Maître des âmes
Chapitre 4 :
Assermenté
- Pas grave. Normal pour un vampire, soupira Alexander.
Carlisle resta pétrifié en entendant ça. L'adolescent l'avait dit avec une telle évidence, un tel naturel. Il n'eut pas le temps de réfléchir vraiment qu'il vit les yeux du jeune homme s'écarquiller, comme s'il réalisait ce qu'il venait de dire et qu'il retrouvait subitement ses esprits. Il se redressa difficilement, le rapace près de lui couinant d'inquiétude en s'écartant un peu. Encore figé sur place, Carlisle le regarda porter une main à sa tête et s'asseoir gauchement. Il lui jeta ensuite un regard prudent, soupirant :
- Ce n'est pas comme ça que je pensais aborder le sujet, remarqua-t-il.
En vérité, il n'avait pas encore réfléchi à ce qu'il ferait vis à vis de Carlisle et de sa famille. Dans un sens, il avait eu envie de lui dire qu'il savait, se sentant mal de lui cacher une telle chose. S'il y avait quelqu'un près de lui, avec lequel il s'était lié ainsi, dont-il s'était autant occupé et sur qui il avait veillé, qui connaissait un tel secret sur lui, il aurait voulu le savoir. Et d'un autre côté, il s'était demandé si c'était la bonne chose à faire. Il n'avait pas encore tranché la question et sa fièvre l'avait fait pour lui.
- Tu sais ? fit Carlisle éberlué.
- Que tu es un vampire et que, probablement, toute ta famille l'est ? posa-t-il doucement. Oui.
Il bougea inconfortablement, sa tête lançant douloureusement et sa grimace sembla réveiller le médecin qui vint l'aider à mieux s'installer.
- Tu as besoin de te reposer Alexander.
- Ça n'a jamais été mon fort, ironisa-t-il.
Il sourit lorsque Hedwige vint se nicher sur ses genoux, respirant pour juguler la douleur et garder les idées à peu près claires. Le malaise du matin commençait à passer mais il n'était clairement pas au meilleur de sa forme et c'était une conversation sérieuse qui s'annonçait.
- Je ne savais pas vraiment comment aborder le sujet, avoua-t-il doucement, ni si je devais l'aborder.
- Tu sais depuis que tu as retrouvé la mémoire ? demanda-t-il en tentant de saisir les choses.
- Techniquement je savais bien avant ça pour les vampires mais oui, j'ai compris pour toi en retrouvant la mémoire. C'est plutôt évident lorsqu'on connaît les vampires.
- Et tu n'as pas changé de comportement avec moi, s'étonna-t-il.
- Pourquoi j'aurais… ? commença-t-il avant de soupirer. Première chose à savoir sur moi : je me fiche royalement, éperdument et totalement de la nature d'une personne ou d'un être. Seul le cœur compte, dit-il en le faisant sourire. Et il y a bien pire que les vampires en ce monde, dit-il plus doucement. Ta nature ne sera jamais un problème ou une raison pour moi de te voir différemment Carlisle. Ce serait complètement stupide et je déteste les gens qui pensent ainsi. Tu m'as sauvé la vie et tu as fait preuve de plus de bonté et de bienveillance en vers moi que beaucoup de gens dans ma vie. C'est la seule chose que j'ai besoin de savoir.
- Comment sais-tu ? Je suis désolé. Cela ne me regarde probablement pas mais…
- Tu as besoin de savoir si les règles ont été enfreintes ou non, termina-t-il en le surprenant agréablement.
- Oui.
- Si je te dis monde magique, qu'est-ce que ça t'évoque ?
- La société sorcière, dit-il avant que son visage ne s'éclaire. Est-ce que tu es un… ?
- Sorcier, oui, approuva-t-il. C'est pour ça que je sais. Il n'y a aucune rupture du secret ne t'inquiète pas. Je ne dirai rien à personne.
- D'où cette demoiselle, sourit-il en regardant l'oiseau.
- Oui.
- Et… pour tes proches ?
- Je n'ai pas menti même si je ne peux pas parler monde magique à Charlie. Tout est vrai, il n'y a personne.
- Tu ne vas pas y retourner ? Chez les sorciers ?
- Oui et non. Ne pas vivre dans la société magique ne veut pas dire que je n'en fais plus parti. Juste, j'ai décidé de vivre à l'écart. C'était déjà le projet en arrivant à Forks et ça l'est toujours. Je ne vis plus pleinement dans le monde sorcier mais j'en fais toujours partis avec ses lois.
- Je vois.
- Je suis bien ici. Je veux juste une vie tranquille.
- Charlie est bien décidé à te la donner, sourit-il avec douceur. Tu ne pourras pas lui dire tu sais ?
- Oui je sais et je m'en fiche. Cela demande un peu de logistique et d'attention pour qu'il ne s'en rende pas compte mais je peux le faire. Personnellement, je n'ai pas spécialement besoin qu'il sache même si ce serait plus simple de pouvoir être franc. Mais je ne peux pas. On viendrait lui effacer la mémoire de toute façon si je tentais de lui dire et j'aurai des ennuis. Alors il faut faire avec.
- Est-ce cela qui te préoccupe depuis que tu es réveillé ? Charlie pense que quelque chose t'inquiète. Tes études aussi ?
- Se souvenir d'une vie entière avec tout les projets que j'avais entamé avant de perdre la mémoire ne peut pas se faire sans certaines… choses à régler. Je dois juste remettre un peu d'ordre, vérifier certains points mais rien de vraiment difficile, mentit-il aisément. Quand à mes études, j'ai du retard et on ne plaisante pas avec ça dans le monde magique. Ce n'est pas qu'une question d'éducation mais aussi de preuve que l'on peut maîtriser ses pouvoirs pour ne pas faire de bêtise, causer d'accident, et respecter la loi.
