Mon cœur saigne pour toi.
Titre du 21/09/2021 : Mon cœur saigne pour toi
Vierge : Sansa Stark (GOT)
Y : Yara Greyjoy
Yara Greyjoy
Prompt 120 : « Je t'aime. »
Prénom 67 : Marina
Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert
UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT
Quatre aspects du… Petit Prince (de Saint-Exupéry) : Rose : écrire sur quelqu'un qui offre des fleurs ou sur quelqu'un qui veille sur un autre
257) 50 nuances de personnages LGBT
10 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, de secondaire à principal, prompts infinis, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 50 nuances)
Dans les yeux de sa mère, réalisa alors Sansa, il y avait, maintenant qu'elle avait enfin fini par parler, de l'horreur et une bonne dose de culpabilité et de remords aussi.
Elle aurait aimé pouvoir lui dire que ce n'était pas de sa faute, que seul Joffrey était responsable de ce qui lui était arrivé, de la situation dans laquelle elle se trouvait, mais sa mère ne lui en laissa pas le temps.
« Je suis désolée Sansa, murmura Catelyn, la gorge nouée et les poings serrés par la rage, alors qu'elle retenait ses larmes. Je suis tellement désolée. »
C'était sa fille qui avait souffert, pas elle, ce n'était pas à elle de pleurer.
Et elle n'avait rien vu…
Pourquoi n'avait-elle rien vu, comment avait-elle pu être aussi aveugle, comment se faisait-il qu'elle n'ait pas compris ce qu'il se passait ou à quel point sa fille aînée souffrait ?
Tout était là, devant ses yeux, et pourtant elle était restée sourde et aveugle alors que pendant ce temps-là, Sansa hurlait en silence sans que personne ne prenne la peine de l'écouter.
(Ce n'était pas de sa faute, ça n'avait jamais été de sa faute, et si elle avait su pour la malédiction, le changement de monde, la magie, leurs mémoires effacées, leurs comportements modifiés, leur liberté arrachée, la Stark née Tully s'en serait rendue compte.
Mais il n'était pas temps pour ça, pas encore, pas tout de suite.)
Et aussi, pourquoi est-ce que personne ne savait, pourquoi est-ce que personne n'avait rien vu et s'il y avait des gens au courant, alors dans ce cas, pourquoi ?
Pourquoi est-ce que personne n'avait rien fait, pourquoi personne n'avait agi ?
« Tu vas revenir à la maison, il est hors de question que tu retournes chez ce… chez ce… chez ce monstre, cracha sa mère, la colère remplaçant temporairement sa tristesse, tandis qu'une lueur de détermination farouche se dessinait dans son regard.
Et alors, un poids dont elle n'avait que trop conscience s'évanouit des épaules de Sansa.
Sa mère la croyait.
Elle savait bien que celle-ci l'écouterait, elle l'aimait et lui faisait confiance, elle se doutait bien qu'elle aurait son soutien, mais elle n'avait pas pu s'empêcher d'avoir peur, parce que sa mère n'était plus la même depuis quelques années et à cet instant précis, elle avait l'impression que Catelyn Baelish était enfin redevenue elle-même.
Qu'elle avait fini par se réveiller après être restée endormie pendant bien trop longtemps, comme elle et d'autres habitants de la ville.
Et ça lui donnait un infime espoir, celui d'enfin échapper à cet enfer qui était le sien depuis des années.
Les choses étaient en train de changer à Kintzheim.
Et ce changement, rien ni personne ne pourrait l'arrêter.
- Merci maman, lui répondit-elle en souriant, un sourire vrai et sincère celui-là, pas un sourire factice qui n'avait pour but que de faire croire que tout allait bien.
- Tu n'es pas seule, pas vrai ? Lui demanda sa mère, inquiète. Il n'a pas réussi à te séparer de tes amis, et il y a bien des gens qui essayent de t'aider ?
La rousse acquiesça.
- Oui. Il y a Jeyne, elle a tout fait pour que… ma situation s'améliore. Ça n'a pas marché, mais au moins, elle a essayé, elle a vraiment essayé. Jaime Lannister m'apporte son soutien également, il a fini par prendre conscience du monstre qu'est son fils. Et aussi… il y a Esgred Miller, c'est grâce à elle et à ce qu'elle a fait pour Vère que j'ai trouvé le courage de te parler de ce que Joffrey…
Elle ne termina jamais sa phrase.
- Qui est Esgred Miller ? L'interrogea Catelyn, curieuse.
- La nouvelle venue en ville, je lui donne des leçons de conduite, et c'est elle qui m'a dit que… que je n'étais pas obligée de continuer comme ça, que je n'avais pas à subir ce qu'il m'infligeait, et… elle avait raison.
Cat sentit son cœur se briser.
Une femme qui était presque une inconnue pour sa fille avait été plus clairvoyante qu'elle alors qu'elle était sa mère, celle qui l'avait élevée et qui la connaissait depuis toujours.
- Bien, je… Et toi comment tu vas ?
- Tant que je n'ai plus jamais à le revoir, ça devrait aller.
