Et je me meurs…
Titre du 04/01/2021 : Et je me meurs…
Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)
Y : Yara Greyjoy
Yara Greyjoy
Prénom 67 : Marina
Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert
UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT
Quatre aspects des… demoiselles de Rochefort : Sœurs jumelles : Écrire sur des jumeaux ou sur quelqu'un qui cherche à ressembler à un autre
257) 50 nuances de personnages LGBT
9 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, de secondaire à principal, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 50 nuances)
Ça faisait si mal, de voir Kintzheim.
Kintzheim, ce n'était pas Westeros, non, parce que à Westeros, elle savait où étaient les choses, où se trouvaient les gens, les différents royaumes, et surtout elle savait où se trouvait sa maison et les siens.
Ici, elle était complètement perdue.
Sans repères, sans moyen quelconque de s'orienter, de savoir où elle se trouvait, ou même où elle allait, ici, Yara avait le sentiment qu'elle était lentement en train de se noyer.
Ils avaient échappé aux marcheurs blancs, c'était vrai, mais à quoi bon si c'était pour se retrouver dans un enfer où ils ne se souvenaient même plus de qui ils étaient ?
C'était insupportable.
Voir Sansa lui avait brisé le cœur, et elle n'osait imaginer ce qu'il avait pu advenir de Theon.
Une part d'elle voulait le savoir et l'autre continuer de l'ignorer, rester innocente, au moins pendant encore un petit moment.
Mais dans le monde, dans ce que Cersei Lannister en avait fait, qui était réellement innocent dans le fond ?
Les choses empirèrent quand la fer-née apprit quel était le nom de famille de la louve dans cette version de l'histoire.
Sansa Baelish.
Pas Stark.
(Pas Baratheon ni Lannister, le Dieu noyé soit loué, elle ne savait pas si elle aurait pu supporter savoir la femme qu'elle aimait être mariée à ce monstre.)
Elle et Marina avaient écouté les conversations alors qu'elles exploraient la ville et avaient appris deux trois choses intéressantes.
Ici, Catelyn Stark n'était jamais devenue une Stark, non, la Tully était devenue une Baelish à la place, et n'avait jamais été en couple avec Eddard Stark, et ses enfants étaient théoriquement ceux de Petyr Baelish.
Oui.
Théoriquement.
Marina avait dit qu'a priori, un simple test ADN serait suffisant pour démontrer le contraire, et la fer-née, qui savait ce que c'était à présent, avait approuvé.
Mais bon.
Quelle raison valable pourrait-on trouver pour exiger un test ADN sur chacun des cinq enfants Baelish (voire six, elles ne savaient pas encore ce qu'il était advenu de Jon Snow dans cette histoire) exactement ?
Surtout que si Cersei régnait bel et bien sur la ville, les faire falsifier serait sûrement un jeu d'enfant pour elle.
(Même chose concernant les tests pour ses enfants, qui étaient des Lannister ici, à 100 %, pas des Baratheon, il n'y avait pas d'imposture ou de mensonge ici.
Et mariée, elle s'était mariée à Jaime, et c'était mal, c'était tellement mal, parce que ce n'était pas ce qu'il voulait, la guerrière le savait, elle se souvenait de son histoire avec Brienne.
Et cette situation lui donnait tellement envie de vomir.)
En somme, elles étaient coincées pour l'instant.
Catelyn Stark née Tully était donc mariée à Petyr Baelish.
Alors qu'à l'inverse, Lysa Arryn, née Tully également, était, quant à elle, mariée à Ned Stark, et Robin était théoriquement leur fils.
Un frisson de dégoût la parcourut alors qu'elle se souvenait de l'histoire de Graham, et Catelyn avait beau ne pas avoir eu le cœur arraché (enfin, pour ce qu'elle en savait…), ça ne voulait pas dire que ce qui était en train de lui arriver n'était pas mal, bien au contraire.
(Elle ne savait pas que c'était le sort de Jaime, que c'était ce que sa jumelle lui avait fait, alors même qu'elle savait ce que cela ferait de lui.)
L'oubli était déjà assez épouvantable comme ça, et il avait fallu qu'ils rajoutent ça en plus de tout le reste.
Ça lui donnait envie de vomir.
Et à Marina aussi apparemment vu l'expression de rage à peine contenue qui s'affichait à présent sur son visage et que même la présence d'Onyx ne suffisait pas à apaiser (oui, elles avaient emmené la chienne avec elles, évidemment), et voir les gens alors qu'elles visitaient Kintzheim, c'était si… douloureux.
Les reconnaître, ne pas être reconnue, et surtout, la torture de ne pas savoir quelle était leur vie, si ils souffraient ou non, à quel point, et même si elle ne les connaissait pas, elle souffrait pour eux malgré eux.
