Bonjour,

On se retrouve avec un nouvel OS sur l'épisode 7 de la saison 3. Je préfère vous dire qu'il va possiblement falloir des mouchoirs.

Bonne Lecture


Balthazar venait de lui confirmer son mariage prochain avec Maya, lui disant qu'il allait être papa, et elle était dans un état proche de l'écroulement. Elle avait fini par le prendre dans ses bras, le serrant plus que de raison, refusant de le lâcher et pleurant en silence. Pourtant si elle ne le lâchait pas prochainement, elle allait s'effondrer en larmes dans ses bras et ce n'était pas envisageable, il ne devait pas la voir comme cela, parce que la vérité c'est qu'elle serait bien incapable de lui expliquer le pourquoi du comment.

Pourtant, sans l'avoir lâché, elle fut secouée d'un premier sanglot silencieux, resserrant un peu son étreinte, refusant de le lâcher. Les larmes coulaient de plus en plus sur son visage et si jamais elle le lâchait, il allait la voir comme cela, et elle refusait que ça soit le cas. Elle avait beau essayer de se calmer, c'était impossible, son corps était de plus en plus secoué par les sanglots et son visage de plus en plus couvert par les larmes. Quand il essaya doucement de mettre fin à l'étreinte qu'ils partageaient depuis environ deux minutes, Hélène craqua, sachant pertinemment ce que cela signifiait - le laisser partir définitivement - et lâcha un profond sanglot, resserrant ses bras autour du corps du légiste, refusant de le lâcher et mettant sa tête dans son cou. S'en était trop, et elle n'en pouvait plus…

"Hélène" murmura le légiste en essayant de détacher la belle blonde de lui, en vint "Hélène ça va ?" demanda-t-il doucement.

"Non…" murmura la blonde contre son cou, essayant de l'étouffer "Mais c'est rien ça va passer"

Elle détacha un peu la prise qu'elle avait sur lui, elle voulait encore pleurer pendant des heures, des simples mots et elle avait tout perdu, vraiment tout, et c'était inconcevable pour elle. Elle devrait se détacher de lui et partir en courant seulement elle ne pouvait pas se montrer comme cela devant son légiste. Pourtant elle sanglotait toujours dans ses bras, même si elle s'était un peu calmée, il n'y rien à faire, elle n'arrivait pas à ne pas pleurer.

"Vous voulez en parler ?" demanda doucement Balthazar en caressant son dos, essayant de l'apaiser, car il l'avait bien compris, sa collègue et amie, n'allait pas quitter ses bras avant d'être complètement calmée.

"Non" répliqua-t-elle sans se détacher de lui, profitant simplement du moment. "Juste gardez moi dans vos bras" murmura-t-elle faiblement.

Balthazar resserra doucement son étreinte, il n'avait pas compris pourquoi elle avait craqué, c'était insensé qu'elle se mette à pleurer comme ça… Elle qui était toujours forte, incroyablement forte, et qui refusait de craquer devant les autres. Pourtant, là, la belle blonde semblait complètement à nu, et il allait faire de son mieux pour la rassurer, la réconforter, et si il devait la tenir dans ses bras pendant encore dix minutes, et bien il le ferait.

Hélène continuait de pleurer en silence contre le cou de Balthazar, elle ne voulait pas le lâcher, jamais. Dans sa tête, le lâcher était égal à le perdre pour toujours, alors si elle restait dans ses bras, il était à elle, et il ne pourrait pas aller épouser Maya. Et elle ne voulait pas qu'il l'épouse, non, elle ne pouvait pas supporter cela, c'était impossible, elle l'aimait trop, mais elle ne pouvait pas lui dire, elle n'y arrivait pas, c'était impossible et les mots restaient bloqués dans sa gorge.

Pourtant au bout d'un certain temps elle fut bien obligée de mettre fin à l'étreinte qu'elle partageait avec lui. Triste, elle se recula et ne dit rien, préférant baisser la tête et fuir son regard. Mais c'était mal connaître le légiste que de penser qu'il allait laisser ça couler et passer sous silence sans lui demander ce qu'il s'était passé.

