Bonjour, bonjour

Voici la suite et fin du procès de Maya. Vous allez voir, elle ne va rien lâcher jusqu'au bout.

Bonne Lecture


Le lendemain matin, Balthazar se réveilla en premier, Hélène toujours endormie contre lui. Il ne put s'empêcher de l'observer et de sourire. Elle était vraiment magnifique et il allait lui montrer chaque jour combien il tient à elle.

Et cela allait commencer par faire livrer le petit déjeuner dans leur chambre, pour la servir, telle une princesse, dans son lit. Il sourit rien qu'à cette pensée avant d'essayer de quitter le lit pour prendre le téléphone de la chambre et appeler, sans réveiller Hélène qui dormait toujours. Cependant la tâche n'était pas la plus simple, Hélène était fermement accrochée à lui et dès qu'il bougeait un peu, elle le serrai un peu plus contre elle.

Il rigola doucement avant de la détacher lui-même et de sortir du lit. En remplacement, il lui mit dans les bras, son oreiller, et Hélène le serra tout naturellement comme si c'était Balthazar. Il sourit en la voyant faire, mais réalisa également qu'elle avait sans doute peur de le voir s'enfuir loin d'elle, elle avait peur qu'il la laisse. Mais il ne comptait pas le faire, il ne comptait plus jamais le faire.

Il abandonna ses observations pour prendre le téléphone et commanda un peu de tout ainsi que deux verres de jus d'orange et deux cafés. Il attendit patiemment qu'on le livre et alla récupérer le plateau le plus discrètement possible alors qu'Hélène semblait encore endormie.

Il le posa à côté du lit avant d'observer, encore une fois, Hélène. Elle avait l'air tellement paisible et détendue alors qu'elle dormait, et cela faisait beaucoup de bien à voir. Au bout de plusieurs minutes il s'approcha d'elle et caressa doucement sa joue, lui murmurant des mots doux pour qu'elle se réveille petit à petit.

En ouvrant les yeux, la première chose qu'Hélène vit, fût Balthazar qui lui souriait. Elle lui sourit en retour avant de le tirer doucement vers elle pour qu'ils s'embrassent. Le baiser était tendre et doux, et c'était une merveilleuse façon de se réveiller. Elle sentit ensuite l'odeur du café et fronça les sourcils en regardant le légiste.

"Ne me dit pas que tu nous à fait livrer le petit déjeuner ?" demanda Hélène en le fixant

"Ok, bah, je te le dis pas alors" sourit Balthazar les yeux pétillants de bonheur. Il adorait lui faire des petites choses comme cela. Ils n'avaient pas parlé, ils n'étaient même pas officiellement ensemble, mais après tout le mal qu'il lui avait fait, il voulait lui faire du bien, beaucoup de bien.

"T'es chiant hein" soupira Hélène "Mais absolument adorable" sourit-elle en le regardant avant de s'approcher pour l'embrasser délicatement, une nouvelle fois "Merci Raphaël"

"Rien n'est trop beau pour toi, ma belle Hélène" il sourit en retour avant de s'écarter et d'aller récupérer le plateau et le mettre sur le lit pour qu'ils puissent partager ensemble, un premier petit déjeuner, le premier d'une longue série. En tout cas, c'est ce qu'ils espéraient tous les deux.

Ils prirent le temps de prendre leur petit déjeuner avant de se préparer pour se rendre au tribunal pour le deuxième jour du procès. Avant de quitter la chambre, Balthazar embrassa une dernière fois Hélène, sachant qu'il n'allait pas pouvoir le faire avant le soir. Il comprenait qu'Hélène souhaite rester discrète sur leur relation naissante. C'était ce qu'il voulait, lui aussi.

Ils arrivèrent en premier au tribunal. Ils furent rapidement rejoints par Delgado ainsi que Camille et Olivia. Ils discutaient en attendant l'ouverture des portes pour rejoindre la salle. Aujourd'hui, d'autres experts allaient se succéder, notamment pour parler de l'état mental de Maya et définir si oui ou non, elle est jugée responsable d'un point de vue médical.

Eddy et Fatim arrivèrent peu avant l'ouverture des portes, et leur retard était dû au jeune homme qui avait eu du mal à quitter le lit. Alors qu'ils entraient dans la salle, Camille prit le temps d'observer Balthazar, avec le sentiment qu'il agissait différemment de la veille.

"Il a couché avec Hélène" commença Camille en regardant Olivia "Je le trouve différent, j'suis sûre qu'ils ont couché ensemble" affirma-t-elle

"Ah mais je suis d'accord" répondit Olivia "En plus, il porte les mêmes vêtements qu'hier. C'est sûr qu'il a passé la soirée avec elle. Et même la nuit" sourit la légiste.

"Bien vu" reprit Camille "En plus, qui sont les deux seuls à avoir décliné l'invitation hier soir ? Eux. C'était sans doute pour être tous les deux" ajouta-t-elle

"T'as raison. Par contre, le connaissant, il va soit le crier sur tous les toits, soit ne rien dire pour préserver leur secret." ajouta Olivia.

"Il ne va rien dire. D'après Jérôme, Hélène est plutôt discrète et ça ne serait pas elle de le dire… De plus, après ce que j'ai compris, leur séparation, il y a un an, ne s'est pas très bien passée… Alors, si tu veux mon avis, ils vont sans doute rester discrets. Non seulement pour se protéger, mais aussi à cause de l'avocat de l'autre… Je ne pense pas qu'il va lâcher Hélène." expliqua Camille en prenant place dans la salle.

"On verra bien, d'ici à la fin du procès, ils vont peut-être assumer" sourit Olivia en prenant également place à côté de Camille.

La journée débuta et les experts s'enchaînaient à la barre. Il y avait d'autres policiers qui venaient ajouter leurs témoignages à ceux de la veille, des experts scientifiques également qui apportaient leur expertise.

Cependant, l'avocat de Maya ne voulait pas lâcher, cherchant la petite bête, le petit défaut qui ferait que sa cliente pourrait gagner ce procès et s'en sortir avec une peine moindre, voire pas de peine du tout si elle était reconnue irresponsable pénalement. Elle pouvait encore s'en sortir, mais les experts psychiatrique n'étaient pas encore passés à la barre et eux pouvaient tout changer.

Ils étaient plusieurs et il y avait bon espoir qu'au moins un finisse par dire que Maya n'était peut être pas responsable, histoire d'installer le doute dans l'esprit du jury, et ça, c'était important. Seulement, si il était honnête, il y avait peu de chance que cela aboutisse, mais il ne devait pas perdre espoir, sinon, Maya n'allait pas s'en sortir, et il croyait encore que c'était possible, il devait y croire.

Le premier expert psychiatrique se présentat, et pour lui, pas de toute, la suspecte était parfaitement saine d'esprit, à chaque fois, durant chaque meurtre. Elle avait agit avec un plan très précis en tête et l'avait froidement mis à exécution, manipulant au passage bon nombre de personne avec son numéro de femme parfaite, de fille de bonne famille que la vie n'avait pas épargné. Certes, elle était sans doute très marquée par ce qu'elle avait vécu, mais rien ne pouvait justifier ce qu'elle avait fait.

Elle avait agit en pleine conscience et pas lors d'une crise de folie, et même, elle avait encore essayer de mentir pour s'en sortir et essayer d'échapper à la justice. Elle avait tout prévu… Tout, sauf qu'une flic un peu tenace cherche à comprendre ce qui se cachait vraiment derrière le masque…

Et la flic en question n'avait vraiment pas été déçue puisqu'elle avait tout découvert, tout le mal qu'elle avait fait, ce qu'elle avait fait subir à un proche d'une de ses victimes… Elle avait poussé le vice trop loin, tout semblait trop beau pour être vrai avec Maya Deval. Et la vérité était moins glorieuse… Pourtant, pour s'en sortir, elle n'hésitait pas à mentir et manipuler de nouveau, utilisant comme prétexte son enfance perturbée pour essayer de faire croire que c'était à cause de cela qu'elle avait agi comme ça.

La suite de la journée fut la même. Tous les experts psychiatriques étaient d'accord. Maya avait agit en pleine conscience et savait parfaitement ce qu'elle faisait. Non, elle ne pouvait pas être considérer comme folle, surtout quand on voyait tout ce qu'elle avait fait et le fait que chaque mouvement avait été réfléchis et pensé avec une précision incroyable.

C'était un soulagement pour tout le monde, tous les proches de victimes, et les victimes qui avaient survécu que les experts ne la dédouane pas psychologiquement. Maya était pour eux, 100% responsable de ses actes et devait donc être jugée comme telle, sans traitement de faveur et écoper de la peine maximum.

