Tout bascule.
Titre du 28/01/2023 : Tout bascule
Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)
Défi à l'unité d'Almayen n°4
Y : Yara Greyjoy
Yara Greyjoy
Prénom 67 : Marina
Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert
UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT
Quatre aspects de… Ryan Foxheart (Les contes de Verania) : HaveHeart : Écrire sur un personnage qui a un fanclub ou sur un coup de foudre
257) 50 nuances de personnages LGBT
10 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, défis à l'unité, alphabets, de secondaire à principal, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 50 nuances)
La ville était…
Grande était le premier mot qui venait à l'esprit de Yara.
Plus grande que Port-Réal, plus grande que tout ce qu'elle avait jamais pu voir durant toute sa vie, que ce soit à Westeros ou en France (même si elle n'avait pas vu grand-chose depuis son arrivée à Dunkerque, à part sur Internet), et en même temps c'était normal.
Il avait bien fallu que la magie crée quelque chose de suffisamment grand pour accueillir à la fois les habitants de Westeros et ceux d'Essos.
Ce qui donnait donc quelque chose d'à la fois gigantesque, improbable et illogique.
Parce que sincèrement, par le Dieu Noyé…
Combien de personnes vivaient physiquement dans cette ville qui n'aurait pas dû réussir à les accueillir ?
Ça n'avait pas le moindre sens bon sang !
Et pourtant, la ville était là, elle existait, et personne ne s'était encore rendu compte de rien a priori (soit ça, soit Cersei les avait déjà faits taire avant que l'information ne sorte de Kintzheim, ce qui n'aurait pas été surprenant venant d'elle), ce qui était tout simplement prodigieux.
« La magie accomplit vraiment des choses fascinantes, murmura Yara en regardant autour d'elle, et Marina ne put qu'approuver. »
Ce n'était pas exactement comme Storybrooke (elle avait regardé la série entre temps, et avait fondu en découvrant l'histoire de Robyn et Alice, tout en sentant son cœur se briser, parce qu'elle et Sansa avaient exactement la même histoire finalement.
À la différence près qu'elles n'avaient pas perdu la mémoire toutes les deux, seule Sansa avait oublié.
Alors que Yara, elle, se souvenait de tout.
Elle était comme Pinocchio finalement, sauf qu'elle n'avait pas de Sauveuse à guider, elle, elle devait retrouver le chemin de sa maison par ses propres moyens, aidée de la dunkerquoise qui se trouvait à ses côtés.)
Pour la simple et bonne raison que la ville du Maine avait rassemblé plusieurs habitants venant d'un même monde, mais toute la Forêt Enchantée n'avait pas été touchée d'une part, et d'autre part, c'était probablement un monde moins peuplé que ne l'avait été le sien au moment où la malédiction avait été lancée, le nombre d'habitants étant resté assez flou.
De plus, même si de nombreuses personnes avaient péri face aux Marcheurs blancs ou en étaient devenues, ils étaient encore beaucoup d'encore vivants, et ici la question ne résidait pas tant (ou du moins pas seulement) sur comment la ville pouvait accueillir autant de gens d'un point de vue matériel comme géographique.
Ce qui intriguait Yara, c'était comment l'ancienne reine faisait pour contrôler tout ce monde, ils étaient…
Ils étaient combien au juste exactement ?
« Comment ça marche à ton avis ? Demanda Yara à Marina. La répartition des gens en ville je veux dire. Ça fait beaucoup de monde à surveiller quant même, ça doit être épuisant. J'espère que ça l'est.
Cette dernière haussa les épaules.
- Franchement ? Aucune idée. J'imagine qu'elle a gardé les gens qu'elle juge « importants » auprès d'elle, ses alliés, sa famille, ses ennemis, les personnes importantes qui pourraient lui nuire, quant aux autres… Ils sont sûrement ailleurs, en ville. Et puis, comme tout le monde a perdu la mémoire, je ne pense pas qu'ils soient beaucoup à résister ou à s'être rendu compte que quelque chose n'allait pas ici. Sans compter que Littlefinger, Varys et Cersei doivent toujours avoir leurs petits oiseaux.
- Un peu comme ils l'étaient déjà à Westeros, répondit la fer-née avec un air songeur. Je vois ce que tu veux dire.
- J'espère que Lancel est dans le coin, ajouta la dunkerquoise avec une lueur d'espoir dans les yeux.
Et Yara ne put s'empêcher de sourire, parce qu'il y avait tellement d'amour et de passion dans les yeux de Marina, pour quelqu'un qu'elle ne connaissait encore même pas pour de vrai que c'en était franchement adorable.