"Hélène" demanda-t-il doucement "Qu'est-ce-qu'il y a ?" il tenta un petit sourire pour l'encourager à parler

"Rien…" menti la blonde "Je veux pas en parler de toute façon…" elle fit un petit sourire pour essayer de rassurer son légiste, mais ce n'était pas le cas, au contraire, il était encore plus inquiet.

"Non, tu peux pas garder ça pour toi si ça te fait autant de mal" il s'approcha doucement de la flic qui avait repris sa place initiale "Parles moi"

Il était doux, tendre, enrobant, il voulait vraiment la faire parler, mais Hélène, elle se renfermait comme une huître. Ca faisait si mal, c'était en train de la détruire, de l'étouffer et elle craquait complètement. Elle avait réussi à être forte jusqu'à présent, mais là, sa belle armure s'effritait petit à petit, et plus il essayait de la faire parler, plus elle avait envie de le fuir… Elle ne pouvait vraiment pas lui dire qu'il était responsable de son mal être… Et puis c'était elle qui l'avait repoussé en premier, alors à quoi bon…

"Ça va aller, c'est promis" elle sourit "Je suis juste fatiguée et c'est un peu le bazar dans ma tête, mais ça va passer" tenta de se justifier la blonde "On reprend" demanda-t-elle en faisant un signe de tête vers le cadavre.

"Euh oui…" il renonçait mais pas de bonne grâce, il était très inquiet pour elle, et à un moment où à un autre, il allait remettre ça sur le tapis pour essayer de la faire s'ouvrir, parce que renoncer c'était clairement pas son genre.

Hélène, elle, s'était refermée comme huitre, elle le fuyait, ne suivant même plus l'autopsie, elle n'en n'avait plus le cœur, ni l'envie, elle était complètement ailleurs et plus du tout dans l'enquête. Elle entendait Balthazar lui parler, mais c'était comme si, les informations entraient par une oreille et ressortaient par l'autre… Elle était plutôt concentrée sur ne pas se remettre à pleurer, ne pas lui montrer qu'elle n'allait pas bien, parce que sinon il allait encore vouloir en parler et ça, ce n'était vraiment pas envisageable.

Pourtant sa respiration commença à devenir difficile, elle était de nouveau au bord des larmes et en plus au bord de la crise de panique, il fallait qu'elle sorte, qu'elle quitte la pièce pour aller respirer de l'air frais. Et c'est ce qu'elle fit, sans même prévenir Balthazar, elle quitta la pièce en courant, arrachant sa blouse médicale au passage avant de sortir, des larmes au coin des yeux.

"Pourquoi ?" murmura-t-elle en regardant le ciel "Pourquoi ça m'arrive à moi ? Qu'est-ce-que j'ai fais de mal hein ?" demanda-t-elle comme si elle parlait à une force invisible. "Pourquoi ça fait si mal surtout ?..."

Elle baissa la tête, recommençant à pleurer, c'était beaucoup trop douloureux et la petite voix dans sa tête lui répétait en boucle que la raison de sa douleur c'était qu'elle était amoureuse et que c'était elle qui avait tout foutu en l'air en le repoussant la première… Elle s'en voulait d'avoir laissé ses peurs prendre le dessus, ses craintes aussi, et elle en payait le prix fort aujourd'hui.

Tout s'accumulait et elle dû aller prendre appui sur le mur pour ne pas tomber par terre. La tête contre ce dernier, elle se cachait pour pleurer et hurler sa peine dans son poing. On ne pouvait pas la remarquer… De quoi allait-t-elle avoir l'air, elle, la flic si forte et si dure habituellement, abattue par ses propres sentiments, trop profond pour un homme qui n'avait sans doute jamais rien vu…

"Pourquoi ?" recommença-t-elle tapant du poing contre le mur, sans vraiment mesurer la force qu'elle y mettait "Pourquoi ça m'arrive ? Pourquoi je suis tombée amoureuse de lui ? Pourquoi c'est si fort ? Pourquoi il ne m'aime pas en retour ? Pourquoi, Pourquoi, Pourquoi ?" A chaque pourquoi Hélène avait de nouveau tapé le mur, avec une certaine force, se blessant par la même occasion.