- Ne peuvent-ils pas se montrer compréhensifs avec ce qui t'est arrivé ?
- Si et ils le sont, j'ai eu des tolérances et des aménagements sans discussion. C'est moi qui ne tolère pas ce retard.
- Il y a une raison à ça ?
- Oui mais cela m'appartient, dit-il doucement. Je suis comme ça, dit-il en grimaçant et en se massant une tempe.
- Que tu sois comme ça ou pas, tu dois ralentir, dit-il en attrapant la bouteille d'eau pour lui donner et l'inciter à boire. Tu dois te reposer et les exercices de concentrations intensives non stop ne sont pas une bonne idée.
- Hum, approuva-t-il en buvant prudemment de peur que les nausées reviennent.
- Est-ce qu'on peut soigner avec la magie ? Je ne sais pas grand-chose de ce monde là. N'y a-t-il pas des médecins qui pourraient peut-être t'aider ?
- En magie, on appelle ça médicomagie, sourit-il, pratiquée par des médicomages. La médicomagie peut être incroyable mais elle a ses limites aussi. Après m'être souvenu, je suis tout de suite allé voir un médicomage, expliqua-t-il en captant l'éclair blessé du vampire. Carlisle, ne fait pas cette tête, s'amusa-t-il. J'ai une totale confiance en toi et en la manière dont tu m'as soigné. Je n'ai rien à redire et je t'en suis très reconnaissant. La première véritable raison pour laquelle j'y suis allé, c'est parce que dans mon cas, il faut prendre en compte ma magie. Et je sais que des traumatismes crâniens comme celui que j'ai eu peuvent altérer la magie. Dans certains cas, ça peut entraîner des pertes de contrôles et engendrer des catastrophes. Je devais m'assurer que ça ne risquait pas d'arriver et seul un médicomage pouvait répondre à ça. Ce n'est pas par manque de confiance en toi que j'y suis allé.
- Je comprend ne t'en fais pas. Fierté mal placée, s'amusa-t-il. Est-ce qu'ils ont pu te dire si ça va ?
- En gros, le discours est le même que le tiens sur toute la partie non magique de la chose. Je m'en sors exceptionnellement bien. Même recommandations, même suivis… Pour le coup, ça ne change pas vraiment. Pour la magie, je n'ai aucun dégât ni séquelle à déplorer. Tout vas bien, rassura-t-il en lui tirant un petit soupir soulagé. Un peu sur le même principe que le reste, je dois surveiller et être attentif à ce que rien d'étrange n'arrive avec ma magie au cas où quelque chose se déclencherait à retard mais pour le moment il n'y a rien. Ils m'ont donné le même genre de traitement que toi mais version magique.
- Tu as changé de traitement ?
- Oui. Les médicaments non magiques sont moins efficaces sur les sorciers et ont tendance à perdre encore plus en efficacité lorsqu'on en prend longtemps.
- Cela explique qu'on ait dû augmenter les doses avec toi pour être efficaces.
- Oui. Prendre la version magique est beaucoup plus efficace pour moi et plus adapté à mon corps. Mais ne t'en fait pas, j'ai toujours ce qu'il faut pour m'aider.
- Ils ne peuvent rien faire pour te soigner complètement ?
- Non. La magie ne peut pas tout et comme je l'ai découvert à cette occasion, le domaine de la neurologie et des dégâts au cerveau est encore nébuleux en médicomagie. Ils ne peuvent pas faire plus que tu n'as fait. La seule chose aurait été qu'ils auraient pu le faire plus vite si j'étais tombé un sorcier. Mais ça n'a aucune importance maintenant. Je dois voir un médicomage spécialisé en neurologie cette semaine pour vraiment vérifier que ça va et détecter d'éventuelles répercussions sur ma magie.
- Cette semaine ? Est-ce que tu accepterais de me dire ce qu'il dira ? Juste pour être sûr que ça va.
Alexander regarda Carlisle, sentant son inquiétude pour lui. Il sentait toujours son inquiétude pour lui même s'il le cachait très bien. Carlisle était un ange de bonté et de bienveillance, toujours soucieux des autres.
- Si tu veux, je pourrai contacter la clinique pour voir si tu peux m'accompagner ? Comme ça, tu pourras voir par toi même. Si ça te tente.
Il n'était pas médicomage ni médecin, il serait incapable de vraiment soulager les inquiétudes de Carlisle et de répondre à ses questions. Le mieux était certainement qu'il parle au médicomage lui même. Et dans un sens, il n'avait pas envie d'y aller seul. Depuis qu'il était ici, il avait eu Carlisle et Charlie pour affronter les choses. Il s'y était habitué et il devait avouer qu'il était effrayé d'aller voir ce médicomage et de potentiellement découvrir de nouveaux dégâts sur sa magie. Il avait peur et avoir Carlisle avec lui était une idée très alléchante.
- Tu penses que je pourrai t'accompagner ?
- En théorie oui. Les vampires font partis du monde magique même s'ils ont l'habitude de vivre en dehors. Je ne suis pas totalement sûr donc je vais demander avant mais j'espère bien que c'est possible.
- J'aimerai t'accompagner si je peux, sourit-il.
- Je demanderai alors. Je leur expliquerai.
- Quand est-ce ? Je vais m'assurer d'être libre.
- Vendredi. Je pars vers neuf heure et demi.
- Je serai là. Dit moi s'ils acceptent que je vienne.
- D'accord. Ce sera plus simple comme ça, tu pourras lui poser toutes tes questions.
- Ça ne risque rien un vampire chez les sorciers ? Je sais que nous ne sommes pas forcément appréciés.
- C'est vrai, je ne vais pas te mentir mais tant que l'on enfreint aucune loi, au pire, on aura des remarques et des regards de travers, rien de plus. Mais tu n'es pas obligé si…
- Ce n'est pas des gens hostiles qui vont m'effrayer, sourit-il. Ne t'en fais pas pour ça.
