Bonjour, bonjour

Voici un nouvel OS. Cette fois, c'est dans les sentiments de Balthazar que je me suis plongée, quand il est en train d'agoniser sur cette foutue route dans le 3x08 alors qu'Hélène pleure toutes les larmes de son corps.

Bonne Lecture


Je suis arrêté sur une route au milieu de nulle part, en pleine campagne. La suite, je la connais déjà, tout est clair dans ma tête, je n'ai plus qu'à mettre mon plan à exécution… Maya, qui est devenue ma femme, est attachée à ma voiture, je l'asperge d'essence. La suite est simple, je n'ai plus qu'à lui foutre le feu et partir loin… J'aurai obtenu ce que je cherche depuis tant de temps, ma vengeance.

Je pourrais aussi faire face aux conséquences de mes actes. Je sais qu'elle n'est pas loin, qu'elle va arriver, possiblement juste à temps pour le grand final. Elle a voulu m'appeler, sans doute pour me prévenir, mais c'est Maya qui a répondu, je ne sais pas ce qu'elle a dit, mais je suis persuadé, qu'elle aussi, elle sait qui est réellement la femme que j'ai épousé.

Cependant j'espère qu'elle ne va pas arriver assez vite pour m'en empêcher, pour m'empêcher d'accomplir mon destin, car je le sais, devant elle, je ne pourrais jamais commettre l'irréparable, c'est une souffrance que je ne me pardonnerais jamais de lui infliger.

Je me pardonne déjà difficilement celles qu'elle subit depuis des mois, avec le point d'orgue final, ce putain de mariage avec celle qui m'a tout prit… Je sais qu'elle est prête à tout pour me sauver, pour sauver mon âme mais je ne peux pas lui infliger de nouvelles souffrances qui vont finir, un jour, par l'achever.

Finalement la meilleure solution, c'est de partir moi aussi, de partir avec Maya, de rejoindre Lise. Je n'aurai pas à affronter les conséquences de tout cela, dont, je le sais, elle voudra, encore une fois, me sauver… Je n'aurai pas non plus à lire la déception dans ses yeux, ses beaux yeux que j'aime tant, ni à continuer de souffrir…

Je m'asperge donc à mon tour d'essence alors que Maya me supplie de ne pas faire ça. Pourtant, je la tiens, je n'ai plus qu'à allumer le briquet, le lâcher et on va partir. J'entends la voix de Lise me dire de ne pas faire ça, inconsciemment, j'essaye de gagner du temps, pour possiblement revoir une dernière fois Hélène, entendre une dernière fois sa voix, pourtant, je sais au fond de moi que je vais le faire, que je dois le faire avant qu'elle ne soit là, pour que ça soit trop tard pour me sauver cette fois.

Et là, au loin, il y les sirènes, puis sa voix, ses cris. Elle m'appelle et instinctivement, je ferme le briquet pour la regarder, partagé entre surprise et soulagement. Je sais que je ne peux pas faire ça, je ne peux pas lui faire ça, la blesser de cette façon, elle qui a tant mis de confiance en moi.

La suite se passe si vite que je ne comprends rien, alors que je regarde Hélène, prenant conscience qu'elle me sauve encore une fois, je sens une vive douleur dans mon cou. En bon médecin, je comprends que Maya vient de littéralement me planter, je tombe sur le sol, la main sur mon cou et je l'entend se précipiter vers moi.

Ses douces mains me touchent, je sens qu'elle compresse la plaie de toutes ses forces. Je suis dans les vapes, à moitié conscient de ce qui se passe autour de moi et à moitié sonné par cette douleur horrible et par la quantité de sang que je suis en train de perdre. Je sais qu'il me reste peu de temps, pourtant, elle hurle à plein poumon d'appeler une ambulance, elle a espoir de me sauver.

