Tu veux te battre !

Titre du 04/02/2022 : Tu veux te battre !

Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)

Défi à l'unité d'Almayen n°4

Y : Yara Greyjoy

Yara Greyjoy

Prénom 67 : Marina

Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert

UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT

Quatre aspects... de Fenrir d'Alioth (Saint Seiya) : Son nom : écrire sur Fenrir (mythologie nordique / Marvel) ou écrire sur un perso ayant un nom peu commun

257) 50 nuances de personnages LGBT

10 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, défis à l'unité, alphabets, de secondaire à principal, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 50 nuances)

La douleur n'était rien face à l'euphorie qu'elle éprouvait actuellement.

Enfin !

Enfin elle pouvait laisser exploser sa rage, sa colère et sa fureur pour de bon, elle qui se contenait depuis son arrivée à Dunkerque, sa rencontre avec Marina et encore plus depuis qu'elle vivait à Kintzheim, elle qui avait dû serrer les poings encore et encore et s'empêcher de se mettre en colère.

Parce qu'elle était en colère en permanence, et pour une fois, elle pouvait le laisser voir.

Les coups fusèrent, et même le fait d'en recevoir ne suffit pas à atténuer son enthousiasme, elle voyait du sang couler, et il y en avait qui venait d'elle, de toute évidence, mais il saignait lui aussi, il souffrait, il avait mal, et elle avait bien l'intention que ça dure.

Quand elle le fit hurler, elle ne put retenir un éclat de rire triomphant.

Ce ne serait de toute évidence pas suffisant pour changer les choses, et son petit frère avait encore un long chemin à parcourir avant d'être réellement et complètement libre, mais aujourd'hui, elle avait malgré tout prouvé quelque chose.

Quelque chose d'important et de capital.

Ramsay Bolton n'était définitivement pas quelqu'un d'intouchable.

Bientôt, les monstres allaient enfin tomber de leur piédestal.

Ce n'était qu'une question de temps.

Et elle était fière d'avoir porté le premier coup.

Lorsqu'on finit par les séparer, les gens étant enfin alertés par le bruit, et que les insultes fusaient de la bouche de Ramsay Bolton, elle continua de sourire.

Elle espérait juste que ce serait suffisant pour dévoiler son vrai visage, pour qu'enfin plus personne ne soit capable de fermer les yeux face à sa monstruosité.

Et si son sourire était ensanglanté et douloureux, peu importe.

La douleur ne comptait pas.

Pas si ça empêchait Theon de souffrir une seconde de plus à cause de ce salopard.

§§§§

(Note de l'autrice : Avant de commencer je tiens à préciser tout d'abord que je n'ai pour ainsi dire pas la moindre connaissance concernant tout ce qui est judiciaire, juridique, tout ça tout ça et que ça se limite à ce que j'ai pu voir dans des séries américaines, bref tout ça pour dire que rien de tout ça ne sera probablement véridique parce que j'y connais rien.

Partons juste du principe que c'est Kintzheim et qu'à Kintzheim c'est comme ça que les choses marchent. Ou plus honnêtement c'est comme ça que ma fic marche donc c'est plus pratique comme ça.

Voilà, fin de l'interruption, vous pouvez reprendre votre lecture en toute quiétude, on se revoie plus tard.)

Le lendemain.

Jaime Lannister n'était de toute évidence pas content de la voir là.

Et elle le comprenait tout à fait, provoquer un combat de rue avec ni plus ni moins que le fils de Roose Bolton en personne, et lui casser la gueule dans le processus, c'était tout sauf ce qu'on pouvait qualifier d'une bonne idée.

Aussi, alors qu'elle le voyait entrer dans la pièce, elle savait pertinemment qu'elle aurait dû laisser tomber le sourire arrogant et très satisfait qui lui dévorait actuellement le visage, mais comme ça n'aurait pas été très honnête, elle préféra le garder.

Après tout, elle était sincèrement très satisfaite d'elle-même, même si d'après lui ça devait être pour de mauvaises raisons.

En la voyant, il ne put se retenir de soupirer.

Quant à elle, elle était heureuse de le voir.

Elle n'avait eu que peu d'occasions de le faire depuis qu'elle lui avait rendu son cœur, et maintenant elle voyait bien à son air blasé et réprobateur qu'il avait changé, qu'il était redevenu lui-même, il lui semblait bien moins éteint qu'avant, et c'était vraiment une bonne chose.

Il était vivant, à nouveau, et c'était grâce à elle, c'était elle qui avait fait ça, et elle en était fière, oh, si fière qu'elle avait presque l'impression que son propre cœur allait bientôt finir par exploser de joie, parce que c'était une victoire de plus arrachée à Cersei et à ses alliés.