Alexander sourit avant de grimacer à nouveau.
- Tu dois te reposer maintenant, poussa Carlisle. Nous aurons le temps de discuter lorsque tu te sentiras mieux. Pour le moment, je vais aller te chercher de quoi manger en bas, puis repos.
- Tu n'es pas obligé de rester là. J'irai bien.
- Et subir les foudres de Charlie pour t'avoir laissé ? s'amusa-t-il. Un père en colère et inquiet c'est effrayant.
- Un père ? releva-t-il.
- Il te considère comme son fils tu sais. C'est tellement évident.
- Ce n'est sûrement pas à son avantage, fit-il pauvrement.
- Il n'est question ni d'avantage ni d'inconvénient, répondit Carlisle en posant sa main sur la sienne. Il a énormément d'affection pour toi.
- Et moi pour lui.
- Donc, je disais : je ne veux pas d'un père en colère sur le dos. Alors je vais rester. Charlie peut être effrayant parfois, s'amusa-t-il en le faisant sourire. Ne t'en fais pas pour ça. Moi non plus je n'ai pas l'intention de cesser de veiller sur toi. Et j'ai comme l'impression qu'il vaut mieux que je reste si je veux que tu te reposes réellement.
Le jeune homme sourit à nouveau, se disant que c'était probablement vrai. Il avait tendance à être déraisonnable lorsqu'il n'avait personne capable de le freiner et il mentirait s'il disait que la présence de Carlisle n'était pas réconfortante alors qu'il se sentait mal. Le médecin lui sourit avant de se lever pour descendre à la cuisine, lui ordonnant gentiment de rester tranquille. Il reporta alors son attention sur Hedwige, souriant en la caressant. Il s'installa un peu mieux et tira sa baguette du dessous de son oreiller pour faire venir à lui quelques friandises pour elle. Elle les prit avec joie avant de s'envoler pour aller vers son perchoir dont-il écarta l'étoffe d'un sort, la laissant un peu ouverte pour qu'elle puisse sortir si elle le voulait. Finalement, cette discussion s'était très bien passée et il était plus à l'aise ainsi. Pour lui Carlisle avait le droit de savoir qu'il savait. Ce n'était pas un danger en soit à ses yeux. Il n'en dirait pas plus que le fait qu'il était un sorcier et cela n'avançait pas à grand-chose. Carlisle ne pouvait pas briser le secret magique plus que lui et il avait confiance en lui.
Le médecin revint un moment plus tard avec un petit déjeuner qu'il mangea prudemment, heureux de voir les nausées rester à l'écart et se calmer une fois qu'il eut le ventre plein. Cela fait, Carlisle insista pour qu'il se repose, restant avec lui et il finit par s'endormir enfin, épuisé par sa nuit. Lorsqu'il se réveilla à nouveau, sa couette avait été remontée sur lui et les rideaux laissaient filtrer un peu de lumière, prouvant que plusieurs heures étaient passées. Carlisle était toujours là, tranquillement assis près du lit avec un roman dans les mains, lisant tranquillement. Il se redressa en voyant qu'il se réveillait, lui souriant :
- Comment te sens-tu ? demanda-t-il en venant effleurer son front du revers de ses doigts. Ta poussée de fièvre est retombée, c'est bien.
- Mieux, répondit-il en se redressant. J'avais juste besoin de dormir un peu.
- Tu as besoin de dormir plus qu'un peu, sermonna-t-il gentiment. Alors il faut penser à faire des pauses et à te ménager si tu étudies et aussi à limiter les tâches ménagères. Tu vas continuer à récupérer et ça ira mieux mais il faut te laisser du temps. Si tu as besoin d'aide pour tes études, je peux demander à mes enfants de venir t'aider. Ils ont fait le lycée je ne sais combien de fois, s'amusa-t-il. Ils connaissent tout ça par cœur.
- C'est gentil mais c'est inutile. Les cours du monde magique sont immensément différents de ceux des non-maj. Cela n'a rien à voir. Je n'en n'ai plus pour longtemps avec ces études là. Encore un an et demi et si j'ai mon diplôme du premier coup, j'ai terminé les études réglementaires.
- Il n'y a pas plus d'études ? s'étonna-t-il.
- Pas obligatoires. Il n'y a que quelques années que l'on est obligé de faire. Le reste dépend des choix de carrières et de vie. Ceux qui vont vivre avec les non-maj vont souvent à l'université non magique. Mais ce diplôme là est très important, la loi l'exige.
- Il faut quand même que tu te ménages, appuya-t-il.
- Je vais essayer de ralentir et de mieux m'organiser, promis, assura-t-il pour le rassurer.
- Très bien, approuva Carlisle.
Le médecin insista pour refaire un petit examen, s'assurant qu'il n'y avait rien, puis ils descendirent ensemble au rez de chaussé, s'installant au salon pour avoir la télé et discuter plus confortablement.
- Tu vas prévenir le reste de ta famille j'imagine ? supposa Alexander.
- Est-ce que ça te dérange ?
- Non. Je préfère ça comme ça. Ce ne serait pas juste que je connaisse votre secret et que vous ne soyez même pas au courant. Ça me mettait déjà mal à l'aise avec toi mais je ne savais pas trop comment en parler.
- Pourquoi ça ?
- Ce n'est pas le sujet le plus simple à aborder surtout quand on sait que c'est une préoccupation pour vous de le garder secret justement. C'est le même principe pour moi avec le mien. C'est toujours délicat. J'ai du mal à saisir pourquoi d'ailleurs.
- La méfiance et les préjugés ont la peau dure.
- Ça doit être ça.
- Cela ne te dérange vraiment pas d'être avec un vampire ?
- Pas du tout. Le fait d'être un vampire ou autre chose n'est pas plus sujet à discussion pour moi qu'une couleur de peau ou une origine culturelle. Je n'en n'ai rien à faire.
