Chapitre 11 : Trois fois rien.

Titre – Trois fois rien

Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)

Y : Yara Greyjoy

Prénom 67 : Marina

Et donncccccc je vais mettre cette fic en pause pour une durée indéterminé parce que là j'arrive plus à avancer (il me reste plus qu'un chapitre de prêt) donc je vais laisser ça de côté pour me concentrer uniquement sur "De la lumière" niveau fics longues en cours de publication vu que c'est la seule chose que j'arrive à continuer (et comme c'est du OUAT ceux qui lisent que GOT chez moi vont sûrement s'en foutre) et j'essaiera de revenir dessus plus tard je sais pas quand.

Voilà.

Si elle avait effectivement un appartement, qu'elle avait eu beaucoup de mal à obtenir, et dans lequel il n'y avait vraiment pas grand-chose et qui était extrêmement petit, Yara ne disposait pas d'un ordinateur.

Et si elle avait bel et bien un téléphone portable (ce monde ne cesserait jamais de l'étonner), elle ne s'en servait pas souvent, et encore moins pour utiliser internet, elle avait autre chose à faire après tout, essayer de retrouver son frère et la femme qu'elle aimait par exemple.

Bien trop préoccupée à survivre et à essayer de comprendre où elle avait mis les pieds, elle ne s'était donc pas vraiment préoccupée d'en apprendre plus sur ce que ce monde avait pu créer en matière d'histoires.

Elle aurait sans doute dû, ça lui aurait peut-être permis de comprendre d'où la jeune femme qu'elle avait vue connaissait les noms qu'elle avait entendus.

Aussi, elle ne connaissait pas Le Trône de Fer avant d'en lire le titre sur le livre de l'inconnue du restaurant et le nom de George R. R. Martin ne lui disait également absolument rien du tout.

De ce fait, lorsqu'elle avait lu pour la première fois le résumé du tome un de la saga de fantasy, elle avait senti son estomac se retourner.

« Le royaume des Sept Couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer. Tous les coups sont permis, et seuls les plus forts, ou les plus retors, s'en sortiront indemnes… »

Les Sept Couronnes…

Ça non plus, ça ne pouvait pas être une coïncidence, pas vrai ?

Sans parler de cette armée de ténèbres, et du Mur, c'était les marcheurs blancs et la garde de nuit, c'est ça ?

Ça ne pouvait pas être autre chose, et en même temps, comment auraient-ils pu être au courant de cela alors qu'ils venaient d'un autre monde que de celui-ci, comment auraient-ils pu connaître leurs vies ?

Et le trône de fer, le symbole du roi ou de la reine des Sept Couronnes…

Tout cela l'incitait à penser qu'il y avait quelque chose d'autre derrière cela, mais depuis quand ils étaient des personnages de fiction au juste ?

En parcourant le site de la Garde de nuit (où elle s'était d'ailleurs rapidement perdue), elle était tombée sur un bon nombre de noms qu'elle connaissait, des gens qu'elle avait croisés, qui étaient ses amis, ses alliés, ses ennemis ou de simple connaissances, auprès desquels elle s'était battue au cours des sept dernières années à Westeros.

Elle avait vu son nom aussi, enfin presque.

Asha Greyjoy ?

Au final, comparé à tout le reste, ça n'avait été qu'un détail, parce que, après avoir découvert qu'il existait une saga de cinq livres racontant leur histoire (sauf que ce n'était pas ce qu'il s'était passé, ce n'était pas ce dont elle se souvenait), elle avait aussi découvert…

Game of Thrones.

Une série.

Il y avait une série télé (oui elle savait ce que c'était depuis quelques temps, même si elle n'avait pas de télévision chez elle) basée sur leur vie.

Sauf que ce qu'elle racontait, ils…

Ils ne l'avaient jamais vécu.

Quelque chose clochait là-dedans, parce que, parce que…

Parce que c'était bien eux, pas vrai ?

Les noms auraient pu être une coïncidence (mais elle ne croyait plus aux coïncidences, pas après la malédiction, pas alors qu'elle savait que la magie était réelle), mais…

Mais les noms, les liens, les histoires familiales, tout était vrai, alors, alors…

Alors qu'est-ce que c'était que ce bordel ?

Pourquoi…

Pourquoi est-ce que ce n'était pas la même histoire si c'était la leur ?

Si ça avait été exactement la même histoire, leur lutte contre les marcheurs blancs, se terminant abruptement avant que la malédiction ne soit jetée, ayant une fin semblable à celle du tome cinq, abrupte et n'ayant pas encore de suite, elle aurait compris.

