La rage du lion.

Titre du 04/05/2022 : La rage du lion

Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)

Défi à l'unité d'Almayen n°4

Y : Yara Greyjoy

Yara Greyjoy

Sansa/Yara

Prénom 67 : Marina

Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert

UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT

Quatre aspects de… F4 (Boys Over Flowers) : Gu Jun Pyo : Écrire sur un riche héritier ou écrire sur une personne qui aime dépenser et gâter ses proches.

257) 50 nuances de personnages LGBT

11 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, défis à l'unité, alphabets, de secondaire à principal, ships rares, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 50 nuances)

Elle était Cersei Lannister.

Elle était la fille de Tywin Lannister, elle était une lionne, elle avait été reine, elle avait utilisé à son avantage une malédiction pour qu'elle favorise ses intérêts, elle avait pris les rênes d'une ville et la contrôlait sans le moindre accroc depuis presque deux ans, elle était la mairesse, elle s'était construit une vie à sa mesure, elle était l'héritière de la fortune de son père et de bien d'autres choses.

Elle avait navigué dans les eaux troubles de la cour de Port-Réal et ses intrigues pendant des années, elle avait joué aux jeux des trônes pendant très longtemps, elle avait survécu à tout ça, et elle était supposée être capable de garder son calme en toutes circonstances.

Pourtant, alors qu'elle découvrait que le cœur de son frère jumeau avait été remplacé à son insu par une pomme rouge comme le sang, elle ne put retenir le cri de rage qui sortit de sa gorge et se répercuta dans son bureau.

Une chance que cette partie de la mairie soit vide à cette heure-ci (c'était bien pour ça qu'elle avait choisi ce moment, pour que personne ne la surprenne en train de donner des ordres à un cœur), non pas qu'elle s'en soucie réellement à ce moment-là, pas alors qu'une seule et unique chose occupait actuellement son esprit.

Il n'était plus là.

Il avait disparu.

Ce qui signifiait donc que quelqu'un l'avait pris.

Qui ?

Qui avait bien pu oser faire une chose pareille, qui avait eu l'audace et l'outrecuidance de s'emparer de ce qui était à elle ?

(Non.

Ce cœur n'était pas à elle, il ne l'était plus et ce depuis longtemps, il avait cessé de lui appartenir le jour où Jaime était tombé amoureux de Brienne de Torth, qu'elle l'ait arraché à sa poitrine n'y changeait absolument rien et une partie d'elle le savait tout en refusant férocement de le reconnaître et de l'accepter.

Yara n'avait fait que remettre les choses à leur juste place.)

Elle serra les poings de rage, à deux doigts d'exploser.

Personne ne savait, personne ne pouvait le savoir, elle ne l'avait jamais dit à qui que ce soit, et même ceux qui avaient été là, qui y avaient assisté et qui comptaient parmi ses alliés, à savoir Qyburn et Gregor Clegane, avaient perdu la mémoire comme presque tout le monde (note de l'autrice : je sais littéralement plus si c'est le cas ou pas mais comme je passe mon temps à oublier leur existence et le fait qu'ils ont aidé Cersei, osef on va dire que oui c'est bien ça parce que c'est plus facile comme ça et que j'ai la flemme de vérifier), donc ça ne laissait que, que…

Son regard se durcit puis s'obscurcit.

Il n'y avait, pour l'heure, que deux noms qui lui venaient en tête.

Deux noms qui s'imposaient par leur évidence.

Les noms de deux personnes qui empoisonnaient sa vie depuis leur arrivée par leur simple existence.

Yara Greyjoy et Marina Leszczynska, et d'une certaine manière, elle n'était pas étonnée.

Qui d'autre qu'elles auraient bien pu être capables de faire une chose pareille, de s'opposer à elle aussi ouvertement, là où les autres habitants de la ville se trouvaient incapable de se rebeller d'une quelconque manière ?

L'une ou l'autre, voire les deux, après tout peu importe, ce qui comptait c'était ce qu'elles avaient fait, ce qui était arrivé.

Parce que ça ne pouvait être qu'elles, évidemment, elle en était maintenant convaincue et persuadée, tout en elle hurlait que ce n'était qu'un mauvais coup de plus de leur part pour la déstabiliser et faire trembler son empire.

Parce que Yara venait de Westeros, et elle ne savait pas qui était cette Marina au juste, ni ce qu'elle faisait là ou encore moins comment elle était rentrée alors qu'elle venait de ce monde, et elle ne savait pas non plus ce qu'elle savait exactement ni même si elle savait tout court.

