Je te trouve enfin.
Titre du 03/01/2023 : Je te trouve enfin
Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)
Défi à l'unité d'Almayen n°4
Y : Yara Greyjoy
Yara Greyjoy
Prénom 67 : Marina
Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert
UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT
Quatre aspects de… Thomas Barrow (Downton Abbey) : Suicide : Écrire sur quelqu'un qui a des pensées noires ou sur quelqu'un qui réapprend à vivre après une dure période
257) 50 nuances de personnages LGBT
10 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, défis à l'unité, alphabets, de secondaire à principal, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 50 nuances)
Son frère…
Son petit frère.
Celui qu'elle était supposée protéger.
Et elle avait échoué.
Elle savait que ce n'était pas la même chose que dans la série, que là, son petit frère n'avait pas subi d'innombrables tortures aux mains de Ramsay Bolton, qu'il n'avait pas été brisé au point de ne plus se souvenir de son propre nom, mais…
Mais il souffrait, clairement.
Et elle ne pouvait pas l'aider.
Tout comme elle ne pouvait pas aider Sansa.
Et ça lui brisait le cœur.
Elle se sentit suffoquer, et elle voulait juste que ça s'arrête, que tout ça…
Il y avait…
Il y avait une chanson.
Mélisandre lui avait parlé d'une chanson, se souvint-elle, une chanson qui était supposée les aider à se souvenir, alors pourquoi…
Pourquoi ne se souvenait-elle plus de quelle chanson il s'agissait, pourquoi ne se rappelait-elle pas des paroles ?
Peut-être avait-elle tort finalement.
Peut-être avait-elle aussi perdu une partie de sa mémoire en passant d'un monde à l'autre.
(High in the halls of the kings who are gone
Jenny would dance with her ghosts
The ones she had lost and the ones she had found
And the ones who had loved her the most.
Ironiquement, la version complète de la chanson ne sortirait pas avant le mois d'avril suivant.
Et à ce moment-là, que se passerait-il ?
Cela changerait-il quoi que ce soit ?
Ou non, puisque Game of Thrones ne pouvait pas exister à Kintzheim ?
Qui sait…
Oh, si seulement Yara et Marina avaient su.)
« Excusez-moi, qui êtes-vous ?
Ce fut comme si on venait de lui enfoncer un couteau dans le cœur.
Elle savait que Theon ne la reconnaîtrait pas.
Elle ne s'attendait pas à ce que ça fasse aussi mal.
Elle essaya de lui sourire, mais derrière son dos, il y avait, dissimulés, ses poings serrés, serrés au point de lui faire mal.
- Je… je suis nouvelle en ville et je me suis dit… tout comme mon amie, que vous voudriez peut-être un peu de compagnie.
Pourquoi ?
Pourquoi est-ce que personne ne faisait rien pour l'aider ?
Pourquoi est-ce que, d'après ce qu'elle avait vu, tout le monde se taisait et fermait les yeux ?
(Personne n'avait aidé Cersei à l'époque…
Mais justement.
Ce n'était pas Westeros ici, et les choses étaient censées être différentes, meilleures, plus justes, et pourtant…)
Elle ne pouvait que s'imaginer le calvaire qu'il endurait et elle voulait juste le serrer dans ses bras et lui promettre que tout irait bien.
Qu'il irait bien.
Mais le même problème se posait avec lui qu'avec Sansa.
Elle ne représentait absolument rien pour lui.
Quand il la regardait, il ne voyait qu'une inconnue.
Combien de fois un cœur pouvait-il se briser au juste ?
Parce que la fer-née avait le sentiment qu'elle allait bientôt atteindre sa limite personnelle à vrai dire…
- Oh, répondit-il, à la fois confus et touché par tant de sollicitude venant d'une personne qu'il ne connaissait même pas. Ça va aller, ne vous en faites pas. Je vais bien.
Non, tu ne vas pas bien, voulut-elle hurler, et seule la main que Marina glissa dans la sienne l'empêcha de craquer.
Il mentait, c'était une évidence, elle savait toujours quand il mentait, et elle voulait lui hurler qu'elle était là, qu'elle allait le protéger et le sortir des griffes de ce monstre.
Mais. Elle. Ne. Le. Pouvait. Pas.
