Bonjour,
On se retrouve aujourd'hui avec un OS sur l'épisode 8, j'espère qu'il va vous plaire.
Bonne Lecture
/!\ TW : Tentative de Suicide /!\
Dire qu'elle s'était préparée à la tournure de cette conversation était un doux euphémisme, son cœur était déjà bien abîmé et brisé, mais après cette conversation, il n'existait tout simplement plus. Il venait avec une simple phrase de détruire le peu qu'il lui restait, il lui aurait tiré une balle en plein cœur que ça aurait été la même chose. Elle ne voulait plus le regarder, trop mal, trop blessée. Elle ne pensait plus qu'à une seule chose, détruire l'objet de ses souffrances, son cœur.
Elle passa sa main dans son dos et prit son arme avant de la tendre vers Balthazar, qui la regarda complètement incrédule, sans comprendre où elle voulait en venir. Hélène elle était désormais habitée par une détermination nouvelle, mettre fin à toutes les souffrances et détruire ce qui lui faisait le plus mal. Même si elle devait mourir pour cela.
"Prenez la" indiquât Hélène sur un ton qu'il ne laissait pas place à la discussion. "Prenez la et tirez-moi une balle en plein cœur ça ira plus vite"
"QUOI ?" demanda Balthazar. Il espérait avoir mal entendu : "Capitaine ? Je ne comprends pas… " il la regarda, perdu.
"Prenez-la" répéta Hélène, déterminée, sans aucune émotion. "Allez-y !" elle commençait à crier, mais aucune réaction de la part du médecin.
Alors Hélène se leva, et posa l'arme contre son cœur avant de lever Balthazar par le poignet et de mettre de force sa main sur la cross de l'arme. Elle avait une détermination dans le regard qu'il ne lui avait jamais vu, une détermination à la destruction.
"Maintenant tirez !" demanda-t-elle ne lâchant pas son poignet "Détruisez le réellement mon cœur au lieu d'utiliser des mots blessants." Elle le fixa droit dans les yeux "De toute façon il est déjà mort" elle soupira "Alors allez-y, tirez, ça sera un soulagement"
"Mais ça va pas la tête ?!" Balthazar était en colère et il essayait de détacher l'arme de la poitrine de son amie, hors, elle tenait fermement son poignet, l'empêchant de bouger.
Il était hors de question qu'il tire, et puis quoi encore ? Avait-t-elle perdu la tête ? Qu'est-ce-qui pouvait la pousser à demander ça ? Il fallait absolument qu'ils parlent, parce qu'il ne comprenait pas son comportement depuis plusieurs jours, il avait du mal à la lire et à parler avec elle depuis l'annonce du mariage… C'était comme ci quelque chose s'était fissuré, brisé, entre eux et il ne comprenait absolument plus rien….
Devant son silence, et son absence de réaction, Hélène commençait à s'agacer. Mais quand est-ce qu'il allait enfin tirer et mettre fin à ses souffrances ? Elle n'en pouvait juste plus, ne pouvait-t-il pas la soulager un peu ? Après tout, il était le responsable de la destruction de son cœur, alors autant aller au bout… Et puis une balle en plein cœur ça lui ferait toujours moins mal que de traîner avec elle, les petits morceaux de son être… Elle n'était devenue que souffrance et elle ne voulait plus de ça.
"Bon vous attendez quoi pour tirer ?" demanda la blonde méchamment, les yeux noirs, noirs mais humides.
"Je vais pas tirer Hélène" il soupira et essaya, une nouvelle fois, de détacher l'arme de la poitrine de son amie, en vint, elle était déterminée à le faire tirer.
"Pourquoi ?" Elle haussa un sourcil "Quitte à détruire mon cœur, autant le faire réellement, et jusqu'au bout non ?" elle le fixa droit dans les yeux
Balthazar ne réalisait toujours pas, il ne voyait pas où elle voulait en venir. Détruire son cœur ? Comment cela pouvait-il être possible ? Elle ne pouvait pas… Non c'était pas possible… Elle ne pouvait pas avoir des sentiments pour lui… C'était impossible… Elle l'avait repoussé, elle avait dit que cela ne serait qu'une histoire de cul… Mais aujourd'hui, elle semblait insinuer qu'il avait détruit son cœur, qu'elle était malheureuse et qu'elle voulait mourir… Mais il ne supportait pas l'idée, celle qu'elle ne soit plus de ce monde, heureuse, à vivre sa vie, même si il devait être loin… Elle avait le droit au bonheur…
"Parce qu'il est hors de question que je te tire une balle en plein cœur" répondit Balthazar déterminer. "Je ne ferais jamais ça"
Hélène semblait perdue et Balthazar profita d'un moment d'inattention de sa part pour enfin décoller l'arme de sa poitrine et la balancer à l'autre bout. Le bruit de l'arme qui atterrit sur le sol ainsi que le fait de ne plus la sentir contre sa poitrine fit sortir Hélène de ses pensées, et immédiatement elle se dirigea vers la cuisine Balthazar sur ses talons, le légiste ayant encore très peur de ce qu'elle pouvait faire.
