Des jours meilleurs.
Titre du 23/05/2022 : Des jours meilleurs
Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)
Copc d'écrire un Marina/Lancel dans lequel Lancel lui dit que quand il est avec elle c'est comme s'il tenait la main d'un ange ?
Y : Yara Greyjoy
Yara Greyjoy
Shireen/Myrcella
Prénom 67 : Marina
Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert
UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT
Quatre aspects du… Petit Prince (de Saint-Exupéry) : "On ne voit bien qu'avec le cœur" : écrire un amour sincère ou placer une citation du Petit Prince dans votre texte
257) 50 nuances de personnages LGBT
11 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, copc, alphabets, de secondaire à principal, ships rares, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 50 nuances)
A chaque fois qu'il voyait Shireen, c'était comme si on lui arrachait le cœur pour ensuite s'amuser à l'écraser jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respirer, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à part de la douleur.
Aujourd'hui ne faisait définitivement pas exception.
Il le savait pourtant, il savait bien qu'elle allait venir, parce qu'il s'agissait de Shireen et qu'elle était quelqu'un de bien, parce que tout comme Sam elle avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour savoir où avait bien pu passer Vère depuis qu'elle avait disparu, et que maintenant qu'elle était revenue, qu'elle était libre, enfin, évidemment qu'elle allait essayer de la voir.
Bien sûr.
Il en avait conscience quand il avait proposé à Marina et Yara d'héberger l'ancienne sauvageonne chez lui, il savait que sa fille voudrait rapidement avoir de ses nouvelles, juste pour être sure qu'elle allait bien, pour savoir peut-être aussi ce que son père avait pu lui faire endurer quand elle était sa prisonnière.
Il savait bien que ça lui ferait mal, pourtant, il n'avait pas hésité.
De plus, si ça lui permettait de revoir sa fille, même si elle n'avait aucune idée de qui il était réellement pour elle, c'était toujours ça de pris.
« Bonjour oncle Stannis, lui dit-elle avec un sourire radieux avant de le serrer dans ses bras comme si elle ne l'avait pas vu depuis une éternité. »
Et il lui rendit son étreinte sans la moindre hésitation, parce qu'avant, à Westeros, il n'était pas vraiment quelqu'un de très tactile, et il n'avait que trop peu souvent serré sa fille dans ses bras, il ne lui avait pas assez montré son affection.
C'était une erreur qu'il ne comptait pas commettre à nouveau.
Il s'efforça de lui sourire.
Ça aussi c'était une chose qui avait changé par rapport à l'avant malédiction, même si son cœur se brisait un peu plus chaque jour, il essayait d'être le plus souriant possible, surtout quand elle était là.
Même si son sourire était presque toujours un mensonge.
Presque.
Quand elle était devant lui, dans ses bras, il pouvait presque oublier à quel point il avait mal.
Il pouvait presque croire qu'il était heureux.
Et puis elle l'avait appelé oncle Stannis.
Ce n'était pas suffisant, bien sûr, mais au moins il n'était pas un étranger pour elle, il était de sa famille et elle l'aimait au moins, et c'était déjà mieux que rien.
Il devait s'accrocher à ça, de toutes ses forces s'il ne voulait pas finir par s'écrouler.
« Bonjour Shireen, comment vas-tu ?
- Bien, très bien même, lui dit-elle en souriant, je suis venue voir comment va Vère.
- Épuisée, mais tu peux aller dans sa chambre pour la voir si tu veux, fais seulement attention à ne pas trop la fatiguer.
- Promis ! J'ai amené Myrcella aussi, elle voulait venir aussi, j'espère que ça ne te dérange pas.
- Non, pas du tout, prétendit-il. »
Ce n'était pas vrai.
Pas vraiment.
Alors que Shireen partait dans l'autre pièce, il resta seul avec celle qui se nommait autrefois Myrcella Baratheon mais qui, aujourd'hui, se prénommait Myrcella Lannister.
Ainsi, Cersei avait eu au moins la décence de rétablir la vérité sur ce point, à défaut de le faire sur tous les autres, et avec cette mascarade qu'était le mariage de Cersei et Jaime Lannister qui n'étaient pas frère et sœur dans cet univers (mais il savait lui, oh il connaissait la vérité, et il savait aussi que jamais le Régicide, qu'il ne portait pourtant pas plus que ça dans son cœur, n'aurait accepté de dire oui à ça si il avait su la vérité), il avait la preuve de ce qu'il avait toujours su en son for intérieur.
Ce qu'il n'avait malheureusement pas pu prouver à Westeros parce que Jon Arryn était mort et qu'ensuite les marcheurs blancs étaient venus, balayant d'un seul geste ce genre de considérations, à savoir que les enfants royaux n'avaient jamais été ceux de Robert Baratheon.
Mais maintenant que tout le monde avait oublié la vérité, à quoi cela lui servait-il de le savoir au juste ?