Je suis désolée Theon.
Je suis tellement désolée.
Si une telle chose était arrivée à Westeros, elle aurait pris sa hache, ou son arc et ses flèches et elle aurait envoyé l'un ou l'autre dans le crâne du bâtard de Roose Bolton sans la moindre hésitation.
Seulement voilà.
Ils n'étaient plus à Westeros.
Ici, les choses étaient bien plus compliquées.
Elle lisait dans ses yeux le désespoir qu'il s'efforçait en vain de cacher.
Sauvez-moi, sauvez-moi je vous en supplie.
Elle le ferait.
Oh par le Dieu noyé, elle le ferait.
Même si c'était la dernière chose qu'elle faisait sur cette fichue terre.
- Qui vous a fait ça ? Ne put-elle s'empêcher de demander, parce qu'elle savait bien sûr, mais elle devait savoir si oui ou non il était prêt à le reconnaître.
Ou si il allait se réfugier dans le déni comme Sansa semblait le faire.
- Personne. »
Menteur, hurla-t-elle intérieurement, et elle allait le tuer, elle allait tellement le tuer et le détruire, et elle se souvenait des séances de torture de la saison 3, des hurlements de son petit frère, et elle se jura que ça n'arriverait pas.
Jamais.
Cette fois, elle serait là, et personne, pas même l'écorché ne pourrait l'arrêter.
« Si jamais vous avez besoin d'aide, glissa alors Marina, voici mon numéro de téléphone. »
Theon prit le papier qu'elle lui tendait et le serra dans sa main, avant de la remercier rapidement, mais…
Mais il y avait une lueur si désabusée dans son regard, quelque chose de si désespéré, il semblait si résigné à son sort que la fer-née sentit le désespoir la submerger.
Comment sauvait-on quelqu'un qui pensait ne plus pouvoir l'être ?
« Tenez bon je vous en supplie, lui chuchota Yara avant de partir.
Il lui envoya un sourire triste.
- J'essaierai, promis. »
Alors qu'elle sortait, il ne parvint pas à saisir pourquoi elle lui semblait si familière.
Quant à Yara, alors qu'elle entendait la voix de Ramsay qui se rapprochait, elle eut bien du mal à ne pas se jeter sur lui pour l'étrangler de ses propres mains.
« Il ne faut pas qu'il nous voit, lui rappela Marina à voix basse, avec un peu de chance, on a pas encore été repérées. On doit jouer sur ça le plus longtemps possible.
- Je sais, souffla-t-elle. »
Elle avait bien conscience que son amie avait raison.
Mais honnêtement, tuer ce salopard et sauver son frère de l'enfer, quitte à aller en prison pour ça après ?
De son point de vue, ça en valait carrément la peine.
§§§§
Il y avait au moins une personne en ville qui essayait de changer les choses, finirent-elle par découvrir.
Jeyne Poole.
Elle avait essayé d'aider Sansa, et ça n'avait pas marché, elle avait aussi essayé avec Theon, et ça avait également échoué.
Elle avait sans doute tenté la même chose avec d'autres personnes, et à nouveau, ça avait dû être un échec complet.
Marina aurait voulu pouvoir la serrer dans ses bras et lui dire que rien de tout ça n'était de sa faute.
Après tout, difficile de lutter contre quelqu'un qui avait littéralement une malédiction de son côté et qui pouvait faire à peu près tout ce qu'elle voulait avec.
Mais au moins, ça démontrait une chose.
Elles n'étaient pas seules.
§§§§
Margaery et Tommen semblaient heureux au moins.
De même que Myrcella et Shireen.
C'était sans doute bien les seuls, dans l'ensemble de cette gigantesque ville de plusieurs milliers d'habitants…
Si Cersei n'avait pas décidé de gâcher le bonheur de tous les autres habitants de la ville à l'exception des membres de sa famille, Yara aurait presque trouvé ça beau qu'elle ait fait en sorte qu'ils ne soient pas séparés de ceux qu'ils aimaient.
Ce n'était pas suffisant pour effacer tout le reste, toute la douleur et tout le désespoir qu'elle et les autres avaient semé en ville.