- Même si nous nous nourrisson de sang ?
- Même si vous vous nourrissez de sang et que fondamentalement, je suis une proie pour toi. La nature est ainsi faîte et les humains ne sont pas moins des proies que toutes les autres créatures. Ils l'ont juste oublié et pris l'habitude de ne plus l'être. Si on se met à en vouloir aux êtres pour leur place dans la chaîne alimentaire, les humains seraient les premiers à être détestés. Je m'en fiche.
- C'est un point de vu atypique, sourit-il. Pour ceux qui connaissent les vampires et qui n'en sont pas.
- Peut-être mais c'est le miens. Il paraît que je ne fais rien comme personne. On me le dit tout le temps.
Carlisle sourit, retrouvant bien là le jeune homme qu'il connaissait. Après le retour de sa mémoire, il avait craint de le voir complémentent changer. Et cela aurait pu être normal. Mais Alexander restait le même, en plus franc et plus prononcé encore. Ils laissèrent finalement cela pour regarder la télé, Carlisle insistant ensuite pour lui préparer quelque chose à l'heure du déjeuner, refusant qu'il le fasse lui même. Il lui ordonna de se reposer et bien qu'il en fut embarrassé, il n'eut d'autre choix que de se laisser faire. Après avoir mangé, sa digestion eut tôt fait de le faire somnoler à nouveau et après un moment de discussion, l'adolescent se rendormit contre l'épaule du médecin. Carlisle le regarda faire, cela prouvant qu'il était sincère. S'il ne l'avait pas été, jamais il n'aurait été assez détendu pour s'endormir ainsi contre lui en sachant qu'il était un vampire et cela le toucha plus profondément qu'il ne l'imaginait. Si Alexander se réveilla en milieu d'après midi, discutant un peu avec lui, il se rendormit ensuite, sa mauvaise nuit s'en ressentant. Lorsque Charlie rentra, il dormait toujours. Le shérif sourit en trouvant son protégé endormit roulé en boule dans une couverture sur le canapé. Il prit garde à ne pas faire de bruit en se débarrassant de ses affaires, Carlisle se levant pour le rejoindre :
- Comment va-t-il ?
- Il a encore besoin de repos mais il va bien, assura le médecin. Il a dormi une grande partie de la journée et il a mangé. Ses malaises se sont calmés assez rapidement ce matin et il n'y en a pas eu d'autre. Il faut qu'il se repose et qu'il ralentisse un peu et ça ira. Nous en avons discuté. Il a dit qu'il ferait attention à se reposer.
- Je garderai un œil sur lui, promit-il. Merci d'être resté à ses côtés.
- C'est avec plaisir shérif. Et dîtes lui que ça ne m'a pas dérangé une seconde. Il était embarrassé que je reste avec lui.
- Il fait toujours tout pour ne pas déranger et ne pas être une gêne ou une charge. Ce n'est pas faute d'avoir essayé de lui faire comprendre que ce ne serait pas le cas.
- Je suis sûr que ça viendra avec le temps. Il faut le laisser trouver sa place ici à son rythme. Cela fait beaucoup à gérer en peu de temps pour un adolescent qui aurait déjà tendance à être perdu en temps normal à cet âge, dit-il en le faisant sourire.
- Vous avez raison. Je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Merci docteur Cullen.
- Aucun problème, répondit-il en lui serrant la main. N'hésitez pas à appeler à la moindre chose.
Le shérif approuva et le médecin s'en alla. Ce soir là, ce fut Charlie qui cuisina pour eux et il passa une soirée télé avec Alexander somnolant sur son épaule, soulagé de voir qu'il allait mieux malgré la fatigue. Le lendemain, après avoir promis à Charlie s'en allant travaillé qu'il ferait plus attention, il avait écris à la clinique magique pour demander si Carlisle pouvait l'accompagner à son rendez-vous de la semaine. Il expliqua qu'il s'agissait d'un vampire ne se nourrissant que de sang animal non magique, qu'il était médecin depuis bien longtemps et qu'il était celui qui le suivait déjà depuis des mois. Il disait qu'il aimerait qu'il puisse venir puisqu'il considérait qu'il était concerné.
Cela fait, le courrier envoyé avec son sceau postal, il avait entrepris d'en écrire un autre, à Gringotts cette fois. Il commença par saluer les gobelins puis il leur demanda des nouvelles de ses affaires, de leur état, de ce qui avait potentiellement pu se passer ces derniers mois. Il en profita pour communiquer sa nouvelle adresse. Cela fait, il sollicita leurs services pour rechercher une propriété qu'il pourrait transformer en domaine magique, si elle ne l'était pas déjà, quelque part près de Forks. Il pouvait chercher lui même mais il ne voulait pas attirer l'attention ou faire savoir ce qu'il faisait. Cela et il n'y connaissait rien pour ce genre de chose en plus de n'avoir aucune idée de comment accéder au potentiel marché magique du coin. Il savait que les gobelins pouvaient s'occuper de ça pour la bonne raison qu'ils lui avaient proposé à son arrivée dans le pays, quand il avait dit qu'il rechercherait une maison. Ils lui avaient aussitôt proposé de s'en charger contre commission bien entendu.
