Bonjour

Voici un nouvel OS, inspiré par la phrase de Camille "T'as tous les flics au cul" quand Balthazar revient au début de la saison 5. Et si, il avait vraiment tous les flics au cul, même celle à qui, il ne pense pas. ?

Bonne Lecture


Il était content de retrouver Camille après quatre mois d'absence. Bon, certes, il avait dû utiliser des ruses pour pouvoir entrer dans son immeuble sans se faire voir, mais il ne pouvait pas nier qu'il était heureux d'être de nouveau à Paris. Alors, oui, Camille lui en voulait, beaucoup même, mais il n'avait pas vraiment eu le choix…

La réaction de son amie lui rappelait une autre, malgré tous ses efforts pour ne pas penser à elle, elle revenait souvent se glisser dans les méandres de son esprit. Elle avait marqué sa vie, profondément et l'effacer semblait bien difficile. C'était pour ça, que même si son souvenir était douloureux, il pensait encore à elle parfois…

Mais il effaça son image, après tout, elle n'était plus là depuis plus de un an… Elle était partie et elle l'avait sans doute rayé de sa vie, pour le mieux. Alors oui, elle était encore présente dans son esprit, après tout, elle avait longuement fait partie de sa vie, mais il n'allait plus jamais la voir, alors à quoi bon se torturer encore avec elle.

"Tu t'es pas fait grillé au moins ?" demanda Camille "Non parce que je te rappelle que t'as tous les flics de France au cul" lâcha Camille au cours de leur dispute. "TOUS LES FLICS RAPH ! Je sais même pas comment t'as fait pour pas te faire prendre" ajouta-t-elle

"J'sais pas, j'suis là, c'est que j'ai été suffisamment discret non ?" demanda le légiste, il jouait la carte de l'humour et de la nonchalance mais en vrai, cela tenait du miracle qu'il soit arrivé jusqu' ici, sans se faire prendre

"C'est pas l'moment de plaisanter hein" repris Camille "Déjà que je suis sûre que Millotis me fait surveiller… T'as forcément été vu et il ne va pas se passer bien longtemps avant que des flics ne t'arrêtes" ajouta la jeune femme très sérieuse

"J'cours plus vite" lâcha Balthazar "Et je suis plus malin, ils vont pas m'avoir" ajouta-t-il "De plus, ça fait déjà quatre mois que je leur échappe, alors bon, ça va pas changer grand chose hein…"

"Ouais enfin bon, t'as l'intégralité des flics de France au cul" rappela Camille "Et quand je dis, l'intégralité, c'est vraiment pas une blague" précisa la brune "On te cherche même en Polynésie"

Cette fois, les mots de Camille eurent l'effet d'une bombe, et pas une petite non, une bombe atomique, stratosphérique… Il avait vraiment tous les flics au cul, c'était pas une blague… Cela voulait dire qu'elle aussi, devait le chercher…

Encore une fois, elle se fraya un chemin dans ses pensées, dans son cœur, jusqu'à lui enserrer l'intégralité de ses organes… Elle était absente depuis si longtemps qu'il ne pouvait pas l'imaginer le traquer, pourtant, Camille avait balancé qu'il était recherché même en Polynésie, ce qui l'incuait elle…

Et il ne voulait pas de ça, il ne voulait pas que, encore une fois, elle se retrouve impliquée dans un truc qui le concernait… Elle avait déjà assez souffert comme ça et elle ne méritait pas cela… Pourtant, elle était sans doute en train de le chercher pour l'arrêter et le ramener devant la justice française… Cette fois son cœur se brisa, elle ne méritait pas ça… Non, elle méritait juste de l'oublier et d'enfin le sortir de sa vie.

Cette fois, il se retrouva un peu à court de mots, il ne savait plus quoi dire, trop perturbé par la pensée qu'Hélène puisse le chercher, comme l'intégralité du pays… Elle ne devrait pas, et il espérait vraiment qu'elle ne le faisait pas, qu'elle ne le cherchait pas et qu'elle continuait sa vie, bien tranquillement, et surtout loin de lui… Qu'elle soit toujours en Polynésie ou ailleurs…

Camille était un peu perturbée par ce silence qui ne ressemblait pas du tout à son ami, elle n'avait pas conscience de la tempête qu'elle avait déclenché avec une simple phrase… Elle n'avait pas pensé à celle qui avait, pendant trois ans, été la partenaire de Raphaël avant elle… La flic pensait qu'il était, depuis longtemps, passé à autre chose, mais ce n'était pas le cas.