Qu'est-ce que ça pourrait changer ?
Ce n'était pas comme s'il pouvait prouver l'union incestueuse entre les deux lions, puisqu'il n'avait aucune raison valable de faire demander un test ADN, et même s'il avait pu le faire, Cersei n'était pas idiote.
Elle aurait prétendu que les tests étaient faux, voire elle les aurait faits falsifier elle-même, et alors…
Alors tout ça n'aurait servi à rien.
Il regarda Myrcella.
Aussi blonde que ses parents, et il ne savait pas quoi penser d'elle.
Souvent, une pensée le taraudait, terrible et terrifiante.
Savait-elle ?
Était-elle au courant de la vérité, sa mère lui avait-elle fait conserver la mémoire ?
Il espérait que non.
Il espérait vraiment qu'elle était aussi innocente qu'elle paraissait l'être, parce qu'il ne supporterait pas que cette princesse aux boucles blondes et à l'air angélique brise le cœur de Shireen.
Sa fille méritait mieux que ça.
Il y avait quelque chose de sombre dans les yeux de la lionne comme si elle…
Comme si une partie d'elle-même savait que quelque chose clochait et n'était pas normal.
Il aurait aimé pouvoir lui poser la question sans devoir passer pour un fou.
Mais c'était impossible, alors il se tut.
Cependant s'il s'avérait qu'elle n'était rien de plus qu'une espionne envoyée par Cersei, oh par le maître de la lumière, il se le jurait, petite-amie de sa fille ou pas, il la détruirait.
À la place, il se contenta de lui adresser un sourire qu'il espérait sincère et pas trop menaçant.
« Est-ce que… tu veux boire quelque chose ?
Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle avait décidé de rester avec lui plutôt que d'aller avec Shireen, mais il savait en revanche que le silence qui s'éternisait commençait à devenir sérieusement gênant.
Elle secoua la tête, n'aidant pas vraiment.
- Je… je vais aller voir Shireen. »
Elle avait failli lui parler.
Elle avait failli lui dire quelque chose, mais il ne saurait probablement jamais quoi exactement.
Il n'avait plus qu'à espérer que ce n'était pas quelque chose de véritablement important.
§§§§
Un jour elle mettrait le doigt sur ce qui la dérangeait dans toute cette situation.
Un jour elle comprendrait, elle saurait.
Mais manifestement, ce jour n'était pas encore venu.
Alors Myrcella fit ce qu'elle faisait toujours dans ce genre de cas.
Elle se força à sourire, et alors qu'elle rejoignait Vère et sa petite-amie, elle fit tout pour qu'aucune des deux ne comprenne à quel point elle avait le sentiment que tout allait de travers, alors même que le destin de la jeune femme s'était enfin amélioré.
Elle finirait bien par savoir.
(Elle ignorait encore qu'à ce moment-là, son monde tomberait en mille morceaux.
Et elle ne serait définitivement pas prête pour ça.)
§§§§
Être avec Lancel était si…
Facile.
Oui, c'était le mot qu'aurait probablement utilisé Marina pour décrire leur relation.
Simple parce qu'évidente.
Parce qu'elle l'aimait, depuis toujours, parce qu'elle l'aimait pour celui qu'il était réellement, pas pour celui qu'elle imaginait qu'il était, qu'elle l'aimait depuis qu'elle l'avait rencontré pour de vrai, depuis que c'était devenu réel, parce qu'elle l'aimait même quand elle l'oubliait, même quand tout son savoir de la vérité s'évanouissait dans l'air et qu'il n'était plus pour elle Lancel de la maison Lannister.
Non, il était juste Lancel, son petit-ami.
Et c'était parfaitement suffisant.
Elle l'aimait, vraiment, et il y avait peu de constances pour elle dans cette ville où sa mémoire vacillante perdait souvent pied, mais en dehors de Yara – ou Esgred selon à quel point elle se souvenait ou avait oublié – il n'y en avait qu'une seule autre.
Et c'était Lancel.
Lancel qu'elle aimait, et qui l'aimait, et comment aurait-elle pu croire que ça pourrait exister dans un seul univers ?
Pourtant, c'était le cas, c'était vrai, et c'était réel, tellement réel qu'elle n'arrivait pas à accepter le fait que ça le soit les trois quarts du temps.
Mais il était là, vraiment, et s'il n'y avait pas eu la malédiction, elle aurait été parfaitement heureuse.
Il l'aimait, il l'aimait elle, la dunkerquoise, l'écrivaine de fanfictions, il l'aimait véritablement, et elle se sentait chez elle ici, à sa place.
Tout ça grâce à lui, et parce qu'une fer-née un peu perdue lui avait fait suffisamment confiance pour accepter de lui révéler son plus grand secret.
La vie était bien faite parfois.
