Je te protège.
Titre du 05/03/2023 : Je te protège
Vierge : Sansa Stark (GOT)
S - Sansa (GOT)
Yara Greyjoy
Prénom 67 : Marina
Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert
UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT
Quatre aspects du… Capricorne (Astrologie) : La Chèvre de la Peur : écrire sur un perso qui crée un sort pour se protéger ou sur un animal qui défend autrui
257) 50 nuances de personnages LGBT
9 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, de secondaire à principal, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 50 nuances)
Et ah ah j'ai mes règles au moment où j'écris ces lignes donc ben désolée Yara mais aujourd'hui c'est toi qui prends.
Elle avait mal.
Elle avait vraiment mal, et c'était douloureux et en tant que fer-née elle était habituée à la douleur, mais elle avait le sentiment qu'elle ne s'habituerait jamais à cette souffrance-là, physique et immuable qui arrivait tous les mois et dont elle ne pouvait pas se débarrasser.
Parce qu'elle, Yara Greyjoy, avait actuellement ses règles.
Le mot était différent de celui qu'elle utilisait lorsqu'elle vivait à Westeros, mais le résultat était le même au final.
Elle souffrait.
C'était moins pire que dans son monde d'origine, de toute évidence, mais la douleur était toujours là, persistante, malgré les médicaments qui la plupart du temps n'avaient pas le moindre effet sur elle.
Elle grimaça de douleur, clouée au lit.
Elle avait vraiment envie que cette semaine se termine, alors même qu'elle venait à peine de débuter, et que ça ne faisait que deux jours qu'elle avait provoqué Ramsay.
Cette semaine commençait merveilleusement bien…
Elle se leva finalement, malgré la douleur.
Il fallait qu'elle aille voir Theon.
§§§§§
En entendant la porte de sa chambre d'hôpital s'ouvrir, Theon se figea pendant quelques secondes avant de se détendre quand il réalisa qu'il ne s'agissait que de Sansa Baelish.
Pas Ramsay donc.
Il était tranquille pendant encore au moins quelques heures, voire jours si jamais il avait de la chance (mais il n'en avait jamais eu durant sa vie avant cela, alors pourquoi est-ce que ça aurait soudainement changé ?), c'était déjà ça.
Elle lui sourit et malgré la douleur qui irradiait chacun de ses os, il en fit de même.
« Comment tu te sens ? Lui demanda-t-elle.
- Ça va, lui répondit-il. »
Il mentait, évidemment, et ils le savaient tous les deux, tout comme elle mentait quand elle était encore avec Joffrey et qu'elle prétendait que tout allait bien, qu'elle était heureuse, et à force d'être devenus les rois et les reines des menteurs, ils avaient appris à voir à travers les mensonges de l'autre.
Elle ne dit rien pourtant, parce qu'il n'avait rien dit non plus, et parce qu'elle savait bien qu'elle n'arriverait pas à le convaincre qu'il devait essayer de s'enfuir parce qu'elle savait bien que ça ne marcherait pas.
En revanche, elle avait autre chose à lui apporter ce jour-là.
Quelque chose de nouveau et de très précieux.
De l'espoir.
« Est-ce que tu es au courant de ce qu'il s'est passé à Kintzheim avant-hier ?
Il sourit.
- Tu pourrais être plus précise ? Il se passe beaucoup de choses à Kintzheim, et c'est une grande ville, et comme tu le vois je ne peux pas beaucoup bouger en ce moment alors j'ai du mal à voir ce qui arrive.
Comment pouvait-il en rire ? Se demanda-t-elle avec tristesse, essayant malgré tout de sourire, de rester forte pour lui.
Elle s'était évadée, mais ce n'était pas son cas, et il fallait qu'elle tienne, qu'elle le soutienne, parce qu'il avait besoin d'elle, qu'il méritait mieux que ça.
- C'est vrai, tu as raison… Lundi, quelqu'un a flanqué une sacrée raclée à Ramsay Bolton.
Theon se figea, stupéfait et blêmit.
- Quoi ?
Il avait dû mal entendre, forcément, parce que ça ne pouvait pas être possible, ce n'était pas vrai.
Seul un fou aurait eu l'idée complètement insensée de défier Ramsay Bolton en combat singulier et d'ensuite réussir à gagner.
Elle hocha la tête.
- Tu m'as bien entendue, lui confirma-t-elle, c'est vraiment arrivé. Moi aussi j'avais du mal à y croire au début. Mais c'est vrai. C'est réel. C'est arrivé.
- Mais comment… qu'est-ce que… qui… Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Esgred Miller. Elle… elle l'a rencontré dans la rue, elle l'a bousculé ou bien c'est lui, je ne sais pas, ce n'était pas très clair, mais en tout cas ils se sont battus et d'après ce que j'ai entendu dire, elle a réussi à le mettre au tapis. Et c'était volontaire apparemment, elle l'a provoqué, pour… je ne sais pas, prouver quelque chose. Prouver qu'il pouvait être battu lui aussi. Qu'il n'était pas invulnérable. Montrer qu'elle en avait marre de cette situation, et qu'elle voulait que ça cesse.