Il leur demanda donc, espérant qu'ils pourraient lui trouver la perle de ses rêves. Des propriétés, il en avait dans son héritage mais tout était concentré au Royaume Unis et en Europe. En Amérique, son héritage se résumait à la Maison Potter, celle d'Abraham Potter. L'un de ses ancêtres issu de la branche de la famille qui avait émigré aux État-Unis et qui avait été l'un des douze premiers aurors du MACUSA après sa création. Il n'avait pas laissé un héritage de biens ou de richesses, mais de valeurs et de noblesse. Le nom des Potter était très respecté ici et il y avait eu plusieurs personnages remarquables portant leur nom dans le pays. Aujourd'hui, il n'y en avait plus mais il restait ce qu'on appelait la Maison Potter, des enseignements et des principes moraux qui faisaient encore partie de l'histoire de la société sorcière ici et particulièrement de l'enseignement des aurors. Cela avait été une raison de plus pour le Président du MACUSA de l'accueillir. Il était officiellement devenu Maître de la Maison Potter ici après avoir passé le test magique qui l'en jugeait digne ou non. Cela avait plutôt enthousiasmé ceux qui étaient au courant. Il n'y avait donc aucune propriété Potter sur ce continent.
Le lettre aux gobelins terminées, son attention avait été attiré par Hedwige toquant à sa fenêtre. Elle était sortie à l'aube et elle revenait à présent, le froid d'hiver faisant qu'elle préférait sa chambre pour dormir. Il alla lui ouvrir avec plaisir, la récupérant et séchant son plumage plein de neige d'un sort. Elle eut l'air ravi, secouant ses plumes pour les remettre en ordre. Il l'avait installé sur son perchoir avant de revenir à la fenêtre. Il neigeait abondamment. Tout était parfaitement blanc, aussi bien le sol que le ciel, l'entre deux pleins de gros flocons flottant ça et là. Et tout ce blanc lui fit dire que c'était le bon moment. Sortant sa baguette, il lança un puissant sort de confusion dans la zone. Cela plus la neige et personne ne verrait rien. Sachant que ça ne durerait pas longtemps, il se concentra ensuite soigneusement avant de lancer un puissant patronus. Son majestueux cerf apparut, venant effleurer sa joue de son museau, à l'étroit dans cette chambre. Puis il fila faire ce pourquoi il avait été invoqué, sa lumière disparaissant à travers le plafond pour filer vers le ciel. Entre la magie de confusion et la neige, personne ne le verrait.
Le patronus était le moyen exigé par les Abeytu pour entrer en contact. S'il avait toujours trouvé les amérindiens fascinants, comme bien d'autres peuples magiques d'ailleurs, il n'avait pas eu l'intention d'entrer en contact réellement au début. Puis il s'était inscris à Saxis et il avait demandé s'il existait une formation pour devenir animagus. Il voulait le faire. Il voulait le faire depuis un moment, encore plus depuis que Sirius lui avait dit qu'il lui apprendrait, et il ne le voulait que plus encore maintenant. Ce n'était pas quelque chose de simple. Il ne savait pas trop comment s'y prendre et c'était une magie puissante. Il avait bien trouvé la méthode de cette potion complexe dans les livres de métamorphoses mais il n'était pas convaincu. À Saxis, on lui avait dit que s'il était intéressé par la transformation animagus, il y avait peut-être de très bons professeurs aux États-Unis chez les amérindiens.
Ce peuple était extrêmement réputé pour sa maîtrise de cette transformation, pour la métamorphose animale également. On disait qu'ils étaient les meilleurs au monde pour ça. Le pouvoir des Quileute ne sortait pas de nul part. Ils étaient experts en la matière alors qu'ils avaient une relation particulièrement étroite avec les animaux, leurs esprits et ceux de la nature. Ils étaient aussi réputés pour leur magie naturelle et leur gigantesque connaissance des potions très avancées. Mais c'était bien pour la métamorphose animale et animagus qu'il voulait leur demander leur aide, trouver un professeur. Il espérait qu'ils accepteraient et il espérait pouvoir découvrir plus encore grâce à ça. Son patronus envoyé en se concentrant sur son message, le nom de la chef donné par Orélianne, la tribu et la zone où ils vivaient, il avait bon espoir qu'il parvienne à destination. Ne restait plus qu'à attendre une réponse.
Il rêvait d'apprendre la transformation animagus et il espérait qu'il aurait des ailes. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas volé et il ne maîtrisait pas assez la magie de dissimulation pour prendre son balai et voler dans la région sans être repéré. Il savait que c'était risqué hors domaine magique et ici, on ne rigolait pas du tout avec le secret. La mentalité envers les créatures magiques était très différente aux États-Unis, bien plus tolérante et ouverte mais celle envers les non-maj était beaucoup plus stricte. La loi interdisait toujours le mariage avec des non-maj. Il n'y avait encore pas si longtemps, l'amitié ou le simple contact avec eux était un délit puni par la loi. Aujourd'hui, c'était toléré bien que vivement déconseillé et avec pour instruction d'être immensément prudent et de ne jamais briser le secret. Le mariage, lui, était toujours interdit. Il savait qu'on lui tomberait dessus s'il le faisait alors il ne prendrait pas le risque juste pour aller voler un peu, pas avant d'être certain de maîtriser la magie nécessaire pour se cacher efficacement sans aucun doute. Il serait plus simple d'être un oiseau.
Son patronus parti, il pria pour une réponse positive puis il s'assit à son bureau pour se mettre au travail. Il ouvrit son ordinateur portable, l'allumant. Depuis quelques jours, il s'était mis à l'utiliser lui et ses logiciels bien pratiques pour prendre des notes et travailler, compiler des informations. C'était quand même beaucoup plus pratique que des tas de parchemins dans lesquels il ne se retrouvait pas. La seule chose qu'il faisait encore sur papier était les schémas et croquis, ses brouillons et bien sûr, les devoirs qu'il envoyait à l'école. Certaines choses non-magiques étaient quand même franchement plus pratiques. Si seulement il y avait un internet sorcier…
Il se mit au travail, consacrant une part de son temps au programme scolaire, une autre à établir un programme personnel de sorts qu'il devrait apprendre et travailler, de choses à étudier. Le besoin d'avoir un lieu magique sécurisé se faisait de plus en plus pressant. Ici, il ne pouvait travailler que des sorts mineurs et il ne pouvait pas faire de potions. Il sourit lorsque son téléphone sonna, un texto de Charlie apparaissant pour lui ordonner de prendre une pause comme s'il savait qu'il ne l'avait pas encore fait. Amusé et touché, il lui répondit qu'il le faisait, se disant qu'il était temps pour cela. Il assura au shérif qu'il ne devait pas s'inquiéter, lui souhaitant une bonne journée. Et il fit une pause. S'il n'en n'avait pas envie, voulant avancer vite, il ne voulait pas non plus revivre des malaises aussi forts. Cela ne ferait que le ralentir plus encore et faire des dégâts sur une santé qui en avait vu déjà bien assez ces derniers temps. Il rit quand il reçut un message semblable de Carlisle un peu plus tard, lui répondant que le shérif l'avait devancé.