« Marina ? Lui demanda finalement Lancel alors qu'ils observaient le paysage devant eux pendant que Marina brodait.
- Oui ?
- Je voulais te dire que… j'ai l'impression que… quand je te tiens la main, c'est comme si… comme si je tenais la main d'un ange.
Elle se tourna vers lui le cœur battant, et il lui sourit.
C'était tellement… adorable.
- Je… merci beaucoup Lancel.
Elle prit sa main dans la sienne et entrelaça leurs doigts, souriant malgré l'émotion qui menaçait de la submerger d'un instant à l'autre.
- Mais tu sais, ajouta-t-elle, la vérité c'est que… c'est toi mon ange. »
C'était la vérité pleine et entière.
Et il n'avait pas idée d'à quel point.
Puis ils s'embrassèrent, et Marina eut l'impression que son cœur s'envolait, montait jusqu'au ciel tant elle était heureuse.
Elle regretta seulement que ce baiser n'ait pas été capable de briser la malédiction.
§§§§
Au final, sa leçon avec Sansa s'était passée mieux que prévu.
Oh, le fait que la rousse soit avec elle, juste à côté, et qu'elle n'ait pas été aussi proche d'elle depuis si longtemps n'aidait pas vraiment à renforcer sa concentration, mais elle faisait avec.
La conduite en elle-même restait une véritable torture, mais elle s'y attendait de toute façon, ce n'était pas vraiment comme si elle allait faire des progrès en une seule séance, pas alors qu'elle avait en plus de tout le reste plus de préoccupations en tête que le fait d'apprendre à conduire.
(Et puis, plus elle passait de temps avec Sansa, mieux c'était alors honnêtement même si elle perdait plusieurs mois avant d'être capable de passer son permis, elle n'allait clairement pas s'en plaindre plus que ça.)
En réalité, ce fut quand Sansa vit quelle heure il était que les choses commencèrent à se gâter.
« Oh, dit-elle alors en blêmissant d'un seul coup, je dois y aller, sinon je risque d'arriver en retard, et Joffrey se posera des questions.
La fer-née sentit son ventre se tordre immédiatement en entendant ses mots et elle serra les poings.
Joffrey…
Comme elle rêvait de pouvoir le tuer, enfin.
Lui aussi elle aurait dû le supprimer quand elle en avait encore l'occasion, mais comment aurait-elle pu savoir de quelle manière les choses tourneraient alors ?
Elle essaya de prendre ça à la légère, de faire comme si elle ne savait pas.
- Oh, mais il ne s'agit que d'une ou deux minutes, ce n'est pas un drame non plus, il y a bien pire comme retard et au pire tu peux le prévenir par SMS.
Le regard que Sansa lui adressa était chargé d'une terreur pure qu'elle n'avait au final que très peu vu chez elle, et ça lui brisa le cœur.
- Je… je dois y aller, bredouilla-t-elle, et la seiche sentit la rage exploser dans son cœur.
Non.
Elle ne se tairait pas, pas cette fois, parce que Sansa Stark (pas Baelish, jamais Baelish, parce que ça n'avait jamais été rien de plus qu'un odieux et méprisable mensonge qui lui donnait envie de tout casser autour d'elle) méritait tellement mieux que ça, et méritait que quelqu'un le lui dise.
Il fallait qu'elle l'entende, qu'elle le sache si jamais ce n'était pas déjà le cas.
- Tu n'es pas obligée de faire ça, lui lança-t-elle alors que la rousse sortait de la voiture.
La louve se figea, et Yara pria, elle pria de toutes ses forces le Dieu noyé pour être enfin entendue, pour être écoutée.
Pour que les choses changent pour de bon, et cessent de stagner.
- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, prétendit-elle, et la guerrière ferma les yeux pendant quelques secondes.
Elle avait choisi le déni, évidemment.
- Ça. Cette situation. Ce qu'il te fait subir et endurer. Tu n'es pas obligée de vivre ça. Tu peux avoir mieux que ça, et surtout, tu peux y arriver, comme Vère. Tu peux fuir, être heureuse, faire que à s'arrête. Je sais que tu as peur, et que ça peut te paraître insurmontable, mais crois-moi, tu n'es pas seule, loin de là.
- On… on se revoit mercredi prochain, se contenta de répondre la jeune femme, la voix tremblante, ayant clairement les larmes aux yeux même si elle ne la voyait déjà plus, et Yara se mordit la langue jusqu'au sang. »
Je suis désolée Sansa.
Oh mon amour, je suis tellement désolée.
Mais je sais que tu y arriveras.
Je sais que tu peux te sauver toi-même.
Mais je serai là pour t'aider.
Toujours.
Sortant à son tour de la voiture avec détermination, elle regarda alors l'endroit devant lequel elle avait décidé de se garer.
La mairie de Kintzheim…
Elle avait deux ou trois petites recherches à faire.
A suivre…
