Bonjour à tous.
Voici un nouvel OS basé sur le 3x08. Quand Hélène se bat avec Janvier, elle prend pas mal de coups, et après Balthazar s'inquiète pour Maya... Et si, cela avait été plus grave pour Hélène que les apparences le montre ?
Bonne Lecture
Elle avait encaissé les coups en silence, se battant jusqu'au bout pour essayer d'avoir le dessus sur Janvier. Mais le criminel était plus fort qu'elle et la flic le savait, il finirait par avoir raison d'elle tôt ou tard et sans doute avant que Balthazar ne puisse, cette fois, lui sauver la vie…
Pourtant, il finit tout de même par la lâcher et s'effondrer et la lâcher. Maya venait de lui sauver la vie. La suite s'était passée comme dans un film. Elle avait fait abstraction de la douleur dans son cou et surtout de la vive douleur au niveau de son abdomen. Surtout ne rien montrer et faire comme si tout allait bien… De toute façon, qui allait s'inquiéter pour elle ?
Pas Balthazar en tout cas… Non, lui s'inquiétait pour Maya qui avait juste frapper Janvier à la tête. Il ne lui était rien arrivé de grave en soit, elle avait juste dû avoir très peur, mais sinon, ce n'était pas elle qui s'était battue de toutes ses forces contre le tueur de Lise et qui avait pris de nombreux coups… Non, au contraire même…
Hélène ne dit rien, mais elle n'en pensait pas moins… C'était pour elle qu'il devrait s'inquiéter plutôt… Si il était un véritable ami, il aurait quand même dû montrer un peu d'inquiétude, mais il fallait croire que quand l'autre était dans les parages plus rien d'autre n'existait…
De toute façon, elle n'avait rien de bien grave, tout allait bien, elle était solide, mais elle devait avouer qu'elle n'aurait pas été contre le fait qu'il vérifie auprès d'elle que tout allait bien aussi bien mentalement que physiquement…. Physiquement, elle allait plutôt bien, elle avait un peu mal au ventre et au cou, mais cela devrait rapidement passer. Mentalement en revanche, la flic était au fond du trou et se sentait plus isolée et seule que jamais…
Rien ne lui semblait logique sur le coup, mais de toute façon, quand il était impliqué, elle avait bien du mal à faire la part des choses… Elle aurait tant voulu qu'il s'inquiète ne serait-ce qu'un tout petit peu pour elle, qu'il vérifie qu'elle n'ait rien de grave avant de s'inquiéter pour l'autre qui n'était absolument pas passé près de la mort, contrairement à elle. Et aussi, malgré le fait que Maya lui ait sauvé la vie, elle ne pouvait s'empêcher de la trouver louche, de se dire qu'il y avait un truc qui n'allait pas avec cette fille…
Oui, elle venait clairement de lui sauver la vie, sans elle, Janvier l'aurait étranglé jusqu'à ce que mort s'en suive, mais la blonde avait au fond d'elle ce doute, cette petite voix qui lui disait que Maya n'était pas celle qu'elle prétendait être… Peut être que tout cela avait été une mise en scène… Alors oui, la brune avait été au bon endroit au bon moment mais cela n'avait pas toujours été le cas… Comme si elle savait qu'elle devait être là, à ces moments précis.
De retour à la DPJ, Hélène s'était machinalement replongée dans son dossier sur Maya, elle voulait mettre le doigt sur ce qui la gênait, il y avait forcément un truc, mais elle ne savait pas quoi. Son instinct ne l'avait, jusqu'à aujourd'hui, jamais trompé, mais là, elle commençait sérieusement à croire que la machine était rouillée, perturbée par nul autre que son légiste…
Même Delgado lui disait qu'elle se faisait des films… Il avait sans doute raison, Maya lui avait sauvé la vie sans aucune arrière pensée, Balthazar était heureux avec cette fille et elle devrait vraiment passer à autre chose… Son instinct en avait pris un coup et elle commençait à faire n'importe quoi…
Fâchée contre elle-même parce qu'elle s'était embarquée dans un truc qui lui faisait beaucoup plus de mal que de bien, la flic jeta le dossier dans la première poubelle qui lui passait sous la main… Elle n'avait fait qu'empirer la situation et la douleur dans son cœur… Elle était blessée, et surtout, elle se sentait vraiment très conne, Delgado avait raison, elle devrait être heureuse pour son ami…
Mais alors qu'elle se dirigeait vers son bureau dans le but de s'y enfermer et d'oublier cette journée et celle à venir de demain, la flic ressentit une vive douleur dans le ventre. Elle avait mal, très mal et sa tête commençait à tourner… Elle pensa une fraction de seconde qu'elle aurait sans doute dû s'inquiéter un peu plus après s'être battue avec Janvier avant de s'effondrer juste devant la porte de son bureau.
En entendant du bruit, Delgado se retourna pour voir sa collègue, partenaire et amie sur le sol, immobile. Il ne réfléchit pas et se précipita vers elle pour vérifier si tout allait bien. Hélène était sur le sol, à moitié consciente et elle se plaignait d'une vive douleur dans le ventre.
"Je peux regarder ?" demanda Delgado en désignant le ventre de sa partenaire qui grimaçait de douleur et incapable de parler, Hélène lui fit juste un signe positif de la tête.