"Hey Raph' tu dis plus rien ça va ?" demanda-t-elle en regardant le légiste qui n'avait toujours pas bougé depuis qu'elle lui avait annoncé qu'il avait l'intégralité de la police française, jusque dans les îles, qui le cherchait. "La terre appelle Raphaël Balthazar" repris la capitaine en passant une main devant ses yeux

"Hein ?" demanda Balthazar "Tu disais ?" ajouta-t-il. Il n'avait plus rien écouter depuis qu'il avait entendu le mot "Polynésie" comme si son esprit était partie bien loin d'ici, loin d'elle, se rapprochant de celle qui était encore bien présente au fond de lui

"Rien, mais j'sais pas, j'étais complètement ailleurs" répondit la flic "Depuis que j'ai dis qu'on te cherchait jusqu'à l'autre bout du monde, t'as déconnecté" expliqua la jeune femme

"Ouais…" répondit le légiste "Je sais, tout le monde me cherche…" ajouta-t-il "Même elle…" murmura Balthazar fataliste "Alors qu'elle devrait pas… Surtout, elle devrait être loin de moi et m'oublier" continua le légiste, il était comme en boucle sur la pensée et le souvenir d'Hélène…

"Elle ?" demanda Camille ne comprennent toujours pas où son ami voulait en venir "Mais de qui tu parles Raphaël ?" continua-t-elle, non, rien à faire, elle ne voyait pas ce qui pouvait déclencher une telle réaction chez lui…

"Elle, Camille. Putain c'est d'elle dont je parle" le nom d'Hélène était bloqué dans sa gorge, il ne pouvait pas le dire "Même à l'autre bout du monde je vais toujours la rattraper et lui pourrir la vie ?" demanda-t-il "Elle est partie, elle devrait m'oublier et au lieu de ça, elle doit me chercher…"

"Mais putain, elle à bien un prénom, alors dit le" repris Camille, elle commençait sans doute à voir où il voulait en venir, mais elle avait quand même besoin de la confirmation vocale du légiste

"HELENE !" hurla Balthazar "T'es contente je l'ai dis" lâcha-t-il "Elle devrait m'oublier et profiter de sa vie, pas me chercher encore une fois… Elle est partie, et c'est pour le mieux" continua t'il "Et toi tu m'annonce qu'on me cherche jusqu'en Polynésie ? Tu t'attendais à quoi comme réaction au juste ?" demanda-t-il

"Ahhh, le capitaine Bach" lâcha Camille "On en revient à elle… Ca faisait longtemps que tu m'avait pas parlé d'elle d'ailleurs" ajouta la brune "Tu penses encore à elle Raph' ? Après tout ce temps ?"

Balthazar ne répondit pas, il baissa juste la tête… Oui, il pensait encore à elle, elle était toujours là, dans son esprit. Il ne pouvait pas si facilement oublier une femme qui avait à ce point, bouleverser sa vie…

"Non mais vraiment Raph' ?" demanda Camille avec douceur "Tu penses encore à elle ?" ajouta-t-elle "Je croyais que t'étais passé à autre chose depuis le temps" ajouta la jeune femme

"Ouais…" lâcha le légiste "Je sais c'est con, elle en a probablement rien à foutre de moi, mais moi…" continua t'il "Moi je tiens beaucoup à elle et non je ne suis pas passé à autre chose… J'peux pas"

Camille sentait qu'elle avait remué quelque chose de profond, et elle se sentait un peu coupable… Elle ne voulait pas lui faire du mal, juste remettre les pendules à l'heure… Sauf que maintenant, il pensait à la grande absente de sa vie…

"J'suis désolée Raph', je voulais pas remuer le passé" soupira la flic "Je vais te laisser, tu peux prendre le canapé pour dormir"

Elle alla lui chercher un oreiller et une couverture qu'elle lui lança avant de le laisser seul et de partir dans sa chambre… Elle s'écroula sur le lit en soufflant… Elle était contente de retrouver son ami, mais il était dans la merde et maintenant qu'il avait l'information comme quoi il était traquer par tout les flics du pays elle ne savait pas du tout ce qu'il allait faire…

