Petit mot de l'auteure : aujourd'hui c'était mieux le boulot


Jour 5 : Maladie

Contexte : UA post canon


- Ne sois pas triste.

Katniss aurait dû se douter que Peeta dirait une connerie du genre. Après tout, il avait toujours été bien plus idiot qu'elle. Ou plus intelligent. Il voyait des choses qu'elle-même ne percevait pas. Ressentait différemment. Peut-être était-ce pour cela qu'il était aussi serein, tandis qu'elle n'était plus que tristesse et colère. Comme à chaque fois qu'elle était dans un tel état, ce fut le deuxième sentiment qui l'emporta.

- « Ne sois pas triste » ? Sérieusement ?

Après deux Hunger Games, une révolution et trois années de paix, Peeta et elle se connaissaient bien. Sûrement était-ce pour cela qu'il se contenta de sourire en entendant son énervement. Il devait savoir que ce dernier ne cachait qu'une profonde détresse.

- Oui, sérieusement, insista-t-il. Il n'y a aucune raison de l'être.

Malheureusement, sa tentative d'apaisement ne fonctionna pas. À vrai dire, elle eut plutôt l'effet inverse. Katniss bondit de sa chaise, pour entrer dans une rage folle.

- Tu es en train de mourir, Peeta ! Explosa-t-elle. Nous avons survécus aux jeux, aux tortures, au monde et tout ça pour quoi ? Pour qu'une maladie vienne te ronger de l'intérieur ? C'est comme si nous avions fait tout ça pour rien ! C'est trop injuste ! Alors ne vient pas me dire que tu sens l'heure venue. Ne viens pas me dire que tu veux me confier tes derniers mots. Et ne viens pas me dire de ne pas être triste. Ce n'est pas possible. Ce... Je refuse.

Pour toute réponse, Peeta lui tendit une main tremblante. Katniss aurait voulu la prendre pour l'extraire en force de ce lit morbide, ou bien lui broyer les doigts tant qu'il ne serait pas revenu à la vie. À la place, elle l'attrapa délicatement, avant de se rasseoir en pleurant.

- Je suis d'accord pour dire que c'est injuste, murmura Peeta. Mais je ne suis pas d'accord pour dire que nous avons fait ça pour rien. Panem et ses habitants méritaient tous nos combats.

- Je me fous du monde entier.

- Alors oublie le monde et pense à moi. Si nous ne nous étions pas révoltés... Je serais mort durant les jeux. J'aurais été loin de chez moi, seul, mon corps livré en spectacle. Grâce à tout ce que nous avons fait, je peux mourir entouré de ceux que j'aime. Tu m'aimes, réel ou pas réel ?

- Réel, parvint à bredouiller Katniss.

- Tu me fais confiance. Réel ou pas réel ?

- Réel aussi.

- Alors crois moi quand je te dis que je suis heureux. Dans l'arène, j'avais fait le rêve d'une mort normale. Digne. Tendre. Et aujourd'hui, je l'ai. Je suis en paix. Alors ça ira. Réel ou pas réel ?

Katniss aurait voulu lui demander comment elle était censée avoir une vie normale sans lui. Qu'être sage était aisé à sa place ; ce n'était pas lui qui allait se retrouver seul. Toutefois, elle se retint. Elle aurait tout le temps d'hurler cela à sa tombe. En revanche, leurs moments ensemble étaient très limités ; et elle avait déjà perdu beaucoup de temps à lui faire sentir son désespoir. Alors elle ravala ses mots, laissa couler ses larmes, et vint s'allonger à ses côtés.

- Réel, murmura-t-elle.

Le jour où il mourut, elle ne s'accrocha à la vie que pour ne pas le décevoir. Après tout, elle lui avait promis que tout irait.