Bonjour,
Voici un nouvel OS. Cette fois, on est sur l'épisode 2x05, quand Hélène s'énerve parce qu'on ne veut pas la laisser entrer dans le magasin de jouets. On ne va pas se mentir, sa réaction, était criante de vérité.
Bref assez de bla bla. Bonne Lecture
Elle ne se sentait pas vraiment bien, pour être honnête, la situation la rendait même complètement folle… Balthazar, son légiste, était enfermé depuis un long moment maintenant dans un magasin de jouets, infecté par quelque chose qui, si elle avait bien tout compris, ressemblait à la peste, mais en beaucoup plus contagieux…
Il était condamné à être seul, là-bas, pendant qu'elle était de l'autre côté, impuissante face à la situation… Cette fois, elle ne pouvait pas lui sauver la vie en utilisant son arme, non, cette fois, il fallait comprendre la bactérie, trouver l'antidote et lui donner… Le tout en espérant que ça aille assez vite pour ne pas qu'il finisse par mourir… Comme Nadjet…
A cette pensée un grand frisson la parcouru… Il ne pouvait mourir, c'était impossible, elle ne pouvait tout simplement pas envisager de le perdre… Déjà, quand elle avait su qu'il ne pouvait pas sortir, qu'elle ne pouvait pas être près de lui, cela l'avait affecté bien plus qu'elle ne l'aurait pensé… Elle voulait juste qu'il sorte, qu'il ne soit plus exposé, et surtout, qu'il soit près d'elle, qu'elle puisse le soutenir, autrement que par téléphone…
Quand la jeune Lieutenant avait fini par mourir elle aussi, cela avait été trop pour elle… Il devenait évident que Balthazar avait été infecté et que si elle ne trouvait pas, la même situation funeste l'attendait… Elle avait eu du mal à respirer à ce moment précis, elle avait préféré faire demi-tour, ne pas lui faire face pour qu'il ne comprenne pas combien elle était touchée… Elle avait littéralement jeté son masque sur le sol, sous ses yeux impuissants, lui qui regardait un de ses soutiens clairement vaciller…
Lui aussi, il perdait un peu la raison, il allait mourir, et il se faisait à l'idée, à quoi bon, il n'arrivait pas à trouver la solution, il ne comprenait pas, il se sentait de plus en plus fatigué…
Alors quand Hélène appela, il choisit de l'ignorer, il n'avait rien à lui dire, rien qui ne pourrait l'aider, et encore moins, la rassurer…
Ca l'avait rendu folle, Hélène, qu'il ne réponde pas, tellement folle qu'elle envisageait le pire, elle devait savoir combien de temps il lui restait, combien de temps elle avait pour trouver une solution et pour lui sauver la vie. Elle, avec Delgado mais aussi Eddy et Fatim, pouvaient faire quelque chose pour l'aider, et il était hors de question d'abandonner. Il n'était pas encore condamné…
La réponse ne lui plaisait pas du tout, mais au moins, Eddy était honnête avec elle et elle appréciait grandement ça… Parce qu'elle avait besoin de savoir, même si ça lui faisait mal… D'ailleurs, elle voyait bien que le jeune légiste n'aimait pas vraiment non plus la réponse qu'il était en train de lui donner.