Personne ne le savait, elle le savait, et Cersei sans doute aussi, et c'était largement suffisant.

Alors qu'importe ce qui allait se passer ensuite.

Parce qu'en un sens, elle avait déjà réussi.

Elle avait mis le monde faussement parfait de Kintzheim sens dessus dessous.

Et elle n'allait clairement pas s'arrêter là.

« Si j'étais à votre place, je ne sourirais pas de cette manière mademoiselle Miller, lui dit-il d'un ton sec et sévère en lui jetant un regard noir.

Ce ne fut pas ça qui la fit s'arrêter de sourire.

Elle avait survécu à bien pire que ça, que ce soit à Westeros ou à Dunkerque, ce n'était clairement pas lui qui allait lui faire peur.

- Et pourquoi ça ? Ironisa-t-elle. Parce que j'ai osé me défendre alors que je me faisais attaquer ?

Ce n'était pas totalement vrai, bien sûr, bien au contraire, mais ça il n'avait pas besoin de le savoir.

Il soupira à nouveau.

Il avait le sentiment qu'elle allait tout faire pour le faire tourner en bourrique et il était bien prêt à ne pas se laisser faire.

- Non. Parce que celui à qui vous vous en êtes prise, celui que vous avez insulté, que vous avez provoqué, est Ramsay Bolton.

- Oh alors c'est juste ça le problème ? Je me suis battue avec quelqu'un d'important dans cette ville oh là là quelle horreur !

- Esgred ! Rugit-il. Ne plaisantez pas avec ça, tout ceci, votre situation… c'est très grave.

- Il m'a frappée, lui rétorqua-t-elle, je n'ai fait que me défendre.

- D'après ce qu'il dit, il l'a fait parce que vous l'avez insulté. Vous l'avez traité de…

- De bâtard oui, le coupa-t-elle, le même sourire aux lèvres, j'ignorais qu'il était interdit de dire la vérité dans cette ville.

Il la fusilla du regard.

- Donc vous l'admettez. Vous admettez que vous vouliez vous battre avec lui.

- Non. Je l'ai bousculé, ou il m'a bousculé, peu importe, je ne sais plus, bref, on s'est rentrés dedans, et il m'a dit de regarder où j'allais et j'ai… perdu mon sang-froid.

S'ils avaient été dans un univers normal, ça aurait pu être la vérité, mais voilà.

Ils ne vivaient pas dans un univers normal, ils vivaient à Kintzheim, une ville qui avait été créée par le Sort Noir.

Alors qu'importe que ce qu'elle dise ne soit rien de plus qu'un mensonge.

Ça ne changeait rien à la vérité, ça ne changeait rien à ce qu'il était.

- Pourquoi ? Lui demanda-t-il, et elle dut retenir le sourire triste qui manqua de se dessiner sur son visage, parce qu'elle devait garder ce masque amusé et arrogant, sans rien laisser paraître.

Pourquoi en effet…

Peut-être que si vous étiez à ma place, si vous voyiez la seule famille qu'il vous reste souffrir l'enfer sur Terre, sans rien pouvoir faire pour changer son sort, peut-être comprendriez-vous, Régicide.

Et alors elle sut ce qu'elle pourrait dire, alors qu'elle se rappelait ce qu'il avait fait dans cette autre vie qu'il avait oubliée.

Les choses étaient différentes à Kintzheim, ne s'étaient pas passées de la même manière, mais elle pouvait jouer sur ça malgré tout.

- Parce qu'il n'est toujours pas en taule malgré ce qu'il a pu faire, malgré la souffrance qu'il inflige encore et encore à son petit-ami. Dites-moi monsieur Lannister, est-ce que les mots violence conjugale vous disent quelque chose ?

Il se raidit aussitôt, et une lueur sombre apparut dans ses yeux, et avec ce qui était arrivé récemment avec Vère et Sansa, le fait qu'ils ne fassent rien, que rien ne change concernant Theon ne rendait les choses que pires encore qu'elles ne l'étaient déjà.

Et ils le savaient tous les deux.

- Le frapper n'y changera rien et ne fera pas avancer les choses.

Vous avez tué un roi qui violait sa femme, vous êtes bien mal placé pour me demander de ne pas recourir à la violence, songea-t-elle.

Elle croisa les bras.

- Peut-être. Ou peut-être pas. Peut-être que si quelqu'un avait donné une bonne correction à Craster, jamais il n'aurait violé Vère et toutes les autres, peut-être que si quelqu'un avait arrêté votre fils, jamais Sansa n'aurait autant souffert. Et peut-être aussi que si quelqu'un avait donné une bonne gifle à Aerys Targaryen, jamais il n'aurait passé des années à violer cette pauvre Rhaella.

