Bonjour à tous,
Je reviens aujourd'hui avec un OS surement plus difficile que les autres car le sujet qui y est abordé n'est pas du tout simple. La pensée qu'Antoine puisse être un homme violent, aussi bien physiquement que psychologiquement, m'a traversé la tête à plusieurs reprises et j'en ai finalement fait une histoire.
Je préfère prévenir avant toute chose que cette histoire mentionne des violences physiques et que certaines descriptions sont assez précises. Je voulais aussi vous dire que je sais que c'est un sujet très sensible et que si vous n'êtes pas à l'aise, vous pouvez ne pas lire cette histoire, mais je trouvais important d'en parler.
Je tiens aussi à rappeler qu'il existe un numéro, le 3919, qui est un numéro d'écoute national, gratuit et anonyme qui permet une écoute et d'orienter vers les services adaptés afin d'apporter une aide aux victimes.
Je vous souhaite une bonne lecture
Quand Hélène claqua la porte de la salle de bain attenante à leur chambre, la fermant comme elle pouvait avant de mettre un meuble devant pour l'empêcher de rentrer dans la pièce, elle pouvait entendre son cœur battre jusque dans ses oreilles, et elle tremblait tellement, qu'elle avait du mal à bouger. Dire que la blonde était terrorisée était un euphémisme, jamais elle ne l'avait vu comme cela, jamais il n'avait osé être aussi violent, physiquement avec elle…
Elle se sentait comme dans un cauchemar, et il ne semblait pas vouloir s'arrêter parce qu'elle savait qu'il l'avait suivi, elle pouvait l'entendre crier son prénom pour qu'elle sorte de sa cachette… Elle ne savait pas ce qui allait suivre, mais elle savait qu'elle ne devait pas sortir, et surtout, elle savait qu'elle devait appeler quelqu'un au secours, parce que jamais elle ne pourrait s'en sortir seule.
Elle avait à peine eu le temps de souffler qu'il tambourinait déjà contre la porte avec violence pour qu'elle lui ouvre. Jamais elle n'allait tenir, elle le savait, mais au moins, cela lui permettait de gagner un peu de temps. Son cerveau n'avait même pas le temps de faire des flash-back, non, elle était motivée par la peur et l'envie de s'en sortir, sachant pertinemment qu'elle n'allait pas sortir de tout cela indemne… Aussi bien physiquement que mentalement…
Par chance, elle avait encore son téléphone sur elle, c'était presque un miracle tant Antoine avait été violent avec elle. Il avait toujours été un jaloux maladif, n'appréciant guère qu'elle travaille dans un monde où elle était entourée d'hommes, persuadé qu'elle l'avait déjà trompé un nombre incalculable de fois…
Il avait déjà été violent avec elle auparavant. Il l'avait sans doute déjà manipulée sans qu'elle ne s'en rende compte. Il l'avait déjà giflé aussi… Elle le savait, c'était à ce moment-là qu'elle aurait dû partir. La flic en elle connaissait les signes par cœur, savait qu'elle aurait dû partir aux premiers signes… Mais la femme… La femme, elle, elle avait été manipulée, elle avait été blessée, et pourtant elle était restée…
Elle voyait la porte et le meuble bouger alors qu'elle s'était recroquevillée au bout de la pièce, contre la baignoire, pour être le plus loin possible. Elle tremblait tellement que déverrouiller son téléphone lui prenait beaucoup plus de temps que d'habitude, ratant plusieurs fois son code…
Quand enfin elle arriva à le déverrouiller, elle savait qu'elle n'avait plus beaucoup de temps avant qu'il n'entre dans la pièce, elle alla dans son journal d'appel et appuya sur la dernière personne contactée sans vraiment regarder de qui il s'agissait…
Les sonneries étaient longues, trop longues et la porte céda sans que la personne à l'autre bout du fil eût décroché. Antoine la releva violemment, et son téléphone tomba sur le sol alors qu'elle luttait de toutes ses forces pour ne pas le suivre.
"Oui Capitaine ?" commença dans le vide la voix de Balthazar, c'était donc lui qu'elle avait appeler, mais elle ne l'entendait pas, désormais incapable de lui répondre tant elle mettait de forces dans sa lutte contre son mari. "Hélène ?" appela le légiste devant l'absence de réponse.
"Antoine arrête" cria Hélène "Laisses moi tranquille, tu me fais mal" continua la blonde alors que son mari commençait à la tirer hors de la pièce.
"Je vais te donner une leçon moi, salope" lui répondit Antoine "Tu vas voir ce que ça fait de ne pas me respecter."