- Je suis sure que oui. »
Ce fut en passant devant un bar qu'elle réalisa soudainement à quel point elle avait soif et faim.
En lisant le nom sur la devanture, le Dragon Quincaille, l'ancien nom de l'Auberge du carrefour à Westeros,elle se figea brusquement, ramenée en arrière à un passé qui n'existait déjà plus depuis près de un an et demi et qu'elle ne pourrait jamais retrouver.
Ils ne pourraient plus jamais rentrer chez eux, retrouver ce qu'ils avaient perdu, il n'y avait plus rien, rien du tout, tout avait été annihilé, détruit, réduit en cendres et en poussières.
Il ne restait plus que la mort dans les Sept Couronnes, et les Marcheurs Blancs.
Tout ce qu'il restait de leur monde perdu se trouvait ici, mais dans une version modifiée, altérée et surtout pervertie, et ça lui brisait le cœur.
Ça lui aurait fait mal même si ils n'avaient pas perdu la mémoire, mais maintenant que tout le monde hormis elle et quelques personnes à qui elle rêvait de refaire le portrait, avait oublié, tout le reste avait disparu.
Tout ce qu'ils avaient vécu, aimé, chéri, perdu, tout ce qui faisait d'eux ce qu'ils étaient réellement s'était abîmé dans l'oubli.
Et ce n'était pas juste.
Marina la regarda alors avec sollicitude.
« Ça va aller ?
La seiche acquiesça, même si elle n'en pensait pas un mot, parce qu'elle devait continuer de se battre, rester forte pour Theon, pour Sansa.
Pour tous ceux qui avaient oublié et méritaient qu'on les sauve.
- Je vais tenir le coup, t'en fais pas. C'est juste… Elle regarda à nouveau l'enseigne qui représentait, oh, un dragon, exactement comme l'ancienne auberge à une époque à laquelle la noble n'avait jamais vécu.
Pas de doute.
Ils se trouvaient bien dans leur Storybrooke personnel.
- On devrait rentrer, lui répondit la jeune femme, le voyage a été long, ça nous permettra de nous reposer un peu, de découvrir les lieux, voir qui est là, et qui sait, ils sauront peut-être où on pourra louer une chambre.
Il y avait une lueur d'excitation dans les yeux de Marina, au-delà de son désir profond et sincère d'aider, comme si elle était en pleine découverte d'un monde qui la fascinait ce qui était en fait le cas.
Elle allait voir des gens provenant tout droit du Trône de fer, alors évidemment que ses yeux brillaient, maintenant qu'elle vivait comme ses personnages une aventure tout à fait extraordinaire et incroyable qu'elle n'aurait jamais pensé pouvoir vivre.
Yara ne lui en voulait pas pour ça, la dunkerquoise était assez extérieure à tout ça, alors qu'il s'agissait de la vie de la seiche, mais Marina voulait l'aider, elle essayait vraiment, et elle prenait toute cette situation au sérieux, la guerrière le voyait bien.
Alors quelle importance si ses yeux brillaient d'émerveillement alors que Yara ne ressentait rien à part de la tristesse et du désespoir ?
- Allons-y, approuva-t-elle. »
Elle avait besoin de boire, du rhum de préférence.
Ou de la bière.
Bref, n'importe quoi qui puisse lui faire oublier pendant au moins quelques minutes à quel point elle crevait de trouille.
§§§§
Marina reconnut aussitôt Bronn.
Yara n'en fut même pas étonnée, cette fille était une vraie encyclopédie de l'univers de Game of Thrones (avec un master en connaissance de Lancel Lannister et de sa proche famille) et même si ils n'avaient pas l'apparence des acteurs, ils ressemblaient suffisamment à l'idée qu'on pouvait se faire des personnages pour qu'elle les reconnaisse.
« Ça ne m'étonne pas vraiment qu'il soit patron de bar, dit-elle à son amie, en modern UA, dans les fics, il est parfois dépeint comme ça, Angie l'a fait plusieurs fois par exemple (note de l'autrice : je sais plus si c'était le cas à ce moment-là vu que je sais plus ce que j'ai écrit sur Game of Thrones début 2019 à part Je ne te perdrai plus jamais, mais pour les besoins de cette fic on va dire que ça passe et de toute façon c'est une fic où Marina rencontre Lancel, alors croyez-moi le réalisme a déjà sauté par la fenêtre depuis longtemps), je trouve que ça lui va bien.
Fics.
Modern UA.
Tellement de mots auxquels elle ne comprenait rien du tout au début et dont elle n'avait compris le sens qu'en côtoyant Marina.
- J'imagine oui, répondit-elle sans plus d'entrain que ça, vidant son verre de bière cul sec alors que Marina, elle, buvait son thé. »
Oui, il était à peine deux heures de l'après-midi, et alors ?