Mais si elle était au courant, si elle avait cru la guerrière quand elle lui avait dit venir d'un autre monde et qu'une malédiction avait ôté la mémoire de tous ceux qu'elle connaissait, si elle avait accepté de la croire au lieu de la prendre pour une folle ou une menteuse comme n'importe qui d'autre l'aurait fait à sa place, alors elle était très dangereuse.

Sans compter que le fait qu'elle perdait régulièrement la mémoire n'y changeait rien du tout, étant donné le fait que Yara s'en était rendue compte et lui faisait quitter la ville le plus souvent possible pour qu'elle se souvienne.

Mais elle ne savait pas du tout à quel point ses connaissances quant à la situation pouvaient être élevées.

Après tout, elle ne lui avait jamais parlé, n'avait jamais daigné lui adresser la parole, parce que ça ne lui semblait pas important, parce que jusque-là la dunkerquoise et la fer-née n'avaient pas encore réussi à troubler l'ordre de la ville, ou du moins pas assez pour que ça devienne grave.

Le fait que Vère ait fini par accoucher ou que le temps ait repris son cours, ce n'était pas problématique tant que le reste de la ville ne se rendait compte de rien, et ce ne serait l'affaire que de quelques jours voire semaines, le temps qu'elle trouve une solution pour les chasser de Kintzheim avec une excuse crédible.

Et alors, tout rentrerait dans l'ordre et la malédiction reprendrait ses droits, elle en avait l'absolue certitude.

Mais là, là…

Si elles commençaient à bouleverser sa vie personnelle, si toute cette histoire touchait maintenant sa famille, si…

Si elle perdait Jaime alors elle ne saurait pas ce qu'elle ferait.

C'était pour lui qu'elle avait fait tout ça, pour ne pas le perdre, pour pouvoir le retrouver à nouveau, comme avant, comme autrefois, pour qu'ils puissent s'aimer librement, sans crainte, sans jugement, sans avoir à se cacher, pour que leur amour puisse renaître aussi beau, fort et flamboyant qu'autrefois.

Pour que plus rien ne se mette en travers de leur chemin.

(Ça aurait pu être beau, si seulement elle n'avait pas privé l'homme qu'elle était censée aimer de ses souvenirs, de son libre-arbitre et de son cœur en même temps, si elle avait accepté de le laisser partir au lieu de tenter de le retenir de force.)

Et ne plus avoir le cœur de Jaime sous la main, ça voulait dire qu'elle ne pouvait plus le contrôler, donc qu'elle allait effectivement le perdre, inexorablement, et elle ne pouvait pas le supporter.

Comment avaient-elles su ? Se demanda-t-elle, fulminante de rage.

Comment avaient-elles bien pu être au courant, comment l'avaient-elles appris alors qu'elles n'étaient là que depuis quelques semaines et que puisqu'il n'y avait pas de magie à Kintzheim, comment avaient-elles fait pour…

Yara l'avait sans doute appris avant son départ, départ pour lequel elle n'avait d'ailleurs toujours pas la moindre explication, elle ne savait pas comment elle avait bien pu faire pour échapper à la malédiction et garder sa mémoire tout en venant ici.

Elle n'avait que des hypothèses et aucune véritable certitude et c'était tellement… agaçant.

Personne n'aurait pu la renseigner à ce sujet, pas même ses petits oiseaux.

Petits oiseaux qui ne lui rapportaient plus grand-chose comme informations ces derniers temps, c'était… curieux.

(Les choses changeaient.

Le vent tournait, peu à peu.

Peut-être eux aussi commençaient-ils à le voir et à le comprendre.

Peut-être aurait-elle dû comprendre elle aussi au lieu de rester enfoncée dans le déni et son orgueil qui la persuadait qu'elle ne pourrait jamais être vaincue, surtout sur son propre terrain, qu'elle parviendrait à tous les défaire un par un sans la moindre difficulté.

Mais elle était une lionne après tout, et une Lannister qui plus est.

Certaines choses ne changeaient jamais vraiment…)

Mais quelqu'un l'avait bien fait alors si ce n'était pas elles, alors qui…

Et alors, un terrible doute, né de la paranoïa provoquée par le fait de passer des années à se méfier de tout et de tout le monde, même de ses propres alliés lorsqu'elle vivait encore dans le Donjon rouge, l'envahit soudainement.

Et si…

Et si elle avait tort finalement, et qu'elle soupçonnait les mauvaises personnes ?

Que ce n'étaient ni Yara, ni Marina les responsables de ce vol mais bien des personnes qui étaient au courant sans qu'elle l'ait su à l'époque où c'était arrivé ?

Après tout, Littlefinger avait toujours eu des petits oiseaux à Westeros lui aussi et ce, jusqu'à la fin…

Et il se souvenait.

