Bonjour,

Voici un nouvel OS. Je me suis demandée ce qui c'était passé pour que Hélène ne réponde pas à Delgado quand il essaye de la joindre depuis le foyer. J'ai donc écrit cette histoire

Bonne Lecture


Quand elle arriva sur le lieu du mariage, Hélène remercia et paya le taxi avant de sortir de la voiture et de la regarder partir. L'envie de le rattraper et de remonter dans la voiture pour rentrer chez elle la prit aux tripes. Elle ne pouvait, dans le fond, ne voulait, pas rester là et voir l'homme dont elle est éperdument amoureuse en épouser une autre sous ses yeux.

Elle regarda autour d'elle, le bâtiment, les gens, et un profond sentiment de malaise s'empara d'elle. Elle ne se sentait pas du tout à sa place. Loin de là, elle se sentait comme une étrangère, comme si, elle n'avait rien à faire là… Elle, la seule personne qui ne pouvait pas se réjouir de ce mariage car il signifiait qu'elle allait perdre la seule personne qui aurait pu la rendre vraiment heureuse dans sa vie.

Elle ravala ses larmes en avançant vers le bâtiment, elle ne voulait croiser personne, elle ne voulait même pas parler… Elle avait besoin d'un moment seule pour canaliser ses émotions, et elle avait besoin de se rafraîchir un peu… Il fallait mettre ses idées au clair et surtout, se faire à celle que jamais, Raphaël Balthazar ne serait pour elle tout ce qu'elle avait tant désiré, tout ce qu'elle voudrait tellement qu'il soit.

Elle trouva rapidement des toilettes et s'enferma dans une cabine, s'ayant sur le siège. Là, elle prit sa tête entre ses mains, se concentrant pour ne pas pleurer, en vint. C'était impossible de ne pas craquer, c'était trop, son cœur avait trop mal, et surtout, elle en avait besoin pour pouvoir garder la face lors du mariage.

Seulement, elle ne voulait pas pleurer, elle ne voulait plus pleurer. Plus pour lui en tout cas, elle l'avait bien assez fait… Elle avait déjà bien trop pleurer pour le légiste, où à cause de lui, et elle en avait marre de ça, d'être comme cela… Cependant, elle n'y pouvait rien, elle était amoureuse, éperdument amoureuse du beau légiste et ça n'était pas vraiment prêt de changer…

Même si on lui demandait, elle ne voudrait pas changer ses sentiments pour Raphaël Balthazar, tout simplement parce que ces derniers la faisaient se sentir extrêmement vivante… Et puis, c'était tellement beau l'amour… C'était tellement beau d'aimer… Et quand on aimait comme elle aime son légiste, on à pas envie de renoncer à tout cela…

Voilà, elle avait tout gagné… Elle pleurait encore, c'était dur et elle avait mal… Putain mais on pouvait pas la laisser en paix pour une fois ? Merde à la fin ! Marre de chialer pour lui… Il en a rien à foutre d'elle… Il lui a montré une bonne centaine de fois au moins par A+B qu'elle n'avait été qu'un jeu…

Finalement c'était peut être ça qui faisait le plus mal… Que rien n'était réel du côté du légiste alors qu'elle se mourait chaque jour un peu plus d'amour pour lui… Putain c'est elle qui aurait dû partir avant que cela ne devienne trop… Maintenant elle se retrouvait à assister, malgré elle, au mariage de l'homme qu'elle aime avec une autre…

Les larmes dévalaient sur ses joues telle une cascade inarrêtable elle avait même du mal à respirer tellement elle pleurait. Elle allait devoir vite se ressaisir et faire bonne figure. De toute façon, elle n'avait plus que cela à faire…

Pourtant bien vite elle eut l'impression d'étouffer, d'avoir beaucoup de mal à respirer, et ses larmes continuaient de couler abondamment sur ses joues. Voilà qu'en voulant se ressaisir, son état était de pire en pire. Partagée entre la crise de larme et celle de panique, elle n'y arrivait tout simplement plus.

