Chapitre 5 : Sauvetage raté.

- Couple du 23/10/2020 : Cersei / Jaime (GOT)

- Mot du 28/07/2020 Malédiction

- Couleur du 23/09/2020 : Rouge

- Fandom du 12/06/2020 : Games of Throne

- J – Jaime Lannister

- Défi couple 333 Cersei / Jaime

- Défi 13 de Sarah et Voirloup : écrire du angst et du fluff dans le même texte

- UA challenge 51 : Moderne!UA

- Prompt d'amour 31 : « Je t'aime »

- Prompt 120 : « Je t'aime »

- Célébrité du 30/12/2020 : Nikolaj Coster-Waldau

- Lieu du 05/09/2020 : Planète Terre

- Personnage du 09/11/2020 : Jaime Lannister (GoT)

- Livre de la semaine du 24/11/2020 au 30/11/2020 : Game of Thrones de George R. R. Martin

- Personnage 1 Jaime Lannister

- Fusion : Fusionner 15 défis.

Brienne détestait profondément cette situation, Jaime était son collègue, son partenaire, ils étaient censés travailler ensemble, de concert, et lui, il partait du commissariat en pleine journée de travail pour aller baiser sa femme…

Le fait d'être le mari de la mairesse devait lui accorder beaucoup de passe-droits, faut croire…

Elle secoua la tête et tenta de chasser toutes ces pensées parasites, elle soupira et frappa à la porte de la grande maison des Lannister.

Et alors qu'elle aurait probablement dû ressentir une certainement satisfaction à l'idée de les interrompre en pleine action (elle n'était ni naïve ni stupide, elle savait très bien ce qu'ils étaient actuellement en train de faire), elle ne ressentit que de la tristesse et de l'amertume.

Jaime Lannister ne l'aimait pas et ne l'aimerait jamais, elle devait se faire une raison, c'était Cersei son grand amour, et certainement pas elle…

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit sur un Jaime Lannister habillé mais décoiffé, et la policière eut un pincement au cœur.

Elle se demanda si Cersei savait.

Oh, bien sûr que la mairesse savait, évidemment, et si elle avait été paranoïaque, elle se serait probablement dit que cette dernière profitait de la moindre occasion pour la narguer le plus possible.

(C'était le cas, bien entendu…)

« Brienne ? Lui demanda-t-il, semblant sincèrement surpris de la voir. Qu'est-ce qu'il se passe ?

- C'est Tyrion, se contenta-t-elle de dire, et il comprit instantanément ce qu'elle voulait dire par là, et son visage se ferma.

- Oh… Je vois… Il a recommencé ?

Ce n'était ni la première, ni la dernière fois que ce genre de chose arrivait, et à chaque fois, il espérait que son petit frère saurait se reprendre, remonter la pente et s'en sortir, mais pour l'instant, c'était un échec complet.

Elle acquiesça et il soupira.

- Très bien, je finis de me préparer, j'en ai pour cinq minutes… »

Elle hocha la tête, l'attendant dehors, tandis qu'il retournait dans sa chambre où se trouvait Cersei, qui haussa un sourcil interrogatif en le voyant rentrer.

« Qui est-ce ? Demanda-t-elle, curieuse.

- Brienne, répondit-il, manquant la lueur d'amusement mesquin qui apparut dans le regard de sa jumelle, elle est venue me chercher à cause de Tyrion.

La blonde se mit à sourire, chose qu'une nouvelle fois, Jaime ne vit pas, un sourire qui cependant était teinté d'un sentiment d'échec, si elle avait pu faire en sorte de ne plus être la sœur de Tyrion dans ce monde, elle n'avait en revanche pas réussi à le détacher de Jaime.

Et surtout, elle n'avait pas pu effacer l'amour fraternel que l'ancien chevalier avait pour leur frère, et c'était sans doute ça sa plus grande défaite.

Apparemment, quel que soit l'univers, Jaime tiendrait toujours à Tyrion…

Mais elle avait effacé pour de bon son amour pour Brienne, c'était déjà ça.

(Elle avait effacé l'amour tout court, lui avait arraché le cœur, avait changé tout ce qu'il était au plus profond de lui-même, l'avait rendu vide sans même qu'il s'en rende compte, ce n'était pas vraiment la même chose…)

- Tu devrais le laisser là où il est, soupira-t-elle, j'ai le sentiment qu'à ce stade, il est définitivement irrécupérable…

Jaime leva les yeux au ciel.

- Peut-être Cersei, mais il reste mon frère, alors je vais continuer d'essayer de faire en sorte qu'il aille mieux… On se voit ce soir, je t'aime. »

Et, lorsqu'il l'embrassa, elle eut une nouvelle fois le plaisir d'avoir la certitude qu'elle avait gagné.

§§§§

« Je suppose que c'est Bronn qui t'a prévenue ? Lui dit Jaime, comme si rien ne s'était passé, et il lui sut grée de ne pas avoir fait le moindre commentaire sur la situation.