Son avocat le savait, cela ne sentait pas bon, pas bon du tout, mais après tout, il restait encore plusieurs jours de procès, et il pouvait encore arriver à sortir certaines choses de proche de victime, mais surtout, des trois victimes qui lui avaient survécu, ceux qui l'avaient stopper, pour essayer de limiter la peine de sa cliente. Il voulait se concentrer principalement sur Hélène, car selon lui, les sentiments de la flic pour celui qui était encore le mari de sa cliente était une des clés pour l'aider à s'en sortir. Et bien sûr, il comptait aussi sur son témoignage à elle… Tout n'était peut-être pas perdu mais si ils n'étaient pas sur la bonne voie…

A la fin de la journée, alors qu'ils étaient sortis de la salle et discutaient de nouveau, Camille proposa, une nouvelle fois, d'aller prendre un verre tous ensemble, histoire de décompresser un peu après cette journée stressante et ce qui les attendait après. Certains allaient devoir encore témoigner, mais cette fois, c'était non plus en tant qu'expert médico-légal ou bien enquêteur sur cette affaire, mais en tant que proche de victime, et même, victime eux même.

Car, oui, selon elle, Hélène était, elle aussi, une victime de Maya. Elle avait été un élément dans son plan, et elle avait été victime d'une tentative d'assacinat sur sa personne, le but de Maya étant de sauver sa peau en lui sauvant la vie… Seulement tout cela n'avait pas vraiment tournée comme prévue et désormais elle était enfermée en attente de sa sentence que tous espérait exemplaire.

Cette fois-ci, tout le monde accepta, même Hélène et Raphaël… Même si, le légiste aurait bien refusé pour passer la soirée juste avec elle, la belle blonde avait décidé d'accepter pour rattraper un peu le temps perdu avec Eddy, Fatim et Jérôme, mais aussi apprendre à connaître Olivia et Camille.

Il s'était donc retrouvé embarqué avec toute l'équipe au même endroit que la veille. Tous discutaient calmement en attendant leurs boissons. Balthazar s'était installé en face d'Hélène et la regardait assez intensément. Si il voulait être discret, c'était carrément raté parce que Camille et Olivia avaient bien remarqué son petit manège.

Ils prirent du bon temps, discutant de tout et de rien avant de se séparer quelque temps plus tard, tous avaient besoin de repos pour être en forme pour la suite du procès, et Balthazar avait manifesté son envie d'essayer de dormir un maximum même si il n'était pas sûr que cela soit possible.

Il fut donc le premier à quitter le groupe, partant vers sa voiture pour rentrer chez lui. La vérité, c'était qu'il allait juste chercher des affaires propres pour pouvoir retrouver Hélène à son hôtel le soir même. Et si il voulait continuer à rester discret, il ferait mieux de changer de tenue.

Hélène suivit rapidement le chemin rentrant à son hôtel, tout comme Eddy et Fatim, qui rentrèrent chez eux. Il ne restait plus que Olivia, Camille et Jérôme qui discutaient encore un peu.

"Bon, on est d'accord Jérôme, toi qui les connaît mieux que nous" commença Camille "Ils ont couché ensemble ?" demanda-t-elle

"Qui ?" demanda Delgado "De quoi tu parles ?" continua le flic, il pensait comprendre où Camille voulait en venir, mais il avait quand même besoin de la confirmation.

"Bah Balthazar et Hélène" répondit la flic comme ci c'était une évidence "Ils ont couchés ensemble non ? C'était les seuls à refuser le verre hier et Balthazar porte les mêmes fringues aussi"

"Non, je pense pas" répondit Jérôme "C'est pas possible… Hélène elle lui en a beaucoup voulu et elle à eu beaucoup de mal à s'en remettre… Elle va pas replonger là-dedans, elle à beaucoup trop souffert"

"T'as pas vu comment il la regarde" repris Camille "Si elle ne veut pas replonger, lui il veut clairement se faire pardonner" ajouta-t-elle

"Je suis d'accord" ajouta Olivia "Clairement, lui, il veut essayer de réparer les pots cassés" expliqua-t-elle "Et puis, comment vous expliquer qu'il porte les mêmes vêtements que la veille ?" demanda-t-elle

"Connaissant Balthazar, c'est carrément possible qu'il est au choix, pas fait attention parce qu'il avait la tête dans le cul ou bien qu'il les aient en double" expliqua-t-il "Non ils ont pas couché ensemble" il secoua la tête

"Tu sais quoi, on verra à la fin du procès comment ça se passe hein" repris Camille "En attendant, nous on rentre aussi" elle sourit "Bonne soirée Jérôme"

Elle prit la main d'Olivia et toutes deux partirent en direction de la voiture avec laquelle elles étaient venues le matin même. Jérôme fit de même, tout en réfléchissant à la conversation qu'il venait d'avoir avec elles… Il avait bien du mal à croire qu'Hélène ait pu retomber dans les bras du légiste… Elle avait beaucoup trop souffert de tout cela et pourtant Camille et Olivia n'avaient pas tort, il y avait une possibilité qu'ils aient couché ensemble…

Après avoir fait un tour par chez lui pour prendre quelques affaires, Balthazar alla retrouver Hélène à son hôtel. En l'attendant, la belle blonde avait décidé de prendre une douche pour se détendre. C'est donc tout naturellement qu'elle lui ouvrit la porte en peignoir.

"Ah bah la vue est ravissante" sourit Balthazar en la voyant, ce qui la fit sourire aussi. "Je suis passé chez moi et j'ai rapporté à manger" il leva un sac pour faire voir la nourriture à Hélène.

"Merci" sourit Hélène "Pour le compliment et la nourriture. Tu penses vraiment à tout" elle s'approcha pour l'embrasser délicatement.

Balthazar n'hésita pas à répondre au baiser, ça lui avait manqué de ne pas pouvoir la toucher comme ça toute la journée. Il en avait eu envie, mais il ne l'avait pas fait. Non seulement pour rester discret vis à vis de leurs amis mais aussi, vis à vis des autres personnes présentes, on ne savait jamais si l'information pouvait remonter jusqu'aux oreilles de l'avocat de Maya.

Ils profitèrent de la soirée, parlant un peu du procès et du fait qu'ils angoissent tous les deux un peu vis -à-vis de leur second témoignage… Oui, Maya avait été déclarée saine d'esprit par les experts psychiatrique, ce qui était un bon point pour eux, mais son avocat n'allait pas lâcher, Balthazar en était persuadé, et Hélène aussi.

La nuit fut assez courte pour les deux qui après avoir avalé un simple café, se rendirent au tribunal, là où ils retrouvèrent tous les autres. Cependant, ce matin-là, Camille, Olivia et Delgado étaient déjà là…

Ils durent justifier qu'ils arrivaient au même moment par le fait qu'ils s'étaient croisés devant le bâtiment, ce que ni Camille, ni Olivia n'avaient cru… Même Delgado avait, cette fois, de gros doutes… Il avait bien du mal à imaginer qu'Hélène est pu retomber dans les bras du légiste tant il l'avait vu souffrir à cause de ce dernier. Mais il savait aussi qu'elle avait été très amoureuse et que c'était sans doute toujours le cas. Et si, avec Balthazar, ils avaient eu une explication, il n'était finalement pas si impossible que cela qu'elle finisse par craquer de nouveau pour lui.

Cette nouvelle journée permit aux derniers experts d'apporter leur témoignage durant la matinée, la suite, c'était les témoins, les proches de victimes, et aussi, celles qui avaient survécu à une tentative d'assassinat de la part de Maya ou de son principal complice, connu sous le nom de Janvier.

Vu le nombre de victimes, tout le monde savait que cela allait être long, possiblement très long… Maya et Janvier avaient fait une dizaine de victimes à eux deux… Ce qui faisait tout autant de proches… Car oui, il y avait au moins un proche pour chaque victime qui était venu, tous voulant rendre justice à la personne qui leur avait été si cruellement arraché par cette femme, juste parce qu'elle avait les même mains que sa maman…

Les témoignages étaient émouvants, parfois durs et la salle se rendait compte de combien de vies avaient été gâchées, brisées, déchirées par Maya… Janvier ne pouvait plus payer, puisque dans un ultime geste pour sauver sa peau elle l'avait tué. Il n'y avait pas seulement les vies prises, celles trop courtes qui s'étaient arrêtées de par leur faute, il y avait tous les à côté, toutes les souffrances engendrées pour les proches, les fissures créées dans leurs vies donc certain ne se remettrait possiblement jamais…

La journée se termina sans que ni Hélène, ni Delgado, ni Balthazar n'aient témoignés. Cela serait sans doute pour le lendemain, et il fallait le reconnaître, ils étaient un peu angoissés tous les trois. Après tout, ils étaient ceux qui lui, qui leur avait survécu… Ceux que Maya, et Janvier avaient essayé de tuer sans y parvenir.

Seulement, Hélène, elle, n'était même pas sûre que Maya paye pour ce qu'elle avait subi de la part de Janvier… Il n'y avait pas vraiment de preuves qu'elle était derrière tout cela… Pourtant Hélène avait failli perdre la vie et même si elle s'en était sortie, l'impact psychologique que cela avait eu sur elle était fort… Psychologiquement, la blonde avait été extrêmement marquée par le fléau Maya et sa vie avait beaucoup changé depuis cela… Elle avait voulu oublier, mais la vérité, c'est qu'elle était encore hantée par ce qui c'était passé…

Tout le monde rentra chez lui, sans passer par la case verre… Ils étaient tous plus ou moins tendus et cela se ressentait. Ils iraient boire un verre à la fin, quand le procès serait fini et que toute cette histoire serait derrière eux.