Quand il arriva dans la cuisine, elle était en train de fouiller, elle devait chercher quelque chose, et il sentit une montée d'angoisse dans tout son corps. Il comprit bien vite qu'elle n'en n'avait pas fini, et qu'il allait réellement devoir la calmer pour éviter qu'elle se suicide sous ses yeux. Il le savait par avance, il n'en supporterait pas la vision.
Quand Hélène se retourna, elle avait un des couteaux les plus pointu et coupant que le légiste possédait, et, tout en le fixant droit dans les yeux elle porta le couteau à sa poitrine, au niveau de son cœur. Elle était toujours aussi déterminée, et c'était ça qui faisait très peur à Balthazar, ce que cette détermination pouvait la pousser à faire.
"J'en peux plus de souffrir comme ça" commença Hélène en enfonçant légèrement le couteau dans sa chaire "Qu'à chaque mot que tu prononces tu détruises un peu plus mon coeur" elle vit Balthazar faire un pas dans sa direction, doucement et elle enfonça un peu plus le couteau. "Tu te rends pas compte du mal que tu me fais, des souffrances que tu m'inflige, chaque jour…" Balthazar pouvait voir du sang tâcher son chemisier "Alors autant détruire l'objet de me souffrances, comme ça plus de problème"
"Hélène, arrêtes" commença doucement Balthazar, gardant sa voix le plus posée possible "Poses ce couteau s'il te plaît" demanda-t-il "On va discuter, mais pose ce couteau"
"Mais pourquoi faire ?" cria-t-elle "Hein ? Ça ne sert à rien. T'as déjà fait assez de mal comme ça"
"Hélène je t'en supplie" commença le légiste "Ne fait pas ça. On va discuter de tout ça. On a besoin de le faire." il fit un nouveau pas vers elle, doucement "Je veux pas te faire de mal, je veux qu'on mette les choses à plat."
"Mais on peut pas, c'est trop tard !" elle commençait à pleurer "T'as déjà fais trop de dégâts, tu m'as fait trop de mal… C'est trop tard" elle souffla "Et puis, ça va servir à rien de mettre les choses à plat, ça va rien changer…" elle baissa les yeux rapidement "De toute façon tu va me laisser… Tu vas m'abandonner, alors à quoi bon…"
C'était donc ça alors… Elle avait peur de se sentir abandonnée, qu'il ne soit plus là, ce qui allait effectivement être le cas, il allait partir pour surement ne jamais revenir, il n'allait plus jamais la voir, mais du moment qu'elle était vivante, et heureuse, c'était ça, l'important, qu'elle soit heureuse… Seulement, il semblait réaliser à ce moment, que sans lui, cela ne serait jamais le cas, parce qu'elle s'était attachée à lui, et bien plus qu'il ne l'aurait imaginé…
"Hélène s'il te plaît…" il la regarda et s'approcha de nouveau "Baisses ce couteau" supplia presque le légiste.
Seulement, Hélène n'était pas de cet avis, et en le voyant s'approcher de plus en plus, elle prit peur qu'il ne la stoppe une nouvelle fois, et c'était impossible, elle devait détruire l'objet de ses souffrances, son cœur. Seulement, il était de plus en plus proche et elle était de plus en plus terrorisée… Terrorisée par pas mal de choses, mais elle avait peur que si il s'approchait encore plus, elle n'aille pas jusqu'au bout.
"Recul !" menaça Hélène bougeant un peu le couteau "Ne t'approches pas plus"
Elle décolla finalement complètement le couteau de sa poitrine avant de venir l'appuyer contre son cou, réveillant en Balthazar de vieux démons… Lise, si elle se tranchait la gorge devant lui, mourant de la même façon que Lise, il ne le supporterait pas… Il ne supporterait pas sa mort tout court en fait…
Hélène n'avait pas vraiment conscience de ce que son geste déclenchait chez l'homme en face d'elle. Elle ne pensait pas à Lise, juste à en finir. D'ailleurs elle appuyait légèrement le couteau sur sa peau, créant une petite coupure, d'où s'échappait du sang. Et Balthazar commençait à paniquer de plus en plus, cherchant ses mots, les bons mots, pour l'empêcher de faire ça, l'empêcher de mettre fin à sa vie sous ses yeux, et cela de la plus cruelle des manières à ses yeux.
