Ma vie sans toi.

Titre du 02/07/2021 : Ma vie sans toi

Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)

Défi à l'unité d'Almayen n°4

Y : Yara Greyjoy

Yara Greyjoy

Sansa/Yara

Prénom 67 : Marina

Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert

UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT

Quatre aspects du… Capricorne (Astrologie) : Responsable : écrire sur une personne âgée ou sur un perso qui doit en gérer d'autres

257) 50 nuances de personnages LGBT

11 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, défis à l'unité, de secondaire à principal, ships rares, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 50 nuances)

En un sens, Vère n'arrivait pas encore à croire que ce soit vraiment possible.

Pas seulement qu'elle ait réussi à échapper à l'emprise de Craster et qu'elle soit devenue mère, enfin, que Sam l'ait retrouvée, même si ça aussi c'était encore inimaginable seulement quelques heures plus tôt.

Non, ce qui l'ébahissait réellement, c'était le fait que ces deux femmes qu'elle ne connaissait aucunement et qui ne la connaissaient pas non plus aient décidé comme ça, sans doute sur un coup de tête, de l'aider sans rien demander échange.

Juste parce qu'elle était perdue et qu'elle avait besoin d'aide.

Alors elle sourit à Esgred Miller et Marina Leszczynska qui lui sourirent en retour, parce que, avec un simple geste, elles lui avaient prouvé quelque chose de terriblement important.

La bonté pure existait encore à Kintzheim malgré les apparences.

§§§§

La situation était si étrange.

Avant, bien avant la malédiction, avant même la découverte du retour des marcheurs blancs, si on avait dit à Stannis Baratheon, seigneur de Peyredragon et frère du roi, qu'un jour, il allait héberger une sauvageonne chez lui, et de son plein gré qui plus est et que l'idée viendrait de lui de surcroît, il aurait immédiatement éclaté de rire.

Ou probablement que non, il n'était pas vraiment du genre à rire aux éclats et ce depuis toujours, il aurait probablement eu un rictus ironique et méprisant avant de traiter de fou ou de folle la personne qui aurait osé lui sortir une telle ânerie.

Et pourtant, elle était là, et c'était là qu'il voyait à quel point les choses étaient différentes comparées à Westeros.

Pas seulement ce qu'ils vivaient mais aussi qui il étaient.

Ça l'incluait lui, bien sûr, même si il se souvenait de qui il était, ses faux souvenirs de Kintzheim et du monde du vingt-et-unième l'influençaient tout de même, lui et sa manière de penser, et il en était bien conscient.

Mais il y avait aussi Selyse.

Sa femme, qu'il n'aimait pas et qui ne l'aimait pas non plus, mais avec qui il avait sentiment d'être coincé pour toujours.

Ce n'était même pas de sa faute à elle, mais celle de la malédiction, qui leur donnait à tous le sentiment désespérant que rien ne changerait jamais et qu'il était inutile de faire le moindre effort en ce sens pour tenter de faire bouger les choses.

Selyse…

Elle avait été une fanatique religieuse, à Westeros, il s'en rendait bien compte maintenant, et même si elle était toujours croyante désormais, et encore plus suite à ses différentes fausses-couches, ce n'était clairement pas au même niveau.

Il n'y avait plus cette lueur de folie qui brillait souvent dans son regard et qui lui faisait si peur autrefois mais qu'il enfouissait derrière tout le reste, la guerre contre les marcheurs blancs et le danger qui les menaçait tous.

Alors oui, là où la malédiction avait rendu tout le monde ou presque terriblement malheureux, elle avait fait de Selyse… une bien meilleure personne qu'elle ne l'était autrefois.

Sans doute parce que ici, ses douleurs et ses souffrances intérieures étaient reconnues, qu'elles pouvaient être soignées, qu'elle pouvait aller mieux, ou au moins essayer.

Selyse était clairement dépressive, en partie à cause de son désespoir de ne pas pouvoir avoir d'enfant, de n'avoir pas réussi à devenir mère, mais ici il n'y avait pas la pression d'absolument donner un héritier mâle à son époux.

Et de surcroît, ici, elle pouvait consulter un psy, en parler, essayer de guérir, même si le chemin serait encore long.

Elle essayait pourtant, elle essayait vraiment, et Stannis le voyait, il voyait ses progrès, alors qu'elle était aidée en cela par Lysa Stark.

Elles avaient vécu le même type de douleur après, la même perte, même si la truite avait dans ce monde eut plus de chance qu'elle au bout du compte.

Elle au moins elle avait donné naissance à un fils en « relativement » bonne santé.

Ce qui n'était pas le cas de Selyse.

Stannis aurait voulu lui hurler la vérité, qu'elle était mère en réalité, la mère d'une merveilleuse jeune fille, que tout était faux, que rien de tout ça n'était vrai ou réel d'une quelconque façon.

Ce qui le ramenait à Shireen, et à la manière dont sa mère l'avait traitée.

Elle n'avait pas été une bonne mère pour elle à Westeros, elle l'avait négligée à cause de son apparence et parce qu'elle osait être une fille et non un garçon, elle l'avait maltraitée aussi, et c'était autant de sa faute que du système dans lequel ils vivaient mais ça ne changeait rien à ce qu'elle avait fait.