Pour ne pas éveiller les soupçons plus qu'il ne pensait l'avoir déjà fait, Balthazar monta dans sa voiture et partit faire un tour du quartier, comme si il allait rentrer chez lui. Mais bien vite, il se gara non loin de l'hôtel où dormait Hélène et la retrouva dans le hall, elle l'attendait bien sagement avant de monter dans sa chambre, là où ils ne seraient que tous les deux et où ils pourraient juste se rassurer mutuellement en profitant de la présence de l'autre.

Le lendemain, la matinée fut, une nouvelle fois, consacrée aux témoignages de proches. Certains étaient plus longs que d'autres, mais tous montraient combien Maya Deval avait pu briser des vies, de nombreuses vies…

C'était une partie plus éprouvante du procès, parce que cela montrait l'impact réel que les crimes de cette femme avaient eu sur la vie de ses victimes. Mais elle, dans sa cage en verre, qui les observait en silence, serait presque en train de jubiler d'avoir fait ça, d'avoir fait tant de mal à ceux qui, pour elle, avait volé les précieuses mains de sa maman. Ils n'avaient pas le droit de les avoir, elle était uniquement à sa pauvre maman.

Son sourire était presque malsain, mais dès que quelqu'un la regardait, elle s'arrêtait immédiatement, reprenant un air de petite fille triste… Sa comédie était parfaitement rodée, comme un rôle qu'elle avait répété longuement depuis sa cellule de prison et dont le final serait son témoignage. Elle avait clairement prévu de se faire passer pour une victime de son père et que tout cela, c'était à cause de lui, de ce qu'il lui avait fait subir. Mais pour le moment, elle ne pouvait rien faire, rien dire… Elle devait se contenter de rester bien sage dans sa boîte de verre en attendant le bon moment tout en écoutant les dramatiques conséquences de ce qu'elle avait fait.

Le midi, le groupe se retrouva pour manger, mais Hélène n'arrivait pas à avaler un seul morceau tant elle était tendue. Elle savait au fin fond de son être, qu'elle allait témoigner dans l'après midi, et que non, elle n'allait pas en ressortir indemne… Surtout avec l'avocat de Maya qui allait, une nouvelle fois, la provoquer en parlant de ses sentiments pour Balthazar et de leur impact dans tout cela…

Quand le procès reprit, c'était à peine si Hélène écoutait le témoignage, se répétant en boucle ce qu'elle avait à dire et la réponse appropriée si jamais l'avocat de Maya s'en prenait à elle. La blonde savait quoi dire, comment répondre pour ne pas lui donner quelque chose pour l'enfoncer publiquement, mais cela ne l'empêchait pas d'être stressée…

"La cour appelle à la barre, Hélène Bach" machinalement elle se leva avant d'avancer à la barre, posant ses deux mains dessus, la serrant fort, comme pour s'ancrer dans la réalité et ne surtout pas perdre pied.

Balthazar qui l'observait longuement depuis plusieurs minutes, remarqua tout de suite qu'elle n'était pas dans son état normal, qu'elle était tendue et mal à l'aise et il avait cruellement envie de la serrer fort dans ses bras, de lui dire qu'il était là, qu'il la soutenait et que tout allait bien se passer. Seulement, il ne pouvait pas se le permettre, parce que, non seulement cela trahirait leur secret, mais aussi, l'avocat de Maya, fourbe comme il était, pourrait s'en servir contre eux.

Il n'était pas le seul à regarder Hélène avec une grande attention, Maya aussi observait la flic. Mais son regard à elle était loin, bien loin du regard doux et bienveillant du légiste. Non, elle, elle l'observait les yeux brûlant de colère, ruminant, l'insultant dans sa tête. Elle voulait sauter à la gorge de la flic, celle qui avait tout gâchée, celle qui lui avait tout pris, celle qui avait mis fin à sa vie de rêve, à tout… Sans elle, Maya le savait, elle serait loin, bien loin d'ici avec son mari et sa fille, en train de vivre la belle vie dont elle avait toujours voulu.

Maya tourna brièvement son regard vers Balthazar et ce qu'elle vit ne lui plut pas du tout. Le légiste regardait Hélène avec une telle tendresse et tellement d'amour dans les yeux qu'elle en fût extrêmement jalouse… Jamais au grand jamais il ne l'avait regardé de la même façon, jamais il ne l'avait regardé si amoureusement.

Alors qu'elle bouillonnait intérieurement, elle reposa ses yeux sur Hélène, considérant voir la flic s'accrocher à la barre et s'effondrer intérieurement comme un spectacle bien plus jouissif et intéressant.

"Madame Bach" commença l'avocat de la partie civile "Expliquez nous pourquoi en plus d'être concernée en tant qu'enquêteur, vous êtes également une victime de Maya Deval ?" demanda-t-elle.

Hélène inspira profondément pour pouvoir répondre. Elle voulait être claire et concise, elle voulait aller droit au but. Cette histoire, elle la connaissait par coeur, elle en avait même fait de cauchemars pendant de très long mois, et encore, elle n'était même pas sûre d'être débarrassée complètement de tout cela, tant certains moments la hantaient encore…

"Maya Deval, a essayé d'attenter à la vie de deux de mes anciens collègues et amis" commença Hélène pour expliquer pourquoi, elle aussi, avait été touchée par les drames provoqués par cette femme. "Elle a également attenté à ma vie. Son complice, connu sous le nom de Janvier, à essayer de m'étrangler après avoir fui durant un transfert de police. Le tout avait été planifié par cette femme" affirma-t-elle, seulement cela, elle ne pouvait pas le prouver.

Maya continuait de fixer Hélène, le regard brûlant. Cela se voyait qu'elle mourait d'envie de sauter hors de sa cage et à la gorge de la flic pour la faire taire. Si les yeux de la brune étaient des armes, Hélène serait morte fusillée sur place.

"Elle l'a assommé et tué pour pouvoir éloigner les soupçons d'elle. J'en avais déjà et elle devait le savoir, si elle me sauvait la vie en tuant Janvier, elle ne pouvait pas être coupable… C'était très malin de sa part…" expliqua Hélène. Elle gardait son côté flic, mais elle ne pouvait s'en empêcher, ça lui permettait de ne pas craquer.

"Vous parliez également de vos amis, avant cela. Vous pouvez nous expliquer ce qui c'est passé avec eux ?" demanda l'avocat. Il se montrait calme et posé, permettant à Hélène de garder, là aussi, un semblant de stabilité.

"Maya Deval à mit le feu à la voiture de Jérôme Delgado, mon Lieutenant et mon ami. Il a subi de graves brûlures et passé du temps dans le coma. Mais je pense qu'il racontera cela mieux que moi" répondit Hélène "Quant à Raphaël Balthazar, elle l'a planté sous mes yeux, il a fait trois semaines de coma…"

"Il voulait la tuer" commença l'avocat de Maya, empêchant l'avocat de la partie civile de continuer "C'était de la légitime défense. Raphaël Balthazar l'avait arrosé d'essence et allait lui mettre le feu. Et à lui aussi. Ma cliente s'est protégée."

"Objection votre honneur" commença l'avocat de la partie civile, Maître Clément n'a pas la parole pour le moment"

"Accordée" commença la présidente "Je vous prierais, Maître, de parler quand ça sera votre tour"

L'avocat de la partie civile continua de poser ses questions, notamment sur les conséquences que tous ces événements avaient pu avoir sur la santé physique et mentale d'Hélène.

La belle blonde reconnue les cauchemars qui la hantaient encore, le fait d'avoir dû aller voir un psy pour essayer de remettre tout cela en ordre, les ruptures qu'elle avait subi parce que, Maya Deval avait fait un passage dans sa vie et avait tout détruit… Tout ce qui avait été détruit et qui l'avait poussé à recommencer une nouvelle vie, ailleurs, loin de tout cela, pour essayer d'oublier, en vain…

L'avocat la remercia d'avoir répondu à ses questions et laissa sa place à la partie adverse, celle de Maya, et là, tout allait être beaucoup plus compliqué, il allait être beaucoup plus agressif et Hélène allait beaucoup plus souffrir, elle le savait.

"Donc, je disais, tout à l'heure, que certes, ma cliente avait planté Raphaël Balthazar, mais c'était de la légitime défense." commença-t-il "Car, permettez-moi de vous le rappeler, mais votre très cher ami l'avait arrosé d'essence et comptait lui mettre le feu, et donc, oh surprise, la tuer… Et lui aussi par la même occasion"

"Il avait refermé le briquet en nous voyant arriver" cria Hélène, se sentant attaquée par cela. Elle ne voulait pas revoir l'image de son légiste, prêt à se mettre le feu avec Maya "Il avait renoncé et ne présentait plus aucune menace pour elle. Elle a fait ça pour ajouter une victime de plus à sa liste. Elle savait qu'elle était foutue à ce moment-là" expliqua Hélène essayant de retrouver son calme.

