Bonjour bonjour
Aujourd'hui, petit song OS, avec une chanson de Slimane que j'adore. J'espère qu'il va vous plaire.
Bonne Lecture
Plus besoin de chercher, plus besoin, je t'ai trouvée
Le cerveau de Raphaël Balthazar était en ébullition depuis quelque temps. Il n'avait pas compté puisque dans l'état actuel des choses, il n'avait absolument aucune notion du temps qui passait. Non, il ne savait pas depuis combien de temps il était dans cette position, mais tout ce qu'il savait, c'était qu'elle lui permettait de réfléchir… De beaucoup réfléchir…
Il ne savait pas pourquoi il avait fait tout ça, loin de là, mais tout ce qu'il savait à présent, c'était qu'il avait trouvé celle qui était faite pour lui… Il l'avait longtemps cherché, cette personne qui le ferait se sentir complet à nouveau… Après la disparition de Lise, il ne pensait même pas pouvoir retomber sur une femme qui voudrait bien de lui…
Pourtant, pourtant il avait trouvé… Et depuis longtemps, sauf qu'il avait continuer de chercher parce que cette femme, elle est tout simplement trop bien pour lui… C'était ce qu'il se répétait en boucle… Mais, après cette dernière frasque, elle était encore là, elle était toujours là, et il avait désormais la certitude qu'il n'avait plus besoin de chercher.
Ce n'est rien, tout le mal qu'on m'a fait, je t'ai trouvée
Avec elle, il savait qu'il pouvait oublier tout le mal qu'on lui avait fait, qu'une seule personne lui avait fait… Et elle était vicieuse, cette personne… Tout lui prendre, pour tout lui redonner en étant la personne qu'il déteste le plus au monde… Poussé le vice jusqu'à ce qu'il croit tomber réellement amoureux d'elle, lui faire un enfant, et même l'épouser…
Oui, il avait une part de responsabilité, mais il savait qu'elle savait parfaitement qu'un bébé l'attacherait définitivement à elle, oubliant la plus belle personne qui avait croisé sa route… Il avait tout balancé pour une sociopathe manipulatrice qui avait fini par le planté, réellement, directement dans la carotide, provoquant donc, sa situation actuelle, plutôt que de choisir la douce lumière qui émanait d'une autre femme…
Mais le pire dans l'histoire, ce n'était pas le mal qu'on lui avait fait… C'était le mal que lui avait fait, qu'il lui avait fait, à elle, rien qu'à elle qui a souffert en silence pendant si longtemps… Il l'a brisé, possiblement détruite et elle ne disait rien. Elle a tout garder pour elle… Pure comme elle est, elle n'aurait jamais rien dit si elle le croyait profondément et réellement heureux…
Je pensais tout savoir de l'amour, mais ce n'est pas vrai
Quel imbécile ! Sérieusement ! Il pensait avoir tout compris, la connaître si bien pour la comprendre… Il pensait tout savoir de ce que c'était réellement l'amour… Mais la vérité, c'était qu'il ne savait rien… Rien du tout… Ou si peu… Si Lise lui avait appris à aimer, lui avait fait découvrir ce que c'était, l'amour avec un grand A, la blonde lui avait tout appris à nouveau, et encore plus fort…
Elle était si forte, elle les avait portés pour deux. Elle avait aimé pour deux et lui n'avait même pas été capable de lui rendre ne serait-ce qu'un minuscule dixième de son amour… Il avait compris combien elle était amoureuse que quand elle lui avait tout dit, terrorisée à l'idée de le perdre définitivement… Et il avait compris que ça, c'était de l'amour, du véritable amour. Elle aurait donné sa vie pour la sienne à cet instant précis alors que celle qu'il avait choisi avait tenté de la lui prendre…
Si je les aimais fort, toi, c'est beaucoup plus fort
Si il avait aimé Lise ? Oh oui, Lise avait été son premier amour, un véritable amour. C'était jeune, fou, passionné. C'était une véritable découverte. Il l'avait aimé si fort, si intensément. Lise avait été tout pour lui, mais la vérité, c'était qu'elle était partie depuis si longtemps qu'il devrait essayer d'ouvrir son cœur à une autre… Quelqu'un capable de l'aimer comme elle…
Il l'avait fait, mais mal, et surtout, il s'était tourné vers la mauvaise personne, vers la pire personne possible… Comment il avait pu faire ça, alors qu'il avait la personne parfaite à aimer juste à côté de lui. Celle qui aurait été capable de l'aimer comme Lise, possiblement plus…
Il avait la douloureuse impression qu'Hélène l'aimerait, l'aimait tout simplement, encore plus fort que Lise l'avait aimé… Et que c'était réciproque… Cela lui faisait un peu de mal, parce que Lise c'était tout, c'était la femme de sa vie… Mais Hélène… Et bien elle était celle de cette nouvelle vie qu'il voulait vivre, et il l'aimait si fort… Bien plus fort que Maya… Et il savait que si jamais il la perdait, cette fois, il en mourrait…
Regarde comme on est beaux sur le même bateau, mmh-mmh
Oh, non, y a pas plus beau, l'amour c'est jamais trop, mmh-mmh
Un souvenir traversa son esprit. C'était en Bretagne, sur le bateau, sur son bateau. A ce moment, tout était si simple, c'était si beau. La poésie du moment était à tout jamais gravée dans son esprit. Et en même temps, quand il revoyait Hélène dans cette situation, comment ne pas aimer ce moment.