Ce qu'elle ne savait pas, c'était que, inquiet après son départ précipité, Balthazar l'avait suivi dehors et avait observé son comportement, et que par conséquent il avait tout entendu, tout ce qu'elle venait de dire, y compris l'aveux de ses sentiments envers lui et tout avait été clair d'un coup, ses larmes, le fait de ne pas vouloir en parler… Elle voulait protéger son cœur, et se protéger… Elle avait eu mal, tellement mal qu'elle n'avait pas supporté la douleur de l'annonce de son mariage, elle qui, il le réalisait, était tombée éperdument amoureuse de lui…

Elle continuait de taper avec force son poing contre le mur, et Balthazar pensa qu'elle allait se faire du mal, elle s'en faisait d'ailleurs, et il ne pouvait pas la laisser continuer. Il fallait qu'il aille la calmer et qu'il regarde l'état de sa main et le plus tôt allait être le mieux, sinon, elle allait finir par se la casser vu comment elle semblait déverser sa rage et sa tristesse sur ce pauvre mur qui ne lui avait rien demandé.

"Capitaine ?" l'appela doucement le légiste en s'approchant d'elle, mais aucune réaction "Hélène ?" essaya-t-il en vint. Alors doucement il s'approcha pour agripper son point avec délicatesse, l'empêchant de continuer à se faire du mal. "Arrête tu vas te faire du mal" murmura Balthazar en l'éloignant du mur.

A ce moment précis, Hélène réalisa qu'il était là, ce qu'elle avait fait, et donc l'état de son poing qui était abîmé… Elle avait dû taper fort, vu qu'elle s'était ouverte, pourtant elle n'avait pas si mal que ça alors elle pensa que rien n'était cassé, mais elle n'était pas médecin, et elle allait devoir laisser son légiste s'occuper d'elle, ce qui ne lui plaisait pas forcément, mais elle n'avait pas vraiment d'autre choix.

Alors qu'il la conduisait au travers des couloirs de l'IML, elle ne put s'empêcher de se demander ce qu'il avait pu entendre, si il avait entendu qu'elle était amoureuse de lui… Pourtant elle ne posa pas la question, ayant bien trop peur de la réponse, et puis de toute façon, dans sa tête c'était clair, c'était à sens unique alors à quoi bon remuer le couteau dans la plaie.

"Je vais regarder votre main, Capitaine" lui expliqua-t-il en prenant doucement sa main pour regarder les dégâts qu'elle s'était infligée. "Je vais nettoyer le sang, ça pourrait piquer" il lui sourit avant de commencer à désinfecter avec une douceur qu'elle ne lui connaissait pas.

Hélène grimaça au contact du produit, c'était désagréable, ça piquait, mais elle n'avait pas d'autre choix, alors elle se concentra sur autre chose, quelque chose qui lui était agréable, et le dernier souvenir agréable qu'elle avait était en sa compagnie, dans la chambre froide, quand ils étaient tendrement enlacés pour se tenir chaud et se protéger, et qu'ils avaient partagé ce presque baiser, trop court, car Delgado les avaient interrompu… Elle voulait penser à autre chose, mais si elle remontait dans sa mémoire c'était la Bretagne, et il était encore là, et ça la rendait plus triste qu'autre chose… Voilà qu'en voulant se rassurer elle allait recommencer à pleurer, pour rien selon elle… C'était tellement stupide de pleurer pour lui, sauf que ses émotions partaient dans tous les sens actuellement et qu'elle avait bien du mal à les contrôler.