"Hélène arrête, s'il te plait pose ce couteau" Balthazar avait les larmes aux yeux, il se sentait mal, elle ne pouvait pas faire ça, pas comme ça. Il avait l'impression de voir son pire cauchemar prendre vie devant lui.
"Qu'est-ce-que ça va changer pour toi hein ?!" demanda-t-elle tremblante "Que je sois plus là… C'est trop tard pour moi de toute façon, alors à quoi bon continuer…" elle aussi, pleurait, elle vidait son sac devant un Balthazar qui semblait comprendre de plus en plus où elle voulait en venir.
Doucement il essaya de s'approcher de nouveau, dans le but qu'elle lâche enfin ce couteau et qu'ils puissent parler. Il avait besoin de vraiment tout comprendre, parce que tout se mélangeait dans son cerveau, il était perdu et ne semblait pas réellement réaliser l'étendu des dégâts qu'il avait provoqué…
Pourtant encore une fois il fut contraint de reculer quand Hélène le menaça avec le couteau avant de le placer de nouveau contre son cœur. Balthazar tremblait, et elle aussi, de plus en plus, peut être que sa détermination partait… Elle était au bord du gouffre, et il fallait qu'elle bascule du bon côté, et qu'elle ne se laisse pas tomber dans un vide sans fond. Il avait besoin d'elle dans sa vie, et il le réalisait seulement maintenant… Il avait été horrible avec elle, un monstre même.
Alors qu'elle semblait une nouvelle fois comme ailleurs, il se dit qu'il allait en profiter pour la désarmer, certes, il allait peut-être la blesser, mais au moins elle serait saine et sauve, même si l'après n'allait pas être facile du tout. Soudainement il fit tomber le couteau sur le sol, et ce bruit fit revenir Hélène à la réalité, elle commença à pleurer et elle voulait trouver un moyen d'aller au bout de son idée, seulement, doucement, Balthazar agrippa ses mains et commença à lui murmurer des mots pour la calmer.
"Hélène, c'est fini, on va parler. C'est fini" il cherchait son regard, mais elle le fuyait "Regardes moi" murmura-t-il mais elle préférait fixer un point invisible dans la pièce. "Tu ne vas pas bien" il caressa doucement sa joue "Il faut que tu ailles à l'hôpital"
Ce dernier mot fit vriller Hélène, elle utilisa toute sa force pour le repousser et partir en courant, il était hors de question qu'elle aille à l'hôpital… On allait la prendre pour une folle et elle allait aller en psychiatrie, sauf que, avant tout ça, avant lui, elle allait bien, et si il ne lui avait pas brisé le coeur à ce point, rien de tout cela n'arriverait.
Cependant elle ne put pas ouvrir la porte, elle n'eut pas le temps. Elle fut encerclée par deux bras puissants la serrant fort, si fort qu'elle aurait presque pu se briser. Puis elle entendit la voix chaude et rassurante de Balthazar au creux de son oreille.
"Ok ok pas d'hôpital" il la serra encore plus fort. "Mais tu me laisses te soigner et surtout on parle. Je ne peux pas te laisser partir comme ça... J'ai trop peur que tu te foute en l'air et c'est inenvisageable"
Hélène soupira avant d'accepter, un peu à contre-cœur, que le légiste la soigne. Elle retourna alors vers le salon et repris place sur le canapé, alors qu'il s'installait en face d'elle avec sa mallette. Elle le savait, le moment où il allait regarder la blessure de sa poitrine allait être gênant, mais au pire elle pourrait toujours ignorer les sensations que cela provoquait en elle, et tout le reste. Elle en était capable. Elle devait s'en persuadée…
Doucement, délicatement, il commença par regarder sa blessure au cou et elle grimaça, finalement tout redescendait et elle commençait à avoir très mal, surtout au niveau de la poitrine. Une nouvelle larme roula sur sa joue, la tristesse et la douleur se mélangeant dans sa tête, ainsi que la réalisation de ce qu'elle avait failli faire, et l'envie de vomir arriva.
Alors qu'il nettoyait délicatement la plaie, elle fût prise de tremblements incontrôlables, si bien que Balthazar ne pouvait plus rien faire… La belle blonde ne semblait toujours pas réaliser tout ce qui se passait autour d'elle.
"Capi… Hélène il faut se calmer" commença Balthazar "Je peux pas te soigner correctement" il utilisa une voix douce, pour ne pas la brusquer
"Non, non ça va, je… J'ai pas besoin de ça…" commença Hélène, confuse essayant de se lever pour partir
"Non non, tu restes ici." il lui attrapa le poignet "Si c'est pas moi, c'est l'hôpital et j'ai pas envie de t'emmener là bas" continua le brun.