Balthazar de son côté avait défait le canapé et s'y était installé, mais ses pensées étaient toujours tournées vers Hélène et il l'imaginait en train de le chercher et de l'engueuler si elle le retrouvait… Comme elle l'avait fait, après qu'il se soit barré pendant six mois… Sauf que ni le contexte, ni leur relation n'étaient les mêmes…

Il ferma les yeux, prit des flashs back de sa vie avec Hélène et choisit de les ouvrir de nouveau. En faisant ça, il tomba sur Lise qui avait pris place à côté de lui et qui se mit à rigoler… Balthazar fronça les sourcils, avant de la regarder une question muette dans le regard.

"Tu penses encore à elle…" lâcha l'apparition "T'es vraiment irrécupérable, mon caramel" ajouta Lise "Je te rappel, au cas où, tu l'aurai oublié qu'elle s'est barrée il y a plus d'un an, à l'autre bout du monde" continua-t-elle "Le plus loin possible de toi"

"Parce que je l'ai poussé à partir" répondit du tac au tac Raphaël face à l'insistance de Lise sur le fait qu'Hélène était partie "C'est de ma faute si elle n'est plus dans ma vie" ajouta le légiste

"Ouais, et t'es bien mieux sans elle non ?" demanda l'apparition "Pas d'attache, personne pour essayer de te sauver continuellement la mise, et la vie, et surtout, elle est moins fun que Camille non ?" continua la tatoueuse

"T'es méchante" répondit Balthazar "Et puis tu peux pas comparer Camille et Hélène…" ajouta le brun "Camille c'est comme ma sœur, Hélène c'est… C'est Hélène…" lâcha machinalement le légiste « La seule qui aurait pu, un jour, t'égaler dans mon cœur… »

"Elle m'égale déjà…" soupira Lise "Et tu le sais très bien…" ajouta l'apparition "Elle t'obsède autant que moi… Moi tu peux me faire la conversation, c'est facile, je suis morte… Elle est loin, tu ne la vois plus… Et elle te manque…"

"Arrêtes… Elle est loin, peut être qu'elle me cherche, mais elle me retrouvera jamais" souffla le légiste, ne répondant pas du tout à ce que le fantôme de Lise lui avait dit

"Ne sous estime jamais ce qu'une femme peut faire" répondit Lise "Encore plus une femme amoureuse… Et flic qui plus ait…"

Balthazar ne répondit rien dans le fond, il savait que Lise avait raison, plus que raison même et qu'il ne devait surtout pas sous estimé de quoi était capable Hélène… Elle en avait fait des choses pour lui, pour l'aider, et surtout, c'était elle qui l'avait ramené à Paris après six mois, elle et elle seule…

Il finit par se tourner vers Lise pour l'observer et il constata qu'elle avait moins de tatouage que dans son souvenir… Il commençait à l'oublier, son image devenait plus floue… Comme si, il passait enfin à autre chose, alors que pendant si longtemps, elle avait hanté son esprit… Quand il se tourna de nouveau, l'apparition avait disparu et il était de nouveau seul…

Le lendemain, quand Camille se leva et retrouva son salon, il avait bien changé. Le bordel permanent qui y régnait n'y était tout simplement plus, cela sentait le propre, d'ailleurs il était très propre, trop propre au goût de la flic.

La personne à l'origine de tout cela ? Balthazar bien évidemment. Le légiste n'était pas parvenu à trouver le sommeil alors il avait choisi de s'occuper et comme l'appartement de son amie était un vrai bordel et que cela l'angoissait un peu, et bien, il avait tout nettoyer, si bien que maintenant, l'endroit était presque aussi propre que son IML.

Camille râla, c'était bien trop propre pour elle, ça l'angoissait même, toute cette propreté, elle avait besoin d'un minimum de bordel, mais tant que son ami était là, c'était peine perdue. Elle savait qu'il allait nettoyer chaque petite poussière, aussi minuscule soit-elle, car contrairement à elle, c'était la saleté qui l'angoissait…

Après la proposition de Balthazar de l'aider avec le marionnettiste, le légiste se fit le plus discret possible afin de rassembler toute l'équipe sur un toit de Paris, là où ils pourraient être le plus discrets possible. Après avoir mis en place un plan, chaque personne partit, séparément et de façon espacée. Ils devaient se retrouver le soir même, en essayant de ne pas se faire griller par quelqu'un, ou pire, par Millotis.

