Bonjour,
On se retrouve aujourd'hui avec un nouvel OS, un OS post final de la saison 3. J'aime bien cette idée de donner une fin différente à notre couple favoris après ces tragiques événements qui ont fait beaucoup de mal. Et puis, on mérite le happy end.
J'espère qu'il va vous plaire
Bonne Lecture
L'arrivée à l'hôpital se fit dans un bruit assourdissant, tout le monde courait dans les couloirs en direction du bloc pour sauver la vie de Raphaël Balthazar qui était sérieusement en danger. Outre les secouristes, infirmières et médecins qui l'entouraient, une personne se tenait là, refusant de le laisser depuis le tragique accident.
Dans sa belle robe qu'on aurait pu croire sorti d'un conte de fée si elle n'était pas tâchée de sang, Hélène Bach, capitaine de police, tenait fermement la main de son légiste, de l'homme qui faisait battre son coeur plus vite chaque fois qu'il était dans la même pièce qu'elle.
Seulement, à un moment, sa course effrénée fût stoppée bien malgré elle. La blonde voulait rester à ses côtés, ne pas l'abandonner, tenir sa main, le sentir en vie. Mais elle ne le pouvait pas. Elle ne pouvait plus aller plus loin, elle devait le laisser partir derrière la double porte battante, en direction du bloc, là où on allait le réparer avant de lui rendre, en un seul morceau.
Une infirmière s'approcha doucement d'elle et la récupéra avec tendresse pour l'empêcher de s'effondrer sur le sol quand on emmena loin d'elle l'homme sur le brancard vers un bloc opératoire. De nouveau, elle ne maîtrisait pas ses émotions, ni ses tremblements, ni son corps tout entier. Elle voulait juste être avec lui, proche de lui, parce que elle se sentait terriblement seule tout à coup, et surtout terrorisée à l'idée que le médecin sorte du bloc avec la nouvelle que c'était fini…
L'infirmière qui ne l'avait toujours pas lâchée, mesurant la detresse de cette femme qui avait fini par s'accrocher de toutes ses forces à elle pour ne pas tomber, l'accompagna doucement vers la salle d'attente où elle assit la flic sur un siège avant d'aller lui chercher un verre d'eau.
Hélène avait la tête baissée, les yeux désormais rivés sur le sol, consciente qu'elle ne pouvait plus faire grand-chose pour l'aider… Tout ce qu'elle pouvait faire c'était attendre… Attendre qu'on lui rende son légiste, en vie… Elle était seule face à tout cela, Jérôme ne pouvait pas venir la soutenir, il était, lui aussi, entre la vie et la mort à cause de l'autre folle… Elle avait tout détruit sur son passage, et si elle avait pu, Hélène lui aurait mit une balle, directement entre les deux yeux.
Quand l'infirmière lui tendit le verre d'eau, elle releva ses yeux rougis vers elle avant de le prendre murmurant un merci à peine audible avant d'en boire quelques gorgées. Elle agissait un peu comme un robot, perdue dans la confusion des sentiments qui régnait en elle ainsi que dans sa solitude… Solitude qui si elle le voulait, pouvait disparaître, mais elle avait comme oublié les deux jeunes légistes qui devaient penser leur patron et ami en partance pour un merveilleux voyage…
"Madame ?" essaya l'infirmière pour attirer l'attention de Hélène "Madame ?" repris-t-elle et enfin, Hélène la regarda "Vous ne devriez pas rester seule à attendre des nouvelles" commença l'infirmière "Il y a quelqu'un que vous pouvez appeler pour attendre avec vous ?" demanda-t-elle
"Je…" commença Hélène "Je sais pas…" répondit la blonde perdue essayant de faire dans sa tête la liste des personnes qu'elle pourrait appeler… "Je… Il y a Fatim et Eddy… Oh mon dieu, il faut que je les prévienne de ce qui c'est passé"
Machinalement elle attrapa son sac qu'un de ses agents lui avait rendu quand elle était dans l'ambulance et chercha son téléphone pour pouvoir prévenir les deux jeunes légistes. Une fois le précieux appareil trouvé, elle essaya de le déverrouiller, mais ses mains encore ensanglantées ne lui rendait pas la tâche facile…
Elle finit par enfin le faire et chercha rapidement le numéro de Fatim dans son téléphone, se doutant que la jeune femme lui répondrait beaucoup plus facilement, et rapidement qu'Eddy. Tremblante elle porta le téléphone à son oreille et Fatim décrocha au bout de quatre sonneries, quatre sonneries qui avaient semblé interminables pour Hélène qui avait l'impression au même moment, d'entendre son cœur battre dans ses oreilles…
"Oui Fatim, c'est Hélène" commença la flic "Il y a eu un problème avec Balthazar, il faut que vous veniez à l'hôpital" ajouta-t-elle et à l'autre bout Fatim ne pouvait s'empêcher de poser des questions. "Maya l'a planté" répondit simplement Hélène.