Et puis, secouée par des tremblements, elle eut envie de vomir… Plus rien n'allait, elle se sentait faible et stupide… Et bien sûr, elle finit par vider dans la cuvette, le maigre contenu de son estomac… Des jours qu'elle mangeait trop peu… Depuis l'annonce du mariage en fait… Elle avait sombré et elle n'arrivait plus à s'en sortir…

Mais putain, c'était pas possible de ce mettre dans un état pareil pour un homme… Un homme merde ! Elle n'était pas du tout ce genre de femme, non, bien au contraire, elle était supposée être forte et ne pas se retrouver dans cet était juste pour un homme… Un homme dont elle était tombée amoureuse…

On aurait dit une ado qui vivait son premier cœur brisé, son premier chagrin d'amour… Sauf qu'elle était bien loin de cette époque, que la jeune ado avait bien grandit et c'était endurcie, mais face à un homme en particulier, elle redevenait qu'une simple femme amoureuse, une femme qui souffrait beaucoup…

Et en même temps, ce n'était pas n'importe quel homme qui la mettait dans cet état presque lamentable… Non, Raphaël Balthazar n'était pas que l'homme dont elle était amoureuse, il était tellement plus que ça… Elle avait l'impression qu'on allait lui arracher le cœur avec elle ne savait quel instrument de torture avant de l'écraser, de le réduire en poussière devant ses yeux…

Et ça, ça lui faisait tellement mal, parce que peu importe ce qu'on pouvait lui dire, elle n'avait jamais trouver la bonne personne avant de le rencontrer lui… Raphaël Balthazar n'était pas n'importe qui. Pour Hélène Bach, il était la bonne personne, le bon, l'homme avec qui elle devait être pour finir ses vieux jours. Il était SA PERSONNE. Seulement personne ne semblait le voir et elle avait juste l'air complètement pathétique…

Encore en train de pleurer, repliée sur elle-même dans la petite cabine pour ne pas qu'on la remarque, pour être bien seule et ne pas se donner en spectacle, elle n'entendit même pas son téléphone sonner, laissant Delgado, qui essayait de la joindre sans réponse… Pourtant ce coup de fil aurait pu faire tellement de bien à son cœur meurtri et lui redonner de l'espoir…

Mais non, l'appel de Delgado resta sans réponse, sans retour, alors qu'Hélène pleurait encore, essayant d'évacuer son mal être, de tout évacuer pour ne pas s'effondrer comme une imbécile amoureuse devant tout le monde et se retrouver avec un cœur plus brisé qu'il ne l'était déjà…

Elle s'en voulait tant d'avoir cru que cela ne durerait pas, que Balthazar finirait par la remarquer, elle, simple flic, bien loin d'avoir le physique de tous les mannequins qu'il pouvait avoir en un claquement de doigt, mais non, tout ce qu'elle avait essayé de mettre en place s'était soldé par un échec et son cœur avait fini en miette…

Elle avait voulu se faire une raison, essayé d'enfouir au plus profond de son être ses sentiments pour le légiste, mais cela avait aussi été un échec… Elle n'arrivait pas à oublier, elle n'arrivait pas à les effacer, peu importe ce qu'elle faisait, elle restait amoureuse du légiste et elle n'aurait jamais ce qu'elle désirait le plus au monde…

Venir à ce mariage, c'était aussi le moyen d'essayer de faire définitivement son deuil d'eux, d'une possible relation et de son amour pour lui qui ne s'exprimerai jamais pleinement… Ah, ça, elle en avait bavé Hélène, surtout en amour, et elle n'était même pas sûre qu'elle finirait par s'en remettre complètement… Il avait laissé une plaie béante dans son cœur qu'elle n'était même pas sûr de pouvoir refermer un jour…

Et puis, il allait partir loin d'elle, pour toujours… Elle avait eu beaucoup de mal quand elle ne l'avait pas vu pendant six mois, il lui avait tellement manqué et elle avait été tellement heureuse de le retrouver, et aujourd'hui, elle allait le perdre définitivement… Si cette fois, il souhaitait garder le contact, elle, ne le pourrait pas, parce que cela serait souffrir encore plus…

Elle attrapa son téléphone dans le but de regarder l'heure, et c'est là qu'elle vit l'appel manqué de Delgado… Il devait être arrivé et la recherche. Ne l'ayant pas trouvé, il l'avait appelé… Elle soupira avant de se relever, encore chancelante et secouée par un tas d'émotions, mais sans autre choix qu'aller affronter la réalité…

Elle finit par déverrouiller la porte et sortit de sa cabine, là où elle avait été seule pour essayer d'évacuer un minimum avant de se regarder dans la glace… Pas très glorieux tout cela… Elle essuya les traces sur son visage et décida de se remaquiller un peu, histoire de cacher qu'elle avait pleuré. Et puis, c'était aussi un moyen de retarder celui où elle allait devoir affronter la réalité…

Au bout de plusieurs minutes, elle finit par sortir des toilettes dans le but de rejoindre la salle. Elle pensait y retrouver son ami, mais elle constata bien vite qu'elle était seule… Comme souvent ces derniers temps, la belle blonde se retrouvait seule, sans personne à ses côtés pour pouvoir rendre tout cela un peu plus supportable…