Quant aux autres, hé bien…
Jon Snow était ici Jon Stark (ironique, lui qui ne l'était jamais devenu que ce soit avant la malédiction, dans les livres ou dans la série), fils des défunts Lyanna Stark et Rhaegar Targaryen, ce qu'il était en réalité, et Yara ne put que saluer l'ironie qu'un monde mensonger ait pour une fois choisi de révéler la vérité.
Ygritte était aux abonnées absentes, de même que Vère, et Marina n'avait pu dissimuler son inquiétude concernant son sort quand elle avait appris que Craster était toujours en vie (alors que d'autres ordures étaient mortes avant la malédiction, lui, il avait fallu qu'il survive…), alors que Sam, lui, étudiait les lettres et l'histoire à l'université de Kintzheim.
Ça n'avait pas vraiment surpris Marina.
(En fait ça ne surprend probablement personne.)
Ça leur avait pris au moins la journée entière, et elles ne savaient pas encore tout ce qu'elles auraient aimé savoir.
C'était… honnêtement désespérant.
Et fatiguant aussi.
Le soir, Yara ne fut pas vraiment étonnée en réalisant à quel point elle était épuisée et avait besoin de dormir.
D'urgence.
Trouver une chambre d'hôtel pour elle et Marina ne fut pas très compliqué, ce qui surprit le plus Yara, ce fut de constater que le gîte était tenu par une des Frey.
Walda, la fer-née ne savait plus laquelle exactement, il y en avait tellement qu'elle s'y perdait à force, mais d'après Marina, il s'agissait de Walda la grosse, qui n'avait pas épousé Roose Bolton ici, et qui n'avait donc pas été mangée par les chiens de son beau-fils.
Tant mieux.
Elle méritait mieux que de subir un sort pareil.
(Et oui, je l'ai choisie parce que j'avais pas d'idées et quitte à choisir quelqu'un, autant prendre un personnage secondaire que beaucoup de gens ont dû oublier parce que voilà.)
Une fois leurs affaires défaites, la guerrière s'était écroulée sur son lit et s'était endormie aussitôt.
Elle espérait qu'elle rêverait d'un moyen de sauver tout le monde de cet enfer abominable.
(Sa nuit fut peuplée de cauchemars, évidemment.)
§§§§
Cersei Lannister passait une bonne soirée jusque là.
Elle avait passé une bonne journée, une journée parfaite, comme d'habitude, comme c'était le cas depuis plus d'un an et demi, comme toujours, et tout allait bien, ses enfants étaient heureux, Jaime aussi (ou plutôt il croyait l'être, lui qui n'avait plus de cœur et ne savait même pas ce que celle qu'il considérait comme sa femme lui avait fait), elle avait joué son rôle de mairesse à la perfection et elle était rentrée chez elle pour profiter d'une soirée tranquille avec son époux.
En somme, tout allait bien.
Et puis Petyr Baelish avait sonné à la porte alors qu'il était vingt-trois heures passées et elle avait su que quelque chose clochait.
Qu'un grain de sable s'était finalement glissé dans sa machine qu'elle pensait pourtant parfaitement bien huilée.
C'était… très contrariant.
« J'espère que c'est important, siffla-t-elle en apercevant le prêteur sur gages, parce que je dois vous avouer que ce n'est pas la manière dont je m'imaginais ma soirée.
Littlefinger lui sourit.
Par les Sept, comme elle abhorrait ce sourire suffisant, ce sourire qui insinuait qu'il en savait toujours bien plus qu'elle sur absolument tout et qu'il aurait toujours plusieurs coups d'avance sur elle, quels que soient ses efforts pour essayer de le battre à ce jeu.
Qu'elle détestait cet homme.
Malheureusement, et elle devait bien le reconnaître, elle avait autant besoin de lui qu'il avait besoin d'elle.
- Ne vous en faites pas madame la mairesse, moi non plus à vrai dire, et je ne vous dérangerais pas de cette manière si ce n'était pas le cas. Puis-je entrer ?
Elle acquiesça, de mauvaise grâce.
Croisant les bras, elle le regarda avec un air circonspect.
- De quoi s'agit-il au juste ?
- Vous savez que je possède la quasi-totalité des bâtiments de la ville.
Elle ne comprenait pas pourquoi il commençait par ça, ni où il voulait en venir exactement, mais soit, pourquoi pas.
