Le chemin du retour.
Titre du 27/08/2022 : Le chemin du retour
Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)
Défi à l'unité d'Almayen n°4
Y : Yara Greyjoy
Yara Greyjoy
Prénom 67 : Marina
Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert
UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT
Quatre aspects de… His Dark Materials : Daemon : Écrire sur une relation entre un animal et un humain ou faire apparaître un Patronus (Harry Potter) dans son texte
257) 50 nuances de personnages LGBT
10 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, défi à l'unité, alphabets, de secondaire à principal, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 50 nuances)
Il faisait nuit quand elles rentrèrent, et ce ne fut que lorsqu'elle fut arrivée à leur chambre que Yara s'autorisa enfin à commencer à parler.
Après avoir un peu joué avec Onyx bien sûr, parce qu'elle était l'un des seuls être dans ce nouveau monde qui parvenait à l'apaiser en seulement quelques secondes, et qu'elle lui rappelait un peu Lady, la louve de Sansa.
Lady…
Où pouvait-elle bien être maintenant, et Vent Gris, Fantôme, Été, Nymeria, Broussaille ?
Qu'est-ce que la malédiction avait fait d'eux ?
Essayant de ne plus y penser, elle continua de jouer avec la chienne, espérant ainsi apaiser ses inquiétudes, au moins un peu, même si elle savait que ce ne serait définitivement pas suffisant.
« Alors ? Lui demanda Marina. Quelles sont les nouvelles ?
- J'ai parlé avec Stannis Baratheon… Il se souvient.
Les yeux de la dunkerquoise s'écarquillèrent de surprise.
- Quoi ? Mais… comment est-ce que ça peut être possible ?
La fer-née haussa les épaules.
- Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas, lui non plus n'en a aucune idée, peut-être que c'est juste… un dysfonctionnement de la malédiction, quelque chose qui… Elle ne put s'empêcher de laisser échapper un rire nerveux en se souvenant de ce qu'elle avait appris des livres et de la série. Peut-être que Lady Mélisandre avait raison finalement, peut-être que Stannis est réellement l'élu du maître de la lumière.
- Peu importe la raison, en conclut Marina, puisqu'on ne peut pas la trouver, on doit se concentrer sur autre chose. De quoi est-ce qu'il se souvient exactement ?
- D'à peu près tout ce qui a précédé la malédiction, et il se souvient aussi de sa vie à Kintzheim, pour aussi fausse qu'elle soit. La seule chose dont il ne se rappelle pas, c'est de la chanson…
- Comme à peu près tout le monde apparemment, lâcha Marina avec amertume.
- Oui, on dirait bien.
Elle se demanda si Cersei et les autres savaient, eux, ou si comme tous les autres habitants de la ville, ils avaient oublié, ou même si ils avaient jamais été au courant, puisque Mélisandre n'avait eu le temps de prévenir qu'un petit groupe de personnes au final et qu'ils n'étaient définitivement pas sur sa liste.
Après tout, quelle importance ?
Même si ils av aient eu en mémoire le nom de la chanson ou les paroles, ils n'auraient jamais accepté de les lui révéler.
(Pendant une fraction de secondes, elle s'imagina enlever Ramsay Bolton et le torturer afin de lui faire révéler tout ce qu'il savait, ou juste pour le plaisir de lui faire du mal, de le faire souffrir comme il avait fait souffrir Theon, comme il le faisait encore souffrir l'enfer.
Non.
Elle n'était pas comme ça.
Elle n'était pas lui.
Et de toute façon, les répercussions de son acte auraient été trop terribles pour qu'elle ne les prenne pas en compte.)
- Il sait autre chose en revanche, reprit-elle, et ça devrait nous aider à avancer je pense. Mélisandre est ici, et elle ne sait peut-être rien, mais… Il faut que j'essaie d'aller lui parler, si il y a bien quelqu'un ici qui peut nous aider et qui détient peut-être des informations, c'est bien elle. C'est elle qui nous a parlé du Sort Noir après tout, qui l'a lancé, et c'est… notre seule chance.
Marina acquiesça.
- Très bien. Quand est-ce que tu comptes aller la voir ?
- C'est là que ça se complique. Elle est internée dans un hôpital psychiatrique, et d'après les recherches que j'ai faites, ça devrait prendre un peu de temps pour je puisse aller la voir, surtout que c'est moi. Tu penses bien que Cersei va tout faire pour me mettre des bâtons dans les roues si elle le peut, rien que pour le plaisir de me voir me battre contre le vent et pour me ralentir…
- Je vois… Redis-moi alors, d'accord ?