Elle essaya de joindre Delgado à son tour, mais il ne lui répondit pas et elle pensa que son ami devait être dehors en train de discuter avec d'autres invités et qu'il allait finir par la rejoindre avant que la cérémonie ne commence…

Mais non, Delgado n'allait pas venir, il allait la laisser seule, son ami étant dans sa voiture en feu, perdu sur une route de campagne… Elle fixa son écran qui ne s'allumait pas… La cérémonie approchait alors elle essaya de lui envoyer un message, sans réponse lui aussi…

Elle était encore seule, avec son envie de pleurer qui revenait et sans personne sur qui s'appuyer, sans personne pour l'aider à digérer tout cela, à supporter la vision de l'homme qu'elle aime, de sa personne, qui épouse une autre femme, qui, malgré tout ce qu'on a pu lui dire, ne lui disait rien de bon… Non, elle n'avait pas confiance en qui était Maya et elle ne voulait pas voir Balthazar sombrer et se tromper de nouveau…

Mais de toute façon, elle n'allait pas le voir puisqu'il allait partir loin d'elle, emportant l'intégralité de ce qui restait de son coeur avec lui, la laissant plus seule que jamais et désormais incapable d'aimer qui que se soit… Et puis, de toute façon, qui pourrait bien vouloir d'elle ? Elle n'avait rien de spécial…

La cérémonie commença, et elle était seule, s'efforçant de sourire pour cacher son mal-être, pour cacher qu'elle désirait plus que tout, avoir la place de la mariée. Son regard était posé sur le légiste qu'elle ne pouvait pas quitter du regard, son cœur ne pouvant s'empêcher d'espérer qu'à la dernière seconde, il finisse par dire non…

Seulement, et bien évidemment, cela n'arriva pas, et Balthazar épousa Maya… Tout le monde était heureux, tout le monde sauf elle… Quand il la regarda, elle lui sourit, le plus sincèrement possible, lui montrant qu'elle était heureuse pour lui. C'était vrai, elle était heureuse pour lui, qu'il ait enfin retrouvé le bonheur… Mais elle était malheureuse pour elle, tellement malheureuse, parce qu'elle venait de perdre toute capacité à aimer un jour quelqu'un d'autre… Aujourd'hui, cela lui semblait impossible…

Alors que le couple échangeait les alliances, elle reprit son téléphone et quitta la salle, essayant une nouvelle fois de joindre Jérôme, sans succès… Elle ne comprenait pas où était rendu son ami, ce qu'il faisait et pourquoi elle n'était pas là… Elle repensa un instant à l'appel manqué en se disant qu'elle aurait dû décrocher…

Seulement, elle ne pouvait pas inquiéter Balthazar, il devait profiter de son mariage, du plus beau jour de sa vie… Delgado allait sans doute arriver plus tard, elle se devait d'y croire, sinon elle allait encore plus sombrer.

Elle se retrouvait à jouer un rôle qu'elle ne voulait pas, dont elle n'avait jamais voulu et elle n'avait personne à qui montrer son vrai visage, son vrai ressenti… Elle était seule face à tout cela, et c'était peut être ça le plus compliqué… Elle ne savait pas où se trouvait son meilleur ami, et du coup, elle se sentait cruellement abandonnée… Abandonnée par l'homme qu'elle aime, et qui ne l'aimera jamais du même amour en retour, abandonnée par son meilleur ami, qui n'était même pas là pour lui tenir compagnie et lui offrir une épaule réconfortante…

De toute façon sa vie se résumait à l'abandon… Pourquoi elle ne partait pas la première ? Au moins, ça serait son choix d'abandonner cette fois… Mais non, elle était Hélène Bach, et jamais elle n'abandonnait, parce qu'elle ne le pouvait pas…

Quand Balthazar sortit avec Maya, elle se força à les féliciter et à sourire, elle ne voulait pas passer pour une femme mauvaise, jalouse et tout ce qui allait avec… Après tout, il était heureux, elle ne pouvait pas gâcher cela avec ce qu'elle ressentait pour le légiste pour qui, elle n'était, elle ne sera toujours qu'une amie…

Le sujet Delgado arriva dans sa conversion avec Balthazar, mais elle se voulu rassurante, alors qu'elle ne savait même pas où était son ami, ni dans quel état… Même Maya lui parla de lui, et la belle blonde avait du mal à cacher son ressenti face à elle, après tout, Maya n'avait pas non plus l'air de vraiment la porter dans son cœur…

Son cœur qu'elle essayait d'empêcher de se serrer devant les images qui passait devant ses yeux, elle était comme dans un film, mais elle ne voulait pas le voir, non, elle priait pour que ça soit juste un mauvais rêve, un cauchemar et qu'elle finisse par se réveiller et retrouve son légiste, et Maya loin d'eux, qui ne venait pas tout gâcher entre eux, comme elle avait si bien sut le faire ce maudit soir où tout aurait pu changer pour elle, pour eux…