Elle était si belle, avec son petit bonnet bleu sur sa belle chevelure blonde qui volait dans le vent. Elle se tenait debout et elle le taquinait, elle riait. Il n'y avait rien de mieux. C'était un bonheur si simple… Eux deux, un bâteau et juste, une complicité qui semblait impossible à briser à ce moment.
C'était là qu'il aurait dû l'embrasser comme si sa vie en dépendait. Parce qu'elle était belle, parce qu'il aimait ce qu'elle lui faisait vivre, ce qu'elle faisait naître dans son corps. Mais il avait eu cette impression qu'il ne pouvait pas, que c'était encore trop tôt, et que peut être, il lisait mal les signes…
Pourtant l'amour qu'ils se portaient était bien réel… Et si il avait osé, si il n'avait pas fait marche arrière, rien de tout cela ne serait arrivé… Il avait sans doute eu peur de leur amour, peur que ça soit trop... Pourtant, l'amour, ce n'était jamais trop, surtout avec lui, qui était capable, comme elle visiblement, de tout donner en amour.
Si tu savais comme je l'aime
Ton petit cœur à la traîne
Il aimait Hélène. C'était pas simple de l'accepter, de l'assumer, mais depuis que cette confession avait passé ses lèvres sur cette foutue route, cela sonnait comme une évidence. Il avait enfin réussi à être honnête, à l'accepter, et ça fait du bien, beaucoup de bien.
Le cœur d'Hélène était fragile, il le savait, elle avait déjà beaucoup souffert. Lui, il en avait rajouté une couche, avec Maya et cette histoire de mariage précipité, avec une fille qu'il ne connaissait pas si bien que ça… Finalement elle avait eu raison de se méfier, mais il avait mal interprété cela, alors qu'elle voulait juste le protéger…
Et si tu as de la peine
Tu trouveras dans mes bras des milliers de "je t'aime"
Elle devait avoir de la peine actuellement, elle en avait eu beaucoup ces derniers temps… Beaucoup trop, à cause de lui… Il avait cru comprendre qu'elle se forçait au mariage, que ses sourires n'étaient qu'une façade, une façade qu'il n'avait pas sût voir avant… Elle l'avait tellement abordé cette façade, qu'il n'arrivait plus à savoir le vrai du faux… Pourtant, la preuve était là, elle avait tout caché depuis des mois, depuis qu'il lui avait fait une peine monstre, la première fois, après son retour…
Mon dieu, qu'il avait été con ce soir-là… Il aurait jamais dû faire ça… Jamais… Il lui avait fait tellement de peine, mais elle restait. Il voulait désormais la rassurer, la serrer dans ses bras et lui offrir une place, rien qu'à elle, où elle se sentirait en sécurité, où elle se sentirait bien et à sa place, elle le méritait tellement.
Si tu savais comme je l'aime
Ton petit cœur à la traîne
Aujourd'hui, il voulait tout lui donner, tout lui offrir, il voulait l'aimer à sa juste valeur, lui offrir ce qu'elle n'avait jamais vraiment eu dans sa vie. Un homme qui l'aime comme elle est, pour ce qu'elle est, avec tout ce que cela implique. Elle avait besoin de ça, il le savait, et désormais, il était prêt à tout pour lui offrir cet amour…
Parce qu'on ne pouvait pas dire qu'Antoine lui avait vraiment offert ce dont elle avait besoin. Il n'avait jamais réellement compris la blonde, il l'avait salie, trompée, manipulée et Hélène été retournée avec lui avant de se séparer définitivement. Il ne lui dirait sans doute jamais, mais il avait vécu l'annonce de son divorce comme un énorme soulagement. Parce qu'elle était enfin libre, parce qu'elle pouvait enfin faire ce qu'elle voulait et s'épanouir pleinement.