En levant le chemisier de la blonde, le lieutenant aperçut un bleu qui commençait à se former sur son abdomen. Il lui posa des questions mais la blonde avait de plus en plus mal… Elle savait qu'elle aurait dû s'inquiéter avant, mais sur le coup, elle n'avait pas eu si mal que cela…
"Bon, on va aller à l'hôpital" commença Delgado "Tu aurais dû y aller tout de suite, avant même de revenir ici" ajouta-t-il "Tu t'es battue avec Janvier, il a essayé de te tuer, c'est pas rien…" rappela le flic "Il t'a mis un coup dans le ventre ?" demanda-t-il alors qu'une ambulance avait été appelé
"Non, oui, je sais plus" répondit Hélène confuse "Sans doute, je sais pas, j'ai pas réfléchi quand je me suis battue avec lui…" ajouta-t-elle rapidement "J'voulais juste pas mourir alors je t'avoue que je sais plus où il m'a frappé…" elle ferma les yeux
"Hey, non, surtout tu restes avec moi hein, tu t'endors pas" ajouta-t-il en la secouant doucement "Et Balthazar il a pas pensé que tu devais aller à l'hôpital…" continua t'il "Quand je vais le choper celui là je vais lui dire ma façon de penser…" ajouta-t-il
"Il n'en avait rien à foutre de moi" murmura Hélène "Maya était là, il en avait plus rien à foutre de moi… Quand elle est autour, rien ne compte…" ajouta-t-elle
"Et il est où là ?" demanda Delgado histoire de faire la conversation à Hélène, pour qu'elle parle et surtout qu'elle ne dorme pas
"A l'hôpital, avec Maya voyons…" répondit Hélène comme si c'était évident "Elle a juste assommer Janvier mais bon, c'est son état de santé à elle, qu'il faut vérifier… Tu parles…" lâcha-t-elle amer
"Bon, au moins t'arrive toujours à être en colère contre lui, c'est plutôt bon signe selon moi" lâcha Delgado "En revanche, il faudra tout de même que j'ai une petite conversation avec lui… Ok, Maya est sa fiancée, mais il aurait dû s'inquiéter pour toi" ajouta le flic en souriant à celle qui était devenue sa meilleure amie.
Quand l'ambulance arriva, Hélène fut directement transportée à l'hôpital, il y avait une suspicion d'hémorragie interne suite au coup que Janvier lui avait mit dans le ventre. Il n'y avait donc pas de temps à perdre, car si c'était réellement le cas, Hélène pouvait être en train de se vider de son sang par l'intérieur depuis de longues minutes désormais.
Une fois l'ambulance partie, Delgado la suivit rapidement dans sa voiture, Hélène aurait bien besoin de quelqu'un et de soutien après tout cela, et puis, si en plus, il pouvait chopper le légiste et lui dire sa façon de penser, il n'allait pas s'en priver… Il lui en voulait encore plus, surtout depuis qu'il avait appris qu'Hélène pouvait être en train de saigner… Il était médecin, il aurait dû faire beaucoup plus attention à elle, Maya ou pas Maya dans les parages…
Pendant le trajet, la furtive pensée qu'Hélène avait raison sur cette fille lui traversa l'esprit, mais il l'effaça assez rapidement, son inquiétude pour cette dernière étant plus importante que le reste. Il avait voulu croire au bonheur de son ami, avec cette fille certes un peu sortie de nul part, mais l'épisode d'aujourd'hui lui prouvait une chose, elle l'avait rendu aveugle…
En arrivant à l'hôpital, il demanda rapidement des nouvelles d'Hélène Bach, agitant même sa carte de police sous le nez des personnes qui s'occupaient de l'accueil, et même de chaque infirmière qu'il croisait. Il voulait juste des informations sur l'état de santé de son amie et savoir ce qui allait lui arriver.
Le flic dû se résigner à attendre dans la salle qu'on vienne lui donner des nouvelles d'Hélène. Il ne pouvait rien faire pour le moment, juste attendre avec l'information qui tournait en boucle, à savoir que son amie pourrait avoir une hémorragie interne.
Il dû se passer quelques minutes avant qu'il ne voit Balthazar avec celle qui était sa fiancée entrer dans la salle d'attente des urgences, comme si ils sortaient d'une consultation. Delgado essaya de se retenir pour ne pas sauter à la gorge du légiste et lui dire sa façon de penser, pourtant ce n'était pas l'envie qui lui manquait, bien au contraire.
Il essaya alors de se faire discret pour ne pas qu'il le remarque mais, connaissant le légiste, c'était peine perdue. Quand il le vit, il s'approcha automatiquement de Delgado, Maya sur ses talons. Elle aussi avait vu le flic et évidemment, elle se demandait pourquoi il était là.
