Chapitre 1 : Bienvenue à Mecquiot !

« Cap'taine ! Cap'taine ! »

Ce fut un ours polaire qui me tira de ma sieste en entrant précipitamment dans ma cabine.

« Qu'y-a-t-il, Bepo ? »

« Une île en vue, Cap'taine ! »

« Dans ce cas, cela doit être... »

« Aye, c'est l'île de Mecquiot ! »

Un homme aux cheveux roux et un autre plus grand avec une casquette où il était marqué « PENGUIN » rentrèrent à leur tour et se mirent simultanément à rembarrer l'ours polaire.

« Tu as coupé le capitaine, Bepo ! »

« Et tu es entré dans sa cabine sans y être invité ! »

Bepo se mit à baisser la tête

« Désolé... »

Voyant que Shachi et Penguin allaient lui rétorquer quelque chose, oubliant complètement mon existence dans la pièce, je me vis obligé d'intervenir.

« Effectivement, il y a un peu trop de personnes dans MA cabine »

Les trois se retournèrent et s'inclinèrent en ma direction.

« Dé... Désolé ! »

« Préparez à immerger le sous-marin, j'arrive tout de suite... »

« Aye, Capitaine ! »

Je les vis décamper, se poussant les uns les autres pour passer en premier. Un soupir m'échappa. Je ne supportais pas qu'on me réveille. Même si je savais que c'était justifié, ça me mettait de mauvaise humeur. Et encore, ça aurait été juste Bepo, je n'aurais rien dit. Même si je ne l'avouerais jamais, s'il me fait les yeux tristes, j'ai beaucoup de mal à résister à ce qu'il me demande. Le charisme animal, on va dire... Mais tout ce boucan dès le réveil...

Je soupirais de nouveau et m'étirais. Je regardais par le hublot et vit qu'on commençait à remonter à la surface. Je me levais, mis mon sweater avec le logo de notre pavillon : une tête de mort souriante entouré de six croches. Enfin, je mis mon chapeau et pris mon katana. Faudrait que j'en trouve un nouveau d'ailleurs... La lame commençait à s'émousser...

Je me mis en route vers la salle des commandes où je découvrais mes trois membres de l'équipage en train de s'affairer à faire remonter le Polar Tang à la surface. Je vis aussi Unagi et Manati , mes deux mécaniciens qui étaient occupés à surveiller les radars.

« Immersion réussie ! »

La voix enjouée de Penguin me fit réagir.

« Direction le port pour amarrer le sous-marin ! Penguin, tu vas avec Shachi pour réapprovisionner la nourriture ! Manati va avec Unagi pour essayer de trouver du matériel de réparation si vous arrivez à en trouver... »

« Que voulez-vous dire par là, Capitaine ? »

« On va débarquer sur Mecquiot. C'est une île réputée pour deux choses : son vin et ses académies. En résumé, une île estudiantine où la journée, c'est les cours, et dès la nuit tombée, ce sont les bars qui sont bondés. Pas vraiment le lieu idéal pour trouver des pièces de rechange... »

« On fera ce qu'on pourra... Au pire, je rapporterais des souvenirs ! »

« Pas besoin.. »

J'étais obligé de refréner les envies d'Unagi : le connaissant, il allait rapporter tout un tas de babioles inutiles pour faire plaisir...

« Je vais faire le plein d' Itelzbulger Stein ! »

« Tu as l'air enjoué en tout cas, Penguin... »

« Et comment, c'est ici qu'on trouve le meilleur vin de North Blue ! Ça serait dommage de ne pas en avoir dans nos cales pour plus tard ! »

« Et vous Capitaine, qu'est-ce que vous comptez faire ? »

C'était Bepo qui m'avait posé la question. Je lui répondis avec un sourire en coin.

« Je vais essayer de recruter quelques talents prometteurs pour l'équipage. »

« Cap'taine... »

Les larmes commençaient à monter aux yeux de Bepo.

« ... On n'est pas assez fort pour vous ? »

« Tu m'as mal compris. Ce n'est pas vraiment en terme de puissance que je vise mais plutôt en savoir-faire. »

« Hein ? »

« Durant une opération, il n'y a pas que le chirurgien qui compte : c'est une équipe médical spécialisée que j'ai besoin. Et malheureusement, je n'ai qu' Ashika et Maguro pour ces rôles-là... Ce n'est pas suffisant. »

« Mais, avec votre fruit du démon... »

« L'Ope Ope no mi est un avantage indéniable. Mais qu'est-ce qu'il se passerait si c'était moi qui devait subir une opération et que j'étais inconscient ? »

Un raz-de-marée de pleurs se fit alors entendre

« CAPITAINE ! »

« Fermez-la ! C'est juste une hypothèse ! Bref, tout ça pour dire que j'ai besoin de recrues qui ont un minimum de bagage médical ... Et quoi de mieux qu'une ville estudiantine ?»