- Oui. Grâce à moi, ne put-elle s'empêcher de lui rappeler.
Ce n'était pas une menace, pas vraiment, plutôt une manière de lui rafraîchir la mémoire, pour qu'il n'oublie pas ce qu'il lui devait.
Il lui adressa un nouveau sourire poli absolument détestable.
- Bien sûr. Et comme vous le savez aussi, je fais toujours bien attention à qui fréquente les différents bars, restaurants et hôtels de Kintzheim.
- Oui je sais. Et ?
- Et aujourd'hui, il y a eu deux nouvelles clientes au Dragon Quincaille de Bronn Néra et elles ont pris une chambre d'hôtel à l'auberge des routes croisées, tenue par Walda Frey. Apparemment elles comptent rester longtemps. Et avant que vous n'ajoutiez quoi que ce soit… elles ne sont pas originaires de Kintzheim. J'ai vérifié.
Cersei se figea aussitôt, stupéfaite.
Personne ne pouvait entrer à Kintzheim pourtant, le sortilège de la malédiction s'en assurait, les gens étaient censés ne voir que des ruines, alors comment…
- Ce n'est pas possible, lâcha-t-elle, essayant de garder son sang-froid.
- Malheureusement si.
- Quels noms ont-elle donnés ? À quoi ressemblent-elles ? D'où viennent-elles ? Il faut que je sache.
- C'est bien pour ça que je suis venu vous voir en premier. On vient de m'envoyer les vidéos des caméras de surveillance, voyons donc ce que Marina Leszczynska et Esgred Miller ont à nous dire.
- Ces noms ne me disent rien, fit Cersei en fronçant les sourcils.
Le visage de Marina Leszczynska ne lui rappela rien non plus, elle ne venait pas de Westeros, de toute évidence.
Puis, elle vit un visage qui lui était, lui, bien plus familier.
- Yara Greyjoy, lâcha-t-elle avec stupeur. C'est pour ça qu'elle n'est pas à Kintzheim ! Je la pensais morte, ou bien dans un trou perdu au fin fond de la ville, alors qu'en fait…
- Elle a dû trouver un moyen de venir ici avant que la malédiction ne soit lancée, conclut Littlefinger, soit grâce à Mélisandre, soit à Thoros… Et elle sait. Elle connaît la vérité.
Cersei blêmit.
Elle n'avait pas prévu ça, qu'une seule personne puisse faire capoter son plan pourtant si parfait et sans accroc.
- Et l'autre, comment est-ce qu'elle… comment a-t-elle pu entrer ? Ça n'a pas le moindre sens…
- Yara se trouvant avec elle, peut-être qu'elle a pu franchir la barrière. Nous n'avions pas pensé à ça, à ce que quelqu'un se trouvant hors d'ici se souvienne et pire encore, trouve le moyen de revenir…
- Non, en effet.
Si ça ne l'avait pas impacté elle aussi, l'ancienne reine se serait sûrement réjouie de voir cet air de défaite inscrit sur le visage de Petyr Baelish.
- Elle a dû lui dire la vérité, et… elle l'a crue. Cette femme l'a crue, c'est la seule explication plausible à sa présence ici, au fait qu'elle ait pu voir Kintzheim et y entrer, sinon l'entrée lui serait restée fermée. Elle soupira. De toutes les personnes habitants dans ce foutue pays, il a fallu qu'elle tombe sur l'une des seules qui soit assez fêlée pour croire une histoire de malédiction…
- Que comptez-vous faire ?
Un sourire apparut sur le visage de Cersei.
- Pour l'instant, rien… Laissons donc la malédiction agir d'elle-même… Par chance, il y a quelque chose de prévu pour ce cas de figure, qui devrait marcher, et alors, Yara Greyjoy se retrouvera toute seule et isolée sans même comprendre ce qui lui arrive. Et qui acceptera de la croire alors ? »
Oui, Cersei Lannister était confiante alors qu'elle congédiait Littlefinger hors de chez elle.
Les choses se régleraient d'elle-même.
Et si ce n'était pas le cas, hé bien…
Elle trouverait un moyen de régler ce problème.
Elle trouvait toujours.
A suivre…