Son téléphone coupa le moment, c'était lui qui rappelait. Elle était soulagée, mais la première chose qu'elle lui demanda c'est de ne plus refaire ça. Jamais ! Elle avait eu peur merde ! Elle ne voulait pas le laisser seul, comme ça, elle avait besoin d'avoir des nouvelles… Certes, depuis le début elle savait tout, même si ce n'était pas son intention, elle avait tout entendu parce que son téléphone avait été mis sur haut parleur… D'ailleurs, elle ne savait pas vraiment pourquoi il n'avait pas tout voulu lui dire depuis le début, sans doute pour la protéger… Mais depuis la mort de Nadjet, il ne pouvait plus lui cacher la gravité de la situation…
Balthazar lui posa quelques questions et elle ne voyait pas vraiment où il voulait en venir, jusqu'à temps que le légiste lui dise que c'était lui, uniquement lui, toujours lui, qui était de garde le vendredi matin, lui et personne d'autre… C'était donc ciblé contre lui et le flic qui aurait dû être à la place de la jeune lieutenant… Maintenant, avec cette information importante, elle allait peut être pouvoir avancer et enfin, trouver une solution pour lui sauver la vie en trouvant la personne responsable de tout cela…
Faire venir le flic qui s'était fait remplacer pour essayer de comprendre était la solution, et surtout, sa seule piste… Seulement elle ne semblait mener à rien… Parce que le flic ne connaissait ni Balthazar, ni la première victime… C'était extrêmement frustrant car ils n'avaient que ça comme piste, et elle les menait à rien…
Seulement, quand il leur dit venir de Montpellier, cela frappa Hélène de plein fouet, il était là, le lien, c'était ça, qu'ils cherchaient depuis le début, cela avait un rapport l'internat de son légiste qu'il avait fait dans cette même ville. Pour compléter, Flaquet, leur première victime, venait également de cette ville. Il fallait qu'elle interroge Balthazar, peut-être que cela allait l'aider.
Son sang ne fit qu'un tour après le départ de l'OPJ, elle savait ce qu'elle devait faire, il ne pouvait pas en être autrement. Elle devait interroger Balthazar, lui parler, et elle ne pouvait pas le faire par téléphone, elle ne pouvait plus le faire par téléphone. Elle avait besoin de le voir, de le toucher, d'être avec lui… Elle voulait le rassurer, lui dire qu'elle n'allait pas lâcher pour lui sauver la vie… Et, si le pire devait arriver, elle voudrait l'avoir vu, vivant, au moins une dernière fois.
"Faut qu'je rentre maintenant" commença la blonde déterminée, elle ne laissait aucun choix au Commandant du NRBC, elle allait rentrer, quoi qu'il lui en coûte.
"Non on peut pas non" refusa l'homme, il en était hors de question, seulement, c'était mal connaître Hélène de penser qu'elle allait prendre ce non en considération.
"Dans la zone d'exclusion ?" demanda Delgado et Hélène qui allait répliquer ce tourna vers lui, de quoi il se mêlait. "Mais t'as pas entendu les consignes, c'est dangereux Hélène" ajouta, compatissant son Lieutenant.
"Faut qu'j'interroge sur Montpellier" répliqua t'elle en le regardant lui, espérant qu'il finisse par la soutenir, qu'il comprenne que pour elle, c'était important, qu'elle devait rentrer, parce que ça devait insupportable d'être dehors alors qu'il était seul, avec deux corps, face à un destin funeste…
"Ecoutes, on peut le faire aussi par téléphone" commença Delgado en se levant et en s'approchant de son amie, espérant la raisonner. Il ne pouvait pas la laisser se mettre en danger, elle aussi… Le légiste était déjà entre la vie et la mort, pas besoin de l'ajouter elle.
"Non, on peut pas non" coupa Hélène avant même la fin de sa phrase, la colère montant doucement en elle. Si lui aussi s'y mettait, elle n'allait pas y arriver… Il ne pouvait pas la soutenir ? Merde ! "J'veux voir comment il va et lui dire qu'on est là avec lui" ajouta la blonde pour essayer de le convaincre qu'elle devait rentrer.
"Hélène, Hélène" reprit Delgado en la prenant par le bras pour l'éloigner doucement et tenter de la raisonner un peu à l'écart des autres. "T'es en train de laisser tes émotions prendre le dessus là. Tu déconnes complètement" essaya de raisonner gentiment son ami, mais cela ne plut pas du tout à cette dernière, au contraire même.