« Vous êtes sûr que vous voulez y aller tout seul ? »

« Oui. Bepo, pendant ce temps surveille le Polar Tang avec les autres à bord. Rendez-vous au navire avant la tombée de la nuit . »

« Aye, Cap'taine ! »

Sur ces mots, j'ouvris la porte du ponton supérieur pour sauter sur l'embarcadère en bois. Finalement, la journée ne sera peut-être pas si pourrie que ça.

« Room »

Une demi-sphère bleutée apparut dans l'entièreté de la pièce où Ashika, Maguro et moi nous trouvions : le bar de la chouette hulotte. Je rouvris un œil pour scruter la réaction des personnes présentes : la plupart d'entre elles furent d'abord surprises mais se détendirent assez vite croyant sûrement que le changement de luminosité venait des projecteurs de la salle eux-mêmes. Seuls quelques serveurs restèrent plus sur leurs gardes mais même eux finirent par retourner à leur travail. Mon regard se porta ensuite sur une horloge indiquant 19h30.

Il n'y avait pas encore beaucoup de monde au vu de l'heure qu'il était : ceux qui venaient pour faire la fête n'étaient pas encore là et les rares personnes se trouvant dans la salle regardaient les différents artistes passer sur la petite scène au fond. Un homme aux longs cheveux bruns y était en train de jongler avec des couteaux. Encore 15 minutes à attendre...

« Capitaine ? Vous pensez vraiment que quelqu'un va venir ? »

« Oui. Il y aura toujours des jeunes en mal d'aventures. »

« Mais pourquoi ici comme lieu de rendez-vous ? »

« Manifestement c'est le bar le plus malfamé de la ville et le plus en périphérie aussi d'après les habitants »

« Ça ne vous ressemble pas de coller des affiches pour recruter des membres... »

« Tu remets en doute mon jugement, Ashika ? »

« Non ! Juste je suis surpris. Et pourquoi avez-vous activé votre pouvoir ? »

Je me retournais vers lui pour esquiver un léger rictus

« Tu vas comprendre dans quelques temps... »

Un homme assez baraqué aux cheveux roux rentra exactement au même moment qu'une jeune femme, cette dernière sur la scène. Elle était plutôt jolie, avec des cheveux châtains foncé assez bouclés, en coupe afro, portant une robe longue bleue. Elle tenait une guitare. Je n'eus pas le loisir d'entendre le nom de l'artiste car le roux s'était déjà approché de moi et jetais sur la table situé devant moi un bout de papier jaune où mes pieds reposaient.

« Alors c'est toi, celui qu'on doit rencontrer d'après ce truc ?! »

Je sentais mes hommes se raidir près de moi, sûrement à cause de la façon dont cet étranger m'abordait. J'ouvris mon deuxième œil et tourna mon regard vers la dite chose. Je reconnus mon Jolly Roger.

« Effectivement, c'est moi l'auteur de cette affiche. »

Il tenait une deuxième affiche en main, la regarda, puis son regard fixa le mien.

« Tu es vraiment Trafalgar Law ? Le pirate dont la tête est mise à prix ... »

Il émit un reniflement qui se voulait dédaigneux.

« ...La marine ne sait plus du tout quoi faire de son argent. Un gringalet comme toi à ce montant, c'est ridicule. »

« Espèce de... »

«Comment oses-tu... »

Je levais ma main en signe d'arrêt à Ashika et Maguro, qui étaient sur le point d'en venir aux mains avec lui. Je détestais les gars comme ce type. Il voulait jouer ? J'espère qu'il a préparé sa défaite...

« C'est très malpoli de venir embêter les autres sans se présenter... »

« Mon nom est Rackh... »

Je le coupais au milieu de sa phrase

« Je n'en ai rien à faire de ton nom ! Tout ce que tu fais c'est polluer l'air de tes onomatopées insipides. On n'arrive même plus à entendre la chanteuse qui semble dire des choses plus intéressante que toi... »

La voix mélodieuse de celle-ci se faisait effectivement plus audible une fois le silence revenu.

« Espèce de... »

« Seules deux raisons ont pu te pousser à venir ici : la première, c'est pour prendre ma prime. Et si c'est pour ça, autant couper court aux préliminaires et sauter tout de suite à la partie amusante... »

Un sourire un peu plus vicelard se dessina sur ma tête à la vue de la sienne.