Pour moi je suis foutu, elle aura beau appuyer, je vais mourir… On est au milieu de nul part, et avant qu'une ambulance arrive, il va s'écouler de longues minutes, des minutes qui vont sembler durer une éternité, aussi bien pour elle que pour moi…

En vrai, je m'en fiche si je meurs, c'est peut être égoïste mais j'ai retrouvé la personne qui m'avait prit Lise et j'ai la certitude qu'elle va payer, parce que Hélène ne la laissera pas s'en sortir comme cela, même si je ne suis pas là pour le voir, Hélène elle ne lâchera pas.

Je la vois, mais surtout je la sens au-dessus de moi. Elle est là, elle me parle, elle me demande de m'accrocher en me disant que je ne peux pas mourir, que je ne peux pas la laisser. Je sais qu'elle pleure, il n'y a pas de doute sur ça, comme il n'y a pas de doute sur le fait que ma mort va la détruire…

Et puis soudain, ce que je ne pensais plus jamais entendre arrive… Alors que je suis là, sur cette route de campagne, mourant, elle m'avoue ses sentiments et c'est pas quelque chose de simple, ce n'est pas juste un "je t'aime" qu'elle me sort. Non, elle y ajoute un "tellement" et là, je prends conscience de combien cette femme m'aime, de la force des sentiments qu'elle éprouve…

Je ne suis qu'un idiot… Sa tristesse était si vraie, et son amour est si pur… J'ai du mal à me dire que j'ai pu déconner autant, que j'ai pu être si aveugle face à elle, face à ce qu'elle éprouvait et je m'en veux… Si je m'étais un peu battu, rien de tout cela ne serait arrivé…

Je sens ses lèvres sur les miennes, c'est léger, mais elle m'embrasse, et le goût salé que je sens me confirme qu'une rivière de larmes dévale bel et bien son visage. Je ne peux pas garder ce que j'ai au fond de moi, si jamais ma vie doit s'arrêter ici, sur cette route, dans ses bras, je veux qu'elle sache que moi aussi, je l'aime.

Je commence par m'excuser, lui disant qu'elle avait raison, avant de lui dire que je l'aime. Mes paroles sont rapides, j'ai l'impression de m'essouffler et il faut que j'en garde. Si je veux tenir plus longtemps, il faut que je garde du souffle. Pourtant, je fatigue, je lutte, mais j'ai de moins en moins de force.

Si je m'accroche, c'est uniquement pour elle, parce que je ne peux pas lui faire ça, parce que, elle, elle y croit, elle y croit encore, et que, j'ai la douloureuse impression qu'elle sera encore là, après cette énième connerie, cette énième frasque que je lui fais une nouvelle fois subir…

Elle continue de me supplier, de me demander de m'accrocher, de me dire qu'elle m'aime. Elle finit même par m'appeler "mon amour" et dans sa bouche, cela sonne si bien. J'ai envie de l'entendre encore et encore et encore. Et pourtant, l'ambulance n'arrive pas, et ses larmes redoublent d'intensité.

J'essaye de lui parler, mais ce n'ai que du souffle, plus rien ne sort, je suis fatigué, et bientôt je vais sombrer dans l'inconscience. Elle me regarde et j'ai l'impression qu'elle-même n'y croit plus. Elle relâche doucement la pression qu'elle applique sur ma plaie et le sang coule plus vite. Pourtant, elle est toujours là, me suppliant de m'accrocher, me demandant de ne pas la laisser, de ne pas mourir.

J'essaye de le faire pour elle, mais c'est dur, alors je me dis qu'il faut que je regarde ses yeux. Ils sont remplis de larmes, mais j'ai envie que si jamais je ne me réveille pas, ils soient la dernière chose que je verrais. Je la regarde, je regarde ses beaux yeux que j'aime tant et je ferme les miens alors que je sombre dans l'inconscience. Au loin, je peux entendre un "noooooooooon" absolument déchirant qui sort de sa gorge, puis plus rien, je suis inconscient, sur le sol, en train de mourir dans les bras de celle qui m'a, plus d'une fois, sauvé la vie.