"Vous semblez bien sûre de ça, Madame Bach" sourit-t-il "Vous êtes sûre qu'il n'allait pas le faire, qu'il n'allait pas les tuer tous les deux par simple vengeance ?" demanda-t-il "Je savais déjà que l'amour rendait aveugle mais à ce point, c'est consternant" soupira-t-il.

"Oui, il avait fermé le briquet en entendant ma voix" commença Hélène "Il me faisait face, donc oui, je suis sûre" ajouta-t-elle "L'action en elle-même n'a duré que quoi une seconde et elle l'a planté" expliqua-t-elle "Si le briquet avait toujours été ouvert, quand Raphaël Balthazar s'est effondré sur le sol tout aurait prit feu, eux inclus"

"Si vous le dites" répondit l'avocat "En attendant, vous auriez pu stopper tout cela avant, si vous étiez si amoureuse que cela de lui… Peut-être que tout cela ne serait pas en train d'arriver, peut-être même que ça serait vous, qu'il aurait épousé non ? Si vous n'aviez pas manqué de courage pour lui dire ce que vous ressentiez pour lui… Que vous ressentez toujours non ?"

"Mes sentiments n'ont rien à voir avec ce qu'on fait ici. Si tout cela n'était pas arrivé, peut-être que votre cliente ne payerait jamais pour toutes les vies qu'elle a brisé" répondit Hélène avec aplomb "On est pas là pour débattre de cela, mais plutôt expliquer ce que Maya Deval a fait subir à des dizaines de personnes, les vies qu'elle a brisé et les conséquence dramatiques que cela à pu avoir" continua-t-elle "Alors laissez mes sentiments pour Raphaël Balthazar hors de tout cela, ils n'ont absolument rien à voir avec ce procès"

L'avocat de Maya la toisa du regard, finalement elle avait bien plus de cran que cela, la flic transie d'amour pour le beau légiste. C'était ça, le portrait que Maya avait fait d'elle à son avocat, en lui disant qu'Hélène Bach avait tout gâcher par jalousie et que si elle n'avait pas été autant amoureuse, jamais elle n'aurait cherché à savoir. Mais c'était mal connaître Hélène, parce que, amoureuse ou pas, son instinct de flic était fort, et elle avait eu raison de douter de la sincérité de Maya.

Mais elle était quand même sur le point de craquer, cela se voyait, ses jambes tremblaient un peu et elle serrait de plus en plus fort la barre… L'avocat de Maya avait, un peu, réussi sa provocation en appuyant d'un coup, ou ça faisait mal pour Hélène et elle avait un peu perdu son sang-froid. On ne pouvait pas toucher à Balthazar, pas comme ça, pas avec tout ce qu'il avait subi à cause de cette femme. Non, elle n'allait pas s'en sortir avec ça…

Il avait fini avec elle, mais pas avec la relation qu'elle avait avec Balthazar, si la flic n'avait pas vraiment craquer, il pensait pouvoir arriver à ses fins avec le légiste. Il l'avait un peu observé, du coin de l'œil pendant qu'il questionnait Hélène et il avait rapidement compris qu'il était prêt à tout pour la protéger.

Il retourna s'asseoir et Hélène fut remerciée par la présidente pour son témoignage avant de retourner elle aussi s'asseoir. Elle avait l'impression d'être vide de toute énergie, mais c'était passé, elle avait enfin témoigner et pu dire sa vérité et l'enfer qu'elle avait vécu à cause de cette femme, de cette manipulatrice, de ce poison, car oui, dans le fond, Maya Deval était un poison.

Après Hélène, c'est Delgado qui fût appelé à témoigner. Il était beaucoup plus détendu qu' Hélène, et en même temps, cela pouvait se comprendre. Lui ne pouvait pas se faire attaquer sur les sentiments qu'il avait pour Balthazar. En revanche, il savait qu'il pouvait possiblement se faire attaquer sur sa loyauté envers Hélène.

Il commença par répondre aux questions de l'avocat de la partie civile, détaillant précisément pourquoi il était une victime et ce qui lui était arrivé. Il avait tout de même failli brûler vif dans sa voiture juste parce qu'il avait découvert la vérité sur Maya et qu'elle avait voulu le faire taire. Hélène avait raison. Il expliquait bien mieux ce qu'il lui était arrivé ce fameux jour.

Si cela avait été une formalité pour lui de répondre aux questions de l'avocat de la partie civile, la suite n'allait pas être la même. En effet, c'était maintenant au tour de l'avocat de Maya de lui poser des questions et ça n'allait pas du tout être la même histoire.

L'avocat l'attaqua directement sur ce qui avait provoqué son accident, à savoir, le fait qu'il s'était rendu au foyer, spécifiquement le jour du mariage alors qu'avant il n'avait absolument pas prêté attention aux recherches faites par son amie et ancienne patronne…

Il est vrai que sur le moment, Delgado avait pensé qu'Hélène était complètement à côté de la plaque, que c'était un peu n'importe quoi ces recherches. Il avait même pensé qu'elle cherchait n'importe quel prétexte pour séparer Maya et Balthazar parce qu'elle était jalouse. Mais il savait, au plus profond de lui, que non. Hélène avait une bonne raison d'avoir fait ces recherches. De plus, elle était une excellente flic.

"Il est vrai qu'au départ je ne voyais pas les choses comme elle. Mais Hélène Bach est l'une des meilleures flics que je connaisse et j'ai choisi de faire confiance à son instinct qui lui disait que quelque chose clochait" commença Delgado en fixant l'avocat de Maya "Après avoir réfléchis, je me suis dis que je ne perdais rien à vérifier ce qu'elle avait trouver. Pourtant j'ai failli y passer"

"C'est fort quand même… Vous devez beaucoup l'aimer non ?" demanda l'avocat "On ne se met pas en danger pour n'importe qui comme ça ?" continua-t-il.

"Elle est, encore aujourd'hui, mon amie. Et avant que vous ne disiez quelque chose, il n'y a rien d'ambigu entre elle et moi. C'est juste de l'amitié et je ne suis pas du tout intéressé par elle. Ça n'a jamais été le cas" répondit Delgado, très calme et imperturbable "Mon métier est un métier à risque, avec le danger permanent. Je n'avais pas prévu de brûler dans ma voiture pour avoir découvert la vérité sur Maya Deval"

"Je vois" répondit l'avocat "La loyauté donc" ajouta-t-il en le regardant.

"Oui la loyauté. Et l'amitié. Quelque chose que vous semblez avoir du mal à comprendre. Ou à accepter, au choix" réplica Delgado.

L'avocat de Maya fit la moue avant de signifier qu'il n'avait plus de question pour le témoin et retourna s'asseoir. La présidente donna ensuite l'autorisation à Delgado d'aller s'asseoir avant de lever la séance pour la journée.

Balthazar souffla, presque soulagé. Seulement, il savait que le lendemain, il ne pourrait pas y échapper et qu'il allait devoir passer à la barre pour expliquer pourquoi il était une victime de Maya Deval. Et ça allait surement être long…

Quand il retrouva Hélène, ce soir-là, à l'hôtel, il l'entoura immédiatement de ses bras et la serra fort contre lui, respirant son odeur. Il était tellement bien, là, avec elle tout contre lui, il se sentait apaisé et plus serein. Ce n'était pas que pour se rassurer lui par rapport à demain, c'était aussi une façon silencieuse de la remercier d'avoir témoigner et d'être là, tout simplement.

Elle était devenue tellement importante en si peu de temps qu'il se demandait comment il avait fait pour la chasser comme cela, si violemment alors qu'elle ne demandait qu'à être aimer. Il n'avait pas la place pour l'aimer comme elle aurait tant voulu qu'il le fasse après le fiasco Maya, mais il aurait pu la garder près de lui et attendre, parce que maintenant, il avait l'impression d'être plus que prêt pour elle et il ne voulait plus jamais être éloigner de la belle flic.

"Je crois que je ne pourrais pas te le dire assez Hélène, mais merci. Un million de fois merci. Pour te ce que tu as fait, pour ton soutien, pour ton amour, alors que, honnêtement, je ne suis pas sûr de le mériter… Après tout ce que je t'ai fait subir" il se recula pour la regarder dans les yeux.

"Tu sais, les sentiments, c'est pas quelque chose qu'on peut contrôler. Mais je crois que, malgré tout, pour rien au monde je voudrais les changer" elle sourit "J'ai l'impression d'avoir trouver ma juste place, à tes côtés et dans tes bras. Alors oui, tu m'as fait souffrir, mais je t'aime et je vais t'aimer jusqu'à la fin des temps" elle s'approcha de lui pour l'embrasser tendrement.