Leur sort était si injuste.
Et elle était censée les sauver de tout ça, les aider à se souvenir, en étant toute seule, uniquement aidée d'une dunkerquoise qui l'avait aidée à retrouver le chemin de la maison.
C'était si terrifiant que ça lui donnait le vertige.
Le seul réconfort qu'elles éprouvèrent alors qu'elles continuaient d'explorer la ville, ce fut de voir qu'ici au moins, Renly et Loras étaient ensemble et pouvaient s'aimer au grand-jour, qu'ils n'avaient apparemment pas été séparés, contrairement à tous les différents couples vivant autrefois à Westeros.
Pourtant, en constatant que Shireen se trouvait avec eux, Yara ne put s'empêcher de froncer les sourcils, interloquée.
Où pouvaient bien se trouver Stannis et Selyse ?
Elle savait qu'ils n'étaient pas les meilleurs parents du monde (encore que au moins dans sa version de l'histoire ils n'avaient pas brûlé vive leur unique enfant) mais tout de même, ils auraient dû être là, non ?
Au moins Stannis en tout cas, qui, si Yara s'en souvenait bien, était des deux celui qui semblait tenir le plus à sa fille, malgré le fait qu'il avait du mal à lui montrer son affection.
Alors pourquoi ?
Et puis…
Tout s'était éclairé d'un seul coup.
Shireen était la fille adoptive de Renly et Loras, et plus la fille de ses parents biologiques.
C'était définitif.
Le monde n'avait plus aucun sens.
§§§§
Il y avait un couvent à Kintzheim.
Yara n'en avait pas vraiment été étonnée, vu la place importante de la religion à Westeros comme à Essos, il était logique que même si ce n'était plus les mêmes Dieux qui étaient priés, cette foi se retrouve ici aussi.
Juste… d'une manière différente, et un peu déroutante, Yara ne s'était toujours pas habituée à ne plus croiser de Septuaire ou à ce que les arbres cœurs n'existent plus ici, ou à ce que le Dieu noyé ne soit pas présent dans ce monde.
Ça aussi ça lui faisait mal, même si ce n'était pas entièrement la faute de la malédiction, le fait que tout ce en quoi ils croyaient tous si fort autrefois ait été réduit à néant et n'existe plus, de savoir que plus jamais les choses ne seraient comme autrefois.
Même les souvenirs de leur foi avaient été détruits à cause de Cersei et de ses manigances, et des actions des Bolton, de Qyburn et de Littlefinger.
C'était une chose qui avait été réduite en cendre par les marcheurs blancs, et une part d'elle-même ne s'en remettrait jamais vraiment.
Elle avait cru en le Dieu Noyé, si fort, et elle y croyait encore, mais maintenant, elle n'était même plus sure que sa croyance soit valable d'une quelconque façon.
C'était… très déroutant.
De voir les certitudes de toute une vie être balayées comme ça, en un claquement de doigts, comme si elles n'avaient jamais existé, comme si elles n'avaient jamais eu la moindre foutue importance.
Parce qu'ils ne pourraient jamais rentrer chez eux.
Mais peu importe.
Elle pourrait continuer de prier le Dieu Noyé dans le fond de son cœur, comme elle le faisait depuis son arrivée à Dunkerque.
Donc.
Kintzheim avait un couvent.
Et des bonnes sœurs.
Jusque là, rien de surprenant.
Mais…
Mais en découvrant l'identité d'une des bonnes sœurs, la dunkerquoise et la fer-née avaient été quelques peu…
Circonspectes.
Parce qu'il s'agissait de Shae.
Shae.
Shae qui avait été une prostituée à Westeros et qui pour ce qu'en savait Yara, n'était pas une personne très religieuse, ou du moins, n'était pas celle qu'elle aurait vu en tant que bonne sœur si elle devait être honnête.
Shae qui était aimée par Tyrion, et qui ne pouvait donc pas être avec elle dans cet univers.
La fer-née ne parvint pas à déterminer si c'était juste une ironie de plus de la part de la malédiction, ou une nouvelle manière cruelle pour Cersei de rendre la vie de son petit frère la plus misérable possible.
Peut-être un mélange des deux qui sait.
Yara vit très clairement la haine apparaître sur le visage de Marina, une haine qu'elle eut bien du mal à faire disparaître, et elle se souvint de la trahison de Shae lors du procès du Lutin pour la mort de Joffrey.
« Ici, fit la dunkerquoise d'une voix hésitante, elle n'a pas trahi Tyrion… Pas vrai ?
La guerrière secoua la tête.