Alors que je sombre de plus en plus, devant mes yeux apparaissent les images d'un rêve que j'ai déjà fait plusieurs fois. Ce rêve, je crois que je le connais par cœur tant de fois les images ont défilé devant mes yeux. Ce rêve est si beau, j'ai envie de le faire, encore une fois. Oui, je le connais sûrement par cœur, mais ça ne m'empêche pas de le refaire, encore et encore.

Je suis devant le maire, dans un beau costume, similaire à celui que je porte actuellement sur cette route de campagne et à côté de moi, ce tiens une si belle femme que je pourrais mourir devant sa beauté. Je vais me marier, mais cette fois, ce n'est pas Maya que j'épouse, non, bien au contraire, c'est Hélène, et mon dieu, elle est belle à tomber dans sa robe blanche digne des plus beaux contes de fée.

Elle ressemble un peu à une princesse, belle, lumineuse, solaire et tout un tas d'adjectifs, et à ce moment précis, c'est à moi qu'elle dit ce tout petit mot qui va nous lier pour la vie. Elle me sourit et ses beaux yeux brillent, elle passe de princesse à reine, même si, entre nous, elle a toujours été une reine dans mes yeux.

Une reine des temps moderne, qui jure, s'énerve, et surtout qui porte une arme à la ceinture. Pas très conte de fée tout ça, mais c'est comme ça, et pour rien au monde je voudrais d'une autre femme.

Les images deviennent floues devant mes yeux et je comprends alors que je sombre un petit peu plus, je me dirige un peu plus vers la mort qui me tend les bras pour m'accueillir après tout ce temps à être le dernier des crétins… Surtout avec Hélène… Putain mais pourquoi j'ai fais ça moi, quel con…

Les images changent, elle est dans mes bras et on danse tendrement, je n'ai d'yeux que pour elle, pour sa beauté, pour sa lumière, alors qu'au loin il me semble reconnaitre la voix de Fatim qui chante « Quand on a que l'amour »

Pourtant, la suite du rêve que je croyais connaître par cœur est bien différente, je chancelle, puis je m'écroule sur le sol alors qu'Hélène crie, je sais qu'elle est terrorisée. Cependant, ce cris est bien différent de celui qu'elle a poussé ce qui me semble avoir été il y a si longtemps… Il semble moins désespéré, comme si, à cet instant, je n'étais pas sur le point de mourir.

J'ai merdé en beauté en choisissant de ne rien lui dire, et j'en paye actuellement le prix fort alors que je m'éteint petit à petit dans ses bras. Mais je ne peux pas lui faire ça, parce que je sais ce qui va se passer si je meurs, je la connais la suite… La princesse elle va dire adieu à sa belle fin, son happy ending comme on le dit si bien, et ça c'est pas possible…

Hélène elle mérite tellement d'être heureuse, la plus heureuse possible… Elle est une lumière qui brille si fort que n'importe qui, qui croise un jour son chemin, n'importe qui, qui partage un bout de vie avec elle est extrêmement chanceux. Et je ne peux pas accepter que cette lumière ne s'éteigne à cause de moi. Non, elle doit encore briller fort et illuminer la vie des personnes qui l'entour.

Moi c'est pas grave, je ne suis qu'un con, qu'un imbécile, qu'un raté qui ne mérite même pas ne serait-ce qu'un quart de sa lumière et de sa gentillesse. Pourtant c'est moi qu'elle à choisi, c'est moi qu'elle veut et je ne supporterais pas de causer sa perte.

Je dois essayer de me battre pour elle, je ne peux pas sombrer, je lui dois bien ça pour une fois, de me battre un tout petit peu trop fort pour ne pas mourir. Elle n'aurait pas été là, j'aurais probablement rendu les armes, mais pour elle, je dois essayer, si je meurs, j'aurais au moins essayé de vivre plus longtemps, pour elle.

C'est la dernière pensée qui me traverse l'esprit avant le trou noir, et la dernière chose que je vois, c'est des yeux brillants d'amour que je connais si bien pour les avoir observé longuement, les siens, dont je voudrais me souvenir pour l'éternité.

