L'amour est un poison.
Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)
Y : Yara Greyjoy
Défi à l'unité d'Almayen n°4
Yara Greyjoy
Prénom 67 : Marina
Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert
UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT
Quatre aspects de… Leia : Horreur : Écrire sur un perso cannibale ou écrire un texte drama
257) 50 nuances de personnages LGBT
9 défis fusionnés (horoscope, alphabets, défis à l'unité, de secondaire à principal, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects de Leia, 50 nuances)
La mairie était fermée à cette heure-là, évidemment.
Mais ce n'était certainement pas ça qui allait arrêter Yara Greyjoy, non, pas alors qu'elle avait déjà survécu à la solitude, à la faim, au froid, à la rue, qu'elle avait grandi dans un monde froid et cruel, qu'elle s'en était sortie malgré tout parce qu'elle était une fer-née, une combattante.
Elle était tout ça et bien plus.
Oh et évidemment, durant toutes ces années, elle avait fini par apprendre comment faire pour crocheter une serrure, et pour ce qui était de désactiver l'alarme, hé bien…
Disons qu'en un an et demi à vivre dans ce monde, elle avait bien appris.
Elle espérait juste que ce serait suffisant pour qu'elle y arrive.
En entrant, elle prit bien garde à vérifier qu'il n'y avait bel et bien personne (on ne savait jamais après tout et elle n'avait pas très envie de donner une raison valable à Cersei Lannister de la chasser de la ville ou du moins de la faire emprisonner durant une période indéterminée pour effraction) avant de se mettre à explorer les lieux.
Elle avait déjà fait une visite guidée avec Marina peu de temps auparavant, mais elle n'avait pas vu grand-chose.
Ou plutôt, elle n'avait pas vu ce qu'elle voulait voir, elle n'avait pas trouvé ce qu'elle cherchait, et une partie d'elle-même était persuadée que si elle fouillait par elle-même, elle saurait dénicher les informations qu'elle tenait tant à trouver.
S'il y avait bien un endroit où elle avait une petite chance de trouver quelque chose à propos de la chanson de Jenny, voire les paroles elles-mêmes et la chanson entière, c'était définitivement ici et pas ailleurs.
(High in the halls of the kings who are gone
Jenny would dance with her ghosts
The ones she had lost and the ones she had found
And the ones who had loved her the most
The ones who'd been gone for so very long
She couldn't remember their names
They spun her around on the damp old stones
Spun away all her sorrow and pain
And she never wanted to leave
Never wanted to leave
Never wanted to leave
Never wanted to leave
They danced through the day and into the night
Through the snow that swept through the hall
From winter to summer then winter again
Til the walls did crumble and fall
And she never wanted to leave
Never wanted to leave
Never wanted to leave
Never wanted to leave
And she never wanted to leave
Never wanted to leave
Never wanted to leave
Never wanted to leave
High in the halls of the kings who are gone
Jenny would dance with her ghosts
The ones she had lost and the ones she had found
And the ones who had loved her the most.
C'était leur clef pour se libérer et ils l'avaient perdue.)
Elle erra dans quelques pièces, toutes fermées au public d'ordinaire, sans rien trouver de réellement intéressant.
Il y avait l'histoire de Westeros, en quelque sorte, une version modifiée de ce qu'avait été leur monde et leur passé, présenté comme datant de plusieurs siècles alors qu'il n'en était rien concernant les derniers Targaryen et les Baratheon, mais au final, rien qui ne la concerne vraiment.
Il n'y avait rien, rien du tout.
Alors soit la malédiction avait décidé de leur dissimuler cet aspect des choses afin de ne jamais être brisée, soit Cersei savait pour la chanson et avait décidé de faire disparaître le plus de choses possible permettant de découvrir quoi que ce soit à ce sujet.
Autrement dit, quelle que soit la réponse à cette question, elle se trouvait actuellement dans une impasse.
Réalisant qu'elle avait fait chou blanc, la jeune femme soupira et se préparait à essayer de repartir le plus discrètement possible et sans se faire repérer quand soudainement, elle se figea.
Elle venait tout juste d'entendre un bruit.
Et ce n'était pas un bruit d'objet ou un bruit d'animal, non, c'était le bruit de voix humaines qu'elle entendait là.
Alors qu'il n'était censé y avoir personne.
Elle se cacha, tentant de se faire la plus petite possible avant de reconnaître finalement les voix des deux interlocuteurs quelques secondes plus tard.
Il s'agissait de Cersei et Jaime Lannister.