Et si tu as de la peine
Tu trouveras dans mes bras des milliers de "je t'aime"
Cependant, il avait bien compris, pendant qu'il agonisait qu'elle n'était pas aussi heureuse qu'il le pensait, et qu'elle souffrait bien plus qu'il ne l'imaginait. C'était là qu'il s'était promis, si il s'en sortait, de lui offrir le meilleur jusqu'à la fin. Pas seulement par amour, mais aussi parce qu'elle le méritait.
Il allait enfin se battre pour eux, quand il sortirait de son coma et qu'elle serait sans doute la première personne qu'il allait voir. Il espérait vraiment qu'elle serait là quand il ouvrirait les yeux. Bien qu'il comprendrait le contraire, il serait déçu si c'était le cas. Après tout, elle ne l'avait pas lâchée depuis l'accident. Enfin, c'était ce que son corps et son cerveau meurtri croyaient comprendre. Il pouvait réellement sentir une agréable chaleur sur sa main, de la douceur aussi, et cela ne pouvait être que la belle blonde qui osait lui tenir la main, pour le rassurer lui, lui dire qu'elle était là, mais aussi et sans aucun doute, pour se rassurer elle, ce dire, qu'il était bel et bien vivant.
On se bat contre un monde qui nous dit d'arrêter, mais
Il est vrai, on lui avait dit d'arrêter de se battre, il y a longtemps. Mais elle ne pouvait pas, c'était impossible… Parce que abandonner ce n'était pas dans sa nature, parce qu'elle n'abandonnait jamais. Et surtout, parce qu'elle l'aimait, et quand on aime quelqu'un comme elle l'aimait lui, abandonner n'était, tout simplement pas une option.
Pourtant, cette fois, elle l'avait clairement envisagé, parce qu'il n'y avait plus aucun espoir pour elle, pour qu'il la remarque, pour une histoire. Pourtant, même si sa tête lui criait, elle aussi, comme tout le monde, d'arrêter, son coeur lui hurlait encore plus fort de continuer de se battre. Même si elle devait être seule contre tous…
Pourtant, c'était une femme résignée qui c'était levée la veille pour se rendre à ce mariage alors qu'elle n'en n'avait aucune envie. Mais, encore une fois, le destin en avait décidé autrement et un élément l'avait poussé à se battre encore. Parce qu'après tout, tout n'était pas encore perdu.
Dans le froid, dans les larmes, je serai ton bouclier
Hélène Bach serait clairement prête à donner sa vie pour lui. C'était une réalité, elle pourrait le protéger de tout, prendre une balle pour lui, un coup de couteau si cela devait assurer sa sécurité, si cela devait impliquer le fait qu'il soit sain et sauf.
Mais cette fois, elle n'avait pas pu le protéger comme elle avait déjà pu le faire auparavant. Cette fois, elle aurait pu arriver trop tard et elle l'aurait complètement perdu. Mais encore une fois, elle était arrivée au bon moment, même si il n'avait malheureusement pas été épargné…
Si elle avait pu, elle l'aurait pris elle-même, au plus profond de sa chair, cette foutue pique à chignon, et ce serait elle, qui serait allongée dans un lit, à se battre pour sa vie, pas lui… La vie ne pouvait pas lui accorder un peu de repos non ? C'était trop demander ?
En tout cas, elle était là, à côté de lui, et elle se promettait désormais de le protéger coûte que coûte. Elle savait qu'il ferait sans doute la même chose pour elle. En plus, c'était dans ses gênes, au légiste, de jouer les super héros… Alors pour elle… Elle qui semblait si particulière dans ses yeux…
Ils seraient mutuellement le bouclier de l'autre… C'était déjà le cas, elle lui avait sauvé la vie plusieurs fois, et vice-versa. A deux, ils pouvaient lutter contre tout, parce qu'ils étaient tellement plus forts ensemble que séparés.
Si c'est trop, si t'as peur que tes mains vont me lâcher
Et si jamais, il voulait lâcher, si jamais il envisageait d'abandonner, parce que c'est trop dur, parce qu'il n'y arrive plus, parce qu'il en a marre… Parce que, Lise lui manque trop… Elle devait tellement lui manquer depuis toutes ces années, son fantôme devait être tellement présent. Et elle comprenait… Parce que quand on perdait quelqu'un qu'on aime d'une façon si cruelle et si brutale, ça laisse forcément des traces.