Quand je remonte au conscient, je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis que j'ai fermé les yeux sur le bitume froid de cette route de campagne, toujours est-il que je n'y suis plus. Non, cette fois je suis allongé sur quelque chose de moelleux. J'essaye de faire le lien et je réalise que je suis sans doute à l'hôpital, j'aurai donc survécu ?

Et visiblement, vu que je suis dans le noir le plus complet, j'en déduis que je suis actuellement plongé dans le coma… C'est une sensation bizarre, celle d'être éveillé dans un corps qui ne l'ai pas, de ne pas pouvoir communiquer avec l'extérieur, de ne pas pouvoir la rassurer…

Mon dieu, Hélène. Elle a dû avoir si peur, c'est pour elle que je me suis accroché et je ne peux même pas lui dire que ça va, que je suis là et que je vais continuer de me battre pour revenir à ses côtés. J'ai cru mourir, que s'en était fini de moi, mais visiblement ça ne devait pas être mon heure vu que la mort m'a épargné…

Bon, je devrais peut-être arrêter de partir dans tous les sens et me concentrer sur ce que je ressens et essayer de savoir si elle est là, avec moi, ou si cette fois, elle a lâché, abandonné… Après tout, je pense que je ne l'aurai pas volé, qu'elle s'en aille.

En outre le fait que je sois désormais sur quelque chose de moelleux, je sens une douce chaleur sur ma main, quelqu'un est là, près de moi. Et honnêtement, une seule personne oserait me tenir la main et ce n'est certainement pas Eddy, et Fatim… De ce que je me souviens, Delgado est lui aussi à l'hôpital, donc c'est elle, elle est encore là…

Il va être long, le temps si je dois rester enfermé dans mon corps sans pouvoir faire un signe à qui que ce soit le temps qu'il récupère complètement… Et connaissant Hélène, elle ne va pas me parler, elle va plutôt être là, en silence, à attendre mon réveil, en espérant sans doute que je me souvienne de ce qu'elle m'a dit.

Alors que je pense que oui, je me souviens de sa déclaration, peut-être pas dans les moindres détails, mais je me souviens de l'aveu de ses sentiments, ce qui est sans doute le plus important, je sens que la main qui tient la mienne commence à trembler doucement. Puis je les entends, les pleurs, les sanglots même, elle est triste, sans doute effrayée, je ne peux rien faire pour la rassurer et ça me tue… T'en fais pas Hélène, je suis là, et tout ira bien, je ne vais plus jamais m'éloigner de toi.

Je sens que mon esprit fatigue, je pense trop de choses, trop vite, et j'ai besoin de repos, alors j'essaye de me concentrer sur des pensées plus douces avant de laisser mon esprit faire comme mon corps, dormir pour récupérer le plus possible et la retrouver avant qu'elle ne s'écroule complètement.

Les jours passent, et rien ne change. Je suis enfermé dans mon corps sans arriver à communiquer avec l'extérieur et surtout sans arriver à communiquer avec elle. Elle seule hante mes pensées, elle et rien d'autre. En même temps, elle est la dernière personne que j'ai vu avant de sombrer dans l'inconscient, mais surtout, elle est celle à qui je tiens le plus.

Je la sens, chaque jour à côté de moi, je sais qu'elle me parle, je l'entend, elle est là, tous les jours durant des heures et des heures. J'aimerai tant lui dire que je suis là, que je vais revenir, qu'elle doit arrêter de s'inquiéter pour moi et penser un peu à elle. Est-ce qu'elle mange ? Si oui correctement ? Et est-ce qu'elle arrive à dormir après tout ce qui s'est passé ces derniers jours ? Non parce que j'ai quand même failli mourir dans ses bras… Elle doit encore s'en souvenir…

J'ai peur des conséquences pour elle, de ce que ça va impliquer psychologiquement, de l'impact du drame… Maya à du faire des ravages… C'est la première fois que je repense à elle depuis l'accident, depuis qu'elle m'a planté… Je suppose qu'elle est enfermée, qu'Hélène s'en est assurée personnellement. On ne va pas se mentir, je m'en fiche d'elle, je n'ai même plus envie d'entendre parler de cette femme, elle a ruiné ma vie.