Elle ne put s'empêcher de froncer les sourcils en réalisant.
Ça n'avait pas le moindre sens.
Pourquoi venir ici, dans la mairie alors qu'elle était fermée et vide (en théorie) à part parce qu'ils voulaient cacher leur relation, qui ici, était officielle ?
Elle aurait compris à Westeros, mais pas là.
Ça devait donc être pour une autre raison, forcément.
Et apparemment, ils se disputaient, ce qui, là, était un peu plus compréhensible, si jamais ils ne voulaient pas qu'on les entende, et elle continua de les écouter, à la fois par curiosité et parce qu'elle ne pouvait pas vraiment bouger sans se faire voir de là où elle était.
Jaime était en colère, et Yara n'arrivait pas vraiment à bien voir pourquoi, mais elle sentait la détresse dans sa voix alors qu'il s'adressait à son épouse (quelle farce, quelle sordide farce, quel épouvantable mensonge, se disait-elle alors qu'elle songeait à ce que l'ancienne reine des Sept Couronnes avait osé faire à son jumeau), et soudain elle sut.
C'était la situation qui lui était totalement insupportable, et elle faillit éclater de rire.
D'un rire triste et douloureux évidemment, parce qu'elle venait de réaliser que, alors même qu'elle avait donné à Jaime ce qu'il aurait sans doute voulu avant, à une autre époque (mais dans d'autres conditions, évidemment) et qu'elle pensait le rendre heureux, la blonde avait en réalité fait de sa vie un enfer.
Parce qu'il n'était pas heureux, parce que ce n'était pas ce qu'il voulait, parce qu'il ne l'aimait plus, et elle n'avait fait que l'enfermer dans la même prison que celle où elle avait précipité les autres habitants de la ville.
Cersei essaya de le rassurer, bien sûr, mais cette fois-ci, il ne semblait pas prêt à l'écouter.
Et Yara sourit alors, parce que c'était une preuve de plus que la malédiction était en train de se craqueler, de se fissurer de l'intérieur et que maintenant qu'elles étaient là, tout le monde commençait à se rendre compte que quelque chose n'était définitivement pas normal dans cette ville.
Elle sentit les larmes lui monter aux yeux parce que ça y est, enfin, enfin, les choses commençaient à bouger pour de bon, et c'était lent, trop lent, mais c'était tellement plus que ce qu'elle avait encore à son arrivée qu'elle décida de s'accrocher à cet espoir et de tout faire pour qu'il brûle le plus fort possible et ne s'éteigne jamais.
Pour qu'ils y arrivent.
« C'est comme si je ne ressentais plus rien du tout ! »
En entendant cette phrase, la fer-née se figea de plus belle, interloquée et blêmit instantanément.
Minute.
Minute…
Il y avait quelque chose dans cette phrase qui ne lui plaisait pas du tout, et qu'elle avait l'impression d'avoir déjà entendue quelque part, mais sans savoir où exactement.
C'était étrange mais…
Quelqu'un qui avait le sentiment de ne plus rien ressentir, de ne plus…
Elle serra les poings quand elle comprit dans quelle direction sa pensée se dirigeait, et elle n'aimait pas du tout ça.
Oh par le Dieu Noyé, comme elle n'aimait pas ça du tout.
La phrase suivante de Jaime Lannister acheva de la convaincre qu'elle avait très probablement raison et elle dut se mordre la langue pour ne pas hurler en l'entendant dire qu'il avait l'impression de ne plus avoir de cœur.
Comme, comme, comme…
Comme Graham.
Si c'était bien ça, ça expliquait tellement de choses.
Elle sentit son estomac se retourner face à tout ce que ça pouvait impliquer et elle se força à prendre une profonde inspiration pour se calmer.
Est-ce que c'était possible qu'elle ait fait ça ?
Il n'y avait pas vraiment de magie à Westeros, et Cersei n'avait rien d'une sorcière.
Oui, en théorie, mais ils avaient bien réussi à lancer le Sort Noir alors que le maléfice ne venait même pas de leur univers, et Mélisandre lui avait bien dit qu'elle avait passé un marché avec Rumplestiltskin, non ?
(Elle ne savait pas qui il était à l'époque, mais elle savait désormais, et d'après ce dont elle se souvenait, la femme rouge lui avait donné un haricot magique pour qu'il puisse retrouver son fils.
Est-ce que ça voulait dire qu'il l'avait retrouvé plus tôt que prévu, dans d'autres circonstances, que ce qu'elle avait vu dans la série n'était en réalité jamais arrivé, du moins dans cet univers ?