"Hélène ?" recommença Balthazar, en vint, ce qu'il avait entendu ne lui disait rien de bon… Pourtant, il restait au bout du téléphone, tout en prenant ses affaires pour aller au secours de sa collègue qui semblait en danger.
La voix d'Hélène s'éloignait de plus en plus et il avait de plus en plus peur pour elle. Soudain, il entendit, au loin, un bruit de chute lourde ainsi que des cris. Aucun doute, Hélène était en danger avec son mari, et elle l'avait appelé pour qu'il lui vienne en aide.
"Tiens bon" commença le légiste dans le téléphone, comme si elle pouvait l'entendre "J'arrive" ajouta-t-il avait de raccrocher entendant au loin un énième cri.
Il était déjà sorti de son appartement pour rejoindre sa voiture, ayant compris, très rapidement, qu'elle était sûrement en danger et au fond de lui, il savait qu'il devait faire vite pour éviter quelque chose de grave. Il avait le profond sentiment qu'Antoine n'allait pas s'arrêter à des coups…
Le cri que Balthazar avait entendu au loin, correspondait à la chute d'Hélène dans les escaliers de sa maison. Antoine l'avait poussé pour qu'elle se retrouve en bas… Elle avait le sentiment d'être seule et que personne allait pouvoir l'aider… Qu'elle allait juste devoir subir et attendre que cela passe, attendre qu'il se calme et qu'il en finisse avec elle…
Elle ignorait que la personne qu'elle avait essayé de joindre avait décroché et qu'il avait également entendu sa chute dans les escaliers. Elle savait qu'elle devait arrêter de lutter, Antoine était plus fort qu'elle, en plus il avait bu et cela avait démultiplié ses forces… Elle n'arrivait pas à lui faire face et elle n'avait aucune chance d'accéder à son arme pour tenter de se protéger…
Elle était déjà au sol quand elle sentit un coup fort dans son ventre et Antoine qui lui demandait, ou plutôt, lui ordonnait de se lever. Seulement, elle n'y arrivait pas et en larmes, elle lui demandait encore et toujours de la laisser tranquille. Elle était recroquevillée sur elle-même à subir la tempête, attendant qu'elle passe, sans vraiment avoir le choix. Après, elle partirait, sans se retourner pour lui échapper…
Antoine, qui était en colère qu'elle ne se soit pas levée, la frappa une nouvelle fois pour qu'elle lui obéisse, mais Hélène se recroquevilla encore plus pour essayer de se protéger, en vain… Il était déterminé et il la fit se lever de force, avant de lui attraper les cheveux et de la tirer vers leur salle à manger. La flic lutta, tomba de nouveau tant ses jambes avaient du mal à la porter, mais lui, il s'en fichait, il continua de la traîner jusqu'à la table.
En se rendant compte qu'elle était de nouveau par terre, il la releva brusquement et la gifla avant de la coincer entre lui et la table. Il avait une autre idée en tête, il allait aller plus loin et Hélène n'allait rien pouvoir faire.
Il commença par lui arracher son haut puis son jean, la laissant en sous-vêtements devant lui, et ne laissant que peu de place à l'imagination pour ce qui allait arriver ensuite… Il la poussa sur la table, laissant son dos frapper avec violence contre le meuble avant de lui agripper si fort les poignets qu'Hélène eut peur qu'ils ne cassent sous la pression qu'il y mettait.
"Si tu bouges ne serait-ce que d'un millimètre, tu vas le regretter" menaça Antoine avant de reculer et de se rendre dans la cuisine attenante pour aller chercher ce qu'il voulait.
Hélène pensa que c'était le moment ou jamais de s'enfuir, d'essayer de trouver refuge chez un voisin, mais ses jambes continuaient de trembler et elle n'était même pas sûre de pouvoir atteindre la porte avant qu'il ne la rattrape…
Pourtant, et malgré les menaces qu'il avait proférées, la blonde se releva, posa les pieds sur le sol et commença à courir vers la sortie de sa maison, pieds nus, en sous-vêtements, couverte de sang et de marques… Cependant, elle avait à peine fait la moitié du chemin qu'elle fût tirée en arrière par les cheveux avant d'être violemment poussé contre la table.
"Je t'avais dit de pas bouger, salope" commença Antoine en la mettant de nouveau sur la table. "Tu vas le regretter" annonça-t-il avant de lui mettre un coup dans le ventre.
"Arrête Antoine, s'il te plaît, laisse-moi tranquille" demanda une nouvelle fois Hélène en pleurant.