- Ça n'arrivera pas, lui assura-t-elle, un éclat dur dans les yeux, pas tant que je serai là, et ça va changer dès aujourd'hui. On va aller au commissariat.
- Ça n'a jamais rien donné jusqu'à présent, lui rétorqua sa fille avec un air las, et Dieu, quand son enfant était-elle devenue si désabusée ?
- Hé bien nous insisterons jusqu'à ce que ça donne quelque chose, lui rétorqua sa mère avant de se lever pour ensuite serrer la jeune femme dans ses bras.
Sa fille répondit aussitôt à son étreinte.
- Je suis tellement désolée Sansa, je t'aime et je suis désolée de ce qui t'est arrivé, et je te jure… que je ferai tout pour te protéger à partir de maintenant et que plus jamais je n'échouerai, je ne te faillerai plus. Tu as ma parole. »
Et Sansa la crut, sincèrement, se mit aussi à croire que les choses allaient enfin s'améliorer pour elle.
Joffrey ne la briserait pas, jamais, parce que maintenant, elle n'était plus seule.
§§§§
Sansa avait voulu qu'il s'agisse de Ned Stark.
Parce que c'était à lui que Jeyne était allée parler, parce qu'il avait essayé lui aussi, contrairement à d'autres, il avait vraiment essayé, et il avait échoué à faire avancer les choses mais rien ne disait qu'il ne réussirait pas cette fois.
Et elle avait toujours peur, bien sûr, et une part d'elle aurait toujours peur tant que cette foutue histoire ne serait définitivement pas terminée, tant qu'elle ne serait pas libérée de Joffrey et loin de lui, mais elle refusait de laisser cette peur faire d'elle une prisonnière.
Elle l'avait été pendant trop longtemps, et maintenant c'était fini, terminé pour de bon.
Elle survivrait.
Et elle se relèverait, plus forte que jamais.
Ce qui est mort ne saurait mourir après tout, songea-t-elle sans vraiment comprendre d'où cette pensée lui venait exactement.
Et il y avait autre chose.
Une chose qu'elle n'arrivait pas vraiment à s'expliquer, alors qu'elle voyait sa mère et Ned Stark interagir ensemble, qu'elle les voyait se regarder, il y avait une flamme dans leurs yeux, un sentiment qu'elle n'arrivait pas vraiment à définir, mais qui semblait renaître.
Quelque chose comme…
De l'amour.
Un amour passé qui avait été là autrefois, il y a bien longtemps.
Elle n'avait jamais vu ça chez elle, même lorsqu'elle regardait son époux, ou du moins, c'était il y a si longtemps que ça avait fini par disparaître.
Ils essayaient de le cacher, et peut-être n'en avaient-ils même pas conscience, mais elle, elle voyait.
Elle voyait et elle avait bien l'intention de comprendre ce qu'elle avait vu.
§§§§
« Sansa ?
La voix étonnée d'Esgred Miller déchira le silence dans lequel étaient plongées les deux femmes qui venaient tout juste de sortir du commissariat.
La rousse sursauta avant de sourire en la voyant.
Marina Leszczynska était là aussi, en train de discuter avec Vère à quelques pas de là, et la jeune femme se sentit comme rassérénée par leur présence, parce que maintenant qu'elles étaient là, les choses semblaient aller mieux et elle avait presque le sentiment que c'était grâce à elles.
Elles se battaient pour des gens qu'elles connaissaient à peine, et depuis leur arrivée, c'était comme si la ville commençait enfin à comprendre que quelque chose clochait, et sans elles, elle ne savait pas…
Non elle ne savait pas ce qu'elle serait devenue, elle ne savait pas si elle aurait eu la force de…
- Bonjour Esgred, la salua-t-elle, et Catelyn vit son sourire, son air radieux.
Elle vit ce qui ne se voyait pas encore, ce dont Sansa n'avait pas encore conscience.
Elle aussi elle vit l'amour, un amour ignoré, disparu et oublié mais pourtant bien réel et oh vrai, si vrai, qui était lentement en train de refaire surface.
- On était venues accompagner Vère, fit la nouvelle habitante de Kintzheim, pour la soutenir moralement dans son combat contre son père. Et toi, tu…
Elle laissait à Sansa le choix de lui dire pourquoi elle était là, et Catelyn en fut soulagée, qu'elle se contente de demander sans émettre la moindre hypothèse.
- Je… je suis venue porter plainte contre Joffrey, répondit Sansa, et aussi pour obtenir une ordonnance d'éloignement contre lui, je… je veux me battre.
Une lueur de surprise et de joie apparut dans les yeux de la fer-née.
- Tu… C'est génial Sansa, vraiment, je… je suis heureuse pour toi, tu… tu mérites mieux que ça, tu mérites d'aller mieux. Et tu vas y arriver. Tu vas gagner.
- Je l'espère, répondit Sansa.
- Merci, lui dit alors Catelyn.
Esgred la regarda avec un air perdu.
- Merci pour quoi ?
- Merci d'avoir vu ce que je ne pouvais pas voir, lui dit la louve avec un air de tristesse.
- Vous ne pouviez pas savoir. Presque personne ne savait. »
Et Catelyn vit autre chose.
