Un chemin qui nous sépare.

Titre du 21/01/2022 : Un chemin qui nous sépare

Vierge : Sansa Stark (GOT)

S - Sansa (GOT)

Prénom 67 : Marina

Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert

UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT

Quatre aspects de… citations de Kaamelott : Révolte ! : écrire un texte se déroulant pendant la Révolution française ou sur un personnage qui refuse de faire quelqu'un chose qu'on lui demande

257) 50 nuances de personnages LGBT

8 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 50 nuances)

« C'est à cette heure-ci que tu rentres ? »

Petyr Baelish devait l'admettre, il ne s'attendait pas le moins du monde à recevoir ce genre d'accueil en rentrant chez lui.

Certes, il était tard, très tard même, mais elle avait l'habitude depuis le temps et elle aurait dû être couchée depuis longtemps déjà.

Il avait ce soir-là, encore une fois, cherché avec Cersei Lannister un moyen de se débarrasser facilement et discrètement de Marina Leszczynska et de Yara Greyjoy, sans succès malheureusement.

Elles étaient appréciées en ville et a priori, il n'y avait aucune raison valable pour lui ou la mairesse de les chasser de Kintzheim.

Mais l'ancien propriétaire de bordels ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter de la situation, même si pour l'instant, peu de choses avaient changé pour lui.

Mais il avait peur qu'elles ne finissent par évoluer, dans le mauvais sens, et que cette vie qu'il avait arrachée de force à la malédiction ne finisse par lui échapper et disparaître pour de bon sans qu'il ne puisse rien y faire.

Et ce n'était pas la seule chose qui l'embêtait en fait.

Ces derniers temps, quand il voyait Cersei, il voyait dans ses yeux une sombre lueur qui commençait à grandir de plus en plus chaque jour qui passait, pleine de doutes, de colère et aussi de paranoïa.

La blonde était de plus en plus près du point de rupture, et il n'avait définitivement pas hâte qu'elle l'atteigne.

Il voyait la folie commencer à apparaître chez elle, et elle lui semblait de plus en plus instable, et il ne savait pas quoi faire, ne sachant pas ce qu'il s'était passé puisqu'elle refusait de lui en parler, ne lui faisant de toute évidence pas assez confiance pour accepter de le lui dire.

Il n'allait définitivement pas lui jeter la pierre pour ça…

Alors qu'elle voyait sa précieuse malédiction commencer à se déliter de plus en plus, morceau par morceau, l'ancienne reine semblait de moins en moins accepter cette perte totale de contrôle qui commençait et ne semblait pas vouloir s'arrêter.

Et Littlefinger, lui, tout comme elle, ne savait pas non plus quoi faire pour stopper tout cela.

Aussi, en entendant la voix de sa femme, il ne put s'empêcher de se figer, interdit.

Oh.

Ce n'était pas du tout bon pour lui ça.

Il lui envoya son plus beau sourire, espérant la dérider.

Ça ne marcha absolument pas.

Ce ne fut que là qu'il remarqua son attitude, elle était assise en face de lui, les bras croisés, le regard dur et froid, ne semblant pas décolérer et ce fut là qu'il sut.

Ce n'était pas parce qu'il était en retard qu'elle était en colère.

C'était pour tout autre chose, quelque chose qu'il avait dû faire, et il se demanda ce que ça pouvait bien être.

Ces derniers jours, il avait été tellement pris par son objectif d'enrayer les efforts de la fer-née et de la dunkerquoise pour mettre à mal la malédiction qui garantissait la vie qu'il avait qu'il n'avait même pas fait attention à ce qui se passait dans sa propre famille.

(Cette famille qui n'avait jamais été la sienne, qu'il avait prise, volée, arrachée à Ned Stark et qu'il avait bien l'intention de garder.

Quel que soit le prix à payer.)

« Je suis navré pour mon retard ma chérie, je ne peux pas te jurer que ça ne se reproduira plus, mais je te promets que je saurai me faire pardonner. »

Avant, il n'aurait même pas eu besoin de le faire, à la fois parce qu'elle ne se serait sans doute même pas mise en colère, mais aussi parce qu'elle aurait fini par oublier.

À Kintzheim, les gens oubliaient toujours au bout d'un moment et ceux qui se souvenaient gardaient tous leurs souvenirs, et ceux qui avaient été maudits voyaient leur mémoire se dissoudre de plus en plus dans l'air pour qu'au final il n'en reste plus grand-chose.

Juste de vagues souvenirs dont ils n'étaient même pas sûrs, dont ils n'arrivaient parfois pas entièrement à se rappeler, ne gardant en mémoire que ce qu'on voulait qu'ils conservent.