- Promis. »
§§§§
« Je la verrai vendredi prochain, lui annonça victorieusement Yara le lundi suivant.
- Oh, vendredi prochain, tu veux dire, le 1er mars, c'est ça ? Lui demanda Marina.
- C'est ça, confirma Yara, intriguée par sa question, pourquoi ?
- Hé bien… Lancel a proposé qu'on aille au cinéma ensemble ce jour-là.
Un sourire apparut alors sur le visage de Yara, qui ne fit même pas mine d'être étonnée.
Depuis que ces deux-là s'étaient rencontrés, elle savait bien qu'il y avait de l'amour dans l'air, et pas seulement du côté de Marina, même si c'était là que c'était le plus flagrant, il était évident que Lancel lui aussi s'était rapidement attaché à elle.
Et elle ne les avait vus passer que peu de moments ensemble, mais le peu de fois où elle l'avait fait, ils avaient l'air vraiment… heureux ensemble, et cette romance en construction la touchait profondément.
Elle espérait vraiment que les choses continueraient ainsi, que rien ne viendrait se mettre entre eux, parce qu'ils méritaient tous les deux d'être heureux.
- C'est un rendez-vous, pas vrai ?
Marina rougit, sourit et acquiesça, et le sourire de son amie s'agrandit.
- C'est génial, vraiment, vas-y, fonce, j'irai voir Mélisandre seule, c'est ce que j'avais prévu de toute façon, il vaut mieux que Stannis soit absent, et toi aussi avec ta mémoire qui te joue des tours. Profite bien.
- Merci Yara. Pas seulement pour ça, mais… de m'avoir amenée ici. De m'avoir permis de le rencontrer.
- Tu m'as sauvée Marina, c'est le moins que je puisse faire en retour, vraiment. »
§§§§
Stannis n'avait pas menti.
Lady Mélisandre d'Asshai était réellement méconnaissable.
Disparue, envolée la belle femme rousse sans âge qui résistait encore et toujours au passage du temps, maintenant il n'y avait plus qu'une femme âgée et fatiguée au regard sans vie et qui resta vide alors qu'il se posait sur Yara Greyjoy.
Le cœur de la guerrière se serra alors.
Elle n'avait jamais été proche de la prêtresse du Maître de la lumière, elle n'avait jamais partagé ses convictions, et jamais elles n'avaient été réellement amies, elles étaient au mieux de vagues connaissances l'une pour l'autre.
Mais voir ce qu'elle était devenue, ce que la malédiction lui avait fait subir, tout ce qu'elle avait perdu et oublié, cet emprisonnement qu'elle ne méritait pas…
Ça lui faisait mal.
En vérité, à chaque fois qu'elle croisait quelqu'un qu'elle avait connu et qui se retrouvait dans une situation similaire, c'était comme si on lui poignardait le cœur en boucle, encore et encore et encore, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien.
Jusqu'à ce qu'elle ne ressente plus rien, hormis la douleur.
« Bonjour… Mélisandre, se reprit-elle juste à temps, étant à deux doigts de l'appeler Lady. Elle ne savait pas si elles étaient écoutées, mais il valait peut-être mieux être prudente à ce sujet. Est-ce que vous vous souvenez de moi ?
La vieille femme et la regarda et il n'y eut rien.
Rien du tout.
Pas de lueur de reconnaissance, elle ne savait pas qui elle était, elle l'avait oubliée, elle avait oublié, comme tous les autres.
C'était désespérant, et à pleurer, vraiment.
Yara serra les poings et se força à prendre une grande inspiration pour se calmer.
Ça ne servirait à rien qu'elle s'énerve, surtout contre Mélisandre qui n'y était pour rien.
- Qui êtes-vous ? Demanda Mélisandre d'une voix confuse, en fronçant les sourcils.
Elle pensa à mentir d'abord.
Mais après tout, quelle importance que d'autres personnes soient au courant de son véritable nom, puisque Cersei le connaissait déjà de toute façon ?
Elle jouait cartes sur table, et Lady Mélisandre ne connaissait pas Esgred Miller autrefois.
En revanche, elle avait connu Lady Yara Greyjoy.
Et ça, ça pouvait faire toute la différence.
- Je me nomme Yara Greyjoy. Et vous et moi, on se connaît.
Souvenez-vous, souvenez-vous, souvenez-vous ! Hurla-t-elle intérieurement.