"Mais j'déconne de quoi ?" commença la blonde dont la colère montait de plus en plus "C'est moi qui dirige l'enquête j'ai besoin de son témoignage" continua t'elle. Dans le fond, elle le savait, qu'elle pouvait l'avoir par téléphone, mais non, c'était plus fort que tout, elle devait rentrer le voir. "Puis t'as pas à me donner ton avis sur mes décisions, OK ?" son ton montait un peu, mais il restait ferme et ne laissait pas place à la discussion.
"Ecoutes, c'est n'importe quoi" tenta de nouveau de raisonner Jérôme, en vint, cela énerva même Hélène encore plus qui partit au quart de tour.
"Quoi, c'est n'importe quoi ? Ta gueule tu m'fais chier là !" s'énerva-t-elle, elle n'en pouvait plus, il fallait que ça sorte, qu'elle évacue la pression.
"He he he" essaya d'intervenir le Commandant pour calmer la blonde, mais c'était peine perdue, Hélène était lancée, et elle avait trop de pression à évacuer.
'OH ! Vous m'faites tous chier ! MERDE !" cria-t-elle. Hélène n'arrivait pas à se calmer, elle avait besoin de le voir, pourquoi personne n'arrivait à comprendre ça à la fin.
Le Commandant ne dit plus rien, comme si, il avait compris que la moindre parole pourrait la faire exploser, mais aussi, que la Capitaine de Police avait besoin d'évacuer et que ce n'était pas qu'un simple collègue qui était dans ce magasin de jouets, contaminé par la peste… Non, il représentait bien plus que cela pour la flic.
"Non mais regarde toi là. Tu raisonnes plus comme une flic là" repris Delgado pour essayer de la faire revenir sur terre, qu'elle retrouve ses esprits, parce que si elle perdait les pédales, ça n'allait rien arranger… Cela eut un peu l'effet escompté, mais il n'avait pas fini, il se devait de la mettre face à la vérité, quitte à lui faire du mal… Il fallait qu'elle retrouve ses esprits… "C'est la femme amoureuse qui parle" lâcha finalement son ami, espérant enfin pouvoir la raisoner.
"Mais ta gueule !" commença Hélène "TA GUEULE OKAY ?!" s'emporta la blonde à une vitesse folle. Il avait touché le point sensible et elle ne le supportait pas. "T'y connais quoi, toi, à l'amour ?" demanda-t-elle "T'as aimé qui dans ta vie à part ta mère et ton chien, HEIN ?" continua la flic, laissant apparaître dans le son de sa voix, une certaine tristesse "MERDE !" conclu la blonde avant de sortir précipitamment de la tente, elle avait besoin d'air…
Son Lieutenant ainsi que le Commandant la regardèrent sortir en soupirant. Sa réaction avait été tellement rapide et spontanée qu'elle en était criante de vérité. La femme avait prit le pas sur la flic et tous avait pu le voir. Ils se regardèrent quelques secondes sans rien dire, avant de retourner à leurs occupations, laissant Hélène, seule, dehors, pour qu'elle puisse souffler un peu.
Hélène s'était isolée à l'extérieur de la tente le temps d'essayer de redescendre et de se calmer, mais cela lui semblait bien difficile. Le danger dans lequel était Balthazar était bien réel et lui faisait beaucoup de mal, il la touchait et l'affectait plus qu'elle ne l'admettrait jamais.