Fatim s'arrêta et ne posa pas plus de questions, lâchant un simple j'arrive avant de raccrocher. Hélène décolla le téléphone de son oreille, fixant l'écran jusqu'à la mise en veille avant qu'il ne glisse sur le sol, alors qu'elle avait fini par fixer ses mains ensanglantées.
Elle remarqua que l'infirmière n'était plus à côté d'elle quand cette dernière s'agenouilla devant elle avant de prendre une de ses mains et d'en nettoyer le sang. Telle une poupée de chiffon, et parce qu'elle n'avait pas vraiment la force de contester, Hélène se laissa faire, de toute façon, elle n'en supportait plus la vue et elle aurait pu les regarder jusqu'à s'en rendre malade…
Une fois les mains de la flic nettoyées en partie du sang du légiste, l'infirmière ramassa le téléphone - qu'elle venait juste de remarquer - et le rendit à sa propriétaire qui se contenta d'un simple merci. Hélène avait l'impression d'être là depuis une éternité tant elle se sentait perdue, pourtant, elle était assise sur le siège de la salle d'attente depuis moins d'une demi heure… Elle le savait, le temps allait être long et elle allait pouvoir ressasser en boucle, tout ce qui c'était passé ces derniers temps…
Hélène se sentait seule et isolée sur le siège inconfortable de l'hôpital, et quand elle ne partait pas complètement ailleurs pendant de longues minutes, elle vérifiait régulièrement l'heure, appuyant frénétiquement sur le bouton de son téléphone, espérant faire avancer le temps plus vite et donc la rapprocher du moment où elle allait le retrouver.
Quand Fatim arriva, accompagnée d'Eddy qui la suivait difficilement en raison de l'alcool présent dans son organisme, Hélène se leva pour les saluer… Mais elle fût forcée de se rasseoir rapidement, ses jambes tremblantes supportant mal le poids de son corps. Elle essaya de leur expliquer brièvement ce qui c'était passé, ce qu'elle avait découvert, puis comment tout avait dérapé finissant avec Balthazar agonisant sur le sol.
Les jeunes légistes ne posèrent pas plus de questions que cela, voyant bien qu'Hélène n'allait pas être en capacité de leur en dire plus. La flic semblait complètement perdue et dans tous ses états, et cela pouvait se comprendre… Fatim avait vu les regards qu'elle pouvait lancer à son patron et la jeune femme avait fini par comprendre qu'Hélène était tombée amoureuse de lui, et qu'elle avait tout gardé pour elle…
Et en la voyant, là, comme ça, complètement perdue et absente, les yeux rougis et regardant l'heure toutes les minutes ou presque, elle eut de la peine pour la flic d'habitude si forte qui semblait comme démunie et dépourvue d'une certaine forme d'oxygène. Elle aurait bien passé ses bras autour de la blonde pour lui transmettre sa chaleur et son affection mais elle avait peur que la flic le prenne mal.
Alors elle restait là, assise à côté d'elle, passant une main rassurante dans le dos d'Hélène pour lui montrer qu'elle était là et qu'elle pouvait s'appuyer sur elle en cas de besoin, qu'elle n'allait pas la juger.
