Nous n'aurions jamais dû nous rencontrer.
Titre du 02/08/2021 : Nous n'aurions jamais dû nous rencontrer
Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)
Y : Yara Greyjoy
Yara Greyjoy
Prénom 67 : Marina
Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert
UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT
Quatre aspects des… Péchés capitaux : Paresse : Écrire sur un personnage paresseux ou sur un personnage dépressif
257) 50 nuances de personnages LGBT
9 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, de secondaire à principal, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 50 nuances)
« Quelque part, je ne suis pas surprise.
Marina sursauta, reprenant enfin ses esprits.
- Je… Je suis désolée j'ai juste été… distraite. »
Sur le visage de Yara, il y avait quelque chose que la dunkerquoise n'y avait pas vu depuis bien longtemps.
Un sourire.
Et pas un sourire poli et triste comme elle avait pu en avoir avant, en tant que serveuse ou juste pour faire croire à son amie et colocataire qu'elle allait bien, non.
C'était un vrai sourire, un sourire sincère, rayonnant, éclatant et lumineux.
Un sourire empli de joie et d'espoir.
Parce que Marina Leszczynska avait rencontré Lancel Lannister.
Et parce qu'il y avait tellement d'amour et de bonheur pur dans ses yeux que la fer-née ne pouvait s'empêcher d'en être touchée.
Avant cela, avant la malédiction, elle l'admettait volontiers, elle n'avait aucun intérêt particulier pour l'ancien écuyer de Robert Baratheon.
C'était un Lannister, et elle n'avait aucune affinité particulière avec les gens de cette maison, et il n'était qu'un soldat, un chevalier de plus parmi tant d'autres, parmi la foule de personnes luttant pour survivre face aux Marcheurs blancs.
C'était un noble, certes, mais il n'était pas en position de pouvoir, il n'était pas de ceux qu'on remarquait.
Alors elle n'avait pas beaucoup fait attention à lui durant ces sept années de guerre passées à le côtoyer.
Mais ça, c'était avant de rencontrer Marina.
Elle l'avait entendue en parler, elle avait vu à quel point il comptait pour elle, à quel point elle l'aimait, lui, le personnage secondaire que tout le monde avait tendance à oublier, l'être de papier dont peu de gens se souciaient.
Et grâce à elle, grâce à ses fanfictions, grâce à tout cet amour sincère exprimé dans l'écriture, elle avait appris à l'aimer lui aussi, même en le connaissant à peine.
« Ce n'est pas grave, je comprends, la rassura la fer-née. Je ne peux qu'imaginer ce que ça doit faire, de rencontrer quelqu'un qu'on ne pouvait que s'imaginer avant, qu'on ne croyait même pas réel encore quelques mois plus tôt.
- A vrai dire, avoua Marina, avant qu'on entre à Kintzheim, je… Je n'en étais pas encore sure. Pas totalement. Du fait que tu disais la vérité. Il y avait toujours une part de moi qui doutait, parce que ça ne pouvait pas… être possible. Mais maintenant que je l'ai vu, je… Je sais. Que c'est réel. Que c'est vraiment lui. Qu'il est bien là, qu'il… »
Ce ne fut que là que Yara remarqua enfin que son amie avait les larmes aux yeux.
Des larmes de joie, de bonheur maintenant qu'elle avait enfin rencontré son Lancel adoré, elle qui ne l'avait jusque là fait que par le biais de l'écriture ?
Ou bien de tristesse, alors qu'elle repensait à ce qui avait pu arriver à son lion chéri, que ce soit dans les romans, dans la série, ou même sous la malédiction, parce que qui sait ce que Cersei avait bien pu lui faire vivre dans cette réalité là aussi ?
(Oh, si la reine des Sept Couronnes avait osé lui faire mal d'une quelconque manière, elle se le jurait, elle se ferait une joie de sortir les griffes, souveraine ou pas, Lannister ou non.
Elle saurait lui montrer à quel point elle était capable de rugir quand on faisait du mal à ceux qu'elle aimait.)
Marina Leszczynska pleurait, parce que Lancel Lannister était là, qu'il était réel.
Elle était heureuse.
Et surtout, elle voulait le serrer dans ses bras, lui assurer que tout se passerait bien, qu'il irait bien, qu'elle ferait tout le protéger, pour le libérer, pour briser la malédiction, même si elle ne savait pas encore exactement comment, elle voulait lui jurer qu'il serait heureux.
Mais elle ne le pouvait pas.