Cependant, elle savait que sa réaction avait été criante de vérité, elle aurait voulu nier, personne ne pourrait la croire. Balthazar était plus qu'un collègue, et même plus qu'un ami. Ce qu'elle ressentait pour lui était fort, mais elle n'était clairement pas prête à l'admettre, ni à l'assumer… En plus, elle venait de donner une nouvelle chance à son mariage, non, elle et Balthazar, ce n'était pas possible…
Elle ne savait même pas pourquoi elle s'était énervée sur Delgado qui essayait juste de la raisonner, elle savait bien que ce n'était pas du tout une bonne idée d'entrer là-bas, elle pourrait à son tour être contaminée et se retrouver en danger de mort, enfermée, avec lui… Le légiste était sans doute loin de vouloir ça, il n'avait même pas voulu lui dire combien c'était grave au départ… Alors si elle faisait ça… Mais c'était plus fort qu'elle, elle avait besoin de le voir pour s'assurer que son état n'était pas encore trop catastrophique…
Au bord des larmes, appuyée contre un camion de pompier, elle mit plusieurs secondes à remarquer la présence de son lieutenant, qui malgré son coup de sang à son encontre, venait la voir, compatissant. Hélène était perdue dans un tourbillon de sentiments et elle ne savait plus vraiment où elle en était… Sans un mot, il lui tendit un café qu'elle prit, le remerciant silencieusement. Puis, il repartit comme il était venu, posant une main qu'il voulait rassurante sur son épaule.
Hélène réfléchissait toujours, renoncer à entrer ne lui ressemblait pas, mais jamais ils n'allaient la laisser entrer pour la seule raison qu'elle voulait l'interroger… Il lui fallait trouver autre chose, parce que, elle refusait de le laisser seul, elle avait envie, et même besoin de le voir. Juste quelques secondes, elle prenait… Tant pis pour les conséquences, elle allait rentrer, quoi qu'il lui en coûte.
C'était sans doute stupide, de vouloir se mettre en danger comme ça, mais le coeur a ses raisons que la raison ingore, et l'affection qu'elle porte au légiste était puissante et bien plus forte que tout ce que l'on pouvait imaginer. Il avait bouleversé son monde, mais jamais, au grand jamais, elle ne le dirait à haute voix. Elle en avait déjà bien trop dit quand Delgado lui avait reproché de laisser parler la femme amoureuse…
Finalement, la solution lui apparut comme une évidence, il fallait aller poser une caméra pour pouvoir veiller sur lui. A un moment, il n'allait plus pouvoir répondre au téléphone, et ils avaient besoin de savoir ce qui se passait, de voir les réactions de Balthazar et de pouvoir encore le sauver.
Delgado, qui avait fini par comprendre qu'elle n'allait pas lâcher, que c'était important pour elle, se décida à l'aider avec la fameuse caméra, après tout, il commençait à bien la connaître, depuis le temps qu'ils travaillaient ensemble, Hélène était une flic droite, carré, très pro et il y avait toujours une bonne raison pour qu'elle fasse quelque chose… Et puis, il avait eu assez d'un seul éclat de colère.
Ils entrèrent dans la tente déterminés, réglant les derniers détails, Jérôme donnant les dernières consignes quant au placement de la caméra. Il s'y connaissait mieux qu'elle dans ce domaine et elle lui faisait pleinement confiance. Hélène s'avança pour prendre un masque, dans le but de rentrer dans le magasin, rien ne pouvait l'arrêter.
"Hey hey hey. Qu'est-ce-que vous faites ?"demanda une voix la coupant dans son élan, mais la blonde était déterminée.
"J'y vais" répondit Hélène sans broncher "Si son état empire il pourra plus répondre au téléphone. Donc il faut qu'on installe un retour vidéo" argumenta-t-elle en montrant la caméra dans les mains de Delgado.
"Hors de question" répondit la personne en face d'elle "C'est nos hommes qui vont s'en charger" ajouta-t-il espérant mettre fin à la discussion, mais c'était mal connaître Hélène de penser qu'elle allait lâcher l'affaire.
"Alors, j'vous signe une décharge, si ça vous rassure" répondit-elle sans se démonter "Mais euh…" repris la flic
"Bon qu'est-ce-que vous comprenez pas dans c'que j'vous dis là !" la coupa l'homme énervé. Il n'aimait pas du tout que cette femme s'oppose aux ordres et aux consignes donné, mais Hélène était déterminée.