Hélène ne disait rien, mais elle appréciait grandement la présence et le silence de Fatim. C'était rassurant de ne pas être seule, d'avoir quelqu'un sur qui compter, et qui pouvait être là, la rattraper si jamais on devait lui annoncer le pire, parce qu'elle le savait par avance, elle ne le supporterait pas…
Un silence confortable s'était installé entre eux. Tous attendaient des nouvelles du légiste qui était toujours au bloc opératoire, et pendant ce temps, Hélène ressassait en boucle ce qui était arrivé durant ces dernières heures, et une chose, une phrase tournait en boucle dans sa tête comme une évidence… "Tout est de ma faute"
Cela commençait à être clair dans sa tête… Tout était de sa faute, elle était responsable de ce qui était arrivé parce qu'elle avait mal fait son travail de flic, elle avait arrêté d'enquêter quand elle s'était sentie jugée et surtout quand elle s'était sentie abandonnée par ceux qui comptait le plus pour elle… Elle avait été résumée à sa jalousie et à son comportement pathétique… Seulement, si elle avait écouté son foutu instinct au lieu d'essayer d'oublier le légiste et de se réjouir pour son bonheur retrouvé, il ne serait peut-être pas actuellement entre la vie et la mort avec un trou dans la carotide…
Un seul coupable se dessinait dans sa tête, elle, et elle s'en voulait grandement… Parce que si elle avait insisté, si elle n'avait pas eu si peur de ses sentiments, de le perdre, de tout perdre, d'avoir le cœur brisé, de ne pas être capable de s'en relever… Si elle lui avait dit avant ce moment tragique qu'elle l'aimait comme on aime rarement, qu'elle était tellement amoureuse qu'elle en crevait qu'il en ai choisi une autre, ils auraient possiblement évité le drame… Seulement, elle s'était renfermée sur elle-même de peur d'être rejetée, jugée ou elle ne savait quoi… De peur de tout perdre… Mais là, elle était peut être en train de tout perdre, et elle le savait, elle ne s'en relèverait pas…
L'auto flagellation dura de longues minutes durant lesquelles Hélène ne faisait plus du tout attention à ce qui se passait autour d'elle, si bien qu'elle ne remarqua même pas qu'un médecin demandait après les proches de Raphaël Balthazar. Fatim la ramena doucement sur terre, et Hélène la regarda confuse.
"Il y a un médecin qui est là et qui demande les proches de Raphaël Balthazar" sourit Fatim en montrant le médecin qui renouvelait son appel. "J'ai pensé que vous voudriez être la première au courant de son état de santé. Après tout, c'est vous qui l'avez accompagné jusqu'à la porte du bloc"
"Merci Fatim" sourit Hélène, mais ce sourire était crispé, et la jeune légiste le comprenait. Elle savait que la flic tenait énormément à Balthazar. "Ici" ajouta la blonde en se tournant vers le médecin qui s'approcha d'eux.
"Messieurs , Dames" salua le médecin en regardant les trois personnes présentes. "Je me suis occupé de Raphaël Balthazar. On a réussi à stopper le saignement et à réparer ce qui avait été touché" commença-t-il "Cependant, votre ami n'est pas encore sorti d'affaire, mais si il passe les 48 prochaines heures, il a de grandes chances de s'en sortir" continua le médecin "Il est actuellement plongé dans le coma. Il a subi un gros traumatisme et il va avoir besoin de temps pour récupérer" termina-t-il
"On…" commença Hélène "On peut le voir ?" demanda-t-elle. Elle avait besoin de le retrouver, d'être à côté de lui, de lui parler.
"Oui bien sûr, vous pouvez aller le voir" commença le médecin "Il est dans la chambre 301. Surtout n'hésitez pas à lui parler, il se peut qu'il vous entende et que donc ça l'encourage à revenir vers vous" sourit-il avant de s'éloigner doucement après avoir été remercié par les deux légistes et Hélène.