Et ce qui ne les inquiétait pas avant commençait à leur faire peur, parce qu'ils sentaient maintenant que quelque chose n'était pas normal.

Il ne pouvait rien y faire, ce qui était très frustrant, et il pouvait voir dans les yeux de Catelyn que quelque chose avait changé.

« Donc, si je comprends bien, reprit-elle d'un ton sec, ton travail est plus important pour toi que le fait de savoir comment notre fille va ?

Il fronça les sourcils, perdu.

- Quoi ? Se contenta-t-il de répondre.

La rousse soupira, l'air sincèrement peinée.

Parce qu'elle l'aimait toujours, ou en tout cas elle l'avait aimé, enfin elle le pensait, elle le croyait, même si maintenant qu'elle l'avait sous ses yeux, en face d'elle, cet amour ne semblait plus vraiment réel, mais plutôt fabriqué de toutes pièces, et c'était plus flagrant encore depuis qu'elle avait revu Eddard.

Où elle avait senti son cœur battre comme jamais, où quelque chose qu'elle avait cru éteint et mort pour toujours s'était réveillé, au point où même sa fille qui n'était jusque-là au courant de rien du tout l'avait vu et compris alors qu'elle avait pensé avoir réussi à le cacher.

Apparemment, pas si bien que ça.

Elle avait presque le sentiment qu'on lui avait dit d'aimer Petyr mais qu'elle ne l'avait jamais réellement fait, et c'était glaçant de le réaliser.

Qui voudrait d'un amour ensorcelé ? Songea-t-elle alors. Pas moi en tout cas.

Mais ce n'était pas d'elle qu'il s'agissait pour l'instant, mais bien de Sansa.

De leur fille, dont aucun des deux n'avaient vu la détresse, mais Petyr avait bien moins d'excuse qu'elle, parce qu'il avait su, parce qu'elle lui avait parlé.

Elle le lui avait dit, et ça n'avait rien changé, alors qu'il aurait pu agir.

Et pourtant il n'avait rien fait, et elle ne comprenait pas pourquoi.

- Petyr… Je savais que tu étais à la masse à ce sujet et même en général, surtout ces derniers temps, et que tu ne te tiens pas au courant de ce qu'il se passe, sous prétexte que tu n'as pas le temps à cause de ton travail, mais… Tout de même. Tu pourrais faire un effort.

Il fronça les sourcils.

Il ne voyait pas.

Il ne voyait vraiment pas et c'était inquiétant, lui qui savait pourtant tout sur tout, il n'était pas au courant alors qu'il aurait dû l'être, et sa distraction ne devait pas être la seule cause, il y avait forcément autre chose.

Les petits oiseaux n'étaient plus ce qu'ils étaient…

- Je ne comprends pas.

- Et c'est bien là tout le problème ! Ne put-elle s'empêcher de rugir.

Il vit la flamme dans ses yeux, et sa colère et il sut ce qu'il avait déjà commencé à comprendre.

La louve qui était en elle s'était réveillée pour de bon et elle n'avait clairement pas l'intention de se rendormir.

Malheureusement pour lui.

- Explique-moi alors !

Il vit la tristesse dans son regard, mais aussi la douleur, la colère et le mépris.

Il était sur le point de la perdre, elle s'éloignait de lui, de plus en plus, et il n'arrivait pas à la retenir.

C'était intolérable.

- Sansa, lui rétorqua-t-elle alors. Sansa qui a souffert l'enfer à cause de Joffrey Lannister, Sansa qui t'a appelé au secours et pour laquelle tu n'as rien fait.

Il comprit mieux d'un seul coup.

Mais Joffrey était le fils de Cersei, et Cersei ferait tout ce qui était en son pouvoir pour que rien ni personne ne puisse nuire à son petit lion doré chéri.

Alors évidemment qu'il n'avait rien fait du tout.

De toute façon, ce qu'il avait fait, ce qu'il avait toujours fait, ça avait été pour Cat, uniquement pour Cat.

Jamais pour les enfants.

- Je… je ne pensais pas que c'était… à ce point-là, mentit-il.

- C'est ta fille, Petyr, fit-elle d'une voix tremblant de rage, notre fille. Et tu étais censé la protéger ! Tu aurais dû faire quelque chose, ou au moins essayer !

Elle n'aurait rien vu, avant et elle n'avait rien vu du tout en vérité, ce n'était que parce que la malédiction se craquelait de plus en plus, se fissurait et révélait ses failles qu'elle avait pris conscience de la vérité.