"C'est hors de question que j'le laisse crever seul" répondit Hélène, dont l'émotion et les larmes étaient pas loin de remonter à la surface. Pourquoi personne ne voulait comprendre que c'était important pour elle de le voir.
"C'est hors de votre domaine de compétence" argumenta l'homme espérant enfin la faire reculer et reprendre sa place de Capitaine de la 3ème DPJ, et donc, se concentrer sur l'élucidation du meurtre de Falquet.
"Fred !" coupa le Commandant du NRBC en s'immisçant dans la conversation avant qu'elle ne s'envenime plus. Il le connaissait, il savait qu'il n'allait pas lâcher, mais il avait bien compris que le Capitaine Bach, n'allait pas le faire non plus.
Hélène ne dit plus rien face au Commandant, elle c'était déjà assez donné en spectacle comme ça, mais si il lui refusait l'entrée, elle allait s'effondrer… Fred les laissa, et Hélène resta calme face au Commandant, droite et fière, les bras croisés. Elle ne lâcherait pas, même si pour cela, elle devait s'opposer à quelqu'un de plus gradé qu'elle, et risquer d'avoir des problèmes.
Il la regarda sans un mot avant de fermer la mallette qu'elle avait ouverte et qui contenait les masques. Hélène ne dit rien, les bras croisés, attendant la suite. Elle l'entendit ouvrir une autre mallette et finit par regarder ce qu'il faisait. Il sortit une combinaison avant de se tourner vers elle et de lui donner cette dernière.
"N'enlevez ça sous aucun prétexte" ordonna-t-il en la fixant droit dans les yeux pour être sûr que son message passe.
"Merci" répondit Hélène. Elle ne savait pas vraiment ce qui l'avait poussé à lui faire confiance, à lui donner cette combinaison pour qu'elle puisse entrer dans le magasin et aller voir son légiste, mais elle n'allait pas vraiment discuter…
Finalement, ils avaient cédé à sa demande, c'était une petite victoire pour elle, et elle allait pouvoir aller voir Balthazar et lui parler en face à face. Elle ne savait pas dans quel état elle allait le trouver, mais elle savait que le voir allait lui faire un peu de bien même si il était dans un sale état.
Doucement, elle prit le temps de s'équiper, de mettre la combinaison ainsi que des gants. Tout se passait comme au ralenti pour Hélène, elle était un peu perdue, mais elle se devait de rester concentrée, l'objectif principal était d'obtenir des informations de Balthazar et d'essayer de ne pas laisser ses émotions prendre le dessus.
Elle entra la structure qui avait été montée, avançant doucement, faisant attention au fil qui alimentait sa combinaison en air, la caméra dans les mains. Elle n'avait pas si long à faire, mais le chemin lui semblait interminable avant d'enfin voir le légiste, a moitié allongé sur le sol, pas forcément très conscient de ce qui se passait autour de lui.
"Qu'est-ce-que vous foutez là ?" demanda Balthazar quand elle fût assez proche de lui, il ne comprenait pas pourquoi elle était là et ce qu'elle était en train de faire. Elle se mettait en danger et il ne voulait pas être responsable de ça.
"J'viens prendre de vos nouvelles" répondit naturellement Hélène tout en plaçant la caméra pour qu'elle soit en direction du légiste. "Faire en sorte de garder un œil sur vous" ajouta la blonde.
"Décidément vous êtes de plus en plus sexy" réplica Balthazar, faisant référence à la tenue qu'elle portait "Vous faites comment pour faire pipi là-dedans ?" demanda-t-il, la faisant sourire alors qu'elle terminait l'installation de la caméra.
"Delgado tu me reçois ?" demanda la blonde en se penchant vers la caméra, choisissant de ne pas répondre au légiste.
"J'ai branché la caméra sur le Wi-Fi du magasin, mais ça rame pas mal" répondit son collègue qui était resté sous la tente "La bande passante à l'air saturée" ajouta le lieutenant.