"Allez-y en premier, Hélène" sourit Fatim en encourageant la blonde a prendre la direction de la chambre de Balthazar
"Vous êtes sûre ?" demanda Hélène "Vous savez, vous pouvez y aller avant moi, ça ne me gêne pas du tout"
"Non non, allez-y, vous en avez besoin" sourit Fatim "Nous on va attendre avec Eddy… Et puis, ça serait bien qu'il décuve un peu plus… Parce que là, je suis pas sûre qu'il est compris grand chose"
"Merci" sourit Hélène avant de se lever doucement et d'avancer vers les ascenseurs pour rejoindre l'étage où se trouvait son légiste et enfin être réunie avec lui.
Quand elle arriva devant la chambre, Hélène s'arrêta avant de prendre une profonde inspiration. Elle n'était pas vraiment prête à le voir dans cet état, mais au moins, il était vivant, il ne l'avait pas abandonnée seule, ici, dans ce monde dont elle ne comprenait pas le sens quand il n'était pas dans sa vie.
Elle ouvrit la porte et entra doucement avant de la refermer le plus lentement possible. Comme si, un claquement trop fort allait perturbé le repos de Balthazar. Elle resta quelques secondes face à la porte avant de se retourner et quand elle le vit là, dans ce lit d'hôpital, relié à des machines, les larmes lui montèrent directement aux yeux. Le voir dans cet état, si faible, si vulnérable, si vide de lui, la rendait tellement triste.
Elle s'approcha doucement du lit avant de lui prendre la main délicatement et de la serrer, espérant par la même occasion lui montrer sa présence et son soutien. Mais, c'était aussi une façon de se rassurer elle-même, car la chaleur dégagée par la main du légiste lui disait qu'il était bel et bien vivant.
Au bout de plusieurs minutes sans bouger et dans le silence, elle se pencha vers lui et posa délicatement ses lèvres sur son front, laissant une larme coulée sur le visage de Balthazar. Elle se recula après un long moment avant de commencer à sangloter, elle avait l'impression de tout relâcher, tout ce qu'elle avait gardé en elle depuis des heures.
"Je suis désolée, mon amour" commença Hélène "Tout est de ma faute, je suis désolée… J'ai échoué…" elle serra doucement sa main "Si j'avais pas eu si peur de ce que tu me faisais ressentir, de ce que tu provoques en moi, de mes sentiments, de ce que tout cela impliquait, si on passait cette étape entre nous…" énuméra-t-elle "Ca ne serait peut-être jamais arrivé et tu ne serais pas dans ce lit d'hôpital dans le coma… Parce que c'est peut-être moi que tu aurais choisi, si je t'en avais laissé la possibilité… Maya aurait été oublié, on aurait peut être compris plus vite, et c'est possiblement moi que tu aurais épouser" ajouta-t-elle "Mais j'ai préféré m'enfermer sur moi-même, rester malheureuse parce que j'étais persuadée de ne pas être une option, et tu avais l'air heureux, et tu mérite le bonheur plus que n'importe qui sur cette terre" conclut Hélène dont les larmes n'avaient pas arrêté de couler.