Elle était là, à se morfondre, sans doute un peu plus qu'elle ne l'aurait fait si Delgado était là, avec elle, pour la soutenir… Delgado qui ne quittait pas ses pensées non plus… Elle était définitivement inquiète pour lui, de ne pas avoir de nouvelles…

Elle avait appelé plusieurs fois, que des échecs et plus le temps passait, plus elle maudissait cet appel manqué, maudissant au passage son comportement d'ado amoureuse qui s'était effondrée dans les toilettes pour un homme pour qui elle avait tant pleuré…

Il ne la méritait pas finalement, il ne méritait pas ses larmes, elle lui en avait trop donné… Elle lui avait trop donné de manière générale, restant près de lui, à chaque putain de fois, droite dans ses bottes et solide, une épaule, un pilier pour lui, quand intérieurement, elle était fissurée de ne pas être considérée à sa juste valeur…

Son regard était malgré elle perdu sur le couple enlacé qui dansait avec la douce voix de Fatim en fond. Elle ne savait pas que la jeune métisse chantait aussi bien, c'était un bonheur pour ses oreilles, un moindre réconfort dans sa tristesse…

Elle savait qu'elle ne pouvait pas partir, il lui en voudrait, et puis, elle voulait un vrai aurevoir, pas un en coup de vent, avant qu'il ne sorte de sa vie. Peut-être qu'elle arriverait à lui dire qu'il avait changé sa vie et qu'elle ne serait plus la même sans lui…

Elle l'avait tellement voulu, cette place qu'occupait Maya, que Maya allait occuper pour toujours, et elle, elle allait disparaître… C'était sans doute pour le mieux… Sachant qu'elle ne le reverrait jamais, qu'il allait être heureux sans elle, peut-être qu'elle arriverait à oublier, à faire tenir le pansement et l'effacer définitivement de sa vie, comme si, tout ce qu'ils avaient vécu, n'avait jamais existé… C'était ce qu'il y avait de mieux à faire pour sa propre santé et si, elle voulait, un temps soit peu, survivre à la tornade qu'avait été Raphaël Balthazar dans sa vie…

Elle reprit son téléphone, et essaya d'appeler Delgado une nouvelle fois. Elle avait besoin de lui, de son ami, mais elle avait l'impression d'être lâchée… Elle avait déjà pas mal perdu aujourd'hui, il ne pouvait pas la lâcher non plus… Mais encore une fois, elle tomba sur la messagerie. Ce n'était pas normal, il y avait un truc qui n'allait pas…

Enfin, son téléphone sonna, et ce n'était pas vraiment les nouvelles qu'elle attendait. Sans réfléchir, elle quitta précipitamment le mariage pour aller retrouver son ami, qui n'allait donc vraiment pas bien… Elle aurait dû plus s'inquiéter… Maintenant elle s'en voulait… À trop avoir voulu s'accrocher à un espoir vain en voulant rester à ce foutu mariage pour ne pas qu'il lui en veuille de trop, elle avait peut-être perdu son meilleur ami…

Balthazar, dont le regard était clairement fixé sur elle depuis un moment, dans le but ultime de graver son visage dans sa mémoire, la regarda partir inquiet. Il se demandait ce qui avait bien pu se passer pour qu'elle quitte la cérémonie comme cela… Dans le fond, il savait ce qui la poussait à partir, après tout, il avait fini par les voir, ses yeux vitreux qui retenaient des larmes depuis de longues heures… Si il avait pu tout réparer, il l'aurait fait… Il avait eu du mal à la lâcher du regard, dès qu'il pouvait la regarder, il le faisait, comme si, il avait espéré une intervention de sa part… Intervention qui n'était jamais arrivée…

La vérité, c'est qu'il l'avait regardé pour ne pas l'oublier, pour se souvenir de chaque détail de son visage, de ses yeux, de sa beauté, d'elle, tout simplement. C'était les derniers instants où il la voyait, il le savait parfaitement. D'ailleurs, en la voyant partir en courant, il sentit son cœur se nouer, sachant au fin fond de lui, qu'il ne la reverrai jamais, et qu'il ne pourrait pas lui dire au revoir, la serrant une dernière fois dans ses bras, respirant sa douce odeur rassurante et sentant sa chaleur qui l'avait fait plus d'une fois, se sentir extrêmement vivant.


Et voilà

Je suis désolée, la fin n'est pas la plus joyeuse, mais il faut bien, parfois.

On se retrouve Mercredi prochain, à 17h pour un nouvel OS

Kiss