Peut-être cela aurait-il signifié que la malédiction aurait modifié la réalité pour qu'elle s'adapte à eux, et faire en sorte que leur présence soit normale, qui sait, peut-être auraient-ils même cru n'être que des acteurs et que cette vie-là n'était pas réelle.

Mais…

Ce n'était pas le cas.

Ce qui était raconté dans les livres et dans la série, après la mort de Jon Arryn en tout cas, ce…

Ce n'était jamais arrivé.

Et heureusement pour certains d'ailleurs, elle avait frissonné d'horreur en découvrant certaines choses qu'elle aurait aimé ne jamais savoir, et elle avait remercié le ciel que Sansa et Theon et bien d'autres, n'aient pas eu à endurer ce qui arrivait dans les livres ou dans la série.

Qui que soit l'auteur de toute cette foutue histoire, c'était un putain de sadique.

Et ce fut à ce moment-là qu'un détail la frappa.

Si les noms, leurs noms, ceux de la série, étaient les mêmes que ceux qu'ils portaient…

Est-ce que ça voulait dire que maintenant qu'ils étaient là, ils portaient des noms différents ?

Yara ne put que laisser échapper un gémissement de désespoir.

Elle ne savait déjà pas où ils étaient, si la malédiction les avait propulsés dans ce pays, ou dans un autre à proximité, ou même sur un autre continent, alors comment allait-elle faire pour les retrouver si ils avaient tous changé de nom ?

Comment pourrait-elle savoir où commencer à chercher ?

Certes, elle était censée savoir où elle devait aller, mais comment pouvait-elle commencer à le faire alors qu'elle avait si peu de ressources ? Elle n'avait pas d'argent, pas de permis, pas de voiture, pas d'itinéraire précis en tête, elle n'avait rien pour entamer un tel voyage.

Elle était censée retrouver son chemin vers la maison, mais difficile de le faire quand on était clouée au sol.

Un an s'était déjà écoulé, et elle n'était encore arrivée à rien du tout.

Lorsque sa vue se brouilla, elle réalisa qu'elle s'était mise à pleurer, et elle s'essuya les yeux, avant de soupirer et de fermer sa page internet.

Elle le sentait bien, elle n'aurait pas plus de résultats ce soir-là, et s'obstiner ne lui servirait à rien, à part se faire désespérer toute seule encore plus.

Elle partit se coucher en espérant que dans les prochains jours, elle reverrait l'inconnue, et que celle-ci comprendrait ce qu'elle voulait lui dire si elle osait se confier à elle.

Elle avait besoin d'une alliée dans ce monde qu'elle commençait à peine à connaître et à découvrir, et peut-être…

Peut-être que ça pourrait être elle.

§§§§

« Tu es sure que ça va ?

La voix de Shireen tira soudainement Myrcella de ses pensées.

Celle-ci se tourna vers sa petite-amie et essaya de lui sourire.

Leur journée de cours était terminée et Myrcella l'avait rejointe chez elle pour qu'elles regardent un film ensemble, film auquel elle n'avait prêté absolument aucune attention.

- Je… Je ne sais pas Shireen.

- Est-ce qu'il y a un problème à la maison ? Avec tes parents, ou avec tes frères ?

Myrcella secoua la tête.

- Non, non, tout va bien, mes parents sont heureux, vraiment, et Tommen file le parfait bonheur avec Margaery, et Joffrey… reste Joffrey mais il se tient calme en ce moment.

(Ce n'était pas vrai, mais puisque Sansa était la seule à en souffrir et que presque personne ne le voyait, Myrcella n'avait pas de raison de croire le contraire.)

Shireen fronça les sourcils.

- Pourtant, dit-elle d'une voix inquiète, quelque chose te préoccupe, pas vrai ?

La blonde lui sourit et hocha la tête.

- Oui, mais… Je n'arrive pas à savoir quoi exactement.

Et c'était bien ça le pire.

L'incertitude.

- Tu veux en parler ?

Cette fois, quand Myrcella lui sourit, son sourire était véritablement sincère.

- Ne t'en fais pas, ça va aller, mais… Merci.

Shireen lui sourit à son tour et prit sa main dans la sienne, avant de l'embrasser.

- C'est normal, ne t'en fais pas, dit-elle avant de laisser sa tête reposer sur son épaule. Je t'aime, lui murmura-t-elle.

- Je t'aime aussi, lui répondit Myrcella. »

(Elles étaient les seules à ne pas avoir oublié, et en cela, elles étaient parmi les plus chanceuses.)

§§§§

Theon Greyjoy ne se souvenait pas vraiment d'un jour où son quotidien n'était pas que douleur.

Peut-être avait-ce été le cas, avant…

Avant Ramsay Bolton.