- Non madame, je suis désolée, lui dit Mélisandre, toujours aussi confuse et perdue, mais je ne sais pas qui vous êtes.
Prévisible.
Mais néanmoins atrocement douloureux.
- Vous nous avez aidés, insista-t-elle, vous nous avez sauvés des marcheurs blancs, la malédiction, c'est vous qui avez su quoi faire quand nous pensions que tout était perdu.
Au diable les autres et ce qu'ils pouvaient penser, elle pouvait bien passer pour une folle, ça n'avait pas d'importance.
Elle était désespérée.
Elle devait essayer, vraiment, même si ça ne la menait à rien.
- Je… je ne comprends pas.
Et oh par le Dieu noyé, comme elle voulait hurler.
- Vous m'avez parlé d'une chanson, avant que la fumée n'arrive et n'emporte tout, avant l'oubli, avant tout… tout ça.
- Je me souviens de la petite Jenny, lui confia alors Mélisandre, et ça ne l'aida pas le moins du monde.
- Quoi ? Lâcha Yara avec un air éberlué.
Bon sang, de quoi parlait-elle ?
(High in the halls of the kings who are gone
Jenny would dance with her ghosts
The ones she had lost and the ones she had found
And the ones who had loved her the most.
Elle s'était souvenue au début, en arrivant en France, et elle avait fini par oublier, par tout oublier, malgré elle, parce que même elle avait été touchée par la malédiction finalement.)
- Je me souviens de la pauvre petite Jenny, répéta-t-elle, et elle n'ajouta rien de plus. »
Yara aurait sincèrement aimé avoir plus que ça.
§§§§
Quand elle avait su quel film Lancel voulait l'emmener aller voir, Marina avait failli éclater de rire.
Kill Ben Lyk.
Seule elle pouvait réaliser à quel point ce choix de film était drôle.
Déjà parce qu'elle avait déjà vu ce film (note de l'autrice : honnêtement je sais pas si c'était déjà le cas à ce moment-là de la chronologie mais bon on a déjà établi qu'elle était différente alors disons que oui.), qu'elle aimait beaucoup et sur lequel elle avait déjà écrit des fanfictions (note de l'autrice : géniales évidemment mais bon en même temps c'est Marina), mais pas seulement pour ça.
Il y avait un autre petit détail qui concernait le casting.
Parce que le Ben Lyk principal était joué par Eugene Simon.
L'acteur de Lancel Lannister.
Le lion allait voir à l'écran celui qui avait été choisi pour interpréter son rôle dans une série dont il ignorait jusqu'à l'existence.
C'était assez amusant quand on y pensait deux minutes.
Mais elle ne dit rien, et profita du film avec celui qui était peut-être (du moins elle l'espérait aussi) son futur petit-ami.
Et elle pleura à la fin, évidemment.
Pauvre Roberto…
Ça n'aurait jamais dû se terminer comme ça.
Lancel était de son avis d'ailleurs, et alors qu'ils discutaient ensemble du film et qu'ils sortaient du cinéma, elle ne put s'empêcher de tiquer sur un détail pourtant a priori anodin.
La date du film…
Le film était sorti en 2018 d'abord, avait été présenté à un festival en 2019 ensuite, et il était désormais visible à Kintzheim, avec quelques mois de retard.
Mais ce n'était rien comparé à la programmation des films des semaines précédent leur arrivée dans la ville créée par la malédiction, qui eux, dataient au moins de dix voire quinze ans.
Et aujourd'hui, d'un seul coup, un film récent sortait.
Ce n'était d'ailleurs pas un cas isolé, réalisa-t-elle, de nouveau films seraient projetés la semaine suivante, dont certains qui étaient également sur le point de sortir dans le reste de l'hexagone, alors que ce n'était pas arrivé auparavant.
Donc, quoi…
Est-ce que ça signifiait que le temps passait à nouveau à Kintzheim ?
Ou bien n'était-ce qu'une coïncidence ?
Gardant ce détail dans un coin de sa tête, elle préféra alors se concentrer sur une seule et unique chose.
Le fait qu'elle avait passé une très bonne soirée.
Et qu'elle voulait plus que tout que cela se reproduise une nouvelle fois.
Elle était heureuse, malgré la malédiction présente à Kintzheim.
Heureuse, et surtout, amoureuse.
Et elle ne voulait pas que ça s'arrête.
Jamais.