Et encore au moins au fait qu'il n'avait rien vu, ou du moins qu'il avait fait semblant de ne pas voir, parce que regarder ailleurs et s'occuper de ses autres problèmes avait toujours été plus facile.

Il avait essayé de protéger sa petite fille, de toutes ses forces, mais ça n'avait pas été suffisant.

Ça n'avait jamais été suffisant de toute façon…

(Il essaya de se raccrocher au fait qu'ici au moins, elle était vivante et non morte brûlée vive sur un bûcher qu'il avait lui-même allumé.)

Mais ici, tout était différent.

Ici, Selyse était plus saine, elle avait conscience de ses failles et de ses préjugés, et elle essayait de les corriger, de sincèrement changer.

Et ici, Shireen n'était pas sa fille, et son apparence, son visage abîmé par la léprose n'était pas la trace d'une infamie, non.

C'était juste la preuve qu'elle était une survivante.

C'était à la fois ironique et triste de constater que Selyse n'avait jamais autant aimé Shireen que depuis qu'elle n'était plus officiellement sa fille.

Et enfin, il y avait Vère aussi.

Comme la plupart des seigneurs et dames de Westeros, Selyse avait été méprisante vis-à-vis des sauvageons venus d'au-delà du Mur pour fuir les marcheurs blancs, en particulier Craster et ses filles, et leur effroyable famille incestueuse.

Là où Shireen n'avait été que douceur, gentillesse, compassion et bienveillance, comme à son habitude.

Stannis avait été pareil que son épouse alors, mais maintenant il voyait bien à quel point il avait eu tort, et il ne voyait plus qu'une jeune femme qui n'avait jamais demandé à naître ou à subir toutes les horribles choses qu'elle avait dû endurer.

Et vu le regard bienveillant que Selyse posait sur elle, c'était aussi comme ça qu'elle la voyait.

Pour une fois qu'ils étaient d'accord sur quelque chose…

§§§§

Cersei Lannister était très… contrariée.

Et il y avait de quoi, ce n'était pas ce à quoi elle s'attendait quand elle avait repris les rênes de la malédiction, ce n'était pas ce qu'on lui avait promis non plus !

Elle, ce qu'elle voulait, c'était avoir une fin heureuse éternelle, vivre heureuse pour toujours, tout ça.

(Oui.

Une fin heureuse fausse, mensongère, factice où il n'y avait qu'une des deux à être vraiment heureuse, et à quel prix franchement ?)

Et voilà que maintenant, tout ce qu'elle avait bâti, construit, risquait de s'effondrer à cause de la naissance d'un simple bébé.

Ça n'aurait jamais dû arriver.

Elle fixa Littlefinger qui venait d'arriver dans la mairie et qui affichait le même air sombre qu'elle.

Apparemment, ils étaient deux à ne pas aimer cette situation.

« Vous avez appris la nouvelle je suppose, lui lança-t-il immédiatement, ne s'embarrassant pas de politesses inutiles et elle lui en fut grée.

Ils n'avaient pas le temps pour ça, en fait ils n'avaient pas de temps à perdre, c'était la première fois depuis le début de la malédiction que ça arrivait, et cette impression de perdre le contrôle lui était fortement désagréable.

Elle était la reine, elle était la mairesse.

Et pourtant, dans la journée précédente, Vère avait donné naissance à son enfant.

C'était tout bonnement inacceptable.

- Oui, évidemment, lui rétorqua-t-elle. Savez-vous à quoi est dû ce changement ?

- Nos deux nouvelles venues en ville de toute évidence. En particulier Yara Greyjoy. Mais cette Marina Leszczynska… Elle n'était pas supposée parvenir à entrer, pas alors qu'elle… ne vient pas d'ici. Je pense qu'elle joue un rôle dans tout ça, je ne sais juste pas encore lequel.

Elle non plus d'ailleurs.

C'était très frustrant.

- Avez-vous un plan ?

- Contre elles ? Honnêtement non. Nous n'avons rien contre elles, rien du tout, et même si le temps est comme nous le supposons, revenu à la normal, ça ne veut pas dire que d'autres changements vont survenir, et de toute façon nous ne pouvons pas les chasser de la ville. Pas sans un prétexte valable et surtout après ce qu'elles ont fait hier et dont toute la ville ne fait que parler en ce moment, et nous n'en n'avons pas. Et si nous voulons continuer de faire croire que nous vivons dans un endroit normal… nous ne pouvons malheureusement pas.

Elle non plus elle n'en avait pas d'ailleurs, que ce soit le prétexte ou le plan.

- Je suppose que les tuer n'est pas non plus une option ?

Littlefinger sourit avec amusement, la reconnaissant bien là.

- Non ma reine, nous ne sommes plus à Westeros et ce qui aurait marché là-bas serait bien plus… compliqué à mettre en place ici et ne ferait que provoquer des soupçons. Nous devons trouver autre chose.

Elle soupira.

- Très bien… Attendons dans ce cas. Mais quand ce sera le moment, alors… nous frapperons. »

Et alors ce serait la fin de ces deux femmes qui avaient osé la défier.