La manière dont cette Esgred regardait sa fille.
Cette lueur d'affection et de tendresse qu'il y avait dans ses yeux, et qui montrait que, même si ça ne faisait que quelques semaines seulement qu'elle et Marina étaient là, elle s'était semble-t-il beaucoup attachée à Sansa.
Catelyn ne savait pas encore à quel point, mais elle était en revanche sure d'une chose.
Tout cela ne lui disait rien qui vaille.
Parce que même si cette inconnue semblait nourrir de tendres sentiments à l'égard de sa fille, qu'elle semblait animée de bonnes intentions, Cat ne pouvait pas ne pas se souvenir que c'était ce genre de visage que Joffrey avait affiché au tout début, pendant des années.
Charmant, charmeur et gentil, ayant l'air de réellement aimer sa petite-amie.
Et puis il avait fini par montrer son véritable visage, dans toute sa monstruosité, et il avait fait de la vie de Sansa un véritable enfer.
Rien ne disait qu'Esgred serait exactement comme lui, mais l'inverse était également vrai, il était impossible de savoir quel genre de personne elle était, si elle était quelqu'un de bien ou non, elles la connaissaient à peine après tout.
Catelyn ignorait également comment les choses se passeraient, mais s'il s'avérait que la nouvelle venue s'intéressait vraiment à Sansa et que ça devenait réciproque un jour, lorsque sa fille serait enfin libre et en voie de guérison, alors elle ferait tout pour veiller sur sa fille et la protéger, s'assurer que tout allait bien et qu'elle ne se trouvait pas à nouveau entre les griffes d'un monstre.
Elle avait laissé entrer le loup (ou plutôt le lion) dans la bergerie autrefois.
Elle ne ferait pas deux fois la même erreur.
§§§§
Il y avait une autre question que se posait Catelyn, qui la hantait depuis que Sansa avait ouvert la bouche et avait commencé à parler pour ensuite ne plus jamais s'arrêter, qui tournait en boucle dans sa tête depuis qu'elle savait.
Une question qu'elle posa le soir-même à sa fille, juste avant le dîner qui exceptionnellement regroupait toute leur famille hormis Petyr qui travaillait encore.
Maintenant que la vérité avait été révélée au grand jour, que cette vérité que Sansa cachait depuis si longtemps, elle avait accepté de la révéler, qu'elle était enfin connue de tous, ses frères et sa sœur étaient tous venus pour lui offrir son soutien.
« Est-ce que ton père savait ? Demanda-t-elle à Sansa alors qu'elles étaient seules.
Quand la rousse hocha la tête, sa mère se sentit horrifiée en réalisant qu'elle n'était au final, pas si étonnée que ça.
Horrifiée, oui, mais pas surprise.
Il était Littlefinger après tout, et Littlefinger savait toujours tout en ville, c'était connu.
Mais qu'il ait su ça et qu'il n'ait pas pris la peine de lui en parler, ou même de faire quoi que ce soit, alors qu'il s'agissait de sa fille, et qu'il était supposé l'aimer, vouloir la protéger, c'était, c'était…
Elle n'avait même pas de mots pour qualifier ça tellement elle était en colère.
- Je suppose que… qu'il a dû penser que ce n'était pas très important, ou que j'exagérais. »
Catelyn Baelish sentit alors la rage et la colère l'envahir.
Pas important ? Voulut-elle hurler.
Pas important, ça, ta vie, ton bonheur, ton bien-être, ça, ce n'était pas important pour lui ?
Ce n'était pas comme avec d'autres qui avaient su mais n'avaient rien fait, Petyr était un homme riche et important en ville, au moins autant que la mère de Joffrey, il aurait pu faire quelque chose, tenter de la sauver de son petit-ami violent, c'était son rôle de père.
Il aurait dû le faire ou au moins essayer.
Et pourtant, il n'avait rien fait.
Et ça lui brisait le cœur, mais pas autant qu'elle l'aurait cru.
Elle avait aimé Petyr autrefois, ou du moins elle le croyait, mais depuis quelques temps, sans qu'elle sache pourquoi, elle sentait cet amour lentement s'effacer et se dissoudre dans l'air, presque comme s'il n'avait jamais été réel, comme s'il n'avait jamais existé.
Et le fait de revoir Ned Stark après toutes ces années, elle qui n'avait pas pensé à lui depuis si longtemps, n'avait pas aidé…
Et alors qu'elle constatait l'inaction de son époux, non seulement elle réalisait à quel point elle n'éprouvait plus le moindre amour pour lui, mais aussi qu'elle ne ressentait plus que haine, colère, rage et rancœur à son égard.
Elle allait devoir avoir une importante et longue conversation avec lui, au sujet de Sansa, et de leur mariage qui ne faisait plus sens pour elle depuis au moins des semaines sans qu'elle comprenne pourquoi elle ne s'en était rendue compte qu'à ce moment-là.
Si elle avait fait un peu plus attention au calendrier, elle aurait compris alors que ça avait commencé juste après l'arrivée d'une dunkerquoise et d'une certaine fer-née.
A suivre…