"Non… NON ! Pas l'hôpital" cria Hélène encore plus en panique. Elle le savait, si elle allait là bas, ils allaient surement la prendre pour une folle, lui dire qu'elle était malade… Sauf que ce n'était pas le cas, elle était juste tellement désespérée qu'elle avait voulu détruire ce qu'il lui faisait le plus mal…
"Ok, pas d'hôpital. Mais si tu me laisses pas faire, je n'aurais pas d'autre choix Hélène." Il soupira, il n'était pas question qu'elle aille là bas, mais si il n'avait pas d'autre choix, il le ferait, et il fallait qu'Hélène en est conscience.
"D'accord, d'accord" elle retourna s'asseoir et retira sa veste en cuir pour aider le médecin.
Seulement, elle ne se calmait pas, et c'était impossible pour Balthazar de s'occuper d'elle dans cet état. Il n'allait pas avoir le choix que de la sédater, sinon il n'allait jamais y arriver. Il prépara une seringue, doucement avant de regarder de nouveau Hélène qui n'était toujours pas calmée. Il dirigea ses mains vers le chemisier, ce qui sembla ramener la belle blonde à la réalité, en tout cas un peu… Non, elle n'était pas prête pour ça, seulement elle le savait, elle n'allait pas avoir le choix. Alors elle entreprit elle-même de détacher le haut de son chemisier, jusqu'à la naissance de sa poitrine, mais elle s'arrêta, non c'était trop, elle ne pouvait pas.
"Hélène, il faut que je regarde." il posa doucement une main sur celle de la blonde "Tu peux pas rester comme ça" il chercha son regard "Je te promet d'être respectueux" il lui sourit tendrement
C'était pas ça, le problème, elle avait pas peur qu'il ne la respecte pas, car elle le savait, il était un vrai gentleman, il l'avait tellement respecté dans la chambre froide, quand elle s'était retrouvée seins nus devant lui, il n'avait regardé que son visage… Non, elle avait peur de tout ce qui pourrait se passer autour, de ce que cela pourrait impliquer et de ce qu'elle allait ressentir, avec ses mains, à cet endroit précis de son corps.
"Je suis désolée" murmura la blonde avant de pleurer de nouveau. Décidément elle était beaucoup trop émotive.
"Ne le soit pas." Il détacha doucement une de ses mains des boutons avant de baisser délicatement la manche du chemiser et d'approcher la seringue.
"C'est quoi ça ?" demanda Hélène, elle n'avait toujours pas vu la seringue. et en la voyant elle commençait à paniquer.
"C'est juste de quoi te calmer" il essaya de la rassurer. "Tu n'arrêtes pas de trembler. Et puis, j'ai peur que ça soit profond au niveau de ta poitrine, alors ça va aussi t'anesthésier"
Il expliquait les choses doucement, il ne voulait pas qu'elle ait peur. Doucement il approcha la seringue de son bras et Hélène ferma les yeux et avala difficilement sa salive. Elle n'aimait pas du tout ça, mais au fond, elle le savait, c'était pour son bien, et si, sa blessure à la poitrine était profonde, elle allait nécessiter des points de sutures et elle ne pourrait jamais supporter ça à vif… D'ailleurs elle n'était même pas sûre que cela soit possible.
"Ok d'accord, pique moi" elle souffla doucement, essayant de se calmer.
"Tu vas peut-être t'endormir" précisa le légiste avant de la piquer.
Et effectivement, une fois piquée, Hélène s'endormit doucement, et Balthazar l'aida à s'allonger sur le canapé. Il allait pouvoir s'occuper d'elle tranquillement et surtout, il allait ensuite pouvoir réfléchir à ce qu'il allait lui dire, et peut être lui parler, parce que honnêtement, il le savait, il y avait pleins de choses qu'il serait bien incapable de lui dire si elle était réveillée… Surtout depuis qu'il avait comprit tout le mal qu'il lui avait fait, toute la souffrance qu'il lui infligeait depuis des mois…
Alors qu'elle dormait, le légiste détacha délicatement les derniers boutons du chemisier pour enfin voir la blessure qu'elle s'était infligée. Il nettoya doucement le sang, il ne voulait pas faire de gestes déplacés, mais au vu d'où était la coupure il se retrouvait parfois à frôler un de ses seins.
Comme il s'en doutait, la plaie était un peu profonde, et il allait devoir faire des petits points. Il fit tout cela une fois la blessure propre, et prit tout de même le temps d'appliquer un petit pansement. Une fois fait, il la couvrit délicatement, il ne pouvait pas laisser son regard se perdre là, déjà parce qu'il lui avait promis, mais surtout parce qu'il la respectait beaucoup beaucoup trop. Il était un gentleman, et tant que ce n'était pas pour une raison réellement spécifique, qui n'arriverait sûrement jamais, il ne laisserai jamais ses yeux se perdre à cet endroit.