- Non. En tout cas pas que je sache ou du moins elle n'a pas eu l'occasion de le faire. Je crois. Et puis… à Westeros… ils avaient vraiment l'air amoureux. Elle semblait l'aimer sincèrement. Et maintenant…
- Maintenant, c'est comme l'histoire de Grincheux et Nova, lui répondit Marina avec tristesse.
Yara ne fut pas surprise de ne pas avoir été la seule à avoir fait ce parallèle plus qu'évident.
Elle acquiesça.
- En effet. Je les plains tous. Sincèrement. Ils méritaient mieux que ça. Nous méritions tous tellement mieux que ça.
- Plus j'en découvre, lui confia Marina, plus j'ai envie de hurler. De tout casser. Comment peut-on faire ça, comment peut-on décider de faire passer son bonheur devant celui de tous les autres et réussir à vivre avec ça ? Comment peut-on être heureux d'avoir créé tant de misère et de souffrance ?
- Ils y parviennent très bien a priori, lâcha l'archère avec amertume. »
Elle les haïssait.
Elle les haïssait tous tellement.
§§§§
Il y avait un commissariat aussi.
Là également, Yara n'avait pas été surprise de voir qui y travaillait, les anciens soldats et autres chevaliers, tels que Brienne, Ned Stark, Gregor Clegane et d'autres.
Donc Brienne et Jaime devaient travailler ensemble.
Ils s'aimaient, mais ne s'en souvenaient plus ou alors ils s'en souvenaient et alors c'était encore pire parce qu'ils étaient séparés.
Une découverte de plus.
Une nouvelle histoire qui lui donnait envie de pleurer.
Cela s'arrêterait-il un jour ?
Elle en doutait…
§§§§
« A ton avis, à quoi ça ressemblera ?
Brienne haussa les épaules.
- Je ne sais pas. Plus de marcheurs blancs déjà.
- J'espère bien, lui rétorqua Jaime en lui souriant, après tout, si on fait tout ça c'est bien pour les fuir.
- J'aurais aimé ne pas avoir le faire… J'aurais voulu pouvoir continuer à me battre, mais… on ne peut rien faire d'autre, pas vrai ? Dit-elle au Régicide.
- Non, approuva ce dernier. Mais ce n'est pas grave. On bâtira une nouvelle vie là-bas. On sera heureux. Alors, ce nouveau monde ?
Elle sourit en constatant qu'il essayait à tout prix de lui remonter le moral.
- Un monde où j'aurais le droit de me battre à l'épée. De faire ce que je veux. Un monde sans souffrance. J'aimerais bien ça.
Jaime prit sa main dans la sienne.
C'était idéaliste et utopique, c'est vrai.
Mais c'était elle plus que tout et surtout, c'était beau.
Ça n'arriverait jamais et ils en étaient conscients tous les deux…
Ça ne les empêchait pas de rêver, pas vrai ?
- On essaiera alors, dit-il alors à la blonde. De faire les choses biens. Je te le promets. »
Puis, il l'embrassa.
Comment auraient-ils pu savoir que jamais aucun d'eux ne pourrait tenir leur promesse ?
§§§§
« Tu n'es pas obligée de faire ça.
Yara continua de marcher pourtant.
- Bien sûr que si. C'est mon frère Marina, je dois aller le voir. Juste… pour être sure. »
L'hôpital.
Elles étaient à l'hôpital, et la fer-née sentait son cœur sur le point de se fissurer en deux parce que…
Theon était là.
Ramsay Bolton l'avait envoyé à l'hôpital.
Son frère était blessé et son petit-ami dans ce monde (non, non, non, par pitié, pas lui, tout mais pas ça, ça ne pouvait pas arriver, ça ne pouvait pas être vrai, non, non, non, juste non, s'il vous plaît, par le Dieu noyé, je vous implore, ne lui faites pas ça) l'avait envoyé à l'hôpital.
Et tout le monde s'en foutait.
Sansa et Theon étaient tous les deux piégés dans deux relations abusives et violentes dont ils ne pouvaient pas sortir, et ça la rendait malade.
Elle ne pouvait pas les protéger.
Ils étaient sa famille et elle était incapable de les aider à s'en sortir.
Et ça la tuait.
Lorsqu'elle le vit, qu'elle vit ses blessures et sa tristesse, et le fait que ça allait recommencer, elle sentit sa respiration s'arrêter, purement et simplement.
Même les encouragements de Marina ne furent pas suffisants pour l'aider à reprendre courage.
Elle était en train de se noyer, purement et simplement, face à l'ampleur de la tache.
Et elle n'était pas sure de jamais trouver un moyen de remonter à la surface un jour…
A suivre…