"Moi aussi, Hélène. Moi aussi" il sourit "Je… J'ai du mal à le formuler tu sais, parce que j'ai pas mal souffert moi aussi. Mais c'est là et c'est tout ce qu'il y a de plus vrai"

Ils s'embrassèrent de nouveau, tendrement, profitant juste de l'instant présent. Pour le moment, Hélène n'avait pas besoin qu'il lui dise, elle savait que c'était là, que c'était vrai. Il lui montrait, avec des actions, que c'était bien là. Et au moment venu, elle savait qu'il lui dirait ces trois petits mots qu'elle avait tant attendu d'entendre.

Ils passèrent la nuit serrer l'un contre l'autre, pour se rassurer, se soutenir et aussi, Balthazar voulait empêcher les cauchemars de venir la déranger dans son sommeil. Il se voulait protecteur contre eux. Il avait essayé de la faire parler, mais c'était trop dur pour Hélène et puis, il savait ce que contenait ses cauchemars, parce qu'il était là, parce que elle revivait, encore et encore le moment où Maya l'avait planté…

Le lendemain, le légiste était tellement tendu qu'il lui était impossible d'avaler quoi que ce soit. Il ne pouvait pas boire non plus… Il n'était plus lui-même et cela se ressentait. Hélène essayait de le rassurer du mieux qu'elle pouvait, mais c'était compliqué et elle avait bien du mal. Alors elle se contentait d'être là pour lui car elle savait bien que tant qu'il ne serait pas passer à la barre, il aurait bien du mal à se détendre.

Comme depuis plusieurs jours, ils étaient là une dizaine de minutes avant l'ouverture de la salle d'audience et ils retrouvèrent toutes la fine équipe. Tout le monde remarqua que le légiste était nerveux. Eddy essaya même de faire une blague pour détendre son patron et ami, mais elle fit un flop total…

"Hey Baltha, ça va bien se passer. T'as juste à tout raconter, tous les problèmes qu'elle t'as causer, de la mort de Lise à son plan tordu avec ton frère pour que tu la retrouve en prison hein" essaya Delgado en le regardant avant de se tourner vers Hélène comme si il avait fait une boulette "Ah oui, parce que si tu sais pas Baltha à été accusé de meurtre mais c'était son frè…"

"Je sais Jérôme, merci de t'en préoccuper" répondit Hélène en le coupant "On a aussi la télévision en Polynésie hein et le visage de Balthazar était un peu partout donc oui je suis au courant…" ajouta-t-elle "En tout cas ravie de voir que personne ne m'aurait mit au courant sinon hein" râla la blonde un peu blessée.

En vrai, Balthazar l'avait fait, il lui avait même tout raconté en détail pour qu'elle n'apprenne rien lors de son témoignage. Mais, comme leur relation était encore un secret, du moins en apparence, car Camille et Olivia étaient persuadées que ces deux-là avaient couché ensemble, il ne dit rien, ne releva pas sa remarque…

"C'est pas ça… On ne voulait pas t'inquiéter…" répondit Jérôme en essayant de se justifier… "Et puis, on parlait plus vraiment…" ajouta-t-il pour sa défense.

"C'est pas pour cette raison que je ne dois pas être au courant hein… Et puis, je parle de là… Vous auriez pu me le dire, m'expliquer… Mais je vais tout découvrir quand Balthazar va témoigner… C'est vraiment sympa hein… Comme si il n'avait pas assez souffert comme ça…" continua-t-elle.

"Je suis là hein…" commenta Balthazar "Désolé de ne pas avoir voulu vous inquiétez, Capitaine" ajouta le légiste.

"Non mais Balthazar, je comprends que vous m'ayez rien dit… Ça doit toujours être incroyablement difficile pour vous et je vous en veux pas… On était pas forcément en très bon termes en plus…" répondit Hélène "Mais alors toi Jérôme… Je croyais qu'on était ami…" elle soupira puis s'éloigna du groupe…

"Sur ce coup, t'as un peu merdé, Jérôme" répondit Camille "T'aurais au moins pu lui raconter les grandes lignes hein…"

"Balthazar aurait pu le faire aussi… Vous avez dû discuter depuis plusieurs jours non ?" ajouta Olivia en faisant un clin d'œil discret à Camille. Elle espérait obtenir des informations du légiste sur la vraie nature de sa relation avec Hélène.

"Oui, on c'est un peu parler, mais c'était pas vraiment notre sujet de discussion principal" répondit le légiste "Maintenant, je vais me rafraîchir, j'ai besoin d'avoir les idées au clair" ajouta-t-il avant de s'éloigner du groupe en direction des toilettes.

Sur la route, il envoya un message à Hélène pour lui dire qu'elle avait été géniale et que tout le monde était persuadé qu'elle n'était pas au courant de tout. Leur relation restait, encore et toujours, pour le moment, un secret.

"Ah bah c'est sûr qu'ils ont pas vraiment du discuter de ça… Avec la langue au fond de la bouche de l'autre" commenta Camille "Il a tellement couché avec elle c'est évident" ajouta-t-elle.

"Absolument. J'en suis persuadée" ajouta Olivia en regardant Camille "Mais bon, il va falloir se lever tôt pour essayer d'avoir la moindre information hein" soupira-t-elle.

"Arrêtez toutes les deux, c'est pas possible je vous dit" ajouta Jérôme "Je n'y crois pas, pas une seule seconde" ajouta-t-il.

"Ok, que t'y crois pas c'est une chose, mais ça ne veut pas dire que c'est pas arrivé" répondit Camille.

"Et puis, il y a des indices qui ne trompent pas" ajouta Olivia "La façon dont il la regarde. Il aura beau faire tous les efforts du monde pour ne pas la regarder d'une certaine façon, il le fait quand même." elle sourit.

Eddy et Fatim qui avaient observé l'échange ne savaient pas trop quoi dire… Pourtant, eux qui avaient parfois longuement observé le duo ne pouvaient pas nier qu'il y avait toujours cette espèce d'alchimie entre eux. De plus, si c'était le cas, ils étaient très contents pour leur patron, il méritait tellement une femme comme Hélène pour prendre soin de lui et l'aimer comme il était, avec tout ce que cela implique. De plus, Eddy, même si il ne l'avait jamais dit, avait toujours préféré Hélène à Maya.

Quelques minutes plus tard, tout le monde avait pris place dans la salle et la dernière journée de procès allait pouvoir commencer. Balthazar essayait de calmer les battements de son cœur pour être le plus calme possible quand il allait être appelé à la barre. Mais il avait bien du mal… Alors il pensa à quelque chose de doux, de joyeux, de rassurant et la première chose qui lui traversa l'esprit fut le doux regard d'Hélène sur lequel il se concentra.

Mais bien vite, la réalité le rattrapa quand il fut appelé à la barre pour témoigner en tant que victime, la plus grosse victime de Maya, la personne qu'elle avait le plus détruite et à qui elle avait failli tout prendre. Mais, avec le temps, le légiste avait dépassé tout cela et était désormais prêt à aller de l'avant.

L'avocat de la partie civile lui demanda d'expliquer en quoi il était une victime de Maya, tous les drames qu'elle avait provoqué dans sa vie, tous ceux dont elle était à l'origine et qui aurait clairement pu détruire le légiste.

"Maya Deval à commencer par tuer la femme que j'aimais, Lise Castel. C'était la femme de ma vie et elle lui à injustement enlevé pour une histoire de mains…" commença Balthazar "Alors oui, ce n'était pas elle qui tenait le couteau, vous imaginez bien que madame ne veut pas se salir les mains… Donc elle a demandé à son complice, Janvier de le faire, mais elle était là, à observer cet homme trancher la gorge de Lise pendant qu'elle jubilait d'éliminer une personne de plus qui avait les mêmes mains que sa maman, avec des proportions dites parfaites"

Sa voix s'était nouée quand il parlait de Lise, c'était encore douloureux, même après presque 15 années sans elle. Lise avait été la première femme de sa vie, elle occuperait toujours une place très importante et il allait toujours l'aimer. Mais cela ne devait pas l'empêcher d'avancer et de retomber amoureux d'une autre, d'une personne qui serait capable d'apaiser tous les maux de son être, de réparer son cœur blessé et de couvrir le bruit que faisait les démons dans sa tête.