Cette semaine là, il tenta de faire des efforts pour ne pas se surmener mais cela ne l'empêcha pas de subir quelques belles migraines. C'était difficile lorsqu'il savait qu'il y avait tant à faire. Il devait rattraper son retard mais surtout s'assurer d'être près s'il se passait quoi que ce soit. Il devait être près à se défendre, à défendre cette nouvelle vie à laquelle il tenait plus que tout maintenant. Il était bien ici, il était heureux et il avait tout ce qu'il désirait. Il se battrait pour protéger tout cela et il savait qu'un jour ou l'autre, le passé reviendrait toquer à sa porte.
Rapidement, il avait reçu la réponse de la clinique des aurors au sujet de sa demande pour Carlisle. On lui répondait qu'il pouvait l'emmener à condition que le vampire respecte la loi et ne soit d'aucun danger pour personne, capable de tenir sa soif de sang au sein d'un hôpital. Cela relevait de sa responsabilité s'il l'amenait. Cela et ils exigeaient aussi qu'il prête serment magique s'il venait en tant que médecin avec l'intention d'obtenir des informations médicales sur un de leur patient. C'était un serment assez simple qui garantissait qu'il garderait pour lui les informations sur leur clinique et ce qu'il y verrait, apprendrait, entendrait et qui réaffirmerait version magique son serment de médecin. Alexander n'était pas à l'aise avec l'idée de demander ça au vampire mais c'était à lui de décider. Aussi, il lui demanda s'il pouvait venir un peu plus tôt le vendredi matin pour qu'il puisse lui expliquer.
Carlisle était donc venu comme demandé ce matin là. Charlie était au travail pour la journée et il avait donc le temps d'aller à son rendez-vous sans qu'il ne s'en rende compte. Le jeune homme fit entrer le médecin, gagnant le salon avec lui, lui expliquant les conditions s'il voulait l'accompagner.
- Est-ce courant ce genre de chose ? demanda-t-il en lisant le parchemin où le serment précis était inscrit.
- Très, s'amusa Alexander. Le monde magique est obsédé par le secret et peine à faire confiance. C'est d'autant plus ancré que la magie permet de prouver avec certitude si on ment ou non, permet d'assurer des serments qui ne peuvent être transgressés. Et ça n'a pas facilité l'apprentissage de la confiance, soupira-t-il.
- Je vois. Tu as déjà fait ce genre de chose ? questionna-t-il en montrant les parchemins.
- Oui. J'ai fait le même pour garder les secrets de la clinique. C'est une façon fiable de garantir la confidentialité. Dans un sens, je comprend qu'ils fassent cela. Le monde magique est bien pire que le non-magique lorsqu'ils s'agit de répandre des informations, des ragots, des histoires… rien ne reste jamais secret longtemps si on ne s'assure pas que ça le reste. C'est pourquoi ce genre de chose est devenu la norme. Cela rassure tout le monde. Certaines professions comme les médecins ou les avocats prêtent serment.
- Ça ressemble beaucoup à mon serment d'Hippocrate, nota Carlisle en désignant cette partie du parchemin.
- C'est le même principe transposé dans le monde magique. Sauf que là, la magie impose que le serment soit respecté.
- Est-ce obligatoire pour exercer ?
- Non. C'est à la volonté de chaque médecin. Personne n'est forcé et la grande majorité ne prête pas serment ainsi. Dans un sens, les gens exigent ce genre de garanties et de l'autre, tout le monde s'offusque lorsqu'on leur demande de le faire, rit-il. Mais certains le font par soucis d'établir la confiance et d'assurer le respect des règles. Et ça leur permet aussi d'augmenter leurs tarifs.
- Je vois.
- Ils demandent que tu le fasses parce que tu es médecin, que tu viens aussi en tant que médecin et qu'ils veulent être sûr que tu respecteras ce serment pour ce que tu pourrais voir et entendre à mon propos ou au sein de l'hôpital. Ça ne portera que sur moi ou, si tu en as d'autres un jour, tes patient magiques peu importe la nature. Cela ne marche pas avec les non-maj puisque notre loi sépare distinctement leur juridiction de la nôtre. Là où nous allons absolument tout le monde, du directeur en passant par chaque infirmier et tout ceux qui y travaillent ont prêté serment de la même manière.
- Que se passe-t-il si je venais à l'enfreindre ? Je n'en n'ai pas l'intention bien sûr mais par mégarde…
- Je ne pense pas que tu le feras, sourit-il. Si tu le fais sans intention, par maladresse, ce sera comme si tu avais la parole coupée pendant une seconde ou deux avec un picotement désagréable sur la langue pour te prévenir que tu vas faire une chose qu'il ne faut pas. Cela s'arrête là. Si en revanche tu avais l'intention de briser le serment volontairement, tu serais empêché de parler et la personne ou l'institution avec qui tu as passé le serment sera prévenue sur le champs. Dans le cas de cet hôpital, la sanction est l'interdiction de soin, d'accès et d'exercice chez eux ainsi que l'effacement des souvenirs qui les concernent et qui concernent les information médicales de leurs patients apprises chez eux ou par eux. Et aucune chance de pouvoir de nouveau avoir leur confiance un jour. Rien d'autre, comme c'est expliqué sur le parchemin.