"Delgado, qu'est-ce-que vous faites là ?" demanda Balthazar une fois devant le flic "Il y a un problème ?" ajouta-t-il
"C'est marrant que vous me demandiez ça" commença Jérôme en essayant de se retenir le mieux possible "Parce que il me semble pas que son état vous ait inquiété un peu plus tôt hein" lâcha-t-il amer
"Je ne comprends pas" commença Balthazar "Vous pouvez développer ?" demanda-t-il "On parle de qui là ?" il n'avait pas du tout conscience, mais il énervait de plus en plus Jérôme, lui qui était habituellement, si calme
"D'Hélène, évidemment. De qui d'autre hein ?" demanda-t-il en se levant "Non parce que il me semble que c'est elle et uniquement elle qui c'est battue avec Janvier" lâcha-t-il en s'approchant de plus en plus près du légiste, qui contraint et forcé était en train de reculer "Mais je crois que vous en avez un peu rien à foutre d'elle, elle ne compte pas… Donc pourquoi son état de santé actuel devrait vous inquiéter" lâcha-t-il "Occupez vous de votre chère et tendre fiancée"
"Il est arrivé un truc à Hélène ?" demanda Balthazar perdu en regardant Delgado cherchant une réponse "Et puis, j'en ai pas rien à foutre d'elle, c'est pas vrai, pas vrai du tout, au contraire, elle compte pour moi" ajouta-t-il attisant un peu plus la colère de Delgado
"Mais ferme-là" lâcha Jérôme en l'agrippant par le col le plaquant contre un mur "Parce que, logiquement, c'est pour elle que t'aurai dû t'inquiéter, pas pour l'autre qui à juste frapper Janvier et qui vous a sauvé la vie…" continua t'il les yeux noirs de colère "Hein, elle, qui a été étranglée, qui a prit des coups, elle qui a failli crever juste parce que tu lui a proposé un café alors qu'elle aurait clairement dû se barrer" lâcha-t-il "C'est pas Maya qui à failli y passer, qui va peut être y passer parce qu'elle est en train de se vider de son sang intérieurement, non c'est Hélène" lâcha-t-il
Il n'avait toujours pas lâché le légiste et il se retenait clairement de le frapper. Autour d'eux, le monde semblait s'être mis sur pause et l'intégralité des personnes présentes étaient en train d'observer la scène qui se déroulait sous leur yeux. Plusieurs infirmières c'étaient approchées pour envisager de les séparer, mais elles n'osaient pas trop approcher de peur que le flic ne devienne un peu trop violent
"Tu sais, Hélène, ton amie, enfin, amie, je sais pas trop hein" reprit Jérôme "Parce qu'on fait pas ça à une amie, non on s'inquiète pour elle, surtout quand on est médecin et qu'on sait parfaitement que celle qui aurait besoin de soins, c'est elle, et pas l'autre"
Il finit par relâcher le légiste et se retourner dans l'optique de retourner s'asseoir. Cependant quand il l'entendit essayer de se justifier de son comportement, il ne put plus se retenir et finit par lui mettre un poing dans la figure, froid et direct. Peut être que cela allait lui rafraîchir les idées, au légiste et qu'il allait enfin ce rendre compte qu'il avait vraiment agit comme un con.
Mettre son poing dans la figure de Balthazar n'avait pas vraiment changé les choses, mais au moins, Delgado se sentait soulagé. Il était désormais à un bout de la salle d'attente pendant que Balthazar, qui avait renvoyé Maya chez eux, était à l'autre bout, un mouchoir dans les mains après avoir arrêté le saignement de son nez.
Le temps passa et quand un médecin arriva demandant si il y avait quelqu'un pour Hélène Bach, les deux hommes bondirent sur leurs pieds avant de se diriger vers lui. Seulement, voir que Balthazar était toujours là ne plût pas franchement à Delgado qui ne le cacha pas du tout
"Qu'est-ce-que vous faites encore là ?" demanda-t-il entre ses dents "Vous devriez pas être avec votre fiancée ?" continua t'il "Vous savez celle qui à juste frappé un homme et pour qui vous vous êtes bien plus inquiété que pour votre amie alors qu'elle n'avait rien" ajouta-t-il le regard noir
"Moi aussi je m'inquiète pour Hélène" lâcha le légiste "J'aimerai bien savoir ce qu'elle a et comme vous refusez de me le dire, je vais directement à la source pour avoir des informations" répondit Balthazar "Et là, la source, c'est le médecin" ajouta-t-il "Et j'ai encore le droit d'être là, c'est un lieu public non ?"
"C'était avant qu'il fallait s'inquiéter pour elle" lâcha le flic "Avant que ça ne soit trop grave. Mais bien sûr, elle était plus importante alors qu'elle n'avait rien… A d'autres… Vous pouvez rentrer chez vous, ni moi, ni Hélène n'avons besoin de vous ici" continua t'il "Ca lui fera beaucoup plus de bien si vous êtes hors de sa vie, elle s'en porterait tellement mieux"
Balthazar voulut répliquer mais la dernière phrase le toucha en plein cœur. Ça faisait mal, très mal… Mais peut être que dans le fond, Delgado avait raison, Hélène serait bien mieux sans lui… Il lui avait provoqué tellement de malheurs depuis qu'il la connaissait. Seulement, il avait tout de même besoin de savoir qu'elle allait bien, après, il pourrait sortir de sa vie… Définitivement…
"Excusez-moi, messieurs" commença le docteur "Mais est-ce-que je peux donner des nouvelles de la patiente ?" ajouta-t-il en les regardant tous les deux, tour à tour.
Les deux hommes s'excusèrent avant de regarder le médecin, l'autorisant, en quelque sorte, à parler et à leur donner enfin, des nouvelles d'Hélène, lui informant, par la même occasion, qu'elle était leur amie.
"Votre amie va bien" commença directement le médecin "Le coup qu'elle à reçu dans le ventre à dû être assez violent, mais étonnement, elle a eu le réflexe de se protéger pour ne pas que ça lui fasse trop mal en contractant ses abdos" expliqua-t-il "Cependant, il a quand même laissé une marque et il a bien déclenché un petit saignement interne" ajouta-t-il "On a réussi à l'arrêter, mais elle va avoir besoin de repos et on va la garder au moins 24 heures en observation"
"On peut la voir ?" demanda directement Jérôme sans se préoccuper une seule seconde de Balthazar et des informations qu'il venait de recevoir. Le médecin lui répondit par la positive avant de lui dire qu'il l'accompagnait.
Balthazar, lui, ne bougea pas. Au contraire, le légiste resta planté en plein milieu de la salle d'attente, perdu dans ses pensées… Non seulement Hélène aurait pu y passer, il était suffisamment bien placé pour savoir qu'une hémorragie interne pouvait être grave, mais elle ne serait pas non plus présente à son mariage. En soit, ce n'était pas grave, il préférait qu'elle se repose et qu'elle aille mieux, mais dans le fond, il ne pouvait pas se marier si elle n'était pas là.