Elle ne se rendit même pas compte qu'il lui parlait tout en bandant sa main, partit trop loin dans sa bulle, dans son monde… Pourtant elle sentit bien qu'il bandait sa main avec une grande délicatesse, avant de rassembler son annulaire et son auriculaire pour les maintenir ensemble, ce dernier ayant été plus abîmé que les autres.

"Capitaine, vous m'écoutez ?" demanda Balthazar en la voyant complètement ailleurs, avant de voir une larme couler sur sa joue. Il soupira, il se sentait terriblement mal de la faire souffrir autant.

"Hein ? Quoi ?" demanda Hélène en se retournant vers lui, ayant soudain réalisé qu'il lui parlait "Vous disiez ?"

"Je disais" dit Balthazar en souriant "Que vous aviez de la chance que rien ne soit cassé"

"Ok… Merci…" balbutia Hélène pas très cohérente, en vérité, elle voulait juste fuir loin de lui…

"On va en parler ?" demanda le légiste en caressant délicatement sa main abîmée qu'il tenait toujours.

"Non, c'est bon Balthazar" elle se leva retirant sa main de celle du légiste "Vous terminer l'autopsie et m'envoyer le rapport ?" demanda-t-elle retrouvant une forme de professionnalisme "Je vais retourner à la DPJ"

"Tu vas faire semblant longtemps d'aller bien ?" demanda le légiste alors qu'elle allait quitter la pièce.

"Je vois pas de quoi tu parles" répliqua du tac au tac la blonde.

"Tu t'es effondrée en larmes dans mes bras, ensuite tu sors et tu fais une espèce de crise en te tapant la main sur le mur en demandant continuellement "pourquoi". Non tu ne vas pas bien, et non cette fois je ne vais pas laisser passer ça" il était ferme, mais il le savait, il n'avait pas d'autre choix.

Hélène se tendis automatiquement, elle ne voulait pas en parler, il en était hors de question, pourtant sa carapace se fendillait petit à petit, la laissant plus vulnérable que jamais… Et le mur autour de son cœur, qu'elle avait soigneusement tenté de reconstruire après leur dîner raté, ne tenait plus… Elle était plus vulnérable que jamais, et elle ne voulait pas lui donner la possibilité de lui faire plus de mal qu'il en avait déjà fait…

"A quoi bon… C'est trop tard de toute façon…" murmura-t-elle, dos à lui, une nouvelle fois au bord des larmes… Décidément il la rendait terriblement vulnérable…

"Qu'est-ce-qui est trop tard Hélène ?" demanda Balthazar, au fond, il pensait le savoir, mais il avait besoin de la confirmation de la belle blonde avant de peut-être se lancer dans quelque chose qu'il pourrait regretter…

"C'est trop tard pour nous…" sa voix se brisa sur le dernier mot, elle aurait préféré ne jamais prononcer cette phrase, mais elle était sortie toute seule, et elle ne pouvait plus faire machine arrière désormais…

Balthazar avait eu la confirmation qu'il recherchait, il avait donc tout bien compris, elle était amoureuse de lui, et sûrement depuis très longtemps, et il n'avait rien compris, rien vu, et surtout il n'avait pas plus essayer que cela, et il s'en voulait… Quand elle l'avait repoussé il s'était fait une raison, sans comprendre qu'en réalité elle avait très certainement été morte de peur à l'idée de se laisser aller avec lui..

"Je suis désolé…" murmura le légiste, il ne savait pas vraiment pourquoi il s'excusait… pour pas mal de choses en fait, parce qu'il en avait beaucoup à se faire pardonner…

"C'est comme ça" murmura Hélène avant de se retourner pour le regarder "Au fond j'ai toujours été qu'un jeu et quand tu n'as pas obtenu ce que tu voulais tu as jeté le jouet… Tu m'as jeté, abandonné sur le côté, comme un vulgaire déchet…"

Elle baissa la tête, ne voulant plus le regarder et priant pour que le sol l'avale et qu'elle finisse par disparaître complètement… A quoi bon, de toute façon, elle avait déjà tout perdu et elle n'avait plus envie de rien, sauf de disparaître pour ne plus jamais revenir et le laisser vivre sa vie, sans elle…

Balthazar la regardait, perdu, comment pouvait-t-elle penser que tout n'avait été qu'un jeu ? Cela n'avait jamais été le cas, la laisser entrer dans son monde était un de ses plus gros aveux de faiblesse, et elle comptait énormément pour lui, il ne pouvait absolument pas la laisser penser ça, la laisser penser comme ça.