"Hélène" murmura le légiste, pas sûr de lui. "Je suis désolé, je n'ai rien vu, je suis désolé…" il avait l'air d'un idiot, à lui parler comme cela, mais après tout, il ne serait sûrement pas capable de lui dire tout cela en face.
Il l'avait comprit, alors qu'elle voulait mettre fin à ses jours, qu'elle était tombée amoureuse de lui, et qu'elle avait tout garder pour elle… Parce que Maya était revenue et avait tout gâché entre eux… Tout aurait pu si bien se passer si elle n'était pas réapparu, ils auraient enfin eu le droit à leur histoire, mais leur chance était passée et aujourd'hui plus rien ne pouvait être changé.
Et puis pourquoi l'avait-t-elle repoussé si elle était amoureuse hein ? Pourquoi ? Il ne comprenait pas. Tout n'était pas compatible et il n'arrivait pas à faire le lien entre toutes ces informations contradictoires. Il ne voulait pas l'abandonner, la laisser, pourtant c'était la meilleure chose à faire, mais en la voyant au bord du gouffre, il ne savait pas si elle y survivrait… Il fallait absolument qu'ils parlent… Ils ne pouvaient pas laisser tous ces non-dits, c'était impossible…
"J'ai été horrible avec toi" reprit Balthazar, ayant trouvé une forme de courage alors qu'elle dormait toujours "Et je m'en veux parce que tu mérites pas d'être traitée comme je l'ai fait… J'ai vraisemblablement bousillé ton cœur avec mes mots et mon comportement et j'suis tellement désolé… Je voulais pas ça…" il ferma les yeux avant de prendre délicatement sa main. "J'espère que tu trouveras la force de me pardonner, et d'avancer, sans moi… Parce que après tout ça comment tu pourrais encore vouloir de moi à tes côtés… Je ne fait que te détruire, te blesser…" il s'approcha pour embrasser délicatement son front "Je suis désolé de pas y arriver, de pas savoir comment t'aimer, de pas t'aimer correctement, comme tu le mérites… Parce que tu mérite qu'on t'aime Hélène, qu'on te traite comme une reine, et je sais pas faire ça, je voudrais tellement en avoir la capacité, mais t'es beaucoup trop bien pour moi…"
Il laissa couler plusieurs larmes, jamais il ne pourrait lui dire tout cela en face, si elle le regardait, c'était impossible… Cette femme avait tout pour elle, vraiment tout, et il n'était qu'un minable petit légiste à ses côtés et il avait de la chance qu'elle veuille bien de lui dans sa vie, il avait de la chance qu'elle l'aime, parce qu'il l'avait bien comprit, même si cela lui avait prit pas mal de temps, elle était amoureuse de lui, mais il le savait, il n'était pas digne de son amour, loin de là.
"Je suis pas digne de ton amour" repris le légiste "J'en serais jamais digne"
"Tu veux bien arrêter de dire des conneries" murmura une voix un peu éraillée "Ca me donne mal a la tête"
Il leva doucement les yeux pour croiser ceux d'Hélène. Depuis combien de temps était-elle réveillée ? Avait-t-elle entendu toute sa déclaration ? Où seulement un bout ? Il était perdu et il ne savait plus quoi dire… C'était un miracle, il trouvait toujours des pirouettes pour se sortir de situations, disons, délicates, mais là, face à sa plus grande faiblesse - car oui, elle était sa plus grande faiblesse en ce bas monde - il n'y arrivait tout simplement plus.
"Parce que j'ai pas envie de me disputer avec toi à ce sujet." elle soupira "Et aussi j'ai plein d'arguments en faveur du contraire" elle eu un petit sourire
"Hélène…" commença le légiste mais elle lui jeta un regard noir et il leva les mains en signe de défense. "Ok je dis rien…" il tenta un petit sourire "On peut parler ?" demanda-t-il gentiment.
"Ok…" elle souffla, elle n'aimait pas vraiment ça, mais elle n'allait pas avoir le choix.