Il y avait de la fierté dans ses yeux, et Theon resta muet durant plusieurs minutes.
- Pourquoi ?
Sansa fronça les sourcils.
- Pourquoi quoi ?
Ce qu'elle avait fait, c'était un message adressé à l'ensemble de Kintzheim, et à lui en particulier, un message qui pour lui était plus que limpide, et il se souvenait de la flamme dans ses yeux, de sa colère à peine dissimulée lorsqu'elle était venue le voir à l'hôpital quelques jours plus tôt.
Il avait pensé qu'elle ne tenterait rien contre lui, parce que personne ne le faisait, parce que tout le monde avait peur de lui, parce que ça lui semblait totalement inconcevable que quelqu'un se lève enfin et décide de dire non et de faire en sorte que ça s'arrête.
Parce que c'était ce qu'elle avait fait et elle l'avait fait pour lui.
Et il n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle l'avait fait.
- Pourquoi est-ce qu'elle a fait ça ?
- Parce qu'il le mérite ? Hasarda-t-elle, et il secoua la tête.
- Non ce n'est pas ce que je voulais dire, je… Elle l'a fait pour moi, pas vrai ?
Il n'en était même pas sûr, tant ça lui paraissait complètement délirant.
Sansa lui sourit alors, comprenant enfin ce qu'il entendait par là.
- Oui. Évidemment.
La rousse la côtoyait plus souvent que ne le faisait Theon, et elle avait pu en parler avec elle, elle avait vu ses yeux s'assombrir de plus en plus à chaque fois que le sujet était évoqué, et une part d'elle-même savait dans le fond qu'elle finirait par craquer.
Ce jour avait fini par arriver.
Et Sansa en était soulagée, vraiment, parce que Theon méritait mieux que ça, qu'il méritait qu'on se batte pour lui, qu'il méritait d'être libre.
Qu'il méritait mieux que la douleur, que l'enfer que lui faisait vivre Ramsay.
- Pourquoi ? Répéta-t-il avec le même air incrédule et perdu.
Et la jeune femme sentit la tristesse l'envahir, et son cœur se briser en réalisant qu'il n'arrivait pas à croire possible et vraisemblable le fait que quelqu'un puisse vouloir se battre pour lui et se mettre en danger pour que sa vie s'améliore.
Et en même temps, elle ne pouvait pas le blâmer pour ça, parce que personne n'avait jamais rien fait pour lui avant, parce qu'ils ne savaient pas ou faisaient semblant de ne pas voir, ou parce qu'ils n'avaient pas réussi à faire bouger les choses.
- Parce qu'elle a eu le courage de faire ce que personne d'autre n'a réussi à faire, parce qu'elle estime, tout comme moi, que tu mérites mieux. Je ne sais pas ce qui va se passer Theon, mais on va y arriver. On va gagner. »
Et, alors qu'il réalisait qu'il existait bel et bien quelqu'un dans cette foutue ville de décidé à se battre pour lui, Theon Greyjoy se surprit à la croire.
§§§§
En voyant Esgred entrer dans la pièce, Sansa ne put s'empêcher de remarquer la ressemblance entre elle et Theon.
Pas seulement à cause de leurs blessures, des restes de traces de coups infligés par Ramsay, il y avait autre chose, quelque chose que Sansa n'avait jamais vu avant mais qui maintenant que ça lui apparaissait en pleine lumière devenait pour elle tellement flagrant et évident qu'elle se demandait comment elle avait fait pour ne pas le voir avant.
C'était comme la ressemblance qu'elle avait remarquée entre elle-même, les différents membres de sa famille et Ned et Jon Stark, quelque chose qui était passé inaperçu jusque-là mais qui devenait visible alors que les deux personnes en question se trouvaient dans la même pièce.
C'était comme si on avait enlevé un voile qui recouvrait ses yeux jusque-là, et qu'enfin elle pouvait ouvrir les yeux.
Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait à Kintzheim, surtout ces derniers temps, c'était comme si elle avait été aveugle pendant tout ce temps et qu'enfin elle voyait.
Ça aurait dû la faire paniquer, et pourtant, bizarrement, ce n'était pas le cas, parce que aussi incongru que cela paraisse, c'était comme si tout ce qu'elle était en train de découvrir était plus censé que ce à quoi elle avait été confrontée avant.
C'était logique que Ned Stark soit son vrai père.
C'était logique que Jon soit son cousin.
C'était logique qu'elle n'ait en réalité aucun lien du sang avec Petyr Baelish.
Et enfin, c'était logique que Theon Greyjoy et Esgred Miller se ressemblent tant qu'on aurait dit un frère et une sœur.
Ça n'avait aucun sens et en même temps c'était parfaitement logique.
Ça expliquait pourquoi Esgred était si protectrice de Theon si celui-ci était son petit frère.