Elle le vit se figer et blêmir, tandis que ses yeux s'écarquillaient de surprise et d'horreur.

Elle le comprenait, ça devait faire des années (en quelque sorte puisqu'ils n'étaient véritablement là que depuis presque deux ans) que personne ne devait lui en avoir parlé.

- Comment… Croassa-t-il, stupéfait. Comment êtes-vous au courant de ça ?

- Je ne suis là que depuis peu de temps, mais j'ai tout fait pour en apprendre le plus possible sur votre ville. Et en entendant l'histoire de cette pauvre Rhaella, je n'ai pas pu m'empêcher de faire quelques petits parallèles.

Dans cette version de l'histoire, l'ancienne reine était morte à cause des coups de son mari alors qu'elle était enceinte.

Donc, c'était comme ça que Daenerys voire Viserys, étaient morts, voire n'étaient jamais nés dans ce monde…

Et c'était ce qui aurait pu arriver à Vère si elle n'avait pas pu s'échapper avant.

C'était très certainement ce qui était arrivé à une de ses sœurs.

Voire à plusieurs.

- Ils ne sont pas Aerys, protesta-t-il, Aerys était…

- Fou, oui. Je sais. Eux ils ne le sont pas, quoi que ça se discute, mais ça ne fait pas d'eux des personnes inoffensives pour autant. Je ne vous comprends pas, sincèrement, vous avez su voir le véritable visage de Joffrey, alors qu'il est votre fils, alors pourquoi est-ce si difficile pour vous de le faire concernant Ramsay Bolton ?

Il ne le savait pas lui-même.

Et c'était bien là tout le problème.

Un sourire se dessina à nouveau sur le visage de la jeune femme.

- C'en est presque drôle, tout de même, à quel point tout le monde dans cette ville est dans le déni, alors qu'au fond ils savent que quelque chose ne va pas… C'est comme le chat de Schrödinger vous savez ? Ni vraiment mort ni vraiment vivant… Ici, ils savent que Ramsay Bolton est un monstre, et en même temps ils ne le savent pas. Hé bien c'est fini maintenant !

Il sursauta malgré lui, tant la conviction dans sa voix était perceptible, sans oublier le fait qu'elle avait presque hurlé.

- C'est terminé les faux-semblants, les mensonges, le déni. Ils vont voir maintenant, et vous aussi. Voir que Ramsay Bolton peut être attaqué. Qu'il n'a pas tous les droits. Que Theon Greyjoy a le droit de vivre et d'être heureux lui aussi. Je les empêcherai de détourner le regard, je leur ferai sortir la tête du sable. J'en fais la promesse solennelle. Vous voulez savoir pourquoi je me suis battu avec lui hier ? Pour ça. C'est la seule et unique raison. Parce qu'il faut que ça s'arrête. Parce qu'on mérite mieux. Parce que ce n'est pas normal.

Il vit les larmes dans ses yeux et il sut alors à quel point elle était sincère.

- Pourquoi est-ce que ça vous touche autant ?

- Parce que j'ai perdu une personne à cause de ça.

Elle avait perdu Theon en un sens, mais ça ne voulait pas dire qu'elle n'allait pas finir par le retrouver.

- Je suis désolé. Sincèrement. Mais je ne peux pas faire grand-chose pour vous aider, même si je comprends. Vous allez avoir besoin d'un avocat, si Ramsay Bolton porte plainte contre vous, et le connaissant, il le fera. Est-ce que vous avez une idée ?

Et alors, elle sut.

Elle sut avec une exacte certitude qui elle allait choisir pour cette tâche, et elle se mit à sourire, à la fois parce que c'était tellement évident et parce que c'était une nouvelle occasion de faire un pied de nez à Cersei Lannister, tout en redonnant une nouvelle chance à quelqu'un qui la méritait amplement.

C'était une manière de plus pour elle de bouleverser le statu-quo et de bousculer l'ordre établi, de faire comprendre aux gens que les choses étaient en train de changer pour de bon.

- Tyrion Lannister, lui répondit-elle avec assurance.

Il la regarda avec des yeux ronds, prêt à éclater de rire, avant de réaliser qu'elle était parfaitement sérieuse.

- Vous… C'est une blague ?

- Non. Allez dire à votre frère que je voudrais qu'il soit mon avocat. Et que je voudrais vraiment qu'il fasse tout son possible pour que je sois bien défendue.

- Sans vouloir être défaitiste mademoiselle Miller, ça risque d'être un peu compliqué.

Elle haussa les épaules avec un sourire amusé.

- Que serait la vie sans un peu de danger ? »

A suivre…