Mais son mari ne l'écoutait pas, bien au contraire, il avait de nouveau attrapé ses poignets qu'il attachait désormais ensemble à l'aide d'une corde avant de les mettre au-dessus de sa tête et de les coller à la table avec du scotch fort. Hélène essayait de lutter, mais plus elle luttait, plus il l'attachait fort contre la table pour l'empêcher de bouger.
Il fit ensuite la même chose avec ses jambes, les attachant chacune à un pied de la table pour l'empêcher de bouger, il avait déjà prévu de le faire, mais là, avec sa tentative de fuite, il voulait encore moins qu'elle bouge. Hélène continuait de pleurer, elle savait ce qui allait se passer, et peut-être que si elle fermait les yeux, elle allait oublier ce qui était en train de lui arriver…
Pourtant, elle revint vite à la réalité quand elle sentit quelque chose la brûler. En effet, Antoine avait pris un briquet qu'il passait désormais sur la peau de sa femme pour la brûler le long des jambes, mais aussi des bras.
Hélène se sentait plus seule que jamais, personne n'allait pouvoir lui venir en aide… Elle avait, dans un acte complètement désespéré, essayée de joindre la dernière personne qu'elle avait eu au téléphone dans la journée, sans vraiment savoir de qui il s'agissait, mais on ne lui avait pas répondu… Maintenant, son portable était abandonné dans un coin de la salle de bain, et elle ne pouvait pas le récupérer et essayer de joindre quelqu'un pour qu'enfin, on lui vienne en aide.
Ce qu'elle ne savait pas, c'était que son légiste était actuellement très proche de chez elle, et qu'il allait lui venir en aide. La peur leur nouait l'estomac à tous les deux. Mais pas pour la même raison. Balthazar avait peur de l'état dans lequel il allait trouver son amie et tout ce qui allait suivre cette épreuve, et Hélène, elle avait peur de ce qui allait arriver, même si le comportement d'Antoine ne laissait place à aucune question…
Son soutien-gorge avait été détaché et remonté le long de ses bras et sa culotte déchirée, pendait actuellement sur une de ses jambes. Antoine la touchait, mais il la dégoûtait, et elle continuait de lui demander d'arrêter, de ne pas faire ça, de la laisser tranquille. Mais il ne l'écoutait pas, au contraire, il s'apprêtait même à commettre un acte irréparable…
Balthazar, lui, arrivait enfin devant chez Hélène, ignorant complètement ce qu'il se passait à l'intérieur. Il avait l'impression d'avoir mis longtemps à arriver, mais pour Hélène, les minutes avaient carrément dû durer des heures, si jamais elle savait qu'il avait répondu et qu'il était en train de venir, ce qui ne devait pas être le cas…
Il courut jusqu'à la porte, il n'avait pas une seconde à perdre, et heureusement pour lui la porte était déverrouillée, il entra donc dans la maison de sa capitaine sans problème. Le premier son qui arriva jusqu'à lui fut non seulement les pleurs d'Hélène, mais aussi ses suppliques, plus aucun doute, il devait l'aider, quoi qu'il lui en coûte.
Il avançait le plus rapidement et silencieusement possible, et en voyant l'état de la pièce, il comprit assez rapidement ce qu'il s'était passé. Hélène avait clairement été battue par celui qui était son mari, comme en témoignaient les traces qu'il pouvait observer.
En avançant, le spectacle qui s'offrait à lui était un peu plus horrible, Antoine était de dos, nu, et il pouvait apercevoir les jambes d'Hélène. Il était hors de question qu'il laisse ça lui arriver, qu'il laisse Antoine la détruire encore plus… Déjà qu'il devait bien l'avoir détruit en la frappant…
Il attrapa le plus gros livre qu'il pouvait trouver avant de s'approcher le plus silencieusement possible d'Antoine. Quand enfin, le légiste fût sûr d'être assez proche, il leva le livre et le frappa au niveau de la tête pour l'assommer. Antoine tomba sur le sol, dévoilant une Hélène complètement terrorisée.
Quand elle vit Antoine tomber, Hélène se demanda ce qu'il venait de se passer. Se pouvait-il que ses prières aient été entendues et que quelqu'un soit venu la sauver ? En levant les yeux, elle vit Balthazar, un livre de cuisine dans les mains qu'il lâcha rapidement pour venir la voir. Il allait doucement, comme si il avait peur de sa réaction, peur qu'elle soit terrorisée par celui qui venait de la sauver, alors qu'il voulait juste la rassurer.
