Le rêve fou.
Titre du 23/05/2021 : Le rêve fou
Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)
Y : Yara Greyjoy
Prénom 67 : Marina
Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert
UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT
Quatre aspects de... Legolas : Ami des Nains : Écrire sur l'amitié entre Illya Kuryakin & Napoléon Solo (TMFU) ou écrire sur une amitié improbable
257) 50 nuances de personnages LGBT
8 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, elles ont dit, Sarah & son cerveau, quatre aspects, 50 nuances)
Hey, I'm back bitches ! (Oui je sais vous vous en foutez). J'ai 3 autres chapitres de prêts en plus de celui-là donc a priori je suis débloquée, je croise les doigts pour que ça continue comme ça.
Marina l'admettait, elle avait passé une bonne journée.
L'habitante de Dunkerque avait passé une bonne partie de sa journée dans l'association où elle travaillait, après elle était rentrée chez elle et avait pu broder un peu et jouer à un de ses jeux vidéos.
En cette belle soirée d'avril, elle avait également décidé de sortir un peu dehors pour manger dans un restaurant, celui dans lequel elle se rendait occasionnellement puisqu'il se trouvait près de chez elle, puis pour se promener dans la ville, flânant un peu au hasard, et réfléchissant déjà à sa prochaine fanfiction.
Celle-ci, sans grande surprise, concernait Lancel Lannister, un personnage qu'elle adorait plus que tout et sur lequel elle écrivait le plus possible.
Aussi, lorsqu'elle entendit une voix inconnue la héler, perdue comme elle l'était dans ses pensées, elle ne l'entendit pas immédiatement.
« Excusez-moi, entendit-elle finalement quelques secondes plus tard, est-ce que je pourrais vous parler ? »
Marina se figea, étonnée.
Était-ce vraiment à elle qu'on parlait ?
Ça paraissait grandement improbable, cette voix ne lui était pas du tout familière, elle était partie du restaurant en ayant payé, sans avoir oublié quoi que ce soit, puisqu'elle avait son sac avec elle, alors qui…
De qui pouvait-il bien s'agir ?
Elle se retourna, et aperçut alors une femme dont le visage lui parut légèrement familier sans qu'elle comprenne exactement pourquoi.
Marina lui sourit avec politesse, ne comprenant toujours pas quelle était la raison pour laquelle elle avait été interpellée.
En regardant autour d'elle, elle réalisa alors que, puisqu'il n'y avait personne d'autre à part elle et l'inconnue dans les environs, elle ne pouvait s'adresser qu'à elle.
« Bonsoir, lui répondit-elle, en quoi puis-je vous aider ?
Yara sentit alors l'espoir s'emparer d'elle, elle ne la connaissait pas finalement, elle ne savait rien d'elle, elle n'avait aucune raison de penser qu'elle pourrait vouloir l'aider, ou même qu'elle en serait capable, ou que son aide pourrait la ramener à la maison, mais…
Mais pourtant, malgré tout ça, malgré tous les doutes qui auraient pu s'agiter en elle, elle avait envie de lui faire confiance.
Peut-être était-ce parce qu'elle était véritablement désespérée, qu'elle n'avait personne à qui faire appel dans ce monde, ou peut-être n'était-ce qu'une coïncidence, mais…
Mais Yara Greyjoy venait d'un univers où les dragons, les marcheurs blancs et la magie existaient, ce n'était pas dans ce genre de monde qu'on pouvait se permettre de croire aux coïncidences.
Alors il était peut-être naïf de sa part de le croire, mais elle avait le sentiment que sa rencontre avec cette femme française était tout sauf une coïncidence.
Maintenant, la question était de savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose.
Une bonne, enfin, elle l'espérait.
- Je…
Et Yara oublia soudainement tous les mots qu'elle avait pu former dans sa tête, tant la peur la paralysait.
Elle n'était pas une personne peu assurée d'ordinaire, bien au contraire, elle était Yara Greyjoy, une fille de la mer, se répétait-elle en permanence, elle était une seiche, une guerrière, elle n'avait peur de rien, mais en ayant été propulsée ici, seule, elle avait perdu tous ses repères.
Pourtant, elle devait faire vite si elle ne voulait pas perdre la seule occasion qu'elle avait de peut-être gagner une alliée.
Peut-être.