« ... La deuxième, c'est pour répondre à la dite affiche et dans ce cas-là, tu t'assieds comme un gentil toutou jusqu'à l'heure prévue et en silence ! »

Je le vis en grande peine de ne pas mettre un coup de poing, sur ma maxillaire au vu de la direction du dit poing. Puis, après une lutte interne, il s'assit tout doucement sur une chaise, à la table à côté.

« C'est bien, gentil »

Je le revis se tendre à nouveau pour tourner ensuite la tête vers la scène où la chanteuse continuait sa prestation. Je perdis immédiatement mon sourire : il n'était pas si intéressant que ça.

Les minutes se succédèrent et avec elles, l'entrée dans le bar composé principalement d'hommes mais quelques femmes aussi qui commencèrent à former un cercle autour de notre table. Quand l'horloge indiqua 19h45, je me redressais et scruta l'assemblée : une trentaine de personnes se tenaient devant moi, attendant quelque chose de ma part alors que la dite chanteuse était rejointe par une autre femme, blonde cette fois-ci avec des cheveux ondulées dans une robe rouge qui dansait sur une musique de flamenco. La moitié d'entre eux ne tiendraient pas une seule escarmouche de la marine... Autant éliminer déjà une bonne partie avant de passer à la suite.

« Je suis Trafalgar Law, capitaine des Heart pirates, si vous êtes ici c'est par rapport à ceci... »

Je levais le fameux papier jaune pour le montrer aux yeux de tous.

« ... Vous rêvez sûrement d'une vie pleine d'aventures où on jouerait à chat avec la marine, à faire d'escale d'île en île, les unes les plus paradisiaques que les autres, où les femmes seraient les plus belles du monde et n'attendraient que vous, et quand vous devriez opérer, ce serait juste quelque coupures par-ci par-là ? »

Des sourires apparurent sur une bonne partie des visages devant moi. Évidemment... Je tapais du poing sur la table, provoquant la crainte dans la plupart de mes auditeurs.

« ...Enlevez-vous cette idée stupide de votre tête tout de suite ! Vous êtes des criminels, rien de plus : on ne vous accueillera pas avec des pina colada mais avec des balles dans le tête ! Vous rêvez d'une vie de famille tranquille sans problème ? Rejoignez un hôpital ! En mer, on lutte contre les éléments pour survivre ! Si vous avez une famille, il est probable que vous ne la reverrez pas ! Tué par la marine, en mer, par des animaux sauvages, la maladie, la faim, la soif, je vous laisse choisir celle que vous préférez... Pour certains plus chanceux, ils seront incarcérés à vie à Impel Down, quoi que est-ce que c'est plus chanceux la mort qu'une vie de torture ?... »

Déjà là, le regard de crainte se sentit renforcé chez certains.

« ... Je vous demanderais principalement de soigner certes. Ça peut aller de petites coupures à des viscères se répandant sur le sol en passant par des membres amputés. Mais je vous demanderais aussi de tuer pour vos vies, pour la mienne, pour celle de vos camarades... »

D'autres regards horrifiés se dessinèrent dans la foule.

« ... Voilà ce que je vous propose. Si ça ne vous enchante pas vous pouvez partir, il n'y a aucun engagement, pour l'instant... »

À ces mots, j'en vis déjà une bonne dizaine s'éclipser du bar. On entendit juste les talons de la danseuse frapper au sol et les cordes de la guitare en rythme. Parfait.

« Pour ceux qui sont restés, j'ai besoin de savoir si vous êtes vraiment apte à ce que je vous demande et vu que les examens écrits ce n'est pas vraiment ce que je préfère... »

Je pris mon katana situé juste à côté de moi et d'un geste, je coupais le bras du rouquin qui m'avait insupporté jusqu'à maintenant. Sous la surprise, il se mit à hurler, ainsi qu'une partie de mon auditoire.

« ... Place à la pratique ! Allez-y soignez-le ! »

Des cris commencèrent à fuser dans le bar, et c'est pas moins que la moitié des « recrues » qui sortit en hurlant à la mort. Je ne pouvais m'empêcher de sourire.

« Fuyez ! »

« C'est un malade, ce type ! »

« Ahhhhh ! »

« À l'aide quelqu'un ! »

« Alors, personne pour le secourir, ? Ah oui, j'allais oublier un détail, ceux qui voudront l'approcher, je me permet de les attaquer aussi... »

Ceux qui étaient resté n'avaient pas encore bougé, fixant au choix le bras coupé ou moi-même.

« Dégagez de là ! »

« Mademoiselle, non !»