"Non c'est faux !" répliqua le légiste, ce qui fit relever la tête à la blonde "Tu n'as jamais, sous aucun prétexte, été un jeu, jamais, et ça ne sera jamais le cas" il s'approcha doucement "Tu es une des personnes, si ce n'est la personne la plus importante de ma vie… Alors ne pense jamais que tu as été un jeu, jamais"

Hélène releva la tête, elle ne s'attendait pas vraiment à tout ça, elle s'était déjà fait une idée et pour elle tout était déjà trop tard et elle avait perdu ce qui comptait le plus pour elle, lui… Elle ne pourrait jamais supporter la vision de l'homme qu'elle aime avec une autre femme, celle de son mariage, et l'idée qu'en plus Maya lui donne un enfant… Surtout que pour elle il y avait un truc louche avec cette nana débarqué de nul part… Peut être que c'était sa jalousie qui parlait, surement même, en tout cas une petite partie, mais il y avait aussi son instinct de flic, et il l'avait rarement, voir jamais trompé. Mais maintenant elle ne savait plus quoi faire et encore moins quoi dire.

Balthazar non plus ne savait pas quoi dire, après tout, dans cette histoire, c'était lui qui était en train de passer pour le connard sans cœur qui faisait du mal à une femme exceptionnelle, probablement la meilleure personne qui est croisé sa route depuis Lise… Pourtant, il ne pouvait décemment pas laisser Maya, il n'y aurait eu qu'elle tout cela aurait été bien plus simple… Seulement Maya était enceinte, de son enfant, il allait avoir un bébé, et il refusait d'être un père absent, cela ne pouvait pas arriver, il n'était pas comme ça. Mais d'un autre côté il ne pouvait pas non plus rester avec Maya juste pour cet enfant, ce n'était pas non plus lui donner la bonne image… Quelque part il devait faire un choix terrible, et qu'il ne voulait pas faire… Choisir son enfant à naître c'était renoncer à Hélène et, à l'inverse, choisir la belle blonde, c'était possiblement renoncer à son enfant, car il le savait, Maya ne lui pardonnerait pas. Il fallait qu'il sacrifie une des meilleures choses dans sa vie, pour l'autre, et c'était quelque chose qu'il ne pouvait pas faire.

Cependant, il y a une personne qui avait déjà fait ce choix pour lui, et c'était Hélène. La flic avait bien compris que quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse, elle avait perdu, elle l'avait perdu lui et qu'elle devait donc s'incliner. Elle l'aimait tant qu'elle était prête à tout pour lui, et si le laisser partir pour être avec une autre femme, qu'elle méprisait certes, c'était ce qu'elle devait faire, et bien elle allait le faire. Elle n'allait pas rester spectatrice de sa vie à attendre l'impossible, elle devait renoncer, pour son propre bien et sa propre santé.

"Peut être bien" répondit enfin Hélène coupant le long silence qui avait pris place "Mais c'est trop tard, j'arrive trop tard…" elle le regarda "C'est fini, on arrête, c'est ce qu'il y a de mieux à faire pour toi comme pour moi"

"On arrête ?" demanda le légiste "On arrête quoi au juste ?" il avait besoin de savoir, parce que si il était honnête, il y avait pas mal de possibilités, dont une qui lui faisait très peur, et qu'il ne pouvait, pas une seule seconde, envisager…

"Tout, voyons" répondit Hélène comme si c'était évident "Notre petit jeu de séduction, notre amitié, et même notre collaboration professionnelle…" elle le regarda "On se fait bien trop de mal et c'est la meilleure chose à faire"