Après son discours, Hélène fixa longuement le légiste, espérant le voir réagir à ce qu'elle avait dit, mais rien… Il ne bougeait pas, restant dans le coma… Et en même temps, le médecin avait dit que les 48 prochaines heures allaient être déterminantes, ce qui, en toute logique, voulait dire qu'il n'allait potentiellement pas sortir du coma avant ce moment-là… Mais elle aimerait tellement le retrouver maintenant et ne plus se sentir aussi seule… Sa seule compagnie étant sa culpabilité qui la rongeait de plus en plus, parce que plus le temps passait, plus elle trouvait des raisons de se sentir coupable vis à vis de la situation du légiste…
Elle le savait, si elle avait osé parlé, il ne serait peut-être pas dans cette situation, si elle n'avait pas fouillé aussi… Mais ça avait été plus fort qu'elle, ce besoin de savoir qu'elle le laissait partir pour une bonne raison et une bonne personne… Que l'homme qu'elle aimait pouvait être pleinement heureux avec une fille bien, qui n'allait pas le détruire et lui faire plus de mal que de bien, lui qui avait déjà tant souffert et qui se retrouvait désormais à souffrir plus… Il avait quand même frôlé la mort et maintenant il se retrouvait dans un lit d'hôpital, dans le coma, et non dans un avion, loin d'elle, pour elle ne savait où…
Après cela, les journées d'Hélène se ressemblaient toutes. Balthazar avait passé les 48 heures que les médecins avaient qualifiées de cruciales pour sa survie, mais il ne s'était pas réveillé… Alors, elle s'était enfermée dans une routine qui consistait à passer un maximum de temps à l'hôpital pour ne manquer sous aucun prétexte son réveil, quitte à faire passer sa santé au second plan…
Manger et dormir était devenu accessoire et futile pour elle… Elle le faisait parce qu'elle n'avait pas d'autre choix que de le faire, et surtout, depuis la fois où elle était tombé dans les pomme et qu'une infirmière lui avait gentiment rappelé qu'elle devait quand même penser à se nourrir avant de lui donner une salade pour qu'elle puisse manger sans quitter le chevet du légiste.
Et au fil du temps, toute l'équipe médicale s'était habituée à sa présence quotidienne. Il était rare de la trouver ailleurs qu'assise à côté du lit de Raphaël Balthazar, peu importe l'heure de la journée ou même de la nuit. Elle avait été chassée plusieurs fois pourtant, mais elle recommençait, alors, à force, infirmières et médecins avaient fini par la laisser faire, surtout quand ils la trouvaient endormie dans le fauteuil et qu'elle semblait si paisible, elle qui ne dormait que très peu…
En effet, le sommeil d'Hélène était loin d'être reposant, elle repensait sans cesse à ce qui c'était passé sur la route, le voyait mourir dans ses bras sans qu'elle ne puisse rien y faire… Généralement elle se réveillait là… Toujours au pire moment, au moment le plus cruel pour elle. D'ailleurs, tout ce manque de sommeil et le temps qu'elle passait à son chevet lui permettait de repenser à tout, et elle se sentait de plus en plus coupable… Si il était dans ce foutu lit d'hôpital, c'était de sa faute…
Du coup, elle déprimait sévère, ne parlait presque à personne… La seule personne qu'elle voulait voir était dans le coma et elle se sentait abandonnée, voyant devant ses yeux, une de ses pires peurs se réaliser. Si il l'abandonnait définitivement, elle ne s'en remettrait jamais… Déjà que là elle était au plus mal parce qu'il ne se réveillait pas alors si cela devait durer pour l'éternité, elle allait finir par sombrer…
Hélène était à bout, aussi bien physiquement que mentalement… Elle était épuisée… Rien ne changeait, Balthazar restait plongé dans un profond sommeil et elle se morfondait de plus en plus… En plus de culpabiliser, la belle blonde finissait par se demander si elle n'était pas le problème, si elle ne faisait pas plus de mal que de bien à passer des journées entières à ses côtés…
Elle continuait de lui parler, de le toucher, de lui demander de revenir à ses côtés, parce qu'elle avait besoin de lui, qu'elle se sentait seule et abandonnée… La seule personne qu'elle voulait, c'était lui et personne d'autre… Eddy, Fatim et même Delgado avait beau essayer de lui faire remonter la pente, rien n'y faisait, Hélène s'isolait de plus en plus, déprimait de plus en plus…