Surtout qu'elle était persuadée qu'il avait dit un tas d'autres choses avant de dire qu'il n'était pas digne de son amour, cette dernière partie ne lui plaisant pas, mais alors là, pas du tout. Elle se releva alors doucement, le regardant, attendant qu'il commence, seulement, comme elle, il semblait chercher quoi dire, et surtout, il ne voulait pas la blesser encore plus, ni la faire fuir…
Si elle avait eu de la force, enfin surtout si elle ne se réveillait pas juste d'une anesthésie, elle l'aurait clairement giflé pour avoir dit qu'il n'était pas digne d'elle, pour avoir pensé si peu de lui-même… Parce que c'était faux, et elle ne pouvait pas le laisser penser qu'il n'était pas digne d'elle… C'était elle qui avait déconné en premier, mais elle avait voulu protéger son cœur fragile, et elle en payait aujourd'hui les lourdes conséquences… Conséquences qu'elle ne pouvait tout simplement plus supporter…
Le silence régnait toujours, Balthazar ne savait plus quoi dire, partager entre l'envie de savoir ce qu'elle avait entendu de sa déclaration, et celle de rester dans le noir, parce que tout cela, cette éventualité d'un rapprochement avec elle, c'était ce qui l'effrayait le plus, parce que cela signifiait que sa perte serait beaucoup beaucoup plus douloureuse, comme si elle n'allait pas déjà l'être… Il était le roi pour se voiler la face tiens… Et Hélène, elle était partager entre l'envie de lui tirer les oreilles et de lui remettre les idées en place pour avoir osé penser si peu de lui alors qu'il était quelqu'un d'exceptionnel à ses yeux, mais aussi celle de ne rien dire, ne voulant pas se faire plus de mal en s'ouvrant à lui, en se rendant vulnérable… Elle était aussi partager entre l'envie de savoir tout ce qui avait précédé les quelques mots qu'elle avait entendu, et celle de rester dans le noir le plus complet, histoire là aussi, de ménager son petit cœur déjà bien trop fragile.
"Je t'interdis de penser que tu n'es pas digne de moi" commença finalement Hélène, crevant l'abcès qui était de plus en plus gros
"Mais c'est vrai" contrat le légiste "T'es beaucoup trop bien pour l'homme minable que je suis"
"Redis le encore une fois et je te jure que je te gifle" menaça la blonde "Et crois moi tu t'en souviendra longtemps"
"Mais…" commença Balthazar avant de la voir lever la main le regard menaçant "Ok je dis rien" il baissa la tête
"Comment tu peux penser aussi peu de toi-même ?" demanda-t-elle, maintenant qu'elle s'était lancée, autant aller jusqu'au bout. "T'es quelqu'un de bien, de drôle, de gentil, de prévenant… T'es un homme incroyable, doté de plein de qualités toutes aussi incroyables" elle lui sourit "Alors je t'interdis de penser aussi peu de toi, de penser des choses comme ça, parce que c'est tellement faux"
Balthazar eut un petit sourire, mais il ne put s'empêcher de penser qu'elle disait cela parce qu'elle était amoureuse de lui, parce qu'elle avait des sentiments forts, très forts pour lui, et que son discours était dicté par cela. Mais si il lui disait, il allait se prendre une gifle et il l'avait bien comprit, elle allait faire mal, alors autant ne rien dire… Mais il était bien loin d'être à son niveau, Hélène était la personne la plus incroyable qu'il connaissait, et oui, il était amoureux d'elle, mais ça, il ne pouvait pas lui dire, c'était fini, terminé, leur chance leur était passée sous le nez…
"C'était toi qui voulait parler mais j'ai l'impression de faire tout le boulot" commenta Hélène "Alors je t'écoute, parle moi. Tu voulais mettre les choses à plat non ?" demanda-t-elle doucement. En vérité, elle appréhendait un peu ce qu'il allait dire, mais elle le savait, au fond d'elle-même, elle avait besoin de cette conversation pour avancer, et essayer, peut-être, d'aller mieux.
"Heu ouais heu…" commença le légiste confus. Ca n'allait pas être simple, parce qu'il l'avait tant blessée, et il fallait réapprendre à l'approcher, à lui parler sans lui faire du mal…
Hélène le regardait, évidemment qu'elle avait la trouille de ce qu'il allait lui dire, parce que cela pourrait, vraiment et définitivement changer leur relation, en positif comme en négatif… Soit ils étaient enfin, réellement sincères, soit il lui brisait complètement le cœur et elle ne s'en relevait jamais… Dans le deuxième cas, autant sauter par la fenêtre, ou bien se tirer une balle, ça irait plus vite, et puis fini la souffrance… Sauf que visiblement le légiste ne le supporterait pas…
"Je sais pas quoi te dire, t'as voulu mettre fin à ta vie sous mes yeux et je ne peux pas le supporter" commença le brun, perdu, il avait encore des images devant les yeux, celles de Hélène lui demandant de lui tirer une balle en plein cœur, mais aussi celles de la belle blonde appuyant un couteau contre sa gorge, lui retournant complètement l'estomac. "J'en supporterai jamais la vision, parce que tu comptes pour moi, énormément, plus que tu ne le penses, plus que je serais capable de le formuler"
Il était incapable de lui parler, les mots ne voulaient pas sortir quand elle le regardait, attendant enfin la vérité, mais la vérité c'était qu'il n'y arrivait pas, qu'il n'y arriverait probablement jamais, parce qu'elle était tellement tout, et qu'à côté, il se voyait comme un moins que rien. Mais il fallait qu'il soit un homme, un vrai, parce que tourner tout le temps autour du pot comme ça, ça n'allait pas les aider, et surtout, ça allait leur faire encore plus de mal…
"Ce…" commença la blonde, trouvant le silence de son ami et partenaire beaucoup trop long… "Tu as dis quoi, avant de dire que tu n'étais pas digne de moi ?" sa voix était hésitante, mais elle avait besoin de savoir, parce que ça allait la travailler et surtout elle était persuadée qu'il avait dit quelque chose d'autre, il ne pouvait pas n'avoir dit que cela.
