulement.
Tu ne peux pas faire comme si rien ne s'était passé parce que si vous n'en parlez pas le problème va persister. Si une autre situation désagréable se présente, elle pourra à nouveau douter de toi.
Juvia avait bien raison.
— Tu n'arrives pas à me faire confiance. De quoi tu as peur ?
Gajeel fixa longuement la porte que venait de traverser la bleutée.