(Et peut-être ressentit-il une vague de chaleur là où son cœur aurait dû être, et qui aurait été beaucoup plus puissante si ce dernier avait été à sa place.)

- Exact, il m'a appelée pour qu'on vienne le chercher, puisqu'il ne m'a pas rappelée, ni envoyé de message, je suppose que pour l'instant, les choses n'ont pas dégénéré… Pas encore du moins. »

En voyant l'état dans lequel son frère était, et surtout, à quel point il avait l'air misérable, il ne put s'empêcher de soupirer.

Ça allait être une longue, très longue journée.

§§§§

Il hurlait.

Il hurlait, il criait de douleur, il hurlait encore et encore, comme s'il était à l'agonie, ses hurlements résonnaient dans tout le Donjon rouge, et elle ne pouvait pas l'aider.

Jamais, au grand jamais Brienne ne s'était sentie aussi inutile de sa vie, elle n'aurait pas dû le laisser partir, elle ne savait pas ce que Cersei (c'était Cersei, forcément, qui cela aurait-il pu être d'autre ?) était en train de lui faire subir, mais ça devait être abominable pour le faire réagir comme ça.

Elle courut, courut le plus vite possible, serrant les dents à chaque pas qu'elle faisait en regardant les gens et leur détresse visible, surtout maintenant que le meurtre du roi Robert et la traîtrise de la reine Cersei étaient connus de tous.

Mais de toute façon, c'était leur seule chance de survie, c'était ça ou se faire définitivement annihiler par les marcheurs blancs.

L'oubli, ou la mort, ils n'avaient guère d'autre choix…

Elle aurait aimé avoir plus de temps, ne pas avoir à passer ses derniers instants à Westeros, en possession de ses souvenirs, à se battre pour sauver l'homme qu'elle aimait de sa terrible sœur, elle aurait voulu rester avec lui, et se préparer pour la suite, et profiter de ce qu'il leur restait avant qu'on ne leur vole tout ça.

Pas courir au sein du Donjon Rouge, loin de lui, en sachant pertinemment que sa mémoire lui serait bientôt arrachée d'ici quelques secondes et qu'elle allait absolument tout perdre.

Elle n'avait jamais voulu que ça se termine comme ça, mais de toute façon, quand les Dieux avaient-ils jamais tenu compte de ses désirs et de ses rêves exactement ?

Et en un sens, cela en valait-il seulement la peine, cette course effrénée alors qu'ils n'avaient plus assez de temps, et qu'elle savait en son cœur qu'elle ne pourrait pas le sauver à temps ?

Oui, bien sûr que ça en valait la peine, Jaime vaudrait toujours la peine qu'elle se batte pour lui.

La porte était verrouillée, bien entendu, et il hurlait toujours, et la chevaleresse sentit son sang bouillir dans ses veines, la colère l'animant comme jamais auparavant.

Oh, que les dieux la pardonnent, si Cersei avait osé faire du mal à Jaime d'une quelconque façon, elle le lui ferait payer !

(Mais comment ? Lui susurra son esprit avec amertume. Comment pourrait-elle se battre contre la Lannister si elle ne se souvenait même plus de ce que celle-ci avait fait ni même de pourquoi elle la détestait si fort ?

Elle avait perdu, ils avaient tous perdu, elle devait bien se faire une raison…

Et pourtant, et pourtant, la guerrière en elle avait envie de continuer à lutter, quant bien même absolument tout était perdu, et si elle avait vu le cœur rouge palpiter dans la main de Cersei, aurait-elle voulu continuer ou au contraire se serait-elle effondrée ?

C'était une chance qu'elle ne sache pas ce qui était en train de lui arriver, vraiment, sinon, elle aurait très certainement hurlé comme Jaime était en train de hurler lui aussi.)

Elle frappa à la porte, de toutes ses forces, et hurler le nom du chevalier n'y changea rien, et la porte ne voulait pas s'ouvrir, quels que soient ses efforts, et…

C'est là qu'elle comprit, comme Jaime l'avait fait quelques secondes plus tôt.

Trop tard, trop tard, il était trop tard…

Il avait toujours été trop tard de toute façon, la malédiction arrivait sur eux, la porte était fermée, trop massive pour qu'elle puisse l'ouvrir, et elle allait le perdre.

Ce n'était pas ce qu'elle voulait, ce n'était pas ce qu'elle voulait pour eux, ce n'était pas la fin qu'elle s'était imaginée, alors même que leur histoire n'avait presque pas eu le temps d'exister, elle allait le perdre, l'oublier, être séparée de lui et lui d'elle, et ce n'était pas juste !

Elle vit la fumée violette commencer à recouvrer lentement les lieux, et se retint à grand-peine de ne pas pleurer, avant de fermer les yeux.

Et, le cœur en morceaux, elle sentit tous ses souvenirs se dissoudre dans l'air et être remplacés par d'autres, entièrement mensongers et faux, tandis qu'ils étaient eux-même transportés dans un autre monde, où ils seraient condamnés à souffrir pour toujours alors que le sort était supposé être une nouvelle chance pour eux tous.