"Hélène, je suis là, c'est fini" commença le légiste alors qu'il détachait doucement ses mains. "Il va plus te faire de mal" ajouta-t-il tout en continuant de défaire les nœuds. Une chose était sûre, ils étaient tellement serrés, qu'Hélène aurait des marques pendant quelques temps.
Hélène n'arrivait pas à parler, c'était trop compliqué, et puis, elle continuait à pleurer, partagée entre deux sentiments. Le soulagement d'avoir été sauvé, et la peur qu'Antoine finisse par se réveiller et ne recommence, sous les yeux de Balthazar, qu'il était capable de rendre impuissant.
Le regard d'Hélène était toujours fixé sur le sol, à regarder Antoine qui ne bougeait toujours pas, et Balthazar compris le message, il devait l'attacher. Sans aucune délicatesse, il attacha les mains d'Antoine avec de la corde, ne se privant pas de serrer fort avant de l'attacher à un des pieds de la table pour l'empêcher de s'enfuir.
Ensuite, il prit le temps de détacher les jambes d'Hélène pour la libérer complètement avant de se mettre en face d'elle et de la regarder de la façon la plus douce et rassurante possible. Il avait besoin qu'elle comprenne qu'il était là pour elle et qu'il n'allait pas lui faire de mal, bien au contraire.
"Merci" murmura la blonde en le regardant des larmes dans les yeux. "Merci d'être venu me sauver"
Instinctivement, et dans un acte spontané, elle alla passer ses bras autour du cou du légiste et le serra doucement contre elle. Balthazar se trouva un peu pris au dépourvu, sans trop savoir si il pouvait la toucher et où il pouvait mettre ses mains. En plus, Hélène était nue, ce qui rajoutait à la gêne qu'il pouvait ressentir.
"De rien, Hélène" murmura le légiste en retour avant de passer doucement une main rassurante dans son dos. "Mais là, vous êtes nue, donc c'est un peu gênant" essaya-t-il en souriant pour détendre l'atmosphère qui était un peu lourde.
"Pardon" Hélène s'éloigna comme brûlée, avant de cacher comme elle pouvait, son corps aux yeux de son légiste.
Comprenant sa gêne, Balthazar se dirigea vers le canapé où il trouva un plaid dont il se saisit avant de revenir vers elle et de lui donner pour qu'elle cache enfin son corps. Hélène le prit immédiatement avant de le passer autour de ses épaules et de le resserrer contre elle. Elle tremblait et les larmes coulaient encore, elle savait que c'était tout qui redescendait, mais elle se sentait plus vulnérable que jamais.
Le plus doucement possible, Balthazar alla poser sa main sur celle d'Hélène qui tenait la couverture devant son corps, mais la blonde sursauta comme brûlée, encore une fois, avant de s'excuser. Balthazar lui offrit un regard compatissant en lui disant qu'il comprenait et qu'il n'y avait pas de soucis.
"Et maintenant ?" demanda soudainement Hélène "On fait quoi ?" continua-t-elle "Non parce que il va bien finir par revenir à lui et j'ai pas envie de lui faire face…" soupira-t-elle
"Maintenant, il faut qu'on appelle des flics, on ne va pas le laisser s'en sortir comme ça" répondit Balthazar "Il faut que tu portes plainte Hélène…" ajouta-t-il en passant naturellement au tutoiement. "Que ça soit la première fois ou pas d'ailleurs…"
"Je suis flic…" soupira la blonde "Comment, on va me regarder après ça ?" demanda-t-elle "Déjà que je suis une femme dans un monde d'homme et que ça m'a pas toujours aidé… Après ça, ça va être encore pire…" elle commençait à paniquer, elle ne voulait pas avoir cette image…
"Comme la femme forte que tu es" répondit le légiste en la regardant "Le premier qui te fait une réflexion ou qui ose mal de regarder, je lui dirais ma façon de penser, crois moi" il sourit pour lui faire comprendre qu'il était là, avec elle.
"Merci, Raphaël" la blonde essaya de sourire "Merci d'être venu et d'être là" elle souffla, elle avait envie de serrer sa main, mais elle avait peur. Seulement, jamais les mains de Raphaël ne s'étaient montrées violentes et destructrices avec elle, bien au contraire.
"Je vais pas te lâcher, même si ça prend du temps, tu vas la remonter la pente" sourit le légiste "On va soigner ton corps et ton âme, et tu ne vas pas le laisser te détruire, tu es plus forte que ça, que lui."
Hélène essaya de lui sourire en retour, à part faire ça et lui dire merci, elle ne savait pas quoi faire et dire d'autre, elle était complètement perdue… Elle était aussi sous le choc, elle n'en revenait encore pas qu'on soit venue la sauver.