Hélène comptait beaucoup pour lui, plus qu'il ne le disait et qu'il ne le dirait jamais, et là, il se sentait vraiment trop con de ne pas avoir fait plus attention à elle. Si cela avait été le cas… Pourquoi diable n'avait-il pas pensé à elle avant de penser à Maya ? Sérieusement, en plus, comme Delgado lui avait si gentiment rappelé plusieurs fois, elle n'avait rien…
La réponse était naturellement que Maya était sa fiancée et que c'était normal… Mais pas du tout, parce que, en bon médecin, c'était pour Hélène qu'il aurait dû s'inquiéter en premier… Et maintenant, il s'en voulait beaucoup… Il aurait clairement dû prendre soin d'elle pas de Maya…
Il ne savait plus quoi faire, mais si, l'évidence qui lui apparaissait était clairement de sortir de sa vie et de la laisser tranquille. Elle n'avait pas besoin de lui comme lui avait eu besoin d'elle… Il était tant qu'il arrête les frais… Demain il allait se marier sans elle, alors oui, elle lui manquerait, et ensuite, il partirait loin, très loin, le plus loin possible d'elle et commencerai une nouvelle vie avec Maya et leur futur enfant.
Il était resté planté suffisamment longtemps au milieu de la salle d'attente de l'hôpital pour qu'une infirmière s'approche de lui, un peu inquiète devant son absence de mouvement. Balthazar la rassura en lui disant que ça allait et qu'il s'était juste perdu dans ses pensées.
Le légiste ne savait plus trop quoi faire, surtout vis-à-vis d'Hélène. Il culpabilisait de ne pas avoir fait assez attention à elle, il le savait, il aurait vu qu'elle n'allait pas bien si il l'avait un petit peu mieux regardé… La culpabilité lui enserrait les entrailles et il avait besoin de lui dire qu'il était désolé, si jamais, demain, il choisissait d'épouser Maya et de partir loin de tout avec elle, ou si il choisissait de partir tout seul, il voulait au moins mettre les choses à plat avec Hélène. Sinon, il allait le regretter pour le reste de sa vie.
Balthazar s'avança alors vers le bureau d'accueil pour obtenir le numéro de chambre d'Hélène afin d'aller lui parler. Depuis le temps, il espérait bien que Delgado était retourné à la DPJ et qu'il n'allait pas le recroiser… Il n'avait plus la force de se disputer avec lui au sujet d'Hélène… Il savait déjà qu'il avait merdé en beauté et il n'avait pas besoin d'un constant rappel qui ne faisait que remuer le couteau dans la plaie…
"Bonjour, excusez-moi, est-ce-que je pourrais avoir le numéro de chambre d'Hélène Bach ?" demanda Balthazar à la personne en face de lui.
"Vous êtes de la famille ?" lui demanda la dame de l'accueil en le regardant brièvement, ses lunettes au bout du nez, attendant sa réponse.
Balthazar ne s'était pas vraiment attendu à ce qu'on lui demande cela, et si il répondait honnêtement, il y avait une grosse probabilité qu'il n'obtienne pas son information et il ne pouvait pas l'envisager. Pendant une fraction de seconde, l'idée de dire qu'il était son fiancé lui traversa l'esprit, mais il abandonna presque aussi vite l'idée… Non, il ne pouvait pas dire ça…
"Oui" répondit Balthazar assez rapidement pour que la dame en face de lui ne remarque pas son trouble. Et puis, dans le fond, il savait que ce n'était qu'un demi-mensonge, parce que lui, il considérait son équipe comme une famille. Pour lui, au fil du temps, ils avaient, tous les cinq, formé une vraie famille.
La secrétaire tapa sur son ordinateur sans lui répondre et Balthazar pensa que c'était un bon signe, elle allait lui donner le numéro de la chambre de son amie et il allait pouvoir aller la voir. Elle avait sans doute, gober son petit mensonge
"Madame Bach est chambre 267, au 3ème étage" annonça-t-elle en le regardant et Balthazar la remercia immédiatement avant de prendre la direction des ascenseurs pour aller retrouver la flic.
Il ne savait pas du tout ce qu'il allait lui dire, ni si il allait réellement entrer dans la chambre. Après tout, il pouvait rester un salaud et juste vérifier qu'elle allait bien avant de partir. Avant de sortir définitivement de sa vie, pour son plus grand bien. Il savait qu'elle serait tellement mieux sans lui qui passait la plupart de son temps, à lui empoisonner l'existence…
Une fois devant la chambre, il resta planté devant la porte sans savoir si il devait où non l'ouvrir et entrer dans la chambre. Pourtant après plusieurs minutes et poussé par une force qu'il ne maîtrisait pas, le légiste toqua doucement à la porte pour annoncer, pour une fois, sa présence, avant de l'ouvrir doucement.
Il trouva Hélène allongée sur son lit, les yeux fermés, la jolie blonde était visiblement endormie, et quelque part, cela le soulageait un peu. Au moins, elle ne pourrait pas le retenir durant ses adieux.
Sans savoir pourquoi, il resta planté dans l'entrée à l'observer, comme si, l'approcher allait rendre tout cela beaucoup plus difficile. Elle avait l'air tellement paisible dans son lit, à dormir qu'il n'osait pas la déranger. Il ne l'avait jamais vu aussi détendue qu'à ce moment précis, et malgré le fait qu'elle soit dans un lit d'hôpital, par sa faute - c'était lui qu'elle avait voulu protéger et aider, et c'était aussi lui, qui n'avait pas fait assez attention à elle - il la trouvait magnifique.