Souvent je rêve, je rêve d'Hélène, de ses bras, de sa tendresse, j'ai hâte de la retrouver et d'enfin lui avouer ce que je ressens au plus profond de moi et que j'ai essayé tant bien que mal d'oublier quand elle m'a rejeté… Au final, avec le recul, je pense qu'elle avait plus peur qu'autre chose… Peur de ce que tout cela allait impliquer, comme moi… Moi aussi j'ai eu peur, et j'ai failli la détruire… Je l'ai sans doute un peu détruite au passage, il va falloir que je répare ça.

Je crois que la première chose que je vais lui dire, c'est que moi aussi, je l'aime, et surtout, que je suis désolé pour tout ça… Je pense même que je vais lui laisser une porte de sortie, pour partir si elle le souhaite… Après tout, ça serait plus que normal. Elle mérite d'être heureuse, plus que n'importe qui, et je ne suis peut être pas l'homme qu'il lui faut… L'homme qui pourra la rendre pleinement heureuse…

Je me refuse de penser à ça, je pense plutôt à ce doux rêve, celui que j'ai fait avant de sombrer dans l'inconscient sur cette route, celui que j'ai fais de nombreuses fois, celui de notre mariage. Je sais qu'il sera beau si il a lieu un jour, au plus profond de moi je le sais, et ce jour là, je ferais d'elle une reine, après tout, elle le mérite.

Je sais pourquoi je me bats, enfin pour qui. C'est pour elle. Pour elle que je dois revenir dans le monde des vivants, pour la retrouver et enfin nous donner cette chance d'être heureux, ensemble.

C'est un nouveau jour de coma qui commence, et je prends le temps ce matin, de toute façon, j'ai le sentiment qu'il ne va pas être différent des autres et que je vais passer une nouvelle journée coincé, une nouvelle journée loin d'elle, sans pouvoir communiquer, sans pouvoir lui dire que je suis là, que tout va bien et qu'on va s'en sortir…

Je me sens terriblement impuissant face à sa douleur que j'ai l'impression d'entendre grandir chaque jour, quand elle est là, à mes côtés et qu'elle fini par craquer, car, une fois de plus, rien ne change… Je ne me réveille pas…

J'ai aucune notion du temps passé dans le coma, trop longtemps de toute façon, et je ne suis pas vraiment sûr d'avoir été conscient tout le temps… En tout cas, cela fait un moment que je suis là, mais dire combien de temps exactement, c'est tout bonnement impossible…

Comme tous les matins, j'envoie le signal à ma main de bouger, pour voir si elle répond, et ce matin, j'ai l'impression que c'est différent, oui, ce matin, mes doigts bougent doucement, je suis en train de sortir de ce foutu coma. Enfin ! C'est vraiment pas trop tôt, je commençais sérieusement à m'ennuyer moi…

Elle est là, parce que au moment où j'ai bougé mes doigts, elle m'a appelé par mon prénom et elle a serrer ma main, me demandant de la serrer en retour, ce que j'ai fait, ou du moins, ce que j'ai essayé de faire, du mieux que je peux. J'ai la confirmation que j'ai bien fait quelque chose quand je l'entend dire que oui, je me réveille.

Doucement j'essaye d'ouvrir mes yeux, mais bien vite la lumière et le plafond blanc de l'hôpital me semblent beaucoup trop intense. Je les referme pour les protéger avant de grogner, il va falloir y aller doucement pour éviter de se griller la rétine.

Je réessaye de les ouvrir, mais cette fois, ce n'est pas le plafond blanc de l'hôpital qui est devant mes yeux, mais le doux visage d'Hélène qui est très émue. Je remarque tout de suite ses yeux humides, mais cette fois, ce n'est pas des larmes de tristesse qui les remplissent, mais des larmes de joie, et en croisant ses beaux yeux, je sais, je sens qu'elle est soulagé de me revoir, mais surtout, qu'elle est heureuse que je sois en vie.