Il n'était pas le seul d'ailleurs, les Bolton père et fils aussi, et quant à Qyburn et la Montagne…

Hé bien ils travaillaient pour elles, ils lui étaient loyaux jusqu'à preuve du contraire et a priori ils avaient perdu la mémoire, mais…

On ne savait jamais.

Elle allait devoir les surveiller encore plus qu'avant, se méfier d'eux plus qu'elle ne le faisait déjà, et si jamais elle avait la preuve qu'ils essayaient de la déstabiliser pour acquérir plus de pouvoir, hé bien…

Elle les détruirait.

Tout comme elle détruirait la fer-née et son amie.

Une fois sa rage calmée, elle se rendit compte d'une autre chose.

C'était qu'en réalité, elle savait exactement où se trouvait le cœur de son mari.

Il était à sa place, dans sa cage thoracique, tout simplement.

Et elle sut.

Elle sut alors qu'elle avait raison, et surtout que c'était pour ça et uniquement pour cette simple et unique raison qu'il avait changé à ce point-là, pas seulement parce que la malédiction commençait à s'effriter petit à petit tel un château de sable, elle qui l'avait voulu aussi solide qu'un roc.

Non, il avait retrouvé son cœur, ses sentiments et sa liberté d'action.

Et c'était une catastrophe.

Elle eut bien du mal à ne pas se mettre à hurler de nouveau.

Parce qu'elle ne pouvait rien y faire.

Elle ne pouvait plus le changer désormais, elle n'aurait plus jamais le contrôle sur lui.

Parce que son cœur lui avait été rendu.

Elle referma la boite d'un coup sec, avant de la balancer à l'autre bout de la pièce, ne prenant même pas attention au fait qu'elle l'avait cassée en deux.

Maintenant qu'elle était vide, elle ne lui serait plus d'aucune utilité de toute façon.

Mais peu importe.

Elle trouverait un moyen de le garder.

Quel que soit le prix à payer, elle trouverait un moyen pour qu'il reste à ses côtés.

Elle lui avait déjà arraché le cœur après tout, elle n'était plus à ça près…

§§§§

Esgred n'avait rien dit durant leur leçon de conduite, mais Sansa savait ce qu'elle pensait, elle le lisait dans ses yeux, elle voyait la peine, la tristesse, la compassion, la rage aussi, ainsi qu'un désir viscéral de la protéger.

Elle ne savait pas pourquoi elle se souciait de son sort, alors qu'elle la connaissait à peine, mais elle savait que c'était elle qui avait pris soin de Vère quand elle avait eu besoin d'aide, alors peut-être qu'elle voulait juste s'élever contre l'injustice et améliorer la vie de ceux qui en avaient besoin.

(Elle voyait ça, mais elle ne voyait pas le regard empli d'amour que posait sur elle la fer-née lorsqu'elle ne la regardait pas.)

Et la rousse voulait fuir aussi, elle le voulait tellement, mais jusque-là ça lui paraissait impossible, excepté que maintenant…

Maintenant elle voulait y croire.

Parce que Vère avait pu fuir loin de son père, parce que Theon était certes toujours prisonnier tout comme elle, mais qu'il commençait à remonter à la surface, petit à petit, parce que Jeyne était là, tout comme Esgred.

Et parce que Jaime Lannister lui avait parlé, parce qu'il savait, et qu'il voulait l'aider.

Si elle n'avait rien dit avant, c'était parce qu'elle avait peur, peur de ne pas être crue, peur que ça ne soit pas suffisant, parce qu'il s'agissait de Joffrey, qu'il était puissant et influent, parce que sa mère régnait littéralement sur la ville et qu'elle avait presque les pleins pouvoirs.

Elle n'était plus seule, et depuis quelques temps, elle avait le sentiment d'être enfin sortie de cette torpeur dans laquelle elle était plongée et qui l'avait persuadée pendant si longtemps que ça ne servirait à rien qu'elle tente de s'échapper parce qu'il la retrouverait toujours où qu'elle soit.

Elle se sentait le courage de fuir et de se battre, de faire face à l'adversité.

Elle aussi elle voulait être forte et courageuse.

Et elle le serait.

Oh que oui, elle le serait, elle se le jurait.

« Maman ?

Son père ne l'écouterait pas, elle le savait déjà, elle avait essayé.

Catelyn leva les yeux sur elle.

- Oui ma chérie ? Qu'y-t-il ?

Sansa prit une profonde inspiration.

- Il faut que je te parle. »

Le sort en était jeté…

Et il était impossible pour elle de revenir en arrière désormais.

A suivre…