Et bien, si c'était le cas, elle serait là, encore une fois, pour le retenir, pour qu'il continue à se battre, à se battre pour deux. Peut-être qu'elle était folle de vouloir faire ça, de vouloir ce battre pour un homme qui l'avait blessé plus que de raison… Mais elle ne pouvait rien faire contre sa nature protectrice et si humaine… Et puis, quand elle aimait, c'était toujours à fond, elle donnait tellement d'elle même que même blessée de la pire des façons, elle pourrait encore se battre pour ceux qu'elle aime.
Bien sûr qu'il n'échappait pas à la règle, il ne pouvait pas y échapper, parce que elle l'aimait si fort que cet amour pourrait bien la tuer… Elle avait été si malheureuse de ce mariage qu'elle ne comprenait pas, parce qu'il signifiait le perdre, et pour elle, le perdre était la chose la plus inconcevable au monde…
Quand il était parti, pendant six mois, elle en avait été malade de ne pas savoir où il était, ni même si il allait bien et encore moins, si il était en vie… Ca la torturait chaque nuit, elles étaient remplies de cauchemars à cause de ça… Et lui ? Est-ce-que lui il avait pensé à elle comme elle avait pensé à lui ? Elle n'en n'avait pas la certitude, même si, il lui avait dit avoir pensé à elle tout le temps, dans cette chambre froide… Cela lui semblait que ça c'était passé il y a une éternité…
Je te tiendrai plus fort, je serai le plus fort
Elle continuerait de lutter, même quand il ne le voulait pas. La preuve, on lui avait dit de lâcher, et pourtant, elle ne le pouvait pas… Il avait été cruel pour qu'elle lâche, mais elle était tenace, Hélène, et surtout, elle l'aimait profondément.
La blonde plongeait dans les souvenirs de ses derniers jours, et rien n'allait… Leurs disputes, son cœur en mille morceaux, mais aussi sa lutte, envers et contre tous… Lutte qu'elle avait finalement abandonnée parce qu'elle n'en pouvait plus de ramer dans le vide, sans personne pour la croire, ni l'aider…
Et quand elle s'y attendait le moins, elle avait toujours la possibilité de s'accrocher alors que lui était de plus en plus en train de la lâcher. Alors elle l'avait fait, elle avait prit avec elle l'infime espoir de lui faire entendre raison et de le sauver, de l'éloigner de celle qui était un poison pour lui, et elle l'avait fait.
Alors oui, le résultat était chaotique, oui, elle était incroyablement fragilisée psychologiquement, mais elle avait des mots auxquels elle pouvait se raccrocher, et qui lui disait que tout espoir n'était pas perdu et qu'elle n'avait pas attendu en vain… Parce que, elle avait cru comprendre que lui aussi… Que lui aussi, il l'aimait, peut-être pas aussi fort qu'elle, mais il l'aimait… Et dans le fond, c'était ça, le plus important.
Regarde comme on est beaux sur le même bateau, mmh-mmh
Elle aussi, elle se raccrochait à un souvenir en particulier, le même que lui, parce que, dans le fond, c'était le dernier moment où elle avait été vraiment, réellement et pleinement heureuse… Après ça, et malgré le rapprochement qui avait eu lieu à son retour, elle avait plongée dans une spirale infernale de douleur, de cœur brisé qui ne s'était pas arrêtée depuis…
Ce moment sur le bateau était gravé dans son esprit comme on gravait dans le marbre. C'était indélébile. Elle se revoyait rire aux éclats alors qu'elle se moquait gentiment de lui tout en vantant ses qualités… Il n'avait rien compris, à ce moment-là, il ne comprenait pas qu'elle essayait de lui dire, de façon détournée, ce qu'elle aimait chez lui…
Après tout, il lui avait tant manqué… Mais rien ne s'était produit, et oui, elle avait été déçue qu'il ne finisse pas par l'embrasser. Cela aurait été si beau, sur ce bateau, d'enfin concrétiser leur amour qui ne demandait qu'à vivre. Et puis, lui aussi, il la taquinait doucement, avec sa robe verte et la couronne de fleur… Dans le fond, elle avait un peu fait une princesse en détresse… Elle, la flic habituée à tout gérer, avait dû attendre que celui qu'elle voyait comme son prince charmant ne la sauve.