Parce qu'elle n'était qu'une inconnue pour lui, qu'il ne la connaissait pas, et qu'elle lui ferait plus peur qu'autre chose en agissant de la sorte.
Elle essuya ses larmes en essayant de se rappeler l'essentiel.
Il était vivant.
Il allait bien a priori, mais surtout il vivait, il n'était pas malade, ni décharné, ni mourant, cette fois, il ne mourrait pas dans l'explosion du Septuaire, il ne savait même pas que ça avait été une possibilité, et il ne le saurait jamais.
Elle ferait tout pour y veiller.
« Tu veux aller lui parler ? Lui demanda Yara en continuant de sourire, parce que quitte à essayer de ramener le bonheur chez les habitants de Kintzheim, autant continuer tout de suite.
La dunkerquoise secoua la tête.
- Non. Pas encore, pas tout de suite, parce que je pense que… Enfin, je ressemblerais un peu trop à une fangirl hystérique et je risque de lui faire peur alors je préférerais… attendre et faire bonne impression.
La guerrière se tourna vers le lion pendant quelques secondes et le vit qui continuait apparemment de parlementer avec son cousin.
- A ton avis, de quoi ils parlent ?
Marina haussa les épaules.
- Je ne sais pas. Peut-être que c'est Jaime qui l'envoie, il doit s'inquiéter pour lui vu l'état dans lequel il est.
Yara acquiesça.
- En tout cas, ce n'est définitivement pas Cersei qui l'a fait… »
Elle avait vu la série, mais la haine de la lionne pour son nain de frère était déjà suffisamment perceptible dans sa propre réalité avant la malédiction pour qu'elle soit déjà au courant, et il était évident que si Yara devait faire un top 10 des personnes que la blonde rêvait de faire souffrir, il arrivait sûrement en première position.
Très probablement suivi de très près par Brienne de Torth…
Elle se demanda à quel point leurs vies pouvaient être misérables dans ce monde, avant de réaliser qu'elle préférait ne pas connaître la réponse à cette question.
Pas tout de suite en tout cas.
Parce que, si elle se le demandait pour le nain et la femme chevalier, alors elle se poserait la question pour d'autres personnes.
Comme Theon, ou encore Sansa…
Et elle se rappellerait alors qu'ils ne se souvenaient très probablement pas d'elle et que quand elle les reverrait, ils ne la regarderaient qu'avec de l'indifférence dans les yeux, alors qu'elle les aimait, elle les aimait si fort, et ils lui manquaient tant.
Et ça lui briserait le cœur.
Alors non, il valait mieux ne pas y penser, ne pas en parler tout court.
Pas si elle voulait encore tenir debout et ne pas s'effondrer.
Mais ce vœu pieux fut totalement annihilé seulement quelques secondes plus tard, lorsqu'elle vit une jeune femme passer devant elle, une personne à la chevelure rousse très reconnaissable, qu'elle identifia aussitôt.
Et pendant quelques terribles secondes, son cœur s'arrêta de battre.
En voyant son regard hanté, où la joie, la tristesse, l'espoir et la douleur se battaient en duel, l'autrice de fanfiction sut aussitôt qui venait tout juste d'entrer.
Elle l'aurait compris même si elle n'avait pas tout de suite reconnu sa chevelure de feu et ses yeux bleus, si caractéristiques des membres de la maison Tully.
« C'est Sansa, pas vrai ? Demanda-t-elle à Yara avec compassion.
Cette dernière hocha aussitôt la tête.
Cette fois-ci, c'était elle qui avait les larmes aux yeux.
Elle était là.
La femme qu'elle aimait, qu'elle chérissait plus que presque n'importe qui en ce monde était là, et elle…
Elle était passée devant elle, en ne faisant pas attention à elle, comme si elle n'existait pas, comme si elle n'avait aucune espèce d'importance, comme si elle ne la connaissait pas.
Parce que c'était le cas.
Elle ne pouvait pas la reconnaître, ni se souvenir d'elle, pas alors que la fer-née n'avait pas été prise dans la malédiction, contrairement aux autres, et il était évident que comme pour Pinocchio, elle n'avait pas été prise en compte dans les souvenirs des habitants de Kintzheim.
Elle n'était plus rien pour eux maintenant, elle n'était personne, elle était juste…
Un fantôme.
Une ombre qu'on ne remarque même pas.
Et ça lui donnait envie de hurler, de confronter Cersei Lannister et de lui refaire le portrait à coup de hache pour ce qu'elle avait osé leur faire, à tous.