Pendant qu'elle s'était perdue dans ses pensées, Balthazar avait appelé la police et leur avait expliqué la situation. Ils étaient désormais en route vers la maison d'Hélène qui appréhendait toujours comment cela allait se passer…
"Me laisse surtout pas seule" supplia-t-elle soudainement "Tu restes à côté de moi, tu ne les laisses pas me faire du mal ou quoi que ce soit…" elle ne savait pas ce qu'il se passait, mais elle arrivait à parler un peu, et surtout à lui donner des consignes, elle avait surtout peur qu'il la laisse seule et qu'il l'abandonne, malgré sa promesse.
"Ne t'inquiète pas pour ça, je vais rester avec toi jusqu'au bout. Tu n'as pas à affronter ça toute seule" il lui sourit pour la rassurer une nouvelle fois "Par contre, à l'hôpital…" commença-t-il
"Non, pas d'hôpital, je t'en supplie" coupa Hélène, et Balthazar s'apprêtait à répliquer, mais elle fut plus rapide que lui "Non, il a pas eu le temps de me…" elle n'arrivait pas à dire le mot, mais Balthazar avait bien compris "Et pour mes blessures, je veux que ça soit toi qui t'en charges, toi et personne d'autre" elle le regarda, une nouvelle fois des larmes dans les yeux, mais elle avait besoin qu'il lui promette ça aussi.
"D'accord, pas d'hôpital et c'est moi qui vais te soigner. C'est promis" il sourit avant de tendre doucement sa main vers son amie, lui laissant ou non, la possibilité de la serrer. Hélène regarda la main du légiste quelques secondes avant de glisser la sienne dedans et de la serrer. C'était bizarre, mais à ce moment précis, avec sa main dans celle de Balthazar, elle se sentait rassurée, et surtout, elle se sentait en sécurité.
Le temps semblait être suspendu alors qu'ils se regardaient comme si ils avaient une conversation avec les yeux. Ce qu'Hélène voyait dans les pupilles de Raphaël lui faisait beaucoup de bien, elle se sentait clairement rassurée par la bienveillance qu'elle pouvait y lire, et elle avait ce sentiment tellement fort que peu importe ce qui se passait, il allait la protéger.
Balthazar essayait de la rassurer du mieux qu'il pouvait et il lisait dans les yeux d'Hélène, qu'elle lui faisait confiance. Bien sûr, il voyait aussi la peur danser dans ses pupilles, celle qu'Antoine s'en sorte et lui fasse encore plus de mal. Elle avait eu énormément de chance que Balthazar arrive à temps pour empêcher Antoine de la… Elle avait un énorme nœud au ventre rien que de penser à ce qui aurait pu arriver…
Quand les flics arrivèrent, Antoine reprenait doucement conscience sur la chaise. Il insulta copieusement sa femme ainsi que le légiste. Il essayait de se détacher, de se défendre, mais en voyant l'état d'Hélène, et la peur qu'elle semblait avoir de lui, il n'y avait aucune question à se poser.
Après quelques questions et observations, les flics embarquèrent Antoine - qui s'était rhabillé - menotté hors de la maison. Et quand il fût question d'hôpital pour faire les examens, Hélène se braqua directement, non elle ne voulait pas y aller, Balthazar pouvait s'occuper d'elle, de toute façon, elle était même pas sûre de laisser quelqu'un d'autre l'approcher, dans le fond, elle en était même persuadée, c'était lui et personne d'autre.
"Non non non, je refuse d'aller à l'hôpital" commença Hélène devant l'insistance du flic "Il ne m'a pas… Il a pas eu le temps" expliqua-t-elle "Et puis, je ne veux pas qu'on me touche" souffla-t-elle
"Je peux m'en charger" commença Balthazar venant au secours de son amie "Je suis médecin légiste, je peux faire les constatations sur ses blessures" ajouta-t-il "Et puis, elle vous l'a dit, elle ne va pas laisser quelqu'un d'autre l'approcher et la toucher"
Le flic soupira, de toute façon, la réputation du duo les précédait et il savait que la capitaine de police était très têtue… Ils avaient réussi à faire des photos des blessures et Raphaël Balthazar était un des meilleurs médecin légiste de France, et une personne en qui elle avait confiance, cela ne serait pas étonnant que ça soit lui qu'on appel pour faire ce genre d'examen…
Il céda donc, Balthazar allait être là en tant que spécialiste de médecine, pas en tant que son ami et son collègue, il était un professionnel, il allait faire la part des choses… Et puis de toute façon, il n'allait pas avoir le choix, Hélène ne laisserait jamais un autre l'approcher…
Balthazar avait déjà eu du mal et il lui arrivait encore de trembler et de sursauter sur certaines choses… Il valait mieux faire comme cela. Il demanda à avoir le rapport rapidement pour pouvoir faire avancer le dossier.