Cependant, avant de partir, Camille attrapa le bras de Balthazar avant de le fixer de manière intensive essayant de lui faire passer un message mais le légiste avait bien du mal à lire son amie.

"Raph, j'te jure que si tu te fais choper, je t'arrache les yeux et j'te les fais bouffer" menaça la jeune femme "C'est clair ?" demanda-t-elle

"Très clair" répondit Balthazar avant de déglutir… Il n'avait pas vraiment envie qu'elle mette sa menace à exécution.

Les deux finirent eux aussi par se séparer, Camille repartant vers chez elle, de toute façon, elle n'avait pas grand chose à faire et n'avais pas spécifiquement été missionnée pour faire quelque chose alors autant en profiter pour retrouver un peu de calme avant que le légiste ne décide de s'incruster à nouveau chez elle…

Balthazar, de son côté, avait décidé de profiter de ce temps libre pour se poser, dans un endroit le plus discret possible. Emmitouflé dans un sweat, le plus caché possible, personne ou presque ne pouvait le reconnaître. Et puis, il allait faire quoi sinon ? Il ne pouvait aller nulle part et il était hors de question de retourner chez Camille, là où il allait s'ennuyer à mourir avec rien à faire…

Non, il préférait observer les gens, les analyser, imaginer leurs vies, cela l'occupait un minimum et aussi, ça l'empêchait de penser au fait que peut-être, une certaine flic blonde était en train de le traquer… Et il savait, elle pouvait retourner l'intégralité d'un lieu pour le retrouver… Elle était douée, et possiblement la seule à pouvoir le retrouver alors qu'il ne le voulait pas…

D'ailleur, il n'avait pas remarqué la femme blonde qui le fixait depuis plusieurs minutes, et en même temps, elle était dans son dos, donc il était difficile de la remarquer. Pourtant, il la connaissait si bien, cette femme, et alors qu'il la pensait à l'autre bout du monde, elle était en fait, ici, à Paris et elle le cherchait, comme tous les flics de ce pays.

Elle s'approcha en silence, se voulant le plus discrète possible. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle allait faire une fois à côté de lui… L'arrêter semblait être la chose la plus juste à faire… Oui, il avait été son légiste, son ami, et bien plus encore, mais il avait fait une croix rouge sur leur histoire et elle avait un peu moins de scrupules à le faire… Et puis, on parlait de Raphaël Balthazar, le criminel, et non plus l'ami…

Elle était juste derrière lui, comme si elle attendait qu'il finisse par se retourner et croiser son regard, mais non, il ne bougeait toujours pas assis sur son banc. Elle ferma les yeux pendant une seconde, il était temps d'agir, après tout, quelqu'un d'autre pouvait le trouver et elle ne savait pas vraiment comment elle réagirait si on l'arrêtait sous ses yeux.

"Alors les rumeurs disaient vrai" commença la blonde "Raphaël Balthazar est bien de retour à Paris" ajouta-t-elle

En entendant cette voix, le coeur de Balthazar loupa quelques battements, il la connaissait si bien cette voix, mais cela faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas entendu… Il faisait tout pour ne pas réagir, mais entendre la voix d'Hélène lui faisait quelque chose, mais elle était sans doute là pour l'arrêter, et rien d'autre…

Il pensa rapidement qu'il avait deux options, se laisser faire et fuir, mais fuir était sans doute risqué… Elle n'était peut être pas seule, et il ne pourrait pas le faire éternellement alors doucement il se retourna et ses yeux se posèrent sur la flic qu'il n'avait pas vu depuis plus d'un an.