Elle vit alors le visage de l'écrivaine de fanfictions s'assombrir, et elle eut la peur terrible, pendant quelques secondes, qu'elle n'ait vu quelqu'un qui risquait de comprendre qu'ils ne devaient pas être là, comme Cersei, Littlefinger ou encore les Bolton, le père ou le fils voire les deux.
Ou quelqu'un travaillant pour eux.
Puis, elle se retourna (à quoi bon fuir ou se cacher de toute façon, elles avaient déjà dû être repérées depuis leur arrivée) et ne vit au final que…
Tyrion Lannister.
La tension qui se trouvait jusque là dans ses épaules se relâcha brusquement et elle s'autorisa alors à respirer.
Le lion buvait lui aussi une boisson alcoolisée, qui n'était ni de la bière, ni du rhum, ni de la vodka ou encore du champagne, non.
C'était du vin rouge.
Évidemment.
Certaines choses ne changeaient jamais.
« Il a l'air tellement… triste, lâcha Marina avec compassion et tristesse.
C'était une chose de connaître l'histoire elle-même et ce qui s'était passé.
C'en était tout à fait une autre de voir les gens qui la subissaient.
Et autant Bronn était joyeux et railleur, Bronn quoi, Tyrion ressemblait à, à, à…
A celui qu'il était devenu au début de la saison 4 avant d'arriver à Essos et de se mettre au service de Daenerys.
Une loque sans le moindre espoir ou but.
Et Marina sentit son cœur se briser, parce que sincèrement, il méritait tellement mieux que ça.
- J'imagine, avança Yara, que vu la haine que Cersei lui porte, ce n'est pas très étonnant que sa vie soit misérable ici.
Elle n'osait imaginer ce qui avait bien pu arriver à Brienne de Torth…
- Je sais oui, approuva la jeune femme, seulement… Je savais déjà avant, à quel point une malédiction pouvait briser la vie des gens. Maintenant, je… Je le vois. Je le vis.
Son regard se chargea de détermination.
- Il faut qu'on mette fin à ça Yara.
La seiche approuva.
- Excellente idée. »
Oh, si elle avait pu planter sa hache entre les deux yeux de Cersei Lannister et mettre fin à tout ça…
§§§§
Ce fut comme si le temps s'était arrêté.
La porte s'était ouverte, laissant entrer un jeune homme blond aux yeux verts qui s'était aussitôt dirigé vers Tyrion Lannister.
Et Marina l'avait vu.
Et à la manière dont ses yeux s'écarquillèrent alors qu'elle le voyait pour la première fois, enfin, en chair et en os, réel, bien réel, existant pour de vrai, comme dans ses rêves les plus fous, Yara sut qu'elle n'aurait eu aucun mal à deviner son identité même si elle ne l'avait pas reconnu.
Parce que la personne que la dunkerquoise était en train de contempler avec un air extatique et rêveur ne pouvait être nul autre que Lancel Lannister en personne.
Son bébou, le personnage qu'elle aimait le plus dans Game of Thrones, qu'elle avait sauvé le plus de fois possible dans ses fics (note de l'autrice : sans doute plus de fois que je n'ai sauvé Neal Cassidy et pourtant ça doit être le personnage que j'ai le plus sauvé, je sais pas j'ai pas compté ni pour elle ni pour moi et oui je sais où est la porte, je sors), celui qu'elle avait vu mourir, celui qu'elle avait pleuré.
Celui qui méritait tellement mieux que le destin qui lui avait été réservé.
Et il était vivant.
Non seulement il était réel, juste là, devant elle, mais il vivait, il respirait, et il…
Il était tel qu'elle l'avait imaginé, il…
Il était parfait.
Il était Lancel Lannister, personnage de roman et de série, il était réel et elle l'aimait.
Elle l'aimait déjà avant, être de papier imaginaire, pour tout ce qu'il était et représentait pour elle, mais maintenant, en le voyant, elle l'aimait encore plus, parce que c'était lui, que c'était Lancel, qu'elle l'aimait depuis tellement de temps qu'elle ne savait plus ce que cela faisait de ne pas l'aimer.
Il ne lui avait suffi que de quelques secondes pour réaliser que lui, elle l'aimait vraiment, même si elle ne connaissait pas cette version de lui.
Pas encore du moins.
Et elle avait bien l'intention de le découvrir.
Malgré sa tristesse, Yara ne put s'empêcher de sourire en réalisant qu'elle venait d'assister à un coup de foudre.
Qui sait, peut-être qu'il y avait encore de l'espoir pour cette ville.
A suivre…