Mais cette ressemblance soulevait plus de questions qu'elle n'apportait de réponses.
Autant la question de ses propres origines pouvait parfaitement s'expliquer, ce qu'elle venait de réaliser n'avait pas la moindre explication logique ou rationnelle.
Parce que, si elle avait raison, si Esgred Miller était réellement la sœur de Theon Greyjoy, alors comment se faisait-il qu'elle ne vive pas à Kintzheim ?
Et surtout, pourquoi est-ce que personne ne savait qu'elle existait, pourquoi est-ce qu'ils ignoraient que Theon avait une sœur, en avait-il une d'ailleurs ?
Esgred savait-elle ?
Était-ce pour cela qu'elle était là ?
Ça aurait expliqué tellement de choses, mais le fait que Theon ait une sœur perdue, ou cachée, ou une demi-sœur, c'était…
Sansa n'arrivait pas à trouver le moindre sens à tout ça.
Et pourtant, elle ne pouvait pas nier cette ressemblance parfaite.
Mais ça n'avait pas la moindre importance finalement, parce que Esgred lui sourit la seconde d'après et qu'elle sentit son cœur virevolter dans sa poitrine, et ce fut comme si le monde était revenu à l'endroit.
Elle garda ça dans un coin de son esprit, préférant ne pas en parler.
Elle trouverait bien une explication plus tard, non ?
§§§§
En voyant Onyx se diriger tout de suite vers Theon, Yara ne put s'empêcher de sourire, la chienne devait sentir qu'il avait besoin de réconfort, et elle ne put s'empêcher malgré de frémir en se souvenant d'autres chiens.
Ceux de Ramsay Bolton, et elle chassa l'impression quelques secondes après parce que Onyx n'était pas comme eux, loin de là, et que Theon n'aurait jamais à être confronté à ces bêtes.
Jamais.
Il était en sécurité ici, loin de Ramsay, et elles étaient là pour lui au besoin, elles pouvaient le protéger.
Elles pouvaient le faire, elle, Sansa, Marina.
Elles ne le laisseraient pas tomber.
Et peut-être Theon le savait-il, parce qu'il lui sourit avec reconnaissance, et elle sentit son cœur se serrer.
Il ne se souvenait pas d'elle.
Il ne se souviendrait peut-être jamais d'elle tout court.
Combien de temps supporterait-elle donc qu'il la regarde comme une inconnue et non comme la grande sœur qu'elle était censée être pour lui ?
Mais elle devait tenir, ne pas se briser, être forte, pour que lui puisse l'être aussi.
Parce qu'ils devaient survivre à tout ça, et ressortir renforcés de cette épreuve.
Ce qui est mort ne saurait mourir mais se lève à nouveau plus dur à la peine et plus vigoureux.
Ils étaient des fer-nés.
Ils pouvaient le faire.
Elle prit place sur le lit, prenant garde de ne pas le toucher pour éviter de le blesser.
« Est-ce que ça va ? Lui demanda-t-elle.
- C'est plutôt à vous que je devrais poser la question. Un combat contre Ramsay c'est… enfin, ce n'est pas rien.
- Vous en savez quelque chose, lâcha-t-elle en le regardant droit dans les yeux.
Il détourna le regard, gêné, et une part d'elle-même voulait le secouer, lui dire de regarder la réalité en face, de fuir tant qu'il en était encore temps.
Mais elle ne le ferait pas.
Elle soupira.
- Et vous, ça va mieux ?
Il lui sourit.
- Mieux oui, beaucoup mieux, merci beaucoup. »
Son sourire était un mensonge.
Évidemment.
La fer-née serra les poings de rage, se jurant à nouveau une chose.
Celle qu'elle sauverait Theon de son tortionnaire, à tout prix.
§§§§
En entendant des bruits de pas dans le couloir, puis en entendant la porte s'ouvrir, Yara se tourna.
Ramsay.
Ramsay était là, il était venu ici, il osait venir, après ce qu'il avait fait, il…
Elle aurait voulu se lever pour mettre son poing dans la gueule et l'empêcher de remettre les pieds dans la pièce ou à ne serait-ce que quelques centimètres de Theon pour toujours.
Elle n'en eut pas le temps, Onyx s'en chargea pour elle en allant aboyer sur le Bolton si fort et à de si nombreuses reprises que le bâtard ne put s'empêcher de tressaillir.
Yara sourit avant de se lever, les poings serrés, prête à se battre.
« Je pense que vous devriez partir, vous n'êtes pas le bienvenu ici, et je doute que vous souhaitiez que l'incident de l'autre jour ne se répète. »
Ramsay la regarda brièvement avant de s'en aller sans demander son reste.
« Bon chien, murmura-t-elle à Onyx en passant la main dans son pelage. »
La chienne aboya comme pour l'approuver et la fer-née sourit.
Si elle continuait comme ça, elle pouvait y arriver.
Elle pouvait gagner.
A suivre…