Peut-être, mais il n'arrivait pas à s'en souvenir, et peut-être était-ce mieux comme ça.

À quoi bon se rappeler des jours heureux, maintenant qu'il savait que ces derniers ne reviendraient jamais ?

Son corps, son esprit et son âme n'étaient plus que douleur désormais, et tout le monde s'en fichait.

Ou plutôt, personne ne pouvait rien faire, son bourreau (il avait été son petit-ami autrefois, avant de révéler son vrai visage, celui qu'il était réellement, et qu'il ne le grave à vie dans sa chair) était le fils de Roose Bolton, un des hommes les plus influents en ville, alors…

Alors personne ne faisait rien, et lui non plus, et peu à peu, il sombrait, il sombrait encore et encore, au point de se noyer.

Peut-être était-ce de sa faute finalement, d'être tombé dans le piège de ce monstre qu'il n'avait pas su voir tel qu'il était.

(Non, bien sûr que non, rien n'était de sa faute, et ça ne l'avait jamais été, ce n'était aucunement lui le responsable.

C'était la faute de la malédiction et de ceux qui l'avaient manipulée à leur guise.

Mais ça, il ne pouvait pas s'en souvenir.)

Il regarda encore une fois ses poignets, et se demanda combien de temps il se passerait avant qu'il ne cède pour de bon au désespoir.

§§§§

Vère avait envie de mourir.

Ce n'était pas la première fois qu'une telle pensée traversait son esprit ces derniers temps, mais elle avait l'impression que chaque jour qui passait ne rendait les choses qu'encore pires.

Et tout était la faute de Craster.

Elle dut faire tout ce qu'elle pouvait pour ne pas se mettre à pleurer.

Elle posa une main sur son ventre rond, et se jura qu'elle allait réussir à tenir.

Pour le bébé, pour l'enfant qu'elle et Sam allaient avoir ensemble, même si le monstre qui la gardait prisonnière n'était pas décidé à lui faciliter la tâche.

Elle réussirait à survivre et un jour, elle sortirait de cet enfer.

Elle se le promettait à elle-même, un jour, son père payerait pour tout ce qu'il lui faisait endurer chaque jour qui passait.

Il le fallait.

§§§§

« Monsieur Stark ?

La voix fluette et hésitante de Jeyne Poole résonna alors dans le commissariat vide et silencieux.

Le policier fronça les sourcils.

- Jeyne ? Qu'est-ce que tu fais ici, est-ce que tout va bien ?

- Non, lui répondit-elle avec franchise, mais ce n'est pas moi que ça concerne.

Un air perplexe apparut sur le visage de Ned.

- Comment cela ? Et que fais-tu ici au juste ?

- C'est au sujet de Sansa Baelish. Je pense… Non. Je sais qu'elle a besoin d'aide.

- Qu'y a-t-il ?

- C'est au sujet de son petit-ami… De son fiancé, Joffrey Lannister, il… Il la maltraite, il la frappe, et il la bat, affirma-t-elle, une lueur déterminée dans le regard. Il faut que ça s'arrête, Sansa a beau le nier, moi je sais qu'elle souffre, et… C'est mon amie et je ne veux pas qu'elle continue de souffrir comme ça, ce n'est… ce n'est absolument pas juste !

Ned Stark se souvenait de la petite Sansa, de ses yeux bleus, de ses cheveux roux et de son sourire lumineux, il ne la voyait que peu désormais, mais il se rappelait de sa joie de vivre enfantine et du sentiment de tristesse qu'il avait ressenti à l'époque, parce qu'il n'était pas son père et ne le serait jamais.

Mais, si elle était en danger…

- Assieds-toi, et raconte-moi tout. »

§§§§

En parler avait rendu les choses pires en fait, et Jeyne était ressortie avec la rage au ventre et les poings serrés.

Mais au moins, elle avait été écoutée, et elle le sentait, elle avait été crue.

C'était déjà quelque chose.

Et avec un peu de chance, après cela, la vie de Sansa allait enfin s'améliorer.

Elle avait envie d'y croire tellement fort.

§§§§

Yara dut attendre plusieurs jours avant de revoir l'inconnue.

Elle ne savait pas pourquoi elle avait envie de se confier à elle, ou pourquoi elle pensait qu'elle la croirait là où personne d'autre ne le ferait, mais son instinct lui disait que si quelqu'un pouvait le faire, ce serait elle.

Et ce n'était ni logique ni rationnel mais plus rien ne l'était dans sa vie désormais, alors elle s'en moquait.

« Excusez-moi, lança-t-elle à l'inconnue qui sortait tout juste du restaurant, est-ce que je pourrais vous parler ? »

Et Marina Leszczynska lui sourit.

A suivre…