"Capitaine ?" demanda Balthazar "Qu'est-ce-que vous faites là ?" ajouta-t-il. Il le savait bien sûr, mais devant elle, il se sentait comme un con… Surtout après leur dernier échange…

"Vous devez savoir ce que je fais là non ?" répondit Hélène en passant devant le banc pour être face à lui "Vous êtes l'un des hommes les plus recherchés de France. Je fais juste mon travail"

"Et vous revenez en métropole juste pour ça ?" repris Balthazar en posant de nouveau une question "Vous pouviez rester bien tranquille en Polynésie vous savez" ajouta-t-il

"Il fallait que je vienne voir dans quelle merde vous vous êtes encore foutu" lâcha Hélène "C'est fou d'accumuler autant les emmerdes" continua-t-elle "Je sais pas comment vous faites, mais vous les accumulez…"

"Je sais pas" répondit Balthazar "Honnêtement, je sais pas" ajouta le légiste

"Bien, au moins ça nous fait ça en commun" ajouta la blonde avant d'attraper un des bras du légiste et de lui passer les menottes aux poignets

"Non, Hélène vous êtes pas sérieuse ?" demanda Balthazar en sentant le métal froid de l'objet… "Si vous l'êtes…" ajouta-t-il alors qu'elle serrait l'objet pour le retenir prisonnier

"Maintenant on y va" commença Hélène sur un ton autoritaire qui ne laissait pas de place à la discussion. Balthazar n'osa pas demander où, il était foutu désormais, c'était sûr, elle allait l'accompagner au commissariat le plus proche…

Pourtant, on parlait d'Hélène là, il n'arrivait pas à croire cela… Elle qui avait tellement de confiance en lui, qui le connaissait si bien ne pouvait pas le croire coupable, si ? Après réflexion, il pensa que sûrement, elle le pensait coupable, après tout, elle n'avait qu'une version de l'histoire, celle qui le vendait comme un horrible tueur.

Hélène n'avait pas réfléchi en lui passant les menottes, elle ne savait même pas où aller. L'accompagner au poste de police le plus proche était la chose logique à faire, après tout, elle ne connaissait plus cet homme qu'elle avait tant aimé et qui l'avait si violemment jeté hors de sa vie. Mais une petite partie d'elle lui hurlait que cela n'était pas possible, qu'elle devait lui parler avant tout, avant de prendre une décision qu'elle pourrait ensuite regretter… Le tout, seul à seul, entre quatre yeux… Parce que cette petite partie lui disait que peut être, il pouvait être innocent, qu'il était toujours cet adulte-enfant si bienveillant et doux qu'elle avait connu… Il n'avait pas pu aussi mal tourner en quelques temps.

Alors, machinalement, elle se dirigea vers l'hôtel où elle logeait depuis qu'elle était arrivée à Paris pour le traquer… Il ne devait sans doute pas comprendre, surtout qu'elle restait incroyablement silencieuse, mais c'était plus fort qu'elle, elle écoutait son instinct, et il ne l'avait que rarement trompé, voire jamais… Sauf que la dernière fois que ça le concernait et qu'elle l'avait écouté, tout avait mal tourné et elle en portait encore la marque dans son esprit, cela serait gravé à jamais…

En voyant qu'elle entrait dans un hôtel, Balthazar se posait mille et une questions, pourquoi elle faisait ça ? Pourquoi ils étaient ici et pas dans un commissariat ? Après tout, elle aurait toutes les raisons du monde de le laisser là-bas et de l'abandonner à son triste sort… Il n'y avait plus rien entre eux depuis le fameux jour où il avait tout gâché.

Il voulut poser une question mais elle lui fit signe de se taire, se dirigeant machinalement vers la chambre qu'elle occupait depuis un petit moment déjà. Ce n'était pas le lieu, ils pouvaient se faire prendre à tout moment et elle était un peu en train de risquer sa carrière pour lui sauver les fesses, une nouvelle fois.

Une fois la porte de la chambre ouverte, elle le poussa avec aucune délicatesse à l'intérieur de la pièce avant de fermer la porte derrière elle. Le légiste resta planté au milieu à regarder autour de lui, vu l'état de la pièce, elle devait être sur Paris depuis un petit moment… Depuis combien de temps le traquait-elle au juste ?

"Hélène…" commença Balthazar mais elle le coupa d'un geste sec de la main, l'empêchant de parler alors, il choisit de se taire cette fois… Manquerait plus que, en plus de Camille qui allait sans doute lui arracher les yeux, Hélène décide de lui faire la tête au carré.