"Et un jour, j'ai compris que la mauvaise personne était en prison, que ce n'était pas Robert Sarlat qui avait tué Lise, mais quelqu'un d'autre. A ce moment, je n'avais pas vraiment la place pour quelqu'un dans ma vie, mais Maya s'est installée dans mon immeuble et on s'est rencontré. Une rencontre provoquée si vous voulez mon avis… Elle n'a jamais été le fruit du hasard et elle à tout fait pour me séduire" repris le légiste "Et en même temps, elle était tout à fait le genre de femme vers qui je me tourne habituellement, c'était facile et simple… Sans prise de tête, tout ce dont j'avais besoin…"

A l'époque, il ne pouvait, ne voulait surtout pas s'attacher. Alors, une relation avec Maya, c'était simple, il n'allait pas se prendre la tête et puis, dans le fond, il ne pensait pas que ça allait durer… En vérité, il était déjà en train de s'attacher à une autre femme, qu'il ne pouvait pas avoir parce qu'elle était mariée… Et même si son mari était le dernier des salauds, il ne pouvait pas la forcer à le quitter pour lui…

"Par la suite, j'ai eu peur pour elle quand j'ai reçu un moulage en cire de sa main… Un moulage qu'elle avait fait elle-même. Et j'ai voulu la quitter après l'avoir retrouvée saine et sauve chez moi… Elle avait mis plein de bougies partout pour fêter nos deux mois de relation…" continua Balthazar "Honnêtement, je n'ai pas fait le lien sur le coup, j'avais eu trop peur pour elle, j'étais trop perturbé mais c'était gros comme indice tout de même…" ajouta-t-il "Mais je crois que ce n'ai pas vraiment le sujet… A ce moment-là, elle voulait absolument rester, c'était hors de question de me quitter, mais quelques jours plus tard, elle à fini par le faire… Et au passage, après m'avoir bien mené sur sa piste, elle a tué mon meilleur ami, le Docteur Marguerite…"

Balthazar souffla, il avait l'impression d'être en apnée à chaque fois qu'il parlait… Il avait du mal à respirer et débitait son témoignage presque comme quelque chose qu'il avait appris par cœur. Il était mal à l'aise d'exposer tout cela, comme ça, devant tant de personnes, dans un tribunal, mais c'était pour enfin pouvoir mettre un point final et envoyer Maya entre quatre murs jusqu'à la fin de sa misérable vie.

"La suite, c'est six mois sans nouvelles… Moi j'ai un peu vrillé, alors je suis parti de Paris… J'avais besoin d'air, d'être loin de tout ça… Ca faisait trop mal… J'ai failli tout lâcher à cause d'elle. Mon métier, ma passion, car oui, je suis légiste aussi par passion, j'aime ce que je fait et pour rien au monde je voudrais faire autre chose, mais aussi mes amis, qui sont bien plus que cela, on est une vraie famille, avec des liens fort qui peuvent sembler incompréhensibles pour des personne extérieurs"

En disant ces mots, il ne put s'empêcher de se tourner brièvement vers l'avocat de Maya et de le regarder fixement pour lui faire comprendre que le message était pour lui. Et évoquer cette famille venait de lui donner un nouveau souffle, une nouvelle énergie et il se sentait fort, presque invincible. Ils étaient sa force, ce lien était sa force et tout ce qui avait mené à ce moment précis, c'était grâce à eux.

"Je suis revenu à Paris, et j'allais me lancer dans de nouvelles aventures" cette nouvelle aventure, c'était une relation amoureuse avec Hélène, mais, encore une fois, Maya était venu mettre son grain de sel là dedans, bouleversant tout ses plans et lui, il avait choisi la facilité de ce qu'il connaissait déjà plutôt que de se battre et d'affronter ses peurs pour ce qu'il voulait réellement. "Et là, elle est revenue, s'est excusée et elle a voulu recommencer là où on avait laissé les choses, six mois auparavant. Et moi, j'ai renoncé aux nouvelles aventures pour repartir dans quelque chose de rassurant que je connaissais. Mais maintenant, je me demande si ce retour, à ce moment précis, n'était pas fait exprès…"

Il ne voulait pas parler d'Hélène, dire que c'était cela, les nouvelles aventures, que c'était explorer sa relation avec elle, parce que cela serait du pain béni pour l'avocat de Maya… De toute façon, vu le fin sourire que cet imbécile abordait, il allait s'en servir contre lui… Mais ce qu'il ne savait pas, c'était que Balthazar avait une répartie toute trouvée pour lui répondre.

"La suite, Janvier à été arrêté, mais il refusait de parler et Maya à chercher un peu à me provoquer, pour que je m'investisse plus dans notre relation… Je lui ai demandé de s'installer avec moi, et après, elle m'a annoncé être enceinte… Pour moi, la chose logique c'était de la demandé en mariage, ce que j'ai fait, et elle voulait qu'on se marie vite, très vite, trop vite…" expliqua le légiste "La suite, vous la connaissez, j'ai tout découvert et oui, j'ai voulu me venger, mais je ne l'ai pas fait, par contre, elle, elle m'a littéralement planté… J'ai fait trois semaines de coma, je suis encore hanté par ce moment, par elle, par la suite de tout cela… J'aurais pu tout perdre… Elle aurait pu tout me prendre, jusqu'à ma capacité à aimer… Mais je ne vais pas la laisser me prendre ça aussi, jamais" conclu le légiste.

A la suite de cela, l'avocat de la partie civile parla des accusations qui avaient plané sur lui et de la possible complicité de Maya sur le coup. Raphaël expliqua qu'il savait qu'ils étaient liés tous les deux, que c'était d'ailleurs comme cela que Maya l'avait "trouvé" comme elle même l'avait si bien dit… Il expliqua l'enfer qu'il avait vécu et le fait qu'elle avait jubilé de savoir qu'il allait possiblement la rejoindre en prison… Tout ce qu'elle voulait finalement… Alors que lui, il voulait qu'elle reste le plus loin possible de lui.

L'avocat le remercia avant de laisser sa place à celui de Maya, si là, ça n'avait pas été une partie de plaisir, passer sur le grill avec ce connard allait être l'enfer, il le savait… Il ne devait surtout pas craquer, rester calme et tout allait bien se passer.

"Vous avancer quand même des choses que vous ne pouvez pas prouver, Monsieur Balthazar" commença l'avocat "Tout comme votre chère amie, Madame Bach d'ailleurs" souligna t'il "A moins qu'elle soit bien plus que cela" il sourit "Ces nouvelles aventures dont vous parliez, c'était elle non ?" continua t'il "Avouez que vous aviez bien dû remarquer sa jalousie maladive vis à vis de ma cliente ? Et ses sentiments pour vous qui étaient si voyants, selon ma cliente… Après tout, elle aussi, elle aurait pu avoir sa chance non ?"

"C'est bon, vous avez fini ?" demanda Balthazar en gardant son calme au maximum "Certes, j'avance certaines choses que je ne peux pas prouver, comme son implication dans ce qui m'est arrivé à cause de mon frère, ou comme la planification de la mort de Janvier qui à été avancée par Hélène Bach" repris-t-il "Mais on est pas là pour débattre de la nature de ma relation avec elle. On est là pour juger les crimes atroces commis par votre cliente qui ne sont même pas justifiables… Au nom de quoi, elle m'a planté une pique à chignon dans la carotide hein ? De la jalousie ? De la haine ? Autre chose ?" demanda-t-il.

L'avocat de Maya ne disait rien, écoutant attentivement le légiste et observant son attitude. Il savait qu'en évoquant Hélène il avait touché une corde sensible chez le légiste et si il continuait d'appuyer un peu, il pourrait bien finir par craquer…

"La nature de ma relation avec Hélène Bach ne regarde que nous. Le fonctionnement de notre duo aussi et vous n'êtes personne pour en juger. Personne !" affirma le légiste "Alors si votre but c'est d'essayer de nous détruire, vous n'y arriverez pas, on est plus qu'une équipe, on est une famille. Et si toute vos questions vont être autour de cela, ce n'est pas la peine, ça ne va rien faire avancer" ajouta-t-il "De plus, je n'ai pas de leçon à recevoir d'un avocat qui couche avec sa cliente entre deux entretiens" conclut Balthazar "Car sachez, Maître, avec tout le respect que je dois à votre profession, que les murs ont des oreilles"

L'avocat de Maya ouvrit la bouche avant de la refermer, là, il l'avait bien mouché le légiste… Il n'osait plus rien dire et il ne pouvait plus rien dire car sa principale stratégie consistait à attaquer le légiste sur sa relation avec Hélène Bach, à l'époque et maintenant. Il retourna donc s'asseoir, signifiant qu'il n'avait pas d'autre question. La présidente remercia alors Balthazar qui lui aussi, retrouva sa place dans l'audience. Il souffla, c'était fini, il avait témoigné et tout c'était plus ou moins bien passé.

Maintenant que Balthazar avait témoigné, il ne restait plus que l'accusée, Maya, qui devait témoigner à son tour. Elle fut appelée à se lever dans sa cage de verre de laquelle elle ne pouvait pas sortir. Elle jubilait presque d'enfin pouvoir exposer sa version des faits, jouer sa comédie et espéré que, encore une fois, on la plaigne et qu'elle est gain de cause pour pouvoir enfin, retrouver Balthazar et vivre une longue et belle vie avec lui, loin, bien loin d'Hélène Bach.

"Madame Balthazar" commença son avocat, mais il n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit.

"OBJECTION" cria l'avocat de la partie civile, qui contrairement à son homologue ne se gênait pas pour faire remarquer son mécontentement. "Il a été demandé que Madame soit jugé sous le nom de Deval, ce qui a été accepté. Maître Clément n'a pas à l'appeler ainsi"

En effet, depuis le début, Maya était jugée sous le nom de Deval. Elle n'aimait pas cela et avait déjà manifesté plusieurs fois depuis le début du procès que c'était Maya Balthazar, mais on l'avait rappelé à l'ordre à chaque fois.