"Juste une chose" commença Balthazar avant que le flic ne parte "Si jamais j'apprends que vous en avez parlé à quelqu'un, que quelqu'un d'autre est au courant ou je ne sais quoi… Vous allez le regretter" ajouta-t-il "Hélène Bach est une femme forte, courageuse et respectée, et ça ne doit pas changer à cause du connard qui lui sert de mari et qui à levé la main sur elle"
Il fixa longuement le flic pour lui montrer qu'il était très sérieux et il approuva. Hélène Bach était tellement respectée et admirée dans la profession et il n'y avait aucune raison que cela ne change à cause d'un homme, qui plus est, violent.
Quand ils ne furent plus que tous les deux dans la maison, ils se regardèrent en silence, attendant la suite des choses. Hélène ne pouvait définitivement pas rester là, pas ce soir, pas cette nuit… Non, Balthazar devait la mettre en sécurité, dans un endroit où elle n'aurait pas peur qu'Antoine vienne la retrouver pour terminer ce qu'il avait commencé.
"On fait quoi maintenant ?" demanda Balthazar "Tu veux aller où ?" continua le légiste "Tu ne peux pas rester ici cette nuit" ajouta-t-il
"Je sais pas…" répondit Hélène "Je veux aller dans un endroit où je vais me sentir en sécurité, et surtout, dans un endroit où je ne serais pas seule…" soupira la blonde
"Chez moi ?" demanda Balthazar en la regardant avec tendresse. "Je te laisse ma chambre, mon lit, et en cas de problème, je serais sur le canapé pour venir te sauver"
Hélène ne put retenir un petit rire, Raphaël se montrait tellement adorable et ça lui faisait du bien. Son cerveau avait une drôle de façon de gérer tout cela, mais une chose était sûre, la présence de Raphaël, la rassurait grandement.
"Ok, on peut faire ça. Ca me va" elle le regarda en souriant, comme pour lui montrer qu'elle avait confiance en lui, une confiance totale, et qu'elle savait qu'il ne lui ferait pas de mal
"Par contre, tu vas aller chercher des affaires et t'habiller" commença-t-il "Ca sera un peu mieux" il sourit "Je t'attends ici"
Hélène lui fit oui de la tête avant de descendre de la table sur laquelle elle était toujours perchée. Elle n'avait pas osé bouger, de peur que ses jambes ne la portent pas, de peur de s'écrouler, de ne plus savoir comment avancer. Une fois ses pieds sur le sol, elle fit doucement un pas, pas très rassurée. Ses jambes tremblaient un peu mais elle était relativement stable.
Elle avança doucement vers l'escalier, Balthazar l'observait toujours, posant un regard bienveillant sur elle. Devant les marches, elle ferma les yeux et se revit tomber quand il l'avait poussée un peu plus tôt, elle s'accrocha alors fermement à la rambarde avant de monter tout doucement les marches. Elle avait peur de la chute…
Elle passa par sa chambre, avant de se rendre dans la salle de bain attenante et de récupérer son téléphone qu'elle avait laissé tomber. Il était de nouveau verrouillé, et en le déverrouillant, elle tomba sur l'historique d'appel, le nom de Balthazar apparaissait tout en haut, et elle réalisa, que c'était ce coup de fil, qui l'avait sauvé ce soir…
Elle ferma l'application avant de le verrouiller de nouveau et de retourner dans sa chambre. Elle attrapa rapidement un sac et fourra sans vraiment regarder des vêtements dans ce dernier. Ensuite, elle se changea, laissant tomber la couverture et évitant de croiser son reflet dans le miroir, elle ne voulait pas voir les traces de coups laissées par Antoine, elle le savait, elle allait se mettre à pleurer et se retrouver incapable de bouger.
Par automatisme plus que autre chose, elle retourna dans sa salle de bain afin de prendre non seulement des produits de toilettes, mais aussi, du maquillage, dans le but de cacher un minimum ce qui c'était passé… Si il y avait bien une chose qu'elle ne voulait pas, c'était qu'on la regarde avec pitié, pire, qu'on la juge…
Une fois son sac terminé, elle le récupéra, tout comme son téléphone qu'elle avait balancé sur le lit pour pouvoir le faire et descendis retrouver Raphaël qui l'attendait bien sagement au pied de l'escalier.