Hélène ne répondit rien, préférant se rapprocher de Balthazar qui toussait. Elle faisait toujours attention à son fil, elle savait qu'à la moindre fissure, elle devrait rester ici, et qu'elle aussi, serait possiblement condamnée… Mais il n'y avait aucune raison pour que cela arrive, elle était prudente, elle…
La flic avançait doucement vers Balthazar, voulant profiter du fait qu'elle ait un œil sur lui et qu'ils soient pour quelques minutes dans la même pièce. Quand elle allait le revoir après ça, ça serait, soit parce qu'elle avait réussi à le sauver, soit parce qu'elle aurait échoué… Et honnêtement, échouer n'était pas une option.
"Comment vous vous sentez ?" demanda-t-elle en se baissant pour être au niveau du légiste, posant doucement une main sur son genou. Elle avait besoin de ce contact avec lui, même si elle portait un gant, elle pouvait quand même sentir la chaleur de son corps.
"Invincible" répondit Balthazar "J'suis un super héros" ajouta le légiste, avant de tousser. Au moins, il n'avait pas perdu son sens de l'humour, mais Hélène n'était pas sûre que cela la rassurait… Au contraire, elle aurait préféré une vraie réponse, une réponse honnête. "Des nouvelles ?" demanda-t-il après avoir toussé une nouvelle fois
"Gilles Falquet était cuisinier au CHU les six derniers mois de votre internat" commença Hélène, après tout, c'était ce, pourquoi elle était là "Et Benoît Langard était OPJ à Montpellier à la même époque" compléta Hélène "Le lien c'est Montpellier… Vous voyez quelque chose ? N'importe quoi qui se serait passé là-bas durant ces six mois ?" demanda enfin la Capitaine.
"Non" finit par répondre Raphaël, il avait beau chercher, rien ne lui revenait à l'esprit. Il aurait aimé pouvoir aider Hélène, car visiblement c'était là que se trouvait la clé pour le sauver, mais il ne voyait rien qui aurait pu se passer, et avoir l'impact que cela avait aujourd'hui…
Un silence s'installa, Balthazar ne savait plus quoi dire à Hélène qui semblait bien perdue et cherchait ses mots… Elle n'allait pas pouvoir rester éternellement avec lui, elle avait posé ses questions et elle n'avait rien obtenu de plus, elle devait maintenant retourner sous la tente, mais elle n'en n'avait pas vraiment envie…
"Faut pas nous lâcher hein" reprit la blonde en souriant, mais dans le fond, il sonnait un peu faux, ce sourire, parce qu'en vérité, elle avait peur, peur pour lui, peur de le perdre, peur de ne pas s'en remettre… "Pas maintenant" elle avait besoin de lui dans sa vie, maintenant qu'il y était entré et qu'il avait laissé sa marque, le perdre devenait inconcevable. "Tenez bon" ajouta-t-elle en se relevant. "Faut que j'y aille" conclut-elle avant de s'éloigner.
Si elle avait mis du temps en arrivant, là, elle repartait presque en courant sous les yeux d'un Balthazar qui ne comprenait pas d'où tout cela venait, qui ne comprenait pas pourquoi elle réagissait comme ça… Ils étaient juste collègues, non ? Alors pourquoi semblait-elle si touchée à l'idée de le perdre ? Pourquoi avait-elle tant besoin qu'il s'accroche et qu'il ne la laisse pas ? C'était confus dans sa tête, et il avait du mal à comprendre son comportement.