§§§§
Le lendemain, Stannis Baratheon, Yara Greyjoy et Marina Leszczynska se retrouvèrent à l'auberge des routes croisées pour déjeuner ensemble et discuter de ce que Yara avait appris la veille.
En le voyant pour la première fois, du moins en étant en pleine possession de ses souvenirs, Marina ne put s'empêcher de se figer.
Parce que Stannis Baratheon était, dans la série du moins, l'homme qui avait assassiné son propre frère puis sa fille pour un trône qu'il n'avait au final pas pu obtenir, celui qui avait envoyé une ombre contre Renly et qui avait envoyé Shireen au bûcher.
Mais dans ce monde, et elle le savait bien, ce n'était jamais arrivé.
Ici, Stannis était juste un homme qui essayait de sauver ce qui pouvait encore l'être.
Alors elle se calma et s'assit tranquillement en face de lui.
« Mélisandre ne se souvient de rien, commença Yara alors qu'ils mangeaient, ni de Westeros, ni des marcheurs blancs, rien du tout.
- Je vous l'avais dit, commenta Stannis d'un air morose.
- Mais… Elle m'a parlé d'une certaine Jenny, quand je lui ai évoqué la chanson.
Le sire de Peyredragon haussa un sourcil surpris.
- Jenny ? Quelle Jenny ? Et êtes-vous sure que c'est Jenny et pas Jeyne ? Les deux prénoms sont assez semblables.
Et entre Jeyne Poole et Jeyne Ouestrelin, sans oublier toutes les autres qu'elles ne connaissaient pas, il y avait du choix…
- Elle a dit Jenny, j'en suis sure, mais laquelle précisément, et quel rapport ça a avec un quelconque chanson, ça, je ne sais pas…
Si Sansa avait été là, pensa-t-elle avec tristesse, elle aurait su, de toute évidence, elle qui aimait tant les chansons, et elle se douta que Stannis pensait la même chose concernant Shireen, elle qui aimait tant l'histoire, si il s'agissait d'une chanson ancienne, elle l'aurait peut-être connue.
Elle et le cerf ne s'y connaissaient pas beaucoup en chansons, n'aimant pas particulièrement en écouter.
- Elle parlait peut-être de Jenny de Vieilles Pierres, lança nonchalamment Marina.
Ils la regardèrent tous les deux avec un air abasourdi.
- Jenny de Vielles Pierres, commença alors Stannis, vous voulez dire… Lady Jenny ?
- La femme du prince Duncan Targaryen, le prince des Libellules ? L'interrogea Yara.
- Oui, elle. Il y a un court passage dans un des romans à son sujet, sur sa chanson.
- Sa chanson ? Dit Stannis, surpris. Quelle chanson ?
Yara ne savait pas non plus honnêtement.
- La chanson de Jenny.
La fer-née sentit alors un fol espoir l'envahir.
Ils touchaient probablement au but, enfin !
- Est-ce que tu connais les paroles ?
Malheureusement, Marina secoua la tête.
- Non. Il n'y a que le début dans les livres, et c'est… « Dans les salles des rois défunts, Jenny, Tout là-haut là-haut, Dansait avec ses fantômes… » C'est tout ce qui a été écrit.
Yara fronça les sourcils, c'était ça, et en même temps…
Ça ne collait pas, pas complètement, et elle ne parvenait pas à comprendre pourquoi au juste.
(High in the halls of the kings who are gone
Jenny would dance with her ghosts
The ones she had lost and the ones she had found
And the ones who had loved her the most.
Ce n'était pas la même chose, pas entièrement, peut-être parce qu'en passant d'un monde à l'autre, ils avaient changé de langue.
Mais ils y étaient presque, oh, ils étaient si près du but…)
- Je vois… Fit-elle. C'est un début au moins. On va devoir trouver le reste nous-mêmes. »
Mais ils avaient la chanson.
Enfin.
Et Cersei et les autres n'avaient aucune idée de ce qui allait bientôt leur tomber dessus.
§§§§
Elle devait fuir, à tout prix, s'en aller, loin, le plus loin possible de cet enfer.
Elle le devait, pour son propre bien-être d'abord, mais aussi pour le bébé, qui n'allait pas tarder à naître, elle devait partir.
Elle devait protéger ses sœurs également, les aider à fuir, loin de ce monstre, parce qu'il était hors de question qu'elles continuent à vivre ainsi.
Elle ne savait pas ce que lui réservait l'avenir.
En revanche, elle savait qu'elle n'allait pas continuer à vivre de cette manière.
Plus jamais.
A suivre…