Je ne sais pas combien de temps passe mais il y a un médecin et deux infirmières qui arrivent dans la chambre. Hélène s'éloigne pour leur laisser la place et je sens immédiatement qu'il me manque quelque chose, que sa chaleur me manque.

Je laisse les médecins faire, et je comprends que tout va bien mais que je vais avoir besoin de repos. Je râle pour la forme parce que je n'aime pas ça, mais finalement, je pense que si jamais Hélène se charge de ma surveillance je pourrais être sage et me plier aux consignes. Je veux bien qu'elle soit mon infirmière, et puis, j'ai le sentiment qu'elle ne va pas vraiment s'éloigner…

Je fini par me retrouver seul avec elle, on se regarde, c'est comme si on avait une conversation rien qu'avec nos yeux. J'ai envie de lui dire tellement de choses de la serrer dans mes bras, juste de l'aimer, comme elle le mérite, mais je ne peux m'empêcher de me demander si elle veut encore de moi.

"J'ai eu tellement peur si tu savais" c'est elle qui brise le silence et je sens dans sa voix toute la peur qu'elle a eu, elle ne peut pas la masquer, c'est impossible.

"Je suis désolé" je lui réponds, je la fixe, elle ne bouge pas, comme si elle ne savait pas quoi faire, partager entre garder ses distances avec moi ne sachant comment je vais réagir et celle de s'approcher de moi.

Alors j'ouvre mes bras, pour l'inviter à venir y prendre place, j'ai envie de la sentir contre moi, de la serrer, de lui montrer que je suis là maintenant et que je ne vais pas la lâcher. Maintenant, c'est elle et moi contre le reste du monde, peu importe ce qui va se passer, je ne veux pas la perdre, je ne veux plus qu'on soit loin l'un de l'autre.

Elle vient s'y réfugier et je la serre tendrement, lui embrassant la tempe alors que je sens qu'elle se met à pleurer. Cela me brise le cœur de la voir comme cela, et je sais que c'est de ma faute, en partie… Elle a eu peur, je la comprends, mais c'est pour elle que je suis revenue, pour elle que je me suis battu, parce que, j'ai réalisé que sans elle, je ne suis plus rien.

"Je te promets que je ne vais plus m'éloigner" je caresse doucement son bras "J'ai jamais voulu te faire autant de mal" je soupire, je voudrais lui dire tellement de choses mais je n'y arrive pas…

"T'as pas le droit de me refaire une peur pareille, je n'y survivrais pas" sa voix est nouée par les larmes, je sais qu'elles sont un soulagement pour elle, mais je ne veux pas qu'elle pleure, ça me brise le cœur.

"C'est fini Hélène, je suis revenu" je la regarde, je n'arrive pas à détacher mon regard d'elle, elle m'a manqué pendant ce foutu coma "Je suis revenu pour toi, je me suis accroché pour te retrouver" elle finit par lever les yeux vers moi et je souris "Je… Je t'aime Hélène. Si tu savais à quel point je t'aime" les larmes montent doucement

Elle me regarde comme si elle ne réalisait pas ce que je viens de lui dire, de lui avouer, mais j'ai eu le temps pendant mon coma de penser à ce que je lui dirais quand j'ouvrirais les yeux, et je ne pouvais plus lui mentir plus longtemps sur la nature de mes sentiments. Je l'aime, juste je l'aime, et aujourd'hui, c'est le plus important.

"Mon amour" murmure-t-elle doucement en me fixant avec tendresse "Je t'aime tellement. J'ai cru que je ne pourrais jamais te le dire"

"C'est fini maintenant, je suis là, je ne vais nulle part" je ne veux pas la quitter, je vais enfin nous l'offrir cette chance, celle qu'on a tant attendu et que j'ai eu bien du mal à lui accorder.

Doucement je m'approche de ses lèvres et les uni enfin dans un tendre premier baiser que je veux graver dans ma mémoire pour l'éternité. Désormais, Hélène est ma compagne et je vais tout faire pour la rendre le plus heureuse possible, elle le mérite tellement.


Et voilà

On se retrouve Mercredi prochain à 10h pour un nouvel OS

Kiss