Il était comme hypnotisé et il ne faisait plus attention à rien, si bien que plus il contemplait Hélène, prenant de plus en plus conscience de sa beauté à laquelle il n'avait jamais réellement fait attention, plus les minutes s'écoulaient, et donc, plus il repoussait le moment de lui dire adieu…
Et puis, comment lui dire adieu ? A elle, qui avait tant fait pour lui, qui lui avait apporté tellement de choses en trois ans… Elle lui avait apporté plus que n'importe qui qui était actuellement dans sa vie… Après tout, si il avait enfin la réponse pour Lise, c'était uniquement grâce à elle et à son investissement.
"Vous comptez rester longtemps dans l'entrée à m'observer ?" demanda soudainement une voix qui le sortit carrément de ses pensées. "Non parce que ça fait un moment là… Alors soit vous entrez et vous venez me parler soit vous partez… Faut faire un choix maintenant" continua Hélène qui donc, ne dormait plus.
Et effectivement, Balthazar put remarquer qu'elle avait les yeux ouverts et qu'elle l'observait. Mais lui, ne bougeait toujours pas. Il ne savait plus quoi faire, lui qui aurait voulu, au départ, partir discrètement sans qu'elle ne le remarque ne pouvait désormais plus le faire et allait réellement devoir trouver comment lui dire adieu…
"Je venais voir comment vous ailliez" commença le légiste en entrant un peu plus dans la pièce "J'ai appris ce qui c'était passé…" ajouta-t-il
"Ouais je sais" répondit Hélène "Jérôme m'a raconté, il est très en colère contre vous…" ajouta-t-elle
"Et vous ?" demanda Balthazar "Vous êtes en colère ?" demanda-t-il "Non parce que si c'est le cas, je crois que je vais garder mes distances" il rigola doucement, mais cela n'eut pas vraiment l'effet escompté sur Hélène qui garda un visage impassible
"En colère, je ne crois pas" répondit la blonde "Mais je vous en veux… Parce que, si vous aviez fait un peu plus attention à moi, j'aurai été à l'hôpital plutôt" ajouta-t-elle "Et puis, de toute façon, vous étiez là avec Maya, donc sans ça, vous ne seriez même pas au courant pour moi"
"Ok, vous êtes en colère" répondit Balthazar "Je suis désolé Hélène, même si ça ne changera rien…" ajouta-t-il "J'aurais dû faire plus attention, ou du moins, vérifier que tout était ok pour vous… C'était… Stupide de ma part"
"Non, c'est juste un triste constat…" soupira la blonde "Je ne compte pas assez pour vous" ajouta-t-elle "En tout cas, je vous souhaite tout le bonheur possible avec elle… Et je vous adresse mes félicitations" continua la flic "Comme je ne pourrais pas être là demain et que vous êtes venu, j'en profite pour vous le dire"
"Hélène je…" commença Balthazar "Merci" soupira-t-il "Mais il ne faut pas croire que vous ne comptez pas pour moi, que vous n'avez pas compté et que vous ne compterez plus… Vous avez une place importante dans ma vie"
Hélène ne put s'empêcher de penser qu'elle n'avait pas la place qu'elle voulait, mais elle s'empêcha le plus fort possible de faire cette réflexion à haute voix… Cela n'allait rien changer… Il ne serait jamais à elle alors qu'elle donnerait tout pour un seul baiser, pour une minute dans ses bras… Il était avec une autre, une autre, qui effaçait le reste du monde quand elle était dans la pièce, elle compris.
Et puis, soudain, elle se rappela ce qu'il lui avait dit et une ombre passa devant ses yeux, assombrissant son regard. Ce n'était pas juste un aurevoir, à bientôt qui avait lieu là, c'était bel et bien des adieux, car après cela, il allait se marier et partir pour ne jamais revenir avec celle qui allait devenir sa femme… Après cette journée, Hélène n'allait plus jamais le revoir, et à cette simple pensée, son cœur se serra et elle dû se retenir de pleurer.
Le silence avait pris place, un silence que ni l'un, ni l'autre n'osait briser. Hélène se concentrait pour ne pas pleurer parce qu'elle réalisait que c'était bel et bien la dernière fois qu'elle le voyait, et qu'elle allait devoir lui dire adieu. Et clairement, la jolie blonde n'était pas prête pour ça, pas du tout même. Et Balthazar, lui, cherchait comment lui dire adieu, mais rien ne semblait trouver grâce à ses yeux, parce que rien ne pourrait être assez juste, assez représentatif de tout ce qu'ils avaient vécu ensemble. Rien ne pourrait jamais être à la hauteur de leur relation et de leur histoire.
"Bon…" souffla Hélène au bout d'un moment, de plus en plus gênée par le long silence qui s'installait entre eux. "Je crois que c'est là qu'on se dit adieu" ajouta-t-elle sans le regarder. Elle n'osait pas le faire, parce qu'elle savait, que si elle voyait son visage, elle allait fondre en larmes.
Elle n'avait pas fait tout cela pour rien, elle n'avait pas longuement, très longuement lutté contre ce qu'elle ressentait pour lui et qui était de plus en plus fort pour craquer maintenant. Elle n'en pouvait plus de lutter, de tout lui cacher, mais elle ne pouvait pas avoir un cœur encore plus brisé qu'il ne l'était déjà. Alors, elle continuait de lui cacher tout ce qu'elle ressentait, elle pourrait toujours pleurer après, quand il aurait quitté sa chambre, et sa vie.