Oh non, y a pas plus beau, l'amour c'est jamais trop, mmh-mmh
Elle l'aimait tant que cela en devenait douloureux. Oui, l'amour c'était beau, c'était fort, et elle ne voulait pas d'une vie sans amour, mais quand c'était Raphaël Balthazar que l'on aimait, rien n'était facile. Il fallait plutôt s'attendre au manège à sensations fortes plutôt qu'au carrousel bien tranquille…
C'était pas son truc, les sensations fortes… Non, malgré le fait qu'elle porte une arme et qu'elle s'en serve, ce n'était pas son truc. Elle, elle était une flic bien ancré dans la réalité, avec les deux pieds sur terre. C'était pas du tout son genre d'aller se jeter dans le vide ou d'escalader elle ne savait quoi… Mais c'était celui de Balthazar, et ça le rendait carrément irrésistible, car il était en beaucoup de points, son parfait opposé.
Mais maintenant elle s'en fichait. Elle en ferait des tours et des tours de ce putain de manège juste si elle peut être avec lui, s'accrocher à son bras et embarquer dans une nouvelle aventure de vie. Parce qu'elle se sentait tellement plus vivante quand il était là, avec elle, à ses côtés. La vie était tellement meilleure, tellement plus drôle… Tellement plus compliquée aussi, mais ça, elle s'en fichait désormais, parce que, par amour pour lui, elle troquait sa vie bien rangée d'avant pour une vie beaucoup plus complexe, mais aussi, beaucoup plus palpitante.
Si tu savais comme je l'aime
Il ne pouvait pas savoir combien elle l'aimait. Elle la flic, bien loin de toutes ses poupées de plastique qui l'accompagnait habituellement, bien loin de Maya, qui l'avait plantée, et sans doute bien loin de Lise qui lui avait tant donné. Pourtant elle l'aimait à en perdre la raison et elle donnerait tout pour lui, absolument tout.
Il n'avait et ne pourrait jamais mesurer la force de son amour, parce que, même elle ne pouvait pas le faire. Elle ne l'aimait pas juste comme ça, non, elle l'aimait tellement que si il devait mourir, elle mourrait sans doute dans la seconde qui suit. Comme si leurs deux âmes étaient liées de la façon la plus puissante possible. C'était fou de se dire ça, de se dire qu'un amour d'une force pareil pouvait exister, mais c'était le cas, elle l'aimait, et elle l'aimait à en crever.
Ton petit cœur à la traîne
Elle savait qu'il avait des failles, des blessures, des cratères même. Et que tout n'était pas pleinement cicatrisé… Et en même temps, avec tout ce qu'il avait vécu, c'était normal. Mais, elle savait que c'était aussi tout cela qui faisait qu'elle l'aimait. Elle le prenait comme il était, avec tout les bagages qu'il pouvait avoir.
De plus, il était hors de question de les laisser de côté. Ils faisaient partie intégrante de lui, et elle les aimaient aussi. Elle ne voulait pas qu'il change pour elle, bien au contraire, elle prenait le package intégral, et elle espérait qu'il allait faire de même, parce que, elle aussi, elle avait des bagages un peu lourd, un passé pas forcément facile, bien que beaucoup plus léger que le sien, mais elle espérait que comme elle, il la prenne avec tout ce qu'elle traînait derrière elle.
Et si tu as de la peine
La jolie blonde voulait soigner sa peine, l'aider, penser chaque blessure qu'il avait déjà et qu'il pourrait avoir encore et encore. Elle voulait l'aider à tout surmonter, et surtout cette dernière épreuve qui aurait pu lui être fatale. Elle voulait sécher ses larmes qui pouvaient parfois couler, et surtout, elle voulait lui enlever cette culpabilité qu'il pouvait parfois avoir.
Après tout, il n'était responsable de rien et elle lui avait en plus apporté la réponse qu'il cherchait depuis si longtemps. Alors oui, il ne l'avait pas cru et tout cela avait eu des conséquences dramatiques qu'elle n'espérait plus jamais affronter dans sa vie parce que c'était trop dur et qu'elle n'était pas sûre d'y survivre.
Finalement, elle réalisait que oui, elle voulait lui prendre sa peine, mais elle aussi, avait besoin de quelqu'un pour l'aider et lui relever la tête quand c'était trop difficile. Elle ne pouvait pas éternellement tout affronter toute seule…
Tu trouveras dans mes bras des milliers de "je t'aime"
Elle voulait que ses bras deviennent un refuge, qu'il s'y sente bien et surtout, qu'il se sente aimé. C'était ça, le plus important, qu'il se sente aimé, et de la plus belle des façons. Parce qu'elle l'aimait, et elle était enfin prête à lui offrir cet amour et à tout lui donner, sans limite, et surtout, sans se cacher derrière un masque.