- Elle ne m'a même pas vue, lâcha-t-elle d'une voix blanche, les poings serrés et la rage au ventre, parce que par les Sept et le Dieu noyé, ce n'était pas juste. Elle…
La jeune femme sentit un sanglot commencer à l'étouffer.
- Je savais qu'en revenant ici, je serais confrontée à ce genre de chose, à l'oubli, et je pensais que je m'y étais assez préparée mais apparemment… je ne le suis pas.
Elle pleurait maintenant, et elle voulait juste…
Tout ce qu'elle voulait, c'était que la douleur s'arrête.
Elle voulait juste rentrer à la maison, que Sansa et Theon se souviennent d'elle, que tout rentre dans l'ordre.
- Oh Yara, lui murmura Marina avec tristesse en prenant sa main dans la sienne pour la réconforter, je suis désolée. Je suis tellement, tellement désolée. »
Ce fut à peine si la seiche l'entendit.
Pas alors que son sang bouillonnait dans ses veines et qu'au désespoir succédait la colère, une colère qui aurait pu tout détruire tel un brasier si elle l'avait laissée s'exprimer, une colère qu'elle avait bien du mal à contrôler à vrai dire.
Elle voulait la laisser exploser au grand jour et tout détruire autour d'elle, dans cette fichue ville maudite, parce que ça faisait déjà un an et demi qu'ils étaient dans cette situation, et que personne ne savait rien.
Si ils avaient été dans un conte de fées, il lui aurait suffi de se lever pour embrasser Sansa, et tout serait rentré dans l'ordre, la mémoire aurait été rendue à tout le monde et la malédiction aurait été brisée.
Mais ils n'étaient pas dans un conte de fées.
Et de toute façon, même dans les contes de fées, les choses ne se passaient pas comme ça, pas aussi facilement, pas si l'autre personne ne se souvenait pas de l'autre ou de ce qu'elle ressentait.
Elle ne pouvait pas aller voir Sansa et lui dire qui elle était, et encore moins qu'elle l'aimait, pas si elle ne voulait pas que la noble la regarde comme si elle était folle, parce que c'était clairement ce qui allait arriver.
Puis, la rousse repassa devant elle quelques minutes plus tard, et malgré son regard brouillé par les larmes, elle remarqua quelque chose sur son visage.
Un bleu.
Une trace d'un bleu qu'on avait tenté de masquer, d'effacer mais elle était une guerrière, elle avait l'habitude d'être blessée et de repérer même la trace la plus infime et presque invisible de coup sur quelqu'un ou même sur elle-même.
Elle sentit sa rage refluer de plus belle et son sang se glacer dans ses veines alors qu'elle comprenait.
Sansa avait une trace de bleu sur le visage, qu'elle avait essayé de faire disparaître, donc elle ne s'était probablement pas cognée quelque part, comme ça aurait pu arriver à n'importe qui.
Donc ce n'était pas un accident.
Il ne restait donc plus qu'une conclusion logique.
Quelqu'un l'avait frappée.
Voire, si ce n'était pas la première fois que ça arrivait et qu'elle tentait de le dissimuler, quelqu'un la frappait régulièrement voire la battait, et Yara sentit la nausée l'envahir.
Ce n'était pas arrivé dans son monde, parce que tout avait basculé avec l'arrivée des marcheurs blancs, mais elle se souvenait de ce que Marina lui avait montré quand elle avait vu Game of Thrones, la manière dont Sansa était traitée par Joffrey, puis par Ramsay, toutes les horreurs et les souffrances qu'ils lui avaient faites endurer, la manière abominable et inhumaine dont ils la traitaient.
Et quelque chose en elle lui hurlait qu'ici aussi, sa vie était misérable et ce n'était pas étonnant, la malédiction faisait tout pour rendre la vie des habitants la plus pénible possible.
Elle avait juste espéré que, peut-être, ce ne serait pas le cas pour Sansa, qu'à défaut d'être heureuse, elle ne souffrait pas au moins, mais alors qu'elle voyait Joffrey Baratheon s'approcher de la Stark et l'emmener avec lui, elle sut avec certitude une chose.
Cet espoir venait tout juste d'être réduit en charpie.
Yara prit une profonde inspiration.
« On doit faire quelque chose. Absolument. »
Marina, qui semblait avoir suivi le cheminement de sa pensée, acquiesça aussitôt.
Elles devaient briser la malédiction, certes, mais avant cela elles devaient surtout s'occuper des habitants, les sauver, les protéger, comme Sansa et tous ceux qu'elles n'avaient pas encore croisés.
Et personne ne les arrêterait.
C'était une promesse.
A suivre…