"Ouais, je crois aussi" soupira Balthazar à son tour, sans la regarder également. Il avait posé son regard sur un point imaginaire juste à côté d'elle, comme ça, il pouvait discrètement l'observer, juste du coin de l'œil
La vérité, c'était qu'il n'avait pas la force de le faire, de la regarder et de lui dire adieu, comme ça, alors qu'elle était dans un lit d'hôpital et qu'il n'avait pas su prendre soin d'elle… Il se sentait con, mais c'était comme cela, et bien qu'il avait du mal à l'accepter, c'était comme cela, et pas autrement. Il ne pouvait pas la regarder, parce que dans le fond, il savait que ça lui faisait mal, et si jamais il la voyait pleurer, il n'était pas sûr d'être capable de la laisser.
"Adieu alors" commença Hélène "C'était sympas de travailler avec vous pendant ces années" ajouta-t-elle "Vous êtes un excellent légiste, un peu trop borderline certes, mais excellent tout de même" conclut la blonde, fixant toujours ses mains.
"Ouais adieu" soupira Balthazar "J'ai adoré travailler avec vous, vous êtes vraiment une flic incroyable" ajouta le légiste "Et je pourrais jamais assez vous remercier pour ce que vous avez fait pour moi… Et pour… Et pour Lise" continua t'il "Après tout, c'est grâce à vous que je sais maintenant"
"C'est mon travail, d'apporter ce genre de réponse" repris Hélène "Et si ça vous apporte enfin un peu de paix, alors je l'ai bien fait… Certes il ne sera jamais jugé, mais il ne fera plus jamais de mal à personne" ajouta-t-elle "Et vous, vous pouvez enfin être en paix…" conclu la flic
Balthazar ressentait de plus en plus un nœud se serrer au fin fond de lui. Hélène semblait si détachée lors de cette conversation que ça lui faisait mal. Il n'arrivait pas à lui dire ce qu'il avait vraiment sur le cœur, à réellement lui dire adieu, alors la voir si détachée, ça lui faisait du mal… Beaucoup de mal…
Ce qu'il ne savait pas, c'était que ce détachement cachait en fait une grande souffrance qui parcourait l'intégralité du corps et du cœur d'Hélène. Elle avait extrêmement froid, elle se sentait si vide à l'idée d'être séparée de lui pour toujours. Six mois lui avait semblé durer une éternité et elle savait qu'après son départ, elle entrerait dans une sorte d'enfer dont elle ne pourrait jamais sortir… Parce que son départ allait non seulement lui prendre un collègue, un ami, son partenaire. Mais il allait aussi la priver d'une forme d'oxygène et de toute capacité à aimer de nouveau un jour.
Seulement, elle ne pouvait absolument pas lui dire, elle aurait l'air ridicule, et surtout, elle allait se faire beaucoup plus de mal que de bien. Oui, elle était amoureuse de lui, mais elle avait tout perdu ce fameux soir, et elle ne s'en était même pas remise. Parce que son cœur était ouvert en grand à la possibilité d'un eux et qu'il avait explosé en plein vol sans qu'elle ne puisse en récupérer tous les morceaux.
"Peut-être que c'est votre travail, mais merci quand même" finit par répondre Balthazar "Même si merci, ça ne représente pas un dixième de la gratitude que j'ai pour ce que vous avez fait" ajouta-t-il, fixant toujours le mur. Il avait envie de la regarder pour lui montrer sa sincérité, mais il ne le pouvait pas, si il ne voulait pas craquer, il ne pouvait pas.
"J'en ai pas besoin, de votre gratitude" lâcha Hélène "Honnêtement, j'en ai pas besoin" sa voix était de plus en plus nouée, et elle savait qu'elle devait mettre un terme à cette conversation avant qu'un drame ne se produise. "Bon, voilà hein. C'est la fin… Adieu…" essaya de nouveau la blonde, dans l'espoir qu'enfin il parte et qu'elle puisse tout lâcher.
"Est-ce-que je peux venir vous prendre dans les bras une dernière fois ?" demanda Balthazar se surprenant lui-même avec cette demande. Il refusait de la regarder et il lui demandait un câlin, cela n'avait pas de sens… Mais il se voyait mal partir sans ça, alors même si cela allait sans doute lui faire mal, il voulait quand même la prendre dans ses bras, une toute dernière fois.
Hélène se tendit instantanément en entendant sa demande. Non, elle ne pouvait pas le laisser s'approcher d'elle, encore moins la toucher. Ca allait lui faire plus de mal que de bien et elle tenait à rester le plus détachée possible pour oublier qu'elle l'avait un jour aimé comme on aime rarement. De plus, si elle le laissait s'approcher, elle n'était pas sûre de le laisser repartir. Au contraire même, elle allait s'accrocher désespérément à lui et elle ne pourrait plus le laisser partir, le laisser la quitter, le laisser l'abandonner.
"C'est pas une bonne idée" murmura Hélène à voix basse, elle en avait envie, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas. "On va en rester là, je crois que c'est mieux" ajouta-t-elle
"Ok" soupira Balthazar avant de s'approcher doucement du lit et de tenter une main vers Hélène. Cette fois il la regardait et il voyait que ce n'était pas le cas de la jolie blonde "Et bien, au re… Adieu, Capitaine Bach"
Il avait voulu lui dire au revoir, dans l'espoir de la revoir un jour, mais il savait que cela n'arriverait jamais… Il ne pourrait pas la revoir, c'était fini… Il avait adoré travailler avec elle, mais cela ne serait plus jamais le cas et il devait se faire à cette idée.
Hélène regarda la main tendue devant elle, elle hésitait à la serrer. Après tout, même lors de leur toute première enquête, ils ne l'avaient pas fait. Ils ne s'étaient pas présentés l'un à l'autre de façon traditionnelle… Peut être qu'après tout, ils faisaient tout à l'envers…
"Adieu, Docteur Balthazar" répondit Hélène en serrant sa main doucement mais rapidement. Elle aurait tant voulu prolonger le contact tant cette sensation était agréable, celle de sa main dans la sienne, de leurs peaux qui se touchent, mais elle savait que si elle prolongeait le moment, elle allait craquer.