Pour le moment, elle ne pouvait le serrer dans ses bras, il était dans un lit d'hôpital et dans le coma, mais elle pouvait le toucher, lui serrer la main et lui montrer qu'elle était présente et là pour lui, qu'elle ne le lâcherai pas, qu'elle ne le lâcherai tout simplement jamais. Et c'était aussi un moyen de se rassurer elle, parce que, en touchant sa main, elle sentait sa chaleur, et si elle la sentait, cela ne pouvait dire qu'une chose. Il était bel et bien vivant et avec elle, même si elle ignorait si il pouvait la sentir, et même si il pouvait l'entendre quand, parfois, elle lui parlait.
Si tu savais comme je l'aime
Ton petit cœur à la traîne
Oh oui, elle l'aimait, elle l'aimait si fort, d'une puissance rare et belle, mais aussi destructrice, et elle ne voulait plus que cela continue de la détruire, non, elle n'en pouvait plus… Elle avait eu tellement d'espoir que lui aussi, il l'aime et tout s'était envolé comme… Comme… Comme un pschitt risible qui se moquait d'elle…
Et elle avait dû vivre avec le souvenir d'un semi-baiser et d'un amour mort avant d'avoir vécu… Peut être qu'elle aurait dû tout laisser tomber, peut être qu'elle aurait moins souffert comme ça, mais ce n'était pas du tout son genre, et puis, elle n'arrivait pas à s'imaginer vivre sans lui, sans qu'il soit dans sa vie.
Alors elle était plus prête que jamais pour lui, encore plus qu'après l'épisode de la chambre froide et ce qui devait être leur premier dîner. Cette fois, elle avait fini d'emmurer ses sentiments dans son coeur, non, cette fois elle allait leur donner libre court pour être enfin heureuse avec lui. Après tout, elle n'avait plus aucune raison de se cacher, de cacher ce qu'elle ressent, maintenant qu'elle lui avait tout avoué…
Et si tu as de la peine
Tu trouveras dans mes bras des milliers de "je t'aime"
Elle allait attendre son réveil, elle allait rester jusqu'au bout, ne pas le lâcher une seule seconde, car c'était tout simplement inconcevable de ne pas être réunis à la seconde où il allait ouvrir les yeux, c'était inconcevable de ne pas être la première personne qu'il allait voir après tout cela… Elle était déjà la dernière qu'il avait vu avant, alors autant être la première qu'il verrait à son réveil.
Les infirmières devaient faire avec, il lui était impossible de bouger, elle était comme collée, vissée au fauteuil de l'hôpital et elle n'en bougeait que pour des besoins primaires, de façon à ne jamais être trop loin de lui pour pouvoir se précipiter à la moindre alerte.
De tout cœur, la jolie blonde espérait qu'il voudrait la même chose qu'elle. Certes, il lui avait semblé comprendre qu'il était désolé de ne pas l'avoir cru et que lui aussi, l'aimait, mais contrairement à elle qui était en pleine possession de ses moyens, lui était en train d'agoniser et peut être qu'il avait dit cela parce que il avait eu l'impression que c'était la chose à dire et que, finalement, il ne le pensait pas… Cette idée lui brisait le cœur, alors elle essayait de ne pas y penser et de juste attendre son retour dans son monde à elle, pour enfin l'aimer pleinement et sans se cacher.
Mon petit cœur donne à ton petit cœur des milliers de "je t'aime"
Mon petit cœur donne à ton petit cœur des milliers de "je t'aime"
Chacun de son côté attendait les retrouvailles avec l'autre, seulement, ils étaient un peu impuissants… Hélène ne pouvait faire qu'attendre, lui murmurant des mots doux et même des "Je t'aime" lui donnant toujours plus de raison de se raccrocher à la vie et de revenir vers elle.
Elle avait tellement à lui offrir et tout ce qu'elle pouvait faire actuellement, c'était lui faire des promesses d'une belle vie, d'une vie meilleure, d'une vie simple, remplie de l'amour et des sentiments profonds dont la vie avait dû le priver si cruellement depuis trop longtemps. Mais aussi une vie remplie d'enquêtes et d'autopsies, une vie remplie de ce qui faisait qu'ils étaient eux tout simplement, un duo qui fonctionne aussi bien dans le domaine professionnel, mais aussi, dans le privé.