Carlisle sembla hésiter, réfléchissant et Alexander se sentit anxieux.
- Tu n'es pas obligé. Je ferai de mon mieux pour tout t'expliquer en rentrant si tu veux.
- Quoi ? Non, ça ne me dérange pas. J'ai prêté serment comme médecin et je le respecte autant qu'il m'est possible de le respecter.
- Comment ça. ?
- Je connais plusieurs vampires capables de lire les esprits d'une manière ou d'une autre et je n'ai aucun moyen de les en empêcher. Alors c'est parfois contre ma volonté.
- Oh. Ne t'en fait pas pour ça. Les serments magiques protègent les pensées aussi. Si tu croises un vampire ou qui que ce soit lisant les pensées, les esprits, et que tu penses à une information protégée par le serment, le dit indélicat n'entendra rien du tout. La magie est toujours équitable d'une manière ou d'une autre. Si elle t'oblige à respecter une promesse, elle t'aide aussi à la respecter sur des aspects indépendants de ta volonté. C'est pour ça qu'elle te le signale simplement quand c'est de manière involontaire que tu risques de le briser. C'est un serment léger donc un être magique puissant pourrait forcer et passer outre mais pas un vampire peu importe son pouvoir. Et si quelqu'un force de cette façon, tu ne seras pas tenu responsable. Mais les êtres capables de passer les protections d'un serment, même faible comme celui là, sont très rares.
- Il y a plusieurs niveau de serment ?
- Oui. Parfois, on s'en sert juste pour protéger des informations dans un esprit d'ailleurs, contre les intrusions mentales. Les serments les plus puissants mettent la vie en jeu.
- La vie ?
- Oui. On appelle ça les serments inviolables. Si on fait un serment inviolable avec quelqu'un et que l'on rompt ce serment, on meurt sur le champs, dit-il en le choquant. La magie des serments est très puissante. La Magie déteste que l'on brise une parole donnée devant elle. Il est très rare qu'un inviolable soit passé.
- Donc je n'ai pas à m'en faire de rompre le serment sans le vouloir si je croise un lecteur d'esprit ?
- Non. Il ou elle n'entendra simplement pas ce à quoi tu penses. Pas d'inquiétude pour ça.
- Alors tout va bien. Je dois simplement signer ?
- Oui, avec cette plume, dit-il en lui tendant l'objet. Elle est magique. Ce que tu écris importe peu, tu peux même utiliser un pseudonyme si tu veux mais c'est ton énergie même qui est utilisée par la plume pour te relier au serment.
- Et il peut être annulé ? questionna-t-il en signant les documents.
- Oui. Celui qui détient le serment peut juste l'annuler avec un sort fait pour ça. Il n'y a aucune conséquence et l'obligation prend simplement fin dans ce cas. Vous pouvez vous mettre d'accord sur des conditions d'annulation ou tu peux demander son annulation avec la possibilité pour l'autre partie d'effacer ta mémoire sur les données concernées ou de la sceller. Avec cette option, tu te souviens de tout mais tu ne peux en parler à personne. On ne peut pas te refuser l'annulation et la magie elle même te l'accorderas si tu l'exiges. Dans ce cas, c'est le sceau qui est pris puisque la magie respecte quand même le temps passé sous serment tout en sauvegardant ta propre mémoire. Mais ce genre d'annulation n'est valable que pour les serments de faible niveau. Au plus on monte, au plus il est difficile de l'annuler et les plus puissants sont impossibles à effacer. Mais celui là est simple.
- Je comprend. Merci.
- Merci de me faire confiance.
- Sache que j'ai confiance en toi Alexander, avec ou sans serment magique, sourit-il en l'amusant.
- Moi aussi. Je n'aurais pas besoin de ça s'il ne s'agissait que de moi.
- Je sais.
Alexander sourit et ils bouclèrent les serments. Dés qu'ils furent signés et valides, ils disparurent. Le jeune homme expliqua qu'ils étaient déjà à la clinique et que la magie du lieu enregistrerait sa signature présente dans les serments pour l'identifier et valider sa présence quand il viendrait. Cela fait, ils furent prêt à partir. Sortant sa baguette, Alexander changea sa tenue pour une tenue sorcière, surprenant Carlisle qui regarda avec intérêt.
- La mode magique n'est pas celle des non-maj, expliqua-t-il. Je suis habitué aux deux.
- Cela sera remarqué dehors, nota-t-il.
- Ça tombe bien on ne sort pas, s'amusa-t-il.
Sous le regard perplexe du vampire, il sortit une petite plaque de métal enchanté, lui demandant de la tenir avec lui.
- Attention ça peut être très étrange et inconfortable quand on n'a pas l'habitude, sourit-il mystérieusement.
Il activa le portoloin et un instant plus tard, ils étaient dans le hall d'arrivée des portoloins de la clinique des aurors. Carlisle chancela, déstabilisé et surpris. Pourtant, tout ses réflexes se réveillèrent lorsque le petit gémissement de souffrance d'Alexander atteignit ses oreilles. Il bougea avant même de voir qu'il tombait, le rattrapant pour le tenir debout contre lui. Le jeune homme avait soudain pâli, le regard trouble et le visage tordu de douleur. Il avait porté une main à sa tête, agrippant ses cheveux et serrant les dents.
- Alexander ? appela-t-il avec inquiétude.
- Monsieur White, fit une autre voix toute proche.
Carlisle repéra alors un homme qui s'était immédiatement porté vers eux à leur apparition, le tout n'ayant pris qu'une ou deux secondes.
- Un instant, pria le jeune homme en tentant visiblement de se reprendre.
- Qu'est-ce que tu as ? demanda le vampire inquiet.
- Ce n'est rien, assura-t-il.