Hélène était sortit presque en courant du magasin de jouets, retenant ses larmes, elle ne pouvait pas pleurer, elle ne pouvait pas craquer… Qu'allait-on penser d'elle si c'était le cas ? Elle s'était suffisamment donnée en spectacle un peu plus tôt, pas besoin d'en rajouter une couche. Pourtant l'idée même de perdre Balthazar la terrorisait… L'état dans lequel elle l'avait vu lui avait enserré la poitrine d'une manière assez incontrôlable…
Pourtant, en entrant dans l'espèce de couloir qui avait été installé pour la phase de décontamination, elle dû ralentir son rythme, et elle sentait de plus en plus ce poids sur son ses épaules, sur son cœur. Elle se sentait presque responsable de son sauvetage, si jamais elle échouait dans sa mission de trouver le meurtrier, lui aussi, allait y passer…
C'était difficile, mais elle se laissait faire, presque comme une poupée de chiffon, comme si, elle n'avait plus conscience de ce qui se passait autour d'elle. Elle ne pensait qu'à lui et à la place qu'il avait fini par prendre, non seulement dans sa vie, mais aussi dans son cœur… C'était dur de voir quelqu'un à qui on tient énormément dans cette situation… Et de se sentir impuissante face à ça…
Seulement, la larme, les larmes qu'elle essayait tant bien que mal de retenir, commencèrent à couler le long de son visage. C'était insupportable de le savoir dans cette situation et de ne rien pouvoir y faire, de ne pas pouvoir rester avec lui… Elle ne voulait pas qu'il soit seul, mais elle ne pouvait pas non plus rester, parce que c'était trop dur de le voir comme ça… Et puis, qu'aurait t'elle à répondre aux questions qu'il pourrait lui poser… Après tout, ils n'étaient que collègues… En tout cas, c'était ce qu'elle voulait croire… Parce qu'ils étaient devenu plus que cela… Ils étaient amis, désormais, et peut être que pour elle, il était un peu plus que cela… Ca pourrait expliquer pourquoi elle était dans un tel état… Mais jamais elle ne lui dirait… Ils ne pouvaient pas, ils ont trop à perdre…
Elle le voyait à moitié conscient sur le sol, et ses peurs aussi bien que ses pleurs redoublèrent… Personne ne pouvait la juger là, c'était le seul moment où elle pouvait craquer, après elle n'aurait d'autre choix que de revenir l'implacable et courageuse Capitaine Bach pour essayer de le sauver, elle devait le sauver, elle ne pourrait pas se remettre si jamais elle devait le perdre… Il avait fini par avoir une telle importance dans sa vie que le perdre ? Elle ne pouvait tout simplement pas l'imaginer… Elle ne pouvait plus imaginer sa vie sans qu'il en fasse partie…
Se fût Fatim et Eddy qui accueillirent à la sortie, le jeune homme l'aidant à se débarrasser de la combinaison qu'elle portait. Rapidement, elle essuya les dernières traces de larmes. Capitaine avant Hélène, sinon, Balthazar était mort…
"Ca va ?" demanda gentiment Fatim en remarquant l'état de la flic, la voyant s'essuyer les joues. La jeune femme avait, comme tout le monde, assisté à son coup de sang, et elle voyait bien que la flic était touchée… En plus, elle venait de voir Balthazar dans un sale état… Alors, avant de continuer, elle voulait s'assurer que la blonde aille bien
"Ouais" répondit simplement Hélène en continuant à se débarrasser de sa combinaison… Elle allait dire quoi de toute façon, elle ne pouvait pas s'attarder sur ses propres émotions et ses états d'âmes… Non, ça serait pour plus tard, quand elle serait seule…
Fatim reprit ses explications sans rien dire, ayant compris qu'elle n'obtiendrait pas mieux d'Hélène, et cette dernière la remercia silencieusement de la laisser tranquille et de ne rien relever. Elle avait des infos qui pouvaient les aider, maintenant, plus qu'à communiquer avec Balthazar, voir si cela lui rappelait quelque chose. Tout espoir n'était peut être pas perdu, il fallait y croire, et ils allaient pouvoir le sauver, le légiste.
Et voilà
On se retrouve Mercredi prochain, à 10h, pour un nouvel OS
Kiss