"Non, NON!" cria le légiste, c'était impossible il refusait cette possibilité, celle de la perdre, celle de ne plus la voire sur une enquête, de ne plus lui parler, cela ne pouvait pas arriver, il n'allait pas y arriver sans elle "Je refuse, non, j'ai besoin de toi dans ma vie"

Il était sûrement très égoïste, mais il ne pouvait vraiment pas imaginer sa vie sans elle, si elle n'en faisait pas partie… Ces six mois avaient duré une éternité, loin d'elle, il l'avait l'impression de n'être qu'une moitié… Pourtant il savait très bien qu'il ne pouvait pas la contraindre à rester près de lui…

"Balthazar" murmura Hélène "Tu ne peux pas me garder près de toi… Tu vas être papa, un père formidable, je n'en doute pas. Mais il faut que je sorte de ta vie, parce que je ne pourrais jamais être spectatrice de tout cela, c'est bien trop dur…" elle fit un pas vers lui "Je t'aime comme j'ai jamais aimé, et j'aimerai probablement plus jamais comme ça.." elle souffla, c'était dur, ça lui déchirait le cœur, mais il fallait le faire "Mais tu ne peux pas me demander ça, de rester près de toi, c'est trop dur… Et surtout je refuse d'être l'autre femme, celle qui finira tôt ou tard par briser ton couple… Tu peux pas faire ça à ton enfant… Si quelqu'un doit se sacrifier c'est moi…" elle recommença à pleurer, cette décision était compliquée à prendre, mais il fallait le faire, c'était pour leur propre bien…

"Mais…" commença le légiste "Tout cela signifie te perdre, ne plus te voir, que tu ne fasses plus partie de ma vie…" énuméra le légiste "Et je suis pas prêt pour ça, j'ai besoin de toi dans ma vie" argumenta le brun, espérant la faire changer d'avis

"Je sais, mais, crois moi, c'est pour notre propre bien" expliqua la blonde "On se fait beaucoup trop de mal et on va finir par se détruire, et c'est pas ce que je veux"

"Hélène je…" essaya le légiste "T'es comme la lumière dans ma vie… Je sais pas comment faire sans toi, t'as pris une place trop importante" il était au bord des larmes, il faisait tout pour qu'elle reste, mais il commençait à le comprendre, tout cela était en vain…

"Toi aussi tu as pris une place très importante dans ma vie, mais on peut pas continuer, on a besoin de ça, de cette séparation… Je ne veux pas que tu sacrifies un enfant qui n'as rien demandé"

"Alors nous deux c'est fini avant même d'avoir commencer ?" demanda-t-il, tout en laissant s'échapper une première larme.

"Disons que pour le moment on se met entre parenthèses, et que peut être, un jour, on aura notre chance" sourit Hélène en effaçant la larme qui avait coulé sur le visage de Balthazar

Le brun sourit avant de se pencher vers la blonde, pour l'embrasser chastement et brièvement, comme une promesse qu'un jour, tout ira bien et que la vie leur laisserait enfin cette chance de vivre leur belle histoire, en tout cas il voulait y croire.

A regret ils se détachèrent avant d'être interrompus par le téléphone d'Hélène qui décrocha. A l'autre bout, Delgado l'informait que le tueur avait recommencé et qu'il y avait deux nouvelles victimes. Elle raccrocha avant de regarder Balthazar.

"On a du travail, il a recommencé"

Et elle partit rapidement, n'attendant pas vraiment Balthazar, qui elle le savait, allait la retrouver à sa voiture. Ca avait fait mal, et c'était très certainement leur dernière enquête ensemble, mais c'était un mal pour un bien, car ils n'auraient définitivement pas pu continuer comme ça… Mais au fond d'elle une petite voix lui disait que tout espoir n'était peut être pas perdu et que un jour, d'ici quelque temps, ils allaient la vivre, leur belle histoire.


Et voilà

On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel OS

Kiss