"Tu sais, je me demande ce qui se passe dans ta tête, si tu m'entend te supplier de revenir parmis nous ou si tu t'en fiche et que t'attends juste que j'abandonne parce que tu es une cause perdue" soupira Hélène en serrant doucement la main de Balthazar, comme elle faisait à chaque fois qu'elle lui parlait. "Mais tu sais, t'es la plus belle cause pour laquelle je me suis battue, j'ai jamais cesser de me battre pour toi, mais je l'envisage aujourd'hui" continua-t-elle "Parce que je me sens tellement seule sans toi, et je commence à me demander si je suis pas le problème, si finalement, je ne devrais pas partir pour me reconstruire, pour nous laisser une chance d'arrêter de se faire du mal, de se détruire…" continua la flic "Parce que je t'aime si fort que ça me détruit… Ca nous détruit" elle commença à pleurer "Alors, je crois que partir, c'est la meilleure chose à faire aujourd'hui, pour moi, pour toi, pour nous… Parce que dans le fond, entre nous deux, le poison, c'est surement moi"
Elle s'approcha doucement de lui, et scruta son visage pendant quelques secondes avant de s'approcher doucement de lui et de poser ses lèvres au coin de celles du légiste, y déposant un tendre baiser. Elle n'osait pas l'embrasser, si jamais il se réveillait et qu'il ne se souvenait plus d'elle, ou tout simplement qu'il ne voulait pas d'elle, elle aurait juste l'air ridicule, et ça allait l'abîmer encore plus… Déjà qu'elle n'était même pas sûre de pouvoir se réparer complètement…
Elle se recula et le regarda, des larmes s'accumulant dans ses yeux, elle voulait graver son image dans sa mémoire, au cas où, un jour, elle finirait par devenir floue… Hélène ne le voulait pas, elle ne voulait pas l'oublier, ni oublier à quel point il avait changé sa vie, il l'avait rendue meilleure, tellement meilleure, même si pour le moment, selon elle, le mieux à faire, était de partir, parce qu'elle désespérait qu'un jour, il finisse par lui revenir…
Elle posa doucement son front contre celui de Balthazar, et ferma les yeux. Elle profitait de se moment où elle était proche de lui, où elle pouvait être comme elle le souhaitait tant depuis si longtemps sans que personne ne la juge. Elle aimait le légiste, c'était un fait, mais elle l'aimait si fort que cela la détruisait qu'il soit à la fois si proche et si loin d'elle, et surtout, elle ne supportait plus qu'il ne lui revienne pas… Elle se sentait tellement coupable, elle était tellement au fond du trou, qu'elle préférait abandonner, tant elle avait l'impression à l'heure actuelle d'empoisonner la vie du légiste.
"Je suis désolée pour tout, mon amour… Tout ça, c'est à cause de moi, si j'avais été un peu plus courageuse, tu n'aurais peut-être pas fini dans ce lit d'hôpital et dans le coma… C'est moi qui suis destructrice… Alors je crois que je vais arrêter de t'empoisonner, après tout, je ne suis même pas sûre que tu aies encore besoin de moi, que tu veuilles encore de moi… Je suis restée parce que je t'aime si fort que la vie sans toi me semble inenvisageable… Si jamais quand tu te reveille, tu te souviens de moi, et que tu veux encore de moi dans ta vie, fais moi un signe, ok ?" elle garda son front contre celui de Balthazar, luttant entre sa tête qui lui disait d'enfin rendre les armes et partir et son cœur qui lui demandait de continuer de lutter pour leur histoire.
"Je t'interdis de partir et de me laisser" grogna une voix rauque, qu'elle croyait avoir halluciné. Pourtant cette voix, elle la connaissait si bien. "Tu restes là, avec moi, sinon je vais retourner l'intégralité de cet hôpital, de cette ville, de ce pays pour te retrouver" repris la voix, qui semblait avoir du mal à parler.
Hélène se recula enfin, décollant son front de celui du légiste avant de fixer son visage, espérant y voir quelque chose lui confirmant qu'elle n'avait pas rêvé. Et la confirmation arriva quand elle le vit ouvrir doucement les yeux pour ne pas se brûler la rétine à cause de la lumière et du plafond blanc de l'hôpital.
En croisant ses yeux marrons qui la regardaient avec tellement de douceur, Hélène ne put empêcher les siens de se remplir de larmes, lui brouillant rapidement la vue. Il était là, il était revenu, enfin, elle le retrouvait. Elle qui avait perdu tout espoir était enfin réunie avec l'homme qui avait complètement bouleversé sa vie.