"Assis" ordonna la blonde sur un ton froid qui ne laissa pas place à la discussion. Elle montrait son lit au légiste qui s'exécuta sans dire un mot… Il ne savait pas ce qui allait se passer mais cela ne lui disait rien de bon.

Hélène, elle, essayait de réfléchir à quoi faire, tout tournait en boucle dans sa tête et elle était complètement perdue… Voilà qu'après plus d'un an sans le voir, le retrouvailles se résumaient à elle qui lui passe les menottes parce qu'il est recherché par l'intégralité du pays pour des crimes qu'elle savait qu'il n'avait pas commis

Dans le fond, elle en était sûre, il y avait une explication logique et rationnelle à tout cela. Balthazar, le Balthazar qu'elle avait connu, côtoyé, et même aimé ne pouvait pas tuer de cette façon, de sang froid, comme cela… Et surtout en tranchant la gorge… Non, c'était impossible pour elle… Mais si elle lui demandait des explications, allait-il lui fournir, ou allait-il choisir la fuite, encore une fois…

"Hélène pourquoi on est là ?" demanda Balthazar face au silence prolongé qui s'installait entre eux "Pourquoi ici et pas dans un commissariat ? Après tout, tu es là pour m'arrêter non ?" continua le légiste "Et pourquoi t'es là ? Pourquoi tu me cherches ? Depuis combien de temps ? T'aurais dû rester en Polynésie je t'ai fait assez…."

"STOP !" hurla Hélène pour couper les questions posées par son ancien légiste "Vous m'empêchez de réfléchir" lâcha la blonde, gardant le vous, pour plus de distance

"Mais je veux savoir pourquoi ?" repris Balthazar "Pourquoi on est là, dans une chambre d'hôtel alors que toute la France me cherche… Même toi qui était rendue à l'autre bout du monde… Alors pourquoi ?" demanda de nouveau le brun

"On peut pas tout avoir dans la vie, Balthazar" lâcha Hélène "Alors si vous pouviez éviter de faire l'enfant capricieux et me laisser réfléchir à ce que je vais faire, ça serait bien…" ajouta la flic, en lui tournant le dos.

Elle ne l'avait pas regardé une seule fois depuis qu'ils étaient entrés dans la chambre, et si peu depuis qu'elle lui avait passé les menottes. Elle n'y arrivait tout simplement pas… Et puis, elle n'avait pas vraiment de réponse à lui donner, parce que, la vérité, c'était que même elle, ne savait pas pourquoi ils étaient là…

"Vous hésitez à faire quoi ?" demanda Balthazar hésitant, choisissant, à son tour, de reprendre le vous, après tout, cela ne changeait rien, et puis, lui et Hélène c'était toujours vouvoyé, ne passant jamais à l'étape de se dire tu…

"Oh je sais pas moi…" commença la blonde un poil ironique "Vous livrer aux flics qui vous cherche sans relâche, je crois que ça ferait plaisir à un certain Millotis. Ou bien essayer de comprendre, vous poser les questions qui tournent dans ma tête depuis que je sais qu'on vous recherche pour au moins trois meurtres…" expliqua-t-elle "Ou encore vous étriper, vous faire la tête au carré pour être aussi… Aussi…" elle serra les poings n'arrivant pas à trouver le mot adéquat "Bref, voilà quoi…"

Elle n'ajouta pas qu'elle hésitait aussi avec l'envie de le prendre dans ses bras et de le serrer fort. Il lui avait manqué et elle n'avait pas réussi à passer à autre chose, même après tout ce temps loin de lui… Elle n'avait pas pu se reconstruire complètement suite à la dernière fois… Mais ça, elle ne pourrait pas lui dire, jamais… Parce que, à quoi bon se faire encore du mal avec un homme qui n'aurait jamais les mêmes sentiments pour elle, que ceux qu'elle pouvait avoir pour lui.