Et il n'aimait pas ça du tout.

- Je suis désolé Catelyn.

- Ce n'est pas suffisant, lui répliqua-t-elle, implacable. Tu aurais dû m'en parler et si Sansa ne l'avait pas fait je ne l'aurais sans doute jamais su et il aurait continué à lui faire du mal et il… Il aurait probablement fini par la tuer.

Il n'y avait absolument rien qu'il puisse répondre à cela, parce qu'elle avait raison.

- Cat, si seulement tu voulais bien m'écouter, je…

- Non, refusa-t-elle, il est hors de question que je t'écoute, il est trop tard pour ça, bien trop tard, c'était avant qu'il fallait parler, et tu as eu de multiples occasions de le faire. Mais ce n'est pas ce que tu as fait Petyr. Tu as choisi d'être lâche. Alors assume-en les conséquences.

Alors qu'elle s'éloignait, il réalisa finalement qu'elle avait préparé une valise avec ses affaires et d'autres appartenant sans doute à Sansa.

- Où… où vas-tu ? Lui demanda-t-il, craignant de connaître la réponse.

- Ce que tu as fait, ou plutôt n'as pas fait, est intolérable. Sansa et moi, nous partons chez ma sœur Lysa pendant un moment. Je ne sais pas encore ce qui va passer mais je sais que j'ai besoin d'air et c'est loin de toi. N'essaie même pas de me retenir. »

Il n'essaya pas.

Il savait ce qu'il aurait risqué si ça avait été le cas.

Et pourtant, au vu de la situation il aurait aimé pouvoir.

Chez Lysa.

Donc Ned Stark par extension.

C'était un véritable cauchemar.

Et il était le seul responsable.

Plus tard, alors que Sansa dormait, sa mère vint la voir dans la chambre qu'elle occupait chez Lysa.

Elle semblait si paisible comme ça que personne n'aurait pu deviner en la voyant comme ça qu'elle avait pu subir une épreuve pareille.

Catelyn l'embrassa sur le front.

« Je ne sais pas encore ce que je vais faire Sansa, mais je vais trouver une solution… Je te le promets. »

Elle ignorait encore le genre de conséquences que son action allait provoquer dans le futur.

§§§§

Trois heures du matin…

Il osait la déranger à trois heures du matin.

Alors qu'elle voyait le visage de Petyr Baelish se dessiner dans la pénombre de la nuit, Cersei Lannister se sentait d'humeur à le gifler pour ça.

Elle l'aurait fait s'il n'avait pas affiché un air aussi grave.

« Il faut qu'on parle, lui lança-t-il.

- De quoi au juste ?

- Ma femme vient de quitter le domicile conjugal en emmenant notre fille avec elle.

Cersei haussa un sourcil surpris.

- En pleine nuit ? À cette heure-ci ? Pourquoi ?

- A cause de ce que Sansa a vécu avec Joffrey. De ce qu'elle a révélé. Sa plainte.

Il s'était renseigné depuis.

Il aurait aimé continuer à ne pas savoir.

- Oh, lâcha la blonde. Entrez.

Elle referma la porte en réalisant alors une chose.

Ça faisait deux fois.

D'abord Jaime, maintenant Catelyn.

Ils perdaient ceux qu'ils aimaient parce que le charme ne faisait plus effet, parce que la malédiction s'effritait chaque jour de plus en plus et qu'ils ne pouvaient rien faire.

Ils n'avaient pas de magie, ils n'étaient pas des sorciers ou des magiciens, ils ne pouvaient pas les retenir de force près d'eux.

Cersei avait réussi à garder Jaime jusque-là, mais elle ne savait pas combien de temps ça durerait, quant à Littlefinger il semblait qu'il était déjà trop tard pour lui.

Ils n'avaient pas prévu ça.

Ce n'était pas supposé arriver, en aucune façon, jamais.

Et pourtant…

- C'est de votre faute, lâcha-t-il, accusateur, si vous aviez été capable de contrôler votre fils…

- Personne ne peut contrôler Joffrey, lui répondit-elle. »

Elle avait essayé pourtant.

Ils se regardèrent.

Ils n'avaient pas la moindre solution à leur problème.

Ils ne pouvaient rien faire, à part regarder les choses changer, leur univers basculer et se renverser, parce qu'ils avaient beau avoir le pouvoir et le contrôle de la ville, ce dernier commençait à s'amenuiser et ils n'étaient pas surpuissants non plus, même eux avaient leurs limites.

Ils étaient complètement impuissants.

Si Yara avait su cela, elle aurait souri.

A suivre…