Eddie alluma un feu dans le jardin et s'assit sur la vieille chaise de jardin qui trônait à côté de la petite maison qu'il louait avec Chrissy. Il attrapa un marshmallow qu'il piqua au bout d'une brochette en métal et la plaça au-dessus de la flamme. La friandise commença à chauffer et il tourna la tête vers Chrissy :
-Vas-y ma chérie, mets en un au-dessus du feu, je sais que t'adores ça.
-Oui je sais, mais là je me sens pas bien.
-Mais... il y a cinq minutes tu me disais que tu en mourrais d'envie !
La jeune femme soupira et posa une main sur son gros ventre :
-Je sais, mais l'envie est passée, désolée.
-C'est pas grave, je comprends.
Eddie soupira néanmoins car il aurait aimé que sa belle en mange au moins un pour combler son envie. Chrissy soupira à son tour :
-T'as raison, je dois en manger au moins un, car tu t'es donné du mal pour allumer le feu et me créer l'ambiance parfaite !
Elle piqua un marshmallow sur un pique à brochette elle aussi et le plaça au-dessus de la flamme. Eddie lui sourit :
-C'est gentil, t'étais pas obligée de le faire, mais ça me touche.
-Non, c'est normal mon cœur. Notre petit bébé n'est pas encore là, donc il ne va pas commencer à déjà nous jouer de mauvais tour !
Eddie sourit et hocha la tête, il avait toujours du mal à réaliser que dans deux mois il allait devenir père. Le jeune homme avait obtenu son diplôme cette année, enfin, et avait trouvé un petit boulot dans la foulée, car Chrissy avait appris qu'elle était enceinte. Le couple s'était marié juste après la remise de diplômes, car ils voulaient faire les choses dans les règles, Eddie assumait sa part de responsabilité. Il avait donc trouvé un emploi de vigile au centre commercial. Ce n'était pas le métier le plus passionnant du monde, mais ça lui avait permis de pouvoir payer cette maison qu'il louait avec sa jeune épouse, et d'acheter tout ce qu'il fallait pour le bébé. Chrissy le regarda :
-Tu sais, tu es vraiment incroyable, merci pour tout ce que tu fais pour nous.
-Mais non, c'est normal ma chérie. J'assume mes actes, et je suis content de me dire que je subviens aux besoins de ma famille.
Il se pencha pour l'embrasser après avoir mangé son marshmallow. Chrissy s'était occupée de la décoration de leur petite maison, et elle avait trouvé un petit boulot depuis chez elle, elle s'occupait du linge des personnes qui n'avaient pas le temps de s'en occuper eux-mêmes. Ce n'était pas grand chose, mais ça complétait les revenus d'Eddie. Elle mangea son marshmallow en contemplant son alliance d'un air rêveur. Elle ne regrettait pas leur mariage précipité, ni le fait d'être enceinte à tout juste 18 ans. Elle aimait Eddie, et elle savait qu'il serait un bon père, il n'y avait qu'à voir à quel point il prenait soin d'elle et qu'il voulait que tout soit parfait pour l'arrivée du bébé.
Chrissy tendit ensuite les mains vers le feu pour se réchauffer, car c'était le début de l'automne et elle avait un peu froid, malgré la couverture qu'Eddie lui avait mis sur les épaules pour la réchauffer. La jeune femme ricana :
-Et dire qu'il y a quelques mois, j'étais la capitaine des pom-pom girl.
-C'est vrai, et tu es toujours aussi belle.
-Arrête de te moquer de moi, je suis énorme !
-Non, tu es splendide, tu portes la vie. Tu portes le fruit de notre amour ma chérie, n'oublie jamais ça !
Il vint l'embrasser et la serrer dans ses bras. Chrissy lui caressa la nuque :
-Je t'aime Eddie.
-Je t'aime aussi Chrissy, plus que tu ne pourras jamais l'imaginer.
-J'ai beaucoup de chance de t'avoir mon amour.
-Et moi encore plus de t'avoir toi ma chérie. Tu veux qu'on rentre ?
-J'ai un peu froid, mais je suis bien ici avec toi.
Elle mit un deuxième marshmallow au-dessus du feu et le mangea quelques instants plus tard. Elle finit par se lever et par venir s'asseoir sur les genoux de son mari. Eddie sourit et posa aussitôt une main protectrice sur le ventre rond :
-La meilleure place du monde : celle qui permet d'être contre vous deux. Tu sais, on était sûrement pas prêts pour tout ça maintenant, mais je suis content que ce soit arrivé. Après tout, j'ai la plus belle femme de la ville, elle va bientôt me donner un enfant, mais surtout, ça m'a permis de mûrir. Grâce à ça, j'ai été obligé de trouver un boulot honnête et de m'y tenir pour pouvoir nous offrir l'indépendance. Et pour toi c'est mieux aussi, car maintenant je m'habille comme quelqu'un de normal et j'ai coupé mes cheveux, car ça fait pas sérieux pour un père de famille d'avoir les cheveux longs, des jeans à trous, des t-shirts de métal et une veste en cuir.
-Moi je te trouvais très bien comme tu étais avant, mais j'aime aussi cette version de toi.
Elle sourit et l'embrassa tendrement, elle disait la vérité et aimait son ancien style autant que son nouveau. Elle avait été flattée qu'il veuille se fondre dans la masse pour paraître plus sérieux et plus respectable, puisqu'il savait qu'il allait avoir un enfant. Toutefois, elle avait insisté pour qu'il garde sa guitare, tous ses disques, et ses anciens vêtements, même si il ne les mettait que dans leur maison quand il savait qu'il n'allait pas sortir. Chrissy refusait qu'il change totalement, elle voulait qu'il reste lui-même au fond, malgré tout. Elle caressa sa joue en souriant :
-Le seul feu qui me réchauffera jamais réellement c'est le tien mon amour.
-Oh ma chérie, c'est adorable. Aller, on rentre, t'es frigorifiée !
Il éteignit le feu, la prit par la main et ils rentrèrent dans la maison. Ils prirent un bon bain chaud, puis allèrent coucher. Chrissy se blottit contre son mari et sourit, elle se sentait si bien contre lui. Tant que leur amour brûlerait d'un feu profond et sincère, alors tout se passerait bien et il ne pourrait rien leur arriver, elle le savait.