"Ca va j'ai pas été trop longue ?" demanda-t-elle un peu gênée et sans vraiment le regarder, elle se sentait stupide… Stupide et vulnérable…
"Non, tu pouvais prendre tout le temps dont tu avais besoin" sourit le légiste en la regardant, mais Hélène refusait toujours de le faire. "Hey, Hélène, regarde moi" demanda Balthazar et la flic osa enfin croiser son regard doux et bienveillant. "Tu n'es responsable de rien, tout va bien et non, ça ne me dérange absolument pas d'être là"
"Merci" répondit Hélène "J'suis désolée, je fais que le dire, mais c'est sincère. Et je sais pas quoi te dire d'autre"
"Mais de rien" il sourit encore une fois "Allez, donne moi ton sac et on va chez moi" il tendit la main vers elle.
Hélène la regarda, hésitant un instant avant de finalement donner son sac au légiste. Elle le savait, dans le fond, qu'il ne faisait pas ça parce qu'il avait pitié d'elle, mais parce qu'elle était son amie et qu'il voulait prendre soin d'elle. De plus, le regard que le brun posait sur elle ne laissait pas de doute quant au fait qu'il n'allait pas lui faire du mal et qu'il voulait juste la protéger.
Par habitude, elle s'arrêta devant le meuble où elle mettait son arme de service, toujours en hauteur pour que ses enfants n'y touche pas. Elle l'attrapa rapidement, ainsi que ses menottes. De toute façon, elle ne comptait pas repasser par là avant d'aller travailler le lendemain. Parce que oui, malgré ce qui était arrivé, il était hors de question qu'elle s'arrête ne serait-ce-qu'une journée, cela ne lui ressemblait pas.
Balthazar la regarda faire une question dans le regard, mais pour toute réponse elle se contenta d'hausser les épaules avant de le rattraper dans l'entrée. Elle prit les clés de sa maison, une veste avant de sortir de chez elle et de verrouiller la porte. Elle suivit ensuite Balthazar jusqu'à sa voiture, prenant place du côté passager, sachant très bien qu'elle se rendait dans un lieu où elle serait en sécurité et que le légiste ne laisserait rien de mal lui arriver.
Quand ils arrivèrent chez le légiste, Balthazar alla poser le sac de la flic dans sa chambre avant de revenir dans le salon où il la trouva, hésitante qui regardait autour d'elle, pour prendre ses marques.
Balthazar faisait très attention à ses gestes, à ne pas la faire sursauter, ni lui faire peur. Il voulait qu'elle se sente à l'aise, qu'elle se sente bien, et surtout, en sécurité. Pour pouvoir capter son regard, il alla se mettre devant elle avant de lui sourire, il lui proposa ensuite d'aller prendre une douche, comme si elle était chez elle, et qu'il allait ensuite s'occuper de la soigner.
Hélène le fixa longuement, hésitante quant à la marche à suivre, comme rattraper par ses propres peurs, se demandant ce qu'il allait bien pouvoir faire pendant qu'elle serait sous la douche… Il posait sur elle un regard tellement rassurant, il lui disait aussi de ne pas avoir peur et qu'elle était en sécurité, et au fond d'elle, elle le savait, mais son cerveau pouvait être un peu irrationnel… Elle finit par accepter la douche et se dirigea doucement vers la salle de bain du légiste.
Elle prit quelques minutes pour souffler, refusant toujours de se regarder dans le miroir qui se trouvait dans la pièce, elle ne voulait pas voir les dégâts, c'était un peu, comme si, elle refusait d'affronter la réalité, parce que le voir rendait tout cela plus réel… Mais sa souffrance, elle était bien réelle, elle. Et elle se rappela cruellement à elle quand elle laissa l'eau couler sur son corps, sur certaines plaies qu'elle avait, et que son regard ne pouvait éviter…
Sa chute dans les escaliers avait laissé des marques sur ses jambes et sur ses bras, tout comme les brûlures provoquées par le briquet, et dont elle pouvait voir les cloques sur sa peau. Elle arrêta de faire le bilan, parce que ça lui faisait trop de mal, mais elle finit par craquer et se mettre à pleurer longuement, réalisant qu'elle avait échappé de peu à pire, et que, si il avait voulu, Antoine aurait pu la massacrer… Heureusement que Balthazar avait été là.
Elle sortit au bout de longues minutes et se sécha, dos au miroir pour ne pas croiser son regard et voir les marques sur son visage, affronter son reflet de femme qui avait été brisée en l'espace de quelques minutes… Elle se changea rapidement et retourna au salon, là où Raphaël avait sorti de quoi la soigner, et l'attendait sagement sur le canapé.