Et Balthazar il s'accrochait à ses mots, il en avait besoin et chaque jour, ils lui donnaient une raison de se battre pour revenir, chaque jour, il demandait à son corps d'enfin répondre à son esprit et de sortir du sommeil dans lequel il était plongé depuis quelques temps déjà. Mais rien ne se passait, il restait enfermé dans ce corps qui ne voulait pour le moment, pas lui répondre…
Si tu savais comme je l'aime
Ton petit cœur à la traîne
Aujourd'hui n'était pas différent, son corps refusait de lui répondre alors qu'il essayait désespérément d'envoyer un singe à Hélène, pour lui dire, qu'il était là, qu'il l'entendait, que lui aussi il la voulait cette histoire avec elle, lui aussi, il voulait lui offrir le meilleur.
Elle semblait terriblement seule de l'autre côté, et il n'avait qu'une envie, pouvoir la serrer contre lui, et lui montrer combien il l'aimait, lui aussi. Elle, elle l'avait clairement exprimé au travers d'une cascade de larmes alors qu'il se vidait de son sang sur cette route… Un moment gravé dans sa mémoire… Si il voulait oublier qu'il se vidait de son sang, il ne voulait certainement pas oublier qu'elle lui avait avoué l'aimer, et encore moins qu'elle l'avait appelé "mon amour", parce que cela sonnait si bien dans sa bouche.
Il lui avait répondu, du moins il avait essayé d'articuler un "je t'aime" pour qu'elle sache, elle aussi, ce qu'il ressentait pour elle. Il l'avait tellement caché de peur de tout perdre, et aussi, un peu, parce qu'elle l'avait repoussé… Pourtant, elle ne l'avait pas lâché et était, encore une fois, venu lui sauver la vie… C'était là qu'il avait compris que pendant des mois, elle avait juste caché ce qu'elle ressentait pour lui.
Et si tu as de la peine
Tu trouveras dans mes bras des milliers de "je t'aime"
Tout lui offrir, tout ce qu'elle mérite, la rendre la plus heureuse possible, c'était tout ce qu'il voulait, parce qu'elle le méritait tellement. Il devait y avoir tellement à découvrir d'elle, tellement qu'il ne savait pas, et il avait vraiment envie d'apprendre à la connaître, de tout connaître d'elle.
Il luttait et luttait pour revenir, parce qu'elle était là, tout le temps, comme si elle avait arrêté de vivre, et il ne voulait pas qu'elle arrête de vivre pour lui, à cause de lui. Non, elle devrait sortir, profiter et ne pas le veiller continuellement… Il ne le méritait pas… De toute façon, il ne méritait même pas qu'elle soit encore là pour lui… Pourtant, elle était là, encore et toujours… Elle devait vraiment l'aimer de tout son cœur…
De son côté, la jolie blonde n'en pouvait plus, tout ce qu'elle avait était étendu sur un lit et elle ne savait même pas si il l'entendait… Personne ne pouvait lui expliquer le coma parce que même pour les médecins, ça restait un mystère… Et puis, les seules explications qu'elle voulait entendre venaient de l'homme étendu sur ce lit d'hôpital.
Elle lui demandait de revenir, elle en avait besoin parce qu'elle allait finir par devenir folle… Elle était dans cette chambre d'hôpital depuis le début, elle ne l'avait pas quitté, parce qu'elle ne le pouvait pas, elle ne pouvait pas envisager une seule seconde le laisser seul et qu'il se réveille, là aussi seule… Elle se persuade que si jamais elle quittait son chevet, c'était à ce moment précis qu'il allait ouvrir les yeux… Et égoïstement, la flic tenait absolument à être le premier visage qu'il verrait, pour être sûre qu'il ne l'avait pas oublié… Et puis, après tout, elle avait sans doute été la dernière personne qu'il avait vu avant de sombrer dans l'inconnu…
Si tu savais comme je l'aime
Ton petit cœur à la traîne
Ce jour-là, ils avaient tous les deux la triste impression qu'il serait comme tous les autres. Un jour de plus ou il n'allait pas la retrouver, où il allait rester enfermé dans son propre corps à l'entendre le supplier de revenir, à l'entendre pleurer et se morfondre parce que il n'était pas là.