Cersei, dans sa cruauté et son égoïsme, en avait décidé autrement…

Elle sentit son cœur se fissurer quand elle réalisa qu'elle n'avait même pas pu le serrer dans ses bras une dernière fois…

Elle ressentit une triste consolation en se disant qu'au moins, d'ici quelques secondes, elle ne se souviendrait même plus de pourquoi elle souffrait.

§§§§

« J'imagine que tu es sobre maintenant ? Lança Jaime à son petit frère d'un ton sec, et ce dernier acquiesça, bien que semblant encore avoir mal au crâne, il avait l'air d'être lucide.

- J'ai connu mieux, fit le nain, mais j'ai aussi connu pire je crois…

- Merveilleux, ironisa le policier, dans ce cas-là tu vas pouvoir répondre à ma question… Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ?

- Tu le sais très bien Tyrion, ne fais pas l'innocent… Pourquoi est-ce que tu asencorebu au point de presque oublier ton propre nom ? Bronn et Brienne ont été plutôt évasifs à ce sujet…

L'ancien avocat soupira.

- J'ai été viré… Avoua-t-il avec une amertume plus que perceptible dans sa voix.

Son grand frère sursauta, avant de soupirer en lui lançant un regard désapprobateur.

- Tyrion… C'est la troisième fois ce mois-ci !

(Ce n'était pas vrai, ce n'était pas leur monde, rien de tout ça n'était vraiment arrivé, et le temps tournait à l'envers, mais ça, ils ne pouvaient pas le savoir.)

Le nain leva les bras en l'air, l'air de dire qu'il n'y pouvait rien.

- Oui Jaime, je sais ! Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise, ce n'est pas de ma faute si même les archives ne veulent pas de moi !

Oh, bien sûr, ils savaient tous les deux pourquoi personne ne voulait le garder comme employé et finissait toujours par le virer au bout d'un moment, mais bien entendu, ils n'en parlèrent pas, parce que c'était plus simple d'ignorer le problème que d'essayer de le résoudre…

Enfin bon, il y avait aussi…

- Je suis sûr que c'est Cersei qui est derrière tout ça… marmonna-t-il avec rancœur et colère.

Le blond ne put se retenir de lever les yeux au ciel face à cela.

- Tyrion… Arrête je t'en prie, je sais que tu la détestes, et qu'elle te le rend bien, mais… Elle n'y est pour rien, je te l'assure.

- Ouais, tu parles… lui rétorqua l'alcoolique. Ta femme me hait comme elle n'a jamais haït personne, et elle n'arrête pas de vouloir me pourrir la vie, de qui crois-tu que ça pourrait bien venir ?

Jaime soupira une nouvelle fois, profondément fatigué par la situation.

Son frère et sa femme étaient (avec ses enfants bien sûr, et le reste de sa famille) les personnes qu'il aimait le plus au monde mais vraiment, il y avait des moments où ils l'épuisaient tous les deux (et Cersei n'était franchement pas mieux).

- Quant bien même… tu crois réellement que c'est une raison valable pour te bourrer la gueule à une heure pareille ?

- J'imagine que c'est ma façon de gérer l'échec…

- Y en a des plus efficaces et des plus saines, tu crois pas ? Ta psychiatre, là, je sais plus son nom… ah oui voilà, Ros ! Tu ne vas plus la voir ?

- J'ai plus assez d'argent pour aller la voir… Lui rétorqua piteusement son frère.

Oui, c'est sûr que si tu dépenses ton fric en alcool, ça doit pas aider… Pensa-t-il, retenant ses paroles malgré tout pour ne pas blesser son égo.

- Pourquoi tu m'en as pas parlé, j'aurais pu t'aider !

Son frère éclata de rire.

- Tu me crois réellement assez pathétique pour venir te quémander de l'argent ?

Le policier regarda alors son petit frère, toujours en cellule de dégrisement, et il ressentit un pincement au cœur qu'il n'avait pas.

- Là tout de suite tu m'as l'air de l'être assez oui.

Tyrion marmonna quelque chose qu'il n'entendit pas.

- Peut-être, continua-t-il, mais j'ai toujours ma fierté !

- Ta fierté ne va pas te sortir de là tu sais…

- Ouais, je sais… Je suis désolé, vraiment, tu mérites mieux qu'un frère comme moi…

Jaime secoua la tête.

- Ne dis pas n'importe quoi, tu es le meilleur frère que j'aurais jamais pu rêver d'avoir, il faut juste que… que tu règles ce problème, et ça prendra du temps, mais je te le promets, un jour, ça ira mieux !

- Si tu le dis… fit-il sans grande conviction. »

Le policier resta dans la pièce à discuter avec lui, essayant de lui remonter le moral, mais bien conscient que les choses ne seraient pas aussi simples qu'il l'espérait…

§§§§

Ailleurs, quelque part dans le vaste monde qu'était le monde sans magie, sans que personne à Kintzheim ne s'en rende compte, Yara Greyjoy ouvrit brusquement les yeux.

A suivre…