"Ok" soupira Balthazar "Posez les vos questions" ajouta le légiste en regardant la flic. Après tout, quitte à choisir, c'était l'option qu'il préférait parmi celles qu'elle avait exposé…

Cette fois, Hélène se tourna vers lui, surprise qu'il lui demande de poser les questions… Elle n'imaginait pas qu'il allait lui dire de le faire, mais au final, ça lui faisait du bien qu'il dise ça, parce qu'elle allait sûrement avoir des réponses pour enfin essayer de comprendre

"T'as vraiment fait ça ?" murmura Hélène "C'est vrai tout ce qu'on dit… Que tu les as tué ?" continua la blonde "Ou alors on cherche à te piéger ?"demanda-t-elle

"Tu le crois capable de tuer des gens ?" demanda Balthazar en retour "Sérieusement tu penses que je suis capable de faire un truc pareil ?" continua le légiste

"Non bien sûr que non" répondit directement Hélène en venant prendre place à côté de lui "Je sais que t'en ai incapable, que t'es beaucoup trop bon pour faire ça…" ajouta-t-elle "Mais sérieusement, comment tu te retrouve dans une merde pareille ? C'est pire que tout ce que j'ai connu en trois ans avec toi… Et crois moi, il y en a eu des merdes…"

"Je sais…" soupira Balthazar "D'ailleurs j'ai jamais voulu t'entraîner dans tout ça… Bien au contraire… Je voulais t'en protéger…" ajouta-t-il en la regardant "Et pour les explications je suppose que tu veux la version longue ?"

"Evidemment, quelle question" lâcha Hélène "Et sans détours ou détails inutiles" ajouta la blonde en le regardant, un petit sourire en coin au bord des lèvres.

Balthazar prit une profonde inspiration avant de tout raconter à Hélène… Le psy, les médocs, cette histoire de vache dans son village d'enfance, les absences, Maya qui continuait de le torturer depuis sa prison… Et bien sûr son frère, dont il n'avait pas vraiment de souvenir…

"J'aurai dû lui foutre une balle entre les deux yeux à celle-là" marmonna Hélène à la fin du récit… "Parce que bien sûr, elle est encore impliquée… Elle va te lâcher un jour ?" demanda-t-elle

"Je crois pas…" souffla le légiste "Elle croit encore qu'on va se retrouver… Mais moi, j'en ai aucune envie…" ajouta-t-il

"Je suis désolée…" repris Hélène, elle ne savait même pas pourquoi elle disait ça, elle avait juste sentit que c'était la chose à faire sur le moment

"Pourquoi ?" demanda Balthazar "T'y es pour rien… T'as juste voulu m'aider, me faire remonter la pente et ça à tourner au fiasco…" ajouta le légiste "Si quelqu'un doit être désolé, c'est bien moi…" il baissa les yeux

"On ne peut pas changer le passé… C'est comme ça… Et puis, j'ai choisi de t'aider, je ne regrette rien…" elle aussi, baissa le regard "Sauf peut être de ne pas avoir ouvert mon coeur plutôt"

"Moi je regrette de ne pas t'avoir choisi" souffla le légiste "Et surtout de t'avoir poussé à partir… J'aurai jamais dû…" ajouta-t-il "Mais je pouvais pas être avec toi, je risquais de te détruire…"

Hélène ne dit rien, se contentant de fixer le sol. Cet aveux lui faisait autant de bien que de mal. Parce que savoir qu'il regrettait, lui mettait du baume au cœur, mais la douleur des mots et de cette séparation plus que violente était toujours présente.

Le silence qui s'était installé ne les gênait pas, bien au contraire, chacun réfléchissait à quoi dire et quoi faire ensuite. Balthazar était toujours entravé par les menottes et il ne pouvait pas partir comme cela… Tant pis si il était en retard ce soir, Hélène était plus importante que le reste, et il lui devait encore quelques explications…

"Bon alors…" commença Hélène "On fait quoi ?" demanda-t-elle et Balthazar la regarda surpris "Bah pour arrêter ton frère et prouver ton innocence" ajouta la blonde comme si c'était évident.