Cela devenait clairement insupportable pour lui, c'était plus qu'il ne pouvait supporter. Son cœur se serrait de plus en plus à chaque fois et il essayait de demander toujours plus d'efforts à son corps pour se réveiller et envoyer un signe à celle qui semblait désespérée d'en recevoir un.
Il ne voulait pas qu'elle abandonne, pas maintenant, pas après tout ce qu'elle avait fait, tout ce qu'ils avaient vécus ensemble, elle ne pouvait pas lâcher maintenant. Et puis, il avait tant besoin d'elle, il lui avait jamais dit, mais il avait cruellement besoin d'elle dans sa vie. Si elle n'était pas là, il serait non seulement privé d'une certaine lumière, d'une certaine chaleur, d'une certaine douceur qui émanait naturellement de la flic, mais aussi, d'une forme d'oxygène, au sens propre, comme au figuré… Il allait finir par étouffer si elle n'était plus dans sa vie.
Et si tu as de la peine
Tu trouveras dans mes bras des milliers de "je t'aime"
Hélène était de plus en plus au bord du gouffre, mais elle ne voulait pas se résoudre à abandonner, parce qu'elle n'abandonnait jamais, malgré la douleur, malgré la peur et les larmes. Malgré sa détresse de plus en plus profonde, elle ne voulait pas le lâcher. Oui, elle avait souffert plus que de raison, mais il était Raphaël Balthazar, il était de ses personnes qu'on croise trop rarement au cours d'une vie.
Elle posa délicatement sa tête sur son torse, pour écouter les battements réguliers de son cœur qui lui indiquait que le légiste était bel et bien en vie. Sa tête était tournée vers lui pour ne rien louper et elle pleurait, de façon incontrôlable, mouillant la chemise d'hôpital de son légiste.
"Je t'en supplie, reviens moi Raphaël" supplia-t-elle en fermant les yeux "Ne m'abandonne pas, j'ai trop besoin de toi"
En entendant ses mots, Balthazar tenta dans un geste fou et désespéré de lui faire savoir qu'il était là de bouger sa main pour aller lui caresser les cheveux et la rassurer, lui dire qu'il était là, et essayer d'effacer ses larmes.
Si tu as de la peine
Tu trouveras dans mes bras
Cette fois, sa main lui répondit et bougea un peu, mais il avait l'impression de ne pas avoir assez de force pour pouvoir la toucher. Il grogna frustré de ne pas pouvoir la toucher, ni la rassurer et encore moins essuyer la cascade de larmes qui dévalait ses joues.
En l'entendant grogner, Hélène releva la tête et s'approcha un peu plus de lui. Elle espérait tellement ne pas avoir halluciné ce grognement, sinon, elle sentait qu'elle allait sombrer encore plus bas. Elle priait de toutes ses forces pour avoir un signe, un nouveau signe sans oser le déranger…
Et quand, le légiste essaya de nouveau de bouger sans trop de succès car ses bras lui semblaient très lourds, il grogna de nouveau et cette fois, Hélène sût qu'elle n'avait pas halluciné. Alors, la jolie blonde l'encouragea à ouvrir les yeux. Serrant doucement sa main entre les deux siennes.
Le temps semblait complètement arrêté, mais quand il ouvrit les yeux, le légiste ne vit qu'une seule personne, qu'un seul visage, celui d'Hélène, qui était recouvert de larmes. Mais cette fois, la belle blonde ne pleurait plus de tristesse, mais de joie. Elle était si heureuse de le retrouver.
"Mon amour" murmura Balthazar encore un peu groggy, "Je suis désolée de t'avoir fait aussi peur" ajouta-t-il "Mais je suis là maintenant, je te lâche plus. Je t'aime"
"Moi aussi, je t'aime, mon amour" répondit Hélène en le regardant au travers de ses larmes qui ne s'arrêtaient pas de couler.
Balthazar rassembla le peu de forces qu'il avait pour tirer sur la main de la blonde qui tenait la sienne pour qu'elle se retrouve enfin dans ses bras et il l'entoura doucement avec beaucoup de tendresse. Il la serra contre lui alors qu'elle aussi le serait aussi fort que possible sans lui faire de mal.
Elle le savait, alors qu'elle le sentit déposer un délicat baiser sur son front, elle venait enfin, de trouver sa place, sa vraie place, et pour rien au monde elle ne voulait la laisser.
Des milliers de "je t'aime"
Et voilà
On ne se retrouve pas la semaine prochaine, je vais profiter de vacances bien méritées, mais on se retrouve le 27 pour un nouvel OS
Kiss