"Rien" mentit le légiste, il ne pouvait pas lui dire, c'était beaucoup trop compliqué. "Rien du tout…" mentalement il se mettait une énorme gifle, il était juste un incapable…
"Oh" Hélène baissa la tête déçue, laissant couler une larme, elle en était sûr que ces mots cruels envers lui avaient été précédés d'autre chose, il ne pouvait pas en être autrement, mais visiblement elle s'était trompé. "J'espère que tu ne me mens pas, parce que sinon…" commença la flic, mais sa voix s'étouffa dans un sanglot.
Elle ne pouvait pas imaginer qu'il était en train de lui mentir, même pour essayer de la protéger, parce que c'était ça qu'il lui faisait mal, qu'il veuille se cacher, même si c'était pour la protéger. Elle avait besoin d'honnêteté, de vérité, de sincérité, parce que, en voulant mettre fin à ses jours sous ses yeux, elle avait osé se mettre un peu à nu, et maintenant qu'il l'avait arrêté, elle espérait au moins un peu de sincérité…
Il se sentait con, parce qu'il était encore en train de lui faire du mal, et il ne le voulait surtout pas. Il s'était promis d'être sincère, et même si, cela devait être très compliqué, il fallait qu'il le fasse, pour elle, parce que il ne voulait pas la perdre, et que là, c'était ce qu'il se passait.
"Tu le pensais, ce que tu as dit, dans ma voiture, après le dîner manqué ?" demanda-t-il, sortant Hélène du tourbillon de sentiment dans lequel elle était "Quand tu as dis que entre nous ça ne serait qu'une histoire de cul ?" précisa-t-il devant son regard confus.
"Non…" elle baissa la tête, essayant de cacher ses larmes, il fallait que ça sorte… "Non je ne le pensais pas… J'essayais juste de me protéger, parce que je savais que tu n'allais pas me choisir, alors autant couper court à tout ça avant que tu ne me brise le cœur…" Elle était tellement vulnérable devant lui qu'il n'eut pas la force de le lui reprocher, de lui crier que c'était elle qu'il aurait choisi, parce qu'elle représentait tellement pour lui. Elle avait été honnête, à son tour de l'être.
"Je pourrais jamais te dire tout ce que je t'ai dis quand tu dormais, parce que c'est beaucoup trop compliqué, parce que j'ai la trouille, parce que j'en suis juste pas capable." il fuyait son regard "T'es tellement incroyable, t'as tellement de qualités, et moi, moi je suis bien incapable d'être l'homme dont tu as besoin, d'être honnête avec toi, parce que, et me frappe pas, je pense que t'es beaucoup trop bien pour moi"
Il avait été honnête, mais pourtant il ne se sentait pas soulager, parce que les mots, les vrais, les honnêtes, ils ne sortaient pas, parce qu'il avait peur de tout ce qu'ils pourraient impliquer, changer, et surtout si il était complètement honnête, il allait devoir faire face à sa plus grande peur, la perdre…
"Mais quand est-ce-que tu vas arrêter de penser aussi peu de toi ?" demanda Hélène un peu énervée "Quand est-ce-que tu vas te voir comme tu es réellement ? Comme un homme bien, drôle, charmant…" commença-t-elle en énumérant ses qualités
"Tu me vois avec tes yeux de femme amoureuse Hélène" la coupa Balthazar. "Tu n'es absolument pas objective en ce qui me concerne" il baissa la tête
"Amoureuse ou pas j'ai toujours pensé ça de toi. T'es quelqu'un de tellement génial avec un cœur énorme." elle le regarda avec tendresse "Et oui je t'aime, et putain si tu savais le bien que ça fait de le dire à haute voix et d'être honnête avec toi. J'espère que en retour tu vas l'être avec moi et que tu vas osé me dire en face ce que tu as dis quand je dormais"
Balthazar soupira, elle était têtue, aussi têtue que lui, si ce n'ai plus, et là, face à lui, elle osait mettre son cœur, qu'il avait tant de fois blessé, écorché, abîmé, et être honnête, il le pouvait lui aussi… Non il le devait, et sans faire de pirouette, sans faire de geste, les mots d'abord, les actions ensuite.