Il respira et il s'efforça de se reprendre.
- Bonjour médicomage Mann, salua-t-il en reconnaissant l'homme à ses côtés.
- Bonjour, salua-t-il doucement. Vous devriez penser à des visites à domicile. Les transports magiques sont une épreuve pour vous.
- Je vais finir par y venir, remarqua-t-il. Médicomage Mann, voici le docteur Carlisle Cullen dont je vous ai parlé. Carlisle, voici le médicomage Victor Mann.
- Enchanté, fit gentiment le vampire qui se vit scruté de haut en bas.
- Monsieur Cullen, répondit-il platement.
- Veuillez m'excuser mais il me semble que ce n'est pas avec vous que j'ai rendez-vous aujourd'hui, remarqua Alexander.
Il se reprenait doucement, restant pourtant accroché à Carlisle pour maintenir son équilibre.
- En effet mais je voulais venir vous accueillir, surtout en sachant ce que vous font les transports magiques. Et je me charge de vous présenter le médicomage Mirass. Allons-y, que vous puissiez vous asseoir.
Il approuva et il laissa volontiers Carlisle le soutenir pour avancer. C'était aussi pour ça qu'il avait besoin d'une maison magique à Forks. Cela serait bien plus simple s'il pouvait faire venir ses rendez-vous chez lui. Bientôt, ils entraient dans un bureau de consultation où un jeune homme à l'air énergique, et franchement moderne pour un sorcier, les accueillit avec le sourire. Puis, voyant que l'adolescent n'était pas bien, il tira un fauteuil d'un coup de baguette pour qu'il puisse s'asseoir, conjurant un verre d'eau d'un autre.
- Tenez, buvez un peu ça aidera à faire passer le malaise, dit-il avec douceur.
- Merci, fit Alexander en le prenant.
- Vous devez être monsieur Alexander White ? remarqua-t-il. Je suis le médicomage Mirass, se présenta-t-il. Ravi de faire votre connaissance.
- De même.
- Bon visiblement, je n'étais pas nécessaire pour les présentations, s'amusa l'autre soignant. Je vous laisse, dit-il en sortant et en refermant derrière lui.
- Docteur Carlisle Cullen, se présenta humblement celui-ci lorsque le médicomage le regarda.
- Enchanté docteur, répondit-il bien plus joyeusement que son collègue.
Il lui tendit une main et Carlisle la serra avec le sourire.
- Un vampire médecin ce n'est pas tout les jours qu'on en croise, s'amusa-t-il. Il faut être sacrément passionné.
- C'est vrai, concéda-t-il. Est-ce que ça va Alexander ? demanda-t-il avec inquiétude.
- Oui. Ce n'est rien ne t'en fait pas. J'aurais dû te prévenir que les transports magiques ne me réussissent pas vraiment.
- C'est pire que ça j'ai l'impression, répondit-il. Pourquoi les prendre dans ce cas ?
- Plus pratique pour venir à New-York, répondit-il.
- New-York ? On est à New-York ? releva-t-il avec stupeur en faisant rire doucement les deux sorciers.
- Nouveau dans le monde magique n'est-ce pas ? comprit le médicomage. Vous êtes à New-York. Les portoloins vous transportent instantanément d'un point A à un point B.
- Incroyable. Et ça provoque toujours ce genre d'effets ? demanda-t-il en regardant l'adolescent.
- Non même si c'est plus ou moins inconfortable pour à peu près tout le monde, répondit-il.
- C'est moi qui suis… quel est le bon terme pour ça ? demanda Alexander.
- Il n'y a pas de terme pour ça. C'est extrêmement rare. Vous êtes le seul que je connaisse.
- Quand je te disais que je ne faisais rien comme personne, grimaça-t-il pour Carlisle.
Le médicomage rit un peu, priant le vampire de s'asseoir près de l'adolescent alors qu'il prenait lui même place de l'autre côté de son bureau.
- Merci de me recevoir, commença Alexander. Je sais qu'il n'est pas facile d'avoir un rendez-vous avec vous.
- C'est avec plaisir, sourit-il. Et je dois dire que votre cas est très intéressant, admit-il. J'ai lu votre dossier de fond en comble et j'ai parlé avec le médicomage Mann qui vous a examiné la dernière fois. C'est assez impressionnant. Le dossier au complet.
- Je sais oui. Sachez que vous pouvez tout dire devant Carlisle et répondre à ses questions, j'ai toute confiance en lui et il veille sur moi chez nous. C'est lui qui m'a sauvé la vie après cet accident.
- De l'excellent travail d'après ce que j'ai lu. Je suis toujours assez admiratif de ce que les non-magiques arrivent à faire en matière de médecine sans magie, dit-il avec une fascination évidente. Mon domaine étant encore vague, je suis allé faire un cursus chez les non-maj pour en apprendre le plus possible.
- Vous avez étudiez chez les non-magiques ? s'étonna Carlisle.
- Oui. C'est très rare je vous l'accorde mais je fais passer mon travail avant tout alors je suis allé apprendre là où il y avait à apprendre. La neurologie, c'est encore très vague chez nous. J'ai appris beaucoup à l'université comme vous l'appelez. Le reste n'a pas d'importance. Pour en revenir à vous. Vous avez eu beaucoup de chance et j'imagine que le docteur Cullen n'y est pas pour rien.
- Je le crois aussi, sourit Alexander en touchant Carlisle.
- Si ça vous convient, nous allons discuter un peu de ce qu'il s'est passé, des soins que vous avez subi, de la rééducation et de tout ce qu'il y a pu avoir suite au traumatisme. Puis je vous examinerai pour tout passer en revu et nous verrons ce que cela donne, proposa gentiment le médicomage.
Alexander approuva et ils commencèrent, le jeune homme plus détendu avec cette nouvelle rencontre à l'air joyeuse et ouverte d'esprit.