§§§§

Elle avait calé.

Encore.

Et merde…

Putain de bagnole de merde et foutue conduite à la con aussi.

Elle allait finir par la faire exploser si ça continuait comme ça, vraiment, et elle ne put empêcher un cri de rage totalement inutile et puéril qui plus est de lui échapper.

Pourtant, elle était bien décidée à y arriver et à obtenir son permis avant la fin de l'année 2019 (note de l'autrice : moi je suis en 2023 et j'ai toujours pas le mien lol, bon courage Yara parce qu'avec moi tu vas en chier et ce sera long et douloureux crois-moi tentative de rire maléfique totalement ratée.), foi de fer-née c'était une promesse !

« Putain de bordel de saloperie de merde ! Lâcha-t-elle alors en sortant de la voiture, claquant la porte avec fracas.

Geste qu'elle regretta littéralement la minute suivante, parce que la voiture était à Marina, pas à elle, et qu'elle devait faire en sorte d'en prendre soin.

Mais bon, est-ce que c'était de sa faute si elle était nulle en conduite franchement ?

Elle soupira alors bruyamment, à deux doigts de s'arracher les cheveux.

- A ce que je vois, la conduite n'est pas vraiment votre fort. »

En entendant cette voix tant chérie, tant aimée, et dont elle avait été privée pendant si longtemps, la seiche se figea d'un seul coup avant de se retourner.

Parce que la personne qui venait tout juste de parler, c'était Sansa.

Sansa qui était là, dehors, et qui lui souriait.

Oui, certes, ce n'était qu'un sourire poli et sans doute faux et mensonger, mais le savoir n'empêcha pas le cœur de Yara de commencer à battre la chamade alors qu'elle la regardait.

Parce qu'elle était , vraiment là, et qui si elle se mettait à rêver, alors elle pourrait réussir à se persuader que rien ni personne ne pourrait jamais la lui arracher, qu'elle ne la perdrait plus jamais.

Mais cette douce illusion n'avait rien à voir avec la réalité, pas vrai ?

Et elle le savait très bien.

Ça ne l'empêcha pas de faire semblant, pendant au moins quelques secondes.

« Je… balbutia-t-elle, parce que c'était la première fois que la femme qu'elle aimait lui adressait la parole de son propre chef depuis qu'elle était arrivée à Kintzheim.

Il y avait tellement de choses qu'elle aurait voulu pouvoir lui dire et qu'elle ne pouvait pas prononcer.

Elle voulait hurler, lui dire à quel point elle l'aimait, à quel point elle lui manquait, que sa vie sans sa présence semblait si vide maintenant, qu'elle ne valait pas le coup d'être vécue, qu'elle était désolée, tellement désolée de ne pas pouvoir faire plus, d'être incapable de faire mieux, qu'elle voulait juste la retrouver, rentrer à la maison.

Mais elle n'avait pas le droit, parce qu'alors Sansa l'aurait regardée comme si elle était folle, et elle n'était pas sure de pouvoir le supporter.

- Non, en effet, je l'admets bien volontiers, dit-elle en se forçant à sourire, parce que si elle ne le faisait pas, si elle ne gardait pas son masque parfaitement en place, si elle le laissait se fissurer, alors elle allait se mettre à pleurer pour ensuite s'écrouler pour de bon et ne plus jamais se relever.

Parce que la douleur lui percerait le cœur et que ça faisait trop mal, bien trop mal, et qu'elle ne pourrait pas y arriver.

- Est-ce que vous avez le permis ? Lui demanda Sansa avec curiosité, et Yara aurait aimé parler d'autre chose avec elle, de n'importe quoi, mais elle avait le sentiment que si cette conversation s'arrêtait, alors elle disparaîtrait et ce serait comme si ce n'était pas arrivé, et ce n'était pas ce qu'elle voulait.

Elle secoua la tête.

- Non, et heureusement d'ailleurs, vous imaginez ce que ça donnerait un désastre tel que moi sur la route ?

Sansa éclata de rire et la fer-née sentit son cœur s'envoler, parce que ça faisait si longtemps qu'elle n'avait pas entendu ce son, qu'elle n'avait pas pu l'entendre rire de si bon cœur.

Par le dieu Noyé, comme elle lui manquait.

- Je suis sure que vous n'êtes pas si mauvaise que ça. Je pourrais vous apprendre si vous voulez ?

Le cœur de la jeune femme rata un battement.

- Vous… quoi ?

La rousse hocha la tête.

- J'ai aidé ma petite sœur Arya à obtenir son permis, elle conduisait bien, mais elle n'était pas assez prudente, elle ne faisait pas assez attention aux règles de sécurité, au début en tout cas.

Ça ne m'étonne même pas d'elle, songea Yara avec amusement.

- Hé bien je… oui, pourquoi pas. »

Pouvoir voir Sansa régulièrement en ayant un prétexte valable pour lui parler ?

Elle n'allait clairement pas dire non.

Et puis qui sait, peut-être trouverait-elle alors un moyen de la tirer de cet enfer dans lequel la malédiction l'avait plongée.

A suivre…