Petit mot de l'auteure : et un texte écrit le jour J, un !


Jour 5 : Maladie

Contexte : UA post canon que j'avais écrit pour le SV31 Nina x Matthias où Nina est enceinte de M en post canon donc reste à Ketterdam et choisit K comme parrain après qu'il lui ait mit un petit coup de pied au cul pour qu'elle choisisse un prénom au bébé aka Jordie (c'est le n°6 de "Serrer la main du diable")


Quand Nina lui avait proposé d'être le parrain de son fils, Kaz avait accepté presque immédiatement. Premièrement, parce qu'elle ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Refuser une telle demande à une jeune mère veuve à qui il venait de justement mettre un bon coup de pied aux fesses pour qu'elle baptise le gosse en question lui paraissait plutôt délicat. Deuxièmement, parce qu'il – et il ne l'avouerait jamais – avait été profondément touché par ce geste.

Néanmoins, Kaz regrettait actuellement son geste.

La raison tenait au fait que son bureau était rempli de pleurs.

Et ça, ce n'était pas, mais alors pas du tout dans ces plans.

Comme bien souvent lorsqu'il avait un problème, la coupable était Nina. Déjà, parce qu'elle avait donné naissance à ce gosse. Ensuite, parce qu'elle l'avait choisit comme parrain – ce qu'il avait accepté, pour les raisons sus-nommées. Enfin, parce qu'elle était malade. D'ordinaire, Kaz n'avait rien contre les gens malades. Il avait beau être un jeune patron de gang intransigeant, il comprenait bien que les êtres humains restaient fragiles et qu'ils pouvaient donc être en proie à toutes sortes de maladie. Les grisha sur-puissantes ne faisaient pas exception. Ainsi, tant que les souffrants restaient loin de lui, il fermait les yeux sur les absences, si elles ne devenaient pas intempestives. Le problème avec Nina, c'est qu'elle avait cru bon de lui refiler le marmot pendant sa convalescence.

- C'est ton rôle de parrain, avait-elle articulé avant de soupirer à la mort.

Et, comme Kaz n'était pas assez inconscient pour énerver une Nina Zennik malade, il avait prit le paquet gesticulant sans trop protester. Du moins, pas de manière visible. Quiconque savait décrypter ses froncements de sourcils discrets aurait pu comprendre son manque d'enthousiasme. Vaille que vaille, il avait attrapé le bébé, avant de gravir l'escalier qui conduisait à sa chambre. Là, il l'avait installé dans le petit lit qu'il avait acheté le lendemain de sa nomination de parrain, et l'avait regardé sans trop savoir quoi faire. Fallait-il le nourrir ? Nina lui avait bien donné quelques biberons, il n'avait aucune idée du rythme d'un jeune enfant. Ou peut-être devrait-il le changer ? Il avait bien acquis des nouveaux gants qu'il comptait dédier à cette tâche ingrate – hors de question de salir ses gants habituels avec ça – mais n'avait que peu envie de s'y atteler. Après quelques instants, Kaz décida que le mieux était encore de ne rien faire.

Son plan fonctionna pendant très exactement dix minutes et trente-trois secondes. Après cela, un cri strident retentit, suivit d'un autre, puis enfin d'une litanie toute entière. Kaz – légèrement paniqué – passa en revue ce le Guide à l'intention des parents déplorables, mais rien de ce qui avait indiqué Inej ne semblait convenir. Finalement, il songea que l'enfant devant peut-être tout simplement se sentir seul et abandonné. Après tout, il n'avait pas vu sa mère depuis quelques minutes, ce qui était une première pour lui.

Kaz se dirigea donc vers le berceau, espérant que le petit être ne le tue pas. Il avait certes seulement deux mois, les risques d'un tel événement étaient donc bas, mais étant l'enfant de Nina, ils n'étaient pas de zéro. Heureusement pour sa survie, il réussit à s'en approcher. Vint alors la tâche délicate de le prendre dans ses bras. Kaz l'avait déjà porté quelques fois, veillant toujours à ne jamais le laisser le toucher. Néanmoins, ces précédents avaient été accomplis sur la supervision – et aide – de Nina ou Jesper. Il ne se sentait donc pas rassuré. Après quelques manipulations périlleuses, il réussit finalement à se saisir de l'enfant et à le placer entre ses bras.

Se posa alors une nouvelle difficulté : que faire pour l'occuper ? Chanter une berceuse était hors de question – il ne s'appelait pas Wylan van Eck, il avait un peu de dignité, merci bien.

Finalement, il décida de se dégager une main pour sortir sa montre de poche. Il l'agita alors devant l'enfant, parlant le plus doucement possible :

- Tu vois ça ? Je vais le faire disparaître...

Aussitôt dit, aussitôt fait. Kaz répéta l'opération plusieurs fois, jusqu'à ce que le bébé se calme enfin, apparemment fasciné par ses gestes sûrs. Ils passèrent ainsi la soirée ainsi, se tenant tranquillement compagnie.

Le lendemain, ce fut une Nina un peu reposée qui remercierait Kaz pour son aide.

Cinq ans après, ce fut une Nina excédée qui traiterait Kaz de tous les noms.

- A cause de toi, je n'ai plus aucune affaire !

À cela, Kaz répondrait en haussant les épaules. Si elle ne voulait pas que Jordie devienne un parfait cambrioleur, elle n'avait qu'à pas l'utiliser autant comme baby-sitter.