La demande avait été faite, par le légiste lui-même, qu'elle soit jugée sous son nom de jeune fille, ne voulant plus être associée à elle et ayant déjà demandé le divorce plusieurs fois… Pour des raisons évidentes… Divorce qui n'avait toujours pas été prononcé… Maya refusant de signer les papiers…

"Accordée" répondit la Présidente "Maître, veuillez s'il vous plaît reprendre en utilisant le nom de Deval"

L'avocat grogna et Maya aussi, elle n'aimait vraiment pas ça, mais dans sa tête, Balthazar allait se rendre compte de la grosse erreur qu'il faisait, qu'elle avait fait ça pour une bonne raison et qu'ils étaient fait pour être ensemble jusqu'à la fin de temps. Il était à elle, et il serait toujours à elle. Jamais elle n'allait signer ses foutus papiers, jamais elle ne lui rendrait sa liberté car ils allaient forcément finir par se retrouver.

"Bien Madame la Présidente" répondit l'avocat avant de se tourner vers sa cliente pour reprendre. "Madame Deval…" commença-t-il, mais cette fois, c'est Maya qui lui coupa la parole.

"Oh vous ça va hein ! Taisez-vous" grogna-t-elle "On va pas dire que vous avez fait grand chose pour moi à rester comme un idiot dans votre coin au lieu de faire des objections… Je me demande bien pourquoi on m'a refilé un incompétant pareil…" ajouta-t-elle "Je pense que je vais me débrouiller mieux toute seule"

L'avocat la regarda surprit, gardant le silence… Il ne savait pas vraiment quoi lui répondre… Cette femme était particulièrement agaçante et horrible. Il commençait à comprendre le pourquoi du procès… Mais en même temps, ce n'était pas comme si il avait vraiment eu le choix… Personne ne voulait la défendre et il était jeune, il ne pouvait pas dire grand chose… Il avait bien été obligé d'accepter de la défendre.

"Peut-être bien parce que personne ne voulait défendre quelqu'un comme vous. Mais si vous ne voulez pas de moi, très bien, débrouillez vous" répondit-il avant de retourner à sa place, laissant Maya, debout dans sa cage, seule face à la cour.

Elle commença alors à raconter son histoire, comment elle avait vu son père écraser les si belles et si parfaites mains de sa mère, artiste, parce qu'il était malade de jalousie avant de lui trancher la gorge. Elle avait six ans et elle se souvenait encore parfaitement de chaque seconde de ce moment.

Elle voulait absolument qu'on la plaigne pour cela, qu'on trouve cela tragique pour qu'on comprenne pourquoi elle avait fait ça… Mais rien ne semblait marcher… Et ça l'énerve. Elle savait que dans les témoignages, notamment d'Hélène et Balthazar, il y avait des choses qu'ils ne pouvaient absolument pas prouver, elle allait donc faire comme eux, mais surtout, elle voulait clairement descendre Hélène non seulement aux yeux de tous ceux présents, mais surtout aux yeux de Balthazar. Elle voulait qu'il ne regarde qu'elle et que la belle blonde passe aux oubliettes…

Seulement, en racontant sa version, rappelant bien qu'elle n'avait exécuté qu'un seul et unique meurtre, celui de Marguerite, elle n'était pas si coupable que cela. Seulement, Janvier ne pouvait plus parler, vu qu'elle l'avait tué lui aussi, mais que c'était de la légitime défense et surtout, pour sauver la vie d'un officier de police… Sujet sur lequel elle voulait bien insister.

"Vous comprenez, je pensais qu'elle me serait redevable de lui avoir sauvé la vie. D'empêcher Janvier de l'étrangler, parce qu'il l'aurait fait, vous savez. Janvier aurait fait n'importe quoi pour moi, il était amoureux, mais pas moi, non, lui c'était juste un bouclier, un faire-valoir, si il tombait, je savais que j'étais tranquille et que j'allais être libre de vivre ma vie de rêve avec Raphaël Balthazar, mon amour, le père de ma fille… Dont il ne veut pas…" elle commença à pleurer, et Balthazar secoua la tête, c'était vraiment une comédienne…

"Mais non, cette flic, elle voulait pas lâcher le morceau, elle voulait à tout prix me prendre Raphaël, mais elle n'y arrivera pas, il est à moi. T'entends ! Il est à moi, rien qu'à moi pour toujours et toi tu peux retourner chialer comme la pauvre imbécile amoureuse que tu es. Il ne t'aimera jamais, jamais comme il m'aime moi… Tu n'es rien de plus qu'un vulgaire jeu pour lui"

Maya fixait Hélène, qui la fixait en retour, sans détourner le regard, parce que si il y a bien une chose dont elle était sûre, c'était que Maya s'enfonçait, se trompait parce que Raphaël l'aimait elle. Pourtant Maya continuait de débiter des choses méchantes, toujours plus fortes, pour l'humilier toujours plus. Seulement l'avocat de la partie civile hurla plus fort qu'elle pour la faire taire. Elle n'avait pas à dire ça.

Alors Maya arrêta après que la Présidente lui est demandée et reprit son témoignage là où elle l'avait laissé. Cependant à chaque fois qu'elle partait de travers, qu'elle utilisait des choses qu'elle ne pouvait pas prouver, l'avocat criait objection… Contrairement à celui qu'on lui avait imposé, il était compétent…

Maya passa aussi sur le grill des questions avec lui, et reconnu, par mégarde que oui, elle avait bien envoyer Janvier chez Balthazar pour essayer de tuer Hélène, pour lui faire peur et qu'elle lui soit reconnaissante, suffisamment pour abandonner ses recherches et la laisser tranquille épouser Balthazar avant qu'ils ne partent pour toujours autour du monde, rien que tous les deux.

A la fin de son témoignage, elle se rassit en grognant, mécontente… Elle savait que c'était foutu, qu'elle s'était encore plus enfoncer… Elle était très intelligente normalement, mais sa jalousie et sa colère avaient fini par prendre le dessus sur tout. Elle voulait tellement se venger et faire disparaître Hélène pour retrouver tout l'amour de Balthazar rien que pour elle, car ça allait venir, elle le savait, il allait de nouveau l'aimer et ils allaient se retrouver et élever leur fille ensemble.

La séance fût levée pour laisser le jury aller débattre des résultats du procès avant d'annoncer la peine. Et il y en avait pas mal à faire, parce qu'il y avait tellement de chef d'accusations entre le meurtre, la complicité, la tentative, l'incitation… Il y avait de quoi la mettre derrière les barreaux pour plus longtemps que sa vie allait durer…

Tout le monde quitta la salle, maintenant, il fallait attendre le résultat, plus personne ne pouvait rien faire pour changer l'issue de tout cela, mais tous espéraient la peine maximum pour chaque fait d'accusation, ce qui la condamnerait à de la prison à vie et ce, sans pouvoir jamais ressortir…

En sortant, Balthazar retrouve Hélène qui était appuyée contre un mur. Sans vraiment réfléchir, il se précipita vers elle, prit son visage en coupe et l'embrassa à en perdre haleine. Jamais il n'avait embrassé comme ça auparavant mais cela lui faisait tellement de bien et il en avait tellement besoin. Après ce que Maya avait dit, il fallait qu'il lui prouve combien il l'aimait, combien elle était la seule et l'unique, celle avec qui il voulait désormais passer le reste de sa vie.

Au loin, ils étaient observés par le reste du groupe. Eddy aurait presque sauté de joie tant il était heureux pour eux, Fatim ne pouvait s'empêcher de sourire, enfin, après tout ce temps à se tourner autour, il était grand temps qu'ils franchissent la ligne et qu'ils se mettent ensemble. Delgado lui, avait la bouche grande ouverte, il n'en revenait pas… Et surtout, il n'aurait jamais imaginé les voir s'embrasser comme cela en plein milieu du tribunal…

"Qu'est-ce-que je disais" sourit Camille "Ils ont couchés ensemble, c'est tellement évident" ajouta-t-elle

"Si c'est pas déjà le cas, ça va l'être ce soir en tout cas" ajouta Olivia en regardant tour à tour Camille puis Delgado qui n'avait toujours pas refermer sa bouche "Vu comment il l'embrasse, c'est sûr que ce soir…" elle sourit

"Oh oui" ajouta Camille en regardant sa compagne "Du coup Jérôme tu nous crois maintenant non ?" demanda-t-elle en regardant le flic

"Euh oui, bah oui là effectivement…" répondit Delgado "Là je peux pas nier qu'elle à de nouveau craquer pour lui… Et lui pour elle" ajouta-t-il en regardant ses amis qui s'embrassaient toujours depuis un petit moment maintenant, et pour qui, tout semblait aller pour le mieux.