Il lui fallut moins d'une minute pour trouver refuge dans ses bras et le serrer aussi fort que possible contre elle. L'étreinte était silencieuse et elle dura longtemps. Ils savouraient leurs retrouvailles tant attendues, pourtant, ils allaient devoir parler, mais avant toute chose, Balthazar devait voir un médecin pour être sûr que tout allait bien.
Le médecin passa de longues minutes avec Balthazar pour vérifier que tout allait bien pendant que Hélène attendait à l'extérieur de la chambre, complètement perdue… Elle ne savait plus vraiment quoi faire maintenant qu'il était réveillé. Elle était tellement heureuse qu'il soit revenu, mais elle se sentait toujours terriblement coupable, parce que, selon elle, elle avait échouée non seulement en tant que flic, mais pire que tout, en tant que femme…
Quand on lui donna l'autorisation de rentrer de nouveau dans la chambre en lui disant qu'il allait bien, Hélène resta figée devant la porte pendant quelque temps. Elle se demandait bien ce qu'elle allait pouvoir lui dire, et lui, qu'allait-il lui dire ? Déjà, est-ce-qu'il se souvenait de sa déclaration ? Il était tellement dans les vappes à ce moment-là…
Pourtant, elle finit par entrer dans la pièce, l'envie d'enfin le retrouver étant trop forte. Elle avait besoin de lui dans sa vie et elle espérait qu'il veuille encore d'elle à ses côtés. Elle doutait sans vraiment savoir pourquoi, car quand il s'était réveillé, il lui avait dit être prêt à retourner l'intégralité du pays pour la retrouver si jamais elle devait partir loin de lui.
"Ah, te revoilà" sourit Balthazar en la voyant s'approcher de lui "J'ai cru que tu n'allais jamais revenir" continua-t-il "Tu m'as manqué, Hélène" il la regarda avec tendresse
"Et toi tu m'as donné la peur de ma vie ses dernières semaines" répondit Hélène en s'approchant du lit "T'as interdiction de me refaire une peur pareille, j'ai cru mourir avec toi" ajouta la flic en s'asseyant dans le fauteuil non loin du lit
"Promis je ne recommencerai pas" il lui attrapa la main et la serra "Je suis désolé, Hélène, pour tout" ajouta le légiste après plusieurs minutes de silence
"Non, non, c'est moi qui suis désolée" coupa la flic "J'ai été nulle sur ce coup, et c'est de ma faute si tu as fini à l'hôpital… Si j'avais été un peu moins jalouse et aveuglée par ce que je ressens pour toi, ça ne serait pas arrivé…" soupira Hélène en baissant la tête.
"Non, arrête" coupa Balthazar "Tu n'y es pour rien… J'étais complètement buté et aveuglé… Peu importe ce que tu me disais, je crois que je n'y aurai pas cru…" ajouta-il "Alors, ne te reproche pas tout cela… C'est elle qui m'a planté, pas toi." continua-t-il tout en caressant doucement sa main. "Et je crois que j'ai de la chance que tu sois encore là, à mes côtés, beaucoup de chance même" il lui sourit
"Raphaël…" commença Hélène "Je… J'ai…" essaya la flic, cherchant ses mots… C'était plus fort qu'elle, ce sentiment de culpabilité la rongeait de plus en plus.