Elle retira alors doucement sa main, avant de baisser de nouveau les yeux qu'elle avait relevé pour le regarder lors de leur poignée de main. Elle voulait graver son image dans sa mémoire, même si, elle savait qu'il lui serait impossible de l'oublier.
Finalement, et sans un mot de plus, le légiste finit par faire demi tour et marcha vers la sortie de la chambre. Hélène releva doucement les yeux dans l'espoir de le voir renoncer mais cela n'arriva pas et Balthazar finit par sortir de la chambre et de la vie de la flic.
A peine le légiste dans le couloir, les larmes s'accumulèrent dans les yeux d'Hélène à une vitesse folle, si bien que sa vue se brouilla en moins de trente secondes avant qu'elles ne roulent le long de ses joues. Elle pleurait en silence, n'arrivant pas à réaliser que cela venait d'arriver… Elle n'arrivait pas à être en colère contre lui, elle ne lui en voulait même plus pour ne pas avoir fait plus attention à elle, non, tout ce qu'elle ressentait c'était une tristesse infinie et l'envie qu'il revienne, franchissant cette maudite porte comme il le faisait toujours, sans frapper…
Elle se sentait si seule et perdue, et surtout, abandonnée… Elle n'avait pas été capable d'affronter ses sentiments pour lui, parce qu'elle avait trop peur qu'entre elle et Maya, et l'autre, il ne la choisisse pas… Mais aujourd'hui, elle se mordait les doigts de ne pas avoir pris le risque, de ne pas avoir choisi d'affronter ce qu'elle ressentait pour lui avant que cela ne la déborde, mais surtout, avant qu'il ne soit trop tard…
Elle n'avait qu'une envie malgré ce qu'il venait de se passer, malgré qu'elle vienne de passer du temps au bloc pour qu'on stop le début d'hémorragie dans son corps, malgré la douleur dans son corps et le fait qu'elle doive se reposer, c'était d'enlever cette stupide perfusion et de lui courir après pour lui demander de rester…
C'était mal, et elle ne pouvait pas, mais tout ce qu'elle voulait, c'était le retrouver. Elle voulait qu'il reste avec elle, qu'il soit avec elle et surtout, qui la choisisse, elle, la flic qui donnerait sa vie pour lui… Mais de toute façon, elle se résonnait en se disant qu'il devait déjà avoir quitter l'hôpital et que de toute façon, dans l'état actuel des choses, elle n'arriverait pas à le rattraper…
De son côté, Balthazar essayait de fuir le plus vite possible la chambre d'Hélène, et surtout l'envie irrépressible d'aller la retrouver et de lui dire qu'il ne partait pas. Parce que, la vie sans elle, et bien, finalement, elle lui semblait extrêmement fade… Il avait vécu six mois sans elle, et il avait pensé à elle chaque jour, et chaque jour, la jolie blonde lui manquait un peu plus…
Si jamais il partait, il savait qu'il finirait par revenir pour la retrouver… C'était une certitude qui commençait à s'installer. Mais la question qu'il se posait, c'était de savoir dans quel état il allait la retrouver si il partait… Qu'il soit seul ou avec Maya d'ailleurs… Enfin, si il partait avec cette dernière, il avait beaucoup moins de chances de craquer et de revenir…
La seule chose qu'il savait à présent, c'était qu'Hélène allait lui manquer, et en même temps, la flic avait laissé son emprunte dans sa vie et il savait que des Hélène Bach, ça ne courrait pas les rues… Des personnes comme elle, il y en avait tellement peu dans ce monde, et elle, elle était carrément unique…
Et puis, il avait bien vu, ses yeux tristes quand il lui avait serré la main. Il aurait bien voulu prolonger le moment tant la sensation de sa peau contre la sienne était douce et agréable. Mais il ne l'avait pas fait, ne voulant pas se faire, leur faire encore plus de mal.
Sans s'en rendre compte, il était à la porte de l'hôpital, la sortie lui tendait les bras, et avec elle, sa nouvelle vie. Mais il n'arrivait plus à bouger. Tout allait vite dans sa tête et il réfléchissait à ce qu'il devait faire. Si il sortait de l'hôpital, il sortait aussi, définitivement, de la vie d'Hélène… Cependant, il pouvait encore faire demi-tour, la retrouver, et refuser de la laisser…
"Non, j'peux pas l'abandonner" murmura le légiste pour lui-même avant de faire demi-tour et de repartir en courant en direction de là où il venait.
Sa décision était prise, sur un coup de tête, mais cela le résumait bien, il ne pouvait pas laisser Hélène, il ne pouvait pas partir et l'abandonner, et surtout, il ne pouvait définitivement pas lui dire adieu. Il savait qu'il allait le regretter dans quelques temps, et il ne voulait pas, il ne voulait plus avoir de regrets avec elle.
Il courait, il voulait la retrouver le plus vite possible et lui dire qu'il était là, qu'il ne la lâchait pas. Il avait besoin d'elle, et il fallait que la séparation soit réelle et très proche, il fallait qu'il arrive à la dernière fois où il était supposé la voir pour réaliser qu'il ne pouvait pas imaginer sa vie sans qu'elle n'en fasse partie.