De leur côté, Balthazar tenait Hélène fermement contre lui, refusant de la lâcher. Il l'embrassait encore et encore, lui prouvant combien elle était aimée, combien lui l'aimait.

"Woah, j'ai fais quoi pour mériter que tu m'embrasses comme ça ?" demanda Hélène une fois que Balthazar eut mis complètement fin au baiser.

"J'en avais besoin. Après ce que Maya a dit lors de son témoignage, j'ai eu besoin de te rassurer, de te montrer combien je t'aime" il sourit "Parce que oui, je t'aime, Hélène Bach, je suis même fou de toi"

"Tu sais, j'avais cru comprendre que tu m'aimais" elle le regarda avec tendresse "Quand tu as témoigné, j'ai compris le petit message subtil. Et puis, je ne doutais pas, avec les moments qu'on passe depuis le début du procès" elle sourit.

"J'avais quand même besoin de te le dire, de te donner cette confirmation vocale que je t'aime. Je t'aime si fort que ton absence en était devenue horriblement douloureuse et que je ne pouvais pas me souvenir de toi, de nos moments passés ensemble sans regretter amèrement ce que je t'avais dit la dernière fois qu'on s'était vu…" Il caressa doucement sa joue "Je t'aime depuis longtemps, mais je crois que je n'étais pas réellement prêt pour un nous avant de réaliser tout ce que j'étais en train de perdre avec toi à des milliers de kilomètres de moi"

"Ton absence me faisait aussi beaucoup de mal. J'ai voulu prendre l'avion pour venir te voir un nombre incalculable de fois… Je ne l'ai jamais fait… Parce que à chaque fois je repensais à cette conversation et je me disais que ça n'allait servir à rien parce que j'allais, une fois de plus, avoir le cœur brisé…" elle soupira

"Si jamais tu n'étais pas venue au procès, j'aurai fait le voyage pour te retrouver et enfin te dire combien je t'aime" il sourit

"Je crois que ton message est passé. Et pas seulement auprès de moi. Je pense clairement que tout le monde nous a vu" elle rigola "Mais c'est pas grave. Je suis tellement heureuse avec toi, et je sais qu'on est plus fort quand on est tous les deux."

"On est tellement plus fort ensemble" il sourit "Et je vais repartir avec toi, en Polynésie. Je sais que pour toi, c'est plus compliqué de revenir ici, et oui, on a notre petite famille. Mais j'ai aussi besoin d'un nouveau départ, loin d'ici et surtout loin de Maya, dans un endroit, une ville où elle ne pourra plus me hanter encore et encore…"

"Ça me va très bien" sourit Hélène avant de s'approcher pour l'embrasser de nouveau "On va rejoindre les autres ?" demanda la blonde en souriant et Balthazar approuva d'un signe de tête avant de prendre sa main dans la sienne et de la serrer tendrement.

Ils retrouvèrent leurs amis qui étaient un peu plus loin, ils allaient attendre tous ensemble que le jury ait fini de débattre et que la sentence soit annoncée. En les voyant arriver main dans la main, tout le monde ne put réprimer un sourire, ils étaient vraiment adorable, et il était grand temps qu'ils se trouvent, eux qui avaient tant attendu ce moment.

"Et bien ça alors" commença Camille "On ne l'avait pas du tout vu venir" ajouta-t-elle en insistant fortement sur le pas du tout

"Alors là, oui, je confirme, on tombe des nues" ajouta Olivia en se moquant gentiment d'eux

"Oui bon ça va, on va pas en faire tout un fromage hein" répondit Balthazar "En plus on savait que vous saviez qu'on …" il s'arrêta "Bref, vous avez compris"

"Ah non, pas tous" sourit Camille "Delgado refusait de nous croire quand on lui soutenait avec Olivia que vous aviez…" elle fit un signe pour signifier coucher ensemble. "Si j'avais su j'aurais parié" soupira-t-elle

"Camille vous pouvez dire couchez ensemble hein" sourit Hélène "C'est pas un gros mot, et c'est la vérité donc bon…" ajouta-t-elle "Et puis vous couchez bien avec Olivia vous"

"Comment vous…" commença Camille "Comment tu sais ça ?" demanda-t-elle "Non parce qu'on va peut être commencer par se dire tu non ?" ajouta-t-elle

"Ok si tu veux, moi ça me va" sourit Hélène "Ensuite c'est assez facile, il suffit de vous observer. Vous êtes assez tactiles et vous ne vous cachez pas vraiment toutes les deux" ajouta la blonde "De plus, si c'était pas le cas, ça serait dommage, vous allez vraiment très bien ensemble"

"C'est surtout que Balthazar c'est chasse gardée hein ?" demanda Jérôme "Comme ça t'es sûre qu'il est bien à toi cette fois" ajouta le lieutenant

"Oui bon ça va Jérôme. Je suis pas du tout jalouse de Camille et Olivia…" répondit Hélène "Et puis tu peux parler hein… Déjà, t'es le seul célibataire ici, et ensuite, t'étais plus ou moins supposé comprendre en premier que Raph et moi… Donc bon, je t'adore, mais si j'étais toi, je la ramènerai pas trop hein"

Ils continuèrent de discuter tous ensemble pendant encore un long moment avant que la porte de la salle ne finisse par s'ouvrir pour qu'on leur demande de rentrer, le jury avait pris sa décision…

Tout le monde avançait pour reprendre place dans la salle, mais Balthazar empêcha Hélène de suivre la foule, il avait besoin de lui demander quelque chose et il ne voulait pas le faire alors qu'ils avançaient et que tout le monde pouvait les entendre.

"Raph, il faut qu'on y aille" commença Hélène en le regardant, essayant de le faire avancer en tirant sa main, mais le légiste ne bougeait pas "Raph ?" appela-t-elle "Ca va ?"

"Oui oui" répondit le légiste "Je crois que j'ai juste un peu peur" ajouta-t-il "Et puis, je voulais te demandé, tu veux pas t'installer avec nous pour l'annonce ?" demanda-t-il "J'ai besoin de toi, que tu sois là, près de moi. J'ai besoin de sentir la chaleur de ta main dans la mienne, ta présence, ton soutien… Juste, j'ai besoin que tu sois le plus proche possible de moi"

"Ok Raph, pas de problème, je me mets avec vous" sourit Hélène "De toute façon, j'avais pas vraiment envie d'être seule, dans mon coin, loin de vous, sans avoir la possibilité de te serrer fort contre moi quand enfin elle sera condamnée" elle serra tendrement sa main "Parce que ça va être le cas. Mais pour, ça, il faut qu'on y aille Raph"

Balthazar la suivit dans la salle et ils retrouvèrent leurs amis avant de s'installer à côté d'eux. Balthazar était très tendu et refusait de lâcher la main d'Hélène, il avait tant besoin d'elle à ce moment précis, et si elle n'avait pas été là, il ne savait pas ce qu'il aurait fait. Il la serrait peut-être un peu fort, mais Hélène ne disait rien, elle voulait juste être là pour lui.

La présidente commença à parler, mais tout cela semblait bien loin pour Balthazar qui ne parvenait à capter que des bribes de ce qu'elle racontait. Cependant, ce qu'elle allait dire ensuite, allait beaucoup plus l'intéresser.

"La cour condamne Maya Deval à la réclusion criminelle à perpétuité, pour les charges suivante, meurtre, complicité de meurtre, incitation au meurtre et tentative de meurtre, dont deux sur des officiers de police judicaire. La période de sûreté est fixée à 45 ans." annonça-t-elle "En plus de cela, la cour lui informe qu'elle n'a d'autre choix que de signer les papiers du divorce avec Monsieur Balthazar, ce dernier ne voulant plus être marié avec elle pour des raisons évidentes." ajouta-t-elle "La séance est levée" conclut-elle avant de frapper avec son marteau pour signifier que c'était terminé.

A ce moment, Balthazar se tourna vers Hélène et la prit immédiatement dans ses bras, la serrant fort contre lui, enfouissant sa tête dans le coup de la blonde. Il était tellement heureux et soulagé de cette décision.

Bien vite, Delgado ainsi que Eddy et Fatim se joignirent au câlin, tous les cinq se serrant fort, soulagés que toute cette histoire soit enfin derrière eux après tant de temps. Un peu en retrait, Camille et Olivia les observaient, ne sachant pas si elles pouvaient, oui ou non, se joindre au câlin collectif qu'ils partageaient… Après tout, elles n'étaient pas dans toute cette histoire. Elles étaient venues par amitié et soutien pour Balthazar, et aussi pour Jérôme.

Cependant, Hélène qui les voyait au loin leur fit signe d'approcher pour qu'elles rejoignent le câlin, ce que les deux femmes n'hésitèrent pas longtemps à faire. Après tout, elles faisaient, elles aussi partie de cette famille un peu particulière. Elle était certes un peu bancale, pas parfaite, mais il y avait beaucoup d'amour et c'était tout ce qui comptait.


Et voilà

On se retrouve, Mercredi prochain à 10h pour un nouvel OS

Kiss