- Bonsoir. Je m'appelle Esgred Miller, finit-elle par dire, commençant par se présenter, et je… Elle se trouva à nouveau à court de mots, mais ce ne fut pas un problème parce que son interlocutrice parla alors.
- Oh c'est drôle ça, fit-elle remarquer, vous portez exactement le même nom qu'un personnage de la saga du Trône de fer. Enfin, ce n'est pas son vrai nom, mais elle se fait appeler ainsi pendant une petite partie de l'intrigue.
Oui je sais, faillit-elle répondre avec amertume.
Elle avait découvert ce détail peu de temps avant, que son équivalent des romans avait également choisi ce nom, se faisant passer pour ce qu'elle n'était pas, pour une personne qui n'était pas elle.
Une preuve de plus que l'auteur avait eu raison sur certaines choses en tout cas.
Et elle qui s'était crue si maligne en choisissant cette identité avait alors réalisé qu'en réalité, elle n'avait fait que se dévoiler involontairement au grand jour et révéler qui elle était réellement.
Enfin, pour quelqu'un qui connaissait les romans et savait pour la malédiction, ce qui, par chance, devait limiter le nombre de personnes, et de toute façon, elle ne pouvait pas changer de nom à nouveau, pas alors qu'elle s'y était habituée et que les gens la connaissaient sous ce dernier.
Pas alors que ça n'aurait rien changé, et n'aurait fait qu'empirer les choses parce que qui exactement pouvait s'appeler Yara Greyjoy dans la vraie vie ?
Pas elle en tout cas, alors, elle avait fait le choix de rester ainsi, de garder ce nom qui n'était pas le sien, et qui avec un peu de chance, ne la démasquerait pas.
Elle se força à sourire.
- Oui, dit-elle, c'est… amusant.
Ça ne l'était pas bien sûr, pas pour elle, mais elle n'avait pas d'autre choix que de faire comme si ça l'était.
Un silence s'installa pendant quelques secondes avant que Marina ne prenne à nouveau la parole.
- Je suis Marina. Marina Leszczynska, dit-elle avant de lui tendre une main que Yara serra aussitôt dans la sienne pour la saluer. Alors dites-moi, de quoi vouliez-vous me parler ?
Elle n'était pas prête à lui dire la vérité, pas encore, et ça la tuait, parce que c'était bien de temps qu'elle était en train de manquer et pourtant elle continuait de le gaspiller, parce qu'elle n'avait pas d'autre choix, et ça la rendait tellement malade qu'elle avait envie de hurler.
- Je suis serveuse dans ce restaurant, répondit-elle, décidant de commencer par une vérité simple, et l'autre jour, enfin… Je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que vous aviez un exemplaire du Trône de fer avec vous quand vous êtes venue déjeuner ici.
Elle vit alors une lueur briller dans les yeux de Marina, et elle sut qu'elle avait touché juste.
- Oh ! Alors vous aussi vous êtes une fan de l'œuvre de George R. R. Martin ?
En fait, songea-t-elle, de votre point de vue, il m'a littéralement créée alors oui, en quelque sorte.
- Qu'est-ce que vous connaissez au juste ? Les livres ? La série ? Les deux ? Vous avez commencé ou terminé, vous avez lu Le Trône de Fer, les nouvelles, Feu et Sang ? Quel est votre personnage préféré, celui que vous détestez ? Votre maison favorite, et à l'inverse celle que vous ne supportez pas ? À votre avis, qu'est-ce qu'il y aura dans la saison 8, et dans le tome 6 ? Enfin, si il sort un jour. Qu'est-ce que vous pensez de Lancel Lannister ?
Alors qu'elle observait Marina devenir un véritable moulin à paroles, Yara la regarda avec surprise et incrédulité, avant de soudainement éclater de rire.
Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas ri de bon cœur comme ça, depuis…
Depuis que la malédiction était venue et avait tout emporté en fait.
Elle repoussa cette pensée le plus loin possible au fin fond de son esprit, parce que si elle y pensait encore, si elle laissait cette blessure qui n'avait même pas encore guéri se rouvrir et saigner de plus belle, alors elle allait se mettre à pleurer à nouveau.
- Que d'enthousiasme ! S'exclama-t-elle avec un amusement visible, et le cœur un peu plus léger.
Marina sourit.
- Excusez-moi, c'est juste que… J'aime tellement en parler.
- Je vois ça.