Hélène, elle, avait littéralement fondu en larme et ne parvenait pas à s'arrêter. Il était parti et elle n'avait aucun moyen de le faire revenir. Lui courir après semblait carrément futile parce qu'elle n'en n'avait pas la force, et elle était persuadée qu'il était déjà loin, et l'appeler parfaitement inutile parce qu'elle n'arriverait pas à lui parler, dans les deux sens du terme…
Elle pleurait tellement qu'elle en arrivait à avoir du mal à respirer. C'était une cascade de larmes qui dévalait ses joues et qui allait les dévaler encore longtemps. Elle n'arrivait pas à se remettre de cette séparation et dans le fond, elle savait qu'elle n'y arriverait jamais.
Quand il arriva devant la chambre de la flic, Balthazar ouvrit la porte à la volée, il n'en n'avait rien à faire de ce qu'on pourrait penser de lui, il voulait juste la retrouver. Et la vision qui s'offrait à lui lui enserrait le cœur. Hélène était presque recroquevillée sur elle-même et son corps tremblait. Immédiatement le légiste sût qu'elle était en proie à une énorme crise de larmes, et qu'il en était la raison…
Hélène avait entendu sa porte s'ouvrir à la volée, ou du moins, elle croyait l'avoir entendu parce qu'elle le désirait tellement profondément qu'elle pensait l'avoir rêvé. Pour elle, cela était impossible qu'il ne revienne et ouvre la porte de cette façon. Elle avait tant rêvé de certaines choses avec lui, qu'il ne finisse par débarquer et la choisisse et à chaque fois, elle avait été déçue, parce que tout cela n'était qu'un rêve…
Pourtant, par acquis de conscience, et pour se confirmer qu'elle avait bien halluciné, elle se tourna dans le lit pour pouvoir voir la porte, et là, elle dû se pincer pour être sûr de ne pas rêver et se confirmer qu'il était bien là.
"Qu'est-ce…" commença-t-elle après s'être pincée et avoir eu mal, lui confirmant que c'était la réalité "Qu'est-ce-que…" retenta la blonde mais elle n'arrivait définitivement pas à parler.
"J'peux pas te laisser…" lâcha Balthazar qui était toujours dans l'entrée de la chambre, comme figé par le tableau qu'il avait vu. "J'peux pas partir, j'peux pas te dire adieu" ajouta-t-il "Parce que je tiens bien trop à toi"
"Je… Tu…" commença Hélène mais elle n'arrivait toujours pas à parler. Premièrement parce que sa voix était nouée par les larmes qui coulaient encore doucement sur son visage et deuxièmement parce qu'elle n'en revenait pas qu'il soit là, qu'il soit revenu.
"Je tiens à toi" murmura Balthazar en commençant doucement à s'approcher du lit "J'peux pas partir, je peux pas t'laisser" ajouta-t-il en s'approchant encore plus.
Il avait tellement envie de la prendre dans ses bras, de la serrer fort contre lui, de la rassurer, de lui dire qu'il ne partait pas, qu'il ne partirait jamais. Pas sans elle en tout cas, car si un jour, il devait partir, il la prendrait avec lui, parce que, d'un coup, cela l'avait frappé en plein cœur : Il ne pouvait pas vivre sans elle.
"Tu… Tu…" essaya de nouveau Hélène mais elle n'y arrivait toujours pas "Tu restes alors ?" demanda enfin la blonde "Tu ne t'en vas pas pour ne pas revenir hein ?" ajouta-t-elle "Tu ne me laisses pas ?" finit par murmurer la flic
"Non je te laisse pas" répondit Balthazar "Je te laisse pas Hélène, je reste, ici, avec toi" ajouta-t-il "Et on va continuer à travailler ensemble pendant encore longtemps" il lui sourit tendrement.
Hélène elle aussi sourit au travers de ses dernières larmes. Elle avait envie qu'il la prenne dans ses bras, mais elle n'osait pas lui demander de le faire, non, elle voulait que cela arrive de la façon la plus naturelle possible. Mais, si il venait à le faire, elle n'était pas sûre de le lâcher, au contraire même, elle allait le serrer le plus fort possible contre elle. Parce que, si il finissait par, finalement, s'en aller, elle n'allait pas y survivre.
En la voyant sourire, Balthazar sentit ses dernières barrières fondre comme neige au soleil. Il n'y avait plus d'hésitation possible, il la voulait dans ses bras, et il la voulait maintenant. Alors, il s'approcha le plus possible avant de spontanément la serrer dans ses bras, le plus fort possible.
Hélène passa immédiatement ses bras autour de lui et le serra fort contre elle. Elle était si heureuse qu'il ait fait le premier pas. En même temps, dans ce lit, elle allait avoir un peu de mal à le faire, elle ne pouvait pas vraiment en bouger et surtout, elle devait vraiment faire attention et se reposer
"Ne m'abandonne pas" murmura Hélène "Je peux pas vivre sans toi" ajouta la blonde "S'il te plait, ne m'abandonne pas" continua-t-elle tout en enfouissant sa tête dans le cou du légiste
"Jamais" répondit Balthazar "Je peux pas t'abandonner, pas toi, Hélène. Tu es tellement importante pour moi" ajouta le légiste "Je ne t'abandonne pas, je reste avec toi, pour toujours"
Hélène le serra encore plus fort si c'était possible, mais elle ne voulait ni lui faire mal, ni se faire mal. Non elle voulait juste profiter du moment et être avec lui. C'est pour cela qu'elle n'évoqua pas Maya et comment la fiancée de son légiste allait réagir face à ce changement et à sa décision de rester près d'elle.
La flic savait que tout comme elle, Maya la détestait, et surtout, elle détestait le lien qu'il y avait entre elle et Balthazar. Mais personne ne pouvait rien contre ce lien, ni contre la force de celui-ci. Et puis, après tout, ils verraient plus tard, elle ne voulait surtout pas gâcher leur moment.
Et voilà
On se retrouve Mercredi prochain, à 10h, pour un nouvel OS
Kiss