"Qu'est-ce-que tu veux que je te dise hein ?" lui demanda-t-il mais ce n'était pas vraiment une question "La vérité, Hélène, c'est que tu représentes tellement de choses pour moi, que t'as changé ma vie, que tu y a rapporté ta lumière, ta douceur, ta gentillesse, ton sourire et que je ne peux pas imaginer ma vie sans toi, pas une seule seconde, je ne peux pas imaginer me lever et ne pas te voir…" il ferma les yeux "Je ne peux pas partir, parce que je tiens trop à moi, mais j'ai tellement peur de me laisser aller, peur de te perdre, peur que tu parte en voyant que je suis pas l'homme qu'il te faut, celui dont t'as rêvé, celui que tu as tant attendu et espéré."
Il n'avait presque pas respirer durant son monologue, et il avait réellement l'impression d'être essoufflé, mais surtout il fuyait actuellement le regard de la belle blonde qui, elle, le fixait avec une grande et rare intensité. Elle cherchait ses mots, c'était beau, ce qu'il lui avait dit, et elle avait l'impression d'avoir attendu cela une éternité, ce n'était, certes pas un "je t'aime" mais cela n'avait pas d'importance, il n'était sûrement pas prêt, et elle n'allait pas lui sortir les mots de la bouche, cela viendrait avec le temps, elle en était persuadée.
"Je m'en fiche que tu sois pas l'homme parfait, l'homme de mes rêves ou je ne sais quoi. C'est toi que je veux, toi et toi seul, Raphaël Balthazar, le vrai, le seul, l'unique, avec tes qualités et tes défauts. T'as pas besoin d'être parfait pour me plaire, je veux juste que tu sois toi-même, et que tu laisses de la place pour la vraie moi, qui est un peu différente du Capitaine que tu connais." elle ferma les yeux une fraction de seconde "Je te choisis toi, avec tes qualités, tes défauts, tes blessures, et j'espère que tu vas me choisir moi, avec tout ce que ça implique…"
Balthazar la regarda, surprit, elle était si honnête pendant que lui semblait encore n'être qu'une façade, parce que les mots avaient du mal à sortir face à elle, tant il l'aimait, il le réalisait, aujourd'hui plus que jamais, cette femme avait changer sa vie et il en était amoureux comme jamais, et c'était quelque chose de très fort et d'indescriptible.
"Je te veux Hélène, toi, la vraie toi, t'as pas besoin de me le dire. Je sais que tu as aussi vécu des choses compliquées, que c'est pas simple de faire confiance avec ce que ton mari t'as fait vivre, et encore plus avec moi qui ait continuellement brisé ton cœur. Mais je le sais, aujourd'hui plus que jamais, je ne supporterais jamais ta perte, et je te veux, toi, Hélène Bach, pour m'accompagner sur le chemin de la vie" il la regarda, fixant ses yeux, scrutant sa réaction "C'est toi et personne d'autre." il sourit "Et ça fait une éternité que j'ai pas été aussi honnête"
Et comme il savait bien mieux agir que parler, il finit par se lever et prendre son visage en coupe avant de l'embrasser tendrement, confirmant ses mots, lui prouvant combien elle était aimée. Maya n'avait été qu'une façade, le vrai bonheur, c'était Hélène qui allait lui apporter, et il regrettait de ne pas s'être battu il y a quelques mois de ne pas tout avoir fait pour l'avoir, mais maintenant, il était prêt à tout, et il allait essayer de racheter chaque une de ses erreurs auprès d'elle.
Quand il détacha ses lèvres de celle de la blonde elle avait un sourire satisfait sur le visage, enfin c'était à elle, c'était son tour d'être dans les bras de son légiste, et elle en était heureuse. Elle avait tellement attendu, mais cela avait tellement valu le coup, parce que la conclusion était belle, et, même si il allait falloir du temps, ils allaient, elle et lui, réparer leurs cœurs meurtris par l'amour.
Elle frotta son nez contre le sien, ils n'avaient plus vraiment besoin de mots, mais elle avait envie de l'embrasser, encore et encore, et c'est ce qu'elle fit, scellant avec douceur, tendresse et délicatesse leurs lèvres, comme on scelle une promesse, celle d'un amour nouveau, mais aussi celle d'une belle histoire, leur histoire.
Et voilà
On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel OS
Kiss