"J'en ai assez entendu à mon réveil tu sais" reprit Balthazar pour l'empêcher de recommencer à se dévaloriser. "Et je veux que tu saches que, moi vivant, plus jamais tu parles mal de toi comme ça" ajouta-t-il "Tu n'es rien d'autre qu'une femme incroyable. Incroyable et merveilleuse qui illumine ma vie depuis qu'elle y est rentrée"
Hélène le regarda, ne sachant plus quoi dire tant elle était touchée par les mots qu'il venait de lui dire. Il se voulait rassurant avec elle, mais cela ne l'empêchait pas de continuer à culpabiliser vis à vis de sa situation, parce que, elle ne pouvait pas s'empêcher de se dire que si elle ne l'avait pas repoussé, tout cela ne serait pas arrivé… Seulement, elle ne pouvait pas savoir ce que l'autre folle aurait fait, si jamais Balthazar l'avait choisi, elle, Hélène Bach, à ce moment précis…
"Je t'aime" sortit soudainement Hélène "Je t'aime si fort depuis si longtemps et je ne peux plus le cacher, ça m'a trop coûté de le garder pour moi"
"Je t'aime tellement" répondit Balthazar "Je suis pas sûr de ce que j'ai fait pour que ça arrive, pour que toi, tu tombe amoureuse de moi, mais je suis certain que c'est avec toi que je veux partager ma vie, c'est avec toi que je veux tout partager" continua-t-il "Je veux me réveiller tous les matins avec toi dans mes bras et m'endormir dans la même position. Je veux te voir sourire, t'embrasser, te faire rire, te faire l'amour…" énuméra le légiste alors que la blonde rougissait doucement à l'évocation d'être plus intime avec lui. "Je veux qu'on continue à enquêter ensemble parce qu'on est quand même un duo qui déchire" il rigola "Tu es la meilleure partenaire professionnelle que j'ai jamais eu dans ma vie et je veux que cette collaboration évolue sur un plan plus personnel" continua-t-il "Ma déclaration est pas aussi, intense que la tienne on va dire, mais elle est tout ce qu'il y a de plus sincère"
Hélène s'était mise à sangloter doucement, elle n'en revenait tout simplement pas qu'il soit en train de lui dire ça, qu'il la désire comme elle l'avait tant désiré pendant si longtemps et que cette fois, ils soient enfin sur la même longueur d'onde. Elle voulait que cela dure encore et encore et encore… En fait, elle voulait que cela dure jusqu'à la fin des temps.
"Non pleure pas, Hélène" repris Balthazar en la voyant pleurer "S'il te plait, t'as déjà bien trop pleurer à cause de moi" continua le légiste en approchant une main du visage de la blonde pour essuyer ses larmes.
"Je suis pas triste hein" répondit Hélène "Je suis heureuse. Tu viens de me dire des mots que je ne pensais jamais entendre" murmura-t-elle "Elle est belle ta déclaration. Belle, touchante et sincère" sourit la blonde "La mienne c'était un bloc de béton que je t'ai jeté en pleine face parce que j'étais morte de trouille à l'idée que tu puisses me laisser… À l'idée que tu ne saches jamais combien je t'aime"
"Je le sais maintenant" sourit Balthazar "Je sais combien tu m'aime, et je t'aime en retour" ajouta-t-il "On ne va plus perdre une seule seconde pour la vivre, notre histoire. Je sais que compte tenu de nos caractères ça ne va pas toujours être simple, mais je ne veux personne d'autre que toi"
"Arrête, je vais pleurer encore plus si tu continues" commença doucement Hélène "Moi aussi, je ne veux plus perdre une seule seconde pour qu'on soit ensemble. J'ai tellement attendu ce moment précis, ou tu serai celui que j'appelle "mon amour" que j'ai du mal à croire que c'est réel"
Balthazar lui sourit avant de serrer doucement la main de la blonde et de tirer dessus pour la rapprocher de lui. Il voulait, enfin, après toute cette attente, unir ses lèvres avec celles d'Hélène qui se laissa doucement faire, savourant le moment qui arrivait enfin.
Quand enfin, il l'embrassa réellement, elle sentit des milliers de papillons voler dans son ventre. Enfin, il était à elle, enfin, ils étaient ensemble, et dans le fond, une petite voix lui murmurait que toute cette attente et cette souffrance allaient clairement valoir le coup parce que son histoire avec Raphaël Balthazar promettait d'être absolument merveilleuse.
Et voilà,
On se retrouve Mercredi prochain, à 10h pour un nouvel OS
Kiss