Le soulagement l'envahit alors, Marina ne l'avait pas regardée comme si elle était folle (enfin, d'un autre côté, elle ne connaissait pas encore la vérité), elle l'avait écoutée et surtout, elle lui avait parlé, c'était…
Enfin, c'était un bon début.
Pas vrai ?
- Je… Je ne connais pas vraiment en fait, j'en ai seulement entendu parler, mais j'aimerais en savoir plus. Et puis, ajouta-t-elle, je dois admettre que je me sens un peu seule à Dunkerque, je n'y vis pas depuis très longtemps et je n'ai pas grand-monde à qui parler en dehors du boulot. Je sais que ça peut sembler bizarre, mais… Enfin, je voudrais bien en discuter avec vous.
Aidez-moi ! Voulait-elle hurler.
Je vous en supplie, aidez-moi par pitié, tout ce que je veux, c'est rentrer à la maison !
Elle serra les poings, s'enfonça les ongles dans ses paumes jusqu'à ce que la douleur l'envahisse, et ne dit aucun de ces mots, se contentant de se forcer à sourire.
Un jour elle y arriverait.
Un jour, elle retrouverait ceux qu'elle avait perdus.
- Oh ne vous en faites pas, ça me convient parfaitement, comme ça si ça ne vous dérange pas, je pourrai vous parler de Lancel, c'est mon chouchou, mon bébou ultime tous univers confondus.
Yara haussa un sourcil surpris, tiquant à la fois sur l'emploi du mot bébou et du fait qu'il s'agissait de Lancel, c'était un personnage secondaire après tout si elle se souvenait bien.
Mais elle en était elle-même un aussi, et de toute façon, qu'importe qui était son personnage préféré, tant qu'elle acceptait de l'aider.
- Hé bien… J'en serais ravie. »
§§§§
C'était la soirée la plus étrange que Yara Greyjoy avait passée de toute sa vie, et pourtant, elle vivait déjà dans ce monde depuis près d'un an, et elle avait vu des choses improbables à Westeros aussi.
Mais maintenant qu'elle connaissait Marina Leszczynska, sa définition d'étrange avait totalement changé et elle ne savait pas trop quoi penser de tout ça, cet amour sans failles, inconditionnel et touchant pour un personnage fictif (enfin, fictif…), c'était beau, vraiment.
Et l'univers des fanfictions, c'était un monde si…
Elle n'avait même pas de mots pour décrire ça.
Enfin, que cette soirée soit improbable et absurde ou pas (oh elle l'était, elle l'était vraiment), ce n'était pas important, ce qui était importait, ce qui comptait, c'est que dans le processus, elle avait gagné une amie.
Oui, ça aussi c'était improbable, une fer-née de Pyk, prétendument un personnage fictif, qui devenait amie avec une dunkerquoise qui n'était même pas au courant de son identité ou du fait qu'elle n'était même pas censée exister.
Elles faisaient un duo vraiment étrange, un duo qui n'était pas censé marcher vu les circonstances de leur rencontre, sauf que…
Sauf que Yara Greyjoy n'était même pas supposée avoir d'existence concrète dans cet univers, alors elle se moquait bien de la logique ou de la normalité, elle s'en moquait depuis que le portail s'était ouvert, qu'elle l'avait franchi, qu'elle était devenue Esgred Miller, depuis qu'elle avait perdu presque tout ce qu'elle avait, hormis son nom et son identité.
Et même ça, elle était obligée de le cacher à tout le monde.
Pas pour longtemps, espérait-elle.
Oh par le dieu noyé, pensa-t-elle une nouvelle fois, comme elle le faisait tous les jours, et jamais elle n'avait autant prié que depuis qu'elle était arrivée ici, elle l'espérait tellement.
C'était étrange ça aussi.
Avant, quand elle était encore à Westeros, chez elle, elle s'attendait à devoir se battre, combattre contre des monstres, quelque chose de ce genre, quelque chose qui était semblable à ce qu'elle avait vécu dans son monde de naissance.
Mais ici et maintenant, à Dunkerque, en France, il n'y avait rien de tout ça.
Pas de magie, pas de monstres, pas de dragons, pas de marcheurs blancs, c'était un monde différent, avec d'autres codes, qu'elle avait encore bien du mal à maîtriser.
Aussi…
Qui aurait pu croire que son salut lui viendrait d'une jeune femme venant de Dunkerque qui n'avait jamais mis un seul pied dans les Sept Couronnes de toute sa vie ?
Le destin était vraiment étrange…
A suivre…