"Alors, c'est vraiment très gentil, et j'apprécie beaucoup mais c'est non Hélène" commença Balthazar "Il est absolument hors de question que tu t'implique encore une fois et que tu m'aide" ajouta-t-il "T'en a déjà bien trop fait pour le commun des mortels"

"Mais…" commença Hélène, qu'il le veuille ou non elle allait l'aider, c'était non négociable, elle ne pouvait pas le laisser comme ça, sans faire un truc pour l'aider "Laisses moi t'aider"

"J'ai dit non" repris Balthazar "Cette fois, c'est non Hélène. Et c'est absolument non négociable…" ajouta le légiste "La dernière fois que t'as essayer de m'aider, ça c'est mal terminé, il est hors de question de recommencer"

"Raphaël…" soupira Hélène "S'il te plait, arrêtes tes conneries, arrêtes de vouloir la jouer solo et laisse moi t'aider, je peux t'aider" continua la blonde

"Et moi j'ai dit non" coupa Balthazar sur un ton un peu sec, il ne voulait pas être méchant mais il était hors de question qu'Hélène s'implique de nouveau, parce que cette fois, il en était sûr, elle serait la première sur la liste si Alexandre devait lui prendre quelqu'un

"Mais pourquoi tu refuses mon aide ?" souffla la flic "Je te l'offre, et tu sais très bien que je ne vais lui laisser aucune chance" continua-t-elle

"Parce que tu vas te mettre une putain de cible rouge dans le dos" cria Balthazar en ce tournant vers elle "Au moins aussi grosse que mon égo, et tu sais qu'il est gros…" ajouta-t-il "Alors non merci. Je peux pas te perdre, j'ai déjà tout foutu en l'air une fois pour des conneries mais pas deux…" continua le légiste ému "Alors s'il te plait, ne me fait pas ça… Ils ont déjà fait beaucoup de dégâts, et quand tout sera fini, je veux retrouver ma capitaine adorée"

Il retenait ses larmes face à Hélène, il avait besoin qu'elle reste en sécurité pour que, une fois son frère hors d'état de nuire, il puisse la retrouver et enfin, l'aimer pleinement. Il était prêt à aimer et il voulait que ça soit elle, à qui il donne tout ce qu'il avait à donner. Enfin après tout ce temps, il voulait lui offrir tout son amour

"Je t'en supplie, ne fais pas ça" murmura-t-il "Je t'en supplie, ne fais pas ça" continua t'il "Rentres en Polynésie, retrouve ta vie, et attends moi ?" osa t'il demander

"Ok" murmura Hélène "Ok je vais rentrer et je vais t'attendre" repris la blonde "Mais toi aussi tu dois me promettre quelque chose" ajouta-t-elle "Surtout, tu fais bien attention à toi, tu me donne des nouvelles régulièrement et tu fais pas de conneries"

"Ca fait trois choses" plaisanta Balthazar en souriant doucement "Mais ouais, je promets" il attrapa doucement les mains d'Hélène pour le serrer dans les siennes

"Ah et aussi" repris Hélène "Si t'as besoin de moi, tu m'appelle. Tu sais que je n'hésiterais pas" ajouta-t-elle "Après tout, je suis venue en métropole pour te chercher parce que, et je me cite "Je le connais bien, j'ai bossé avec lui, je peux le retrouver" donc bon, je suis plus à ça près hein…" expliqua la flic "Et j'suis même retournée sur cette foutue île…"

"Ah ouais quand même" lâcha Balthazar "Mais je te promets, Hélène, que tout vas bien se passer, j'ai les choses en main, et sans doute un coup d'avance, alors ça va bien ce passer, je ne vais pas le laisser gagner"

Il lui sourit avec tendresse avant de s'approche d'elle pour essayer de l'embrasser, mais les menottes qu'elle lui avait passé plutôt dans la journée se rappelèrent à leur souvenir quand il ne put pas caresser son visage avec ses deux mains"

"Tu peux m'enlever les menottes s'il te plait ?" demanda-t-il en les montrant et Hélène rigola avant d'attraper ses clés pour le libérer

"Bon je sais pas si tu mérites vraiment, mais je te fais confiance" elle sourit avant de poser ses menottes sur le lit. "Bon et maintenant ?" demanda la blonde

"Je scelle notre promesse avec un doux baiser que tu as bien mérité. Depuis le temps que tu l'attends"

Il s'approcha doucement d'elle et l'embrassa sur les lèvres. C'était doux et tendre, c'était vraiment une promesse, celle d'un renouveau qui les attendait, quand tout serait fini et que Balthazar serait enfin libre, dans tous les sens du terme.


Et voilà

On se retrouve Mercredi prochain, à 17h pour un nouvel OS

Kiss