Est-ce que ça signifiait qu'elle avait de ce fait accidentellement changé le cours des choses sans même s'en rendre compte ?)
Elle avait reçu le parchemin du Sort noir mais aussi d'autres choses, des objets magiques de toute sorte, des grimoires.
Peut-être que la lionne avait trouvé quelque chose là-dedans qui lui avait permis de le faire, elle ou Qyburn, après tout peu importe, mais il y avait un risque certain que ce soit effectivement arrivé.
Elle espérait que ce n'était pas le cas mais au fur et à mesure que l'hypothèse faisait son chemin dans son esprit, elle se changeait de plus en plus en certitude.
Ça expliquait pourquoi le Régicide avait disparu juste avant que le Sort Noir ne soit lancé d'ailleurs…
Et ça, ça…
Ça la rendait malade.
Alors qu'elle s'esquivait en essayant de ne pas être vue, des images dansaient devant ses yeux, des images qu'elle ne pouvait malheureusement pas effacer, elle voyait Regina et le chasseur, elle voyait la main de la reine s'enfoncer dans sa poitrine.
Elle la voyait avec le cœur rouge et flamboyant, palpitant, vivant mais désormais prisonnier dans sa main et elle ne put s'empêcher de se demander si c'était arrivé aussi à Westeros, si c'était ce que Cersei lui avait fait, et aussi, où elle le gardait désormais.
Dès qu'elle trouva les toilettes les plus proches, elle s'y précipita pour y rendre son déjeuner.
Et alors, une résolution se forma dans sa tête.
Une que Cersei Lannister ne pourrait pas empêcher, se jura-t-elle.
§§§§
« Elle lui a arraché le cœur, lâcha-t-elle à Marina une fois entrée dans leur chambre.
Cette dernière leva la tête du livre qu'elle lisait, Six of Crows (note de l'autrice : oui je sais c'est pas correct chronologiquement parlant mais je m'en fous il me fallait un bouquin et j'avais pas d'autre idée, donc oui lisez Six of Crows parce que c'est le bien. Vous balance la duologie dans la tête) et haussa un sourcil perplexe.
- Tu… réagis à retardement sur cette intrigue de Once Upon a Time ? Tenta-t-elle de plaisanter. Parce que je suis d'accord que Regina est une connasse qui mérite le bûcher, mais on a vu la saison 1 depuis un petit moment déjà.
Elles étaient seules, donc elle ne faisait pas semblant et en la regardant droit dans les yeux, la fer-née sut alors qu'elle avait encore oublié.
Bordel, qu'est-ce qu'elle détestait cette situation infâme.
Elle soupira.
- Viens avec moi, on va faire un tour et je t'expliquerai après.
Une fois qu'elle eut franchi la frontière, Marina comprit.
- Oh… Je vois. Puis elle fronça les sourcils. Qui… qui s'est fait arracher le cœur ?
Elles étaient hors de Kintzheim pour l'instant, et il valait mieux vu leur sujet de conversation.
Et aussi parce que Yara n'avait pas vraiment envie que la ville entière la voit exploser.
- Jaime Lannister, annonça-t-elle d'un ton sombre.
Son amie la regarda avec stupéfaction.
- C'est possible ça ?
- Ici, non. Mais à Westeros… Peut-être. La vérité, c'est que je n'en sais rien, mais j'ai surpris une conversation à la mairie tout à l'heure alors que je cherchais des informations sur la chanson de Jenny – je n'ai rien trouvé du tout d'ailleurs, on devra chercher dans d'autres endroits de la ville – et Jaime Lannister a dit… qu'il avait l'impression de ne plus rien ressentir, de ne plus avoir de cœur…
- Comme Graham, remarqua Marina.
- Comme Graham oui, approuva-t-elle, et ça me semble trop… spécifique pour que ça puisse être autre chose que ça. Si je me trompe, tant mieux… mais si ce n'est pas le cas…
- Alors ça veut dire que Jaime vit un enfer.
- Oui. Et je… je vais essayer de faire en sorte que ça s'arrête. Il faut qu'on le trouve. Et qu'on le lui rende. Pour qu'il soit enfin libre.
Marina hocha la tête.
- Je marche. »
Et pour la première fois, un sourire se dessina sur le visage de Yara Greyjoy.
Parce qu'elle était sur le point de porter un grand coup à Cersei Lannister.
Et que celle-ci ne s'en relèverait certainement pas.
A suivre…