En la voyant, il vit bien qu'elle avait pleuré, mais par respect pour elle, il ne dit rien et commença à soigner, dans un silence relativement confortable, les blessures sur le visage, les bras et les jambes d'Hélène. Par moment elle tremblait, alors il s'arrêtait pour la rassurer, pour lui redire, que jamais, il n'oserait lui faire du mal, et cela faisait sourire la blonde. Les mains de Raphaël étaient douces, rassurantes, elles prenaient grand soin d'elle, avec une tendresse infinie, que, finalement, elle ne lui connaissait pas. Contrairement à celles d'Antoine qui lui avaient infligé chaque blessures, chaque bleu, chaque brûlure qu'elle portait désormais sur le corps.
"Je suis désolée, Raphaël" commença Hélène rompant le silence qui c'était installé alors qu'il la regardait une question dans le regard "Pour mes réactions parfois brusque, pour mes tremblements, pour tout ça" souffla-t-elle
"Tu n'as absolument pas à t'excuser, Hélène. Jamais" rassura tendrement Balthazar "Parce que tu n'es absolument pas responsable de ça, tu ne le sera jamais" il lui sourit "Mais tu sais, on est pas obligé d'en parler, t'as déjà raconter aux flics qui sont venus"
"Je crois que je réalise pas vraiment…" murmura Hélène "Je sais que c'est arrivé, mais je ne le comprends pas"
"C'est normal, il va te falloir un petit peu de temps" répondit Balthazar "Mais, comme je te l'ai dit, je suis là, et je serais là. Tu vas remonter la pente, tu vas t'en sortir, et je serais là pour t'aider. Si tu me laisses le faire, bien sûr. Je ne te forcerai jamais"
"Merci. Vraiment. Merci, Raphaël. Pour tout" elle lui sourit. Elle n'osait pas lui dire, mais elle lui serait éternellement reconnaissante de l'avoir sauver et d'être là pour elle, maintenant et plus tard, parce qu'elle le savait, elle ne pourrait pas y arriver toute seule et elle allait avoir besoin de lui.
"De rien" sourit Balthazar en retour "Pour tout" ajouta-t-il en terminant ses soins. "Tu veux manger quelque chose ? Ou bien tu préfères aller te coucher ?" demanda-t-il
"J'ai pas faim…" soupira Hélène "Je crois que je vais aller me coucher" ajouta-t-elle en se levant avant de marcher vers la chambre.
"Je suis sur le canapé si tu as besoin de moi" commença le légiste "Tu as juste à m'appeler et j'arrive" ajouta-t-il
Hélène marqua une pause, hésitante, elle réfléchissait… Elle avait peur de faire des cauchemars pendant la nuit et elle voudrait bien avoir la présence rassurante de Raphaël non loin d'elle. Mais elle ne pouvait pas lui demander ça en plus, il avait déjà tellement fait pour elle.
"Quelque chose ne va pas ?" demanda Balthazar en la voyant arrêtée à mi-chemin entre le canapé et sa chambre. Hélène soupira avant de se tourner vers le légiste.
"Je…" commença la blonde "J'ai pas envie de t'embêter plus que je ne le fais déjà" soupira-t-elle "Mais, est-ce-que tu peux venir dormir à côté de moi ? J'ai peur de faire des cauchemars" souffla Hélène en baissant la tête.
"Ok, pas de problème" sourit le légiste en se levant avant de la rejoindre "Et sache que tu ne m'embête pas du tout ok ? Si je te propose mon aide, c'est que je sais que tu vas en avoir besoin et que ça ne me dérange pas du tout d'être là pour toi"
Spontanément, une fois qu'il fût juste à côté d'elle, Hélène le prit rapidement dans ses bras, pour le remercier, avant en silence de se diriger vers la chambre. Elle s'allongea dans le lit et Balthazar fit de même, tourné vers elle pour l'observer. Instinctivement, Hélène attrapa sa main et la serra avant de fermer les yeux pour s'endormir, un fort sentiment de protection l'habitant. Tant qu'il était là, il ne lui arriverait rien et elle serait protégée.
Merci d'avoir lu cet OS.
Je tiens à rappeler une nouvelle fois, le 3919, et aussi, partager ce lien : .fr/besoin-d-aide
J'avoue que j'ai un peu peur cette fois, mais c'est un sujet important selon moi, et même si cette histoire n'est que fiction, je sais qu'il y a beaucoup de victimes, en France et dans le monde.
On se retrouve Mercredi prochain, à 14h pour un nouvel OS
Kiss.