Par un côté où il n' y avait personne, je vis débarquer la danseuse à la robe rouge qui s'agenouillait face à la blessure du rouquin. Un doute m'assaillit... J'avais l'impression qu'il y avait quelque chose de bizarre dans sa façon de parler.

« Scan »

C'est impossible...

Semblant donner du courage à ceux qui restaient là, six personnes tentèrent leur chance aussi vers l'homme.

J'envoyais un premier coup de sabre complètement à côté, juste pour les effrayer, ce qui dissuada une personne.

Le deuxième coup en revanche toucha la jambe d'un type, qui s'écroula à l'instant même. Une autre personne s'en alla mais celui près de lui s'accroupit pour s'occuper de la blessure de la jambe...

« Uni, va t'occuper du mec ! »

« Mais Hakugan, ta jambe ! »

« C'est rien ! Je... Je ne la sens même pas ! »

« Tu me mens là ! Je la vois, elle est à terre ! »

« Je te le jure ! C'est peut-être l'effet de l'adrénaline... Vas-y je te rejoins »

« D'accord... EH ATTENDS ! Occupe-toi de ta blessure avant de venir ! Imbécile ! »

« Tu oses me traiter d'imbécile alors que j'ai une jambe en moins ?! »

« C'est que... le karma était contre toi ! As-tu quelque chose à te repentir ? Réfléchis plutôt à ça avant de venir soigner sa blessure ! »

« Quoi ?! »

Le fameux « Uni » repartit, fier de ces mots manifestement, se dirigeant vers le roux pendant que l'autre, «Hakugan», semblait réfléchir intensément et à baragouiner des mots dans le style « Bah peut-être bien qu'il y a eut cette fois au chalet et puis aussi... » cherchant désespérément à se rappeler se pourquoi le karma l'avait puni, tout en allant chercher sa jambe... Je me mis à soupirer en souriant. Quels imbéciles j'allais engager...

Mon regard se tourna vers le roux entouré de la fille et d'une dernière personne.

« Clione, met-lui un garrot puis prend son bras, on va essayé de le transporter jusqu'à un hôpital pour le lui recoudre... »

La danseuse tourna son regard vers moi, rempli de haine.

« Vous, les pirates, vous n'avez aucune considération pour la vie d'autrui, vous... »

Mais elle n'eut pas le temps de finir que le certain « Clione », l'interpella.

« Madame... Il... »

« Quoi ?! »

« Il ne saigne pas... »

« C'est impossible ! À moins que la lame ne soit chauffé à blanc et qu'elle ne cautérise la plaie ! »

« Regardez, la plaie est nette, aucune trace de cautérisation ! »

Uni les ayant rejoint, ce fut au tour du trouble fête de se rende compte de quelque chose...

« Je.. J'ai pas mal... J'ai même l'impression que je le sens encore... »

« Comme Hakugan... »

« Est-ce que c'est un symptôme du membre fantôme ? »

« Je peux même bouger ma main ! »

Et pour prouver ses dires, il serra le poing et le desserra. Provoquant les hurlements des trois personnes autour de lui.

« C'est impossible ! »

« Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?! »

Bon le jeu est fini manifestement. M'avançant vers le bras, je remarquais qu'à part les gens devant moi, seul la chanteuse demeurait sur scène, tandis qu'une autre personne se terrait dans les rideaux... Je pris le membre détaché et le remis aussi aisément que je l'avais détaché à sa place, ce qui redoubla les cris des gens à côté de moi mais le rire d'Ashika et Maguro.

« Allez Capitaine, je pense que vous les avez assez traumatisé comme ça ! »

« Dommage, j'aurais voulu que ça dure un peu plus longtemps. »

Je pointais avec mon doigt la jambe de Hakugan et, d'un geste, la lui fit remettre à distance à sa place.

« Ma... Ma jambe !... »

« Qu'est-ce que c'était que ça ?! »

« De la magie ?! »

« Un fruit du démon... »

C'était la miss en rouge qui avait parlé ... Bien sûr qu'elle savait ce que c'était...

« Effectivement j'ai le fruit du bistouri. Tout ce qui est dans ma « zone » est sous mon contrôle. Voyez-le comme une table d'opération pour un chirurgien. Et ma zone était active dès que j'étais rentré dans cet endroit. Mais vous avez l'air de vous y connaître, Miss »

Un râle de mécontentement s'échappa de sa bouche et elle s'enfuit par la porte qui était resté ouverte. Je ne tournais même pas le regard.

« Capitaine, est ce qu'on la rattrape ? »

Je relevais les yeux vers la scène.

« Pas besoin. C'est juste une illusion. »